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II. CONCEPTS ET DÉFINITIONS UTILISÉS DANS LES BILANS ALIMENTAIRES

1. Produits couverts

Comme on l'a déjà dit, tous les produits potentiellement comestibles doivent en principe être pris en compte dans les bilans alimentaires, qu'ils soient effectivement consommés par l'homme ou qu'ils soient utilisés à des fins non alimentaires. La détermination d'une liste complète de produits potentiellement comestibles se heurte à des difficultés quasiment insurmontables, tant sur le plan conceptuel que sur le plan statistique. Il convient donc d'adopter une liste pragmatique de produits. En règle générale, les bilans alimentaires se limitent à prendre en compte les produits primaires des secteurs de l'agriculture, de l'élevage et des pêches, ainsi que les produits dérivés du secteur agricole jusqu'au premier stade de transformation et ceux des secteurs de l'élevage et des pêches jusqu'au deuxième et quelquefois jusqu'au troisième stade de transformation. La raison de la restriction imposée à l'inclusion des produits de plus haute transformation réside dans la difficulté d'obtenir des statistiques sur tous les types variés de produits de transformation et, plus encore, dans la difficulté de remonter aux composants de ces produits composites. On trouve ci-après une liste de produits classés par grands groupes de produits alimentaires, préparée en vue de l'établissement des bilans alimentaires. Encore faut-il ajuster cette liste à la disponibilité des produits dans chaque pays.

Pour chaque article, les produits primaires et les produits dérivés jusqu'au premier stade de transformation sont pris en compte, par exemple le blé et la farine de blé (mais pas le pain), le lait, le beurre, le beurre fondu, le lait écrémé, le fromage (de lait entier ou de lait écrémé), le lait en poudre et le lait concentré (de lait entier ou de lait écrémé).

LISTE DE PRODUITS CLASSES PAR GRANDS GROUPES D'ALIMENTS

CEREALES ET PRODUITS CEREALIERS

Blé
Seigle
Orge
Avoine
Maïs
Riz (paddy)
Mélanges de céréales
Sarrasin
Sorgho
Mil
Quinoa
Autres céréales

RACINES ET TUBERCULES

Pommes de terre
Patates douces
Manioc
Taro
Ignames
Autres racines et tubercules

SUCRES ET SIROPS

Canne à sucre
Betterave sucrière
Sucre raffiné
Sucre non centrifugé
Mélasse
Miel
Autres sucres et sirops

LAIT ET FROMAGE

Lait
Lait de vache
Lait de chèvre
Lait de brebis
Lait de bufflonne
Lait écrémé
Evaporé, non sucré, entier
Concentré, sucré, entier
Concentré, sucré, écrémé
Lait en poudre, entier
Lait en poudre, écrémé
Crème fraîche

Fromage
Fromage à pâte dure
Fromage à pâte demi-molle
Fromage à pâte molle

STIMULANTS

Café
Fèves de cacao
Thé
Maté

EPICES

Poivre
Piment
Vanille
Clous de girofle
Autres épices

LEGUMINEUSES SECHES

Haricots secs
Fèves sèches
Pois secs
Pois chiches
Doliques
Pois cajan
Lentilles
Vesces
Lupins
Autres légumes secs

FRUITS A COQUE

Amandes
Châtaignes, marrons
Noix d'arec
Pistaches
Noisettesl
Noix
Noix du Brésil
Noix de cola
Noix d'acajou
Autres fruits à coque
VIANDES
Viande de bovins
Viande de buffle
Viande de porc
Viande d'ovins
Viande de caprins
Viande de cheval
Viande de poulet
Viande d'oie
Viande de canard
Viande de dinde
Viande de lapin
Viande de gibier

ŒUFS

Œufs de poule
Autres œufs

POISSON ET FRUITS DE MER

Poissons d'eau douce
Poissons de rivage
Poissons de haute mer
Crustacés
Mollusques
Viande de mammifères marins
Plantes aquatiques

OLEAGINEUX

Graines de soja
Noix de coco, y compris copra
Palmistes
Arachides
Olives
Graines de colza et de moutarde
Graines de tournesol
Graines de coton
Graines de lin
Graines de chènevis
Graines de sésame
Autres oléagineux

