No.2  juillet 2006  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur l'offre et la demande mondiale de céréales

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Dossiers spéciaux

Annexe statistique

Terminologie

Examen par région

Afrique

Top

Afrique du Nord

Top

La moisson des céréales d'hiver (blé et orge principalement), qui représentent le gros de la production céréalière de la sous-région, est en cours. Les perspectives concernant la production céréalière de 2006 sont très favorables, sauf en Tunisie. Suite à la pluviosité supérieure à la moyenne tout au long de la campagne dans la plupart de la sous-région, les prévisions de la FAO indiquent que la production totale de blé de l'Afrique du Nord se chiffrera à 18,5 millions de tonnes, soit 21 pour cent de plus que le niveau réduit par la sécheresse enregistré l'année précédente, tandis que celle d'orge devrait atteindre 4,5 millions de tonnes, en hausse de près de 56 pour cent; dans l'un et l'autre cas, les résultats se situent largement au-dessus de la moyenne récente. En Égypte, plus grand producteur de la sous-région, la superficie consacrée au blé, qui est la culture d'hiver la plus rentable, aurait encore progressé l'automne dernier et la production devrait dépasser le niveau déjà exceptionnel enregistré en 2005, à savoir environ 8,2 millions de tonnes. Au Maroc, les estimations officielles établissent la production de blé, qui est la principale céréale, à 6,1 millions de tonnes, niveau record qui marque une hausse de près de 50 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années et représente le double de la récolte de 2005 qui avait souffert de la sécheresse. Ces résultats sont dus aux efforts du gouvernement en faveur des investissements agricoles (hausse des subventions accordées aux agriculteurs pour développer la mécanisation et le recours à des semences de haute qualité, notamment), ainsi qu’aux conditions météorologiques exceptionnellement bonnes. En Tunisie, en revanche, les pluies inférieures à la moyenne et mal réparties tombées en mars et avril ont gravement compromis les rendement de blé et d'orge.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Afrique de l’Ouest

Top

Dans la région du Sahel, le début de la saison des pluies a été marqué par des précipitations irrégulières et inférieures à la moyenne dans plusieurs pays en juin. Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, les semis ont été retardés en plusieurs endroits et les cultures au stade de la levée souffriront du manque d’eau si les précipitations ne s'améliorent pas en juillet. En revanche, dans le sud des pays côtiers le long du golfe de Guinée, les pluies sont régulières et généralisées depuis le début de la campagne principale en avril, et la première récolte de maïs, à rentrer à partir d'août, s'annonce bonne dans la plupart des pays.

En dépit d’une situation globale des disponibilités vivrières satisfaisante dans la région, suite à la forte reprise de la production céréalière en 2005 par rapport à la récolte de l'année précédente qui avait été réduite par la sécheresse et les criquets pèlerins, on signale qu'une grave insécurité alimentaire perdure dans plusieurs pays. En Guinée-Bissau, la mauvaise récolte de riz rentrée dans les régions de Quinara et Tombali au sud, associée à la perturbation du marché de la noix de cajou - qui est la source de revenus des ménages ruraux-, a entraîné de graves difficultés d'approvisionnement alimentaire. Au Niger, les réserves de nourriture et d'argent de la majorité des familles sont épuisées, la consommation alimentaire est fortement réduite et les ventes de bétail et des quelques autres actifs restants ont repris. Si la campagne 2006/07 ne marque pas la deuxième bonne année consécutive, la crise alimentaire pourrait être profonde et généralisée. En Mauritanie, la période de pénurie aurait commencé tôt cette année pour des milliers de ménages, du fait de l'insuffisance de la production céréalière de 2005 en certains endroits et du manque de revenus. En Guinée, le prix du riz - qui est l'aliment de base des Guinéens - a plus que doublé au cours des deux dernières années, suite à la forte dévalorisation du franc guinéen. Les prix de l’essence ont aussi fortement grimpé ces derniers mois, ce qui a attisé l'inflation et a considérablement amenuisé le pouvoir d'achat et l'accès à la nourriture des populations tant dans les villes que dans les campagnes. Au Tchad, l'accroissement de l'insécurité ces dernières semaines limite considérablement l'accès des organismes d'aide humanitaire aux réfugiés soudanais qui vivent dans l'est du pays. Dans ces pays, les groupes vulnérables doivent faire l'objet d'un suivi constant et recevoir si nécessaire une assistance jusqu'à la fin de la période de soudure.

Afrique centrale

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Au Cameroun et en République centrafricaine, où les pluies sont abondantes et généralisées depuis le début de la campagne agricole en avril, la moisson du maïs de la première campagne de 2006 est sur le point de commencer. Dans ce dernier pays, le redressement agricole et la sécurité alimentaire continuent d'être perturbés par l'insécurité persistante et le manque d'intrants agricoles, notamment dans le nord. En République démocratique du Congo, les mauvaises conditions météorologiques qui ont régné en juin ont nui au développement du sorgho et du mil récemment mis en terre, ainsi qu'aux semis de maïs de la campagne principale dans le nord et le centre du pays. En outre, les problèmes de sécurité entretiennent l’insécurité alimentaire, particulièrement dans les provinces de l’est et du nord-est.

Tableau 4. Production céréalière de l'Afrique ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Afrique 22.3 21.0 23.6 81.9 94.2 87.6 19.4 20.8 21.5 123.6 136.0 132.7
Afrique du
Nord
17.2 15.3 18.5 12.9 10.7 12.3 6.4 6.2 6.2 36.5 32.2 37.0
Égypte7.28.28.37.87.77.86.46.16.221.322.022.3
Maroc5.53.06.13.01.32.7---8.64.38.8
Afrique de
l'Ouest
0.1 0.1 0.1 28.0 37.1 34.9 8.1 9.2 9.8 36.1 46.4 44.7
Nigéria0.10.10.113.719.617.93.54.24.817.323.922.8
Afrique
centrale
- - - 2.9 3.2 3.2 0.4 0.4 0.4 3.3 3.6 3.6
Afrique de
l'Est
3.2 3.3 2.8 20.4 24.9 22.0 1.2 1.4 1.3 24.8 29.6 26.1
Éthiopie2.22.41.97.99.38.4---10.011.710.3
Soudan0.40.40.43.15.04.3---3.55.54.8
Afrique australe 1.9 2.2 2.2 17.7 18.4 15.2 3.3 3.6 3.8 22.9 24.2 21.2
Madagascar---0.40.40.33.03.43.53.43.83.8
Afrique du Sud1.71.91.910.312.36.7---12.014.28.6
Zimbabwe0.10.10.11.10.71.3---1.20.81.5
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

 

