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CHAPITRE V. GUYANA1 

I. INTRODUCTION

Situé sur la côte nord-est de l'Amérique du Sud, le Guyana occupe une superficie de 215 km2 (zones litigieuses comprises) et sa population atteignait 850 000 habitants en 1997. La même année, le PNB par habitant était de 800 dollars E.-U. Environ 16 pour cent de la population, soit quelque 130 000 personnes, sont sous-alimentées. L'agriculture joue un rôle important dans l'économie. Dans ce secteur, le sucre et le riz qui sont les deux secteurs les plus importants représentent ensemble plus de la moitié du PIB agricole. Le secteur du sucre (y compris les molasses) correspond à 10 pour cent du PIB et à 37 pour cent de la production agricole totale. Il emploie environ 10 pour cent de la population active et couvre 60 pour cent des exportations agricoles. Le secteur du riz constitue 8 pour cent du PIB et 20 pour cent de la production agricole totale et récemment il a concouru à hauteur de 36 pour cent aux recettes d'exportation agricoles. Le secteur agricole a subi un déclin important au cours des années 80, mais de nombreux sous-secteurs ont connu une reprise dans les années 90.

II. BILAN DE LA MISE EN _UVRE DE L'ACCORD SUR L'AGRICULTURE

En janvier 1995, le Guyana s'est associé à de nombreux pays de la CARICOM qui ont accédé à l'Accord sur l'OMC, en ayant une non-specificité importante dans leurs Listes et des conditions commerciales non-rigoureuses, et ce dans tous les principaux secteurs de l'Accord sur l'OMC.

2.1 Accès au marché

Le Guyana, par le biais d'une série de réformes économiques, était parvenu dès avant 1995, à une situation dans laquelle il se conformait à la plupart des conditions qui ont été par la suite incorporées à l'Accord sur l'agriculture. Les obstacles non tarifaires ont été largement supprimés et remplacés par des droits de douane. Les listes négatives, les restrictions quantitatives et appliquées aux licences d'importation qui existaient dans les années 80 ont été toutes éliminées. Dans le Cycle d'Uruguay, le Guyana n'a pas "tarifé" (établi des taux de base par le biais du calcul d'équivalents tarifaires) mais a opté pour des droits consolidés. Les taux consolidés qui ont été formulés, dans plusieurs cas, ont été plus élastiques (c'est à dire plus élevés) que ceux convenus au titre du TEC de la CARICOM (tableau 1).

Tableau 1: Engagements tarifaires du Guyana en agriculture, dans le cadre du Cycle d'Uruguay

Droits consolidés

Autres droits ou redevances

100 pour cent sur tous les produits

agricoles

40 pour cent, avec les exceptions suivantes:

  • vins et alcools (50 percent);
  • cigares, manilles et autre tabac manufacturé (85 pour cent)

Les droits effectivement appliqués, par contre, sont assez bas dans la plupart des cas, principalement pour deux raisons:

Premièrement, les politiques agricoles et commerciales actuellement en vigueur sont le résultat d'importantes modifications engagées en 1988 dans le cadre du Programme de reprise économique. Ce programme, mis en place avec l'aide du Fond monétaire international et de la Banque mondiale, a porté notamment sur la libéralisation des marchés financiers et du travail, la déréglementation et la privatisation des entreprises publiques et les réformes fiscales et commerciales, notamment la suppression des restrictions à l'exportation et l'ouverture des marchés internes aux importations. L'élimination des listes négatives, des restrictions quantitatives, des contrôles des prix et des licences d'importation difficiles à appliquer ont eu une importance particulière pour l'agriculture.

Deuxièmement, on a assisté à une importante évolution qui a conduit à la libéralisation générale des échanges et en particulier de celle des échanges agricoles avec l'entrée en vigueur du tarif extérieur commun (TEC) dans la CARICOM en 1993, alors que les droits de douane du pays étaient réduits et les structures tarifaires simplifiées. Le tarif extérieur commun établit une distinction entre les intrants, les produits intermédiaires et les produits finals (destinés aux consommateurs) et entre la production de la région et la production extérieure. Les produits finals en concurrence avec ceux produits dans la région se voient appliquer les droits de douane les plus élevés, les intrants provenant de l'extérieur de la région, les plus faibles. Le Guyana est l'un des cinq pays à avoir appliqué la réforme du TEC de manière accélérée et à avoir parallèlement réduit les droits de douane qui sont passés de 45 pour cent (pour les produits finals concurrents) en 1993 à 25 pour cent en 1996. Lorsque tous les pays du CARICOM auront achevé la mise en place (la date initiale avait été fixé à 1998) le TEC devrait osciller de 0 (intrants non concurrents) à 20 pour cent (produits finals concurrents).

Plusieurs produits agricoles, toutefois, échappent au taux du TEC de 40 pour cent, complété par une taxe de consommation de 10 à 30 pour cent. Ainsi, la libéralisation s'est en général développée, mais il existe la possibilité de protéger certains produits agricoles, si on le juge nécessaire.

Comme le Guyana n'a pas "tarifé", il n'a pas accès aux sauvegardes spéciales pour l'agriculture, et cet instrument lui est inconnu. De même, comme il n'a ouvert aucun contingent tarifaire, il ne dispose pas de données pour leur application.

