Page précédente Table des matières Page suivante


PREMIERE PARTIE: LA FEMELLE (Contd.)

Chapitre 3:
Gestation et post-partum

LA GESTATION

Le tableau 3.1. reprend les données concernant la durée de la gestation notée par différents auteurs chez les races trypanotolérantes.

Tableau 3.1.- Durée de la gestation chez les bovins trypanotolérants

RacePaysNDurée (j)Référence
x ± e.t.
N'damaCôte d'Ivoire302852Coulomb, 1976
N'damaCôte d'Ivoire182887Ralambofiringa, 1978
N'damaGhana62925Gyawu et al., 1989
N'dama et BaouléGhana882829Osei et al., 1991

Ces résultats sont dans l'ensemble homogènes; la durée de gestation est équivalente à celle rapportée pour les races allaitantes en climat tempéré. OSEI et al. (1991) rapportent au Ghana une absence d'influence de la saison sur la durée de la gestation.

INVOLUTION UTERINE POST-PARTUM

L'involution utérine post-partum est, avec la reprise d'une activité cyclique de l'ovaire, l'un des facteurs influençant le recouvrement des capacités reproductrices des femelles. Une involution utérine incomplète perturbe la nidation de l'embryon, et influe sur les performances de reproduction.

Délais moyens et variation

L'estimation de l'involution utérine se fait par palpation transrectale à intervalles réguliers. Dans le tableau 3.2., les résultats sont obtenus à partir de palpations effectuées tous les 10 jours (CHICOTEAU et al., 1989; DJABAKOU et al., 1991; MAMBOUE, 1987; MEYER et al., 1989), ou deux fois par semaine (AKPOKODJE ET NWANDOR, 1988).

Selon les résultats présentés dans ce tableau, l'utérus recouvre sa taille non gravide environ un mois après la mise-bas, pour les N'dama comme pour les Baoulé. Ces études, pratiquées en station sur des animaux sains ne montrent pas de différences par rapport à ce qui est observé chez les autres races (GALINA et ARTHUR, 1989).

Il a été aussi noté comme chez les autres races une réouverture du col et écoulement des lochies à partir du 10ème jour après vêlage chez la plupart des animaux (MAMBOUE, 1987).

On peut noter aussi qu'il n'est pas fait mention de processus pathologiques (rétention placentaire, métrite,…) de l'utérus lors du post-partum chez les bovins trypanotolérants.

Tableau 3.2. - Durée de l'involution utérine chez les bovins trypanotolérants

RacePaysNDurée (j)Référence
x ± e.t.
N'damaNigeria40305Akpokodje et Zwandor, 1988
Togo35314Djabakou et Grundler, 1991
Côte d'Ivoire11avant 30 joursMeyer et Yesso, 1989
BaouléCôte d'Ivoire19avant 30 joursMeyer et Yesso, 1989
Togo33317Djabakou et Grundler, 1991
Burkina Faso423111Chicoteau et al., 1989
Burkina Faso41366Mamboué, 1987

Facteurs de variation

Age

L'âge, et donc la parité de vêlage, allonge la durée de l'involution utérine (DJABAKOU et al., 1991): si 95 à 100% des femelles Baoulé ou N'dama âgées de 4 à 5 ans ont terminé leur involution utérine 30 jours après le part, ce taux est de 60% pour les femelles âgées de 7 à 10 ans. De même, CHICOTEAU et al. (1989) rapportent une moyenne de temps d'involution de 28 jours pour les vaches de moins de 5 ans, pour une moyenne de 33 jours pour celles plus âgées.

Saison

DJABAKOU et al. (1991), de même que AKPOKODJE et ZWANDOR (1988) ne trouvent pas de différence significative de la durée de l'involution utérine selon la saison.

REPRISE DU CYCLE

Après le vêlage, la vache est en repos sexuel: elle n'extériorise pas d'oestrus, les ovaires sont petits et ne présentent pas d'organites palpables, et la progestéronémie est à un niveau basal.

Observations

La reprise du cycle peut être étudiée selon ses trois composantes: morphologique (palpation des ovaires: recherche d'une activité ovarienne (taille de l'ovaire, follicule, corps jaune)), hormonale (dosage de la progestérone: reprise d'une cyclicité) et comportementale (signes d'oestrus). Le tableau 3.3. résume les résultats observés.

La moitié des femelles observées ont en général recouvré leur activité cyclique aux alentours de 60 jours environ. On observe cependant une queue de distribution allongée puisque 90% des animaux sont cyclés parfois au-delà de 120 jours (MEYER et al., 1991).

La grande diversité des résultats mérite une attention approfondie. Il faut tout d'abord remarquer que certains auteurs (CHICOTEAU et al., 1989; DJABAKOU et al., 1991) ne relèvent les critères que pour 50% des animaux suivis, en considérant la répartition des apparitions de la cyclicité dans le temps comme normale. Ainsi, si les délais de reprise de l'activité ovarienne notés par YESSO et al. (1991) apparaissent comme plus long, c'est en fait que ces chiffres sont basés sur une proportion plus grande d'animaux.

Tableau 3.3. - Reprise post-partum du cycle sexuel chez les vaches trypanotolérantes.

RacePaysNMoyen d'étudeanimaux cyclés (%)Délai (j)Référence
x ± e.t.
N'damaGambie203hormonal19%141-Gyawu, 1988
Gambie24hormonal50%60 
Ghana62hormonal48%77-Gyawu, 1988
Togo35hormonal50%34-Djabakou et al., 1991
1° oestrus50%44-
ovaires28%60-
Côte d'Ivoire13hormonal90%8851Yesso et al., 1991
1° oestrus90%12181
2° oestrus90%22372
BaouléCôte d'Ivoire12hormonal90%10160Yesso et al., 1991
1° oestrus100%14175
2° oestrus90%19747
Togo33hormonal50%41-Djabakou et al., 1991
1° oestrus50%49-
ovaires15%60-
Burkina Faso42ovaires50%379Chicoteau et al., 1989
hormonal50%57-
1° oestrus20%60-
(moyens: hormonal=progestérone plasmatique > 0,5ng/ml; ovaires=palpation d'organites (corps jaune).

