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L`ÉDUCATION FORESTIÈRE DE DEMAIN:
ÉLARGISSEMENT DE SON CHAMP D'ACTION

PRÉPARÉ PAR LAVINIA GASPERINI
Groupe éducation, Division de la Recherche,
de la vulgarisation et de la formation (SDRE)
Département du développement durable de la FAO


L'organisation de la présente réunion s'explique par le fait que l'on a saisi la signification des changements qu'a connus le secteur forestiers en raison de divers facteurs mondiaux, nationaux et locaux. D'où le besoin d'adapter aussi l'éducation forestière à ces changements et de donner aux jeunes les compétences et les outils nécessaires pour faire face à cette nouvelle réalité et satisfaire l'attente d'un groupe élargi d'intéressés. A cette réunion, une grand partie de l'attention des éducateurs forestiers se concentre sur l'enseignement supérieur, ce qui se justifie, étant donné que nombreux sont les dirigeants futurs spécialistes des aspects scientifiques, industriels, de la production, de l'exploitation et de la gestion du secteur qui sortiront d'établissements de niveau supérieur. Il nous faut toutefois réfléchir au rôle de l'éducation forestière traditionnelle, à son influence sur d'autres figures professionnelles et techniques du secteur et aux possibilités d'éduquer et d'informer des publics non traditionnels en matière de forêts et de questions forestières.

ÉDUCATION FORESTIÈRE TRADITIONNELLE

L'éducation forestière traditionnelle se fondait jusqu'ici sur la science et la technique. Les étudiants apprenaient à produire, à faire pousser, à planter et à gérer, à abattre les arbres et à transformer le bois. Jusqu'ici, ceux qui avaient terminé leurs études dans des établissement d'enseignement supérieur occupaient ensuite des postes dans la recherche forestière, la gestion des forêts, l'établissement des plantations, la récolte du bois et l'industrie. Les forêts étaient un bien public que l'Etat était chargé de gérer et de protéger. Les études de foresterie traditionnelle débouchaient des diplômes (universitaires ou non), des certificats et sur la formation en cours d'emploi. L'enseignement du niveau du diplôme préparait les étudiants aux travaux concrets de la foresterie et de l'industrie forestière - scieries, usines de contreplaqués, fabriques de meubles, gestion des pépinières, fonctionnement et entretien des machines. La formation de niveau du certificat dans les pays en développement préparait les gardes forestiers qui étaient employés par le secteur public pour protéger les forêts contre l'abattage illégal et le braconnage et pour remettre des certificats à ceux qui étaient autorisés à couper les arbres légalement afin que les grumes soient transportés vers les scieries et les ports pour l'exportation. Avant l'apparition des facteurs qui influent désormais sur le secteur, l'éducation forestière traditionnelle répondait avant tout aux besoins d'une clientèle clairement définie. La foresterie et les services forestiers étaient en quelque sorte isolés du milieu rural plus général de par leur nature et leur situation géographique - les forêts se trouvant dans des zones plus éloignées -, de par leur caractère, leurs activités et leur rôle, et du fait que le secteur public dominait pratiquement toutes les activités et était le principal employeur des licenciés du système d'éducation forestière. Comme nous l'avons appris, les forêts et la foresterie ne sont plus hors de portée de la sphère d'intérêt de l'opinion publique et subissent l'influence des nombreux changements survenus.

LE SECTEUR AGRICOLE ET LES CHANGEMENTS

Le secteur agricole qui dominait le monde rural subit également l'influence du changement, maintenant que la plupart des pays en développement et la communauté internationale des donateurs ont adopté une approche du développement rural qui entend atténuer la pauvreté et améliorer les conditions des habitants des campagnes. L'agriculture, qui était synonyme de «rural», n'est plus qu'un élément de ce que l'on appelle«l'espace rural». La modification du sens du mot développement a une incidence importante sur l'éducation et la formation agricoles traditionnelles. Pratiquement tous ceux qui se penchent sur l'avenir de l'éducation agricole soulignent la nécessité d'élargir les programmes axés uniquement sur la production, afin de faire face aux problèmes du développement rural qui se trouvent hors du secteur agricole ou sont en rapport étroit avec lui. Le document stratégique de la Banque mondiale sur le développement rural intitulé From Vision to Action (1997) constate que le développement rural englobe toutes les activités situées hors des zones urbaines et liées au développement. Il ressort de ce document qu'à l'avenir la Banque mondiale abandonnera la conception étroite du secteur agricole pour une vision plus large du secteur rural. La stratégie de ce secteur met l'accent sur tout le système de production rurale. L'allocation des ressources en eau et l'aménagement complet des bassins versants comprennent l'irrigation et le drainage. Aux fins de la gestion des ressources naturelles dans les systèmes de production durable, l'agriculture, la foresterie et l'élevage font partie d'un système plus vaste. Le développement du capital humain, les infrastructures et le développement social sont intégrés dans les stratégies et les programmes de développement rural.