Afrique de l’Est

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En Afrique de l’Est, la moisson des céréales de la campagne principale de 2006 est sur le point de commencer dans le sud, tandis que les cultures en sont aux premiers stades de développement ou doivent encore être mises en terre dans le sud. Dans les zones pastorales, malgré l'amélioration générale de la pluviosité de février à mai, les précipitations irrégulières ont assombri les espoirs précédents d’une forte reprise après la grave sécheresse qui a sévi dans la sous-région. En outre, l'escalade des conflits de longue date en certains endroits de la sous-région accentuent encore les difficultés d'approvisionnements vivriers. En Érythrée, les semis de céréales et de légumineuses de 2006 viennent tout juste de commencer. Les précipitations tombées récemment ont favorisé la préparation des sols et la reconstitution des réserves d'eau en certains endroits du pays, mais il faudra qu'il pleuve davantage dans les principales régions productrices. Dans les zones pastorales, les (petites) pluies de printemps qui sont tombées de mars à mai ont été dans l'ensemble propices à la régénération des parcours, mais les précipitations ont été insuffisantes en certains endroits. En Éthiopie, les précipitations bénéfiques depuis mars ont amélioré les perspectives concernant les céréales de la campagne secondaire "belg" de 2006, dont la récolte est en cours, en plusieurs endroits du pays. La récolte belg assure environ 10 pour cent de la production céréalière annuelle au niveau national mais, dans certaines zones, elle fournit l'essentiel de la production annuelle de céréales. Les précipitations bénéfiques ont aussi permis la préparation des sols pour la campagne principale “meher” et amélioré l'état des parcours en certains endroits des plaines du sud et du sud-est et dans la région pastorale de l'Afar, gravement touchée par la sécheresse en 2005 et au début de 2006. Toutefois, l'insuffisance des précipitations dans le sud-est du pays, touché par la sécheresse, donne matière à préoccupation. Au Kenya, les longues pluies de 2006 ont été adéquates dans les principales régions productrices de la Vallée du Rift et les perspectives concernant la récolte de céréales sont dans l'ensemble bonnes. Selon les prévisions officielles, la récolte de maïs devrait être bonne en 2006. La situation globale des disponibilités alimentaires s'est considérablement améliorée après les bonnes récoltes de la campagne des petites pluies et l’amélioration des pâturages dans la plupart des districts pastoraux. Toutefois, certains endroits de l'est et du nord doivent encore récupérer, alors que les précipitations ont été rares jusqu'à présent. La situation de la sécurité alimentaire dans les zones pastorales reste préocupante, car les troupeaux doivent être reconstitués après plusieurs mois de pénuries de pâturages et d'eau. En Somalie, les perspectives concernant la récolte de céréales de la campagne principale "gu", de 2006, à rentrer à partir d'août, sont médiocres en raison des pluies insuffisantes. Ainsi, la production serait inférieure à la moyenne pour la troisième année consécutive. Malgré quelques précipitations abondantes en début de campagne, les pluies ont été inférieures à la normale sur de vastes étendues à Gedo, Bakol et Hiran et en certains endroits de Bay, Bas Shabelle, Juba inférieur, Moyen-Juba, Galgadud, Toghdeer, Sool, Sanaag et Bari. Au Soudan, les estimations établissent la récolte de blé de 2006 récemment rentrée à 414 000 tonnes, soit environ 14 pour cent de plus que la moyenne quinquennale. La production céréalière totale de 2005, estimée à environ 5,5 millions de tonnes, était elle aussi supérieure à la moyenne des cinq dernières années. En Tanzanie R.-U., la récolte de maïs de la campagne principale 2006/07 est bien avancée dans les régions du centre et de l'ouest à régime pluvial unimodal, tandis que dans les plateaux du sud - qui sont le grenier céréalier du pays- la moisson devrait démarrer en août. Les pluies saisonnières ont eu jusqu’à 40 jours de retard dans une grande partie de la Tanzanie, ce qui a limité le cycle de croissance des cultures et compromis les perspectives de rendement. Précédemment, les cultures de la campagne des courtes pluies "vuli" de 2005/06 dans les régions à régime pluvial bimodal du nord ont échoué en raison de la grave sécheresse. Normalement, la récolte vuli représente environ 30 pour cent de la production annuelle des régions à régime bimodal. Dans les zones pastorales, les pluies tombées récemment ont dans l'ensemble amélioré l'état des parcours, mais dans le nord et le centre, elles ont été insuffisantes. En Ouganda, les perspectives concernant les céréales de la campagne principale de 2006 se sont dans l'ensemble améliorées en raison de la bonne répartition des pluies. Dans la région des Grands Lacs, au Burundi et au Rwanda, suite à la récolte réduite de la campagne A de 2006 rentrée en début d'année, la récolte de céréales et d'autres cultures vivrières de la campagne principale (campagne B de 2006) s'annonçe bonne, améliorant les perspectives concernant la situation alimentaire pendant le deuxième semestre de l’année.

Afrique australe

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En Afrique australe, la moisson des céréales secondaires de la campagne principale de 2006 est terminée. Les conditions de végétation ont été généralement bonnes tout au long de la campagne et la production s'est redressée par rapport à la récolte réduite de l'an dernier, qui avait souffert de la sécheresse dans la plupart des pays. Toutefois, en Afrique du Sud (de loin le plus gros producteur de la sous-région), pays qui n'avait pas souffert de la sécheresse l'année dernière, la production s’est effondrée suite à la réduction des semis. Ainsi, selon les estimations de la FAO, malgré une bonne récolte dans les autres pays, la production de céréales secondaires de 2006 de la sous-région est estimée au total à 15,2 millions de tonnes, soit environ 17 pour cent de moins qu’en 2005 (tableau 4). Non compris l’Afrique du Sud, la récolte totale de maïs de la sous-région pour cette année est estimée à 7,5 millions de tonnes, soit 41 pour cent de plus que l'année précédente (tableau 5 et figure 5). Mis à part les pluies généralement favorables tombées pendant la période de végétation, les distributions subventionnées d'engrais dans certains pays (par exemple au Malawi et en Zambie) ont aussi largement contribué à ce résultat. Compte tenu des résultats de la récolte de céréales secondaires et des premières perspectives concernant les cultures d'hiver devant être moissonnées plus tard cette année (blé d’Afrique du Sud essentiellement), les estimations établissent désormais la production céréalière totale de la sous-région pour 2006 à 21,2 millions de tonnes, soit 12 pour cent de moins qu’en 2005.

Tableau 5. Production de maïs de l'Afrique australe ( en milliers de tonnes)

     2006 par rapport à:
  Moyenne
2001-2005
Estim.
2005
Prév.
2006
2005
(%)
Moyenne
(%)
Afrique australe15 50117 04713 8278189
Afrique australe
non compris l'Afrique du Sud
5 7055 3317 512141132
Augmentation par rapport à 2005
Botswana7312400171
Malawi1 6231 2532 350188145
Mozambique1 2891 3821 534111119
Namibie334152127156
Swaziland72606711293
Zambie9288661 424164153
Zimbabwe8445501 100200130
Aucun changement important par rapport à 2005
Lesotho939295103102
Diminution par rapport à 2005
Angola54273457979107
Madagascar27435030086109
Afrique du Sud9 79611 17166 3155464

En Afrique du Sud, les superficies totales consacrées au maïs et au sorgho pour la campagne agricole 2005/06 ont fortement reculé, perdant respectivement environ 40 et 60 pour cent, du fait principalement des prix bas et peu rentables constatés à l'époque des semis et des niveaux élevés des stocks à la fin de la campagne commerciale 2005/06 (mai/avril) (près de 4 millions de tonnes). Par conséquent, la production de maïs de 2006 est officiellement estimée à 6,3 millions de tonnes, soit un recul de 5,4 millions de tonnes par rapport à 2005. La production céréalière a aussi reculé en Angola, en raison des pluies irrégulières et des longues périodes de sécheresse qui ont touché plus particulièrement les provinces du centre et du sud-ouest. La production de maïs est estimée à 579 000 tonnes environ, soit quelque 21 pour cent de moins que la récolte abondante de l'an dernier. Au Lesotho, la récolte céréalière totale est restée au faible niveau de l'an dernier en raison des dégâts dus au gel et de la mauvaise répartition des pluies. Dans le reste de la sous-région, des récoltes exceptionnelles ont été rentrées. Au Zimbabwe, en dépit de la reprise significative enregistrée l'an dernier, la production de maïs reste bien inférieure aux besoins.