La reprise de la cyclicité commence par une activité palpable au niveau des ovaires, puis par une augmentation de la progestérone plasmatique; enfin, plus tard, apparaît le premier oestrus détectable. L'estimation de la reprise de la cyclicité par palpation ne semble pas être très fiable: CHICOTEAU et al. (1989) notent un pourcentage d'erreurs de 35% par cette méthode (en confrontant la palpation des organites et le taux de progestérone). Par ailleurs, DJABAKOU et al. (1991) ont des difficultés à sentir des organites sur les ovaires des vaches N'dama et Baoulé.

Les résultats concernant le délai entre la première augmentation de progestérone et le premier oestrus sont contradictoires. DJABAKOU et al. (1991) notent une activité sexuelle 3 à 8 jours après la première augmentation de progestéronémie, ce qui semble court; CHICOTEAU (1989) et YESSO et al. (1991) notent un décalage beaucoup plus important. De plus, ces derniers montrent que le deuxième oestrus se déclare 65 à 100 jours après le premier, ce qui montre que le cycle sexuel ne se rétablit pas toujours régulièrement après les premiers signes.

Certaines données du tableau 3.3. montrent que les vaches trypanotolérantes dans leur milieu peuvent avoir une reprise de l'activité sexuelle comparable à ce qui est rapporté pour d'autres races allaitantes en milieu tempéré (HUMBLOT, 1982).

Cependant, les données rapportées par YESSO et al. (1991) montrent de grandes variations selon les animaux au sein d'un même groupe. Enfin, les résultats des études de GYAWU (1988) au Ghana et en Gambie montrent que en conditions villageoises (contrairement à toutes les autres, faites en station), la reprise du cycle peut être particulièrement longue, comme le montre le tableau 3.3 (moins de 29% de femelles cyclées 4 mois après vêlage).

Facteurs de variation

Age

GYAWU (1988) ne note pas de différence dans le délai de reprise de l'activité ovarienne entre les primipares et les vaches de rang de vêlage plus élevé.

De même, CHICOTEAU (1989) et DJABAKOU et al. (1991) ne notent pas de corrélation entre la reprise de la cyclicité et l'âge de la mère.

Race

On peut noter que dans les deux études comparatives des races N'dama et Baoulé (DJABAKOU et al., 1991; YESSO et al., 1991), ces dernières se montrent moins précoces, mais la différence, bien que significative, n'est pas très importante (50% de N'dama cyclées à 34 jours contre 50% de Baoulé à 41 jours dans la première étude, et 90% à 88 jours pour les N'dama contre 90% à 101 jours pour les Baoulé dans la deuxième).

Influence de l'allaitement

CHICOTEAU et al. (1989) ne notent chez les Baoulé aucune différence significative entre le groupe allaitant et le groupe non allaitant (cf. fig. 3.1.) en ce qui concerne la reprise d'une activité ovarienne.

Cependant, GYAWU (1988) note dans son étude que les vaches ayant perdu leur veau précocement (avant 23 jours) montrent une reprise de l'oestrus très rapide ( 42 jours après le vêlage). OSEI et al. (1991) rapportent de même que les vaches N'dama ou Baoulé perdant leur veau dans les 15 premiers jours après vêlage, avaient une reprise de la cyclicité au bout de 41 jours en moyenne.

Ces deux études tendent à prouver que l'effet de l'allaitement sur la reprise du cycle existe bien, mais n'est peut-être pas de nature spécifique. En effet, la première étude ne confirme pas l'effet que pourraient avoir les stimuli des tétées du veau sur l'équilibre endocrinien de la mère, comme cela a été rapporté (CARTER et al., 1980; SCHALLENBERGER et WALTERS, 1985; WHISNANT et al., 1985, ZALESKY et al., 1990). Par contré, les études menées en milieu naturel, montrent que si la vache ne donne plus de lait (les races trypanotolérantes se tarissant en l'absence de veau), elles reprennent rapidement une activité sexuelle.

Fig.3.1.

fig.3.1.- Reprise de l'activité sexuelle chez les vaches Baoulé (CHICOTEAU et al., 1989).

Effet saison

DJABAKOU et al. (1991) rapportent qu'au Togo, les vaches Baoulé et N'dama reprennent une activité ovarienne plus rapidement en début de saison des pluies qu'en saison sèche (38 vs 60j pour les Baoulé et 36 vs 52 jours pour les N'dama, pour obtenir dans les deux cas 50 % de vaches ayant une reprise de l'activité ovarienne). OSEI et EFFAH-BAAH (1989) font le même type d'observation au Ghana.

Par contre, KARIKARI (1990) et OSEI et al. (1991) trouvent au contraire un allongement de cet intervalle chez les vaches ayant vêlé en saison des pluies, mais non significatif (dans la deuxième étude, l'intervalle pour les vaches ayant vêlé en saison des pluies est de 114 ± 138 jours, contre 110± 130 jours pour celles ayant vêlé en saison sèche).

Effet de l'alimentation

Les variations de poids après le vêlage semblent directement influencer la rapidité de la reprise de l'activité ovarienne.

GYAWU (1988) montre que la différence observée entre les intervalles vêlage/cyclicité en Gambie et au Ghana s'expliquent par les problèmes alimentaires beaucoup plus importants dans ce premier pays.

De même, ce même auteur montre que au Ghana, la conduite du troupeau influe sur l'intervalle post-partum: entre deux troupeaux situés au même endroit, une différence dans le temps quotidien de pâture a fait passer l'intervalle vêlage - premier oestrus de 86 jours (n=25) à 165 jours (n=12).

On peut aussi noter que JEANNIN et al. (1988) observent en Gambie, un délai de reprise de l'activité ovarienne de 60 jours. La différence avec les animaux étudiés par GYAWU est qu'ici, les vaches en milieu villageois recevaient une complémentation alimentaire, montrant par là l'influence prépondérante de l'alimentation sur ce paramètre.

AXES DE RECHERCHE

Aucune étude n'a encore paru sur la mortalité embryonnaire précoce chez les vaches trypanotolérantes. Il serait en particulier intéressant d'observer l'influence du climat sur ce point.

Si l'involution utérine ne semble pas être un facteur limitant (en dehors de tout processus pathologique), les performance de reproduction des vaches trypanotolérantes varieront beaucoup en fonction du délai de reprise d'une activité cyclique normale après le part.

