ANNEXE C

LISTE DES DOCUMENTS


ARC/00/1 Ordre du jour provisoire annoté
ARC/00/2 Rapport sur les activités de la FAO dans la région en 1998-99
ARC/00/3 Les défis du développement forestier durable en Afrique
ARC/00/4 Aide publique et développement agricole en Afrique
ARC/00/5 Suivi du Sommet mondial de l'alimentation : Programme spécial pour la sécurité alimentaire - Participation nationale au Programme et sa dimension Sud-Sud
ARC/00/6 Suivi du Sommet mondial de l'alimentation : Mesures prises aux niveaux régional et sous-régional pour mettre en œuvre le Plan d'action
IRT/00/1 Consultation informelle sur le commerce intrarégional des produits alimentaires et agricoles - document de référence sur le commerce intrarégional des produits alimentaires en Afrique

SERIE INF
ARC/00/INF/1 Liste provisoire des documents
ARC/00/INF/2 Calendrier provisoire
ARC/00/INF/3 Note d'information
ARC/00/INF/4 Déclaration du Directeur général
ARC/00/INF/5 Rapport intérimaire sur le Programme agricole commun pour l'Afrique
ARC/00/INF/6 Intégration de l'aquaculture et du développement rural durables
ARC/00/INF/7 Atténuation et prévention des dégâts causés par la sécheresse : perspectives à long terme
ARC/00/INF/8 a) Représentation de la région au Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale (GCRAI)
b) Recherche et développement agricole en Afrique : Vision, stratégie et plan d'action

 


ANNEXE D

Allocution d'ouverture par le Premier Ministre et Chef du Gouvernement de la République du Cameroun, S.E. Peter Musonge, à l'occasion de la cérémonie d'inauguration de la vingt et unième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique

Yaoundé (Cameroun), 24 février 2000


S.E. Dr Jacques Diouf, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture,
S.E. le Secrétaire général de l'Organisation de l'Unité africaine,
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation,
Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les députés de l'Assemblée nationale,
Monsieur le Président de la Cour suprême,
Mesdames et Messieurs les experts et les invités,
Mesdames et Messieurs,

    C'est un honneur pour moi de présider aujourd'hui, au nom de S.E. Paul Biya, Président de la République du Cameroun, les cérémonies d'inauguration de la session ministérielle de la vingt et unième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique.

    En cette occasion solennelle, je voudrais vous souhaiter la bienvenue et un séjour agréable au Cameroun au nom du Chef de l'État, du Gouvernement et du peuple camerounais.

    Le Cameroun est particulièrement honoré et fier d'avoir été choisi par la FAO pour accueillir cette assemblée. Nous sommes convaincus que, en faisant ce choix, la FAO a voulu témoigner des liens de coopération solides et variés qui se sont tissés entre l'Organisation et le Cameroun. Pour ce signe d'une confiance et d'une estime indéniables, veuillez accepter, Monsieur le Directeur général de la FAO, la profonde et sincère gratitude du peuple camerounais.

    Votre présence parmi nous, Monsieur le Directeur général, me donne l'occasion de renouveler les félicitations chaleureuses du Président Paul Biya et du Gouvernement du Cameroun pour votre réélection récente à la tête de la FAO. Cette confirmation de la confiance que les pays membres de la FAO en général et les pays africains en particulier ont placée en vous constitue, sans aucun doute, le meilleur hommage au brillant palmarès de votre mandat. C'est tout le continent africain qui vous est aujourd'hui reconnaissant pour vos efforts inlassables en faveur de ses populations. Le Programme spécial pour la sécurité alimentaire, instauré récemment par votre Organisation, est un exemple concret du souci qui vous anime constamment de voir tous les peuples, notamment les peuples de l'Afrique, vivre dans la dignité grâce à une production vivrière autosuffisante.

    Le bilan réalisé récemment des progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation prouve bien que les efforts engagés pour faire reculer la faim, malgré certains succès, restent insuffisants, alors que les prévisions démographiques indiquent que la population de l'Afrique doublera au cours des prochaines décennies.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

    Comme vous le savez, dans nos pays l'agriculture n'est pas une simple activité économique comme les autres. Près des deux tiers de la population la pratiquent et l'agriculture est donc un facteur essentiel de stabilité sociale, la pierre angulaire de nos sociétés et le véhicule de nos valeurs culturelles et il nous incombe de savoir comment utiliser ce secteur pour construire une Afrique meilleure pour le troisième millénaire. Malheureusement, cette noble activité fait encore face, dans la plupart de nos pays, à plusieurs écueils, dont :

- les fortes fluctuations des prix mondiaux à la production, qui entraînent une réduction des investissements nécessaires pour améliorer nos systèmes de production ;
- l'insuffisance des investissements publics, indispensables pour améliorer le milieu socio-économique dans lequel vivent nos populations urbaines et rurales ;
- la dégradation des ressources naturelles dans les zones les plus vulnérables ; et
- de nombreux conflits armés et sanglants qui non seulement grèvent les finances des Etats, mais entraînent également d'importants mouvements de populations condamnées à mener une existence précaire et miséreuse.

    Pour relever le défi de la sécurité alimentaire dans l'ensemble du continent africain, il faut donc un engagement ferme en faveur d'une meilleure utilisation de nos ressources naturelles, humaines et financières. Avant toute chose, nous devons affirmer notre détermination politique à agir de concert, chaque fois que le besoin s'en fait sentir, afin d'améliorer l'efficacité de notre action.

    Cette Conférence régionale, forum de consultations, constitue le lieu idéal pour procéder à une réflexion profonde sur les grands problèmes alimentaires auxquels nos pays sont confrontés, afin de trouver les solutions appropriées à court, moyen et long termes.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

    C'est sur cette note que je voudrais vous offrir mes vœux de réussite dans vos délibérations et que, au nom du Président de la République, S.E. Paul Biya, je déclare ouverte la vingt et unième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique.

Vive la coopération internationale,

Vive le Cameroun,

Je vous remercie de votre attention.

 


ANNEXE E

DÉCLARATION DU DIRECTEUR GÉNÉRAL A LA VINGT ET UNIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO POUR L'AFRIQUE

Yaoundé, 24 février 2000


Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Président de la Conférence régionale,
Monsieur le Président indépendant du Conseil,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,

(Introduction)

    C'est pour moi un grand plaisir d'être présent parmi vous dans cette belle ville de Yaoundé, à l'occasion de la vingt et unième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique.

    Permettez-moi, Monsieur le Président, au nom de tous les participants à cette Conférence, de remercier les plus hautes autorités de la République du Cameroun pour la chaleur de leur accueil et leur hospitalité.

(Situation de l'alimentation et de l'agriculture dans le monde)

Mesdames et Messieurs,

    Le monde traverse une période de mondialisation rapide et d'interdépendance croissante, et les frontières s'ouvrent de plus en plus dans le domaine économique.

    En 1999, la production céréalière mondiale, évaluée à quelque 1 872 millions de tonnes, devrait être inférieure de un pour cent à celle de 1998, et de deux pour cent par rapport à 1997, qui était toutefois une année record. La seule augmentation attendue concerne le riz, tandis que les récoltes de blé et d'autres céréales seront moins abondantes.

    Pour la première fois en quatre ans, la consommation céréalière prévue dépassera la production, ce qui entraînera un prélèvement de 8 millions de tonnes sur les stocks qui se situeront alors à 334 millions de tonnes, soit un rapport stocks-utilisation de 17,4 pour cent, qui reste dans les limites de la marge de sécurité de 17 à 18 pour cent.

    Il serait donc logique de voir, pendant la campagne de commercialisation 1999/2000, une augmentation de plus de trois pour cent des échanges céréaliers mondiaux, qui atteindraient 222 millions de tonnes. Cependant, les cours des céréales sur les marchés mondiaux restent en général inférieurs à ceux de l'année dernière, ce qui est positif pour les pays à faible revenu et à déficit vivrier.

