Manuel FAO de santé animaleNo. 9
COVER

RECONNAÎTRE
LA PESTE PORCINE AFRICAINE
Un manuel de terrain



Table des matières


The designations employed and the presentation of material in this publication do not imply the expression of any opinion whatsoever on the part of the Food and Agriculture Organization of the United Nations concerning the legal status of any country, territory, city or area or of its authorities, or concerning the delimitation of its frontiers or boundaries.

ISBN 92-5-204471-X

Tous droits réservés. Les informations ci-après peuvent être reproduites ou diffusées à des fins éducatives et non commerciales sans autorisation préalable du détenteur des droits d’auteur à condition que la source des informations soit clairement indiquée. Ces informations ne peuvent toutefois pas être reproduites pour la revente ou d’autres fins commerciales sans l’autorisation écrite du détenteur des droits d’auteur. Les demandes d’autorisation devront être adressées au Chef du Service des publications et du multimédia, Division de l’information, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie ou, par courrier électronique, à [email protected]

© FAO 2002

Avant-propos

Ce manuel fait partie d'une série, réalisée par le groupe EMPRES de la FAO (santé animale), dans le but d'aider les pays à faire face aux situations d'urgence causées par l'apparition des maladies animales transfrontalières majeures. Les maladies transfrontalières sont définies comme des maladies d'importance économique ou ayant un impact sur les échanges commerciaux et/ou la sécurité alimentaire pour un grand nombre de pays. Elles peuvent se propager facilement à travers les frontières et atteindre des proportions épizootiques pour lesquelles le contrôle, la gestion, y compris l'élimination, nécessitent une coopération internationale.

Dans les prochaines années, le principal défi pour les pays en développement consistera à produire assez de nourriture pour répondre à un accroissement rapide des populations urbaines. Les espèces à cycle court ont un rôle fondamental à jouer dans les programmes de sécurité alimentaire, dans la mesure où la surface des terres destinées à l'élevage diminue. Les porcs constituent une valeur particulière, du fait de leur capacité à produire en grande quantité des protéines de haute qualité à de faible coût. Les chiffres de la consommation globale de viande pour 1999 montrent que le porc, avec une production de 88 millions de tonnes, est la première viande consommée.

Dans de nombreuses régions d'Afrique, l'élevage de porcs est une tradition de longue date. La croissance urbaine galopante de ces dernières années a donné une forte impulsion à la production porcine dans et autour des villes moyennes et grandes, où les porcs possèdent une importance croissante en terme de sécurité alimentaire pour les franges de population les plus défavorisées. Le porc est l'une des sources de protéines animales la plus économique, considérant qu'il peut être élevé facilement avec des déchets de nourriture et autres aliments bon marché. De plus en plus de femmes et de jeunes pratiquent l'élevage de porcs.

La peste porcine africaine (PPA) constitue une menace majeure pour le développement de l'industrie porcine africaine. Son potentiel destructeur a été pleinement évalué quand, en 1957, la maladie a fait sa première apparition en dehors du continent africain. Des pertes lourdes ont été enregistrées dans des zones de forte production porcine en Europe et ultérieurement aux Caraïbes et au Brésil. Plusieurs milliards de dollars ont été dépensés pour éradiquer la maladie et plus de trente ans ont été nécessaires pour l'éradiquer de la péninsule ibérique. La PPA reste endémique en Sardaigne (Italie). En Afrique, la ré-émergence de la maladie en 1994 a décimé la production porcine dans de nombreux pays et la situation dans d'autres pays demande à être clarifiée. Son très haut pouvoir de dissémination à travers les frontières a mis les pays de la région en danger et a soulevé de nouveau le spectre de la PPA s'échappant du continent africain. C'est une maladie d'une importance stratégique croissante en matière de sécurité alimentaire et de source de revenus familiaux.

La propagation rapide de la maladie est due à son caractère hautement contagieux et à la capacité du virus à persister durant de longues périodes dans un milieu riche en protéines, notamment dans les produits carnés. Du fait de la mortalité élevée, voisine de 100 pour cent, elle entraîne un surplus important de cadavres de porcs, qui constitue un réservoir considérable de virus. Dans la mesure où il n'existe pas de vaccin, le seul moyen de contrôler la maladie passe par l'abattage obligatoire, en l'absence duquel un commerce illicite de porcs potentiellement infectés s'effectue. Le facteur le plus important de source de propagation de cette maladie dévastatrice a été identifié comme étant le manque de détection précoce dû à une connaissance/expérience insuffisante des manifestations cliniques de la maladie de la part des éleveurs, des producteurs de porcs et du personnel technique.