S'il est confirmé que le poids des animaux est un facteur primordial pour une reprise de la cyclicité (comme il l'est pour le maintien de la cyclicité), il importe d'étudier plus précisément les relations entre reprise de cyclicité et variations de poids post-partum.

La reprise d'une activité ovarienne n'est pas synonyme du maintien d'une activité cyclique régulière, comme le montrent YESSO et al. (1991). Des recherches dans ce sens permettraient de préciser le délai post-partum à partir duquel les vaches sont effectivement fertiles.

Toutes les études de la reprise de la cyclicité montrent qu'au sein d'un même groupe, il existe de grandes variations individuelles. Dans la mesure où ces animaux reçoivent le même régime, et qu'il a été prouvé que l'âge n'avait pas d'influence sur cette reprise, de nouvelles études des facteurs influant sur ce délai au sein du troupeau permettraient de faire la part entre les facteurs génétiques et environnementaux, en vue de proposer des stratégies permettant de réduire au maximum le délai de reprise de la cyclicité.

Enfin, des études plus poussées sur l'endocrinologie du post-partum permettraient de connaître les tissus ou organes ne fonctionnant pas ; il serait par exemple intéressant d'essayer d'induire un oestrus chez les bovins trypanotolérants par une injection de GnRH alors qu'ils sont en anoestrus post-partum.

BIBLIOGRAPHIE

AKPOKODJE (J.U.), ZWANDOR (N.J.): “Post partum uterine involution in N'dama cattle.”, IN Fondation Internationale pour la Science. Joint seminar on animal reproduction for african countries, Addis-Ababa, 1988, 1–15.

CARTER (M.L.), DIERSCHKE (D.J.), RUTLEDGE (J.J.), HAUSER (E.R.): “Effect of gonadotropin releasing hormone and calf removal on pituitary ovarian function and reproductive performance on postpartum beef cows.”, J. Anim. Sci., 1980, 51: 903–910.

COULOMB (J.): “La race N'dama - quelques caractéristiques”, Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1976, 29 (4): 367–380.

CHICOTEAU (P.), CLOE (L.C.), BASSINGA (A.): “Etude et maîtrise de la reproduction des taurins Baoulé.”, CRTA, Bobo-Dioulasso (Burkina-Faso), Rapport d'activités 1987–1988.

CHICOTEAU (P.), MAMBOUE (E.), CLOE (C.), BASSINGA (A.): “Uterine involution and post-partum resumption of ovarian cyclicity in Baoule (Bos taurus taurus) and Zebu (Bos taurus indicus) cows in Burkina Faso.”, Zuchthygiene, 1989, 24: 259–264.

DJABAKOU (K.), GRUNDLER (G.), LARE (K.): “Involution utérine et reprise de cyclicité post-partum chez les femelles bovines trypanotolérantes: N'dama et Baoulé.”, Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1991, 44 (3): 319–324.

GALINA (C.S.), ARTHUR (G.H.): “Review of cattle reproduction in the tropics. Part 3.- Puerperium.”, Anim. Breeding Abstracts, 1989, 57 (11): 899–910.

GYAWU (P.): “A study of some factors affecting the reproductive efficiency (postpartum anoestrus) in N'dama cattle in the Tropics”, Rome, FAO, 1988, 34 p.

GYAWU (P.), OSEI (S.A.), KARIKARI (P.K.), KWARTENG (F.A.), ASARE (K.): “Use of Radioimmunoassay to monitor reproductive performance of indigenous cattle in the humid forest zone of Ghana.”, In: “Second workshop on the reproduction of trypanotolerant livestock in west and central Africa.”; Banjul (The Gambia), FAO RAF/88/100, 1989, p. 32.

HUMBLOT (P.): “Les paramètres de l'anoestrus post-partum.”, Elevage et Insémination, 1982, 191, 5–18.

JEANNIN (P.), GRIEVE (A.), AGYEMANG (K.), CLIFFORD (D.), MUNRO (S.D.), DWINGER (R.H.): “Reproduction des bovins N'dama en élevage villageois en Gambie.” IN: “Production animale dans les régions d'Afrique infestées par les glossines.”, Nairobi, CIPEA/ILRAD, 1988, 196–206.

KARIKARI (P.K.): “A study of the factors influencing the reproductive performance of female N'dama and Friesian/N'dama cattle in the hot humid forest zone of Ghana.”, M. Sc. Thesis, University of Science and Technology, Kumasi (Ghana), 1990.

MAMBOUE (D.): “Quelques aspects de la reproduction chez le femelle Baoulé (Bos taurus): - Comportement d'oestrus; - Etude du post-partum.”, Mémoire de fin d'études, IDR, Ouagadougou (Burkina Faso), 1987, 89p.

MEYER (C.), YESSO (P.): “Etude des variations de la cyclicité chez la vache N'dama et Baoulé (West African Shorthorn) en station.”, In: “Premier atelier de travail sur la reproduction du bétail trypanotolérant en Afrique de l'ouest et centrale.”, Banjul (Gambie), FAO RAF/88/100, 1988.

MEYER (C.), YESSO (P.), TOURE (G.): Rapport d'activités du programme reproduction. - Bouaké (Côte d'Ivoire), Institut des Savanes (IDESSA), janvier 1989, 21 p.

OSEI (S.A.), EFFAH-BAAH (K.): “Reproductive performances of N'dama and West African Shorthorn cattle in the humid forest zone of Ghana.”, Trop, Agr.(Trinidad), 1989, 66 (3): 256–258.

OSEI (S.A.), KARIKARI (P.K.), TUAH (A.K.), GYAWU (P.), OPOKU (R.S.), ASIAMAH (M.), HEATHCOTE (D.C.): “ The reproductive performance of indigenous beef cattle breeds raised on-farm in Ghana.” In: “Third workshop on the reproduction of trypanotolerant livestock in West and Central Africa.”, Banjul (The Gambia), FAO RAF/88/100, 1991, 19–35.

RALAMBOFIRINGA (A.): “Contribution à l'étude de la physiologie de la reproduction, la méthodologie de la détection de l'oestrus et la technologie de l'insémination artificielle de la race N'dama en République de Côte d'Ivoire.”, Thèse vétérinaire, 1975, ENV, Lyon, no 74.

