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CAMEROON - CAMEROUN - CAMERÚN

Son Excellence Monsieur François Xavier Ngoubeyou, Ministre des relations extérieures du Cameroun


Permettez-moi, Monsieur le Président, au nom de Son Excellence Monsieur P. Biya, Président de la République du Cameroun empêché, de vous adresser, ainsi qu'aux Chefs d'Etat et de Gouvernement, qui ont honoré ce Sommet, mes salutations déférentes.

Je voudrais aussi au nom de ma délégation et en mon nom propre, vous féliciter ainsi que votre bureau, féliciter et rendre hommage au Directeur général de la FAO et à ses collaborateurs pour leurs efforts passés, présents et futurs en faveur du progrès dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la faim et la pauvreté.

En novembre 1996, nous avons adopté une Déclaration et un Plan d'action axés sur l'éradication de la pauvreté et le maintien de la paix visant à réduire de moitié le nombre de mal-nourris dans le monde en l'an 2015.

Cinq ans après, nous sommes tous obligés d'avouer que malgré tous les efforts déployés par la Communauté internationale, la sous-alimentation et la malnutrition touchent encore une bonne partie de nos populations.

Le Cameroun, pour sa part, a souscrit entièrement au Plan d'action et s'est engagé à l'appliquer et à le soutenir. Ainsi, de nombreuses actions ont été entreprises dans divers domaines que, par respect pour la limitation du temps de parole qui nous est imparti, je me contenterai de résumer.

Sur le plan de la lutte contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire, on peut relever entre autres (a) la mise en oeuvre d'une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté dont l'objectif est le maintien d'une croissance forte, durable et équitable; (b) la stratégie de développement du secteur rural visant la promotion d'une croissance agricole durable soutenue et équitable pour relever précisément le défi de la pauvreté et de la sécurité alimentaire; (c) la valorisation des rescousses naturelles en vue de la préservation durable de l'environnement.

Sur le plan social, de nombreux projets dans le domaine de la santé en général et de la santé familiale en particulier, ont vu le jour, soutenus et complétés par des actions de prévention contre le VIH/SIDA. Plus concrètement et sans être exhaustif, nous citons: (a) l'organisation depuis trois ans des journées synchronisées de vaccination qui ont abouti à la réduction sensible du risque de la poliomyélite; (b) la mise en place d'un programme d'allaitement maternel exclusif jusqu'à trois mois, dont les résultats ont fait passer les taux de ce type d'allaitement de quatre pour cent en 1991 à quinze pour cent en 1998; (c) la réduction de plus de 70 pour cent du coût de la prise en charge des malades atteints de VIH/SIDA et des ses maladies opportunistes; (d) de son côté, la couverture des besoins des ménages en sel iodé, qui constitue une action de prévention du goitre, est passée de 33 pour cent en 1991 à 82 pour cent en l'an 2000.

Sur le plan de l'éducation, la réforme universitaire entamée en 1991, s'est poursuivie à travers la professionnalisation de la formation et l'adaptation des enseignements aux besoins du marché de l'emploi. L'accès à l'enseignement de base s'est amélioré depuis l'an 2000, grâce à l'effectivité de la gratuité de l'enseignement maternel et primaire.

S'agissant spécifiquement des femmes, le Ministère de la Condition féminine constitue désormais un cadre idéal de réflexion et d'exécution des projets ainsi que des programmes tendant à assurer une plus grande implication de la femme camerounaise dans la société. Plus récemment, le Gouvernement, avec l'appui de partenaires bilatéraux, vient de lancer un programme intitulé "Femmes et réduction de la pauvreté". Pour soutenir ces efforts, le Gouvernement s'emploie à promouvoir la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.

On peut aussi relever pour s'en féliciter, l'adoption récente d'une loi relative à la Charte des investissements au Cameroun. Il s'agit là d'un instrument de pilotage de notre économie conforme aux règles du marché international et basé sur la promotion des investissements et des exportations. Dans le souci de promouvoir et de vulgariser l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication, des mesures particulières ont été prises telles que l'allégement à l'importation des taxes fiscales et douanières et plus récemment la création d'une agence nationale, vouée spécifiquement aux technologies de l'information et de la communication.

Grâce à ces mesures, on note une amélioration certaine des conditions de vie des populations dans l'ensemble: le Produit interne brut (PIB) par habitant est en effet passé de 559 $ E.-U. en 1996 à 610 $ E.-U. en 2001.

Toutefois, des poches d'insécurité alimentaire demeurent et la sous-alimentation reste présente notamment chez les enfants de zéro à trois ans, où le taux de malnutrition s'est accru passant de 23 pour cent en 1991 à 29 pour cent en 1998. Par ailleurs, en l'an 2000, 38,8 pour cent des enfants de moins de cinq ans souffraient encore de carence en vitamine A et l'anémie touchait 56,9 pour cent d'entre-eux, 52,6 pour cent des femmes enceintes et 19,2 pour cent des hommes de plus de 18 ans. On note également une baisse en apport énergétique moyen qui passe de 2 200 kilocalories par personne et par jour en 1996 à moins de 2000 kilocalories en 2001.

C'est dire que la nécessité de poursuivre les efforts déjà engagés se fait sentir et que les seuls efforts de nos pays ne suffisent plus; un appui plus ferme et engagé de la Communauté internationale s'avère indispensable. Car, il faut le reconnaître, Monsieur le Président, atteindre les objectifs du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, commande plus que jamais l'édification d'un ordre mondial plus solidaire.

Oui, c'est bien de la solidarité internationale qu'il s'agit; et tout en évaluant les progrès réalisés, cinq ans après la prise des engagements du Sommet mondial de l'alimentation de 1996, nous devons identifier les contraintes et les maillons faibles et convenir concrètement de nouveaux moyens à mobiliser pour atteindre les objectifs que nous nous étions fixés.

Pour conclure, le Cameroun, pour sa part, pense qu'en plus des autres sources de financement, le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) devrait constituer un autre cadre privilégié permettant de financer les investissements en Afrique.

C'est pourquoi nous soutenons fortement l'idée que les présentes assises soient l'occasion d'une prise de conscience collective afin de former ensemble une coalition mondiale contre la faim.

Certes, il s'agit là d'un nouveau défi. Mais ensemble nous devons pouvoir le relever, pour la survie de l'humanité entière, pour la paix et pour la sécurité internationale.

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