QUELS SONT LES EFFETS D'UNE NOUVELLE APPROCHE DU DÉVELOPPEMENT RURAL SUR L'ÉDUCATION AGRICOLE?

Principale conséquence: l'éducation agricole doit s'adapter au changement, faute de quoi elle risque d'être complètement dépassée (Warren, 1998). La FAO a étudié le phénomène du changement dans l'éducation agricole et l'on trouve sur son site Internet deux documents récents (Gasperini, 2000 et Maguire, 2000) qui analysent le besoin de changement et proposent des moyens pour que les systèmes d'éducation agricole puissent faire démarrer le processus de changement. McCalla (1998), partant d'une perspective mondiale, avertit que le système des sciences agricoles devra changer. Les universités d'agronomie isolées, dominées par la faculté et les chercheurs, ne survivront tout simplement pas. La complexité du défi à relever exige l'accès à des disciplines qui dépassent la sphère de l'agriculture traditionnelle. Le rôle en évolution de la société civile, de la participation et de la décentralisation modifieront radicalement la clientèle des universités et ce qu'on attend d'elles; en outre le rôle de la recherche aux mains du secteur privé augmentera très probablement beaucoup au détriment des investissements du secteur public. L'organisation de la présente réunion semble être la preuve que les éducateurs en matière de foresterie se sentent aussi incités à modifier la façon dont l'enseignement et la formation sont planifiés, gérés et donnés dans leur domaine.

DÉVELOPPEMENT RURAL ET FORESTERIE

La tendance pratiquement universelle à mettre l'accent sur le développement et non plus sur les problèmes d'un seul secteur a des conséquences sur l'éducation forestière qui méritent notre attention. Les forêts et la foresterie ont commencé à intéresser de nouveaux acteurs en raison de la préoccupation des sociétés modernes concernant le réchauffement de la planète, la protection de la biodiversité, le taux alarmant de disparition des forêts vierges et naturelles, en particulier dans les régions tropicales humides, et la situation critique des populations autochtones des zones forestières. Dans les sociétés modernes, les populations fortement urbanisées voient dans les forêts non seulement une ressource naturelle précieuse, mais aussi des lieux de loisir et de détente. Les gouvernements, au niveau national et dans plusieurs cas, au niveau régional, se préoccupent de la conservation des eaux et considèrent les forêts comme un élément fondamental de la protection des bassins versants et des bassins fluviaux. Les nouvelles parties prenantes et leurs intérêts sont également des facteurs qui expliquent la pression exercée sur l'éducation et la formation forestières pour qu'elles se modifient. Le développement rural met l'accent sur les rôles des forêts, des terres et de la population humaine et sur leur interaction d'une façon plus holistique que par le passé. D'où l'attente des intéressés en ce qui concerne la capacité des divers secteurs de fournir des réponses scientifiques, sociales et didactiques à ceux qui vivent dans ce qu'on conçoit comme l'espace rural.

CONSÉQUENCES DE L'APPROCHE DU DÉVELOPPEMENT RURAL POUR L'ÉDUCATION ET LA FORMATION FORESTIÈRES

Il est évident que l'éducation forestière moderne doit préparer les étudiants en vue d'un monde qui demande plus que des connaissances et compétences techniques. Parmi les domaines plus évidents qui exigent une place dans les programmes de foresterie moderne, on peut citer les suivants:

Certains des thèmes susmentionnés exigeront une modification de la composition des membres des facultés universitaires de foresterie alors que pour tenir compte des autres, il faudra les relier avec d'autres parties du système d'éducation et créer des équipes interdisciplinaires dans les universités capables de se charger des nouvelles disciplines.

CHANGEMENT DES ATTITUDES DE LA SOCIÉTÉ VIS-À-VIS DES FORÊTS ET DE LA FORESTERIE.

