Niger

Table des matières - Précédente - Suivante

DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION

Le Niger a une superficie totale de 1 267 000 km². La superficie cultivable s'élève à environ 15 millions d'hectares, soit environ 12% de la superficie totale. La superficie cultivée s'élève à 3,8 millions d'hectares, soit 3% de la superficie totale et 25% de la superficie cultivable.

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population

Superficie du pays 1994 126 700 000 ha
Superficie cultivable 1990 15 000 000 ha
Superficie cultivée 1990 3 800 000 ha
Population totale 1994 8 846 000 hab.
Densité de population 1994 7 hab./km²
Population rurale 1990 81 %
Accès à l'eau potable    
Population urbaine 1990 18 %
Population rurale 1990 59 %

La population était estimée à 8,8 millions d'habitants en 1994, dont 19% d'urbains. La densité de la population est de 7 hab./km², mais elle varie entre 0,3 hab./km² dans le nord et 36 hab./km² dans le sud. Les trois quarts de la population se trouvent sur 9% de la superficie dans la partie sud où la précipitation est de l'ordre de 400 à 800 mm/an. Le taux de croissance démographique est estimé à 3,2% par an.

Le secteur agricole représentait en 1988 environ 37% du PNB et employait 85% de la population active. La contribution de l'agriculture aux recettes d'exportation est passée de 95% dans les années 60 à environ 15% au début des années 80. Elle était d'environ 25% en 1988. Depuis les années 70, l'exportation d'uranium remplace l'exportation agricole.

Climat et ressources en eau

La pluie moyenne est de 180 mm par an, mais elle varie de 0 mm/an au nord à 800 mm/an au sud-ouest. La pluie moyenne dans la zone soudano-sahélienne se situe aux environs de 300 mm/an. La saison des pluies dure de juin à septembre, les autres mois étant généralement totalement secs.

Les ressources en eau étaient globalement estimées en 1993 à 32,5 km³/an dont 29 km³/an provenant du fleuve Niger, le seul cours d'eau permanent qui traverse le pays dans la partie sud-ouest sur une longueur de 550 km. Il existe des fluctuations des volumes écoulés dues aux aléas climatiques ("cycles" de sécheresse). Ainsi, le volume moyen du fleuve Niger ayant transité à Niamey de 1929 à 1991 était de 28 km³/an Il était de 32 km³/an pour la période de 1929 à 1968 et de 23 km³/an pour celle de 1969 à 1991. Le volume des ressources en eau souterraine renouvelables est estimé entre 2,5 et 4,4 km³/an Les réserves en eau souterraine non renouvelables sont estimées à quelque 2 000 km³

Niger

TABLEAU 2
Bilan hydrique

Ressources en eau:      
Précipitations moyennes   180 mm/an
    227,7 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - totales   3,5 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - par habitant 1994 396 m³/an
Ressources en eau renouvelables globales   32,5 km³/an
Indice de dépendance   89,2 %
Capacité totale des barrages 1990 0,1 km³
Eau désalinisée 1990 0 10 6 m³/an
Prélèvements en eau:      
- Agriculture 1988 410 10 6 m³/an
- Collectivités 1988 80 10 6 m³/an
- Industrie 1988 10 10 6 m³/an
Total   500 10 6 m³/an
par habitant 1988 69 m³/an
en % des ressources renouvelables internes   14,3 %
Autres prélèvements   - 10 6 m³/an
Eaux usées:      
Production   - 10 6 m³/an
Traitement   - 10 6 m³/an
Réutilisation des eaux usées traitées   - 10 6 m³/an

TABLEAU 3
Irrigation et drainage

Potentiel d'irrigation 1990 270 000 ha
Irrigation:      
1. Irrigation, maîtrise totale/partielle: superficie equipée 1989 66 480 ha
- irrigation de surface   - ha
- irrigation par aspersion   - ha
- micro-irrigation   - ha
Partie irriguée 3 partir des eaux souterraines   - %
Partie irriguée 3 partir des eaux de surface   - %
Partie de la superficie équipée réellement irriguée   - %
2. Superficie irriguée par épandage de crues   - ha
3. Marais et bas-fonds équipés   - ha
4. Autres marais et bas-fonds cultivés   - ha
5. Superficie en cultures de décrue 1989 12 000 ha
Superficie totale avec contrôle de l'eau (1 + 2 + 3 + 4 + 5) 1989 78 480 ha
- En pourcentage de la superficie cultivée 1989 2,1 %
- Augmentation sur les 10 dernières années   - %
- Partie irriguée par pompage   - %
Gestion des périmètres en maîtrise totale/partielle: Critère    
Grands périmètres > ha - ha
Périmètres moyens   - ha
Petits périmètres <ha - ha
Nombre total de ménages      
Cultures irriguées:      
Production totale de céréales irriguées   - t
en % de la production totale de céréales   - %
Cultures irriguées   - ha
- riz 1990 29 000 ha
- coton 1990 2 500 ha
- blé 1990 1 000 ha
Drainage - Environnement:      
Superficie drainée   - ha
en % de la superficie cultivée   - %
Superficie protégée contre les inondations   - ha
Superficie salinisée par l'irrigation   - ha

Les prélèvements en eau pour l'agriculture, les collectivités et l'industrie étaient estimés à0,5 km³ en 1988 (figure 1), dont 0,4 km³ pour l'agriculture, qui semble sous-estimé.

DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION

L'activité agricole se concentre dans la partie sud du pays sur une bande d'environ 200 km de large qui longe la plus grande partie de la frontière avec le Nigéria. Les céréales occupent près de 80% des superficies cultivées.

Le potentiel d'irrigation est estimé à 270 000 ha, dont 140 000 ha dans la vallée du fleuve Niger. Les superficies totales avec contrôle de l'eau atteignent environ 78 000 ha, soit 2,1% des superficies cultivées.

Les aménagements en maîtrise totale ne s'élèvent qu'à 12 000 ha et sont exploités par des coopératives encadrées par l'Office national d'aménagements hydro-agricoles (ONAHA). Leurs principales productions sont le riz, le coton et le blé.

Les superficies sous irrigation traditionnelle (maîtrise partielle) sont estimées à quelque 55 000 ha (figure 2).

Les superficies avec submersion non contrôlée sont estimées à 12 000 ha environ (figure 3).

FIGURE 1: Prélèvements en eau (total: 0,5 km³ en 1988)

FIGURE 2: Répartition des superficies sous irrigation en maîtrise totale et partielle

FIGURE 3: Répartition des superficies avec contrôle de l'eau

Les principales cultures en maîtrise partielle sont le tabac, le niébé, l'arachide, le manioc, la patate douce, le dolique et les cultures fruitières. La canne à sucre est cultivée principalement dans les bas-fonds les plus humides. Le tabac est aussi cultivé dans les zones de décrue, tout comme de nombreux légumes.

Les cultures maraîchères sont très développées autour des centres urbains. L'irrigation de contre-saison est donc très répandue. Par contre, l'irrigation d'appoint en saison des pluies l'est beaucoup moins.

En ce qui concerne la maîtrise totale, on peut distinguer trois types d'irrigation suivant l'origine de l'eau:

Cette classification couvre les principaux aménagements. Aucune information sur l'origine de l'eau de la superficie restante, à savoir 1480 ha correspondant à des micro-périmètres et à des petits périmètres irrigués, n'est actuellement disponible.

Les cultures de contre-saison sont presque toutes irriguées à partir de puits traditionnels ou de puisards, ou bien de forages servant également à l'hydraulique villageoise.

ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

Les institutions publiques intervenant dans le développement de l'hydraulique agricole sont:

EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

La plupart des paysans considèrent encore l'irrigation comme un moyen de diversifier leurs activités agricoles plutôt que comme une possibilité d'augmenter de façon significative la production. Si la pluviométrie est bonne, les paysans ont tendance à délaisser les parcelles irriguées au profit des seules parcelles pluviales. Une autre contrainte à l'expansion de l'irrigation est la participation limitée des paysans dans la planification des périmètres ainsi que la disponibilité et le coût de l'assistance technique, principalement dans les zones enclavées.

Dans ces circonstances, les coûts élevés d'investissement (plus de 10 000 $EU/ha pouvant monter jusqu'à 25 000 $EU/ha avant la dévaluation du FCFA) rendent l'irrigation en maîtrise totale une alternative onéreuse comparativement à l'agriculture pluviale pour les cultures vivrières, pour lesquelles une marge d'accroissement de la productivité est encore possible. Les techniques de conservation des eaux et des sols pour une meilleure utilisation de l'eau en agriculture pluviale sont une alternative intéressante à l'irrigation en maîtrise totale.

Mais le secteur irrigué n'est pas sans perspective encourageante. La majorité des sites de cultures de contre-saison ont été créés à partir d'initiatives de base sans intervention financière massive de l'Etat, même si les débouchés posent encore de sérieux problèmes. Il existe également, dans les régions à terres irrigables, des zones où la mobilisation des ressources en eaux souterraines est relativement peu onéreuse et où l'on peut envisager des aménagements en petite irrigation au coût de 3 000 $EU/ha.

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION

AID. 1987. Water Management Synthesis II Project: Niger irrigation scheme case studies. WMS Report 87. Washington, DC.

FAO. 1991. Projet de promotion de la petite irrigation privée. Mission de préparation. Centre d'investissement/Banque mondiale, programme de coopération rapport N° 42/91 CP-NER 23.

FAO. 1993. Schéma directeur de mise en valeur et de gestion des ressources en eau. Rapport du projet NER/92/007.

SOGREAH/BRGM. 1981. Etude du plan de développement de l'utilisation des ressources en eau du Niger.


Table des matières - Précédente - Suivante