2.2 Soutien interne

Dans le Cycle d'Uruguay, le Guyana n'a fourni aucun renseignement sur les mesures de soutien internes, dans sa Liste. Le soutien interne du secteur agricole a changé considérablement au cours des deux dernières décennies, le Guyana ayant abandonné les prix garantis, les intrants subventionnés et les services de commercialisation. Ainsi, à la création de l'OMC les politiques internes de soutien agricole dont les effets de distorsion sur les marchés sont les plus marqués avaient déjà été supprimés. Compte tenu du faible niveau général de soutien et de l'exemption de minimis, le Guyana n'a pas ressenti le besoin de calculer une mesure globale du soutien (MGS). En pratique, le soutien accordé au secteur l'a été par le biais des projets d'infrastructure rurale (réfection du réseau routier, installations de drainage et d'irrigation), des services généraux concernant la recherche, la formation et la vulgarisation, de la politique fiscale applicable aux mesures d'investissement et de l'assistance fournie pour le maintien des dispositions prises pour les marchés préférentiels. Ce soutien correspond en gros aux politiques de la "catégorie verte" dont l'incidence est limitée sur la production et les échanges. Il est donc improbable que les dispositions de l'Accord sur l'agriculture et les propres engagements du Guyana aient eu des conséquences significatives pour les programmes de soutien agricole mis en place de 1995 à 1999.

2.3 Subventions à l'exportation

Les principales exportations du Guyana sont le sucre et le riz, qui bénéficient de marchés préférentiels, surtout en Europe. Ils ne reçoivent pas de subventions à l'exportation et sont en fait taxés comme source de revenus internes. Dans le cas du sucre, on estime que 16 pour cent des transferts (environ 14 millions de dollars E.-U.) effectués en 1996 ont été affectés au Trésor. Le secteur du riz verse une redevance de 6 dollars E.-U. la tonne à l'État et une redevance de 6 dollars E.-U. la tonne à l'Office de développement du riz du Guyana. Ce dernier est chargé de la réglementation de la classification du riz (selon les qualités), de la recherche et de la vulgarisation du secteur du riz et de fournir une assistance pour la commercialisation (essentiellement des renseignements). Ainsi les dispositions relatives aux subventions à l'exportation et les engagements de réduction ne s'appliquent pas actuellement au Guyana.

2.4 Autres mesures

L'adéquation aux autres dispositions et réglementations de l'OMC n'a pas été un défi important pour le Guyana. Ceci est dû principalement aux réformes des échanges introduites au cours de la période précédant la signature des Accords de l'OMC ; le régime des échanges répondait dans l'ensemble aux exigences de l'OMC. Toutefois, l'on prévoit qu'au cours des années à venir l'impact sera plus fort car la réduction des droits de douane sera encore renforcée. Pour l'essentiel, les préoccupations immédiates relatives à l'impact de la libéralisation des échanges sur le secteur agricole tiennent davantage aux politiques des autres pays et des autres régions et à leur incidence sur l'accès des principales exportations du Guyana. Il s'agit là en effet, pour le Guyana, du principal problème lié au Cycle d'Uruguay et il sera examiné de manière plus approfondie dans la prochaine section.

III. BILAN DES ÉCHANGES ALIMENTAIRES ET AGRICOLES

3.1 Echanges agricoles

Le sucre et le riz fournissent les principales recettes liées aux exportations agricoles: 60 pour cent pour le sucre de 1995 à 1998 (en recul par rapport aux 78 pour cent de la période 1985-87) et 36 pour cent pour le riz (en progression par rapport aux 14 percent de 1985-87). Les résultats des exportations de ces deux produits seront analysés de manière approfondie, à la suite de l'ensemble des échanges agricoles.

Les échanges agricoles

La figure 1 indique l'évolution des échanges agricoles totaux de 1985 à 1998, et le tableau 2 contient les statistiques pertinentes. Grâce au sucre et au riz, la valeur totale des exportations agricoles de 1995 à 1998 était de 51 pour cent supérieure au niveau de 1990-94. Malgré la tendance positive depuis 1985, elle était encore de 16 pour cent supérieure à la valeur tendancielle extrapolée. Les importations agricoles totales ont aussi augmenté de manière très nette, traduisant la tendance à la hausse des importations alimentaires (voir ci-après). La valeur des importations agricoles, de 1995 à 1998 était de 38 pour cent supérieure au niveau de la période 1990-94, mais pratiquement identique aux valeurs tendancielles. Comme les exportations dépassent de beaucoup les importations, on a enregistré un excédent net des échanges agricoles, qui étaient de 1995 à 1998 supérieur de 57 pour cent supérieur au niveau de la période 1990-94 et de 23 pour cent supérieur à la valeur tendancielle.

Tableau 2: Échanges agricoles de 1990 à 1994 et de 1995 à 1998 (valeur moyenne annuelle, en millions de dollars E.-U., et variations en pourcentage)

Période

Exportations

Importations

Exportations nettes

1990-94 réelle (a)

1995-98 réelle (b)

1995-98 extrapolée (c) 1

(b) - (a) 2

(b) - (c) 2

152

230

198

78 (51 %)

32 (16%)

44

60

60

17 (38%)

0 (0%)

108

169

138

61 (57%)

32 (23%)

1 Valeur de base extrapolée à partir de la tendance de 1985 à 1994.

2 Les chiffres entre parenthèse indiquent la variation en pourcentage par rapport respectivement à (a) et à (c).

Source: Elaboré à partir des données FAOSTAT. L'agriculture ne comprend pas les produits de la pêche et des forêts.

