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Investigations

Les investigations qui conduisent à une décision finale reposent sur l’association des activités suivantes:

  1. Examen clinique.
  2. Etude épidémiologique afin de dresser un tableau global de la maladie dans le troupeau.
  3. Autopsie pour retrouver les lésions caractéristiques sur les organes des animaux abattus ou morts.
  4. Examens de laboratoire pour confirmer l’infection.

Étude épidémiologique

Si on soupçonne la PPCB, il faut se poser les questions ci-après.

1. Quelles sont les espèces animales (par exemple, bovins, ovins, caprins, porcins, animaux sauvages) présentes dans les installations de l’exploitation (ou du village)? Combien y a-t-il d’animaux de chaque espèce et quelles sont les espèces affectées?

Si des animaux domestiques ou sauvages autres que les bovins et les buffles domestiques sont atteints, une maladie autre que la PPCB doit être envisagée.

2. Quel est l’âge des bovins et/ou des buffles domestiques atteints?

Répertorier les différents groupes d’âge des animaux (par exemple, moins de 6 mois, de 7 à 18 mois, plus de 18 mois). En cas de PPCB, les affections respiratoires les plus sévères sont observées chez les animaux adultes.

3. Les bovins ont-ils été vaccinés contre la PPCB ou d’autres maladies épidémiques? Si tel est le cas, quand la dernière vaccination a-t-elle eu lieu? Quel vaccin a été utilisé? Combien d’animaux ont-ils été vaccinés? Qui s’est occupé de la vaccination?

Théoriquement, si tous les bovins ont été vaccinés avec un vaccin contre la PPCB de bonne qualité et aux intervalles de temps appropriés, ils ne devraient pas développer la maladie. Cependant, la PPCB peut apparaître sur des animaux non vaccinés dans des troupeaux partiellement vaccinés, et même sur des animaux vaccinés qui n'ont pas été revaccinés comme prévu.

4. Quand les premiers signes de la maladie sont-ils apparus? Est-ce la première fois que la maladie apparaît? Si non, quelles sont les dates approximatives des épisodes précédents?

Les réponses peuvent permettre d'indiquer si la maladie est endémique ou si elle s’est introduite récemment, et de calculer à quel moment elle est entrée dans le troupeau.

5. D’autres bovins ont-ils été achetés ou amenés dans le troupeau, pour quelque raison que ce soit, au cours des six mois qui ont précédé la première apparition de la maladie? Si oui, d’où venaient-ils ? Certains sont-ils tombés malades?

Les réponses peuvent fournir une indication sur la façon dont la maladie s’est introduite dans le troupeau.

6. Le troupeau a-t-il été en contact avec un autre troupeau au cours des six mois qui ont précédé la première apparition de la maladie? Des troupeaux nomades traversent-ils la région? Si oui, quand passent-ils et d'où viennent-ils?

Les troupeaux nomades peuvent être des réservoirs de PPCB. Les réponses peuvent aussi fournir des explications sur la façon dont la maladie a pu entrer dans la ferme ou le troupeau.

7. Existe-t-il des pâturages, des trous d’eau, des abreuvoirs ou des installations pour bains antiparasitaires utilisés en commun par d’autres troupeaux nomades ou sédentaires?

Les réponses permettent d’indiquer les contacts possibles avec des animaux d’autres troupeaux, afin de remonter à l’origine de l’épidémie, et donc de pouvoir donner un signal d’alerte rapide en ce qui concerne la propagation de la maladie dans la région.

8. Les animaux de remplacement ont-ils été vaccinés contre la PPCB et d’autres maladies avant ou après leur introduction dans le troupeau?

La réponse permet d’expliquer pourquoi la maladie peut se limiter à un groupe d’animaux particulier.

9. La population locale connaît-elle la maladie? Cette dernière a-t-elle un nom particulier dans la région?

Les éleveurs peuvent souvent fournir des indications utiles sur les maladies qu'ils ont rencontrées auparavant.

10. Les animaux infectés ont-ils été traités aux antibiotiques? Si oui, de quels types d’antibiotiques s’agit-il?

Les antibiotiques peuvent masquer l'aspect clinique de la PPCB et modifier la progression de la maladie dans un troupeau. Ils peuvent aussi transformer l'aspect des lésions pathologiques caractéristiques et de ce fait compliquer le diagnostic de la maladie.

