V. PLANTATIONS FORESTIERES AXEES SUR LA PRODUCTION DE BOIS ROND INDUSTRIELS

Conformément aux stipulations légales, chaque exploitation devait réaliser 4 ha de plantation d’espèces de bois d'œuvre pour 100 m³ de bois exploité et récolté ; mais en fait, ces reboisements se sont soldés par un échec irrémédiable et prévisible : la SOCOTRAM, par exemple, qui était l'entreprise la mieux équipée pour répondre à cette obligation légale et qui a coupé en moyenne (1983/1987) 100.000 m³/an, aurai dû établir pendant cette période de 5 ans, 2.000 ha de plantations forestières. Elle a en fait planté 147 ha desquels à peine 4% ont survécu.

Ces échecs sont certes explicables par les feux de brousse incontrôlés et par la concurrence herbacée, ou du moins partiellement, car la protection des plantations et leur entretien peuvent être obtenus par des moyens techniques qu’il suffit d’appliquer. L'extension modeste des réalisations est plus difficile à justifier et en somme, la principale raison de ces échecs est que, exploiter la forêt et reboiser, sont deux métiers très différents. Les objectifs de rentabilité à court terme du premier sont incompatibles avec l’investissement à long terme du second. La nouvelle loi forestière l’a compris, car elle prévoit la perception d’une taxe qui servira à alimenter un Fonds Forestier National. Ce fonds financera les reboisements qui devraient être confiés à une structure spécialisée.

Les essais de plantation, notamment à Embunhe, sont modestes, mais ont le mérite d’exister. Ils ont été menés "pour voir" et pour démarrer une tradition sylvicole (encore réduite à sa plus simple expression).

5.2.1. Dérivé des données d'inventaire

Volume des essences aujourd’hui utilisées commercialement

X) Hors mangroves et palmeraies

1) Seulement pour charbon de bois

Total bois d'œuvre 10.910.400 m³

Duquel bois d'œuvre de qualité et dimension exploitable immédiatement 2.291.184 m³

Bois de sciage de qualité (en attente) 8.619.216 m³

SOURCE: Inventaire et classements des forêts de Guinée-Bissau. ATLANTA Consults – Hamburg, 1985

Le volume total commercial de bois sur pied est estimé à 48,3 millions de m3 dont 18,8 millions de m3 de bois de sciage. On note également une prédominance d’environ 16,3 millions de m3 de bois secondaires. Le stock total des espèces utilisées est de l’ordre de 12,8 millions de m3, soit 26,6 % du volume total de bois se répartissant sur les 9 principales espèces forestières. Compte tenu de l’accroissement moyen annuel de 0,26 m3/ha/an, le niveau potentiel de productivité théorique se situerait aux environs de 550.000 m3/an.

On distingue de l’inventaire d’Atlanta Consult :

-les volumes de bois d’œuvre concernant les essences commerciales et dont seulement les tiges de diamètres supérieurs à 40 cm sont exploitables,

-les volumes de bois de service au sens large, comprenant le bois à vocation énergétique et le bois de service proprement dit (les perches),

-les autres volumes représentant le bois d’œuvre correspondant à des essences actuellement non commercialisées, mais dont certaines pourraient le devenir avec une promotion adéquate auprès des importateurs.

Estimation des volumes commerciaux de bois d'œuvre potentiellement exploitables

Source: Atlanta Consult, in Constantino (Bibliographie n^o 16)