RALAMBOFIRINGA (A.): “Notes sur les manifestations du cycle oestral et sur la reproduction des femelles N'dama.”, Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1978, 31 (1), 91–94.

SCHALLENBERGER (E.), WALTERS (D.L.): “Endocrine mechanisms contributing to postpartum anoestrus in dairy and beef cattle.”, In: “endocrine causes of seasonal and lactational anoestrus in farm animals.”, F. Ellendorf et F. Elsaesser ed., Martinus Nijhoff Pub., Dordrecht (Allemagne), 1985, pp. 621–629.

WHISNANT (C.S.), KISER (T.E.), THOMPSON (F.N.), HALL (J.B.): “Effect of nutrition on the LH response to calf removal and GnRH.”, Theriogenology, 1985, 24: 565–573.

YESSO (P.), MEYER (C.), DOFFANGUI (K.): “Reprise post-partum et cyclicité des vaches trypanotolérantes en fonction de la variation saisonnière en région centre de Côte d'Ivoire.”, In: “Troisième atelier de travail sur la reproduction du bétail trypanotolérant en Afrique de l'ouest et centrale.”, FAO RAF/88/100, Banjul (Gambie), 1991, 36–54.

ZALESKY (D.D.), FORREST (D..W), ARTHUR (N.H.), WILSON (J.M.), MORRIS (D.L.), HARMS (P.G.): “Suckling inhibits release of luteinizing hormone-releasing hormone from the bovine median eminence following ovariectomy.”, J. Anim. Sci., 1990, 68: 444–448.

Chapitre 4:
Induction - Synchronisation des cycles

Il existe couramment deux types de produits utilisés pour maîtriser les cycles des bovins (CHUPIN, 1977):

La première méthode implique la cyclicité préalable des animaux, la seconde contribue à associer l'induction chez les femelles non cycliques et la synchronisation des cycles pour les femelles cycliques.

Tableau 4.1. - Réponse à la synchronisation avec les prostaglandines.

RacePaysN

anx
N

inj
réponsedélai (h)durée oestrus (h)Référence
N%x ± e.tx ± e.t.
N'damaMali402369060/72  Cissé, 1991
Ghana141128371311,71,4Gyawu et al., 1991.
2139355214,91,3
Côte d'Ivoire818100604122Meyer et al., 1989
BaouléCôte d'Ivoire8181008949,32,2Meyer et al., 1989
Burkina Faso7525168852010,65Ouedraougo, 1987
vaches génissesBurkina Faso34225748520  Mamboué, 1987
6414  
LaguneBénin182105660/72  N'Diaye et al., 1988

SYNCHRONISATION AVEC LES PROSTAGLANDINES

Le tableau 4.1. reprend certains résultats obtenus avec une ou deux injections de prostaglandines. Ces données ont été obtenues avec des femelles initialement cyclées, sauf pour les animaux de race Lagune, dont le statut n'était pas connu.

Le pourcentage de réponses (femelles venant en chaleur après la deuxième injection de prostaglandines) des femelles cyclées varie de 70 à 100%; la durée de l'oestrus induit ne diffère pas significativement de celle de l'oestrus naturel.

Le délai d'apparition de l'oestrus semble varier selon la race, les femelles Baoulé exprimant un oestrus plus tardivement (3,5 jours) que les N'dama (2,5 jours) ou les Lagune.

L'âge semble être aussi un facteur de variation de la réponse, les génisses Baoulé ayant une apparition de l'oestrus plus rapide (64 heures après injection) que les vaches.

CHICOTEAU et al. (1989) notent des taux de gestation (diagnostic à 90 jours) de 57% près synchronisation d'un lot de femelles (n=56) cyclées.

INDUCTION AVEC LES PROGESTAGENES

Le principe de base de l'induction de l'oestrus par les progestagènes est une administration prolongée (9 jours), suivie d'un arrêt brutal de cette administration de progestagènes. Celle-ci se fait au moyen d'un implant sous-cutané, ou à l'aide d'une spirale vaginale. En dehors de ce principe de base, il existe différentes interventions, facultatives, susceptibles d'améliorer le taux d'induction:

Pour cette dernière intervention, le choix de la dose est aussi très important. La PMSG a en effet une demi-vie très longue, et une dose trop importante peut entraîner des perturbations au niveau de la folliculogénèse.

Ces différentes combinaisons possibles ont été étudiées par plusieurs auteurs, comme le montrent les tableaux 4.2. et 4.3.

S'il est difficile de tirer des conclusions définitives d'un tel tableau (de par le nombre réduit de la plupart des groupes), on peut tout même constater que:

Le problème est de savoir si cette dose n'est pas polyovulatoire chez les Baoulés. En utilisant 500 UI de PMSG, Chicoteau et al. (1986) notent, par palpation transrectale 7 jours après l'oestrus, une moyenne de 2,7 corps jaunes par animal. Cependant, OUEDRAOUGO (1987) montre que le taux de progestérone à J7 après traitement avec 400 à 500 UI de PMSG est équivalent à celui trouvé à J7 chez des animaux traités uniquement aux prostaglandines: l'auteur en conclue que la dose de PMSG n'est pas polyovulatoire.

Quoi qu'il en soit, il n'est pas rapporté de cas de gestations multiple chez les Baoulé, malgré l'utilisation de telles doses de PMSG (CHICOTEAU, 1989; MEYER et YESSO, 1989b; OUEDRAOUGO, 1987). La dose n'est donc pas polyovulatoire, ou il y a résorption embryonnaire précoce; cela ne constitue en tous cas pas un obstacle à une gestation normale.

Tableau 4.2.- Réponse au traitement d'induction de l'oestrus par les progestagènes au CRTA (Burkina Faso).