LEGUMES

Betteraves
Carottes
Navets
Rutabagas, choux-raves
Oignons frais
Oignons secs
Artichauts
Tomates
Asperges
Choux
Choux-fleurs
Céleris
Choux frisés
Laitues
Epinards
Haricots verts
Fèves fraîches
Piments
Ail
Concombres
Champignons
Aubergines
Pois frais
Potirons
Courges
Gourdes
Gombo
Radis
Autres légumes

FRUITS ET PRODUITS DERIVES

Bananes plantains
Bananes
Oranges
Citrons et limes
Pamplemousses et pomelos
Mandarines, tangérines, clémentines, satsumas
Autres agrumes
Melons
Pastèques
Pommes
Abricots
Avocats
Cerises
Figues
Raisins
Mangues
Papayes
Pêches
Poires
Kakis
Ananas
Prunes
Coings
Myrtilles
Airelles
Groseilles
Framboises
Fraises
Kiwis
Autres fruits frais
Dattes
Figues séchées
Pruneaux
Raisins de Corinthe
Raisins secs
Autres fruits séchés

HUILES ET GRAISSES

Huiles végétales
Huile de colza et de moutarde
Huile de tournesol
Huile de coton
Huile de lin
Huile de chènevis
Huile de sésame
Huile de coco et de copra
Huile de palmiste
Huile de palme
Huile de soja
Huile d'olive
Huile de maïs
Graisses animales
Beurre
Beurre fondu
Autres graisses animales

Huile de foie de poisson
Huile de baleine

BOISSONS ALCOOLISEES

Vin
Bière
Boissons fermentées
Boissons alcoolisées

PRODUITS DIVERS

Aliments infantiles
Boissons non alcoolisées
Crème glacée
Autres préparations alimentaires

2. Postes de disponibilités et d'utilisation

1. Production. Quand il s'agit du bilan alimentaire d'un produit primaire, les chiffres de production concernent, en principe, la production intérieure totale, réalisée à l'intérieur ou hors du secteur agricole, c'est-à-dire qu'elle comprend aussi la production non commerciale et la production des jardins potagers. Sauf indication contraire, la production est estimée au niveau de la ferme pour les produits primaires des secteurs de l'agriculture et de l'élevage (c'est-à-dire, dans le cas des cultures, que les pertes à la récolte ont été exclues) et en poids vif pour les prises des pêches (c'est-à-dire en poids effectif hors de l'eau au moment de la capture), pour ce qui concerne les produits primaires de ce dernier secteur. S'il s'agit du bilan alimentaire d'un produit transformé, les chiffres de production concernent la quantité totale de produit qui a été fabriquée. Cette production comprend les produits fabriqués à partir de produits primaires d'origine intérieure et/ou à partir de produits primaires d'importation. Les unités de mesure sont choisies en conséquence, par exemple les céréales sont exprimées en équivalent de grain de blé ou de riz paddy. Quant aux statistiques de la viande, elles sont généralement exprimées en poids carcasse. D'habitude, les statistiques de la production portent sur celle qui prend place durant la période de référence. Toutefois, la production de certains végétaux pourra concerner la récolte de l'année qui précède la période de consommation, dès lors que la récolte a lieu tard dans l'année. Dans ces cas-là, la production d'une année passe, dans une large mesure, à la consommation de l'année suivante.

Dans la feuille de bilan alimentaire du type II présentée à la fin de ce chapitre à titre d'exemple, le poste «Production» comporte une distinction entre l'entrée (input) et la sortie (output). La production des produits primaires et des produits dérivés est inscrite en «sortie». S'il s'agit du bilan d'un produit dérivé, les quantités du produit originel requises pour obtenir la «sortie» du produit dérivé sont indiquées en «entrée» et sont exprimées en équivalent du produit originel.

