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Système d’exploitation agricole maïs-haricot (Amérique centrale)


CARACTÉRISTIQUES DU SYSTÈME

Le système d’exploitation agricole maïsharicot d’Amérique centrale s’étend sur une superficie d’environ 65 millions d’ha. Il occupe principalement les hautes terres depuis le canal de Panama jusqu’aux hauts plateaux du Guatemala et du centre du Mexique. Le système est caractérisé par: i) une proportion importante de population indigène[209]; ii) le rôle central, à la fois agricole et culturel, du maïs et des haricots; iii) la petite taille des exploitations - typiquement moins de 5 ha, moins de 2 ha au Salvador[210]; iv) la forte proportion d’autoconsommation (plus de 65 pour cent au Honduras)[211]; et v) l’importance des migrations saisonnières des travailleurs salariés vers les plantations de café des basses terres agricoles. Le café et le maraîchage intensif sous petite irrigation (dans les zones proches des routes et des centres urbains) représentent des sources importantes de revenu, souvent critiques pour déterminer le degré de pauvreté à l’intérieur d’une communauté.

Encadré 7.6 Données de base: système d’exploitation agricole maïs-haricot (Amérique centrale)

Population totale (m)

77

Population agricole (m)

11

Superficie totale (m ha)

65

Zone agroécologique

Sec à humide/
subhumide

Superficie cultivée (m ha)

6

Superficie irriguée (m ha)

2

Population animale (m)

14

La terre cultivée peut s’étendre jusqu’à des altitudes de 3 500 m au dessus du niveau de la mer sur les hauts plateaux du Guatemala, mais la majorité se trouve entre 400 et 2 000 m; les précipitations varient de 1 000 à 2 000 mm par an. L’irrigation est très importante, surtout chez les plus grands agriculteurs, bien que les systèmes de petite irrigation jouent un rôle important en horticulture. La plupart des sols sont d’origine volcanique et relativement fertiles, mais ils sont souvent peu profonds et sujets à l’érosion sur les pentes[212]. Les études de la FAO des années 80 ont estimé que l’érosion était sévère et qu’elle touchait jusqu’à 45 pour cent des sols du Salvador et 25 à 35 pour cent de ceux du Guatemala[213]. La couverture forestière s’est considérablement réduite au cours de XXe siècle, ne laissant de grandes zones de forêt continue que dans les endroits inaccessibles et les parcs nationaux. On rencontre dans le centre du Mexique[214] un sous-système distinct, qui partage les éléments agroéconomiques et culturels du système principal, mais qui est agroécologiquement différent: il est situé sur des hauts plateaux (2 000 à 3 000 m) où les températures sont plus basses et les sols plus pauvres.

La population agricole de ce système est estimée à 11 millions de personnes, la moitié d’entre elle vivant au Mexique[215]. Elle est la plus forte au Guatemala où elle représente 50 pour cent de la population agricole et la plus faible au Honduras où elle représente moins de 20 pour cent de la population agricole de ce pays. Ce système occupe de 40 pour cent des terres arables au Salvador à 10 pour cent de celles du Panama[216]. En 1989, on estimait à 1,4 million le nombre de producteurs de grains de base en Amérique centrale[217], la grande majorité d’entre eux vivant dans le système.

De grands domaines, fréquemment plus de 100 ha, sont dispersés dans tout le système. Souvent contrôlés par des propriétaires absents ou des sociétés commerciales, ces domaines se sont traditionnellement consacrés à la production commerciale de café et de viande, bien que l’on ait assisté ces dernières années au développement de la production de caoutchouc et de fleurs coupées. De plus, des exploitations commerciales familiales créées par des colons européens sont regroupées dans les vallées les plus fertiles du système où elles se dédient souvent à la production maraîchère et laitière ainsi qu’à celle du café. La plupart des producteurs indigènes exploitent leurs parcelles familiales dans le cadre d’arrangements coutumiers sans aucun statut légal, ce qui rend l’accès au crédit officiel très difficile (voir encadré 7.7).

Les rendements sont généralement bas: 1 à 2 tonnes/ha pour le maïs[218] comparées aux 6 tonnes/ha de maïs de l’Etat du Sinaloa où l’irrigation est courante et de 0,6 à 0,9 tonne/ha pour le haricot, comparé au rendement moyen national du Mexique qui se situe au-dessus d’une tonne/ha[219]. Néanmoins, la contribution des petits producteurs indigènes à la production nationale de ces cultures est importante. Au Mexique, en 1999 plus de 50 pour cent des surfaces en maïs étaient semés dans ce système. Au total, 6 à 7 millions d’ha de maïs sont récoltés dans ce système[220]. L’importance du système est encore plus prononcée pour le café qui requiert des altitudes supérieures à 500 m pour un bon développement et une bonne fructification. Presque toute la production régionale de café provient de la zone de ce système. Cependant, les grands domaines représentent la plus grande partie de cette production.