    Un autre signe encourageant provient du secteur des pêches, où l'on a constaté un redressement partiel de la production en 1999 après les lourdes pertes de l'année précédente.

    Toutefois, l'élément le plus positif est une réduction de 40 millions du nombre total des personnes sous-alimentées dans les pays en développement entre 1990-92 et 1995-97, comme l'indique le premier rapport FAO sur L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde. Cette réduction d'environ 8 millions de personnes par an en moyenne est encourageante, mais elle est encore bien inférieure au chiffre de 20 millions requis pour atteindre l'objectif fixé par le Sommet mondial de l'alimentation.

(Situations d'urgence)

    Dans un contexte mondial où le nombre des personnes sous-alimentées dans les pays en développement est en baisse, mais de façon insuffisante et inégale, 35 pays dans le monde ont dû faire face à des crises alimentaires en 1999. Dans les années 70 et 80, les crises alimentaires étaient surtout le résultat de catastrophes naturelles, mais ces dernières années, les catastrophes provoquées par l'homme, y compris la guerre, les troubles intérieurs et les crises financières et économiques, sont devenues plus fréquentes.

    En Afrique, les guerres civiles et les sécheresses récurrentes sont les causes principales des situations d'urgence, tandis qu'en Asie, des millions de personnes ont acheté moins d'aliments de base du fait de la baisse de leur pouvoir d'achat, résultant de la crise financière de 1997/1998. En Amérique latine, la plupart des pays se relèvent à peine des destructions provoquées par le phénomène El Niño et par l'ouragan Mitch en 1998, aggravées en 1999 par un violent cyclone et des inondations catastrophiques au Venezuela. Au Proche-Orient, la pire sécheresse depuis des décennies a compromis la production vivrière de plusieurs pays en 1999.

    La FAO, qui doit d'abord évaluer la situation de l'alimentation et de l'agriculture et les besoins d'aide alimentaire, pour faire ensuite rapport à la communauté internationale, a eu à utiliser intensément le Système mondial FAO d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture. Le Système collabore aussi avec un très vaste réseau d'organisations gouvernementales et non gouvernementales, notamment le PAM et le PNUD.

    Dans les situations d'urgence, la FAO doit aussi participer à la relance de la production agricole dans le cadre d'appels communs en faveur de l'aide humanitaire, notamment en fournissant une assistance directe aux agriculteurs. En 1999, le Service des opérations spéciales de secours de la FAO a fourni une assistance d'urgence dans 67 pays. Les ressources disponibles à cette fin ont régulièrement augmenté ces dernières années, passant de 98 millions de dollars E.-U. en 1998 à 186 millions de dollars E.-U. en 1999.

    La FAO exécute à l'heure actuelle 72 projets d'urgence pour un montant total de 31 millions de dollars E.-U. dans 25 pays d'Afrique. Ces interventions consistent à distribuer des semences et des outils, à mener des actions de lutte contre les maladies et ravageurs transfrontières, à fournir une assistance aux pêches artisanales, à reconstituer le cheptel et à prendre d'autres initiatives qui aident les agriculteurs à retrouver leur capacité de production et à réduire leur dépendance vis-à-vis de l'aide alimentaire.

("Autres crises")

    Mais, le monde fait aussi face à d'autres "crises" relatives à la qualité des produits alimentaires et aux risques liés aux progrès rapides des biotechnologies. La maladie de "la vache folle", la dioxine dans la filière alimentaire ainsi que les différends relatifs au commerce des organismes génétiquement modifiés constituent des sources de préoccupation pour les gouvernements et de débats dans l'opinion publique.

    La FAO devra jouer un rôle plus important dans l'établissement de normes internationales sur une base scientifique et dans la diffusion d'informations objectives sur les risques éventuels et les mesures de protection.

    A cet effet, la Commission des ressources génétiques prépare activement des Codes de conduite. Les programmes de la Division mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l'alimentation et l'agriculture vont être élargis au Codex Alimentarius, aux questions phyto- et zoosanitaires, ainsi qu'aux problèmes de biotechnologies. Quant aux questions d'éthique, elles sont examinées par un comité interne avec l'appui d'un groupe d'experts internationaux.

(Situation de l'alimentation et de l'agriculture en Afrique)

    Venons-en maintenant à l'Afrique. Au cours de ces trois dernières années, l'économie d'un certain nombre de pays d'Afrique a continué de croître, malgré le ralentissement du commerce mondial et la reprise des troubles civils. Les premières conséquences de la crise asiatique ont été moins fortes sur ce continent qu'ailleurs, à l'exception de l'Afrique du Sud. La production vivrière, les petites entreprises et le commerce intra-africain continuent de se développer. Cette croissance résulte des mesures adoptées par les gouvernements pour attirer les investisseurs, mieux gérer les ressources publiques et promouvoir la fourniture par le secteur privé de biens et de services. Un tel effort ne peut être soutenu que dans un climat de stabilité politique, de démocratisation et de décentralisation.

    En Afrique, l'agriculture reste encore le secteur dominant et son relèvement en 1998 et 1999 a été déterminant pour la croissance du PIB. De bonnes conditions météorologiques et les réformes visant à améliorer la disponibilité et la distribution d'intrants modernes ainsi que l'accès au crédit ont contribué à ces résultats. Cependant, la suppression des subventions et la réduction des services publics de vulgarisation ont eu un impact négatif sur les petits producteurs agricoles. En outre, les efforts des pays d'Afrique en vue de parvenir à l'autosuffisance alimentaire ont été freinés par le déclin du soutien des donateurs aux projets de développement rural et par la réduction des investissements dans les services sociaux ruraux.

    En 1998-99, le taux de croissance de la productivité agricole a été plus faible que celui de la population, estimé à 3%, entraînant des pressions très fortes sur les terres et autres ressources naturelles. La croissance de la production pendant cette période s'explique donc par l'expansion des superficies cultivées.

    Ce taux a été d'environ 1 pour cent pour les céréales, 5,2 pour cent pour les racines et tubercules, 5,7 pour cent pour les légumineuses et 4,2 pour cent pour les cultures oléagineuses. L'expansion des superficies a contribué à cette croissance de la production à hauteur de 30 pour cent en ce qui concerne les céréales, de 86,5 pour cent pour les racines et tubercules, de 50,9 pour cent pour les légumes secs et de 59,5 pour cent pour les cultures oléagineuses.

    Pour les cultures telles que les légumes et les fruits, les taux de croissance de la production, qui ont été respectivement de 1,2 et 0,4 pour cent, sont strictement attribuables à l'expansion des superficies, puisque les rendements ont baissé de 0,5 pour cent par an pour les légumes et de 0,6 pour cent pour les fruits.

    La production de l'élevage a augmenté, pendant la période 1998/99, à des taux annuels de 1,1 pour cent pour la viande et de 1,7 pour cent pour le lait.

    La faiblesse des rendements perdure donc, malgré des investissements importants dans la recherche et la vulgarisation en Afrique consentis par des donateurs, qui ont contribué à hauteur de 40 pour cent environ au financement de la recherche. Des rendements élevés continuent d'être observés dans les stations expérimentales et les parcelles de démonstration, mais les produits et technologies mis au point par les centres internationaux de recherche agronomique (CIRA) et les systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) n'ont pas encore été largement adoptés par les agriculteurs. Le Programme spécial pour la sécurité alimentaire lancé par la FAO, qui est en cours d'exécution dans un nombre croissant de pays d'Afrique, s'efforce notamment de trouver une solution durable à cette situation.

    Permettez-moi aussi de mentionner qu'au cours des deux années écoulées, la communauté africaine de recherche agricole et ses partenaires ont décidé de faire mieux. Sous les auspices du Programme spécial pour la recherche agricole en Afrique, ils ont élaboré une Vision afin que la recherche agricole soit le moteur de la lutte contre la pauvreté et favorise la sécurité alimentaire et la croissance économique. Cette Vision prône des réformes pour responsabiliser les parties prenantes et faire en sorte que les activités des institutions de recherche soient induites par la demande. Elle souligne la nécessité d'un financement durable et d'une intégration régionale renforcée pour que la recherche agricole soit plus efficace en Afrique.