L'épidémiologie de la PPA est complexe. Les stratégies de contrôle doivent être développées en prenant en compte le cycle de persistance du virus, ainsi que le type et le niveau de production de porcs dans une zone considérée. Là où le cycle sylvatique (impliquant des porcs sauvages et les tiques argasides) coexiste avec la production de type commercial, le contrôle est facilement maintenu en séparant les porcs sauvages des porcs domestiques. Quand les porcs domestiques et leurs produits constituent la source d'infection et que d'importantes populations de porcs en liberté sont maintenues dans un système traditionnel, une approche globale pour le contrôle est nécessaire, prenant en compte aussi bien les facteurs socio-économiques que ceux de santé animale. La règle d'or, sans laquelle toute stratégie de contrôle est vouée à l'échec, est l'implication personnelle dans le programme de contrôle de tous les opérateurs de la production porcine avec les autorités compétentes. Grâce à cette implication, les facteurs qui réduisent le risque d'apparition de la PPA, depuis la mise en place de meilleurs systèmes de garde des porcs jusqu'au contrôle des importations, se développeront. Le plus important pour le contrôle de la maladie reste toutefois un système de surveillance qui permet la détection précoce de la maladie et la réaction rapide. Le facteur principal pour cela est la reconnaissance de la maladie.

Le but de ce manuel est d'améliorer la reconnaissance de la PPA à tous les niveaux pour la prévention précoce et la réaction rapide de manière à ce que la maladie puisse être identifiée et éliminée au plus tôt. Une attention plus particulière a été apportée aux similarités entre les signes cliniques, anatomiques et pathologiques de la PPA et ceux de la peste porcine classique, pour laquelle il existe un vaccin efficace.

Nous espérons que le livret sera utile pour les vétérinaires de terrain, les producteurs et les éleveurs de porcs dans les zones rurales et péri-urbaines.

Mark M. Rweyemamu

Fonctionnaire Principal, Maladies Infectieuses,
Groupe EMPRES, Service Santé Animale,
Division de la Santé et de la Production Animale, FAO


Table des matières

Avant-propos

Remerciements

INTRODUCTION

LA MALADIE

La cause

Animaux affectés

Distribution géographique

Transmision et propagation

Manifestation de la maladie dans un troupeau

SIGNES CLINIQUES

DÉCOUVERTE D'AUTOPSIE

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

DIAGNOSTIC DE LA PPA

Confirmation de laboratoire

Prélèvements nécessaires pour la confirmation de laboratoire

Détection du virus

Détection des anticorps

CONTRÔLE DE LA PPA

Pour prévenir la PPA

Dans un foyer

SOURCES D'ASSISTANCE

Remerciements

Ce manuel a été préparé par le Dr Mary-Lou Penrith (consultante) avec la contribution du Dr David Nyakahuma (EMPRES). Le personnel du groupe EMPRES a commenté la première ébauche du texte et plus particulièrement les Drs Peter Roeder et Preben Boysen que nous remercions. Nous remercions aussi vivement les contributions apportées d'une manière ou d'une autre par les autres personnes ou institutions concernées par ce manuel et plus particulièrement l'Institut vétérinaire d'Ondersteport (OVI) pour avoir fourni les photos.

Introduction

La peste porcine africaine (PPA) est une maladie virale des porcs domestiques mortellle et très contagieuse. Elle fut décrite pour la première fois en 1921 au Kenya, en Afrique de l'est, et peu de temps après en Afrique du Sud et en Angola, où elle était considérée comme une maladie tuant les porcs des colons. Les contacts avec des phacochères constituent une source importante de transmission du virus. En Angola, on s'est aperçu que les porcs de races locales en liberté étaient aussi atteints, et semblaient jouer un rôle important dans l'épidémiologie de la PPA. L'impact majeur de la maladie a été pleinement apprécié quand elle est arrivée de l'Angola en Europe en 1957 et 1959. Sa capacité à se propager rapidement a été démontrée lors de son apparition dans plusieurs pays européens mais aussi dans les Caraïbes (Cuba, Haïti et la République Dominicaine) et au Brésil. Son éradication est apparue difficile et coûteuse et il a fallu plus de 30 ans pour l'éliminer de la péninsule ibérique. La Sardaigne est le seul endroit en dehors de l'Afrique où la maladie reste endémique. Jusqu'en 1982, date de découverte d'un important foyer au Cameroun, on a pensé que la PPA était limitée sur le continent africain à l'Afrique Centrale, du Sud et de l'Est. Ultérieurement, on s'est aperçu que la maladie avait affecté le Nigéria en 1973, le Sénégal depuis au moins 1978 et le Cap Vert probablement depuis 1960. Depuis 1996, la PPA a pris une ampleur considérable en Afrique de l'Ouest, avec des foyers en Côte d'Ivoire (1996), au Bénin (1997), au Togo (1997), au Nigéria (1997) et au Ghana (1999). En outre, des pays comme le Sénégal, la Gambie, le Cameroun et le Cap Vert ont toujours des foyers. En Afrique de l'Est et du Sud, on a découvert à nouveau en 1994 un foyer au Kenya, après 30 ans d'absence. La maladie a traversé la rivière Save et a dévasté l'élevage porcin dans le sud du Mozambique en 1994. En 1998, Madagascar a déclaré pour la première fois l'existence dans son pays de la PPA. L'apparition de la maladie dans des pays où l'industrie porcine était en développement et où la viande porcine est populaire et abordable a eu des conséquences économiques néfastes, notamment parce qu'il n'existe ni vaccin ni traitement. Le haut pouvoir de propagation transfrontalière de la PPA constitue un risque réel pour les pays africains indemnes ainsi que pour les autres continents.