Suite aux bonnes récoltes rentrées cette année dans la plupart des pays, les besoins d'importations céréalières de la sous-région pour la campagne commerciale 2006/07 (avril/mars dans la plupart des cas) devraient diminuer d’environ un million de tonnes par rapport à l'année précédente, pour s’établir à 6,4 millions de tonnes environ (figure 6). Non compris l’Afrique du Sud, la baisse des importations céréalières nécessaires dans la sous-région, (ramenées de 5,1 millions de tonnes à 3,6 millions de tonnes) est plus marquée. Les besoins d'aide alimentaire en 2006/07 devraient également diminuer pour passer à moins de 500 000 tonnes, chiffre bien inférieur au niveau moyen sur cinq ans, à savoir près de 800 000 tonnes.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Dans les pays où la production s'est redressée, les prix du maïs et des autres céréales ont fortement reculé depuis le début de la nouvelle récolte en avril, pour s'établir à leur bas niveau habituel après la moisson, ce qui contribue à l'amélioration de la sécurité alimentaire de la majorité des ménages à déficit vivrier. Toutefois, au Zimbabwe, la flambée des prix - alors que selon les estimations officielles, l'inflation a atteint le niveau sans précédent d'environ 1 194 pour cent en mai 2006 - continue de limiter gravement l'accès à la nourriture pour un grand nombre de personnes vulnérables.

En Afrique du Sud, contrairement à la tendance constatée habituellement après la récolte, le prix SAFEX du maïs blanc à l'exportation s'est raffermi ces derniers mois. Au mois de juillet 2006, après avoir augmenté régulièrement depuis les semis effectués en novembre/décembre 2005, les prix ont atteint 1 340 rands la tonne, soit une hausse de 62 pour cent par rapport à la même époque un an auparavant (tableau 6). Cette situation tient à la contraction des disponibilités nationales suite au fort recul de la production de maïs cette année. Toutefois, le bon niveau des stocks de report et les meilleures récoltes dans les autres pays de la sous-région ralentiront probablement toute nouvelle progression des prix. Exprimés en dollars, les prix SAFEX du maïs blanc ont moins augmenté du fait de la récente dévaluation du rand par rapport au dollar E.-U.

Dans l’ensemble, les perspectives concernant les disponibilités alimentaires régionales pour la campagne commerciale en cours semblent favorables. En Afrique du Sud, principal exportateur de la sous-région, malgré une réduction de 54 pour cent de la production de maïs de cette année, le pays dispose d’un excèdent exportable. Les disponibilités de maïs blanc (destiné à la consommation humaine) sont estimées à 6,1 millions de tonnes ce qui, comparé à l’utilisation intérieure de 4,3 millions de tonnes, laisse un excédent de 1,8 million de tonnes. À supposer que les réserves stratégiques s'élèvent à environ 600 000 tonnes, l’Afrique du Sud pourrait dégager un excédent exportable de maïs blanc d’environ 1,2 million de tonnes, ce qui suffira juste à couvrir les besoins des autres pays de la sous-région déficitaires en maïs. En outre, des quantités exportables assez importantes sont prévues en Zambie (180 000 à 280 000 tonnes), au Mozambique (150 000 à 250 000 tonnes) et au Malawi (100 000 à 200 000 tonnes) après la reconstitution des stocks dans ces trois pays.

Tableau 6. Prix d’exportation Safex du maïs blanc

      
  juillet
2005
déc.
2005
juillet
2006
variation:
juil. 2006
par
rapport à
juil. 2005
variation:
juil. 2006
par
rapport à
déc. 2005
Rand/tonne8291 0701 34062%25%
Dollars EU/ tonne12716818042%7%

Afrique: Pays en crise nécessitant une aide extérieure et principales raisons (26)

Déficit exceptionnel de la production/des disponibilités alimentaires
totales
BurundiTroubles civils, PDI, rapatriés et vagues de
sécheresse récentes
ÉrythréeSécheresse, PDI, rapatriés, cherté des denrées
alimentaires
LesothoAnnées de sécheresse consécutives, impact du
VIH/sida
SomalieSécheresse, troubles civils
SwazilandAnnées de sécheresse consécutives, impact du
VIH/sida
ZimbabweAggravation des difficultés économiques
Manque d'accès généralisé
LibériaPériode de redressement après le conflit, PDI
MauritanieIncidences de la sécheresse de 2004 et des
invasions acridiennes
NigerIncidences de la peste aviaire de 2004
Sierra LeonePériode de redressement après le conflit, réfugiés
Grave insécurité alimentaire localisée
AngolaRéinstallation des rapatriés, conditions
météorologiques défavorables par endroits
Burkina FasoIncidences de la sécheresse de 2004, des
invasions acridiennes et de la peste aviaire
République centrafricaineTroubles civils récents, insécurité
Congo, Rép. dém.Troubles civils, PDI et réfugiés
Congo, Rép. duPDI, réfugiés
Côte d'IvoireTroubles civils, PDI, peste aviaire
ÉthiopiePDI, faibles revenus, sécheresse dans le sud-est
GuinéePDI, réfugiés, cherté des denrées alimentaires
Guinée-BissauInondations localisées
KenyaSécheresse localisée
MadagascarSécheresse localisée
MaliIncidences de la sécheresse de 2004 et des
invasions acridiennes
OugandaTroubles civils, PDI
SoudanTroubles civils, rapatriés, sécheresse localisée
Tanzanie, R.- U.Sécheresse localisée
TchadRéfugiés, insécurité
Note: Pour explications voir la terminologie.

 

Asie

Top

Extrême-Orient

Top

La récolte du blé d'hiver de la campagne principale et du riz de la première campagne de 2006 est terminée; la préparation des terres et les semis du riz et des céréales secondaires de la campagne principale ont commencé, les pluies de mousson ayant démarré en temps voulu. Dans les pays situés le long de la ceinture équatoriale, la campagne principale de riz est bien avancée. En Chine (continentale), la production de blé d'hiver de 2006 est estimée à 95 millions de tonnes, soit quelque 2,8 millions de tonnes de plus que la bonne récolte de l'an dernier et le meilleur résultat de ces cinq dernières années, principalement du fait des bonnes conditions météorologiques qui ont régné dans les principales régions productrices. Les semis de céréales secondaires (maïs principalement) de la campagne 2006 sont terminés dans les principales régions productrices; les réserves d'humidité des sols seraient généralement favorables à la germination, sauf dans quelques endroits. Du fait de la reprise continue de la production ces trois dernières années, les importations céréalières de la Chine en 2006/07 devraient se maintenir au niveau relativement bas de l'année précédente.