    Les importations annuelles de denrées alimentaires par les filières commerciales ont enregistré une augmentation rapide pour combler le déficit entre la production vivrière et la demande locale. Ainsi, les augmentations ont été de 15,1 pour cent pour les céréales, de 6,5 pour cent pour les produits laitiers. On constate donc une dépendance croissante vis-à-vis des importations alimentaires si on ajoute l'aide alimentaire à ces importations.

    Bien que l'insécurité alimentaire ait augmenté, des progrès sensibles ont été réalisés dans certains pays. Selon le rapport FAO sur L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde 1999, 22 des 40 pays qui ont fait des progrès sensibles pour atteindre l'objectif fixé par le Sommet mondial de l'alimentation se trouvent en Afrique. De plus, les 5 pays qui ont, dans le monde, enregistré les plus grandes réductions de la malnutrition se trouvent en Afrique.

    Dans ce contexte la FAO a renforcé son assistance technique aux Etats Membres, dans les domaines relatifs à la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et l'utilisation durable des ressources naturelles.

(Résultats obtenus par l'Organisation)

    Les activités de la FAO en 1998/99 ont été centrées, notamment, sur les recommandations de la vingtième Conférence régionale qui a eu lieu à Addis-Abeba en février 1998.

(Autres réalisations)

    S'agissant des Systèmes de prévention et de réponse rapide (EMPRES), les activités menées ont porté sur :

    A ce jour, le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) est pleinement opérationnel dans 30 pays et est en cours de formulation dans 14 autres pays d'Afrique. au titre de ce programme, l'Organisation a lancé un mécanisme de coopération trilatérale entre les pays africains, d'autres pays en développement et la FAO, dans le cadre de l'initiative de coopération Sud-Sud. À ce jour, les pays participants sont la Chine, Cuba, l'Inde et le Vietnam, ainsi que deux pays africains, l'Egypte et le Maroc.

    La mise en place du Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV), est en cours sur le plan international et en particulier sur le plan national, avec la pleine coopération des partenaires du système des Nations Unies dans le cadre d'un comité interinstitutions. Les premières activités ont débuté dans huit pays en 1999. Le SICIAV facilite ainsi la conception et l'exécution de politiques et de programmes appropriés pour la lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté.

(Ordre du jour de la Conférence régionale)

Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs

    La vingt et unième Conférence régionale se propose d'examiner des questions fondamentales pour la lutte contre l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité ainsi que contre la dégradation des ressources naturelles en Afrique. Dans ce cadre, vous aurez à étudier :

Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,

    Vous avez devant vous une tâche importante et exaltante dans la lutte contre la faim et la pauvreté sur le continent. J'attends donc avec grand intérêt le résultat de vos délibérations et souhaite vivement que vos travaux soient couronnés de succès.

 


ANNEXE F

Allocution de S.E. M. Aziz Mekouar, Ambassadeur de Sa Majesté le Roi du Maroc en Italie, Représentant permanent auprès de la FAO, du PAM et du FIDA, en sa qualité de Président du Groupe africain à Rome, à l'occasion de la vingt et unième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique

Yaoundé (Cameroun), 24 février 2000


Monsieur le Président,
Excellences,
Monsieur le Directeur général
Mesdames et Messieurs,

    En ma qualité de Président du Groupe africain auprès des institutions des Nations Unies à Rome, mes collègues m'ont demandé d'adresser à l'intention des honorables délégués venus des capitales quelques mots pour mieux faire connaître le Groupe et son fonctionnement, afin d'éviter à nos prochaines conférences des incompréhensions, voire des contradictions.

    Le Groupe africain à Rome, à l'instar des autres groupes régionaux auprès de la FAO, est un cadre de réflexion et de concertation pour les représentants permanents africains auprès de la FAO, du PAM et du FIDA en vue de coordonner les positions de l'Afrique vis-à-vis des questions soumises à un titre ou à un autre à l'examen des instances dirigeantes des trois organisations.

    Ce Groupe est doté de règles générales de travail adoptées par la réunion plénière du Groupe en mai 1998, l'instance suprême du Groupe. Ce dernier est dirigé par un Président, élu par la plénière pour une durée d'un an, sur la base de la rotation entre les cinq sous-régions du continent à savoir : l'Afrique du Nord, l'Afrique de l'Est, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique centrale et l'Afrique australe. Le Président est assisté par un Vice-Président qui accède à la présidence automatiquement l'année suivante.

    Le Groupe dispose également d'un bureau formé du Président, du Vice-Président et des cinq coordonnateurs représentant chacune des sous-régions. Il dispose également d'un Comité des candidatures. Présidé par le Vice-Président et doté d'un règlement intérieur, ce comité propose à la plénière toutes mesures tendant à assurer d'une manière équitable la représentation du Groupe au niveau des instances dirigeantes des organisations et à toutes manifestations nécessitant la présence du bureau, en concert avec le Groupe des 77 à Rome et l'OCDE.

Monsieur le Président,

    J'ai cru utile de procéder à cette brève description du Groupe africain à Rome pour dire que la participation du Groupe aux conférences, dont la présente, fait l'objet de préparatifs et fort heureusement notre Groupe parvient toujours à régler ses problèmes par voie de consensus. Toutefois, notre Groupe éprouve parfois quelques difficultés pour mener à bien son travail.

    Aussi le Groupe m'a-t-il demandé de formuler quelques recommandations pour l'avenir que je vais tâcher de résumer :

  1. Du point de vue de l'organisation des prochaines conférences régionales, nous souhaiterions que le Bureau régional de la FAO à Accra puisse transmettre dans des délais suffisants aux représentations permanentes à Rome, la totalité de la documentation concernant la conférence.
  2. S'agissant de l'ordre du jour des prochaines conférences, nous pensons utile que le suivi des recommandations prises lors de ces conférences constitue un point permanent de l'ordre du jour de la conférence suivante.
  3. Sur le plan général, nous considérons indispensable une meilleure communication entre les capitales et le Groupe.

    Je dois relever en effet que notre Groupe éprouve parfois des difficultés à adopter une position commune. Je citerais deux exemples : la multifonctionnalité de l'agriculture et l'Alliance pour la sécurité alimentaire. Il serait hautement souhaitable que MM. les délégués soient munis d'instructions claires sur des sujets aussi complexes.

    Sur un autre registre, le Groupe africain de Rome souhaiterait que la coopération Sud-Sud soit davantage mise en relief.

    Enfin, nous encourageons le Secrétariat à organiser, en marge de nos conférences régionales, des consultations sur des thèmes revêtant un intérêt particulier comme les échanges commerciaux entre les pays africains qui ont fait l'objet de la consultation organisée hier.

Je vous remercie.

 


ANNEXE G

RAPPORT DU COMITE TECHNIQUE DE LA VINGT ET UNIEME CONFERENCE REGIONALE DE LA FAO POUR L'AFRIQUE

Yaoundé (Cameroun), 21 - 23 février 2000


I. QUESTIONS PRELIMINAIRES

Organisation

1. Le Comité technique de la vingt et unième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique s'est réuni du 21 au 25 février 2000, au Palais des Congrès de Yaoundé (Cameroun).

2. Ont participé à la réunion 157 délégués de 45 Etats Membres de la région, cinq observateurs d'Etats Membres n'appartenant pas à la région, un observateur du Saint-Siège, 11 représentants d'institutions spécialisées du système des Nations Unies et 20 observateurs d'organisations intergouvernementales et non gouvernementales.

Cérémonie d'ouverture (point 1 de l'ordre du jour)

3. Son Excellence le Ministre de l'agriculture, M. Perevet Zacharie, a officiellement ouvert la réunion, et le Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l'Afrique, M. B.F. Dada, a pris la parole.