La maladie

LA CAUSE

La PPA est une maladie hautement contagieuse et mortelle des porcs domestiques. Elle s'exprime, dans sa forme aiguë, par une fièvre hémorragique. Les formes subcliniques et chroniques de la maladie existent aussi. La mortalité est souvent proche de 100% et les porcs de tous les âges sont touchés.

ANIMAUX AFFECTÉS

La PPA est provoquée par un virus à ADN à enveloppe unique classé dans une famille à part. Il n'est relié à aucun autre virus connu. Il se réplique aussi bien chez les arthropodes que chez les vertébrés, entre lesquels s'effectue la transmission, ce qui est inhabituel pour un virus à ADN. C'est par conséquent un vrai arbovirus. La caractérisation génétique du virus a montré des groupes de souches reliées à une zone, offrant des informations épidémiologiques très utiles.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE

Les membres de la famille des porcs (les suidés) sont sensibles à l'infection; elle n'est observée que chez les porcs domestiques et les sangliers sauvages européens. Les espèces sauvages africaines (phacochères, porcs sauvages, porcs géants des forêts) peuvent être infectés par le virus sans pour autant développer les signes cliniques de la maladie. Ces animaux, associés aux tiques molles aveugles de type argaside (tampans) constituent les hôtes naturels du virus.

La PPA est actuellement limitée au continent africain, la République du Cap Vert, Madagascar et la Sardaigne. Récemment (1999), un foyer s'est déclaré au Portugal. La maladie est présente ou suspecte de l'être dans le sud de l'Afrique, le centre et l'est, au sud d'une ligne longeant la frontière nord du Congo (Brazzaville), la République démocratique du Congo, l'Ouganda et le Kenya; à l'exception du Swaziland et du Lesotho. Elle est endémique chez les porcs domestiques de nombreux pays, notamment en Angola, en République démocratique du Congo, en Ouganda, en Zambie, au Malawi et au Mozambique. En Afrique de l'Ouest, la PPA semble endémique dans deux îles de l'archipel du Cap Vert, au Sénégal, en Gambie, au Cameroun et probablement en Guinée Bissau. Depuis 1996, des épidémies ont été observées en Côte d'Ivoire, au Bénin, au Togo, au Nigéria et au Ghana.

FIGURE 1

Phacochère

Le phacochère (Phacochoerus aethiopicus) est un hôte naturel du virus de la PPA et est largement présent dans toutes les zones de la savane africaine.

FIGURE 2

Tampan

Tiques molles aveugles (tiques argasides, tampans) du complexe Ornithodoros moubata, qui habitent les terriers des phacochères et sont des vecteurs importants du virus de la PPA.

FIGURE 3

Distribution actuelle/récente de la PPA; pays affectés depuis 1995

La PPA est largement présente dans de nombreux pays de l'Afrique Sub-Saharienne; les pays récemment infectés sont représentés en rouge.

Cycle de transmission du virus PPA

L'origine des dernières épidémies n'a pas été déterminée, mais des études moléculaires ont montré que le virus, isolé de la plupart des foyers, appartient à la souche ouest africaine, qui inclut des virus isolés de foyers en Europe, au Brésil et en Angola. L'introduction de cette maladie hautement contagieuse dans des zones à forte concentration porcine ne peut passer inaperçue et les premiers cas de PPA se sont presque toujours déclarés dans et autour de grandes villes. La détection de la maladie est un problème dans les zones reculées où les troupeaux sont petits et le personnel vétérinaire peu nombreux, ainsi que dans les pays où de graves troubles civils perturbent les activités normales.

TRANSMISION ET PROPAGATION

La transmission du virus de la PPA entre les phacochères et les tiques se présente sous la forme d'un cycle sylvatique. Les tiques vivent dans les terriers et les abris occupés par les phacochères et transmettent le virus lors de leurs repas de sang. Il a été montré que les phacochères, durant les 4 à 6 premières semaines de leur vie passée dans les terriers et sur lesquels se nourrissent les tiques, présentent une virémie élevée. La transmission du virus par contact direct entre les phacochères et les porcs domestiques n'a pas été démontrée. Il est probable que les porcs domestiques soient principalement infectés par piqûres de tiques infectées. Dans certaines zones d'Afrique de l'Ouest, un cycle qualifié de domestique a lieu, au cours duquel le virus se maintient apparemment chez le porc domestique en l'absence de phacochères et, dans certaines régions, en l'absence aussi de tiques. Le rôle des cochons sauvages et des porcs géants des forêts reste à déterminer, mais des infections par contact entre porcs domestiques et porcs sauvages ont été démontrées expérimentalement.