2. Variations des stocks. En principe, il s'agit des variations des stocks qui se produisent durant la période de référence à tous les niveaux entre la production et le commerce de détail, c'est-à-dire que sont comprises les fluctuations des stocks publics, des stocks des fabricants, des importateurs, des exportateurs, des autres négociants en gros et des détaillants, des stocks des entreprises de transport et de stockage et des stocks des exploitations agricoles. En fait, toutefois, les informations disponibles ne portent souvent que sur les stocks publics et ces informations font même défaut pour un certain nombre de pays et de produits importants. C'est pourquoi les bilans alimentaires donnent généralement une moyenne sur plusieurs années, ce qui devrait réduire la marge d'erreur résultant du manque d'informations sur les stocks. Les augmentations des stocks d'un produit réduisent sa disponibilité pour l'utilisation intérieure: elles sont donc indiquées par le tiret (-), tandis que les réductions des stocks sont indiquées par le signe (+) puisqu'elles augmentent la disponibilité de ce produit. En l'absence d'informations sur les stocks d'ouverture et de fermeture, les fluctuations des stocks sont également utilisées pour transférer la production de l'année civile où elle est récoltée à l'année où elle est utilisée dans le pays ou exportée.

3. Importations brutes. En principe, on entend par cela toutes les quantités du produit en question - et des produits qui en dérivent mais qui ne sont pas inclus séparément dans le bilan alimentaire - qui entrent dans le pays: échanges commerciaux, aide alimentaire accordée à des conditions de faveur, dons et estimations du commerce non comptabilisé. Généralement, les chiffres sont donnés en poids net, c'est-à-dire non compris le poids du contenant.

4. Disponibilités intérieures. Il y a diverses manières de définir les disponibilités et le fait est que plusieurs concepts différents sont utilisés. Les éléments considérés sont la production, les importations, les exportations et les variations des stocks (augmentation ou baisse). Incontestablement, la production, les importations et les baisses de stocks sont de véritables composantes des disponibilités. Les exportations et les augmentations des stocks pourraient toutefois être considérées comme des éléments de l'utilisation.

Les disponibilités peuvent donc être défi nies comme suit:

(a) Production + importations + baisses des stocks = disponibilités totales.

(b) Production + importations + variations des stocks (baisse ou augmentation) = quantités disponibles pour l'exportation et l'utilisation intérieure.

(c) Production + importations - exportations + variations des stocks (baisse ou augmentation) = quantités disponibles pour l'utilisation intérieure.

Au cours des années, la FAO a fait usage de chacun des trois concepts des «disponibilités». Dans les années récentes, c'est le concept © qui a été adopté pour les bilans alimentaires et leur publication, en vue de privilégier l'identification de la quantité du produit sous rubrique qui est disponible pour l'utilisation intérieure.

5. Exportations brutes. En principe, il s'agit de toutes les quantités du produit qui sortent du pays pendant la période de référence. Les observations faites ci-dessus à la rubrique «importations» s'appliquent par analogie. De très nombreux produits sont transformés en aliments pour l'homme ou pour les animaux. Il est donc nécessaire d'identifier les composants des articles de transformation exportés pour arriver à dresser le tableau exact des produits disponibles pour la consommation humaine et pour la nourriture des animaux durant une période de référence déterminée.

6. Alimentation animale. Il s'agit des quantités du produit en question ainsi que des produits comestibles dérivés qui ne figurent pas séparément dans le bilan alimentaire (le manioc séché est un exemple, mais pas les sous-produits comme le son ou les tourteaux d'oléagineux, qui sont exclus) et qui sont utilisées pour l'alimentation animale pendant la période de référence, qu'elles soient produites sur place ou importées.

7. Semences. En principe, il s'agit de toutes les quantités du produit qui ont été utilisées pendant la période de référence pour la reproduction - par exemple semences, canne à sucre replantée, œufs à incuber et poisson utilisé comme appât - qu'elles soient produites sur place ou importées. En l'absence de données officielles, les chiffres ont été estimés en pourcentage des disponibilités (par exemple œufs à incuber) ou en multipliant un certain taux d'ensemencement par la superficie consacrée à cette culture l'année suivante. Quand une partie de la récolte est faite à l'état vert (par exemple céréales pour l'alimentation animale directe ou pour l'ensilage, petits pois, haricots verts), c'est la superficie occupée par la culture récoltée à l'état vert qui a été prise en compte. En général, la quantité de semence nécessaire par hectare planté dans un pays déterminé ne varie guère d'une année à l'autre.

8. Transformation. Il faut distinguer la transformation pour l'alimentation humaine de la transformation pour d'autres usages.