4. M. Dada a souhaité la bienvenue aux délégués au nom du Directeur général de la FAO, M. Jacques Diouf, et exprimé les vifs remerciements de la FAO au Gouvernement de la République du Cameroun pour avoir accepté d'accueillir cette Conférence et de mettre à sa disposition les excellentes installations du Palais des Congrès, non seulement pour la Conférence, mais aussi pour la Consultation FAO/ONG/OSC et la Consultation sur le commerce intrarégional des produits alimentaires et agricoles. Il a remercié le Comité national d'organisation pour tout le travail accompli.

5. Il a rappelé aux participants qu'ils avaient approuvé, à la dernière session de la Conférence à Addis-Abeba, la Résolution sur le suivi du Sommet mondial de l'alimentation, y compris la politique de décentralisation de la FAO et ses programmes prioritaires formulés pour concrétiser les résultats du Sommet. La Conférence avait aussi examiné les questions d'harmonisation et de coordination des politiques et programmes des Etats Membres en agriculture et développement rural et réaffirmé l'importance de la conservation, de la gestion et de l'utilisation durable des ressources génétiques forestières. Il a noté que, depuis lors, des progrès avaient été réalisés et d'importants résultats avaient été atteints.

6. M. Dada a mentionné la croissance encourageante, bien que lente, de l'économie de la plupart des pays d'Afrique, en particulier des petites entreprises et du commerce intra-africain. Il a souligné que, malgré ces améliorations, la sécurité alimentaire reste un problème critique menaçant la paix et la stabilité dans la région. Il a rappelé que 43 des 86 pays à faible revenu et à déficit vivrier dans le monde se trouvent en Afrique et que 12 des 53 pays d'Afrique connaissent, à des degrés divers, des guerres civiles qui paralysent pratiquement toute la production vivrière. A cet égard, M. Dada a souligné que la FAO avait intensifié ses efforts pour répondre aux préoccupations de l'Afrique au cours de l'exercice biennal écoulé dans le contexte de la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire et du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. Il a instamment demandé au Comité technique d'étudier et de commenter les principaux documents de politique générale inscrits à l'ordre du jour. M. Dada a conclu sur une note d'espoir en souhaitant que les recommandations de la réunion fassent progresser les efforts communs en vue de la sécurité alimentaire afin de promouvoir le bien-être des populations de la région.

7. Dans son allocution d'ouverture, M. Perevet Zacharie, Ministre de l'agriculture, a souhaité la bienvenue aux délégués et observateurs et exprimé la satisfaction du Gouvernement et du peuple du Cameroun au Directeur général de la FAO, M. Jacques Diouf, pour l'occasion qui leur est donnée d'accueillir la vingt et unième Conférence régionale pour l'Afrique afin de dresser le bilan des activités réalisées par la FAO dans les Etats Membres de la région conformément à la mission qui lui a été confiée par ses fondateurs. Malgré les efforts réalisés par la FAO et par la communauté internationale pour lutter contre la faim et la malnutrition, le nombre de personnes victimes de la faim dans le monde reste très élevé et 40 pour cent des personnes sous-alimentées vivent en Afrique en raison de problèmes politiques, sociaux et démographiques.

8. Le Ministre a expliqué que l'Afrique disposait d'un potentiel considérable qui pourrait l'aider à surmonter la crise alimentaire à long terme à condition d'adopter des politiques rationnelles et judicieuses. Il a conclu en demandant aux participants de mener une analyse réaliste de la situation alimentaire sur le continent et de proposer des stratégies qui permettraient d'accélérer la croissance économique.

Election du Président, des Vice-Présidents et nomination du Rapporteur

9. La réunion a élu à l'unanimité M. Nwana Bernard, Secrétaire général du Ministère de l'agriculture de la République du Cameroun, Président, par acclamation.

10. La réunion a ensuite élu, également par acclamation, les autres membres du Bureau comme suit :

 

Premier Vice-Président :: M. T. Khalema, Représentant permanent suppléant du Lesotho
Second Vice-Président Mme Adelaide Ribeiro, Directrice des Services coopération du Ministère de l'agriculture du Cap-Vert
Rapporteur : M. Ghebalou Abdallah, Directeur général des forêts, Ministère de l'agriculture de l'Algérie

Il a aussi été décidé de constituer un Groupe de travail informel regroupant l'Angola, le Burkina Faso, le Congo, l'Egypte, le Gabon, la Libye, Madagascar, le Nigéria, l'Afrique du Sud et la Tanzanie pour aider le Rapporteur à examiner le projet de rapport qui sera présenté en séance plénière.

Adoption de l'ordre du jour et du calendrier

11. La réunion a examiné et adopté l'ordre du jour et le calendrier après avoir apporté quelques amendements. L'ordre du jour figure à l'Annexe A tandis que la liste des documents est présentée à l'Annexe B.

II. QUESTIONS TECHNIQUES RELATIVES A L'AGRICULTURE ET AU DÉVELOPPEMENT RURAL

Les défis du développement forestier durable en Afrique (ARC/00/3)

12. Les participants se sont félicités de la présentation du document ARC/00/3 et noté qu'il souligne l'importance économique et les défis qui caractérisent le développement forestier durable. Ils ont rappelé que le développement durable est le principe directeur du programme Action 21 de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) et qu'il nécessite l'intégration de la gestion forestière durable dans les stratégies générales de développement économique national et de gestion de l'environnement. Ce document traite de façon approfondie du couvert forestier de l'Afrique, de son importance économique et des nombreuses menaces qui pèsent de plus en plus sur lui depuis les dernières décennies.

13. La production et le commerce du bois figurent parmi les questions que le document porte à l'attention de la Conférence. La consommation de bois de feu et de charbon de bois a sensiblement augmenté entre 1980 et 1994, et cette tendance va probablement se confirmer sous l'effet d'une croissance démographique et de changements macroéconomiques qui s'accélèrent. L'importance de la vie sauvage et de la diversité biologique a été soulignée, en particulier la contribution des ressources de la vie sauvage à la sécurité alimentaire et au développement du tourisme. Les programmes d'action forestiers nationaux ont joué un rôle important dans la mise en place des réformes des politiques en Afrique. Cependant, l'instabilité politique, l'insuffisance des ressources financières et la faiblesse de la capacité technique ont freiné la mise en œuvre effective de ces réformes.

14. Le défi pour l'Afrique consiste à mettre en place des économies saines et à assurer la sécurité alimentaire en gérant judicieusement les ressources forestières, la vie sauvage et sa diversité biologique considérable. Les participants ont donc conclu qu'il incombe aux pays africains de veiller à ce que les ressources forestières contribuent au développement durable tout en conservant la base de ressources. En particulier, le Comité :

  1. a recommandé que l'on élabore des stratégies propres à mieux mobiliser un appui international (mécanismes de fixation du carbone, conversion de créances en actions en faveur de la nature ou tout autre fonds international en faveur du développement forestier).
  2. a recommandé à la FAO d'intensifier ses efforts afin de mobiliser des fonds supplémentaires visant à faciliter la mise en œuvre de mesures de conservation, de gestion durable, d'utilisation et d'amélioration des ressources forestières.
  3. a reconnu l'interdépendance des communautés rurales, des forêts, de la vie sauvage et de l'agriculture pour assurer des moyens d'existence durables. Outre l'intégration complète des questions liées aux femmes et aux sexospécificités, cette interdépendance devrait être l'un des principes directeurs du développement forestier durable en Afrique.
  4. a souligné la nécessité d'une réunion sous-régionale sur les ressources génétiques forestières pour l'Afrique centrale, en partenariat avec l'OAB, et a recommandé à la FAO de faire le nécessaire pour organiser cette réunion pendant l'exercice en cours.
  5. a recommandé aux pays africains d'adopter des stratégies transfrontalières communes de lutte contre la dégradation de l'environnement.
  6. a recommandé aux pays africains d'adopter des positions communes sur les principales questions forestières et de renforcer les rôles de leurs organisations sous-régionales respectives afin de favoriser leur participation au débat international en cours sur les forêts.
  7. a recommandé aux pays africains de s'efforcer davantage de promouvoir le commerce du bois et des autres produits forestiers à l'intérieur de la région.
  8. a recommandé à la FAO de poursuivre ses efforts de renforcement des capacités afin de faciliter la participation active des pays africains aux négociations multilatérales sur l'agriculture à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Aide publique et développement agricole en Afrique (ARC/00/4)