Des porcs domestiques infectés par le virus de la PPA excrètent de grandes quantités de virus pendant la maladie clinique qui commence 24 heures avant l'apparition des signes cliniques. Le virus est excrété dans la salive, les larmes, les sécrétions nasales, l'urine, les féces et les sécrétions du tractus génital. Le sang contient de grandes quantités de virus. La transmission par aérosol a été démontrée sur de faibles distances avec des porcs en contact étroit. Dans un foyer, les porcs sains s'infectent par contact avec des porcs infectés, à travers la nourriture contaminée, l'eau de boisson et la litière. Le matériel contaminé peut être déplacé par des personnes et des véhicules sur de grandes distances. Le virus de la PPA peut persister pendant de longues périodes dans un milieu riche en protéines (viande, sang, féces, moelle osseuse). Il est résistant aux grandes variations de pH et de température, ainsi qu'à l'autolyse et aux désinfectants variés. Le virus peut survivre pendant de nombreux mois dans certains types de produits congelés à base de viande . La cuisson à 60°C pendant 30 minutes inactive le virus. Il a été démontré que des mouches piqueuses peuvent maintenir et transmettre des quantités de virus infectieux pendant au moins 24 heures après un repas sanguin sur un porc malade. Dans un foyer, il peut y avoir contamination entre porcs par l'utilisation de la même aiguille lorsqu'un traitement ou une vaccination est tenté contre une autre maladie.

La transmission par l'intermédiaire de grandes étendues d'eau telles que les lacs et les rivières est improbable, car le virus se dilue rapidement et ne sera pas présent à un niveau infectieux. Des carcasses transportées par l'eau peuvent, toutefois, être un moyen efficace de propagation de la maladie.

MANIFESTATION DE LA MALADIE DANS UN TROUPEAU

La première manifestation de la PPA dans un pays ou une région est généralement caractérisée par une mortalité élevée après un court épisode fébrile. Les porcs deviennent abattus, arrêtent de manger, se blottissent les uns contre les autres et, dans la forme suraiguë, peuvent mourir avant que les signes cliniques n'apparaissent. Une démarche chancelante, un décubitus, une respiration difficile et des rougeurs cutanées particulièrement sur l'abdomen et les extrémités chez les porcs à peau claire, se développent de façon courante chez les porcs qui survivent plus d'un jour.

L'apparition de la PPA dans les troupeaux est souvent associée à l'un des événements suivants:

FIGURE 4

PPA dans un troupeau de porcs

Ils se blottissent les uns contre les autres, sont très faibles et présentent une température élevée.

Signes cliniques

Les signes cliniques apparaissent 5 à 15 jours après l'infection naturelle par le virus de la PPA. Le premier signe est généralement l'apparition d'une fièvre élevée (41-42°C), qui se manifeste par une dépression, une perte d'appétit, la recherche d'ombre, le blotissement des animaux les uns contre les autres, une respiration rapide et, chez les porcs à peau claire, des rougeurs cutanées, particulièrement sur les extrémités et les parties déclives. Les porcs présentent souvent une démarche chancelante, avec les membres antérieurs paraissant faibles. Un jetage nasal et oculaire d'aspect épais et blanchâtre est parfois observé. Des difficultés respiratoires et une mousse, souvent teintée de sang, peuvent apparaître aux naseaux. Les porcs montrent parfois des signes de douleur abdominale. Le vomissement est habituel. Certains porcs deviennent constipés, alors que d'autres peuvent développer une diarrhée sanglante. Les truies peuvent avorter à tous les stades de gestation. Les rougeurs de la peau chez les animaux à peau blanche peuvent se transformer en une couleur bleue-violette et il peut y avoir des hémorragies sous-cutanées. Les muqueuses sont rouges et congestionnées. Un coma dû au choc hémorragique ou à un excès de liquide dans les poumons peut apparaître avant la mort, qui se déclare habituellement entre 1 et 7 jours après l'apparition des signes cliniques. Les porcs qui survivent au-delà de quelques jours peuvent présenter des signes nerveux.

FIGURE 5

PPA suraiguë

Dans la forme suraiguë de la maladie, la mort peut apparaître avant l'apparition des signes cliniques.



FIGURE 6

Gros plan d'une peau cyanosée/avec rougeurs

Chez les cochons à peau claire, les oreilles, la queue, les pattes et les parties déclives apparaissent très rouges et peuvent présenter une teinte bleutée (cyanose).