Figure 1: Echanges agricoles, 1985-98, en millions de dollars E.-U. (en gras, les valeurs réelles; en fin, les tendances pour 1985-94, extrapolées jusqu'en 1998)

Source: FAOSTAT

Exportations de riz

A la fin des années 80 et au début des années 90, les pouvoirs publics ont introduit un certain nombre de mesures qui ont contribué à une expansion phénoménale de la production et des échanges de riz (figure 2). Les contrôles des prix ont été abandonnés et les agriculteurs et les minotiers ont été autorisés à vendre du riz librement sur les marchés nationaux et pour ceux d'exportation. Plus ou moins à la même époque, des débouchés se sont ouverts pour le riz, principalement pour le Guyana et Suriname, qui sont les deux seuls producteurs de riz des États de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Ces possibilités d'échange, connues sous le nom de Route des pays et territoires d'outre-mer associés (PTOMA), ont permis au riz produit dans les pays de l'ACP et exporté par l'intermédiaire des PTOMA de pénétrer sur le marché de l'UE en franchise de droits et sans l'application de contingents. Les producteurs et les négociants du Guyana ont saisi cette occasion, et au moment culminant en 1996, plus de 90 pour cent des toutes les exportations de riz du Guyana ont été acheminées vers l'UE, essentiellement par le biais des PTOMA.

Figure 2: Production de riz et exportations de 1990 à 1998

Source: FAOSTAT

Malgré les frais de transport additionnels résultant de l'expédition par le biais des PTOMA, les recettes d'exportation ont augmenté, car le riz expédié vers l'Europe directement (aux termes de l'Accord de Lomé) était affecté d'un droit de 50 pour cent. Les prix élevés ainsi obtenus par les producteurs ont entrainé l'expansion des exportations de riz qui sont passées de 93 000 tonnes en 1990 à 330 000 tonnes en 1996. La situation des exportations a changé substantiellement en 1997, car l'UE a riposté à l'augmentation des importations exemptes de droits, en modifiant l'arrangement concernant les PTOMA et en introduisant des sauvegardes. Un contingent de 35 000 tonnes a été institué pour les PTOMA, en plus du contingent normal par voie directe, de 145 000 tonnes (125 000 tonnes de riz semi-usiné et 20 000 tonnes de brisures de riz blanc). De ce fait, la répartition géographique des exportations de riz du Guyana a changé nettement. En 1997, 47 pour cent seulement étaient destinées au marché de l'UE, le restant (53 pour cent) étant commercialisé dans les pays du CARICOM (31 pour cent) ou exportés vers des marchés non traditionnels (22 pour cent).

Pendant dix années, de 1985 à 1994, les exportations de riz ont progressé de manière linéaire au rythme de 13 000 tonnes par an. Le volume moyen exporté de 1995 à 1998 (249 000 tonnes) dépassait de 137 pour cent celui de la période 1990-94 (10 000 tonnes). Elles ont aussi été supérieures de 47 pour cent au montant dérivé d'une extrapolation de la tendance 1985-94. La proportion des exportations totales expédiées par le biais des PTOMA a chuté de 90 pour cent s'établissant à 19 pour cent, 28 pour cent des expéditions adoptant la route directe peu utilisée auparavant. Autrement dit, le bilan des exportations de riz, a été positif pour le Guyana.

L'évolution du marché rizicole, à laquelle le Guyana est confronté, ne découle pas directement de l'Accord sur l'agriculture, mais tient certainement à une sensibilité accrue aux modifications des échanges de produits sur le marché mondial liée au nouvel environnement économique international provoqué par les politiques de l'OMC.

Plusieurs défis commerciaux devront être affrontés par le secteur rizicole, au cours de cette nouvelle phase. Le premier est de savoir comment maintenir l' accès préférentiel sur ses deux principaux marchés, l'UE et la CARICOM. Le TEC de 20 pour cent appliqué au riz dans la CARICOM fournit un certain niveau de protection, si le Guyana peut réduire ses coûts de production et accroître sa qualité. Il en va de même pour l'UE, où le droit de 100 pour cent appliqué sur la plupart des importations des pays tiers fournit une protection contre les producteurs non-européens. Toutefois, le Guyana doit encore verser un droit de 50 pour cent sur toutes les exportations destinées à l'UE, alors que les débouchés commerciaux sont devenus plus complexes du fait d'un système de licences qui a encore limité les importations provenant du Guyana. Le contingent de 125 000 tonnes de riz semi-usiné est maintenant réparti en trois tranches de 41 600 tonnes et les acheteurs européens doivent obtenir une licence d'achat. Les fournisseurs doivent attendre l'issue de cette procédure, qui ne correspond pas forcément aux moments optimum de récolte et de livraison et comme les licences coïncident avec le début et la fin des tranches, il se peut que les livraisons ne soient pas possibles.

Un problème connexe est celui de certains fournisseurs qui ignorent les licences. Le système actuel permet aux négociants de l'UE qui font concurrence aux pays ACP de manipuler le système en demandant une licence, sans avoir l'intention de l'utiliser. La licence peut être restituée dans un délai de deux jours et les volumes concernés peuvent être soustraits aux fournisseurs des pays de l'ACP. Ce nouveau système réduit les contingents et abaisse les prix sur le marché national. Ces deux facteurs se traduisent par une réduction des recettes provenant du riz. Les problèmes administratifs liés aux licences ont limité les acheminements directs bien au-dessous du contingent de 125 000 tonnes pour le riz semi-usiné. Ainsi, une part plus importante de riz doit être commercialisée sur des marchés non-préférentiels.