15. Les participants se sont félicités de la qualité du document précité, qui pourrait être utilisé comme ouvrage de référence. Le niveau des ressources publiques allouées à l'agriculture est toujours resté faible par rapport à la contribution de ce secteur à l'économie. Le document met notamment en lumière la baisse régulière des dépenses publiques consacrées à l'agriculture par rapport à d'autres secteurs de l'économie. Souvent, l'affectation des fonds publics a été décidée en fonction de politiques inappropriées. En outre, on ne s'est guère soucié d'assurer une répartition équitable de ces ressources entre les sous-secteurs, les régions et les différents groupes d'agents économiques, y compris les paysans travaillant dans le secteur agricole et les domaines connexes. Les programmes d'ajustement structurel ont réduit la contribution du secteur public à l'activité économique, ce qui a encore limité l'appui que le secteur public fournit à l'agriculture pour lui permettre de jouer son rôle dans le développement économique.

16. Les participants ont noté que les pays africains qui appliquent des politiques cohérentes en matière d'allocation des ressources publiques ont encouragé la participation du secteur privé, ce qui a eu pour résultat de renforcer considérablement la croissance et le développement de leur secteur agricole. Ils ont en conséquence élaboré des stratégies rationnelles de répartition des richesses et de réduction de la pauvreté. A cet égard, les participants ont recommandé aux Etats Membres :

  1. de consacrer davantage de ressources financières et humaines à l'investissement et à l'entretien des biens publics du secteur agricole ;
  2. d'instaurer un environnement porteur favorisant et facilitant l'investissement privé dans le secteur agricole ;
  3. de fournir des subventions sélectives au secteur agricole pour une période limitée ;
  4. d'établir un taux d'imposition bas dans le secteur agricole et d'éliminer la taxation découlant de la manipulation des prix ;
  5. d'encourager les ONG et le secteur privé à adopter une optique positive à l'égard du développement de l'agriculture et à y contribuer ;
  6. de faciliter l'octroi de crédits, accessibles à toutes les personnes travaillant dans le secteur agricole, y compris les agriculteurs pauvres en ressources, les femmes et les jeunes ;
  7. de maintenir les taux de change à un niveau relativement stable. Une politique de change libre a toujours eu des effets bénéfiques pour l'agriculture ;
  8. d'investir dans la mise au point et le transfert de technologies ;
  9. de promouvoir la mise en valeur des ressources humaines et le renforcement des institutions ;
  10. de fournir un appui aux marchés agricoles par l'investissement et d'autres interventions, de façon à lever les contraintes structurelles et institutionnelles qui freinent le rôle des forces du marché dans la détermination des prix des produits et des intrants agricoles ;
  11. de promouvoir la commercialisation de l'agriculture en développant les marchés des produits agricoles à l'échelle nationale, sous-régionale et régionale ;
  12. d'opérer une décentralisation de l'agriculture et du développement rural de façon à encourager la participation des parties prenantes et à tenir compte des connaissances autochtones dans le processus de planification.

Suivi du Sommet mondial de l'alimentation : Le Programme spécial de la FAO pour la sécurité alimentaire - Participation nationale au Programme et dimension Sud-Sud (ARC/00/5)

17. Les participants ont félicité la FAO des résultats obtenus dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), dont fait état le document ARC/00/5. Ils ont rappelé que le PSSA, lancé en 1994, avait été approuvé par le Sommet mondial de l'alimentation en novembre 1996, lorsque les chefs d'Etat et de gouvernement s'étaient engagés à élever la sécurité alimentaire au rang de priorité.

18. Les participants ont noté que le PSSA est opérationnel dans 28 pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) et est en cours de formulation dans 13 autres pays d'Afrique. Ils ont souligné les progrès réalisés dans les quatre volets du PSSA, à savoir maîtrise de l'eau, intensification des cultures, diversification en faveur du petit élevage et de la pêche et analyse des contraintes.

19. Les participants se sont félicités du cadre institutionnel en place pour la coordination et la gestion du PSSA au niveau des pays et à la FAO. Ils ont reconnu les problèmes initiaux de financement, qui ont restreint la portée et la couverture du programme, mais ont signalé que désormais, des financements des donateurs appuient le PSSA dans 15 pays. Des engagements pour plus de 50 millions de dollars E.-U. ont été annoncés pour des projets du PSSA en Afrique. Ce montant est complété par des contributions importantes des pays bénéficiaires du PSSA.

20. Les participants ont en outre reconnu que la coopération Sud-Sud est bien intégrée au niveau du terrain. Ils ont également noté les progrès considérables réalisés en vue de l'expansion de la coopération Sud-Sud entre pays participant au PSSA et ont félicité la FAO et les Etats Membres qui ont encouragé ce partenariat.

21. Les participants ont tout particulièrement :

  1. invité instamment les pays membres à renforcer la prise en charge nationale du PSSA et à tirer pleinement profit des avantages offerts par la coopération Sud-Sud ;
  2. souligné la nécessité d'élargir le programme afin d'atteindre les objectifs nationaux de sécurité alimentaire et demandé à la FAO de mobiliser des ressources financières dans la mesure du possible ;
  3. recommandé que la FAO introduise des modalités de travail plus souples pour le personnel engagé au titre de la coopération Sud-Sud ;
  4. recommandé que la FAO envisage de convoquer des consultations régionales entre pays participant au PSSA afin d'échanger des données d'expérience en vue d'une amélioration du programme et de distribuer parmi tous les pays membres de la région le film sur le PSSA tourné en Tanzanie et au Sénégal ;
  5. recommandé de développer un partenariat actif entre les pouvoirs publics et le secteur privé pour toutes les activités de développement rural.

Suivi du Sommet mondial de l'alimentation : mesures prises aux niveaux régional et sous-régional pour mettre en œuvre le Plan d'action (ARC/00/6)

22. Les participants ont examiné ce point de l'ordre du jour sur la base du document ARC/00/6 et se sont félicités des initiatives prises par la FAO pour appliquer le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. L'accès à la nourriture est une question particulièrement critique dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV). En outre, du fait de l'instabilité de l'offre et de la demande de produits alimentaires et des catastrophes naturelles ou causées par l'homme, il est encore plus difficile de satisfaire les besoins fondamentaux en nourriture. Sur les 86 pays de la catégorie des PFRDV, 43 sont situés en Afrique subsaharienne. Les contraintes d'ordre politique, physique, social, financier, économique, technique et institutionnel sont les principales causes de l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité.

23. Les participants ont réaffirmé les mesures énoncées dans certains engagements du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, qui visent à surmonter les graves problèmes d'insécurité alimentaire dans la région. Ils ont souligné qu'une attention voulue doit être accordée notamment à la solution pacifique des conflits armés, à la bonne gestion des affaires publiques et à l'élaboration de politiques et programmes participatifs de développement agricole faisant une large place à la parité entre les sexes, afin d'accroître les disponibilités alimentaires et les revenus et de faciliter ainsi l'accès de tous à la nourriture. Cet effort devrait être accompagné d'une coopération Sud-Sud et d'une coopération internationale vigoureuses.

24. Les participants se sont félicités de la Stratégie nationale de développement agricole - Horizon 2010 élaborée par la FAO en collaboration avec les pays de la région, qui fournit un cadre aux niveaux national, sous-régional et régional pour l'application des mesures proposées. Celles-ci sont renforcées par les Stratégies régionales de développement agricole et de sécurité alimentaire (SRDASA) préparées en collaboration avec des institutions régionales et sous-régionales.