FIGURE 7

Muqueuse oculaire congestionnée

Les membranes des muqueuses des yeux de ce porc sont fortement congestionnées, et une partie de la rougeur peut être attribuée à l'hémorrhagie.

Les porcs qui survivent à la phase aiguë de la maladie peuvent connaître un stade subaigu ou chronique. La maladie subaiguë est caractérisée par une fièvre oscillante, accompagnée de phases de dépression et de pertes d'appétit. La marche peut apparaître douloureuse, avec des articulations gonflées. Il peut y avoir des signes de pneumonie. La mort peut être dûe à un incident cardiaque. Avant la mort, des signes de faiblesse cardiaque peuvent apparaître tel que le gonflement de la gorge. Les porcs infectés de manière chronique deviennent généralement maigres, avec un pelage long et terne et peuvent avoir des ulcères douloureux sur les parties osseuses. Les porcs peuvent avoir une démarche rigide du fait de l'arthrite. La période de survie de ces individus varie de quelques semaines à quelques mois. Les formes subaiguës et chroniques de la PPA n'ont pas été observées dans des situations naturelles en Afrique mais ont été décrites en Europe et aux Caraïbes.

Découverte d'autopsie

Les carcasses des porcs qui meurent au stade aigu de la maladie sont souvent en bonne condition. Chez les porcs à peau blanche, on peut rencontrer des décolorations bleue-violettes de la peau sur les extrémités, sur la poitrine et sur l'abdomen, parfois avec des hémorragies multiples. Une écume sanguinolente peut sortir du nez et de la bouche. Il peut y avoir un écoulement oculaire purulent; la queue et la zone en dessous peuvent être souillées d'excréments sanguinolents. Quand la carcasse est ouverte, on peut observer:

FIGURE 8

Hémorragies cutanées

Des hémorragies diffuses peuvent apparaître sur la peau

FIGURE 9

Liquide dans les cavités corporelles

Un liquide teinté de sang s'accumule souvent dans les cavités corporelles.

FIGURE 10

Hémorragies internes

Des hémorragies peuvent être visibles dans de nombreux organes et sur les parois séreuses des cavités corporelles.

FIGURE 11

Rate hypertrophiée

La rate est souvent hypertrophiée et de couleur sombre.

FIGURE 12

Ganglions lymphatiques hémorragiques

Ganglions lymphatiques mésentériques hypertrophiés et hémorragiques.

FIGURE 13

Poumons oedémateux

Un oedème des poumons est présent, indiqué par une apparence humide, l'absence d'effondrement et un aspect lobulaire marqué dû à l'accumulation de liquides dans l'espace interlobulaire.

FIGURE 14

Hémorragies des reins

Hémorragies plus importantes localisées sur la capsule rénale.

FIGURE 15

Hémorragies de l'estomac

Hémorragies dans le fond de l'estomac.

FIGURE 16

Intestins hémorragiques

Intestins ouverts pour montrer le contenu liquide et sanguinolent.

FIGURE 17

Infarctus hémorragique dans la rate

Infarctus multiples sur les bords de la rate, qui n'est pas très hypertrophiée.

La PPA subaiguë peut se caractériser par les changements suivants:

La PPA chronique est caractérisée par:

Diagnostic différentiel

Il existe peu de maladies des porcs domestiques causant des taux de mortalité aussi élevés que ceux observés lors d'un foyer de PPA dans un troupeau nouvellement infecté. Le diagnostic différentiel le plus important pour la PPA est la peste porcine classique (le choléra des porcs), maladie causée par un virus complètement différent mais induisant des signes cliniques et des lésions post-mortem presque identiques. Le seul moyen de distinguer de façon fiable les deux maladies réside dans l'identification du virus. Les lésions post-mortem utilisées pour distinguer les deux maladies, tels que les ulcères localisés à la jonction du petit et du gros intestin ainsi que les zones de saignement et la destruction des tissus dans la rate, sont connues sous le nom d'infarctus (Figure 16). Elles ne sont pas toujours présentes et peu fiables. Il n'est pas recommandé de commencer la vaccination contre la peste porcine classique avant que le diagnostic ne soit confirmé, car la PPA peut facilement se propager lors de campagnes de vaccination.

Une mortalité excessive peut être difficile à apprécier dans un petit troupeau de cochons, où 4 porcs sur 5 peuvent mourir pour des raisons variées, par exemple le parasitisme et la malnutrition. Quand un nombre significatif de porcs meurt dans un troupeau, il est conseillé de chercher à savoir si d'autres éleveurs de porcs ont connu récemment des pertes similaires.