En Inde, la récolte de blé de 2006 est presque terminée et les estimations établissent la production à 71,5 millions de tonnes, soit un volume supérieur à la moyenne. Ce chiffre est toutefois en deçà des prévisions précédentes. Le gouvernement a révisé à la baisse ses estimations concernant la production de blé de 2005, les ramenant de 72 millions de tonnes à 68,6 millions de tonnes. Ainsi, malgré la bonne récolte qui vient d'être rentrée, le pays devrait importer 4 millions de tonnes en 2006/07 pour reconstituer ses stocks, passant ainsi de grand exportateur net de blé à grand importateur net. Le gouvernement a récemment autorisé les négociants privés et les minoteries à importer du blé hors taxe en attendant la prochaine récolte d’avril 2007. Les semis de céréales secondaires, de riz, de graines oléagineuses et d’arachides de la campagne principale kharif, à récolter à partir de septembre, sont en train. Les premières perspectives sont satisfaisantes, mais la campagne kharif dépendra étroitement des pluies de mousson du sud-ouest au cours des prochains mois. La récolte de blé de 2006 s'est achevée dans les principales provinces productrices du Pakistan, où les résultats sont officiellement estimés à 21,7 millions de tonnes, niveau record qui tient aux disponibilités accrues d'eau d'irrigation et à la plus large utilisation d'engrais et d'herbicides. Le pays devrait importer environ 400 000 tonnes de blé en 2006/07, contre 758 000 tonnes l'année précédente. Aux Philippines, les estimations officielles établissent la production de paddy au cours du premier semestre 2006 à 6,52 millions de tonnes, niveau record qui marque une augmentation d'environ 8 pour cent par rapport au résultat enregistré à la même période en 2005 et 2004 et s'explique par des conditions météorologiques propices et l'augmentation des superficies (irriguées). Selon les premières prévisions, la production totale de paddy de 2006 en Thaïlande, qui le plus grand exportateur mondial de riz, atteindrait 30 millions de tonnes, soit 285 000 tonnes de plus que le niveau record de l’an dernier; cette augmentation tient aux prix d'intervention attrayants et au temps clément qui a régné jusqu'à présent. Selon les prévisions, la production de maïs de 2006 s'élèverait à 4,25 millions de tonnes, niveau proche de la moyenne qui suffirait à couvrir la demande intérieure en 2006/07. La récolte de riz d'hiver/de printemps est en cours au Viet Nam. Une forte croissance de la production de paddy est escomptée en 2006, du fait de l'augmentation de la superficie plantée et des rendements. Le Viet Nam, deuxième exportateur mondial de riz après la Thaïlande, a exporté environ 5,2 millions de tonnes de riz en 2005 et un volume similaire en 2006. En Mongolie, le blé de 2006 est actuellement mis en terre. La moisson sera effectuée en septembre; selon les estimations provisoires, la production atteindrait 127 000 tonnes, chiffre proche de la moyenne qui couvrirait néanmoins environ 33 pour cent seulement de l'utilisation intérieure de blé normale. Par conséquent, les besoins d'importation de blé pour 2006/07 sont estimés à 256 000 tonnes environ. Au Timor-Leste, la production totale de céréales de 2006 devrait se redresser par rapport au bas niveau enregistré l’an dernier à cause de la sécheresse, pour s'établir, selon les prévisions préliminaires, à 155 000 tonnes. Les besoins d’importations de céréales (riz essentiellement) pour 2006/07 avoisineraient 60 000 tonnes.

Tableau 7. Production céréalière de l'Asie ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Asie 255.0 263.2 270.0 232.4 241.7 242.6 551.7 569.7 577.2 1039.1 1074.6 1089.7
Extrême-Orient 186.7 190.1 195.9 207.5 216.3 217.2 535.8 553.1 561.2 930.0 959.6 974.3
Bangladesh1.31.10.90.10.10.137.741.542.539.142.643.4
Chine92.097.0100.0140.4146.1147.2180.5182.1187.6412.9425.2434.8
Inde72.268.671.533.634.633.6128.0134.8135.0233.7238.0240.1
Indonésie---11.212.412.454.154.154.365.366.566.6
Pakistan19.521.621.73.33.83.87.58.37.830.333.733.3
Thaïlande---4.44.44.528.529.930.233.034.334.7
Viet Nam---3.43.83.836.235.836.539.639.540.3
Proche-Orient 46.2 48.2 49.4 20.0 20.9 20.7 4.3 4.6 4.7 70.5 73.7 74.9
Iran (République islamique d’)14.014.514.54.44.44.63.13.33.421.522.222.5
Turquie21.020.221.012.612.812.60.50.50.634.133.634.2
Pays asiatiques de la CEI 21.1 23.8 23.7 4.6 4.3 4.5 0.7 0.6 0.7 26.4 28.7 28.8
Kazakhstan9.911.511.52.42.22.30.30.30.312.614.014.1
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

La situation globale des disponibilités vivrières est satisfaisante dans la sous-région, mais des pénuries et des crises alimentaires persistent aux niveaux national et sous-national. Au Pakistan, la sécheresse a dévasté les provinces du Baloutchistan et du Sind, entraînant de graves pénuries alimentaires. Les niveaux d'eau des principaux réservoirs du Sind sont bas, car le volume des pluies hivernales aurait reculé de 40 pour cent par rapport à la normale et celui des chutes de neige d’environ 25 pour cent. Le gouvernement a l'intention de distribuer du blé subventionné aux personnes touchées. En outre, l'évacuation de quelque 11 000 personnes réparties dans 30 villages aux alentours de Muzaffarabad, dans la partie du Cachemire contrôlée par le Pakistan, était prévue à cause de la menace d'un glissement de terrain, mais l'opération a été retardée par l'arrivée précoce des pluies de mousson. Cette région fait partie de la zone touchée par le violent séisme d’octobre 2005, qui a causé plus de 75 000 morts et 3,5 millions de sans-abris. Le PAM prépare un plan de distribution de vivres à l’intention de plus de 21 000 bénéficiaires. En Chine, plusieurs provinces occidentales et septentrionales ont subi une sécheresse prolongée. Les plus touchées sont le Yunnan, le Gansu, le Ningxia, la Mongolie intérieure, le Hebei et le Henlongjiang. La sécheresse a eu des effets néfastes sur la sécurité alimentaire des groupes vulnérables, en particulier dans les zones montagneuses. Aux Philippines, environ 450 personnes auraient été évacuées des environs du Mont Bulusan après une activité volcanique dangereuse observée le 18 juin dans la province de Sorsogon. Les villes agricoles de Casiguran et Juban ont été touchées. Les experts signalent un risque d’éruption majeure, qui pourrait menacer environ 50 000 personnes dans six villes de la province. Par ailleurs, les Philippines souffrent d'un conflit intérieur de longue date qui a débuté à la fin des années 1970, et a provoqué une situation alimentaire précaire et des conditions de vie exécrables dans les zones touchées de Mindanao. Les violences qui ont éclaté dans la région de Mindanao, au sud, pendant la première semaine de juillet ont entraîné le déplacement de 16 000 personnes. L'incertitude quant aux perspectives à long terme a dissuadé les investisseurs étrangers, limité le développement rural et perturbé le commerce agricole et la production alimentaire. En Mongolie, les rigueurs de l’hiver et la sécheresse estivale qui ont sévi ces dernières années ont considérablement affaibli les mécanismes d'adaptation des ménages pastoraux, d'où une aggravation de l'insécurité alimentaire. Au Timor-Leste, la sécurité alimentaire d'une bonne partie de la population urbaine reste gravement compromise par les troubles civils récents; plus de 145 000 personnes, soit environ 15 pour cent de la population totale du pays, seraient déplacées et nécessiteraient des vivres et d'autres formes d'aide humanitaire. Au Népal, le conflit armé et l'instabilité politique continuent aussi de perturber la sécurité alimentaire et la subsistance de milliers de familles. Le PAM distribue une aide alimentaire d'urgence à plus de 225 000 personnes dans le centre et l'ouest du pays qui ont été touchées par la grave sécheresse de l'hiver 2005/06. Les activités de redressement et de remise en état suite au tsunami se poursuivent au Sri Lanka, où le PAM maintiendra ses opérations jusqu'en 2007 à l’intention de quelque 347 000 victimes de la catastrophe, l'accent étant mis sur le redressement à long terme plutôt que sur les distributions alimentaires gratuites. Les activités de redressement et de remise en état après le tsunami se poursuivent également en Indonésie. Le 27 mai 2006, le pays a subi un nouveau tremblement de terre d’une ampleur de 6,3 sur l'échelle de Richter, et 1 million de personnes se sont retrouvées sans abri. Quelque 100 000 ménages ruraux dans les districts de Yogyakarta et du Java central auraient perdu leurs actifs et leurs sources de revenus. En République populaire démocratique de Corée, en dépit de la nouvelle bonne récolte céréalière attendue en 2006 du fait de la politique gouvernementale de soutien de la production agricole, le pays devrait connaître un important déficit net de céréales et l'insécurité alimentaire chronique restera probablement généralisée. Le gouvernement a mis fin à l'aide humanitaire des Nations Unies le 31 décembre 2005 et a décidé d’accepter uniquement l'assistance destinée à répondre aux besoins à moyen et long termes. Au titre d’une intervention prolongée de secours et de redressement (IPSR), approuvée en février 2006, le PAM doit fournir 150 000 tonnes de denrées diverses à 1,9 million d'enfants de plus de deux ans.