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Encadré 7.7 Un ménage typique du système d’exploitation agricole maïs-haricot (Amérique centrale)

Un ménage agricole du département de Quiché au Guatemala a un droit traditionnel d’exploitation sur 3,5 ha, dont 1,5 ha dédié à la production du maïs et 0,75 ha à celle de haricots. Selon le type de sol et la pente, une seconde récolte de faible rendement peut être possible sur une certaine partie de ses terres. Le café, principale culture de rente, occupe moins de 0,5 ha, et les arbres fruitiers et les cultures maraîchères pour l’autoconsommation et la vente locale peuvent encore parfois occuper 0,5 ha. Le ménage vit sur l’espace restant. Le ménage peut avoir une vache pour le lait et la traction animale et quelques poulets s’il est assez riche ou s’il reçoit de l’argent de l’extérieur. Le chef de ménage peut être une femme indigène, spécialement dans les zones où se sont déroulés des conflits armés ou dans les zones où le phénomène migratoire est important. Lorsque le chef de ménage est un homme, il sera absent pendant le travail saisonnier sur la côte qui lui procure un revenu. Le recours aux intrants est faible en dehors du café pour lequel ils sont normalement utilisés. Le ménage n’a pas accès au crédit officiel, mais certains acheteurs itinérants font des avances de fonds à leurs clients réguliers. Il existe parfois une école primaire pas trop éloignée, mais son accès par la route n’est probablement pas possible toute l’année.

Une grande pauvreté est présente dans tout le système, elle atteint 80 pour cent de la population dans les départements de Huehuetenango et de Quiché au Guatemala. En 1991, l’IICA a estimé sa moyenne régionale à 60 pour cent[221]. La malnutrition est aussi très fréquente, spécialement au cours de la période précédant la récolte. Les revenus par unité de surface des zones où l’on pratique la production du café sont souvent plus élevés, mais les densités de population y sont aussi plus fortes et la taille des exploitations plus petite. L’insécurité alimentaire est aggravée par les variations importantes des prix du café d’une année à l’autre.

L’infrastructure publique est réduite ou complètement absente lorsque l’on s’éloigne des centres administratifs locaux, spécialement dans les zones qui ont été le théâtre de longs conflits armés au cours des dernières décennies (Chiapas au Mexique, Guatemala, Salvador et Nicaragua), et de nombreuses communautés indigènes se trouvent à plusieurs heures de la route la plus proche. De même, l’accès à l’enseignement, aux soins de santé et aux autres services est très limité. La forte cohésion sociale de nombreuses communautés permet la mobilisation communautaire pour l’exécution d’un grand nombre de tâches. Le contrôle des forêts par les communautés est aussi fréquent mais il tend à se relâcher.

TENDANCES ET PROBLÈMES DU SYSTÈME MAÏS-HARICOT (AMÉRIQUE CENTRALE)

La fragmentation des terres due aux héritages successifs et à d’autres causes a augmenté le nombre des exploitations et a entraîné une diminution de leur taille moyenne au cours des dernières décennies. Le nombre de exploitations produisant du maïs au Guatemala a plus que doublé entre 1964 et 1996 (de 321 000 à 667 000)[222], elles n’appartenaient pas toutes à ce système. Ce phénomène a été plus rapide que la croissance de la population. Bien que les taux d’urbanisation ne cessent d’augmenter, on ne prévoit pas de diminutions importantes des populations rurales au Mexique et en Amérique centrale au cours des 30 prochaines années. Cette constatation laisse penser que la pression sur la terre - une des causes profondes de nombreux conflits civils dans la région durant ces 20 dernières années - va continuer.

Les tendances actuelles vont probablement se poursuivre en raison de la faible disponibilité en terres inexploitées. Ces tendances sont: i) l’exploitation de terres de plus en plus en pente; ii) l’intensification des systèmes de production traditionnels; et iii) la diversification des productions. La mise en culture des fortes pentes n’apportera que des bénéfices à court terme, en effet la structure du sous-sol est difficile à maintenir et l’érosion augmentera. De plus, la variabilité climatique croissante, entraînant des pluies torrentielles et des inondations, est déjà responsable de dégâts importants dans de nombreuses zones dégradées. Cette tendance s’intensifiera probablement.