Les maladies suivantes peuvent être confondues avec la PPA:

Le rouget

C'est une maladie bactérienne qui est connue sous le nom de «fièvre rouge». Les porcs de tous les âges peuvent être affectés, et la maladie peut frapper aussi bien les élevages de petite taille que les élevages commerciaux, ainsi que les unités de production intensives. La mortalité est normalement beaucoup plus faible qu'avec la PPA et, en général, certains porcs montrent des lésions typiques en forme de diamant sur la peau. Les porcs répondent bien au traitement à base de pénicilline. L'isolement bactérien confirmera le diagnostic. Les changements microscopiques diffèrent de ceux typiques de la PPA.

La salmonellose, la pasteurellose septicémique et autres septicémies bactériennes

Les caractéristiques communes avec la PPA sont la fièvre, la perte d'appétit, des troubles respiratoires et gastro-intestinaux et une carcasse congestionnée et fiévreuse à l'abattage. Les porcs d'un groupe d'âge particulier, et principalement les jeunes, sont généralement touchés. Les animaux traités à temps peuvent répondre à une thérapie anti-microbienne. La confirmation du diagnostic est donnée par la culture de la bactérie.

Trypanosomose

Elle est causée par des parasites sanguins transmis par les mouches tsé-tsé. De nombreuses mortalités parmi les porcs de tous les âges peuvent être observées.De plus, les porcs peuvent mourir trop rapidement pour développer les signes typiques de l'anémie (manque de sang) ou de l'ictère (jaunisse). La maladie est si sévère que l'élevage de porcs est rare dans les zones où la trypanosomose existe.

Le parasite est facilement mis en évidence sur un frottis sanguin coloré au Giemsa ou au Romanoff.

Quand un grand nombre de porcs meurent brutalement, la possibilité d'un empoisonnement doit être envisagée. Peu de poisons entrainent des saignements sévères comme dans la PPA. Des raticides à base de coumarine peuvent causer d'importants saignements mais affectent rarement plus que quelques cochons au sein d'un même troupeau.

Certains poisons fongiques retrouvés dans la nourriture moisie, tels que l'aflatoxine et la stachybotryotoxine, peuvent causer des hémorragies et une mortalité sévère.

Diagnostic de la PPA

Quand un grand nombre de porcs de tout âge meurt et que les signes cliniques et les lésions post-mortem ressemblent à la PPA, c'est la première maladie à suspecter.

La confirmation se fait par la mise en évidence du virus dans des prélèvements envoyés au laboratoire.

CONFIRMATION DE LABORATOIRE

Les tests de laboratoire doivent être effectués pour confirmer le diagnostic de la PPA, car les mesures de contrôle drastiques sont coûteuses et sources de difficultés pour les propriétaires ainsi que pour le gouvernement. Ces mesures ne devraient pas être mises en place si elles ne sont pas nécessaires. Les tests qui existent sont utilisés pour détecter le virus même en le cultivant, mettant en évidence sa présence (antigène viral, matériel génétique) ou mettant en évidence la réaction de l'animal au virus (anticorps dans le sérum du sang). Dans les foyers aigus de PPA, il n'est parfois pas possible de détecter les anticorps, les porcs pouvant mourir avant d'avoir eu le temps de les produire. Par conséquent, les tests standards impliquent la détection du virus. Les tests cherchant à détecter les anticorps sont utiles pour identifier les porcs ayant survécu à l'infection ainsi que pour effectuer des études visant à déterminer si la maladie est endémique à un pays ou une région.

Détection du virus sur culture cellulaire

Le virus de la PPA se cultive mieux dans les macrophages de porcs issus de la moelle épinière ou d'un lavage pulmonaire. Du fait des nombreuses souches de virus de la PPA, la présence du virus dans les cultures cellulaires peut être démontrée en ajoutant des cellules de globules rouges à la culture. Elles sont attirées à la surface des cellules infectées, auxquelles elles s'accrochent et forment des "rosettes", un phénomène appelé hémagglutination. Le virus peut être injecté à des porcs pour montrer sa capacité à infecter d'autres porcs et causer la maladie. Certaines souches du virus n'entrainent pas ce phénomène d'adsorption des cellules de globules rouges à la surface des cellules qu'elles ont infectées ; cependant des cellules mortes pourront être mises en évidence après quelques jours.

Un des avantages de la culture cellulaire est de pouvoir alors déterminer la souche virale.

Détection des antigènes viraux par immunofluorescence.

Des frottis de ganglions lymphatiques et de rate effectués sur des lames en verre sont traités avec des anticorps marqués d'une teinture qui deviendra fluorescente lorsqu'elle sera examinée avec un microscope spécial (Figure 18). Des témoins négatifs et positifs sont utilisés afin d'assurer une interprétation correcte des lames. Ce test peut être réalisé assez rapidement et est utilisé dans la plupart des laboratoires africains qui ont la capacité d'effectuer le diagnostic de la PPA.