Moyen utiliséNRéponseDélai (h)Réf.
N%× ± e.t.
Implant9245505217(a)
Implant + PgF2α11650  (a)
108804524(b)
Implant + Surcharge + PgF2α221360  (a)
107704111(b)
Implant + PgF2α + 500 U.I. PMSG8560  (a)
881005114(b)
Implant + surcharge + PgF2α + 500 U.I. PMSG2323100  (a)
      
109904118(b)
Implant + PgF2α + 400 U.I. PMSG11870  (a)
      
Implant + surcharge + 250 U.I. PMSG141070  (a)
      

a: Ouedraougo, 1987
b: Chicoteau et al., 1986

- OUEDRAOUGO, suite à son étude, retient deux schémas:

soit: Implant + Surcharge + PgF2α + PMSG (4 à 500 UI)
soit: Implant + PgF2α + PMSG (4 à 500 UI)

En reprenant les 52 animaux de l'étude qui correspondent à ces critères, on obtient une efficacité (définie comme le nombre de vaches ayant un taux de progestérone plasmatique supérieur à 2 ng/ml 7 jours après l'oestrus) de 85%. Il faut souligner que le traitement aux progestagènes a été effectué sur des femelles cyclées, mais aussi non cyclées (17 sur les 42). L'efficacité est alors de 90% pour une synchronisation (23/25) et de 75% pour une induction (13/17)

CHICOTEAU et al. (1989) notent des taux de gestations (diagnostic à 90 jours), en utilisant les méthodes préconisées par Ouedraougo, de 48% (n=26). Ce taux de gestation est légèrement inférieur à ce qui est rapporté en zones tempérées (50 à 60 %: SIGNORET et al., 1985).

En Côte d'Ivoire, MEYER et YESSO (1989b) ont effectué aussi diverses expérimentations sur l'induction de l'oestrus chez des femelles N'dama et Baoulé. Les résultats de ces expériences sont synthétisés dans le tableau 4.3.

Tableau 4.3.- Réponse au traitement d'induction de l'oestrus par les progestagènes à l'IDESSA (Côte d'Ivoire).

Moyen utiliséNRéponseDélai (h)
N%x ± e.t.
Implant + surcharge + 333 U.I. PMSG14141002116
Implant + surcharge + 400 U.I. PMSG15151002011
Implant + surcharge + 200 U.I. PMSG252510028 
Implant + surch. + PgF2α + 250 U.I. PMSG252510029 
Spirale + 250 U.I. PMSG25197643 
Spirale + PgF2α + 250 U.I. PMSG25249647 

(Source: Meyer et Yesso, 1990)

Contrairement aux précédentes études rapportées dans le tableau 4.2., tous les animaux induits au moyen d'implants ont été observés en oestrus. L'oestrus induit au moyen d'implants se déclenche plus tôt (1 jour après le retrait) que celui induit au moyen de spirales (2 jours après le retrait). Ces résultats ne concordent pas avec ceux obtenus au Burkina Faso, où l'oestrus apparaissait 2 jours après le retrait des implants.

Il faut aussi noter les temps d'oestrus particulièrement longs rapportés dans cette étude, qui durent deux à trois fois plus longtemps que pour un oestrus naturel.

Il est difficile d'expliquer ces taux de réussite exceptionnels, accompagnés d'oestrus d'apparition précoce et très longs. Un surdosage important en PMSG aurait pu expliquer ce phénomène, mais il ne semble pas que ce soit le cas ici.

Le taux de fertilité rapporté pour cette étude pour les vaches Baoulé est de 60%.

Au Bénin, N'DIAYE et al. (1991) ont pratiqué une induction de l'oestrus sur des femelles de race Lagune. Le protocole utilisé consistait en la mise en place d'un implant (et d'une injection de surcharge le jour de la mise en place de l'implant), et d'une injection de 300 UI de PMSG le jour du retrait de l'implant. Sur 23 femelles implantées, 15 (65%) sont venues en chaleurs. Le taux de fertilité (palpation à 90 jours) était de 67% (10 gestations sur les 15 inséminations).

AXES DE RECHERCHE

Le protocole de synchronisation de cycles préalablement établis ne semble pas poser de problème; la contrainte pour l'utilisation de cette méthode est qu'elle n'agit que sur des femelles déjà cyclées.

Si l'induction de l'oestrus avec des progestagènes est efficace chez les bovins trypanotolérants, le problème de la dose de PMSG optimale n'est toujours pas résolu.

Des données contradictoires ont été obtenues sur la dose de PMSG à utiliser. Des études couplant des doságes hormonaux à une utilisation de l'échographie permettraient de mieux cerner ce problème.

Enfin, l'utilisation de l'induction de l'oestrus peut s'avérer très intéressante pour lutter contre l'anoestrus plus ou moins long observé chez les bovins trypanotolérants dans les conditions traditionnelles. Pour une utilisation efficace d'un tel procédé, des études complémentaires seraient nécessaires pour connaître l'efficacité de l'induction de l'oestrus selon l'âge, le poids des animaux, leur statut physiologique (par exemple le délai depuis le dernier vêlage). Il serait aussi intéressant de voir dans quelle mesure une induction permet de relancer une série de cycle normaux chez des animaux acycliques.

BIBLIOGRAPHIE

CHICOTEAU (P.): “Adaptation physiologique de la fonction sexuelle des bovins Baoulé au milieu tropical sud-soudanien.”, Thèse de doctorat es sciences, Université de Paris XII, 1989, 174 p.

CHICOTEAU (P.), CLOE (C.), BASSINGA (A.): “Essais préliminaires de synchronisation des chaleurs chez la femelle Baoulé.”, Rev. Elev. Med. vét. Pays trop., 1986, 39 (1): 161–163.

CHICOTEAU (P.), OUEDRAOUGO (A.), CLOE (C.), BASSINGA (A.): “Note sur l'insémination artificielle de vaches Baoulé en élevage contrôlé au Burkina Faso.”, Rev. Elev. Med. vét. Pays trop., 1990, 43 (4): 541–542.

CHUPIN (D.): “Maîtrise de la reproduction chez les bovins. Principes, résultats, limites.”, Ann. Méd. vét., 1977, 121 (5): 329–338.

CISSE (A.B.): “La synchronisation des chaleurs chez les vaches N'dama et zébu Maure avec la prostaglandine PgF2α.”, In: “Premières journées scientifiques du réseau biotechnologies animales de l'UREF.”, Dakar (Sénégal), EISVM, juin 1991.

GYAWU (P.), KABUGA (J.D.), ASARE (K.), KARIKARI (P.K.), APPIAH (P.), KWARTENG (P.K.), AWUNYO (P.K.): “Oestrus response of N'dama cows after treatment with prostaglandin PgF2α analogue (cloprostenol) in the humid forest zone in Ghana.”, In: “Third workshop on the reproduction of trypanotolerant livestock in west and central Africa.”, Banjul (Gambie), FAO RAF/88/100, 1991: 54–62.