Proche-Orient

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Les perspectives concernant la récolte de céréales d'hiver, actuellement rentrée, sont généralement bonnes dans l’ensemble de la sous-région. En Iraq, la situation globale des disponibilités alimentaires continue de se ressentir du conflit et des problèmes de sécurité. Selon des organismes d'aide humanitaire, plus d'un million de personnes seraient déplacées à l'intérieur du pays. En Afghanistan, le manque d'eau dû aux précipitations insuffisantes cette année, en particulier dans les régions situées au sud et à l'ouest des montagnes de l’Hindu Kush a compromis certaines cultures de céréales, en particulier le blé pluvial qui représente près de 20 pour cent de la production totale de blé. La récolte céréalière totale, estimée à tout juste un peu plus de 5,2 millions de tonnes, est supérieure à la moyenne. Toutefois, les ménages vulnérables auront encore besoin d'une aide alimentaire au cours de l'année prochaine.

Pays asiatiques de la CEI

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La récolte de céréales a commencé dans la région et les prévisions établissent la production totale à 28,8 millions de tonnes environ, soit légèrement plus que la récolte déjà exceptionnelle rentrée en 2005. Cette augmentation est attribuable pour l'essentiel aux précipitations supérieures à la moyenne, en particulier aux chutes de neige de cet hiver, qui ont fourni d'amples réserves d'eau pour les grands périmètres d'irrigation de la sous-région. Au total, la production comprendrait, selon les prévisions, quelque 23,7 millions de tonnes de blé et 4,5 millions de tonnes de céréales secondaires. Le Kazakhstan est le principal producteur de la sous-région et les prévisions établissent ses exportations céréalières totales pour la campagne commerciale 2006/07 (juillet/juin) à environ 4,5 millions de tonnes, soit quelque 400 000 tonnes de plus qu’en 2005/06. L’ Ouzbékistan a aussi exporté quelque 500 000 tonnes de céréales par an ces dernières années et devrait en faire de même en 2006/07 (juillet/juin). Il y a quelques années seulement, ce pays était un importateur net de céréales.

ASIE: Pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure et causes principales (9)

Manque d’accès généralisé
Afghanistan Troubles civils, PDI et rapatriés, peste aviaire
Corée, RPD Difficultés économiques
Iraq Conflit et insécurité, PDI
Mongolie Conditions météorologiques défavorables
Népal Troubles civils et sécheresse
Timor-Leste Conditions météorologiques défavorables,
troubles civils
Grave insécurité alimentaire localisée
Indonésie Conséquences du tsunami et séisme
Pakistan Conséquences du séisme au Kashmir
Sri Lanka Conséquences du tsunami et insécurités
Note: Pour explications voir la terminologie.

 

Situation de l'offre et de la demande alimentaire en République populaire démocratique de Corée

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En octobre 2005, après quatre ans de reprise progressive de la production agricole, le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée a demandé aux Nations Unies de mettre fin à toutes les activités d'aide humanitaire, déclarant qu'il accepterait uniquement l’assistance destinée à répondre aux besoins à moyen et long termes. En mai 2006, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le gouvernement ont conclu un nouvel accord d'aide alimentaire, en vertu duquel les opérations du PAM seraient prolongées jusqu'à la mi-2008, bien qu'à une échelle considérablement réduite. Au titre de ce nouveau programme, 150 000 tonnes d'aide alimentaire seront fournies par le PAM à 1,9 million de Nord-coréens, contre des volumes allant de 600 000 à 1,5 million de tonnes ces dix dernières années pour 6,5 millions de bénéficiaires. Les modalités de mise en oeuvre font encore l'objet de négociations entre les deux parties.

Campagne de commercialisation 2005/06 (novembre/octobre)

Depuis 1995, la FAO et le PAM ont effectué des missions d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires en RPD de Corée afin d'estimer la production céréalière annuelle et les besoins d'importations, y compris l'aide alimentaire. Aucune mission n'a été demandée par le gouvernement depuis 2005, mais sur la base de l'interprétation des images satellite, de la surveillance de la pluviosité pendant les principales campagnes de végétation, des approvisionnements d'engrais et de semences et de la disponibilité de main-d'oeuvre agricole aux périodes critiques, le SMIAR de la FAO a estimé que la récolte avait été relativement bonne l'année dernière. La production céréalière totale de 2005 a été établie à quelque 3,9 millions de tonnes, y compris le riz (usiné), le maïs, le blé et d'autres céréales, mais non compris les pommes de terre. Selon ces chiffres, la production céréalière était en hausse de 8 pour cent par rapport à celle de l'année précédente, estimée à 3,6 millions de tonnes par la mission FAO/PAM de 2004, et la plus élevée depuis 1995.

Compte tenu du niveau relativement élevé de la production de 2005, le déficit céréalier pour la campagne commerciale 2005/06 (novembre/octobre) a été estimé à 900 000 tonnes. Dans ce contexte, le pays avait reçu 292 000 tonnes d'aide alimentaire au début juillet 2006 (dont quelque 190 000 tonnes de la Chine et 100 000 tonnes de la Corée du Sud). Les importations par voie commerciale étant estimées à 100 000 tonnes, il reste un déficit net d'approximativement 500 000 tonnes de céréales pour 2005/06. La RPD de Corée aurait demandé 500 000 tonnes d'aide alimentaire à la Corée du Sud, mais Séoul a suspendu toute nouvelle expédition de riz à destination de la Corée du Nord suite aux récents tirs d'essai de missiles effectués par Pyongyang.

Même si le déficit céréalier était entièrement couvert, la consommation de céréales par habitant resterait faible en Corée du Nord, à savoir quelque 160 kg, et serait inférieure aux besoins nutritionnels fixés par les normes internationales. Si le pays n'arrive pas à se procurer d'une manière ou d'une autre 600 000 tonnes supplémentaires pendant le reste de la campagne commerciale1/, la consommation de céréales par habitant devrait reculer de quelque 20 kg en 2005/06.