Détection de l'antigène viral par la réaction de la polymérase en chaîne (PCR)

Ce test requiert des équipements spécialisés. Il est utilisé le plus souvent dans les laboratoires de référence pour obtenir un diagnostic rapide, sachant que l'isolement par culture cellulaire et la mise en évidence du virus par adsorption des globules rouges ou la destruction cellulaire (cytolyse) demandent plusieurs jours. Les résultats sont obtenus sous 24 heures, et reposent moins sur l'interprétation personnelle que sur l'immunofluorescence. Le test peut être effectué sur différents tissus mais, pour des raisons pratiques, les ganglions lymphatiques et la rate placés sur de la glace ou dans une solution glycérosaline sont les prélèvements de choix.

FIGURE 18

Immunofluorescence – réaction positive

Test anticorps fluorescent (AF) positif: l’antigène de la PPA est indiqué par une fluorescence vert brillante lors de l’examen avec un microscope à fluorescence spéciale.

Détection de l'antigène viral par coloration à l'immunopéroxidase.

L'antigène viral peut être détecté dans les cellules par la technique de la coloration à l'immunopéroxydase, dans des préparations histopathologiques à partir de matériel fixé au formol. Cette méthode, qui prend en général 5-7 jours, est plus lente que la PCR ou l'immunofluorescence, mais est utile si les seuls tissus prélevés ont été préservés dans du formol. C'est un outil de recherche pratique pour déterminer la distribution de l'antigène viral.

Détection des anticorps dirigés contre le virus de la PPA

Le test ELISA est le plus communément utilisé pour détecter les anticorps dirigés contre la PPA dans un sérum. D'autres tests parfois utilisés sont l'immunofluorescence indirecte et l'immunoblotting. Il est possible que les anticorps ne soient pas détectés chez les porcs qui sont morts de la forme aigue de la maladie. Le test est utilisé pour détecter les animaux qui ont survécu à l'infection de la PPA et dans les études destinées à déterminer si la maladie est endémique dans une région.

PRÉLÈVEMENTS NÉCESSAIRES POUR LA CONFIRMATION DE LABORATOIRE

Quand des prélèvements sont envoyés par avion à un laboratoire de référence dans un autre pays, vous devez avertir le laboratoire afin qu'il puisse envoyer un permis d'importation, informer les douanes et récolter les prélèvements rapidement. Il devra connaître le numéro du vol, le numéro du récépissé, ainsi que la date et l'heure de l'arrivée. Un service de courrier fiable peut être utilisé.

Tous les prélèvements devraient être accompagnés des informations suivantes:

Le plus important est que les prélèvements soient accompagnés d'un historique détaillé du foyer incluant:


DIAGRAMME 2

L'historique complet de la maladie dans le troupeau est essentiel


DIAGRAMME 3

Les laisser pendant la nuit à 4°C (ne pas congeler). Centrifuger et faire décanter le sérum OU enlever le culot avec une pince courbe. Remarquer que si le tube est maintenu à l'envers, le coagulat adhérera au bouchon et pourra être retiré avec précaution.


FIGURE 19

Prélèvement de sang

Prélèvement d'un échantillon de sang d'une veine jugulaire.

Quand un nombre anormalement élevé d'animaux meurt, un des porcs devrait être présenté au laboratoire le plus proche ou à un poste vétérinaire de terrain pour subir un examen post-mortem et des prélèvements.

Les éleveurs peuvent aussi effectuer des prélèvements de rate et de ganglion et les présenter, aussi vite que possible, à leur plus proche vétérinaire officiel, technicien de santé animale ou agent agricole de vulgarisation pour une transmission au laboratoire national de diagnostic.

Il est préférable de ne pas congeler les prélèvements, dans la mesure où la congélation à -20°C peut inactiver le virus. Les prélèvements devraient être conservés réfrigérés aussi longtemps que possible. Toutefois, la preuve de l'existence du virus (ADN) peut toujours être fournie par les techniques spéciales de laboratoire (PCR). S'il existe un long délai de transmission, il est préférable de congeler les prélèvements à une température non adaptée plutôt que de les laisser s'autolyser.

DÉTECTION DU VIRUS

Les ganglions lymphatiques, la rate et les amygdales sont les organes de choix à soumettre à un laboratoire capable d'effectuer les tests, parce qu'ils contiennent la plus forte concentration de virus. Ils doivent être accompagnés de glace. Si la glace n'est pas disponible, les prélèvements peuvent être conservés dans une solution glycérosaline à 50%, qui empêche l'activité bactérienne. S'il n'y a ni glace ni solution glycérosaline, ou s'il est improbable que les prélèvements accompagnés de glace atteignent le laboratoire encore congelés, des échantillons dans une solution au formol à 10% devraient être fournis. Cela permettra la réalisation d'un diagnostic par examen histopathologique et par la méthode à l'immunopéroxydase, disponible dans certains laboratoires internationaux de référence, capables de réaliser des examens histopathologiques.