MAMBOUE (E.): “Quelques aspects de la reproduction chez la femelle Boulé.”, Mémoire de fin d'études IDR, Ouagadougou, 1987, 89 pages.

MEYER (C.), YESSO (P.), TOURE (G.): “Rapport d'activités du programme reproduction.”, Bouaké (Côte d'Ivoire), IDESSA, 1989, 21p.

MEYER (C.), YESSO (P.): “Maîtrise de l'oestrus chez les bovins (trypanotolérants) N'dama et Baoulé.”, In: “La reproduction des ruminants en zone tropicale.”, réunion IEMVT Septembre 1989, Maisons-Alfort (France), IEMVT, 1990, 37–38.

N'DIAYE (M.A.), DOKO (S.A.), DAGA (L.): “Maîtrise des cycles sexuels chez les femelles bovines trypanotolérantes au Bénin.”, In: “Premier atelier de travail sur la reproduction du bétail trypanotolérant en Afrique de l'Ouest et centrale.”, Ouagadougou (Burkina Faso), FAO GCP/RAF/190/ITA, 1988, 16–17.

N'DIAYE (M.A.), DOKO (S.A.): “Diagnostic précoce de gestation par l'estimation du taux de progestérone à 90 jours chez les vaches de race Borgou et Lagunaire.”, In: “Troisième atelier de travail sur la reproduction du bétail trypanotolérant en Afrique de l'Ouest et centrale.”, Banjul (Gambie), FAO RAF/88/100, 1991, 64–76.

OUEDRAOUGO (A.): “Contribution à l'étude de la synchronisation des chaleurs chez la femelle Baoulé au Burkina Faso.”, Thèse de doctorat vétérinaire, Dakar (Sénégal), 1987, 117p.

SIGNORET (J.P.), THIMONIER (J.), PELOT (J.): “La maîtrise de l'ovulation chez les bovins.” IN: “Mieux connaître, comprendre et maîtriser la fécondité bovine.”, Paris, Société française de Buiatrie, 1985, tome II: 235–244.

Chapitre 5:
Superovulation

La superovulation, étape de base du transfert embryonnaire, permet, par injection d'un produit stimulant la folliculogénèse (FSH ou PMSG) d'obtenir plusieurs ovulations simulatanées. Après fécondation, les embryons sont récoltés puis mis en place chez plusieurs receveuses.

RESULTATS GLOBAUX

Ce procédé, n'a été que peu utilisé chez les races trypanotolérantes (CHICOTEAU, 1987). Les principaux résultats sont synthétisés dans le tableau 5.1..

Tableau 5.1.- Résultats globaux de superovulations de vaches trypanotolérantes.

RaceN
anx
N tttsN anx coll.N corps jaunesN emb./N fem.taux coll.(%)emb. transf (%)emb. non transf (%)oeufs non segm. (%)N emb. transf/N femType de femelle
x ± e.t.
Baoulé
(Chicoteau, 1989)
481131134,63,2      trait.
  526,63,21,6243842200,6coll.
Baoulé
(Bianchi et al., 1986)
1717175,40,71,936958330,2trait.
  126,92,12,840958330,3coll.
  106,82,92,9431052380,3selec.
N'dama
(Jordt et al., 1986)
2424214,2-3,379416531,4trait.
  98,0-6,783452533,0coll.
  145,4-4,889%436512,1selec.
LEGENDE:
N anx: nombre d'animaux utilisés
N ttt: nombre de traitements réalisés
N anx coll.: Nombre d'animaux collectés
N corps jaunes: nombre de corps jaunes palpés par vache après traitement
N emb./N fem: nombre d'embryons récoltés par vache
Tx coll.: taux de collecte (N emb/N anx coll.)
emb. transf: taux d'embryons transférables
emb. non transf: taux d'embryons non transférables
oeufs non segm: taux d'ovules ou d'oeufs non segmentés
N emb transf/N fem: nombre d'embryons transférables par femelle collectée

Provenance des résultats

Les résultats exprimés dans le tableau 5.1. proviennent des trois expérimentations suivantes:

  1. (Chicoteau, 1989): Résultats globaux de différentes expérimentations. Ces superovulations ont été pratiquées sur des animaux en station

  2. (Bianchi et al., 1986): Premiers essais de superovulation, sur 17 animaux âgés de 4 à 10 ans (forment une partie de l'expérimentation I).

  3. (Jordt et al., 1986): Superovulation de vaches N'dama achetées dans des élevages traditionnels. Regroupées, ces vaches n'ont montré aucun signe d'oestrus au cours des deux premiers mois. Une induction des chaleurs à ce moment n'a pas permis de restaurer une activité cyclique, et le traitement superovulatoire a été effectué 2 mois plus tard suite à une nouvelle induction de l'oestrus.

Analyse des résultats

Protocole expérimental

Réponse de l'ovaire

Collecte et jugement des embryons

Qualité des embryons

Les grandes variations individuelles rapportées pour les N'dama (une vache a donné 10 embryons transférables, une autre 7, une troisième 6) montre qu'il pourrait être possible, par une meilleure sélection des animaux, d'augmenter les résultats globaux des collectes.

Le pourcentage de gestations obtenues pour les vaches N'dama après congélation/décongélation des embryons a été de 38%; 3 embryons classés 4 ont été transférés; si on ne tient pas compte de ceux-là, on a un taux de gestation de 42%. Ce taux d'environ 40% n'est pas très élevé (on observe habituellement en pays tempérés 45% de gestations après décongélation et transfert sans tri, et 55% après décongélation et tri (CHUPIN, 1985)), mais montre la possibilité de congeler les embryons de N'dama.

INFLUENCE DU TRAITEMENT SUPEROVULATOIRE.

Résultats

La deuxième série de résultats du tableau 5.1. (BIANCHI et al., 1986), a été obtenue en synchronisant les animaux avec un implant, puis en superovulant les vaches à l'aide de 2000 UI de PMSG deux jours avant le retrait.

Les deux autres séries de résultats du même tableau ont été obtenues à partir de plusieurs protocoles différents.