Campagne de commercialisation 2006/07 (novembre/octobre)

La moisson des cultures d'hiver de 2006 (composée principalement de blé et d'orge et qui assure moins de 10 pour cent de la production annuelle totale), s'est achevée en juin et son volume est estimé similaire au niveau supérieur à la moyenne enregistré l'an dernier. Les semis de la campagne principale, y compris le riz, le maïs, le blé, l'orge et les pommes de terre précoces, sont terminés et la récolte démarrera à partir d'octobre. Les indices de végétation SPOT indiquent que la campagne a commencé dans de bonnes conditions en juin. Si les conditions météorologiques restent normales au cours des deux prochains mois, la production céréalière totale pourrait atteindre, selon les premières prévisions, 3,95 millions de tonnes. Compte tenu des niveaux de consommation actuels, le déficit de céréales s'élèverait à 830 000 tonnes en 2006/07. Dans l'hypothèse très optimiste d'une hausse de 5 pour cent par rapport à la récolte exceptionnelle de 2005, la production céréalière de 2006 pourrait atteindre quelque 4,1 millions de tonnes, l'écart étant alors ramené à 720 000 tonnes.

 

Amérique latine et Caraïbes

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Amérique centrale et Caraïbes

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La récolte de blé irrigué de la campagne principale de 2006 est bien avancée au Mexique, qui est pratiquement le seul producteur de la sous-région, alors qu'il règne un temps sec propice. La production devrait être supérieure au bon niveau de l'année précédente, les disponibilités d'eau d'irrigation ayant été adéquates dans les principaux états producteurs du nord-ouest. Les semis de céréales secondaires et de haricots de la première campagne de 2006 sont terminés dans tous les pays d'Amérique centrale et des Caraïbes. Les précipitations sont abondantes depuis le début de la campagne. Les pluies ont été particulièrement violentes à Cuba, en République dominicaine, au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua, et ont causé des dégâts aux logements et à l'infrastructure en zone rurale; aucune perte significative n'a cependant été signalée jusqu'ici en ce qui concerne les cultures qui viennent d'être mises en terre. En 2006, la superficie consacrée aux céréales devrait atteindre au total 13,2 millions d'hectares, soit près d'un million d'hectares de plus que l'année précédente; cela tient essentiellement aux intentions de semis en hausse pour le maïs et le sorgho de la première campagne au Mexique, en raison des précipitations abondantes tombées dans tout le pays, du plateau méridional à la péninsule du Yucatan. En dépit de l'augmentation prévue de la production de maïs, les importations du Mexique en 2006/07 (juillet/juin) devraient se maintenir au niveau élevé de l'an dernier, du fait de l'accroissement de la demande pour la production intérieure d'aliments pour animaux. À supposer que les rendements soient moyens, la production céréalière totale de 2006 (blé et céréales secondaires) devrait s'établir, selon les prévisions préliminaires, à quelque 38,2 millions de tonnes, chiffre qui marque une hausse de 2,5 millions de tonnes par rapport à l'an dernier et est supérieur à la moyenne sur cinq ans.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

À Cuba, la récolte de la canne à sucre de 2006 est pratiquement terminée et la production de sucre brut s'établirait, selon les estimations provisoires, à 1,2 million de tonnes, en nouvelle baisse par rapport au niveau extrêmement faible de 1,3 million de tonnes enregistré l'année précédente. La crise sévit dans le secteur du sucre depuis 2003, et la superficie plantée et les capacités de broyage diminuent progressivement, les prix pratiqués sur les marchés internationaux étant peu attrayants. Toutefois, l'amélioration des perspectives concernant les prix et les plans visant à produire de l'éthanol pour le secteur intérieur et l'exportation ont amené le gouvernement à revitaliser l'industrie du sucre. Suite à l'augmentation de la superficie plantée, la production de canne à sucre devrait augmenter d'environ 15 pour cent en 2007.

La communauté internationale continue de fournir une aide alimentaire en El Salvador, au Nicaragua et au Honduras aux catégories les plus exposées à l'insécurité alimentaire, ainsi qu'au Guatemala aux ménages qui ont été touchés par les ouragans au cours du deuxième semestre 2005. Une aide alimentaire est en outre distribuée aux populations vulnérables des départements du Nord, de l'Ouest et du Nord-Est en Haïti, ainsi que dans la capitale, où la situation des disponibilités vivrières demeure précaire malgré l'amélioration des conditions de sécurité depuis l'élection présidentielle en février dernier.

Tableau 8. Production céréalière de l’Amérique latine et des Caraïbes ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Amérique latine
et Caraïbes
27.7 23.6 24.5 108.3 103.3 105.5 25.7 26.6 25.0 161.7 153.4 154.9
Amérique
centrale et
Caraïbes
2.4 3.0 3.1 33.5 30.2 32.5 2.4 2.5 2.6 38.3 35.7 38.2
Mexique2.43.03.129.726.228.50.30.30.332.429.631.9
Amérique
du Sud
25.3 20.6 21.4 74.8 73.1 73.0 23.3 24.1 22.4 123.4 117.7 116.7
Argentine16.012.514.318.724.517.21.11.01.235.737.932.7
Brésil5.84.74.144.937.544.712.813.211.663.555.460.5
Colombie---1.61.71.62.72.62.64.44.34.3
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

 

Amérique du Sud

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La récolte des céréales secondaires et du riz de la campagne principale de 2006 est bien avancée ou vient de s'achever dans les grandes régions productrices du sud. Les estimations préliminaires établissent la production totale de la sous-région à 73 millions de tonnes environ, chiffre pratiquement inchangé par rapport au niveau moyen de l'an dernier. Le net redressement de la production au Brésil a été en grande partie neutralisé par la diminution des récoltes dans les autres pays. Au Brésil, la superficie consacrée au maïs de la campagne principale a progressé d'environ 10 pour cent, par suite des prix peu attrayants du soja et du besoin technique d'alterner les cultures; en outre, les rendements ont marqué une reprise par rapport aux niveaux de l'an dernier, réduits du fait de la sécheresse. Les dernières prévisions officielles établissent la production totale de maïs de 2006 (première et deuxième campagnes) à 42,4 millions de tonnes environ, soit une hausse de 7,2 tonnes par rapport à 2005 et plus que la moyenne. La récolte de paddy, qui représente quelque 80 pour cent de la production de la région, vient d'être rentrée et est estimée provisoirement à 11,6 millions de tonnes, résultat en recul de quelque 1,6 million de tonnes par rapport à 2005 mais toujours moyen. Ce recul est dû à la forte contraction de la superficie plantée en raison de la baisse des prix intérieurs après la récolte exceptionnelle de l'année précédente. En Argentine, la récolte de maïs est presque terminée et les estimations officielles établissent la production à 14 millions de tonnes, chiffre bien inférieur aux résultats record obtenus en 2005, à savoir 20,5 millions de tonnes. Une contraction de 10 pour cent de la superficie ensemencée a été enregistrée par suite de la faiblesse des cours, des coûts de production élevés et de l'augmentation des taxes à l'exportation, alors que les rendements ont baissé en raison du temps sec prolongé à la mi-campagne. En Uruguay, la production de maïs de 2006 devrait chuter considérablement par rapport à l'an dernier, passant de 251 000 tonnes à 190 000 tonnes, du fait du temps sec qui a sévi à la fin 2005 et a nui aux cultures précoces au stade de la floraison, en particulier dans les départements du nord. En revanche, une bonne récolte de maïs vient d'être rentrée au Chili.

