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2.2. Reproduction et alevinage en hapas et en cages


2.2.1. Définitions et caractéristiques générales
2.2.2. Méthodologie de la production de larves en hapas
2.2.3. Méthodologie de la production de larves en cages
2.2.4. Alimentation des géniteurs et des larves en hapas et en cages
2.2.5. Grossissement des larves et des alevins
2.2.6. Evaluation économique de la production d'alevins en cage
2.2.7. Avantages et inconvénients de la production d'alevins en cages
2.2.8. Recommandations pour la production d'alevins en hapas et en cages


Chez les tilapias, ce mode d'élevage présente le grand avantage de pouvoir contrôler, de façon relativement efficace, la reproduction anarchique des adultes, et de résoudre ainsi le grave problème de la surpopulation caractéristique des élevages traditionnels pour la consommation humaine (PAGAN, 1969; IBRAHIM et al, 1974; COCHE, 1975). D'après RIFAI (1980), la ponte des femelles peut éventuellement avoir lieu, mais la fertilisation des oeufs et la production de larves ne sont pas observées, soit par inhibition du comportement reproducteur, soit par chute des oeufs à travers les mailles de la cage.

Sous certaines conditions dépendant principalement de la taille des mailles et de la densité des géniteurs, la reproduction des tilapias en cage est toutefois réalisable et a déjà conduit à des productions très élevées en alevins (GUERRERO, 1979; HUGHES et BEHRENDS, 1983).

Bien que le concept d'élever des poissons en hapas et en cages soit loin d'être nouveau (COCHE, 1975; BEVERIDGE, 1987), l'élevage des tilapias selon cette technique est par contre relativement récente, puisque les premiers essais expérimentaux furent réalisés à l'Université d'Aubum à la fin des années soixantes (SCHMITTOU, 1969; PAGAN, 1969; 1970). En Afrique, le premier élevage expérimental de Tilapia nilotica en cage débuta en 1974 en Tanzanie dans le lac Victoria (IBRAHIM et al, 1974) puis dans le lac artificiel de Kossou, en Côte d'Ivoire (COCHE, 1975).

2.2.1. Définitions et caractéristiques générales


2.2.1.1. Les hapas
2.2.1.2. Les cages


2.2.1.1. Les hapas

Les hapas sont des poches fixes de petites tailles (de 1.5×1×1 m à 3×3×1 m) fabriquées à l'aide de filet moustiquaire (mailles de 1-3 mm) en nylon et attachés à des montants en bambous, pieux ou piquets en bois enfoncés dans le fond d'un étang de faible profondeur. Le hapa est placé à 10-20 cm du fond de l'étang et la profondeur du hapa est d'environ 0.6 m. Il peut être également disposé dans un bassin ou tank (planche 2.2).

Les recherches effectuées par le SEAFDEC (Centre de Développement des pêches du Sud-Est asiatique) et différentes universités ont permis de développer, particulièrement aux Philippines, la production d'alevins de Tilapia nilotica en hapas au niveau commercial (SMITH et al, 1985; BEVERIDGE, 1984).

Ainsi, à la figure 2.5b, les géniteurs sont confinés dans une chambre interne délimitée par des filets à mailles de 30 mm, de telle sorte que les alevins puissent aisément se maintenir dans la chambre externe (à mailles de 1-3 mm) au fur et à mesure qu'ils sont produits. Ce dispositif présente l'inconvénient de limiter les flux d'eau au travers du hapa, car les géniteurs n'ont pas accès aux parois de la chambre externe. Or, on sait que le mouvement des poissons, ainsi que leur action de broutage des algues périphytiques et des détritus facilitent le renouvellement d'eau au sein du hapa. Une alternative, présentée à la figure 2.5c permet d'assurer aux géniteurs de bonnes conditions de circulation d'eau.

Figure 2.4. Différents systèmes de reproduction de tilapia en hapas et en cages: a: hapas simple, b: double cage avec cage centrale à géniteur, c: géniteurs maintenus dans une moitié de l'enceinte (d'après BEVERIDGE, 1987).

Figure 2.5. Schéma de cage flottante en filet (d'après BARD et al, 1971).

2.2.1.2. Les cages

Les cages sont généralement constituées d'un cadre de soutien rigide fait de bois ou de métal équipé d'un filet synthétique délimitant un volume d'eau et équipé d'un système de flottaison attaché au niveau du cadre de surface ou supporté par des montants enfoncés dans les lacs ou cours d'eau à faible profondeur (planche 2.2'). Ces cages se distinguent nettement des "enclos" qui correspondent à une surface d'eau délimitée par les berges d'une baie naturelle et formée d'un seul côté par un filet ou un grillage rigide ainsi que des "parcs" qui sont délimités de tous côtés par des filets ou grillages mais dont le fond correspond au lit naturel du lac.