11. Quels sont les signes observés chez les animaux malades?

Les signes respiratoires sont plus évidents chez les bovins adultes, tandis que l’hypertrophie des articulations peut être observée chez les veaux de moins de six mois.

12. Combien d’animaux sont-ils malades cliniquement par rapport au nombre total?

13. Combien d’animaux sont-ils morts depuis le début de l’épidémie?

14. Quel est l’état de santé des troupeaux voisins?

Pour savoir si la PPCB est présente dans la région, il convient d’examiner les troupeaux voisins en vue de détecter la maladie.

15. Est-ce que des animaux ont été vendus, transférés ou prêtés durant ces six derniers mois, par exemple pour le labour, ou bien donnés en cadeau (dot)?

La réponse à cette question peut fournir des informations importantes sur la propagation de la maladie et aider à remonter jusqu’à l’origine de l’épidémie.

Examen clinique

Dans un troupeau, l’aspect clinique de la maladie peut varier d’un individu à l’autre, selon le stade de développement de la maladie; il est donc important d’examiner le plus grand nombre possible d’animaux, afin d’obtenir un tableau clinique complet. Il est essentiel de noter systématiquement sur un carnet toutes les observations qui serviront par la suite de références. L’utilisation de feuilles de papier volantes n’est pas conseillé, car on peut facilement les égarer et perdre ainsi des informations très importantes.

1. Noter les observations de l’éleveur ou du responsable des animaux

Demander à l’éleveur ou au responsable des animaux de décrire la maladie observée.

Un traitement a-t-il été administré? Des antibiotiques tels que la tylosine et les tétracyclines peuvent agir sur les symptômes cliniques et sur l’évolution de la maladie.

(Il est communément admis que le traitement antibiotique est contre-indiqué dans les épidémies de PPCB, car on pense que son utilisation entraîne une proportion élevée de « pulmonaires » dans le troupeau, c’est-à-dire de porteurs chroniques avec séquestres dans les poumons, et que ceux-ci peuvent par la suite transmettre l’infection aux bovins sensibles. Cela est vrai dans un certain sens, mais dans la plupart des pays où la PPCB existe le traitement antibiotique est une question de survie. Le désaccord sur son utilisation ne devrait pas créer de barrière entre l’agent de santé animale et le propriétaire de bétail.)

Des vaches ont-elles avorté?

2. Observer les animaux au repos

Avant de commencer à manipuler les animaux, vérifier s’ils sont alertes ou au contraire déprimés, s’il existe des cas de boiterie, et si la condition physique des animaux est satisfaisante pour la période de l’année et le type de système d’exploitation.

Est-ce que certains animaux se tiennent avec la tête et l’encolure tendues, les pattes antérieures écartées, et la bouche ouverte pour essayer d’aspirer un peu d’air? Il faut se rappeler que cela arrive non seulement chez:

La respiration est-elle difficile, rapide et douloureuse? Si la respiration est difficile, les narines sont généralement dilatées, et des sécrétions nasales claires ou striées de sang peuvent s’en écouler.

Contrôler la nature et la fréquence de la respiration. Est-elle rapide (supérieure à 20 mouvements par minute)?

Est-ce que certains animaux toussent?

Y a-t-il des écoulements au niveau des yeux et du nez ? On observe parfois un écoulement clair.

3. Examen médical

Prendre la température rectale; dans les cas aigus, elle peut dépasser 40° C.

Contrôler les ganglions lymphatiques superficiels; l’hypertrophie n’est pas caractéristique.

Contrôler la bouche, y compris la bordure des lèvres, la langue, les papilles et la voûte du palais. Il n’y a pas de lésions, contrairement à la peste bovine et à la fièvre aphteuse, même si la salive s’écoule parfois de la bouche.

4. Faire courir les animaux pendant quelques minutes et les examiner de nouveau

Les symptômes de la PPCB, toux et boiterie, peuvent apparaître de façon plus évidente après quelques minutes d'exercice.


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