Il faut effectuer autant de prélèvements que possible, dans la mesure où cela augmente la possibilité de diagnostic. Des prélèvements doivent être pris chez des animaux morts depuis moins de 12 heures ou qui ont été abattus. Le virus de la PPA est résistant à l'autolyse mais, en pratique, il est plus facile de cultiver un virus à partir de prélèvements frais.

DÉTECTION DES ANTICORPS

Le sang est récupéré dans des tubes sans anticoagulant (bouchon rouge) et doivent être envoyés au laboratoire aussi vite que possible après collecte, accompagnés de glace. Il faut laisser les prélèvements pendant quelques heures à température ambiante avant de les réfrigérer. Il ne faut pas congeler le sang, cela entrainerait l'éclatement des globules rouges et la coloration du sérum. Si la réfrigération n'est pas possible, il faut enlever le coagulat par centrifugation ou par une des méthodes décrites dans le diagramme.

Contrôle de la PPA

Il n'y a pas de vaccin.

POUR PRÉVENIR LA PPA

Les éleveurs de porcs et le personnel de terrain devraient posséder des connaissances sur la PPA, et par conséquent devraient être capables de la reconnaître et de savoir ce qu'il faut faire en cas de suspicion.

FIGURE 20

Porcherie bien construite

Porcheries bien construites permettant de conserver les porcs du troupeau à l'intérieur et tout animal présent à l'extérieur. Elles sont aussi confortables pour les porcs et faciles à nettoyer.

FIGURE 21

Portail indiquant "défense d'entrer"

Un panneau défense d'entrer sur le portail d'un élevage de porcs indique que des mesures sanitaires sont en place et que des visiteurs ne peuvent entrer qu'avec la permission du propriétaire ou du directeur.

DANS UN FOYER


FIGURE 22

Pédiluve à l'entrée d'une porcherie

Pédiluve rempli de désinfectant placé à l'entrée d'un élevage de porcs, pour s'assurer que personne n'entre avec du matériel contaminé sur ses chaussures.


FIGURE 23

Cochons morts

Les porcs sont tués lors d'une opération de contrôle après que la PPA se soit déclarée dans une petite porcherie dans la zone de contrôle de la PPA en Afrique du Sud.

Elimination des carcasses de porcs pendant une opération d'abattage total à Tema, Ghana; remarquer l'enfouissement profond des cadavres recouverts ensuite de chaux.


FIGURE 24

Désinfection d'une porcherie et d'un véhicule

Une photo montrant la désinfection d'une porcherie pendant une opération d'abattage total à Accra, Ghana.

Désinfection d'un véhicule après une opération d'abattage total à Accra, Ghana.

FIGURE 25

Personnes se désinfectant

Personnes se faisant désinfecter avant d'entrer dans un élevage de porcs, avec une attention particulière portée aux semelles des chaussures et des bottes.

FIGURE 26

Renforcement des mesures de quarantaine

Exemple de barrage routier où du personnel de renfort s'assure que les mesures de quarantaine sont respectées.



DIAGRAMME 4

L'identification du paquet devrait spécifier qu'il contient du matériel biologique périssable qui est fragile, qui doit être conservé au frais et ne vaut pas la peine d'être volé. Le destinataire doit être indiqué clairement.

Sources d'assistance

LABORATOIRE DE RÉFÉRENCE EN AFRIQUE POUR LA PPA
Veterinary Institute Onderstepoort
Agriculture Research Council
Onderstepoort Complex
Onderstepoort 0110
South Africa

Tel: + 27 12 5299511
Fax: + 27 12 5299543

Acronyme: OVI/ARC
Contact: Director

LABORATOIRE MONDIAL DE RÉFÉRENCE POUR LA PPA
Plum Island Animal Disease Center
United States Department of Agriculture (USDA)
APHIS
Box 848
Greeport
NY 11944
USA

Mél: lathomas@aphis.usda.gov
URL: http://www.aphis.usda.gov
Tel: + 1 516 323 2500
Fax: + 1 516 3232798

Acronym: FADDL/USDA
Contact: Dr Lee Ann Thomas (Chef)

LABORATOIRE RÉGIONAL DE RÉFÉRENCE POUR LA PPA
Departemento de Virologia-Instituto Nacional de Investigaciones Agragarias (INIA)
Calle Jose Abascal 56
Madrid
Espagne
Directeur: Dr J.M. Sanchez-Viscaino

Tel: +34 1 91442 31 99
Mél: viscaino@inia.es

Le laboratoire sous-régional de diagnostic de la PPA pour l'Afrique de l'Ouest
Laboratoire Central de Pathologie Animale
Bingerville
Côte d'Ivoire
Directeur: Dr E. Couacy-Hyamann
Diagnostic PPA: Dr A.F. Beudje
Mél: e.couacy-hymann@globeaccess.net

 

Top Of Page