La relation existant en Amérique centrale[223] entre la densité de population et les niveaux de rendements laisse penser que les rendements du maïs et des haricots devraient augmenter à l’avenir, peut être de 50 à 100 pour cent. Cependant, la tendance à la baisse des prix des grains de base à l’exploitation va accroître la pression sur les petits agriculteurs de subsistance. La baisse des prix internationaux, qui devrait se poursuivre au cours des dix prochaines années[224] et la libéralisation du commerce ont affaibli la protection dont bénéficiaient précédemment les producteurs nationaux. Les agriculteurs du système dont les sols sont très pauvres et qui dépendent de leurs propres productions de semences ne pourront pas bénéficier pleinement des progrès importants qui pourraient être réalisés en matière de rendement du maïs dans les pays industrialisés.

Une diversification accrue devrait permettre une certaine compensation. L’augmentation des revenus des populations nationales urbaines entraînera une demande de produits de plus grande valeur; d’autre part, l’amélioration des techniques de contrôle après récolte devrait permettre d’exporter plus de produits spécialisés vers les pays industrialisés. Un grand nombre de ces productions nécessitent beaucoup de main-d’œuvre et peuvent convenir à un travail familial. La diversification en horticulture et production fruitière a déjà eu lieu dans les zones périurbaines et autres zones favorables du système; elle devrait s’accélérer au cours des 30 prochaines années.

Quatre principales stratégies de développement des ménages sont prévues pour les petits producteurs du système maïs-haricot. Premièrement, ceux qui possèdent suffisamment de ressources favorables (la possibilité d’irriguer, une bonne localisation et un bon capital humain) sortiront sans doute de la pauvreté, en dépit de la petite taille de leur exploitation, grâce à des productions spécialisées pour l’exportation, (voir encadré 7.8).

Il existe d’autres cas de diversifications en horticulture intensive et en production fruitière telles que la production d’oignons doux au Nicaragua et de piments au Belize. Le maïs et les haricots continueront d’être cultivés uniquement pour l’autoconsommation des ménages, les rendements pourraient augmenter, ce groupe aura alors des ressources pour adopter les nouvelles techniques de production. Cependant, cette stratégie ne pourra être adoptée que par un nombre relativement faible de petits agriculteurs du système, probablement 15 pour cent au maximum.

Deuxièmement, un grand nombre de petits exploitants continueront probablement à dépendre de leur exploitation pour leur subsistance; cependant, ces exploitants auront de plus en plus recours à des emplois hors exploitation pour financer les dépenses de base de leur ménage (médecine, éducation, vêtements, etc.); ces revenus pourront aussi financer une utilisation accrue d’intrants, entraînant ainsi des augmentations de rendements. Le développement de la production orientée vers l’exportation des agriculteurs commerciaux et des petits agriculteurs innovateurs créera des opportunités d’emploi, aussi bien dans l’agroindustrie que dans les services. L’expansion du tourisme pourrait aussi permettre de créer des emplois.

Une troisième voie regroupera les familles qui abandonneront leur exploitation pour aller vivre dans les centres urbains. Il est probable qu’au cours des trois prochaines décennies, cette stratégie de sortie sera suivie par une bonne proportion de la population rurale, pouvant atteindre 20 à 25 pour cent des populations agricoles pour des zones telles que le Salvador où les densités de population sont fortes.

La quatrième voie inclura ceux qui ne bénéficieront pas des nouveaux développements et qui ne migreront pas à la recherche de travail. Ce groupe comptera, d’une façon exagérée, sur la mise en culture des fortes pentes, au risque de dégâts importants sur l’environnement et de pertes humaines dues aux inondations et aux glissements de terrain. Les revenus de la production agricole baisseront en terme réel avec la diminution progressive des rendements due au manque de ressource pour acheter des intrants. La pauvreté s’aggravera, peut être très fortement, pour ce groupe. Malheureusement, ce groupe pourrait être le plus nombreux, allant jusqu’à représenter plus de la moitié de la population de certaines zones.

L’infrastructure publique et les services devraient continuer à s’améliorer dans ce système grâce aux programmes importants d’investissement qui ont suivi la fin des conflits dans des pays tels que le Nicaragua, le Salvador et le Guatemala. La participation du secteur privé et de la société civile devrait se développer en zones rurales.