Les participants ont notamment recommandé ce qui suit :

  1. l'adoption de politiques et stratégies nationales et régionales pour permettre aux pays membres de conjuguer leurs efforts en vue de lutter contre les causes et les conséquences de l'insécurité alimentaire ;
  2. la mise en place par les pouvoirs publics d'un environnement politique stable garantissant, sur une base durable, la paix et le développement d'institutions démocratiques ;
  3. l'adoption par les pouvoirs publics de politiques économiques participatives visant à lutter contre la pauvreté, à contrôler la croissance démographique et à améliorer la capacité productive des ressources naturelles et humaines.

Rapport intérimaire sur le Programme agricole commun pour l'Afrique (PACA)

25. La réunion a noté que le document ARC/00/INF/5 était un document d'information préparé en réponse à la recommandation de la vingtième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique (Addis-Abeba, Ethiopie, 1998). Le document soulignait l'importance du PACA comme moyen de promouvoir la coopération agricole et les objectifs d'intégration du Traité portant création de la Communauté économique africaine par l'OUA.

26. Dans le débat qui a suivi, les participants ont regretté les retards persistants dans l'élaboration de ce Programme agricole commun pour l'Afrique et sont convenus que la "deuxième voie" était la meilleure façon de procéder. Il a par conséquent été décidé :

  1. d'approuver la proposition de la "deuxième voie" définie dans le document d'information ;
  2. de renouveler les recommandations faites par la Conférence à sa vingtième session et de demander à l'OUA/Communauté économique africaine et aux États Membres de rechercher toutes les formes de coopération possibles avec les groupes régionaux et sous-régionaux pour l'élaboration du Programme agricole commun pour l'Afrique ;
  3. de demander au Directeur général de continuer de fournir un appui, dans la mesure du possible, à l'élaboration et à l'exécution du Programme agricole commun pour l'Afrique, y compris en suivant la "deuxième voie", selon qu'il convient.

Intégration de l'aquaculture et du développement rural durables (ARC/00/6)

27. Le Comité s'est félicité de la préparation du document (ARC/00/INF/6) et de l'examen du développement de l'aquaculture dans la région Afrique, dans le contexte de ses relations avec le développement rural. En particulier, les participants :

  1. se sont accordés à dire que l'aquaculture peut jouer un rôle important dans l'amélioration de la sécurité alimentaire et comme activité créatrice de revenus, en favorisant la croissance économique ainsi qu'un développement rural concret ;
  2. ont reconnu que les rendements actuels sont inférieurs à la production que l'on pourrait obtenir dans des systèmes bien gérés ;
  3. ont souligné que l'aquaculture est un terme général englobant divers milieux de production, en particulier la production artisanale et commerciale de poisson dans des étangs et dans des rizières ainsi que les systèmes de production traditionnels ;
  4. ont fait remarquer que le déficit actuel de l'offre de poisson qui découle de la surexploitation des pêcheries continentales et maritimes pourrait être comblé par un renforcement de la production aquacole ;
  5. ont néanmoins noté que le développement de l'aquaculture se heurte à un certain nombre de contraintes, parfois exacerbées par des difficultés économiques, en particulier l'insuffisance des investissements du secteur privé, la faiblesse des services de vulgarisation, les besoins de formation et de crédit, le manque de données techniques et économiques précises, la non-disponibilité d'intrants et les conflits portant sur l'utilisation des ressources ;
  6. ont demandé instamment un renforcement de la collaboration inter- et intrarégionale, et en particulier l'échange d'informations et de technologies liées à l'aquaculture ;
  7. ont reconnu que les politiques générales devraient envisager dans une optique globale le développement de l'aquaculture, en considérant que ce secteur fait partie du système agricole en général, en faisant une place particulière à ses aspects sociaux, notamment les questions de sexospécificités ;
  8. a recommandé que des mesures soient prises sur des questions importantes relevant du secteur public, telles que la vulgarisation, la recherche et l'entretien des infrastructures aquacoles publiques, ainsi que le désengagement des éléments du secteur agricole dépassant les moyens de l'État ou les besoins des producteurs, sans imposer une structure partant du sommet vers la base ni entraver l'esprit d'initiative des producteurs ;
  9. ont recommandé que les politiques soient de nature interdisciplinaire et expriment les aspects intégrés de l'aquaculture et qu'elles soient l'aboutissement d'une approche participative, du partage des responsabilités entre tous les intervenants, tout en encourageant la participation du secteur privé ;
  10. ont recommandé à la FAO, dans la limite de ses ressources, d'aider les gouvernements à élaborer des politiques aquacoles efficaces et à rationaliser l'appui du secteur public afin de stimuler la production aquacole.

Atténuation et prévention des dégâts causés par la sécheresse : perspectives à long terme (ARC/00/INF/7)

28. Les participants ont félicité le Secrétariat de la FAO pour le document ARC/00/INF/7, qui présente dans les grandes lignes une démarche intégrée, autonome et respectueuse de l'environnement pour la gestion de la sécheresse dans les zones semi-arides de l'Afrique australe, notamment dans le bassin du Limpopo. Ils ont rappelé que la variabilité des précipitations et le risque climatique, notamment le risque élevé de manque de pluies, s'étendent à une bonne partie de l'Afrique, où le niveau de la production végétale et animale est relativement faible et hautement imprévisible.

29. Il a été noté que la gestion de la sécheresse recoupe toute une série de questions de politique générale, dont l'impact sur les moyens d'existence et les stratégies de production des agriculteurs doit être analysé et mieux compris si l'on veut aider la région à mettre au point des politiques cohérentes, notamment pour encourager les productions végétales et animales les plus appropriées.

30. Le Comité a notamment :

  1. rappelé la longue expérience acquise par la FAO en matière de lutte contre la sécheresse et la désertification et la gravité et l'étendue de la dégradation des ressources dans les écosystèmes arides ;
  2. pleinement appuyé le programme pilote lancé par la FAO en Afrique australe, en plus des initiatives en cours dans d'autres sous-régions avec le CILSS et l'IGAD ;
  3. souligné l'importance du Programme international de conservation et de remise en état des terres africaines, approuvé par la seizième Conférence régionale (juin 1990) ;
  4. recommandé que la FAO accroisse ses efforts visant à renforcer la capacité de développement et de gestion des ressources en eau dans les écosystèmes arides et semi-arides;
  5. recommandé que la FAO poursuive son assistance à la sous-région en ce qui concerne la diffusion d'informations d'alerte rapide et l'intervention rapide face aux aléas climatiques.

Représentation de la région au Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) - (ARC/00/INF/8)

31. Les participants ont examiné le document d'information ARC/00/INF/8 qui donnait un aperçu de l'évolution récente du système de représentation régionale au GCRAI. Tout en soulignant le rôle de la science et de la technologie dans l'instauration de la sécurité alimentaire dans la région, ils ont noté que le Conseil de la FAO, à sa cent dix-septième session, en novembre 1999, avait approuvé ce qui suit :

  1. la proposition du GCRAI visant à supprimer progressivement la représentation régionale au GCRAI telle qu'elle existait jusqu'à présent ;
  2. les représentants régionaux au GCRAI élus et en fonctions iront jusqu'au terme de leur mandat.

Recherche et développement agricoles en Afrique : Vision, stratégie et plan d'action (ARC/00/INF/8)

32. La réunion s'est félicitée de la présentation, par le Représentant du Forum de recherche agricole en Afrique (FARA) et par la Banque mondiale, d'une nouvelle vision pour la recherche et le développement agricoles en Afrique. Elle a pris note de la vision, de la stratégie et du plan d'action proposés par le Forum et du Programme spécial pour la recherche agricole en Afrique pour la communauté de la recherche agricole africaine. Elle a aussi noté les appels en vue d'une transformation durable de l'agriculture africaine et du développement de sa capacité productive. D'ici 2020, le continent pourrait :

  1. disposer de marchés agricoles dynamiques entre nations et entre régions ;
  2. être un exportateur net de produits agricoles ;
  3. disposer de produits alimentaires et des moyens de les acheter, et assurer une répartition équitable de la richesse ;
  4. être un acteur stratégique dans le développement des sciences et des technologies, en particulier dans les domaines agromédicaux ; et avoir une culture de l'utilisation durable des ressources naturelles.

