Comores

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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION

L'archipel des Comores, situé à mi-distance de Madagascar et du continent africain, est constitué de quatre îles principales disposées sur 250 km d'est en ouest (Mayotte, Anjouan, Mohéli, et Grande-Comore) et d'un certain nombre de petites îles. L'île de Mayotte, qui fait partie de l'archipel, est sous administration française et ne fait pas partie de la République fédérale islamique des Comores. La superficie totale du pays (sans Mayotte) est de 1 861 km² La superficie cultivée est estimée à 78 100 ha, soit 42% de la superficie totale.

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population

Superficie du pays 1994 186 100 ha
Superficie cultivable   - ha
Superficie cultivée 1991 78 100 ha
Population totale 1991 446 817 hab.
Densité de population 1991 240 hab./km²
Population rurale 1991 72 %
Accès à l'eau potable    
Population urbaine 1994 11 %
Population rurale 1994 61 %

La population était estimée à 446 817 habitants en 1991; elle est à 72% rurale. Le taux de croissance de la population est évalué à 3,3 %. La densité est de 240 hab./km², mais varie approximativement entre 84 hab./km², à Mohéli, 233 dans la Grande-Comore, et plus de 445 à Anjouan.

L'agriculture est le secteur économique le plus important des Comores puisqu'il occupe plus de 80% de la population active et est le seul moyen de subsistance de la moitié des ménages. Le secteur agricole contribue à la formation du PIB à concurrence de 42% et assure la quasi-totalité des recettes d'exportation (98%) avec la vanille, l'ylang-ylang et la girofle.

Climat et ressources en eau

Le climat sur l'archipel des Comores est de type tropical humide insulaire, avec une saison des pluies chaude et humide de novembre à avril régie par la mousson du nord-ouest, et une saison relativement plus sèche et fraîche de mai à octobre dominée par les alizés du sud-est. Les précipitations sont très variables: si la moyenne est de 900 mm/an, les précipitations peuvent atteindre 6 000 mm/an. En effet, le relief accidenté (le sommet de l'une des îles à 2 361 m est à moins de 10 km de la mer) et l'effet d'écran qu'il produit sont à l'origine de la formation de microclimats très différents et de variations considérables d'un point à l'autre de l'archipel.

Comores

TABLEAU 2
Bilan hydrique

Ressources en eau:      
Précipitations moyennes   900 mm/an
    1,7 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - totales   1,0 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - par habitant 1991 2 283 m³/an
Ressources en eau renouvelables globales   1,0 km³/an
Indice de dépendance   0 %
Capacité totale des barrages   - km³
Eau désalinisée   - 10 6 m³/an
Prélèvements en eau:      
- Agriculture   - 10 6 m³/an
- Collectivités     10 6 m³/an
- Industrie   - 10 6 m³/an
Total   - 10 6 m³/an
par habitant   - m³/an
en % des ressources renouvelables internes   - %
Autres prélèvements   - 10 6 m³/an
Eaux usées:      
Production   - 10 6 m³/an
Traitement   - 10 6 m³/an
Réutilisation des eaux usées traitées   - 10 6 m³/an

TABLEAU 3
Irrigation et drainage

Potentiel d'irrigation 1973 303 ha
Irrigation:      
1. Irrigation, maîtrise totale/partielle: superficie équipée 1987 130 ha
- irrigation de surface   - ha
- irrigation par aspersion   - ha
- micro-irrigation   - ha
Partie irriguée à partir des eaux souterraines   - %
Partie irriguée à partir des eaux de surface   - %
Partie de la superficie équipée réellement irriguée   - %
2. Superficie irriguée par épandage de crues   - ha
3. Marais et bas-fonds équipés   - ha
4. Autres marais et bas-fonds cultivés   - ha
5. Superficie en cultures de décrue   - ha
Superficie totale avec contrôle de l'eau (1 +2+3+4+5) 1987 130 ha
- En pourcentage de la superficie cultivée 1987 0,2 %
- Augmentation sur les 10 dernières années   - %
- Partie irriguée par pompage   - %
Gestion des périmètres en maîtrise totale/partielle: Critère    
Grands périmètres > - ha - ha
Périmètres moyens   - ha
Petits périmètres < - ha - ha
Nombre total de ménages      
Cultures irriguées:      
Production totale de céréales irriguées   - t
en % de la production totale de céréales   - %
Cultures irriguées   - ha
- riz   - ha
- maraichage   - ha
- canne à sucre   - ha.
- basilic   - ha
Drainage - Environnement:      
Superficie drainée   - ha
en % de la superficie cultivée   - %
Superficie protégée contre les inondations   - ha
Superficie salinisée par l'irrigation   - ha