La sélection des sites pour l'établissement d'un élevage en cage est primordial. Des facteurs tels que qualité et circulation de l'eau, protection adéquate contre les débris flottants et les vagues, accessibilité du site, sécurité et distance par rapport aux marchés sont importants à considérer. L'arrivée brutale des premières eaux de crue, extrêmement turbides, doit également être prise en considération, car elle entraîne une dégradation des conditions d'élevage et un arrêt de l'alimentation des poissons. Dans les régions régulièrement perturbées par des tempêtes ou des cyclones, les cages doivent être placées en zones protégées afin d'éviter leur endommagement et la perte des poissons. Un couvercle ou un filet de protection installé sur la cage permet de la submerger si nécessaire. Enfin, il faudra être attentif à la présence ou à l'absence de courants d'eau au sein de la cage, à la diminution de la concentration en 02 dissous suite aux phénomènes de remontée des gaz toxiques (H2S, CH4,...,ESCOVER et CLAVERIA, 1985), et aux variations thermiques importantes durant les périodes de transition, (PARREL et al, 1986).

Quel que soit le modèle utilisé, le fond de la cage doit se situer au moins à une distance de 0.3 à 2 m du fond où les déchets s'accumulent et provoquent une diminution de la concentration en O2 (COCHE. 1982; BALARIN et HALLER, 1982).

Les cages destinées à la reproduction et à la production de fingerlings sont généralement de plus petite taille que celles destinées à la production de poissons de consommation. Selon le niveau de production (de subsistance, artisanal ou industriel), on utilisera des cages de tailles adaptées: de quelques m3 à quelques 10m3.

La profondeur de la cage peut également affecter la croissance et la reproduction des tilapias. Une profondeur de 0.5 à 1 m est généralement observée (figure 2.5) dans la plupart des élevages (BALARIN et HALLER, 1982). CAMPBELL (1978b) préconise l'utilisation simultanée de plusieurs tailles de cages flottantes selon la croissance de Tilapia nilotica, la production de fingerlings étant réalisée successivement dans des cages de 0.5 et 1 m3 et la production de poisson de consommation dans des cages de 20 m3.

La reproduction des tilapias en cage est généralement limitée par la taille des mailles (tableau 2.21) et par la densité des poissons. Des mailles de 3 mm semblent une dimension maximale pour observer la ponte des géniteurs de T. nilotica car la taille moyenne des oeufs de T. nilotica est de 2,5 à 3 mm de diamètre. COCHE (1982) mentionne la présence de femelles de T. nilotica en incubation buccale dans des cages à mailles de 25 mm, mais uniquement quelques femelles sur une grande population de poissons. De plus, les larves ont rapidement disparu à travers les mailles de la cage. Des reproductions ont également été observées chez T. aurea, à une densité de 500 poissons/m2, dans des cages équipées d'un fond à fines mailles (SUWANASART, 1972).

Le système de cages à géniteurs avec seaux à reproduction proposé par SIPE (1981) semble résoudre le problème (planche 2.2).

2.2.2. Méthodologie de la production de larves en hapas


2.2.2.1. Age et taille des géniteurs
2.2.2.2. Densité de stockage
2.2.2.3. Rapport des sexes
2.2.2.4. Fréquence de récolte des larves et de remplacement des adultes
2.2.2.5. Modèles de hapas


De nombreux facteurs peuvent intervenir de façon significative sur la production des alevins de Tilapia nilotica en hapas, à savoir: l'âge et la taille des géniteurs, la densité de stockage, le rapport des sexes des géniteurs, la fréquence de récolte des larves et de remplacement des adultes, la forme et la taille des hapas et enfin l'alimentation des adultes et des alevins (SILVERA, 1978; COCHE, 1982; GUERRERO et GARCIA, 1983; HUGHES et BEHRENDS, 1983; PARREL et al, 1986; LOVSHIN et IBRAHIM, 1987).

2.2.2.1. Age et taille des géniteurs

HUGHES et BEHRENDS (1983) ont étudié l'influence de l'âge des femelles de Tilapia nilotica sur la production de larves dans des hapas simples en nylon (mailles de 1.6 mm) de 3.34 m2 et 0.5 m de profondeur placés dans des bassins en béton de 20 m2.

Deux classes d'âge de femelles ont été utilisées (1 et 2 ans), correspondant à un poids moyen de 46g et 185g respectivement. Les femelles ont été placées en compagnie de mâles de 1 an (poids moyen = 58g), ce qui n'est pas favorable à la reproduction des femelles de 2 ans car celles-ci ne se reproduisent pas facilement avec des mâles plus petits qu'elles. Les résultats de production sont exprimés sous trois formes, à savoir la progéniture/m2 de hapa/jour, le nombre de jeunes/femelle/jour, et la progéniture/poids des femelles/jour (progéniture = nombre total d'oeufs + larves vésiculées + alevins) (Tableau 2.22).

Tableau 2.21. Taille des mailles recommandée pour l'élevage des tilapias en cage (d'après BEVERIDGE, 1987).

Taille du poisson

Objectif de production

Taille des mailles (mm)

Larves et alevins (<12g)

alevinage

1-3

Fingerlings (12-30g)

grossissement

4-8

30-200 g

grossissement

10-20

200g+

grossissement

20-25

Reproduction (150 g +)

reproduction

1-3

D'autres facteurs tels que le rapport des sexes et la densité de stockage des géniteurs ont également été examinés et seront discutés plus loin.