Dans le premier cas, les quantités de produit utilisées durant la période de référence à la fabrication de produits de transformation figurent dans les bilans alimentaires sous la colonne «Transformation pour l'alimentation humaine» et les produits qui en dérivent après transformation figurent, pour leur part, sous des rubriques séparées du même groupe d'aliments ou non (par exemple sucre, huiles et graisses, boissons alcoolisées).

Dans le deuxième cas, les quantités de produit (par exemple, l'huile) utilisées à la transformation pour des usages non alimentaires (par exemple, le savon) figurent sous la colonne «Transformation pour d'autres usages».

Les produits dérivés par transformation ne figurent pas toujours dans le même groupe d'aliments que le produit originel. Alors que les graines oléagineuses figurent sous la rubrique «Oléagineux», les huiles correspondantes sont incluses dans le groupe des «Huiles végétales». De même, le lait écrémé est dans le groupe du «Lait», tandis que le beurre figure dans l'ensemble des «Graisses animales». L'orge, le maïs, le mil et le sorgho sont dans le groupe des «Céréales», tandis que la bière brassée avec ces céréales figure sous la rubrique des «Boissons alcoolisées». Le même principe s'applique au raisin et au vin.

9. Pertes. Il s'agit de quantités du produit - et des produits dérivés pour lesquels il n'existe pas de rubrique spécifique dans le bilan alimentaire - qui sont perdues à tous les stades entre le niveau où la production est mesurée et le ménage, c'est-à-dire les pertes en cours de transformation, de stockage et de transport. Il n'est pas tenu compte des pertes intervenant avant et durant la récolte (voir aussi 1. Production).

Les pertes techniques intervenant durant la conversion des produits primaires en produits transformés sont prises en compte dans l'évaluation des taux d'extraction et/ou de conversion respectifs.

Les pertes après la récolte sont importantes dans la plupart des pays, en raison du fait que les agriculteurs gardent le gros de la production céréalière à la ferme, afin de disposer de réserves suffisantes pour couvrir leurs besoins d'une récolte à l'autre. Mais les exploitations agricoles de nombreux pays ne disposent souvent que d'installations de stockage primitives, mal protégées contre les concurrents naturels de l'homme pour la nourriture. Les pertes sont encore plus lourdes dans les pays où les produits agricoles n'atteignent les consommateurs urbains qu'après avoir franchi de nombreuses étapes de commercialisation. En fait, l'absence de systèmes de commercialisation appropriés et d'une organisation convenable constitue l'une des causes principales des pertes de produits alimentaires dans certains pays. Une proportion considérable de denrées demeure invendue par suite de déséquilibres entre l'offre et la demande. C'est particulièrement vrai des denrées périssables comme les fruits et les légumes frais. De nombreux pays accusent des pertes en fruits et légumes de l'ordre de 25 à 40 pour cent, qui résultent principalement d'un mauvais choix du moment des récoltes, d'un conditionnement défectueux et/ou de mauvaises conditions de transport.

Les pertes de parties comestibles ou non qui se produisent au niveau du ménage, notamment en cuisine, sont également exclues.

10. Autres utilisations. Afin de fausser le moins possible le tableau de la composition des approvisionnements alimentaires nationaux, on inclut ici les quantités de produit consommées surtout par les touristes (voir aussi 12. Disponibilité par habitant) ainsi que les quantités utilisées durant la période de référence à la fabrication de produits non alimentaires, comme ce peut être le cas d'une huile utilisée à la fabrication de savon. Sous cette rubrique trouvent place également les anomalies statistiques, c'est-à-dire les inégalités entre les statistiques d'utilisation et les statistiques de disponibilité. Les bilans alimentaires sont compilés par recours aux statistiques tirées de sources diverses: en l'absence de données officielles, d'autres sources d'information peuvent être consultées.

Il est souvent impossible de réconcilier les données de disponibilité et d'utilisation tirées de l'information existante. La confrontation des données tirées de sources différentes fait presque toujours apparaître un déséquilibre. Au-delà de la problématique des sources, les déséquilibres apparaissent d'habitude dans l'une des trois situations suivantes: la première est celle de nombreux pays en développement où les statistiques officielles ne manquent pas, mais où celles-ci sont établies sur la base d'informations dont la cohérence interne est contestable; la deuxième est celle des pays où l'information de base est cohérente mais lacunaire; enfin, la troisième situation est celle des pays dont l'information de base est à la fois lacunaire et sujette à caution.