33. Le document soulignait le potentiel et les défis de l'agriculture africaine et proposait une stratégie et un plan d'action pour réaliser cette vision, faisant intervenir les systèmes nationaux de recherche agricole (SNAR), le GCRAI, les organisations sous-régionales de recherche, le Programme spécial pour la recherche agricole en Afrique/Forum de recherche agricole en Afrique ou bien l'organe central proposé pour la recherche agricole africaine, les organisations multilatérales telles que la FAO, les gouvernements africains et les donateurs bilatéraux et multilatéraux.

34. Les États Membres ont pris note avec satisfaction de la vision, de la stratégie et du plan d'action proposés par la communauté de la recherche agricole africaine. Ils ont aussi noté la convergence entre la vision et le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA). Si la vision devient une réalité, elle créera les conditions scientifiques et technologiques nécessaires pour parvenir à la sécurité alimentaire durable et pour développer des marchés d'exportation compétitifs.

Centre mondial d'information agricole (WAICENT)

35. La réunion a félicité le Secrétariat pour sa présentation de WAICENT, qui comprenait des démonstrations pratiques de ses fonctions et activités en plénière et sur un stand de démonstration. Tant la présentation en plénière que les démonstrations étaient centrées sur l'utilisation et le rôle de l'information comme l'un des domaines prioritaires de la FAO en vue de parvenir à la sécurité alimentaire. WAICENT a été créé à la suite du Sommet mondial de l'alimentation de novembre 1996, en tant que programme stratégique de la FAO sur la gestion et la diffusion de l'information. En s'appuyant sur les technologies Internet, WAICENT donne accès aux bases de données de la FAO à des millions d'utilisateurs dans le monde.

36. WAICENT est responsable de l'élaboration et de la mise à jour des systèmes d'information de l'Organisation et de la Bibliothèque virtuelle de la FAO où tout le catalogue FAO est disponible sur Internet, avec des liens vers les documents en texte intégral. La Bibliothèque virtuelle constitue la mémoire institutionnelle de l'Organisation et fait appel aux technologies de pointe pour gérer et diffuser la documentation FAO. Elle contient également les stratégies concernant l'information et la gestion des connaissances et assure le stockage des documents électroniques de la FAO. Ce système de stockage rassemble et diffuse sur Internet des documents et des publications complètes de la FAO ainsi que certaines publications extérieures à la FAO.

37. On peut se renseigner sur les activités de WAICENT sur le site Web de la FAO, qui contient plus de 50 000 pages d'informations techniques et qui enregistre plus de 3 400 000 visites par mois. La page Web constitue un instrument de recherche efficace pour un accès plus facile à l'immense gamme d'informations disponibles sur le site Web de la FAO.

38. Les principales fonctions du moteur de recherche de WAICENT sont : la recherche libre, la recherche sur des sites indexés, le balayage par catégorie de sujets, par type de ressources, par département de la FAO, par site thématique, la recherche d'informations liées à la bibliothèque, la recherche d'informations concernant les publications de la FAO et les informations générales sur la FAO et les autres institutions du système des Nations Unies.

39. Les deux programmes clés de WAICENT à l'appui de la recherche en agriculture sont les suivants :

a. AGRIS, qui est le Système international d'information pour les sciences et la technologie agricoles, et CARIS qui est le Système d'information sur les recherches agronomiques en cours.

b. Le Réseau virtuel de vulgarisation et de communication sur la recherche (VERCON) est un concept qui vise à utiliser les possibilités d'Internet pour améliorer les relations entre la recherche et la vulgarisation agricoles.

40. Les délégués se sont félicités de l'invitation à utiliser les outils de WAICENT qui ont été élaborés en premier lieu pour parvenir à la sécurité alimentaire dans la région grâce au Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV) et au Système de cartographie des principaux indicateurs (KIMS) qui sont les deux principaux instruments pour la mise en œuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation.

III. AUTRES QUESTIONS

41. La réunion a proposé que les résolutions de cette Conférence régionale soient reprises sous forme de déclaration intitulée "Déclaration de Yaoundé sur la sécurité alimentaire et le développement agricole en Afrique".

IV. CONCLUSIONS

Adoption du rapport du Comité technique

42. La réunion a examiné son rapport et, après quelques amendements, l'a adopté.

Clôture de la session du Comité technique

43. Dans ses remarques de clôture, M. Bamidele F. Dada, Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l'Afrique a rappelé que deux réunions régionales de la FAO avaient été organisées en parallèle, une Consultation sur le commerce intrarégional des produits alimentaires et agricoles et une Consultation régionale FAO/ONG/OSC. Il a exprimé ses remerciements au Gouvernement du Cameroun et à ses représentants pour leur hospitalité et pour les installations mises à disposition de la Conférence. Il a remercié tous les délégués pour leur participation, qui a enrichi les débats et garanti la réussite de cette session du Comité technique. Enfin, il a souhaité aux délégués s'apprêtant à quitter Yaoundé un bon voyage de retour et à ceux qui restaient un agréable séjour dans la capitale.

44. Le Président, le docteur Nwana Bernard, Secrétaire général du Ministère de l'agriculture de la République du Cameroun a clos la session du Comité technique en félicitant le Secrétariat de la FAO pour son excellent travail, notamment pour la qualité de la documentation et la clarté des exposés. Il a également remercié tout le personnel de secrétariat, les interprètes, les traducteurs, les messagères et les chauffeurs, qui ont contribué à la réussite de ces assises. Il a également remercié le Comité technique de l'avoir élu Président et d'avoir fait preuve d'un excellent esprit de coopération et de compréhension tout au long des travaux.

 


ANNEXE H

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
DE LA CONSULTATION REGIONALE
FAO/ONG/OSC POUR L'AFRIQUE


Résumé

1. Cette Consultation s'est tenue parallèlement à la vingt et unième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique, à Yaoundé (Cameroun), les 21 et 22 février 2000. Vingt-sept participants représentant 14 associations d'agriculteurs et 13 ONG nationales et régionales d'Afrique de l'Est et d'Afrique centrale, d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique australe y ont participé.

2. La réunion a été officiellement ouverte par le Ministre de l'agriculture de la République du Cameroun et des allocutions ont été prononcées par le Sous-Directeur général/Représentant régional de la FAO pour l'Afrique, M. Bamidele F. Dada, et par le Président du Comité organisateur des ONG. M. Mamadou Cissokho du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) du Sénégal a été élu Président. Un premier et un deuxième Vice-Présidents et trois Rapporteurs ont également été élus.

3. Les débats ont porté essentiellement sur la question du suivi du Sommet mondial de l'alimentation : mesures prises aux niveaux régional et sous-régional pour la mise en œuvre du Plan d'action. Des représentants de l'IRED dans la sous-région de la SADC et du CNCR/FONGS du Sénégal ont présenté les données d'expérience recueillies dans le cadre de deux programmes de coopération réalisés avec le soutien de la FAO pour renforcer les capacités des associations d'agriculteurs et de certaines ONG, en étroite collaboration avec les autorités nationales.

Recommandations

4. La Consultation a souligné la nécessité d'aborder des questions de sécurité alimentaire de façon cohérente. Il faut forger des partenariats forts entre les gouvernements nationaux, la FAO, les associations d'agriculteurs, les ONG et les autres parties prenantes. Elle a reconnu que, en raison de leur complexité, les questions de sécurité alimentaire doivent impérativement faire l'objet d'efforts de collaboration entre toutes les parties prenantes et que le rôle de chacune des parties doit être clairement défini. Les recommandations de la Consultation étaient donc adressées aux différentes parties prenantes.