Les résultats de HUGHES et BEHRENDS (1983), confirmant les observations de SIRAJ et al (1983), indiquent que la fécondité des femelles de 1 an (I) (en terme de progéniture/g de femelles/jour) est supérieure à celle des femelles de 2 ans (II). Toutefois, étant donné le faible poids des femelles de la première classe d'âge, la production (exprimée en progéniture/m2/jour) du traitement 1 (100% de femelles de 1 an) est moins élevée que celle des traitements 2 et 5 (respectivement 50% -1 et 50% - II ou 100% - II) (Tableau 2.22).

Sur base d'expériences utilisant des hapas à double filet, GUERRERO et GARCIA (1983) recommandent également l'emploi de femelles de 50 à 100 g plutôt que des femelles de 200 g, la production d'alevins à partir de ces dernières ayant chuté de plus de 60% par rapport à celle obtenue avec les femelles plus jeunes.

Après 15 à 21 mois de reproduction active, il est préférable de renouveler le stock de géniteurs (RANA, 1988).

2.2.2.2. Densité de stockage

La production d'alevins de tilapias en hapas nécessite généralement de faibles densités de stockage en géniteurs, bien que des reproductions aient déjà été observées à des densités de 200 poissons/m3 (GUERRERO, 1985).

Les essais réalisés par différents chercheurs (RADAN, 1979; SEAFDEC, 1981, 1983; GUERRERO et GARCIA, 1983) indiquent que les meilleurs résultats sont obtenus avec des densités de 2.5 à 5.0 géniteurs/m2. SILVERA (1978) observe également des résultats similaires, signalant qu'une densité de 8 géniteurs/m2, équivalant à un poids de femelles de 1 an de 526 g/m2, conduit à des réductions notables de la production de larves. HUGHES et BEHRENDS (1983) recommandent également une densité de 5 géniteurs/m2. BAUTISTA (1987), ayant testé 3 densités de stockage de géniteurs (4, 7 et 10 ind/m2), signalent que les meilleures productions d'alevins sont obtenues avec une densité de 4 géniteurs/m2. Un pic de production d'alevins par femelle est atteint 60 à 80 jours après la mise en charge, suivi d'une diminution drastique durant les semaines suivantes (figure 2.6). Un second pic est également observé en saison des pluies.

2.2.2.3. Rapport des sexes

Les premiers essais réalisés par SEAFDEC (1981, 1983) indiquent que les productions de larves les plus élevées étaient obtenues à partir d'un rapport des sexes / de 5/1 à 7/1. Toutefois, des expériences plus récentes ont démontré que le rapport des sexes le plus avantageux était de 2/1 à 3/1, aussi bien en reproduction intraspécifique que interspécifique (Tableaux 2.22 et 2.23).

2.2.2.4. Fréquence de récolte des larves et de remplacement des adultes

Un des avantages de l'utilisation du système hapa pour l'obtention d'alevins de Tilapia nilotica est la facilité de contrôle des pontes et de récupération des alevins, chaque unité étant aisément manipulable par une ou deux personnes maximum (planche 2.2).

Ainsi, GUERRERO et GARCIA (1983) rapportent des récoltes journalières, à l'aide d'une épuisette. D'après les expériences de HUGHES et BEHRENDS (1983), il semble toutefois que l'intervalle optimal entre deux récoltes soit de 10 à 14 jours, permettant d'obtenir une progéniture (oeufs, larves vésiculées et alevins) maximale à partir de femelles de 1 et 2 ans. SIRAJ et al (1983) ont également montré qu'en hapas, les femelles de ces deux classes d'âge pondaient à intervalle de 7 à 12 jours. Une récolte régulière est donc recommandée pour limiter le cannibalisme exercé par les géniteurs sur les jeunes alevins. Signalons cependant que, dans des conditions d'élevage similaires (rapport des sexes, densité de géniteurs,...), les larves récoltées à chaque prélèvement successif peuvent varier fortement d'un hapa à l'autre. Ces variations individuelles sont probablement la conséquence de la combinaison de plusieurs facteurs tels que la variation dans la fécondité individuelle (MIRES, 1982), les différences dans la fréquence de ponte de chaque femelle (LEE, 1979) et le développement relativement asynchrone des cycles de reproduction des femelles (JALABERT et ZOHAR, 1982).

Si les oeufs et les larves sont généralement récoltés lors de chaque cycle de ponte (ou même plus fréquemment), les mêmes géniteurs sont par contre maintenus pour plusieurs cycles. Or, LOVSHIN et IBRAHIM (1987) ont récemment démontré que le fait de renouveler les mâles et les femelles après chaque cycle de 21 jours permettaient d'augmenter significativement le nombre d'oeufs et de larves, comparé aux productions obtenues sans changement de géniteurs ou lors du remplacement des femelles uniquement

En conséquence, en pisciculture de production, il semble recommandable d'installer dans les hapas des géniteurs à la densité de 4 ind/m2, âgés de 1.5 à 2 ans avec des mâles légèrement plus gros que les femelles avec un rapport des sexes / de 3/1 et de récolter les alevins tous les jours.