Le Guyana doit également s'employer à maintenir et à développer ses nouveaux marchés en tenant compte de plusieurs difficultés. La chute des prix intervenue sur les marchés mondiaux en juillet 1999, rend plus difficile pour le Guyana l'introduction de modifications au niveau interne susceptibles d'entraîner une amélioration de la qualité et une diminution des coûts de production. De même, lorsque le Guyana s'est introduit sur ces nouveaux marchés, le moment était opportun en raison des répercussions du phénomène météorologique El Niño, dans plusieurs pays concurrents. En 1998, El Niño a provoqué la réduction de la production de riz au Guyana, et la hausse des prix, ce qui a entravé le secteur du riz sur le marché non préférentiel. Récemment, l'accroissement de la production de riz au Brésil, pays qui en achetait de grosses quantités, a dégagé d'importantes disponibilités sur le marché d'exportation, en provenance d'autres pays producteurs comme l'Argentine et l'Uruguay. Le Guyana doit donc être prêt à affronter cette concurrence accrue. La question des expéditions ponctuelles, comme dans le marché de l'UE, est aussi essentielle pour le maintien et le développement de l'accès à d'autres marchés.

Enfin, il est important de savoir comment agir sur le marché international du riz aux États-Unis et dans l'UE pour l'ouvrir encore davantage. Ce défi est obsédant puisque d'une part le Guyana perd l'accès au marché du fait des subventions accordées par les Etats-Unis, l'Espagne et l'Italie à leurs producteurs qui ont des coûts plus élevés et que d'autre part il a besoin que ces pays tolèrent ses exportations dans le cadre du régime préférentiel en vigueur actuellement dans l'UE. Les ressources nécessaires pour préparer, présenter et négocier la question du riz au Guyana, dans le cadre de l'OMC, entravent également les développements futurs du secteur.

Exportations de sucre

Après un déclin important, au milieu des années 80, la production de sucre et les exportations n'ont cessé de se développer à partir de 1990. La production et les exportations qui se montaient à 132 000 tonnes et à 13 000 tonnes en 1990 ont augmenté pour atteindre 258 000 et 237 000 tonnes respectivement en 1998 (28 000 et 25 000 lors de leurs niveaux les plus élevés en 1996) voir figure 3. Le volume moyen des exportations de sucre de 1995 à 1998 était de 24 pour cent supérieur au niveau de la période 1990-94. Comme la tendance de 1985 à 1994 était positive, les exportations de 1995 à 1998 étaient seulement de 13 pour cent supérieures au niveau de la tendance extrapolée. Ainsi, le bilan postérieur au Cycle d'Uruguay pour les exportations de sucre est positif, bien qu'il soit beaucoup moins remarquable que pour le riz.

Figure 3: Production et exportation de sucre (1990-1998)

Source: FAOSTAT

Le Guyana exporte presque tout son sucre dans le cadre d'arrangements préférentiels vers les États-Unis et l'UE. Au titre du dernier Protocole sur le sucre de l'UE un contingent de 158 000 tonnes lui a été attribué. Il exporte aussi 30 540 tonnes de plus au titre de l'Accord spécial préférentiel sur le sucre qui doit rester en vigueur jusqu'en 2001. Le contingent de base du Guyana sur le marché des États-Unis pour 1995-96 était de 12 261 tonnes, mais à travers une série de nouvelles assignations, il a atteint 27 486 tonnes. Depuis 1991, le Guyana a respecté ses contingents et il en train d'acquérir la réputation d'un fournisseur fiable. Les quantités de sucre restantes sont exportées soit vers d'autres pays de la CARICOM avec l'aide de la protection du TEC soit vers le marché mondial, où le Canada est un gros acheteur.

Les coûts de production ont oscillé de 0,15 dollars E.-U. à 0,25 dollars E.-U. la livre au cours des dernières années, les sommes les plus élevées correspondent aux années de sécheresse, lorsque les rendements sont réduits. Ces coûts permettent au Guyana d'exporter avantageusement vers les marchés préférentiels, aux prix les plus élevés qui y sont offerts (deux fois les prix du marché mondial). Du fait des prévisions relatives aux cours mondiaux ( 0,12 dollars E.-U. la livre), l'industrie sucrière du Guyana devrait considérablement renforcer son efficacité pour être compétitive sur le marché ouvert.

Malgré les apparentes assurances juridiques fournies par le Protocole sur le sucre de la Convention de Lomé, on se pose encore la question de savoir si les échanges préférentiels sont compatibles avec l'OMC. L'article 1 du Protocole de l'ACP récapitule succinctement la position des États de l'ACP selon laquelle le Protocole est un accord commercial de durée indéterminée entre l'UE (Communautés européennes, ou CE en termes formels) et les dix-neuf États ACP qui l'ont signé 2. Toutes les garanties contenues dans le Protocole sur le sucre de 1975 sont aussi reprises dans l'Accord de Lomé IV. Cette législation revêt évidemment une importance immense pour les pays ACP, car le terme de l'Accord de Lomé IV est fixé au 29 février 2000 et l'UE a explicitement indiqué que l'accord successif devrait être compatible avec l'OMC, tout en tenant compte du statut spécial du Protocole sur le sucre. Les États ACP estiment qu'au titre du Cycle d'Uruguay, il a été convenu que l'accès actuel doit être maintenu à 1,3 million de tonnes de sucre ACP, pour le marché de l'UE. En outre, ils estiment que le Protocole sur le sucre est compatible avec les règles de l'OMC.