Par suite de la très grande perméabilité de ses sols, l'île de Grande-Comore est dépourvue de cours d'eau permanents et son réseau hydrographique se limite à quelques torrents temporaires au sud-est de l'île. Quelques sources (cinq) sont aménagées, mais la principale ressource exploitée est la nappe de base jusqu'à la cote 60-100 m. Sur les deux autres îles principales, le sol partiellement imperméable permet, avec des précipitations fortes, d'alimenter de nombreux cours d'eau pérennes à caractère torrentiel accusé, ainsi que des sources. La ressource principale dans ces deux îles est donc l'eau de surface, même si puits et sources apportent un complément de ressource dans les zones est et centrale de Mohéli, et dans les zones de Sima et Mremani sur Anjouan. Cependant, conséquence de la déforestation et de l'extension des cultures annuelles, le réseau hydrographique est en train de disparaître à Anjouan: des 42 cours d'eau existant en 1925, il n'en subsisterait que 19. Les ressources en eau renouvelables sont évaluées à 1,02 km³/an

DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION

Le développement de l'irrigation n'offre pas les mêmes possibilités sur les trois îles.

Si le potentiel d'irrigation est globalement estimé à 303 ha, la superficie équipée pour l'irrigation en maîtrise totale/partielle était estimée à 130 ha en 1987 (figure 1).

Sur l'île de Grande Comore, la superficie irrigable est quasi nulle. Seules quelques surfaces peuvent bénéficier d'une irrigation de complément pour autant qu'un lourd investissement (forages profonds, citernes, etc.) soit réalisé. Seuls des usages très limités et à haute valeur ajoutée peuvent être envisagés (maraîchage, pépinières). En 1987, le recensement des superficies irriguées n'indiquait que 5 ha de superficies équipées en maîtrise totale/partielle. En 1991, seule la ferme de Sangani bénéficiait d'une irrigation de complément.

Sur l'île d'Anjouan, 203 ha avaient été recensés au début des années 70 comme potentiellement irrigables. C'est dans la zone côtière (Bambao, Patsy, Koki) et sur le plateau (Tsimbeo, Dindi, Chandra) qu'une irrigation a été développée pour de petits périmètres rizicoles ou des cultures intensives de canne à sucre, basilic et de petit maraîchage. Environ 40 ha ont été recensés comme terres irriguées en 1987.

Sur l'île de Mohéli, 100 ha ont été recensés en 1973 comme potentiellement irrigables. Quelques petits périmètres maraîchers ou à vocation rizicole sont irrigués, comme dans la plaine de Nioumachaoua. Au total, en 1987, 85 ha étaient irrigués.

ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

Le Ministère du développement rural, de la pêche et de l'environnement a pour fonctions essentielles la planification, la programmation, le suivi et l'évaluation des actions de développement agricole. Dans chaque île, les Directions régionales s'appuient sur des Centres d'encadrement agricole.

FIGURE 1: Localisation des superficies irriguées en maîtrise totale/partielle (1987)

EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Les ressources sont encore mal connues et l'étude des ressources en eau souterraines d'abord d'Anjouan, puis de la Grande Comore et enfin de Mohéli, est en projet.

L'irrigation est encore peu développée aux Comores. Cela tient principalement à deux raisons: les coûts élevés de mobilisation et de distribution de l'eau en raison de la géologie et de l'absence de ressources accessibles dans certains secteurs. L'entretien de ces réseaux a aussi un coût élevé qui n'autorise dans la plupart des cas que des spéculations à haute valeur ajoutée.

Toutefois, trois projets de développement de l'irrigation sont à l'étude sur l'île d'Anjouan: l'aménagement d'un petit périmètre maraîcher à Gouni, 10 ha à Bambao et un projet de basilic irrigué à Pomoni. Sur l'île de Mohéli, un projet rizicole de 15 ha à N'Drondroni est lui aussi à l'étude.

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION

Banque mondiale. 1993. République fédérale islamique des Comores: Stratégie pour une croissance agricole. Rapport 1151-COM. Washington DC.

BDPA. 1991. Etude de la stratégie agricole des Comores.

FAO. 1973. Les infrastructures en milieu rural, les aménagements hydroagricoles, la petite hydraulique rurale. Rapport AT 3200.

FAO. 1990. Développement rural intégré de Niomakélé et Tsembéhou. Conclusions et recommandations du projet. Rapport final du projet UTF/COI/001/COI. Rome.

Ministère du développement rural, de la pêche et de l'environnement. 1994. Consultation sectorielle sur l'environnement et l'agriculture.


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