Tableau 2.22. Productions de Tilapia nilotica (oeufs, larves vésiculées et alevins) en hapas simples (3.3 m2 - 1.7 m3) selon différentes conditions de densité de géniteurs, rapport des sexes et âge des géniteurs. (Compilé d'après HUCHES et BEHRENDS, 1983).

Traitement

1

2

3

4

5

6

Durée d'élevage (j)

70

69

69

70

70

71

Répétition

3

3

3

3

3

3

Nbre de géniteurs/m2

5.0

5.0

10.0

5.0

5.0

5.0

Rapport /

2/1

2/1

3/1

3/1

2/1

2/1

% - Classe d'âge

100-1

50-I+

50-I+

50-I+

100-11

50-I+



50-II

50-II

50-II


50-II

Poids total initial (g)/hapa

527

1443

2360

1587

2280

2610

Poids total final (g)/hapa

1390

1839

4556

2555

3071

3407

Progéniture totale (1)

10442

16915

11220

4641

16682

7768

Progéniture/m2 hapa/j

44.7

73.4

48.7

19.8

71.4

32.8

Progéniture//j

12.4

20.4

5.8

4.8

19.9

4.6

Progéniture/g/j (2)

0.16

0.15

0.04

0.03

0.09

0.04

(1) Progéniture = somme des oeufs, larves vésiculées et alevins.
(2) Basé sur la moyenne des poids initial et final des femelles.

2.2.2.5. Modèles de hapas

Différents modèles de hapas ont été élaborés afin d'augmenter le recrutement en alevins. GUERRERO et GARCIA (1983) ont ainsi testé l'efficacité de hapas simples (filet unique de 12×4×1.5 m à fines mailles et de doubles, les géniteurs étant stockés dans un filet intérieur de 10×2×1.5 m à mailles de 30 mm entourés d'un filet extérieur de 12×4×2.5 à fines mailles). La densité des géniteurs a été fixée à 4 ind/m2, avec un rapport des sexes / de 3/1, soit 80 géniteurs pour les cages doubles et 192 géniteurs pour les cages simples.

Leurs résultats (Tableau 2.24) ne montrent aucune différence significative dans la production de larves, quel que soit le type de cage utilisée, en dépit du fait que le nombre de géniteurs dans les hapas simples était nettement plus élevé que dans les modèles doubles. L'utilisation de hapas doubles permet en effet de réduire la prédation par les adultes et de faciliter les opérations de récolte séparée des géniteurs et des alevins. BEVERIDGE (1987) note toutefois que le coût supérieur du hapa double réduit sensiblement cet avantage.

Figure 2.6. Effet de la densité de géniteurs (4, 7, 10 ind/m2) sur la production moyenne d'alevins (nombre/) de Tilapia nilotica (d'après BAUTISTA, 1987).

2.2.3. Méthodologie de la production de larves en cages

II existe très peu de données publiées sur la reproduction et la production de larves de T. nilotica en cages sensu stricto. De plus, dans certaines publications, il est parfois très difficile de discerner la production obtenue en hapas ou en cages, les auteurs confondant ces deux systèmes ou les considérant comme équivalents.

Un système qui semble se répandre, du moins en Amérique centrale, est celui proposé par SIPE (1981). Il consiste à disposer dans une cage flottante (4×4×2 m) à mailles fines, 4 petites cages rectangulaires (2.2×0.6×0.5 m) à grandes mailles contenant 5 seaux pour la reproduction (planche 2.2) avec chacune 10 femelles et 5 mâles (10 géniteurs/m2 avec rapport des sexes / = 2/1), Ces géniteurs sont alimentés intensivement avec des granulés et les alevins avec une farine composée. Quelques 20000 alevins (± 6 cm) sont récupérés tous les 3 mois (com. pers. M. CHAVEZ) dans la cage à mailles fines soit 417 alevins/m2/mois.

Un autre système de double cage (externe 48m2 et interne 20 m2) a été expérimenté par GUERRERO et GARCIA (1983) à une densité de 4 géniteurs/m2 et un rapport des sexes / de 5/1 et 3/1 (tableau 2.25). Le meilleur taux de production d'alevins (53 ind/m2/mois) est obtenu, comme pour les hapas, avec un rapport des sexes de 3/1. Ces résultats sont obtenus sans alimentation artificielle intensive.

2.2.4. Alimentation des géniteurs et des larves en hapas et en cages

Le niveau d'alimentation des géniteurs de T. nilotica stockés en cage est évidemment influencé par divers facteurs tels que la densité de stockage, la productivité naturelle de l'étang ou du lac dans lesquels sont placées les cages et le type d'aliment utilisé.

En phase de grossissement, la densité de stockage des poissons est telle que l'apport de nourriture naturelle directement accessible est relativement insignifiante. La qualité de l'alimentation artificielle complémentaire est alors d'importance primordiale. Par contre, dans les hapas et les cages destinés à la production des larves, la densité de poissons est généralement faible, ce qui permet de réduire la qualité du complément alimentaire, du moins durant les périodes de productivité naturelle élevée. Ainsi, GUERRERO et GARCIA (1983) montrent que, durant les mois de faible productivité, un aliment à teneur en protéines relativement élevée (granulés de commerce à 20% de protéines brutes à raison de 1.5% de la biomasse/jour) conduit à de meilleures productions d'alevins alors que l'utilisation d'une nourriture à teneurs en protéines plus basses (son de riz à 12% de protéines brutes à raison de 2.5% de la biomasse/jour) s'est révélée économiquement intéressante durant les mois les plus productifs (Tableau 2.26).