Autres cultures et élevage

L'importance relative des autres cultures "non-traditionnelles" et de l'élevage a diminué ces dernières années avec la reprise du sucre et du riz. Comme la production agricole du Guyana est concentrée sur l'étroite bande côtière, la compensation réciproque, entre les diverses activités agricoles pour obtenir des ressources a été longtemps liée au cycle de production. Le secteur de la noix de coco est important, car il est fondamental pour les huiles comestibles Il est également important pour les exportations non-traditionnelles, essentiellement le coprah essentiellement, destinées à Trinité-et-Tobago. Les produits d'exportation non-traditionnels comprennent une grande quantité de fruits, de légumes, d'épices et de condiments, mais le volume des échanges est limité, à la fois en termes absolus et relatifs, par rapport à la production interne totale (moins de 5 pour cent). Le tableau 3 indique les tendances récentes pour les exportations de ces produits qui sont principalement destinés aux marchés de la CARICOM. Au sein de la CARICOM, le marché principal est celui de Trinité-et-Tobago et les principaux produits sont le coprah, protégé directement par le TEC. Hors de la région, la principale exportation concerne les c_urs de palmiers, expédiés exclusivement en France. Le déclin de l'ensemble des exportations non traditionnelles est particulièrement préoccupant, compte tenu des efforts consacrés à la diversification agricole et au risque de s'appuyer sur deux produits traditionnels (sucre et riz).

Tableau 3: Exportations des principaux produits non traditionnels de 1995 à 1998 (en tonnes)

Produits

1995

1996

1997

1998

         

Coprah

1 678

1 090

501

512

Citrons verts

35

71

71

-

Mangues

141

143

105

168

Ananas

309

394

138

13

Plantains

87

98

13

410

Potirons

158

217

119

15

Poivrons

33

29

35

32

C_urs de palmier

1 648

1 456

1 700

1 051

         

Total

4 662

3 232

2 997

2 374

Source: Bureau des statistiques, Georgetown, Guyana.

Il n'existe pas de lien entre l'Accord sur l'agriculture et le déclin des exportations. Les modifications des échanges préférentiels dans la région et sur le continent américain ont affecté les conditions d'accès, car le TEC a diminué et les préférences de l'ALENA pour le Mexique ont rogné les incitations destinées aux producteurs bénéficiant de l'Initiative pour le Bassin des Caraïbes (IBC). Les données récentes révèlent que le Guyana aurait pu accroître le volume de ses exportations vers le marché des États-Unis, mais que les exportations du Mexique vers ce marché ont augmenté considérablement. Avec la découverte du Pink hibiscus mealybug au Guyana, un embargo partiel des échanges a été déclaré pour les exportations à destination des trois principaux marchés de la CARICOM - Antigua, Barbade et Trinité et Tobago. Les produits concernés sont l'ananas, les citrons verts, les pastèques, les potirons et les petits légumes. La Trinité n'autorise que les importations d'ananas, de potirons et de plantains.

De nombreuses questions concernent les exportations de produits non-traditionnels vers des marchés situés hors de la région. Les preuves relatives à des infractions passées (mouche des fruits ou utilisation de produits chimiques spécifiques) peuvent ne plus être valables et les décisions des États-Unis dépassées. Quoi qu'il en soit, les représentations commerciales du Guyana n'ont pas réussi à convaincre les autorités américaines à modifier leur réglementation antérieure. Au mieux, le processus est lourd et demande trop de temps pour être modifié. Ceci a provoqué des pertes de marché pour le Guyana non seulement aux États-Unis mais aussi dans d'autres pays qui suivent les directives de l' United States Animal and Plant Health Inspection Services (APHIS). Ce genre de situation touche aussi le secteur de l'élevage dans lequel le Guyana, comme le Brésil, relève de la catégorie des pays touchés par la fièvre aphteuse, et ne délivrant donc pas de certificats d'exportations pour la viande bovine. Le Guyana a besoin d'une aide qui lui permette à la fois de mieux se conformer aux règles en vigueur et d'influencer au niveau mondial le mécanisme qui détermine ses résultats.

Deux contraintes particulières, identifiées par les exportateurs de produits non traditionnels, font obstacle à l'accroissement de la diversification des exportations. Il s'agit et ont été identifiées par les exportateurs de produits non traditionnels. Il s'agit tout d'abord du non paiement d'expéditions livrées à des acheteurs étrangers et des limitations que cela faisait peser sur le développement d'un marché du crédit pour encourager la commercialisation des produits. En outre, les exportations non traditionnelles de fruits sont encore largement limitées par l'espace réduit disponible pour le fret sur les vols de passagers.

3.2 Échanges alimentaires 3

A ce jour, les modifications des politiques commerciales du Guyana qui ont entraîné une amélioration de l'accès au marché intérieur sont dues davantage au Programme d'assistance spéciale Banque mondiale/FMI et aux conditions requises, ainsi qu'à l'application du TEC de la CARICOM, plutôt que de l'Accord sur l'agriculture ou d'autres règles de l'OMC. Toutefois, il est préoccupant de voir la production interne substituée par les importations, au fur et à mesure que le processus de libéralisation de l'OMC s'accentue. Il n'est pas possible pour l'instant de tirer des conclusions, mais les importations alimentaires ont augmenté rapidement, et ont plus que triplé de 1985-1987 (15 millions de dollars E.-U.) à 1996-1998 (50 millions de dollars E.-U.)