Afin de mieux évaluer l'influence du traitement, le tableau 5.2. présente les résultats obtenus par différents auteurs selon le traitement utilisé.

Tableau 5.2.- Superovulations de vaches trypanotolérantes en fonction du type de traitement.

RaceN anx coll.N corps jaunesN emb./N fem.taux coll. (%)emb. transf (%)emb. non transf (%)oeufs non segm. (%)N emb. transf/femelleType de traitement
x ± e.t.
Baoulé
(Chicoteau, 1989)
57,41,50,25010000PMSG phase lutéale
207,42,12,0491558270,3PMSG cocktail
236,52,61,439632890,88FSH phase lutéale
86,22,41,1335622220,63FSH cocktail
N'dama
(Jordt et al., 1986)
65,7-5,393530472,81500 U.I. PMSG
46,3-5,5902318591,31750 U.I. PMSG
44,5-3,373540461,828 mg FSH (FSH-P)
N'dama
(Jordt et Lorenzini, 1990)
4--1,6 ± 0,7 1000-1,61° superov. 28 mg FSH-P
          
4--1,8 ± 0,7 8911-1,62° superov. 32 mg FSH-P
5--3,0 ± 0,9 1000-3,03° superov. 36 mg FSH-P
3--2,4 ± 0,7 928-2,24° superov. 40 mg FSH-P
4--1,2 ± 0,7 8317-1,05° superov. 25,2 (folltropin)
4--1,4 ± 0,7 7129-1,06° superov. 36 mg FSH-P

Tous les protocoles ont débuté par une phase d'induction des cycles au moyen de progestagènes (implants pour les Baoulé, spirale vaginale pour les N'dama). Les injections de PMSG ou de FSH étaient ensuite réalisées avant le retrait de l'implant (traitement de type “cocktail”) ou pendant la phase lutéale suivant l'oestrus induit.

Influence de la dose

PMSG:

CHICOTEAU (1989) rapporte qu'il ne trouve aucune différence du nombre de corps jaunes palpés en fonction des doses de PMSG utilisées, raison pour laquelle il a regroupé tous ses résultats. Par contre, il note, chez les vaches qui sont aptes à la collecte, un nombre de corps jaunes significativement inférieur en utilisant seulement 1000 UI de PMSG, par rapport à l'utilisation de 2000 ou 2500 UI.

L'expérience de JORDT et al. (1986) ne montre pas non plus de différence significative dans le nombre de corps jaunes obtenus selon la dose de PMSG utilisée chez les vaches N'dama. Cependant, à la dose de 1750 UI, le nombre d'embryons transférables par vache est plus important que lorsqu'on utilise la dose de 1500 UI. Ces résultats sont toutefois à moduler, la différence observée en nombre d'embryons transférables pouvant provenir d'une différence de fertilité des taureaux employés.

FSH

De même que pour la PMSG, CHICOTEAU (1989) ne note pas de différence significatives dans le nombre de corps jaunes palpés en fonction de la dose de FSH, en utilisant des doses variant de 24 à 36 mg.

Pour les génisses N'dama (JORDT et LORENZINI, 1990), il est difficile de tirer des conclusions définitives, la dose interagissant avec le rang de la collecte. On observe ainsi qu'en utilisant pour la troisième et la sixième superovulation les mêmes doses de FSH, on obtient les deux résultats extrêmes de cette expérience.

Influence du protocole (cocktail ou en milieu de phase lutéale)

Le taux de vaches Baoulé aptes à la collecte ne varie pas quel que soit le protocole utilisé. S'il est difficile de tirer des conclusion en ce qui concerne les résultats portant sur la PMSG (à cause du taux de collecte trop faible), on remarque que l'on obtient un taux d'embryons transférables plus important en injectant la FSH en cours de phase lutéale (après l'oestrus induit) que pendant l'induction (protocole cocktail).

Influence du type de produit (FSH ou PMSG)

Le nombre de corps jaunes détectés chez les Baoulé ne diffère pas significativement selon le type de produit utilisé. Par contre, le taux d'embryons transférables obtenu avec la PMSG est nettement plus faible qu'avec la FSH.

Dans l'expérience sur les vaches N'dama (JORDT et al., 1986), c'est aussi lorsqu'on utilise la FSH que l'on obtient le meilleur taux d'embryons transférables. Par contre, dans cette expérience, le nombre de corps jaunes et le nombre d'embryons transférables par vache superovulée sont plus important lorsqu'on utilise la PMSG (1500 U.I.) que lorsqu'on utilise la FSH.

Si le traitement à la PMSG semble détériorer la qualité des embryons, il est difficile de tirer des conclusions définitives à cause du faible nombre de données disponibles.

AUTRES FACTEURS DE VARIATION

Influence du rang de collecte

CHICOTEAU (1989), en effectuant jusqu'à 4 collectes sur les mêmes animaux, n'observe pas de différence quant au nombre de corps jaunes selon le rang de la collecte.

Bien qu'interagissant avec la dose de FSH utilisée, le rang de collecte a été considéré comme un facteur de variation par JORDT et LORENZINI (1990). La meilleure réponse a été obtenue lors de la troisième superovulation. Après chaque récolte, il a été noté une augmentation durable de la taille de l'utérus, posant de sérieux problèmes de récolte après la troisième fois.

Influence des animaux

En dehors des critères de sélection déjà envisagés plus haut, divers critères peuvent influer sur le résultat de la superovulation

L'état des animaux

Chez les Baoulé, il a été trouvé que les vaches aptes à la collecte sont plus lourdes que les autres (224 ± 33 kg vs 207 ± 39 kg).

Les génisses N'dama (JORDT et LORENZINI, 1990) étaient dans des conditions de conduite optimales (les animaux pesaient 350 Kg en moyenne); leur cycle suivi tout le long de la période n'a pas montré d'interruption ou d'anomalies. Bien qu'elles aient été utilisées pour d'autres types d'expériences (infection trypanosomienne expérimentale), au moment des superovulations, elles ne montraient aucun signe pathologique (pas de parasitémie détectable, ni baisse de l'hématocrite).