Au niveau expérimental, le nombre maximal d'alevins a été obtenu par HUGHES et BEHRENDS (1983), avec une production de 29 alevins/m2/jour (progéniture = 73/m2/jour), lors de l'emploi d'un aliment artificiel à hautes teneurs en protéines (35% protéines brutes) à raison de 3% de la biomasse/jour. De même, SANTIAGO (1981) signale que la fréquence de ponte la plus élevée est obtenue avec des femelles nourries avec un régime contenant 50% de protéines brutes. Au niveau commercial, on peut toutefois admettre qu'une alimentation composée de 25% de farine de poisson et 75% de son de riz apparaît de qualité suffisante pour assurer une production d'alevins satisfaisante.

Tableau 2.23. Effet du rapport des sexes sur la production d'alevins de Tilapia nilotica dans des hapas de 0.9 m3 à partir de géniteurs de 90 à 135 g stockés à une densité de 8 à 12 poissons par hapa, soit 5.3 à 8.0 poissons/m2 (d'après GUERRERO, 1979, in COCHE, 1982).

Croisement

Rapport des sexes (/)

 

Nbre d'alevins produits par hapa

 

Nbre d'alevins produits par

 

% femelles ayant pondus

 

Mâle

Femelle

T. nilotica × T. nilotica

 

5/1

1660

309

53

3/1

1647

407

67

T. nilotica × T. mossambica

 

5/1

509

280

18

3/1

527

458

19

Tableau 2.24. Nombre d'alevins de T. nilotica produits durant 5 semaines de stockage des géniteurs en hapas munis d'un filet simple (12×4×1.5m) ou double (filet interérieur 10×2×1.5m) avec apport d'aliment complémentaire. (3 réplications par traitements). Rapport des sexes /: 3/1. (D'après GUERRERO et GARCIA, 1983).

Traitement

Ia

IIb

Hapas avec filet double (80 géniteurs/hapa)




- son de riz (12% Protéines brutes)

8540

9034


- granulés (20% Protéines brutes)

8546

6552


8543

7793

Hapas avec filet simple (192 géniteurs/hapa)




- son de riz (12% Protéines brutes)

4894

8122


- granulés (20% Protéines brutes)

12695

7263


8784

7693

a) Février - mars
b) Avril - mai

Tableau 2.25. Production moyenne en alevins de T. nilotica selon deux rapports de sexes de géniteurs durant 5 semaines d'élevage en cages à filets doubles, (cage interne de 20 m2 et cage externe de 48m2). (Calculé d'après GUERRERO et GARCIA, 1983).

Rapport des sexes (/)

5/1

3/1

Durée d'élevage (j)

35

35

Répétitions 3

3


Nbre de géniteurs/m2

4

4

Poids total des (g/hapa) (1)

13800

13428

Production d'alevins (ind/m2/mois) (1)

44.1

53.2

Nbre d'alevins/g /j (1)

0.005

0.007

(1) Moyenne de trois essais réalisés entre juillet et septembre.

Peu d'informations sont disponibles concernant la croissance des jeunes larves fraîchement écloses dans les hapas de reproduction, d'autant plus que les récoltes sont généralement réalisées tous les quinze jours afin de les déverser dans les cages de prégrossissement. BAUTISTA (1987) propose le schéma de nourrissage suivant: les jeunes larves sont nourries 1 fois/jour à raison d'un jaune d'oeuf cuit dur par 20000 larves durant 3 jours. Elles reçoivent ensuite des déchets de crevettes finement broyées ou mixées à raison de 25g/1000 larves/jour. Après une semaine, elles sont capables d'ingérer un aliment composé de démarrage, distribué 2 fois/jour à raison de 50 g/1000 alevins/jour. Cette alimentation est toutefois interrompue dès que la productivité primaire atteint au moins 3 g/m2/jour.

2.2.5. Grossissement des larves et des alevins


2.2.5.1. Prégrossissement des larves et des alevins. - Phase 1
2.2.5.2. Premier grossissement des alevins. - Phase 2


Le grossissement des larves et des alevins est généralement effectué en deux phases:

- phase 1: prégrossissement des larves de moins de 1 g (larves de 1 jour, de plusieurs jours ou de 3 à 4 semaines, selon la fréquence de récolte adoptée) jusqu'à la taille de 3 à 4 cm ou 2 g et plus.

- phase 2: premier grossissement d'alevins de 3-4 cm jusqu'à la taille de fingerlings (12g et plus).

2.2.5.1. Prégrossissement des larves et des alevins. - Phase 1

Le prégrossissement des alevins de T. nilotica peut être effectué en cages pourvues de filets de mailles adéquates, à partir de larves produites soit en hapas, soit en tanks ou en étangs de reproduction. Les pays du Sud-Est asiatique utilisent largement le système des hapas, alors que les élevages réalisés en Afrique se sont orientés préférentiellement vers la production de larves en petits étangs (2-4 ares) suivie d'un prégrossissement en cage (COCHE, 1975, 1982; CAMPBELL, 1978b, 1985; VINCKE, 1985; PARREL et al, 1986).