11. Alimentation humaine. Il s'agit des quantités du produit en question - et des produits dérivés pour lesquels il n'existe pas de rubrique spéciale dans le bilan alimentaire - qui sont disponibles pour la consommation humaine durant la période de référence. Sous la rubrique «Alimentation humaine», le maïs, par exemple, comprend les quantités de maïs, de farine de maïs et d'autres produits dérivés, tels que les flocons de maïs, qui sont disponibles pour la consommation humaine.

Sous cette même rubrique, il est entendu que les légumes comprennent les quantités de légumes frais, de conserves de légumes et de tous les autres produits qui en dérivent. Le lait comprend les quantités de lait disponible sous forme de lait pour la consommation humaine durant la période de référence, mais pas le beurre, le fromage, ni quelque autre produit laitier qui figure séparément dans le bilan alimentaire.

Il importe de noter que les quantités d'aliments disponibles pour la consommation humaine, telles qu'elles apparaissent dans les bilans alimentaires, sont uniquement les quantités qui atteignent le consommateur. Toutefois, la quantité d'aliments effectivement consommés peut être inférieure à celle qui est indiquée dans les bilans alimentaires, selon l'importance des pertes de produits comestibles et de nutriments au niveau du foyer, par exemple durant le stockage, la préparation et la cuisson (qui influent sur la teneur en vitamines et en minéraux plus que sur la teneur en calories, en protéines et en lipides), et selon l'importance des restes laissés dans les assiettes ou des quantités données aux animaux domestiques et aux animaux de compagnie, ou bien jetés.

12. Disponibilités par habitant. Les colonnes figurant sous cette rubrique donnent des estimations des disponibilités alimentaires par habitant pour la consommation humaine durant la période de référence, en quantité, en calories, en protéines et en lipides. Les disponibilités alimentaires en quantité par habitant sont exprimées en kilogrammes par an et en grammes par jour. Les disponibilités en calories sont exprimées en kilocalories (Calories) par jour; les disponibilités en protéines et en lipides sont exprimées en grammes par jour. L'unité traditionnelle pour les calories est retenue pour l'instant jusqu'à ce que le «kilojoule» soit plus largement accepté (1 calorie = 4,19 kilojoules).

Les disponibilités par habitant exprimées en poids du produit sont calculées à partir des disponibilités totales pour la consommation humaine (c'est-à-dire «Alimentation humaine») en divisant ce chiffre par la population totale qui a effectivement eu accès aux approvisionnements alimentaires durant la période de référence, c'est-à-dire par la population présente de facto dans les limites géographiques actuelles du pays, à la moitié de la période de référence. En d'autres termes, les ressortissants du pays vivant à l'étranger durant la période de référence sont exclus, mais les étrangers vivant dans le pays sont inclus. Des ajustements sont opérés chaque fois que possible pour tenir compte des présences ou des absences de durée limitée, comme dans le cas des émigrants temporaires, des touristes et des groupes de population spéciaux qui n'ont pas accès aux approvisionnements nationaux, comme dans le cas des aborigènes vivant en régime de subsistance (s'il n'est pas possible d'inclure la production de subsistance dans les bilans alimentaires) et des réfugiés bénéficiant de programmes alimentaires spéciaux (s'il n'est pas possible de tenir compte des vivres fournis à ce titre dans les importations).

Les disponibilités alimentaires par habitant figurant dans les bilans ne représentent donc que les disponibilités moyennes pour l'ensemble de la population et n'indiquent pas nécessairement la consommation effective des individus. Même s'ils sont considérés comme une estimation approximative de la consommation par habitant, il importe de ne pas oublier que la consommation peut varier beaucoup selon les individus.