Ces résultats contredisent l'explication donnée par DIOP et al. (1989a et b) concernant leurs mauvais résultats après tentative de superovulation de femelles N'dama. L'utilisation de 28 mg de FSH n'a permis d'obtenir qu'un corps jaune en moyenne par vaches (n=3), et 2000 UI de PMSG ne leur a pas permis d'obtenir de corps jaune sur une quatrième vache. Les auteurs émettent l'hypothèse d'un excès d'embonpoint. Ces mêmes auteurs obtiennent selon le même protocole des résultats meilleurs avec des vaches zébu Gobra. La technique n'est donc pas en cause, mais les doses non plus, puisqu'elles été utilisées par ailleurs avec de meilleurs résultats (nombre de corps jaunes) sur les N'dama et Baoulé. Le problème pourrait se situer soit dans la qualité des doses utilisées, soit dans la sélection des femelles.

L'insémination

Pour les expériences rapportées ici concernant les femelles Baoulé, les animaux étaient entretenus en station, et inséminées artificiellement avec une semence préparée sur place.

Les vaches N'dama (JORDT et al., 1986) ont été servies naturellement par des taureaux (un taureau pour deux vaches), ce qui a permis de montrer la subfertilité d'un des 5 taureaux utilisés (9% de fécondation contre 50 à 75 pour les autres). En monte naturelle, le choix du taureau peut donc influencer grandement la qualité des embryons récoltés.

En monte artificielle, les semences étant évaluées a priori, le choix de la semence devrait jouer un rôle moins grand que celui des inséminations, ou l'habileté du technicien.

JORDT et LORENZINI (1990) ont utilisé la monte naturelle lors de la première série de superovulation des génisses N'dama, puis l'insémination artificielle, utilisant la semence des mêmes taureaux, les autres fois. Les taux d'embryons transférables sont équivalents à chaque fois (et excellents) montrant que les deux méthodes peuvent se valoir. Le taux moyen de gestation obtenu (transfert d'embryons frais sur génisses zébu) a été de 51%.

Le facteur individuel

L'expérience sur les génisses N'dama (JORDT et LORENZINI, 1990) montre une certaine tendance à la répétabilité individuelles des réponses à la superovulation, au moins pour les 4 premiers traitements. Aucune expérience simultanée sur plusieurs races n'a été effectuée, ce facteur n'est donc pas évaluable.

CONCLUSION ET FUTURS AXES DE RECHERCHE

Ces expériences montrent donc que, au moins en station, mais avec des animaux pouvant provenir de l'extérieur, la superovulation est possible chez les bovins trypanotolérants. Les résultats sont cependant moins bons que ce qui est rapporté habituellement dans les pays tempérés.

Il ne faut toutefois pas s'arrêter aux résultats globaux mauvais à médiocres dans l'ensemble. Le problème de la sélection des animaux n'a jamais encore été abordé de près; certaines vaches N'dama, ayant donné jusqu'à 10 embryons transférables, montrent que des progrès peuvent être obtenus dans ce domaine.

Comme le montre le tableau 5.1., la sélection préliminaire des femelles à superovuler est essentiel, et il ne devrait pas être tenté d'expérience de superovulation sans une telle sélection préalable.

L'expérience de JORDT et al. (1986) montre que l'on peut superovuler des femelles qui sont au départ acycliques, à condition qu'un traitement d'induction de l'oestrus initie un cycle naturel normal.

Des travaux devraient donc être repris sur ces bases afin de déterminer les conditions optimales pour obtenir la meilleure réponse possible des vaches.

Les faibles taux de collecte obtenus chez les Baoulé s'expliquent peut-être par la faible taille de ces animaux. Ceci devrait être repris en utilisant du matériel peut-être mieux adapté.

Il serait aussi utile de confirmer la supériorité du traitement à la FSH par rapport à celui sur la PMSG. Il semble en effet que la PMSG, utilisée à la dose de 1500 UI chez les N'dama donne de bons résultats qualitatifs et quantitatifs. La dose de FSH optimale devrait aussi être vérifiée (si elle existe).

BIBLIOGRAPHIE

BIANCHI (M.), CHICOTEAU (P.), CLOE (C.), BASSINGA (A.): “Premiers essais de transfert d'embryons sur bovins de race Baoulé au Burkina-Faso.”, Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1986, 39 (1): 139–144.

CHICOTEAU (P.): “Perspectives et réalité du transfert d'embryons en Afrique.”, International Embryo Movement Symposium, Montréal, 1987, 41–53.

CHICOTEAU (P.): “Adaptation physiologique de la fonction sexuelle des bovins Baoulé en milieu tropical soudanien.”, Thèse de doctorat, Université de Paris XII, Créteil, 1989.

CHUPIN (D.): “Applications pratiques du transfert d'embryons chez les bovins.”, Elevage et Insémination, 1985, 206: 3–15.

DIOP (P.E.H.), ALLAIRE (F.), MBAYE (M.): “Essais de super-ovulation chez la femelle N'dama au Sénégal.”, In: “Deuxième atelier de travail sur la reproduction du bétail trypanotolérant en Afrique de l'ouest et centrale.”, Banjul (Gambie), FAO RAF/88/100, 1989, pp. 44–46.

DIOP (P.E.H.), LAMOTHE (P.), ALLAIRE (F.), BOUSQUET (D.), PICARD (L.), DERI (M.), SAWADOGO (G.), ASSANE (M.), SERE (A.), OUATTATARA (M.): “Le transfert d'embryons au Sénégal. Résultats préliminaires.”, African Bioscience Network, Yamassoukro (Côte d'Ivoire), 24–29 Juillet 1989.

JORDT (T.), LORENZINI (E.): “Multiple superovulations in N'dama heifers.”, Trop. Anim. Hlth Prod. 1990, 22: 178–184.

JORDT (T.), MAHON (G.D.), TOURAY (B.N.), NGULO (W.K.), MORISSON (W.I.), RAWLE (J.), MURRAY (M.): “Successful transfert of frozen N'dama embryos from the Gambia to the Kenya.”, Trop. Anim. Prod., 1986, 18: 65–75.

NIBART (M.), BOUYSSOU (B.): “Le transfert embryonnaire chez les bovins.”, Rec. Méd. vét., 1981, 157 (1): 71–87.

WAGNER (H.-G. R.): “Present status of embryo transfer in cattle.”, World Anim. Rev., 1987, 64: 2–11.


Page précédente Début de page Page suivante