Le Guyana est un exportateur net de denrées alimentaires: en 1990-94 la valeur des importations alimentaires ne représentait que 25 pour cent des exportations alimentaires. Comme la part des produits alimentaires atteint plus de 90 pour cent de toutes les exportations agricoles, les exportations alimentaires suivent de près la tendance des exportations agricoles, exposées ci-dessus. Ainsi, de 1995 à 1998, leur valeur était supérieure de 55 pour cent au niveau de 1990-94 et de 18 pour cent par rapport à la valeur tendancielle extrapolée, qui reflète la forte tendance positive de 1985 à 1994 (figure 4 et tableau 4).

Les importations alimentaires en 1995-98 ont également augmenté très nettement en 1990-94 (41 pour cent). Comme la tendance a été fortement positive, il n'y a pas eu de différence entre la valeur actuelle de 1995-98 et la valeur extrapolée pour cette période. Les exportations nettes pour la période 1995-98 ont été supérieures de 60 pour cent au niveau de 1990-94 et de 24 pour cent à la valeur tendancielle.

En dernière analyse, quel est le bilan des importations totales de denrées alimentaires par rapport aux exportations agricoles totales? De 1985 à 1987, le rapport était de 0,15 (les importations alimentaires représentaient en gros 15 pour cent des exportations agricoles). Le rapport a augmenté nettement à la fin des années 80 et a fluctué aux alentours de 0,22 depuis lors (figure 5). Il était en moyenne de 0,22 de 1995 à 1998, soit quelque 9 pour cent de moins qu'au cours de la période 1990-94. Du fait de la forte tendance positive de 1985 à 1994, le rapport 1995-98 devrait être nettement inférieur à celui obtenu par la tendance extrapolée. Il y a donc eu certaines améliorations dans l'équilibre entre les importations alimentaires et les exportations agricoles.

Tableau 4: Les échanges alimentaires de 1990 à 1994 et de 1995 à 1998 (valeur annuelle moyenne, en millions de dollars E.-U. et variation des pourcentages)

Période

Exportations

Importations

Exportations nettes

1990-94 réelle (a)

1995-98 réelle (b)

1995-98 extrapolée (c)1

(b) - (a) 2

(b) - (c) 2

143

222

188

79 (55%)

34 (18%)

36

50

50

15 (41%)

0 (0%)

108

172

138

64 (60%)

33 (24%)

1 Voir note 1 du tableau 2.

2 Les chiffres entre parenthèse sont des variations de pourcentage par rapport à (a) et (c) respectivement.

Source: Élaboré à partir des données FAOSTAT. L'agriculture ne comprend pas les produits de la pêche.

Figure 4: Échanges alimentaires, 1985-98, en millions de dollars E.-U. (en gras, les valeurs réelles; en fin, les tendances pour 1985-94 extrapolées jusqu'en 1998)

Source: FAOSTAT

Figure 5: Rapport de la valeur des importations de produits alimentaires / valeur totale des exportations de produits agricoles, 1985-98Rapport

Source: FAOSTAT

Les tendances récentes relatives aux importations totales de produits alimentaires sont un sujet d'inquiétude, mais la préoccupation est encore majeure pour les produits dont la production interne est la plus exposée à la concurrence des exportations. Les deux produits alimentaires pour lesquels on a enregistré une forte progression des importations sont les produits laitiers (principalement le lait en poudre) et la viande de volaille, comme indiqué ci-après:

Les produits laitiers

Les importations de produits laitiers ont triplé de 1985-87 (moyenne annuelle de 11 000 tonnes) à 1996-98 (33 000 tonnes). En valeur, les dépenses d'importation ont été multipliées par cinq, passant de 3 à 15 millions de dollars E.-U. par an.

L'augmentation des importations est préoccupante car elle n'a pas seulement un effet sur la balance des paiements mais aussi sur la production interne, comme c'est le cas dans plusieurs autres pays de la région. Si l'on a de bonnes raisons de croire qu'une réglementation plus transparente des importations et une réduction des droits de douane ont conduit à une augmentation des importations, notamment depuis 1991, il y a eu aussi des problèmes dans différents secteurs du marché interne. Le secteur de la transformation du lait, qui était sous le contrôle de l'État jusqu'à ces dernières années, a été confié sans grand succès à un organisme privé, et a déçu les producteurs pour ce qui est de livraisons, de la transformation et de la commercialisation du lait. Il n'est donc pas étonnant que la croissance interne du secteur laitier n'ait pas eu lieu comme prévu, et que les importations aient augmenté. La poursuite de cette tendance pourrait certainement aboutir à la cessation de la production interne.

Viande de volaille

Les importations de viande de volaille ont progressé rapidement. Parties d'une quantité négligeable de 1985 à 1987, elles ont atteint une moyenne annuelle de 5 000 tonnes de 1996 à 1998 et sont passées, en valeur, de 150 000 dollars à 6 millions de dollars E.-U.