A l'attention des gouvernements

La Consultation :

5. a recommandé aux gouvernements qu'ils garantissent la formulation dans un cadre participatif d'une politique de sécurité alimentaire nationale cohérente et équitable avec la participation de toutes les parties prenantes ;

6. a recommandé que les gouvernements assurent la protection et le soutien nécessaires à la production vivrière locale dans le but d'atteindre la souveraineté alimentaire ;

7. a recommandé que les gouvernements mettent en place un environnement porteur pour la mise en œuvre des politiques alimentaires nationales, y compris un cadre législatif approprié ;

8. a invité instamment les gouvernements à considérer les associations d'agriculteurs comme des partenaires pour la sécurité alimentaire et à mettre en pratique cette reconnaissance ;

9. a souligné la nécessité pour les gouvernements d'aider les organisations d'agriculteurs à renforcer leur capacité à assumer le rôle de plus en plus important qu'elles jouent dans la production vivrière et la sécurité alimentaire ;

10. a encouragé les pouvoirs publics à permettre aux organisations d'agriculteurs d'avoir accès aux ressources humaines, matérielles et financières disponibles et prévues à ces fins ;

11. a appelé les gouvernements à investir dans les secteurs qui renforcent la sécurité alimentaire, la santé (VIH/SIDA), l'éducation, la recherche et les autres équipements sociaux ;

12. a exhorté les gouvernements à faciliter l'accès des petits agriculteurs aux facteurs de production tels que la terre, les ressources hydriques, la technologie, le crédit, etc. ;

13. a invité instamment les gouvernements à veiller à ce que les besoins des groupes vulnérables sur le plan de la sécurité alimentaire soient satisfaits.

A l'attention de la FAO

La Consultation :

14. a reconnu le rôle de gardien des problèmes de sécurité alimentaire mondiale et de conseiller de ses pays membres sur les politiques agricoles et de sécurité alimentaire que remplit la FAO et l'en a félicité. Ces pays se sont engagés à travailler en étroite collaboration avec la société civile en ratifiant le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation ;

15. a déclaré attendre de la FAO qu'elle facilite le dialogue de politique générale entre les gouvernements et les organisations d'agriculteurs et les autres parties prenantes ;

16. a invité instamment la FAO à apporter son concours aux efforts de renforcement des capacités dans le domaine de l'analyse des politiques, de la fourniture de services et pour le renforcement des institutions ;

17. a demandé à la FAO de veiller à ce qu'il y ait un flux bidirectionnel d'informations claires et complètes relatives à la sécurité alimentaire entre les gouvernements, les organisations d'agriculteurs et les autres organisations de la société civile ;

18. a recommandé que la FAO appuie la création de réseaux d'échange d'informations aux échelons national, régional et mondial ;

19. a demandé à la FAO d'honorer son engagement à travailler avec les acteurs de la société civile en les associant systématiquement à tous ses programmes ;

20. a demandé à la FAO d'envisager que des consultations avec les organisations d'agriculteurs et les ONG figurent régulièrement aux programmes des Conférences régionales de la FAO.

A l'attention des ONG

La Consultation :

21. a réaffirmé que la mission des ONG est d'aider les communautés agricoles à améliorer leur niveau de vie. Elles représentent un soutien précieux pour les organisations d'agriculteurs, en tant que sources de conseils techniques, de services de soutien et, dans certains cas, d'aide financière. Les ONG doivent aider les organisations d'agriculteurs à être à l'écoute de leurs membres et à parler vigoureusement en leur nom ;

22. a encouragé les ONG à constituer des coalitions, à adopter des codes de conduite transparents et à établir des réseaux entre elles et avec les associations d'agriculteurs afin de définir clairement leurs mandats respectifs et leurs domaines d'intervention et de promouvoir la collaboration dans un effort commun pour garantir la sécurité alimentaire ;

23. a invité instamment les ONG à fournir leur concours au renforcement des capacités des organisations d'agriculteurs sur une base contractuelle, en réponse aux demandes formulées par les organisations elles-mêmes et de mener des actions de lobbying et des campagnes d'information publiques sur les questions relatives à la sécurité alimentaire.

A l'attention des organisations d'agriculteurs

La Consultation :

24. a souligné le rôle des organisations d'agriculteurs, qui est de mobiliser les agriculteurs dans le pays et d'exprimer et défendre leurs intérêts. Dans la conjoncture actuelle en évolution, ces organisations sont de plus en plus appelées à fournir des services de soutien aux agriculteurs. Dans cette optique, la Consultation :

25. a rappelé aux organisations d'agriculteurs qu'elles devaient prendre leurs responsabilités pour resserrer leurs mesures de contrôle interne, mettre de l'ordre dans leur propre maison et acquérir des aptitudes à l'encadrement pour garantir qu'elles soient bien administrées et contrôlées par leur base ;

26. a invité instamment les organisations d'agriculteurs à demeurer apolitiques, tout en reconnaissant l'autorité de l'Etat en tant qu'acteur fondamental pour garantir la sécurité alimentaire à toutes les couches de la société ;

27. a souligné la nécessité pour les organisations d'agriculteurs de dégager une vision claire et élargie des problèmes de sécurité alimentaire en associant les groupes communautaires et en reconnaissant le rôle des autres acteurs dans la société, comme les transporteurs, les syndicats, les consommateurs, les chercheurs, les ONG, et d'encourager les alliances avec ces acteurs ;

28. a recommandé que les organisations d'agriculteurs développent leur capacité à fonctionner dans une économie de marché libéralisée, à se procurer les services dont elles ont besoin et qu'elles tiennent compte du rôle des femmes dans les programmes agricoles.

 


ANNEXE I

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DE LA CONSULTATION INFORMELLE SUR LE COMMERCE INTRAREGIONAL DE PRODUITS ALIMENTAIRES ET AGRICOLES EN AFRIQUE


Recommandations

1. Les délégués ont apprécié l'initiative prise par la FAO d'organiser cette Consultation dans des délais très courts, parallèlement à la vingt et unième Conférence régionale pour l'Afrique. Ils ont proposé d'élaborer un plan d'action pour structurer le suivi de cette Consultation.

2. La Consultation s'est révélée très utile dans la mesure où elle a permis aux pays africains d'échanger des vues sur le commerce intrarégional de produits agricoles et alimentaires en Afrique et de réfléchir aux mesures de suivi nécessaires pour les négociations internationales qui se tiendront sous les auspices de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Compte tenu des énormes difficultés rencontrées par les pays africains pour adapter leur législation et leurs réglementations commerciales aux nouvelles tendances et mettre en place des mécanismes appropriés tels que ceux demandés par l'OMC, la Consultation a formulé les recommandations ci-après.

A l'attention des gouvernements

La Consultation a recommandé :

3. que les gouvernements africains, pour encourager le commerce intrarégional, accélèrent l'harmonisation de leurs politiques concernant le commerce des produits alimentaires, en introduisant des réformes appropriées dans le cadre des organisations régionales en place.

A l'attention de la FAO

La Consultation a recommandé :

4. que la FAO joue un rôle de premier plan pour fournir des avis et une assistance technique aux pays africains afin de les aider à évaluer les incidences économiques et autres des accords commerciaux internationaux et à analyser les nouvelles possibilités en matière de commerce intrarégional ainsi que les retombées de ces accords sur la sécurité alimentaire nationale et sous-régionale.

5. que la FAO renforce l'aide qu'elle apporte aux pays africains pour qu'ils se dotent des outils nécessaires afin d'améliorer leurs compétences en prévision des prochaines négociations de l'OMC, de façon à ce que celles-ci débouchent sur un renforcement du commerce intrarégional et de la sécurité alimentaire.

A l'attention de l'OMC et de la Banque mondiale

La Consultation a recommandé :

6. que l'OMC et la Banque mondiale fournissent à la FAO et à ses Etats Membres les ressources financières nécessaires pour le renforcement des capacités dans ce domaine ainsi que pour l'utilisation des possibilités offertes par Internet et d'autres technologies de l'information afin d'accélérer le processus.


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