Bien que le soutien apporté à la protection des forêts naturelles encore présentes dans le monde, à la préservation de la biodiversité, à la protection des bassins versants vitaux et aux possibilités de détente et de loisir soit important, la réalité demeure bien différente. En dépit des politiques, des lois et d'une force (parfois armée) de gardes forestiers, les ressources forestières du monde en développement disparaissent à un rythme rapide. Cette situation s'explique par divers facteurs, à savoir la corruption, lorsque la propriété publique est donnée en prime où vendue à des personnes bien placées, qui exploitent les forêts au maximum et ne doivent de compte à personne. Les forêts souffrent aussi de la pression démographique, les paysans sans terre et les petits agriculteurs possédant peu de terre ou des exploitations dégradées étant à la recherche de nouvelles terres pour produire de la nourriture. Ces derniers empiètent sur les réserves forestières et les services de protection semblent incapables de s'y opposer. Les agriculteurs et les paysans sans terre sont en fait à la recherche de terres pour la production de cultures vivrières, poussés souvent par la pauvreté et l'instinct de survie. Ceux qui sont mieux informés et qui comprennent la valeur des ressources naturelles ont une meilleure éducation, sont plus riches et sont pour la plupart des citadins. Depuis peu, les forestiers ont cherché les moyens de motiver les populations proches des forêts à participer à la protection et à la gestion durable de cette ressource.

MÉTHODES PROMETTEUSES D'UTILISATION DURABLE DES FORÊTS

La participation satisfaisante des communautés qui vivent à proximité des forêts à la gestion des forêts - Gestion forestière conjointe - (JFM) a indiqué une façon de protéger plus efficacement cette ressource. Depuis toujours, les communautés utilisaient les forêts de manière durable, pour obtenir du bois de feu et des produits non ligneux (fruits, baies, plantes médicinales et animaux pour leur viande), mais lorsque les pays étaient sous un régime colonial ou national, l'accès était interdit à ces communautés et ceux qui exploitaient la forêt étaient punis par la loi pour avoir «volé» cette ressource. En dépit des lois, de nombreuses communautés pénétraient de toute façon dans la forêt pour y récolter des produits traditionnels. L'abattage illégal n'a cessé depuis la fin de l'ère coloniale et il constituait non seulement une perte de source de revenu pour les gouvernements et la population mais il provoquait des dégâts collatéraux considérables à l'écosystème et contribuait à l'érosion et à la disparition de toute végétation des bassins versants en exposant les sols fragiles aux éléments et en créant des pistes forestières non protégées. Aujourd'hui, alors que les communautés se sont vues confier la responsabilité de la durabilité de la ressource, elles décident de l'utilisation de la forêt par leurs membres et ne permettent pas à d'autres d'y pénétrer. On peut citer de nombreux exemples de pays qui ont obtenu de bons résultats mais la plupart des progrès ont été réalisés en Inde. Le succès de la JFM se fonde sur le fait que les communautés comprennent le concept de durabilité et elles tirent profit de l'éducation et de la formation données par les services forestiers. Alors que la JFM montre que la gestion durable, qui nécessite la participation des communautés locales, peut fonctionner, il ne s'agit pas encore là d'un phénomène universel. Comment la durabilité et le respect d'une ressource peuvent-ils encore être stimulés?

LA FORESTERIE DANS L'ÉDUCATION DE BASE

Apporter aux enfants du primaire le message d'une gestion forestière judicieuse et durable peut très utilement compléter l'incidence des réformes de l'enseignement supérieur de foresterie. Les raisons pour ce faire seront évidentes pour les forestiers qui devront lutter encore longtemps contre les effets de la pression démographique sur les forêts. Il se peut que ceux qui travaillent dans l'éducation forestière supérieure estiment trop faible et trop éloigné le lien avec les écoles du primaire, mais les leçons tirées de l'expérience des pays tant en développement que développés à propos de l'incidence de l'enseignement écologique aux enfants du primaire semblent indiquer le contraire. Dans les pays développés, les enfants sont devenus dans leur famille les paladins des campagnes contre la fumée et pour le recyclage des déchets; dans les pays en développement, les élèves du primaire se sont faits les défenseurs de la conservation de la flore et de la faune. L'influence des élèves sur les parents, le voisinage et les communautés a été très puissante et a contribué à modifier les attitudes de la société en très peu de temps. On connaît des exemples d'éducation et de formation forestières données maintenant aux élèves du primaire dans le cadre des programmes d'éducation écologique. Parmi les exemples les plus frappants des pays en développement, on peut citer les programmes du Conseil national de la recherche en matière d'éducation et de la formation de l'Inde (NCERT) destinés aux établissements du primaire et du secondaire. Le programme a débuté avec la Politique nationale de l'éducation, 1986 (NPE), qui déclare que la protection de l'environnement est une valeur et qu'elle doit faire partie des programmes d'études à tous les stades du cycle de l'éducation. Plus précisément, la politique affirmait: Il est extrêmement nécessaire de créer une conscience de l'environnement. Elle doit pénétrer les personnes de tous les âges et toutes les couches de la société, à partir des enfants. La conscience de l'environnement doit être enseignée dans les écoles et les lycées. Cet aspect sera intégré dans tout le processus de l'éducation.