Le secteur de la volaille est menacé essentiellement par les importations de morceaux de volailles des États-Unis. Plusieurs facteurs, outre la libéralisation des importations, ont contribué à cette tendance. La libéralisation a facilité l'ouverture de centres de restauration rapide qui trouvent plus avantageux et plus fiable d'importer de la viande à transformer ultérieurement, plutôt que de l'acheter sur place. Deuxièmement, le secteur interne de la production de volaille a été pratiquement annihilé par le régime restrictif des changes ainsi que par l'environnement commercial des années 80. On est actuellement en train de revenir à un point où tous les produits à base de volaille pourront être produits au sein du pays.4 De même, la dépendance presque absolue de ce secteur vis-à-vis des importations d'aliments pour le bétail, ne permet pas d'assurer un certain degré d'autosuffisance. Troisièmement, l'absence de services sanitaires et de contrôle a conduit à l'importation de produits de qualité inférieure, qui parfois ne respectent pas les dates de péremption, ce qui ne laisse pas d'inquiéter. Ainsi, il est nécessaire d'avoir des laboratoires pour gérer les réglementations SPS non seulement pour faciliter les exportations non traditionnelles comme indiqué ci-dessus, mais aussi pour protéger le cas échéant le marché intérieur. Cela nécessite une législation anti-dumping appropriée et la création d'une unité de suivi.

Tableau 5: Importation des principaux produits alimentaires en 1994, en 1997 et en 1998 (en tonnes)

Produits

1994

1997

1998

Lait

3 278

4 253

5 461

Poulet congelé

9 299

4 903

5 387

Oignons

881

3 268

5 009

Ail

840

1 385

2 092

Pommes

515

286

327

Jus d'orange

2 246

1 293

1 020

Pois cassés

1 063

4 593

3 733

Pois B'Eye

14

4 593

3 733

Pois chiches

83

1 066

1 032

Blé

17 269

7 050

10 818

Choux

43

29

42

Carottes

281

433

478

Pommes de terre congelées

756

247

329

Source: Bureau des statistiques de Georgetown, Guyana.

Il est clair que la libéralisation des échanges a joué un rôle important dans la reprise récente des importations - plusieurs des principales denrées importées étaient auparavant produites dans le pays dans les années 80, lorsque des mesures de protection interdisaient les importations. Par exemple, les jus de fruits provenant de pays aussi éloignés que la France et la Thaïlande ont remplacé sur le marché la production interne. Les producteurs et les négociants de haricots estiment que l'accroissement des importations a conduit à un déclin de la production de minca peas, dont la culture s'est propagée au Guyana dans les années 80. La même situation s'applique au choux locaux et aux carottes. On craint donc que sans une bonne protection des marchés et sans programmes de développement, nombre d'autres produits locaux puissent être évincés. Cela aurait pour conséquence de transformer l'alimentation locale et de créer une plus forte dépendance vis-à-vis des denrées importées. Les données suggèrent que ce processus est bien engagé pour plusieurs denrées de base (tableau 5) et que la réduction de la protection aux frontières, le manque de capacité d'intervention pour le contrôle des importations et le soutien inadapté du secteur agricole interne, surtout pour le secteur non traditionnel, touchent de manière négative la production interne. Il est important que le Guyana fournisse toutes ces précisions lors des prochaines négociations et que des liens plus étroits soient établis entre les échanges et les investissements. Il est également fondamental d'adopter des plans concernant des produits spécifiques et de fixer des échéances en fonction des engagements pris par le pays dans le cadre de l'OMC et de ses propres objectifs de développement.

IV. POINTS IMPORTANTS À PRENDRE EN CONSIDÉRATION LORS DES PROCHAINES NÉGOCIATIONS SUR L'AGRICULTURE

Le prochain cycle de négociations est d'une importance considérable pour le Guyana, car plusieurs questions ont été soulevées à propos du renouvellement de la Convention de Lomé. Il s'agit notamment de l'importance cruciale des échanges de riz et de sucre à l'avenir. D'autres questions concernent l'accès au marché des produits non traditionnels, les protections aux frontières pour la production de denrées locales et d'autres points relatifs au commerce, comme l'environnement et la sécurité alimentaire.

Sucre

Compte tenu des aspects favorables de la situation actuelle, le Guyana devra sans doute peu négocier pour conserver et étendre la situation actuelle des échanges. Cette position a été mise en lumière lors de la Cinquième Conférence ministérielle spéciale ACP sur le sucre qui s'est tenue aux îles Fidji en juin 1998. Un rapport ultérieur adressé au Cabinet rappelait certaines de ces positions:

Les pays ACP sont conscients qu'ils feront l'objet de pressions pour réduire le prix du sucre, surtout sur les marchés préférentiels, et qu'ils devront prendre dans un délai relativement bref des décisions pour accroître la compétitivité de leurs secteurs sucriers. Le Guyana, en tant que principal pays producteur de sucre de la CARICOM et deuxième fournisseur de sucre de l'UE, reconnaît aussi le fait qu'il doit jouer un rôle essentiel pour influencer le processus de l'OMC qui aura des répercussions sur les échanges à l'avenir.

Les responsabilités immédiates du Guyana par rapport aux prochains accords commerciaux relatifs au sucre sont doubles. Il devra premièrement s'assurer de bien présenter et de bien défendre sa position sur le sucre et de permettre à l'ACP de renforcer sa représentation dans le cadre du processus de négociation de l'OMC. Deuxièmement, il doit établir des mécanismes formels permettant d'introduire des modifications favorisant la productivité dans le secteur sucrier et de prendre les mesures nécessaires pour que ce secteur puisse affronter une transition dans l'hypothèse d'une modification des conditions de marché.