Dans les pays andins, les récoltes de maïs de 2006 se sont achevées pour l'essentiel en mai et en juin. En Colombie et au Pérou, la moisson a été bonne, tandis qu'une récolte inférieure à la moyenne a été rentrée en Équateur du fait des pluies excessives tombées au début de l'année dans les grandes provinces côtières productrices de Guayas, Los Ríos et Manabi. L'intense saison des pluies a causé des dégâts aux infrastructures et des pertes localisées des cultures vivrières et de rapport en Équateur ainsi qu'en certains endroits de Bolivie, de Colombie et du Pérou. En mai, de graves inondations localisées ont aussi sévi au Suriname, ce qui a touché les systèmes d'agriculture de subsistance d'environ 175 villages à l'intérieur du pays tributaires des cultures de paddy et de manioc, et a aussi entraîné des pertes dans le secteur de la volaille et du petit élevage. Dans l'ensemble, toutefois, les perspectives concernant les récoltes céréalières de 2006 demeurent favorables dans ces pays.

Les semis du blé d'hiver de 2006, à récolter d'ici la fin de l'année, viennent de s'achever dans les États du centre et du sud au Brésil, tandis qu'ils sont encore en cours en Argentine, au Chili et en Uruguay. Au total, la superficie ensemencée de la sous-région atteindrait 8,6 millions d'hectares, soit un peu plus que l'année précédente mais toujours en dessous de la moyenne sur cinq ans, qui s'établit à 9,3 millions d'hectares. Toutefois, l'insuffisance des précipitations dans certaines des grandes régions productrices de l'Argentine et de l'Uruguay pourrait empêcher la concrétisation des intentions de semis des agriculteurs en ce qui concerne les variétés à maturation lente; il faudra qu'il pleuve davantage.

AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES: pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure et causes principales (3)

Manque d'accès généralisé
HaïtiInsécurité, difficultés dans le secteur agricole
Grave insécurité alimentaire localisée
ColombieTroubles civils, PDI
CubaRéduction de la superficie et des rendements
Note: Pour explications voir la terminologie.

 

Une autre saison des ouragans de l'Atlantique très active est attendue

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La saison 2005 des ouragans de l'Atlantique a été la plus active jamais enregistrée, avec un nombre record de 27 tempêtes tropicales et subtropicales baptisées, dont 15 sont devenues des ouragans. Le bilan a été lourd: 2 300 vies humaines ont été perdues, tandis que les dégâts se chiffreraient selon les estimations à 100 milliards de dollars EU au total, soit un niveau record. Six grands ouragans - Dennis, Emily, Katrina, Rita, Stan et Wilma ont causé la plupart des ravages. Les régions les plus touchées ont été les états mexicains de Quintana Roo, Yucatan et Tamaulipas, le Mississippi, la Louisiane, le Texas et la Floride aux États-Unis, Cuba, Haïti, la République dominicaine, les Bahamas et certains départements du Guatemala, d'El Salvador et du Nicaragua.

Outre la destruction des logements et de l'infrastructure, les tempêtes de 2005 ont provoqué des dégâts importants dans les secteurs du pétrole et de l'agriculture. La réduction temporaire des capacités d'extraction et de raffinage du pétrole aux États-Unis et dans le golfe du Mexique a eu des répercussions sur l'économie mondiale, en raison des flambées spéculatives sur le pétrole brut et de l'alourdissement consécutif de la facture énergétique. En ce qui concerne l'agriculture, dans de nombreuses zones touchées, des glissements de terrain ont entraîné des pertes de terres arables et des villages entiers ont été engloutis. En certains endroits, les pluies torrentielles ont souvent ravagé les cultures vivrières et de rapport (maïs, plantains, sésame, café et légumes, par exemple) et ont eu des effets néfastes sur les secteurs de la pêche et de l'élevage, réduisant ainsi les disponibilités alimentaires. Du fait des dégâts dans les plantations (par exemple, café, canne à sucre et banane), les familles rurales ont vu se restreindre les possibilités d'emploi journalier, d'où de graves conséquences à court et moyen termes sur leurs moyens de subsistance et leurs revenus. Toutefois, sur une note plus optimiste, dans plusieurs régions, cette intense saison des ouragans a amélioré les conditions de végétation et favorisé la reconstitution du niveau des réservoirs d’eau d'irrigation.

La saison 2006 des ouragans de l'Atlantique a démarré le 1er juin. Selon l'analyse de certains indicateurs météorologiques (températures plus chaudes que la normale à la surface de l'eau, diminution du cisaillement vertical du vent et baisse de la pression au niveau de la mer), les prévisions préliminaires indiquent que la saison sera de nouveau très active cette année. Sans atteindre les niveaux records de 2005, il est très probable (à 80 pour cent) que l'activité des ouragans sera supérieure à la tendance à long terme. Pendant la saison en cours, le nombre de tempêtes tropicales devrait se situer entre 13 et 16, avec 8 à 10 ouragans, dont la moitié pourrait atteindre une intensité (en termes de vitesse du vent) dépassant la catégorie 2 sur l'échelle de Saffir-Simpson.

 

Amérique du Nord, Europe et Océanie

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Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Amérique du Nord

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La moisson du blé de 2006 est en cours dans le sud des États-Unis depuis le début juin et selon les rapports, elle avancerait plus rapidement que la normale du fait du temps chaud et sec qui règne actuellement. En dépit des dernières informations (actualisées après l'achèvement des semis de blé de printemps) selon lesquelles les emblavures totales (blé d'hiver plus blé de printemps) auraient augmenté, le taux d'abandon exceptionnellement élevé des terres consacrées au blé d'hiver du fait de la sécheresse devrait entraîner une réduction de la superficie récoltée cette année par rapport à 2005. On s'attend aussi à ce que la baisse des rendements du blé d'hiver se répercute sur la récolte de blé totale; selon les prévisions actuelles, celle-ci s'établirait à tout juste 49,4 millions de tonnes, en fort recul par rapport à l'an dernier et nettement en dessous de la moyenne des cinq dernières années (55,4 millions de tonnes). En ce qui concerne les céréales secondaires, les semis de la campagne principale étaient pratiquement terminés à la fin juin. Selon les estimations, la superficie consacrée au maïs a perdu environ 3 pour cent par rapport à l'année précédente, mais le développement des cultures serait satisfaisant. Compte tenu des premières indications concernant les emblavures et à supposer que les conditions météorologiques soient normales pendant le reste de la campagne, la production totale de céréales secondaires de 2006 aux États-Unis devrait s'établir à 284 millions de tonnes environ, ce qui représenterait une baisse de 5 pour cent par rapport à l'année précédente mais resterait proche de la moyenne des cinq dernières années. Sur ce total, le maïs représenterait 268 millions de tonnes. La superficie consacrée au riz en 2006 est estimée en recul d'environ 12 pour cent par rapport à l'an dernier. La plupart des cultures avaient levé à la fin juin, et les conditions étaient jugées bonnes à excellentes. Au Canada, les dernières estimations font état d'une augmentation de 6 pour cent de la superficie totale consacrée au blé cette année, ce qui tient à l'amélioration générale des réserves d'humidité et des perspectives concernant les prix à l'époque des semis. Toutefois, à supposer que les rendements redeviennent normaux après les niveaux supérieurs à la moyenne de ces deux dernières années, ce que laisse présager actuellement les conditions saisonnières, la production totale de blé pourrait accuser un léger recul par rapport au niveau de l'an dernier, pour passer à environ 26,3 millions de tonnes, ce qui serait toujours bien plus que la moyenne sur cinq ans. Pour ce qui est des céréales secondaires, selon les dernières indications, la superficie ensemencée totale ne devrait guère changer, mais plus de terres seront consacrées à l'avoine et moins à l'orge, par rapport à l'année précédente. Les prévisions établissent la production totale de céréales secondaires à 24,2 millions de tonnes, soit 8 pour cent de moins que l'an dernier mais plus que la moyenne.