EFFETS DE LA POLITIQUE DE L'INDE SUR L'ÉDUCATION

Le NCERT a élaboré un cadre national pour les programmes d'études à la fin de l'an 2000, qui décrit les résultats souhaités de l'enseignement pour les élèves à tous les niveaux du système. Le cadre a identifié les Études écologiques comme une des matières au niveau du primaire. Les études écologiques sont une des disciplines prescrites du programme d'études officiel des établissements du primaire et devrait remplir vingt pour cent de l'horaire scolaire. Au fur et à mesure que les élèves passent d'une classe à l'autre, l'éducation écologique en tant que matière à part disparaît mais la science intégrée est enseignée et demande aux étudiants de réfléchir sur les observations faites à propos de l'environnement, y compris l'équilibre entre la nature et les effets de la population sur les ressources naturelles. Une difficulté importante réside dans la rareté des enseignants capables de traiter cette matière. Cette difficulté a été résolue de façon innovative en ayant recours à des organisations volontaires spécialisées dans les questions écologiques. Ces organisations volontaires soumettent aux pouvoir publics concernés des États ou aux trois institutions centrales du NCERT des propositions pour se charger de l'enseignement écologique prévu dans le programme d'études. Une fois approuvées les propositions, l'organisation volontaire reçoit une subvention. Les centres principaux forment les enseignants des ONG, fournissent un soutien aux programmes sous forme de matériel audiovisuel, de planification des sessions et d'évaluation des programmes. Ce qui est particulièrement intéressant pour les éducateurs forestiers, c'est que les institutions centrales organisent des pépinières scolaires, des programmes de plantation, des jardins et des technologies durables. Elles fournissent aussi gratuitement des échantillons aux écoles. Le programme s'étend rapidement.

Le cas de l'Inde n'est pas isolé mais il est cité ici car il permet d'identifier un moyen très puissant pour transmettre le message de la foresterie à un grand nombre d'enfants attirés par les questions d'environnement. Cet exemple montre en outre aux éducateurs forestiers que là où sont en place des programmes d'éducation écologique, il sera nécessaire d'inventer un nouveau programme d'éducation forestière. L'apport de la foresterie peut tirer profit des premiers pas faits par l'éducation en matière d'environnement et enrichir cette initiative. C'est là une occasion importante, d'une portée internationale. Ceux qui sont chargés de la réforme de l'éducation forestière supérieure devraient être très heureux de pouvoir saisir cette occasion.

CONSÉQUENCES DE L'INITIATIVE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE POUR L'ÉDUCATION FORESTIÈRE SUPÉRIEURE

Une initiative des établissements primaires concernant la foresterie a des répercussions sur le programme d'études de l'enseignement supérieur et a des effets sur les étudiants et les membres de la faculté. En ce qui concerne le programme d'études, il faudra y ajouter un ou des cours sur l'éducation des enfants pour permettre aux futurs forestiers de comprendre comment les enfants apprennent, quels types d'activités leur plaît et sont le plus aptes à transmettre efficacement les messages forestiers voulus. Le cours devrait aussi traiter des méthodes de communication pouvant retenir l'attention des enfants du primaire et les encourager à participer aux activités d'apprentissage. Ce type de cours de l'éducation forestière supérieure peut être donné par une équipe ou être confié à des facultés pédagogiques du système universitaire plus vaste. Ce cours est important pour tous les étudiants de l'éducation forestière supérieure, mais il devrait être obligatoire pour ceux qui seront les futurs vulgarisateurs forestiers, car dans le cadre de la description de leur emploi, ils participeront à la mise en œuvre de l'initiative du primaire concernant la foresterie.