PRIORITÉS DU SYSTÈME MAÏS-HARICOT (AMÉRIQUE CENTRALE)

Le système est caractérisé par une pauvreté fréquente et souvent sévère. La seule augmentation des rendements des produits traditionnels peut, au mieux, entraîner une réduction limitée de la pauvreté. Les agriculteurs produisent suffisamment pour couvrir leurs besoins alimentaires, leur problème est de dégager des revenus monétaires plus importants pour satisfaire les besoins du ménage. En l’absence de revenus extérieurs, l’obligation où ils se trouvent de vendre ce qui pourrait autrement être consommé par le ménage, entraîne une malnutrition induite.

Pour les producteurs qui occupent les pentes dégradées ou fragiles et qui ne peuvent pas ou ne veulent pas abandonner ces terres à leur vocation forestière, la priorité consiste à promouvoir des modèles de production plus durables, pouvant être rapidement adoptés avec peu de ressources et être rapidement bénéfiques en terme de production ou d’utilisation de la main-d’œuvre. Les interventions spécifiques pouvant les aider sont: i) la mise en place de cultures permanentes de haute valeur; ii) la réduction du travail du sol; iii) les semis à plus fortes densités; iv) les cultures en courbe de niveau; v) l’utilisation de semences de variétés améliorées; vi) la plantation d’arbustes en courbe de niveau; vii) les cultures intercalaires; viii) la couverture à l’aide d’arbres dispersés; et ix) le mulch. Un certain nombre de projets innovants ont clairement démontré, à l’intérieur même du système, la faisabilité de ces techniques et les bénéfices que l’on pouvait tirer de leur adoption. Ces pratiques peuvent à la fois accroître les rendements et conduire à une utilisation plus durable des ressources naturelles; cependant, à moins d’être intégrées dans des programmes de diversification et de commercialisation, elles n’auront qu’un impact limité sur l’augmentation des revenus et ne peuvent, de ce fait, être considérées que comme une partie de la solution.

La diversification est certainement la meilleure stratégie; toutefois, il sera nécessaire d’aider les agriculteurs capables de l’entreprendre. Le secteur privé est le mieux à même de fournir cette assistance, car ce sont les entrepreneurs qui ont la meilleure connaissance des besoins et des demandes du marché. Néanmoins, le rôle du gouvernement reste essentiel pour assurer un environnement propice à l’interaction des petits agriculteurs et du secteur privé. D’importantes mesures doivent être prises afin d’assurer: i) un environnement compétitif favorable aux entreprises (peu de barrières d’entrée et le contrôle des pouvoirs monopolistiques); ii) la promotion d’associations d’agriculteurs et de groupes de petites entreprises pouvant financer efficacement l’assistance technique et la formation en matière de gestion; et iii) la participation renforcée des producteurs et des commerçants dans l’élaboration des politiques, des négociations et du contrôle des accords commerciaux. Le développement des marchés de la terre accélèrerait la transition en permettant aux producteurs d’acheter les terres des voisins moins performants et de constituer le noyau d’un secteur agricole familial commercial.

Encadré 7.8 Support du secteur privé à la diversification des petits agriculteurs[225]

Le rôle essentiel du secteur privé dans la diversification et la génération de revenu chez les petits agriculteurs indigènes des hautes terres du Guatemala montre ce que peut apporter une coopération efficace entre le secteur privé et les agriculteurs traditionnels. Bien que la production de pois mange-tout et de brocolis ait été lancée par l’agroindustrie au début des années 70, en dix ans la production de ces produits périssables passa aux mains des petits agriculteurs. Malgré le peu, ou même l’absence d’assistance extérieure, ces cultures permettaient en 1996 de faire vivre plus de 21 000 familles indigènes grâce à un revenu brut annuel supplémentaire estimé à 33 millions de dollars EU, équivalent à 1 500 dollars EU par famille. On estime que plus de 2 500 emplois associés aux activités post-récolte et de commercialisation ont été créés. L’expansion se poursuit et de nouvelles cultures non traditionnelles telles que les groseilles se développent. Les besoins élevés en main-d’œuvre et l’intensification de la culture ont conduit à ne cultiver en moyenne que 0,24 ha par famille, assurant une bonne répartition des revenus et démontrant que les petits agriculteurs peuvent avoir un avantage comparatif pour ce type de produits.