Tableau 9. Production céréalière de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Océanie ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Amérique du
Nord
84.6 84.1 75.7 346.6 325.4 308.1 10.5 10.1 9.3 441.7 419.6 393.1
Canada25.926.826.326.726.324.2---52.653.050.5
États-Unis58.757.349.4319.9299.1284.010.510.19.3389.1366.5342.6
Europe 219.5 207.1 198.1 245.2 213.1 223.0 3.4 3.4 3.3 468.1 423.6 424.4
Roumanie 7.87.35.616.811.511.9---24.518.917.5
Serbie-et- Monténégro2.81.81.77.26.46.5---9.98.28.2
UE137.5123.8128.4152.1133.7138.22.82.72.6292.4260.1269.2
Pays européens de la CEI 64.8 68.5 57.0 60.3 53.4 59.0 0.6 0.7 0.7 125.6 122.5 116.7
Fédération de
Russie
45.447.742.730.328.331.40.50.60.676.276.574.6
Ukraine17.518.712.523.118.621.30.10.10.140.737.433.8
Océanie 22.9 25.4 23.1 12.7 15.1 13.3 0.6 0.3 1.1 36.1 40.8 37.5
Australie22.625.122.812.114.512.70.50.31.135.340.036.6
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

 

Europe

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Les prévisions établissent la production céréalière totale de l' UE pour 2006 à 269,2 millions de tonnes, soit une hausse de 9 millions de tonnes par rapport à l'an dernier et un peu plus que la moyenne des cinq dernières années. Cette augmentation tient pour l'essentiel aux récoltes de blé et d'orge plus abondantes rentrées en France, en Allemagne et en Espagne. En France, en dépit du temps sec qui a régné au début de la campagne, les rendements devraient être plus élevés que l'an dernier, ce qui, associé à la progression des emblavures, devrait aboutir à une augmentation de 5 pour cent de la production. En Allemagne, la superficie consacrée au blé n'a guère changé cette année, mais malgré un printemps anormalement froid qui a retardé le développement des cultures, on s'attend à une augmentation des rendements et la production devrait gagner environ 5 pour cent par rapport à 2005. En Espagne, le temps sec qui a sévi vers la fin de la campagne de végétation a quelque peu compromis les perspectives de rendement mais la production devrait néanmoins se redresser nettement après le niveau réduit par la sécheresse de l'an dernier. Parmi les autres grands pays producteurs de blé, la production devrait rester pratiquement inchangée au Royaume-Uni, où elle restera proche de la moyenne, mais elle pourrait de nouveau reculer en Pologne pour passer à 8,3 millions de tonnes environ, suite à l'hiver rigoureux et au retard important de la campagne de semis du blé de printemps. En ce qui concerne les céréales secondaires, la production totale de l'UE devrait atteindre 138,2 millions de tonnes, soit 4,5 millions de tonnes de plus qu'en 2005. S'agissant de l'orge, comme pour le blé, l'essentiel de l'augmentation concernera la France, l'Allemagne et l'Espagne, en partie du fait de la progression des superficies et en partie du fait de l'amélioration des rendements qui est attendue. Ce dernier cas de figure est plus particulièrement vrai en Espagne, où l'on s'attend à un redressement significatif des rendements de toutes les céréales après les niveaux très réduits par la sécheresse enregistrés l'an dernier. La production de maïs devrait rester pratiquement inchangée en 2006. La récolte légèrement plus importante attendue en Italie sera probablement neutralisée par des diminutions en Hongrie et en Allemagne.

Dans la Péninsule des Balkans, les dernières informations continuent de faire état d'une réduction des récoltes céréalières dans les deux principaux pays producteurs, à savoir la Roumanie et la Bulgarie. Les semis de céréales d'hiver à l'automne dernier ont été entravés et donc réduits du fait de la récolte tardive de 2005 et des conditions météorologiques défavorables qui ont régné à cette même époque; en outre, les rendements ont probablement souffert de l'hiver rigoureux en certains endroits, en particulier en Roumanie. Dans les autres pays des Balkans, la récolte céréalière de cette année s'annonce similaire à celle de l'an dernier, qui était proche de la moyenne.

Dans les pays européens de la CEI (Fédération de Russie, Ukraine, Bélarus et Moldova), la récolte de céréales est sur le point de commencer et l'on s'attend à un fort recul de la production de blé, suite à un hiver anormalement froid. La récolte céréalière totale de la sous-région cette année est estimée à 116,7 millions de tonnes, soit quelque 5,8 millions de tonnes de moins qu'en 2005. Le blé est la principale culture touchée par les rigueurs hivernales et les prévisions établissent la production à 57 millions de tonnes, soit un recul de quelque 11,5 millions de tonnes par rapport à 2005. Les pertes de blé sont entièrement le fait des deux principaux pays producteurs, à savoir la Fédération de Russie et l'Ukraine. Les céréales secondaires d'hiver résistent mieux à la rudesse du climat et la récolte totale de céréales secondaires dans la région devrait atteindre près de 59 millions de tonnes, soit pratiquement 5,6 millions de tonnes de plus qu'en 2005. Les exportations céréalières totales de la région pendant la campagne commerciale 2005/06 sont estimées à 25,5 millions de tonnes environ. Les exportations céréalières totales de la région pendant la campagne commerciale 2006/07 devraient reculer, passant à 17,6 millions de tonnes environ, dont 8,8 millions de tonnes de blé et 8,8 millions de tonnes de céréales secondaires.

Océanie

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Une campagne agricole d'hiver plus sèche que la moyenne est attendue en Australie en 2006 et selon les premières prévisions, la production de céréales d'hiver devrait reculer de 11 pour cent par rapport à la récolte supérieure à la moyenne de l'an dernier. La campagne de semis a démarré tardivement ou a été entravée dans la plupart des états en raison du temps sec. De ce fait, la superficie ensemencée aurait reculé dans tous les états, sauf dans l'Australie du Sud, et les rendements devraient aussi chuter par rapport à l'année précédente, tout en restant supérieurs ou proches de la moyenne sur cinq ans. Selon les prévisions établies par le Bureau australien de l'agriculture et des ressources économiques dans son rapport de juin, la production de blé de 2006 atteindrait 22,8 millions de tonnes, soit environ 9 pour cent de moins qu'en 2005. La production d'orge serait aussi en recul d'environ 14 pour cent et passerait à 8,5 millions de tonnes. La petite récolte de céréales d'été est pratiquement terminée. La production de sorgho est estimée à 2 millions de tonnes environ, contre près de 2,2 millions de tonnes l'année précédente. Après un début de campagne prometteur, le temps chaud et sec qui a prévalu au début 2006 dans les principales régions productrices de Nouvelle-Galles du Sud et du sud du Queensland a considérablement réduit le potentiel de rendement. En revanche, selon les estimations, la production de riz, entièrement concentrée en Nouvelle-Galles du Sud, aurait plus que triplé pour passer à plus d'un million de tonnes, ce qui tient au relèvement des allocations d'eau d'irrigation et à l'amélioration générale des conditions de végétation.

EUROPE: pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure et causes principales (1)

Grave insécurité alimentaire localisée
Fédération de Russie
(Tchétchénie)
Troubles civils
Note: Pour explications voir la terminologie.

1.  Les importations commerciales officielles ont atteint près de 100 000 tonnes ces dernières années.

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