Riz

Les répercussions des règles de l'OMC sur le commerce du riz sont potentiellement plus importantes que pour le sucre, car les préférences existantes reposent sur un cadre juridique plus fragile. Les modification relatives aux achats de riz (le nouveau système de licence) sont seulement un indice des changements intervenus dans l'accès au marché. Comme indiqué à la section III ci-dessus, les minotiers estiment que le nouveau système exerce sur eux une pression excessive. Il exige en effet la livraison, pendant une période très courte, compte tenu de la période de végétation au Guyana et des listes des importations sous licence en Europe, et le Guyana ne parvient pas à exporter la totalité du contingent octroyé. Le Guyana a joué un rôle essentiel dans la détermination d'une stratégie pour les pays ACP exportateurs de riz et de ce fait les préoccupations de l'ACP dans le processus de l'OMC et dans le cadre d'un accord postérieur à la Convention de Lomé reflètent celles du Guyana. Parmi les principales questions comprises dans la demande d'un "Protocole sur le riz ACP, dans le cadre d'un accord postérieur à Lomé", on peut citer les suivantes:

Les produits non-traditionnels

On a estimé que la protection tarifaire du secteur de l'emballage limite les exportations. Du fait des coûts élevés des matériaux d'emballage par rapport aux autres pays de la CARICOM, les expéditeurs réutilisent trop souvent les emballages et doivent affronter davantage de problèmes successifs à la récolte. Le New Guyana Marketing Corporation a demandé des importations en franchise de droit pour le matériel d'emballage destiné aux exportations

Soutien interne et accès aux marchés

La position et les besoins du Guyana sur ces questions sont similaires à ceux des pays membres de la CARICOM et de l'ACP. Ainsi une forte cohésion au sein de ces organismes doit être assurée dans le cadre des négociations. Les modalités selon lesquelles le prochain accord de Lomé sera négocié dans le nouvel environnement de l'OMC et plus précisément le traitement accordé au riz et au sucre sont d'une importance cruciale pour le Guyana. Le rôle que l'OMC jouera en modifiant le futur environnement commercial est fondamental, de même il est important que chaque accord de commerce soit respecté entant qu'élément du système global d'échanges. En outre, la libéralisation des échanges devrait être appliquée aux secteurs, soigneusement identifiés et ciblés, qui sont prêts à en bénéficier. Au-delà de ces orientations générales, des propositions peuvent être avancées dans les domaines de l'accès aux marchés, du soutien interne, des mesures non tarifaires et des options de sauvegarde, en tenant compte des directives énoncées ci-après.

Accès au marché: Lorsque des droits élevés et un manque de transparence dans la gestion des contingents tarifaires limite les débouchés sur les marchés des pays développés, les droits devraient être réduits et la gestion des contingents rendue plus explicite. Cette position est modifiée lorsque les droits peuvent être liés à l'octroi d'un accès préférentiel.

Pour ce qui est du marché interne, il faudrait prendre un engagement en vue de la réduction des droits à long terme, mais les niveaux actuels devraient être autorisés entre temps, compte tenu de la capacité limité d'utiliser d'autres moyens de sauvegarde, principalement à des fins de sécurité et pour des raisons socio-économiques. On s'attend en conséquence à ce que l'écart important entre les droits consolidés et les droits effectivement appliqués soit maintenu pour préserver les options.

Soutien interne: Les concessions accordées aux pays en développement au titre de l'Accord en vigueur devraient être maintenues jusqu'à ce que la transition vers une économie agricole plus efficace et le développement de nouveaux marchés soit réalisés. Comme les modifications des préférences sur le marché actuel des exportations doivent être négociées, la question des compensation liées à une perte d'accès aux marchés, devrait aussi être examinée. Ces compensations devraient prendre la forme d'un fonds agricole de modernisation et de diversification étroitement lié aux politiques de la catégorie verte. Une aide de cette nature est essentielle pour avoir accès à de nouveaux marchés et pour parvenir à une diversification accrue et à une différentiation des produits.

Barrières non tarifaires et options de sauvegarde: La possibilité de voir les mesures de sauvegarde appliquées de manière à limiter les échanges et non exclusivement pour la protection des animaux et de la santé, est le sujet de vives préoccupations. Il est donc nécessaire de consolider les normes et de mettre en place un système équitable pour toutes les parties. La faible capacité des pays en développement de créer et d'appliquer des mesures de sauvegarde est reconnue mais doit être encore prise en considération. Une aide est nécessaire pour le renforcement des capacités institutionnelles (adéquation et recours). Cela est particulièrement important pour la sécurité alimentaire (qualité et volume des importations), et plus précisément du point de vue des effets sur la santé humaine, ainsi que pour le secteur de la production nationale.


1 Etude réalisée à partir d'un document d'information réalisé pour la Division des produits et du commerce international de la FAO par J. R. Deep Ford, Guyana.

2 Le premier paragraphe de l'article 1 du Protocole dispose: " La Communauté s'engage, pour une période indéterminée, à acheter et à importer, à des prix garantis, des quantités spécifiées de sucre de canne, brut ou blanc, originaire des Etats ACP, que lesdits Etats s'engagent à lui fournir."

3 Les produits de la pêche ne sont pas inclus dans la présente sous-section.

4 Cela peut expliquer le recul des importations à partir de 1992 (bien qu'il y ait eu à nouveau une reprise en 1998).

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