La faculté de foresterie donnerait également une formation aux administrateurs et aux enseignants des établissements du primaire ou aux organisations volontaires qui participent au programme au niveau du primaire. La formation permettrait aux participants de comprendre clairement le rôle des forêts dans la durabilité des ressources naturelles et leur contribution au développement rural et national. La gestion pratique des pépinières ou des plantations scolaires ferait partie de la formation, tout comme le recours efficace aux visites sur le terrain, les modèles et autres moyens audiovisuels. La formation des administrateurs et du personnel pourrait se faire conjointement avec les facultés de pédagogie et/ou avec la formation des enseignants.

Un aspect important de la foresterie touchant le système d'éducation sera la publicité faite par divers moyens. Une campagne prolongée utilisant tous les moyens de communication sur«l'histoire de la foresterie» aura besoin de diplômés des facultés de foresterie, experts en techniques de communication pour contribuer, grâce à leurs idées, ainsi qu'à leurs compétences et conseils techniques, à rendre efficaces les campagnes destinées à la société civile dans son ensemble.

Le secteur forestier pourrait aussi jouer un rôle considérable dans la promotion de l'accès à l'éducation de base (éducation primaire, alphabétisation et connaissances de base pour la vie quotidienne) pour les habitants des zones forestières lointaines souvent dépourvues d'écoles, qui n'ont aucune influence sur ceux qui décident de l'emplacement des établissements scolaires. L'objectif de la foresterie, à savoir-faire mieux comprendre aux communautés éloignées l'importance de la gestion durable de cette ressource, pourra influencer les ministères de l'éducation pour les inciter à investir dans les écoles de ces régions, surtout lorsque les éducateurs forestiers participeront activement au programme d'éducation de ces établissements scolaires. La défense de la foresterie, pour peu qu'elle soit bien faite, non seulement fera parvenir les messages forestiers aux jeunes, mais contribuera aussi à:

Dans l'esprit de la Conférence mondiale sur l'Éducation pour tous (Jomtien,1990 et Dakar, 2000), la prise en compte des problèmes forestiers dans les établissements du primaire, et si possible du secondaire, devrait être considérée comme un nouvel engagement vis-à-vis de l'Éducation pour tous par les universitaires, les chercheurs et les enseignants de la foresterie et comme une contribution à la réduction de la pauvreté grâce à une meilleure gestion des ressources naturelles.

ÉDUCATION FORESTIÈRE AU NIVEAU DU SECONDAIRE

Si les efforts déployés pour transmettre les principaux messages forestiers aux écoles primaires sont couronnés de succès, le programme devrait se poursuivre de façon plus sophistiquée et détaillée dans l'enseignement secondaire. L'exemple de l'Inde nous montre que si l'éducation écologique n'existe plus au niveau du secondaire en tant que discipline séparée, les sciences et les études sociales font une large place toutefois aux questions d'environnement. Ce qui nous fait penser que la foresterie pourrait-elle aussi enrichir le programme d'études de l'enseignement secondaire avec des modules et du matériel d'enseignement créatifs et innovatifs pour les disciplines scientifiques, afin de renforcer le message de la foresterie durable et de faire une plus large place au secteur dans la sphère plus vaste du développement rural.

CONCLUSIONS

La nécessité de réformer l'éducation forestière supérieure a été identifiée et le secteur s'est engagé à apporter des changements importants. Ces changements influeront sur la qualité de l'éducation forestière, ainsi que sur la production durable et la protection de cette ressource naturelle fondamentale. Il sera difficile d'assurer la durabilité à long terme à moins que le rôle de premier plan des forêts et de la foresterie dans le développement national et rural ne soit solidement ancré dans l'esprit des jeunes. Il est possible de transmettre ces messages fondamentaux à un grand nombre de jeunes grâce au système d'éducation primaire et secondaire et il faut saisir sans tarder cette possibilité. Une telle approche de l'éducation forestière peut, à relativement peu de frais, produire des générations futures qui comprendront le rôle des forêts dans la gestion durable des ressources naturelles, l'aménagement des bassins versants, la conservation de la biodiversité, le réchauffement de la planète et la production de produits à base de bois pour la maison et les marchés d'exportation.

Cette importante réunion nous offre une chance unique de contribuer sensiblement à faire comprendre les problèmes des forêts et de la foresterie, ainsi que le rôle central qu'elles jouent pour rendre plus vivables les pays et, de ce fait, le monde entier pour toute l'humanité. Les avantages économiques et sociaux qui en découleront avec le temps devraient être considérables.

Ne laissons pas passer cette occasion.

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