CAMPBELL (1978a) a suggéré l'emploi de petites cages de 0.5 m3 équipées de filets à mailles de 4 mm, destinées au stockage des larves 10 à 15 jours après éclosion (long.= 1.5 cm). Cela permet de récupérer les alevins plus tôt et d'augmenter ainsi l'efficacité des étangs. Ce type de filets à fines mailles limite évidemment les échanges d'eau au sein de la cage, et le taux de mise en charge doit donc être réduit en conséquence. L'aliment est distribué sous forme pulvérulente, à raison de 18 à 30% de la biomasse par jour selon la qualité de l'aliment (tableau 2.27) et avec une fréquence de distribution de 4 fois/jour. L'aliment peut également être distribué sous forme d'une pâte ou de boules placées au milieu du filet de protection de la cage (COCHE, 1982). En s'enfonçant légèrement dans l'eau, celui-ci met l'aliment à portée des alevins. Par temps agité, la majeure partie de l'aliment peut disparaître en quelques minutes et il est conseillé de différer ou de supprimer la distribution pendant ces périodes.

2.2.5.2. Premier grossissement des alevins. - Phase 2

Lorsque les alevins atteignent 3 à 4 cm, ils sont transférés dans des cages de 1 à 5 m3 munies de filets à mailles de 8 mm. Après 4 à 6 semaines supplémentaires, les alevins sont recalibrés, à l'aide d'un filet à mailles de 22 mm retenant les poissons de 12 g et plus. Ceux-ci sont alors déversés dans les cages de grossissement alors que les poissons de poids inférieur à 12 g sont replacés en cage de prégrossissement et recalibrés tous les 15 à 30 jours. (CAMPBELL, 1985). La facilité de contrôle et de calibrage des fingerlings en cage permet un apport régulier de poissons de taille uniforme dans les cages de production de poissons marchands.

Tableau 2.26. Productions de fingerlings de T. nilotica en cages, à partir de différents aliments et selon différentes densités de mise en charge.

Durée d'élevage (j)

 

Aliments

 

Mise en charge

Croissance

Vidange

Références

 

Pmi (g)

N/m3

Bi (kg/m3)

G (g/j)

TC

Pmf (g)

Bf (kg/m3)

PM (kg/m3)

30

granulés (25% PB)

9.0

230

2.07

0.43

2.2

21.8

4.79

2.7

COCHE. 1975

30


21.8

218

4.77

0.68

9.7

42.1

9.18

4.4


26


16.1

26.8

4.31

0.54

2.0

30.1

7.54

3.7


32


30.1

260

7.82

0.41

2.9

43.2

11.43

3.0


15

granulés (46% PB)

25

200

5.1

1.4

1.1

46

9.2

8.3

PHILIPPART

15


32

200

6.2

0.93

1.4

46

9.2

6.0

et al, 1979

56

25% FP - 75% SR

2.7

100

0.27

0.32

1.7

20.5

1.62

0.73

GUERRERO, 1980

56

30% FP - 70% SR

2.5

100

0.25

0.30

1.9

19.1

1.58

0.71


56

35% FP - 65% SR

2.6

100

0.26

0.23

1.8

15.4

1.26

0.54


55

20% FP - 40% SR 40%TA

4.3

820

3.53

0.30

3.4

20.5

13.43

5.4

PARREL et al, 1986

21

granulés (28% PB)

6.0

1707

10.24

0.19

1.77

9.9

15.82

8.0

CAMPBELL, 1985

Pmi, f = poids moyen initial et final des alevins
PB = protéines brutes
TA = tourteau d'arachide
Bi, f = biomasse initiale et finale dans la cage
FP = farine de poisson
PM = Production mensuelle
SR = son de riz

Tableau 2.27. Taux et fréquence d'alimentation pour la production de fingerlings de Tilapia nilotica en cages. Aliment à base de 20% de farine de poisson, 40% de son de riz et 40% de tourteau d'arachide. (D'après PARREL et al, 1986). (*D'après PHILIPPART et al, 1979, aliments granulés 46% PB).

Poids moyen des alevins (g)

Ration journalière (% de la biomasse)

Fréquence de distribution

0-5

30 à 15*

4

5-10

12

4

10-15

10

4

15-20

8

4

20-30

6

4

Densité de stockage et alimentation des alevins

En élevage extensif en cage, aucun apport complémentaire n'est effectué et les tilapias se nourrissent uniquement du plancton disponible, éventuellement après fertilisation du milieu. La densité de stockage est généralement très faible, de l'ordre de 25 à 75 poissons/m3. Ce type d'élevage vise généralement la production de tilapias de consommation (100 à 200 g) à partir d'alevins de 2 à 10 g. Ainsi, AQUINO et NIELSEN (1987) indiquent qu'aux Philippines, la croissance des tilapias de 2 g (50 poissons/m3) est étroitement corrélée au taux de production primaire et qu'elle est stoppée lorsque celle-ci est inférieure à 0.5 g C/m3/j. (figure 2.7a).