Pour le calcul de la valeur calorique et de la teneur en protéines et en lipides des disponibilités alimentaires par habitant, il est très important de choisir des coefficients de composition alimentaire appropriés. S'il s'agit du blé, par exemple, le choix des coefficients de composition alimentaire dépend, entre autres, de la teneur en eau ainsi que du type et du degré de la mouture du grain. Le choix des coefficients applicables au fromage est différent selon que ce produit est préparé à partir de lait entier, de lait partiellement écrémé ou de lait écrémé, selon qu'il s'agit de lait de vache, de brebis, de chèvre, de bufflonne ou de chamelle ou encore, selon que le fromage est à pâte dure, demi-molle ou molle. Les coefficients nutritionnels peuvent être directement tirés des tables nationales de composition des aliments. Ces tables donnent la composition nutritionnelle des aliments pour 100 grammes de portion comestible.

Comme les quantités d'aliments sont exprimées dans les bilans alimentaires en produits «tels qu'achetés», c'est-à-dire tels qu'ils sont à leur sortie du commerce de détail ou à leur entrée dans le ménage, il est nécessaire de convertir également les compositions nutritionnelles relatives aux «portions comestibles» en compositions nutritionnelles relatives aux produits «tels qu'achetés». Cette conversion se fait en appliquant aux compositions nutritionnelles relatives aux «portions comestibles» des coefficients qui tiennent compte des pertes de poids subies par les produits entre leur état «tels qu'achetés» et leur état de «portion comestible». Les valeurs nutritionnelles totales par habitant qui résultent de cette conversion sont généralement exprimées en nombre de calories et en grammes de protéines et de lipides par jour. En l'absence de tables de composition des aliments publiées par des institutions nationales appropriées, il peut être fait usage des coefficients de composition nutritionnelle de la FAO qui figurent en annexe.

Pour les calories, les protéines et les lipides, un total général subdivisé en ses composantes d'origine végétale et d'origine animale figure au début ou à la fin de chaque bilan alimentaire. En outre, des totaux partiels sont donnés pour les divers groupes de produits.

3. Modèles des bilans alimentaires

Divers modèles mis au point au cours des années sont encore en circulation et peuvent être utilisés pour élaborer les bilans alimentaires et les présenter. Les trois «Modèles de bilans alimentaires» figurant ci-après comportent une certaine diversité de colonnes et de rubriques qu'il peut être utile d'expliquer plus en détail.

MODELE I

Approvisionnements disponibles: Cette rubrique concerne les approvisionnements qui sont disponibles pour l'utilisation intérieure.

Aliments (bruts): Il s'agit simplement du solde des approvisionnements disponibles, après déduction des aliments pour les animaux, des semences, des produits à transformer et des pertes. Cette rubrique concerne donc les quantités de produits directement disponibles pour la consommation humaine, avant l'application éventuelle des taux d'extraction.

Taux d'extraction: s'applique principalement aux céréales. On l'utilise pour convertir les grains en farine et le paddy en riz blanchi. Cette colonne sert aussi à donner la mesure de l'extraction du sucre brut à partir de la canne à sucre et de la betterave sucrière, de l'extraction de l'huile à partir des graines oléagineuses, et ainsi de suite. En plus d'illustrer le rapport entrée/sortie entre le produit d'origine ou produit-mère et le produit transformé, le taux d'extraction détermine aussi le choix des coefficients de composition alimentaire appropriés.

Aliments (nets): Les quantités réelles de l'aliment qui sont directement disponibles pour la consommation humaine après application des taux d'extraction aux chiffres correspondants de la colonne Aliments (bruts).

Les colonnes 18-20 montrent les coefficients de composition alimentaire qui doivent être appliqués à la conversion des quantités physiques des disponibilités alimentaires par personne et par jour en nombre de calories et en contenu de protéines et de lipides.

MODELE II

Les rubriques de ce deuxième modèle correspondent à la description des différents postes des bilans alimentaires commentés dans la section 2. Disponibilités et utilisation ci-dessus.

Entrée et Sortie. La rubrique de production distingue Entrée (Input) et Sortie (Output). Dans le cas d'un produit dérivé, les quantités du produit d'origine qui sont nécessaires pour obtenir en Sortie le produit dérivé, sont indiquées en Entrée et sont exprimées en quantités physiques du produit d'origine. Les divers coefficients utilisés, tels que le taux de moulure, le taux d'extraction, les coefficients de conversion ou de transformation, le poids carcasse, le rendement laitier, le poids des œufs, etc. doivent indiquer le taux moyen de conversion de ces produits.

MODELE III

Ce troisième modèle convient bien à la présentation d'un bilan alimentaire en format normalisé.