On a démontré que l’expansion rapide de la production des petits agriculteurs et la forte proportion du prix final (47 pour cent) leur revenant étaient directement associées à la création d’un marché compétitif dû à la présence de nombreuses entreprises de commercialisation, de moyennes et petites tailles, actives dans ce domaine non-traditionnel. Le succès de ces entreprises est, à son tour, en grande partie dû à la politique générale d’appui du gouvernement, et, en particulier, au support dynamique d’un organisme de commercialisation (GEXPRONT). Cette coopération a contribué à faciliter l’accès au marché des petites entreprises en levant les principales contraintes à la commercialisation et, plus récemment, en faisant profiter les producteurs de l’appui du secteur privé en matière de recherche appliquée et de vulgarisation. Ces résultats montrent que le support du secteur privé, quand il facilite l’ouverture des marchés et permet d’améliorer l’efficacité des opérations, peut constituer une stratégie efficace pour la diversification des petits producteurs.

Les emplois hors exploitation et autres emplois ruraux peuvent engendrer un développement en chaîne de l’emploi, des revenus, et accroître ainsi la demande de biens et de services parmi ceux qui ne sont pas en mesure de diversifier leur production. On peut aussi stimuler les investissements des agroindustries de taille moyenne à grande, la construction d’usines et le tourisme en offrant des incitations non financières. Ces incitations peuvent prendre la forme de: i) mise à disposition d’infrastructures publiques dans les zones où les sociétés vont installer leurs opérations; ii) assistance pour la mise en place et l’organisation des fournisseurs de contrats; iii) formation du personnel des sociétés; et iv) assistance à la négociation avec les municipalités dans l’acquisition de terre, la taxation locale, etc.

La stratégie de réduction de la pauvreté rurale pour les familles incapables de diversifier leurs productions ou d’obtenir un emploi hors exploitation consistera à faciliter leur départ de ces zones. On a montré que les fractions les plus pauvres de la population ne migrent pas aussi facilement que les ruraux plus riches: ils manquent de ressources pour le faire[226]. Il est possible d’attaquer ce problème sur deux fronts: en fournissant des ressources pour la migration et en essayant d’augmenter les chances d’une intégration réussie sur le lieu de destination. Un capital de départ pour les migrants pourrait être fourni sous forme de: i) paiement pour le transfert des droits fonciers traditionnels à des groupes s’intéressant à la conservation et à la biodiversité, permettant ainsi l’arrêt des cultures sur ces terres marginales; et ii) financement de l’achat des droits fonciers par des petits producteurs plus performants. Il est aussi important d’assurer la formation professionnelle et l’alphabétisation des migrants volontaires et de leurs familles, afin de leur fournir des qualifications de base pour l’emploi.


[209] Les indigènes représentent 66 pour cent de la population du Guatemala et 29 pour cent de celle du Mexique, mais la proportion est plus basse dans les autres pays d’Amérique centrale.A l’intérieur du système, la proportion est estimée à 60-80 pour cent.
[210] Comité d’action pour le Développement social et économique de l’Amérique centrale/Commission européenne, 1990.
[211] Comité d’action pour le Développement social et économique de l’Amérique centrale/Commission européenne, 1990.
[212] FAO, 1999a.
[213] MAG/FAO/CIP/IICA 1996, p. 63.
[214] Comprenant une bonne partie des Etats de Hidalgo, Tlaxcala, Guanajuato, Queretero, et Mexico.
[215] Institut national de statistique, de géographie et d’informatique, 1995.
[216] MAG/FAO/IICA, 1996.
[217] Comité d’action pour le développement social et économique de l’Amérique centre/commission européenne, 1990.
[218] Les rendements dans la zone de l’altiplano du Mexique central sont un peu plus élevés (de 2 à 2,5 tonnes/ha) en raison de la proximité des marchés urbains.
[219] Secrétaire á l’agriculture, á l’élevage, au développement rural, á la pêche et á l’alimentation, 1998.
[220] Secrétaire á l’agriculture, á l’élevage, au développement rural, á la pêche et á l’alimentation, 1998.
[221] FAO, 1999a.
[222] Comité d’action pour le développement social et économique de l’Amérique Centrale/Commission européenne (1990), p. 17 pour 1964-1979. Données de 1996: Unité sectorielle de planification agraire et de l’alimentation (1996).
[223] En 1985, le Panama, avec une densité de population de 28 personnes/km2, enregistrait des rendements moyens en maïs de 0,93 tonne/ha tandis qu’au Salvador où la densité de population était de 265 personnes/km2, le rendement était de 1,84 tonne/ha. Les autres pays d’Amérique centrale se situaient entre ces deux extrêmes.
[224] Banque mondiale, 2000e.
[225] Tiré de l’étude de cas n° 5, annexe 1.
[226] Banque interaméricaine de développement, 1999.

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