D'après AQUINO et NIELSEN (1983), dans un lac relativement profond (ex. lac Sampaloc aux Philippines), ce niveau de production primaire correspond à une transparence (mesurée au disque de SECCHI) d'environ 3.2 m ± 0.68 (figure 2.7b), valeur qui semble toutefois importante.

En élevage semi-intensif, l'aliment complémentaire est pauvre en protéines (< 10%) et est constitué de végétaux et/ou de sous-produits de l'agriculture. Toutefois, de nombreux végétaux utilisés comme aliment exclusif ne sont recommandés que pour la phase de grossissement (> 40 g) et se révèlent inefficaces chez des alevins de 10 g (POPMA, 1978). De plus les mises en charge restent en général assez faibles, ne dépassant que rarement 3 kg/m3.

En élevage intensif, la qualité de l'aliment devient un facteur primordial et son coût intervient pour plus de 50% dans les coûts de production (COCHE, 1978, 1979). Une densité de mise en charge élevée devient alors non seulement possible, mais même nécessaire afin de minimiser les coûts de production et d'augmenter les profits nets (COCHE, 1982).

GUERRERO (1980), bien que travaillant à faible densité (mise en charge de 0.26 kg/m3) a testé trois régimes différant par leur proportion en farine de poisson et son de riz et obtient le meilleur taux de conversion (1.7) avec le régime à 25% de farine de poisson (Tableau 2.26). Aucune attention n'a toutefois été portée sur la productivité naturelle de l'étang.

CAMPBELL (1985) effectue des mises en charge de 1300 à 3000 alevins/m3, les poissons étant nourris avec un aliment composé (28% PB) sur base d'une ration journalière de 4 à 8% du poids total, et obtient un taux de conversion de 1.77, soit une production de 8 kg/m3/mois. Des densités de 820 alevins/m3 ont également été rapportées par PARREL et al (1986) avec un régime à base de son de riz (40%), tourteau d'arachide (40%) et farine de poisson (20%). Le taux de conversion observé est toutefois plus élevé (3.4) (Tableau 2.26). PHILIPPART et al (1979) rapportent l'emploi d'un aliment commercial, riche en protéines (40% PB) réduisant le taux de conversion à 1.1 (Tableau 2.26).

Ration et fréquence du nourrissage

La ration journalière est fortement influencée par la qualité des eaux pour l'alimentation naturelle et la qualité de l'aliment, et plus particulièrement par son quotient nutritif, ainsi que par le poids des alevins. Un contrôle régulier, effectué tous les 15 jours sur un échantillon de la population, permet de réajuster la ration en fonction d'un tableau d'alimentation préétabli (Tableau 2.27). ESCOVER et CLAVERIA (1985) indiquent toutefois qu'aux Philippines la fréquence de nourrissage peut fortement varier d'un pisciculteur à l'autre, allant de 3 à 4 fois/jour jusqu'à 1 à 2 fois/mois. CAMPBELL (1985) préconise un nourrissage 3 fois/jour, à 4 h d'intervalle. De plus, il parait souhaitable selon MORIARTY et MORIARTY (1973) de tenir compte d'une digestion moins efficace en début de matinée et en fin de journée, ce qui implique de réduire les quantités d'aliments distribués à ces deux moments de la journée.

Selon les auteurs, différents modes de présentation de l'aliment ont été recommandés, sous forme de farine, de pâte ou de granulés.

CAMPBELL (1985) utilise des granulés de 3.2 mm de diamètre pour les poissons de poids inférieur à 45 g alors que PARREL et al (1986) distribuent la nourriture sous forme pulvérulente jusqu'à ce que les poissons atteignent un poids individuel de 30 g. Aux Philippines, l'aliment est habituellement distribué sous forme de pâtes ou de boules, afin d'éviter les pertes d'aliments provoquées par les courants d'eau (ESCOVER et CLAVERIA, 1985). Dans le cas d'un aliment granulé, l'emploi de distributeurs automatiques est préférable aux nourrisseurs à demande, spécialement lorsque la densité est élevée. Le choix d'un nourrissage manuel ou automatique est évidemment guidé par des considérations économiques. Si les coûts en personnel sont élevés, l'utilisation de nourrisseurs peut les réduire, tout en augmentant la fréquence de distribution. Dans les entreprises artisanales, un nourrissage manuel peut, par contre, se révéler plus avantageux, d'autant plus qu'il permet un contrôle régulier des stocks de poissons (COCHE, 1982).

2.2.6. Evaluation économique de la production d'alevins en cage

GUERRERO (com. pers.) signale que sur le plan économique, la production d'alevins et de fingerlings de T. nilotica en hapas/cages est une activité très lucrative qui procure des rendements en alevins 5 à 10 fois plus élevés que les autres méthodes de production (étang ou tank) et est de ce fait nettement plus rentable que ces dernières. La production d'alevins en cage présente également l'avantage de nécessiter un investissement de départ nettement plus faible que la production en étang (Tableau 2.28). ARAGON et al (1985) signalent qu'aux Philippines, la plus grande part de l'investissement consiste en l'achat des hapas et des filets destinés à la construction des cages et représente entre 30 et 70% du capital investi. Le coût des cages de reproduction et de prégrossissement représente généralement 20% du total des coûts d'investissement en matériel, le prix des petites cages équipées de filets à fines mailles étant évidemment plus élevé, proportionnellement, que celui des cages de grossissement au volume plus important. Ainsi, VINCKE (1985) rapporte qu'en Côte d'Ivoire, le coût d'une cage varie de 3000f CFA/m3 pour une cage de 20 m3 à 6500f CFA pour une cage d'un m3. De même, PARREL et al (1986) signalent qu'au Niger, le m3 de cage revient à 12400f CFA pour une cage de 5 m3 (mailles de 7 mm) et à 9800f CFA pour une cage de 20 m3 (mailles de 14 mm).