Commerce de produits transformés (E - I): concerne les exportations moins les importations de produits transformés, qui sont exprimés en équivalents de leur produit primaire ou produit-mère. E=exportations; I=importations.

Variations des stocks: indique les augmentations (+) ou les baisses (-) des stocks.

Transformation pour alimentation humaine: montre les quantités du produit sous rubrique, utilisées à la fabrication de produits transformés qui font partie d'un groupe alimentaire séparé, comme celui des huiles végétales, celui des graisses animales, celui des boissons alcoolisées, etc.

Autres fins: comprend les quantités utilisées à la fabrication de produits non comestibles, comme dans le cas d'une huile utilisée à la fabrication de savon. afin de fausser le moins possible le tableau de la composition des approvisionnements alimentaires nationaux, on peut également inclure ici les quantités consommées surtout par les touristes.

Alimentation humaine: Il arrive souvent que les produits ne soient pas consommés sous la forme primaire où ils figurent dans les bilans alimentaires normalisés. C'est ainsi que les céréales arrivent dans les ménages principalement à l'état transformé, par exemple sous forme de farine ou de riz décortiqué ou usiné. Pour en tenir compte, on a calculé la valeur calorique et la teneur en protéines et en lipides indiquées pour les produits primaires dans les bilans alimentaires, en appliquant les coefficients correspondants de composition des aliments aux quantités de produits transformés et non en multipliant les quantités indiquées dans les bilans alimentaires par les coefficients de composition des aliments relatifs aux produits primaires.

MODELE IV

Ce modèle est utile à la description des procédures de préparation des bilans alimentaires, qui font l'objet du chapitre suivant.

Quel que soit le modèle utilisé, l'unité de mesure doit être indiquée: par exemple, milliers de tonnes, tonnes métriques, etc. Il est également important de préciser la date limite à laquelle se rapportent les chiffres consignés dans les bilans alimentaires.

Modèles de bilans alimentaires

Modèle I

Bilan alimentaire ............

Population .................
(année)

.............................
(pays)

(Milliers de tonnes, sauf indication contraire)

Produit

Production

Variations des stocks

Commerce extérieur

Disponibilités

Distribution des disponibilités

Disponibilités par habitant

Cal par kg

% Protéines

% Lipides

Exportat. brutes

Import.at. brutes

Aliment. animale

Semences

Transformation

Pertes

Aliments bruts

Taux d'extraction

Aliments nets

kg/an

g/j.

Cal/j.

Prot. /j.

Lip. /j.


(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10)

(11)

(12)

(13)

(14)

(15)

(16)

(17)

(18)

(19)

(20)












%


kg

g

Cal

g

g

N

%

%

Modèle II

Bilan alimentaire ............

Population ................. (milliers)

Pays.....................

Année .............................

(Milliers de tonnes, sauf indication contraire)

Produit

Production

Variations des stocks

Importations brutes

Disponibilités

Exportations brutes

Utilisation intérieure

Consommation par habitant

Entrée

Sortie

Transformation

kg/an

g/j.

Cal/j. N

Prot/j. g

Lip/j. g

Totale

Alimentation animale

Semences

en aliment

usage industriel

Pertes

Aliment




















Modèle III

Bilan alimentaire ............

Information disponible à partir du...................................

Population .................(milliers)

Produit

Disponibilité intérieure

Consommation intérieure

Disponibilité par personne

Production

Importations

Variation des stocks

Exportations

Commerce de produits transformés (E - I)

Total

Alimentation animale

Semences

Transformation alimentaire

Autres utilisations

Pertes

Aliment

kg/an

par jour

g

Calories N

Protéines g

Lipides g


1.000 tonnes






Modèle IV

Bilan alimentaire ............

Pays .................

Année .............................

Population.................... (milliers)

(Milliers de tonnes)

Produit

Disponibilités

Utilisation intérieure

Disponibilité alimentaire par personne

Production

Variation des stocks

Importations

Exportations

Disponibilité

Alimentation animale

Semences

Transform. alimentaire

Autres usages

Pertes

Aliment

kg/an

g/j.

Calories/j N

Protéines/j g

Lipides/j. g


1

2

3

4

5

6

7

8

9

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