Si la production de larves est effectuée en étang de ponte, le prégrossissement en cages permet de réduire considérablement les surfaces en étangs (une cage de 1 m3 peut remplacer un étang de 50 à 100 m2 suivant les conditions d'alimentation en eau) et par conséquent, réduire les investissements nécessaires à la construction de ces étangs (VINCKE, 1985).

Figure 2.7. A: Relation entre le taux de croissance spécifique (X1), le poids moyen initial des alevins (X2) et la production primaire brute (X3) dans le lac Sampaloc (Philippines) (modifié d'après AQUINO et NIELSEN, 1983).

Figure 2.7. B: Relation entre la production primaire brute (GPP) et la transparence (Vm) exprimée au disque de Secchi (d'après AQUINO et NIELSEN, 1983).

Tableau 2.28 Caractéristiques de piscicultures produisant des fingerlings de T. nilotica en étangs (avec ou sans hapas) ou en lacs (cages et hapas) aux Philippines. Bilan des coûts et des revenus annuels en 1983, exprimés en Pesos philippins (14 P= 1 US $) et en % du total des coûts variables (*). (d'après ESCOVER et al, 1987).

n = nombre de piscicultures examinées.


Ecloserie en étang
(avec ou sans hapas)
n=26

Ecloserie en lacs
(cages et hapas)
n=31

Caractéristiques


- surf. moy. (m2)

6707

486


- investissement moy.

28872

10300


- production de fingerlings:

477.2

375


total (x 1000) n/100 m2

71.1

771.7

Coûts de production


- Coûts fixes:




Amortissement

3058

3480


Location

198

0


Licence/taxe

0

15


Total

3256

3496

- Coûts variables




Aliments

6248 (17)*

2904 (19)*


Personnel

7177 (19)

4446 (29)


Fertilisant

2913 (8)

0


Eau/électricité/fuel

2145 (5.5)

1087 (7)


Location équipement

30

0


Géniteurs

11715 (32)

1466 (10)


Réparation

396 (1)

208 (1)


Frais administratifs

7046 (19)

4935 (33)


Total

36482

15046

Total des coûts de production

39738

18541

Coûts de production du fingerling

0.08

0.05

Revenus


Vente de géniteurs

6268

1548


Vente de fingerlings

56161

32609


Total

62429

34157

Bénéfice net annuel

22961

15614

Bénéfice net/100 m2

338

3213

Un second élément occupant une part importante des coûts de production du fingerling de T. nilotica en cage est l'aliment. Son coût atteint généralement 20 à 50% des coûts totaux de production, amortissement des installations compris (Tableau 2.28 et 2.29) (COCHE, 1982; VINCKE, 1985; ARAGON et al, 1985; PARREL et al, 1986; ESCOVER et al, 1987). ARAGON et al (1985) mentionnent également qu'aux Philippines, une station d'alevinage (15 cages) nécessite le travail d'environ 30 hommes/jour par cycle de production, dont 22% sont requis pour le nourrissage des poissons.

Si l'on compare le travail nécessaire dans une pisciculture produisant le fingerling en étang ou en cage, on remarque que la récolte et le nourrissage des alevins représentent à euxseuls le tiers du temps employé en étang (Tableau 2.30) alors qu'en cage, l'activité principale est constituée par le gardiennage (ESCOVER et al, 1987). Les frais de surveillance, de l'ordre de 30% dans les grandes piscicultures, peuvent en effet dépasser 60% des frais de personnel dans les petites exploitations. Cette surveillance est généralement effectuée par le pisciculteur lui-même. Les opérations de triage, comptage et vente représentent également une activité importante.

Tableau 2.29. Coûts de production du fingerling (20-30 g) de T. nilotica en cage flottante de 5 m3, à partir d'alevins prégrossis (4 g). (Modifié d'après PARREL et al, 1986). * Coûts des alevins prégrossis.

Caractéristiques

en CFA

en %

Production de fingerling par cage (n)

2400


Mortalité (%)

20


Coûts fixes (en CFA)




- amortissement cage (7 ans)

2814

4.9


- amortissement petit matériel

550

1.0


- entretien de la cage

4250

2.2


- total

4614

8.1

Coûts variables (en CFA)




- achat alevins (3000 x 7.5*)

22500

39.4


- transport + oxygène

8250

14.5


- alimentation

21409

37.5


- total

52429

91.9

Total des coûts de production (en CFA)

57045

100

Coût de revient du fingerling (en CFA)

23.8



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