Expérience africaine en matière daquaculture commerciale
56. Dans le cadre dun séminaire qui sest tenu pendant la Session, le Comité a suivi des exposés sur lExpérience africaine en matière dAquaculture commerciale durable et dImplication des Communautés dans la gestion des Pêches continentales. Monsieur Charles Maguswi (Zambie) a donné un aperçu général de lexpérience de son pays; Monsieur Peter Lintini (Zambie) a présenté lexpérience du projet Edenvale Fish Farm Limited; Monsieur Patrick Blow (Zimbabwe) a fait un exposé sur la ferme Lake Harvest et Monsieur Brighton Mulonga (Zambie) a fait partager lexpérience de la Tiger Animal Feeds. Mlle Anna Marie Meneges (Mozambique) a décrit lexpérience du Mozambique dans lélevage commercial des crevettes, et Monsieur Benoît Hillion a présenté lexpérience de la VDS.
57. Monsieur Maguswi a présenté lhistorique de laquaculture commerciale en Zambie en soulignant que le secteur avait pris son essor dans les années 1980 lorsque le développement de laquaculture bénéficiait de la reconnaissance du gouvernement dans le cadre du plan national de développement 1977/1983. Dans le souci daccroître la production de poissons et den augmenter la consommation, le gouvernement sest engagé à développer laquaculture en encourageant les systèmes daquaculture ayant un potentiel pour devenir économiquement viables, notamment les canaux, les réservoirs de recyclage, centres dalevinage et les associations aquacultre-aviculture et/ou lélevage du bétail. Les projets aquacoles contribueraient substantiellement à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté à travers la production des poissons de consommation et la création demplois et la génération de revenus. Il a aussi planché sur les aspects de la production comme les espèces élevées (Oreochromis andersonii, O. Macrochir, Tilapia rendalli et du croisement du poisson-chat Hetrobrnchus longifilis avec Clarias gariepinus, de Oreochromis niloticus avec Cyprinus carpio), la commercialisation et il a mis laccent sur limportance des marchés dans la stimulation du développement de ce secteur.
58. La rennaissance et lexpansion accrues du développement de laquaculture commerciale en Zambie sont limitées par, inter alia, la non disponibilité dun cadre politique; le manque de compétences techniques de base pour la main-duvre des secteurs privés; linsuffisance de léquipement des services de vulgarisation en termes dinformations pour un appui technique efficace, la médiocrité des semences et des mécanismes de distribution; linsuffisance des aliments pour poisson en raison, partiellement, du manque dincitations pour leur production; laccès limité aux terres et à linformation; linsuffisance des infrastructures dappui aux industries annexes et les arrangements institutionnels (approche multi-guichets par rapport à lapproche par guichet unique en matière dobtention des permis) qui entravent les investissements de haute technologie.
59. Dans son exposé, Monsieur Linitini a informé les délégués que le projet Edervale Fish Farm Limited est un futur élevage de haute technologie de tilapia et décrevisses dont lobjectif est de faire des bénéfices et de réduire la pauvreté et la malnutrition, tout en améliorant le bien-être des communautés locales par la création de 400 emplois à temps plein dans le secteur primaire et dun nombre indéterminé demplois dans les industries en aval et en amont, y compris les industries de production et de commercialisation, de transport et de fabrication daliments pour animaux. Lélevage contribuera aussi à lobtention de devises par le biais de lexportation de 80 pourcent de sa production annuelle escomptée de 100 tonnes de tilapia et 20 tonnes décrevisses. Le lancement de cet élevage est entravé principalement par les difficultés à obtenir un capital dinvestissement initial, linsuffisance de fonds propres et la cherté des intrants.
60. Le présentateur de Lake Harvest, Monsieur Blow, a donné une vue densemble de lhistoire de la création et de la gestion (production daliments et alimentation, espèces élevées, techniques de production frai et alevins, techniques de récolte) des activités délevage en masses, de production, de traitement et de commercialisation de tilapia, des principales espèces élevées par la Société. Lon a appris que la ferme a été créée en 1997 dans le cadre dun projet pilote suite à une évaluation dimpact environnemental détaillé. Lake Harvest élève le tilapia (Oreochromis niloticus) en utilisant les étangs et les cages dans le Lac Kariba, au nord du Zimbabwe. La production actuelle est de 2 500 tonnes par an de poissons entiers; celle escompté en 2005 est de 5 000 tonnes.
61. Lake Harvest transforme son poisson à partir des prises vives et exporte les filets frais et surgelés en Europe principalement. Faire admettre le tilapia en Europe a été un défi car le tilapia a longtemps souffert dune mauvaise réputation dans les marchés européens. Les perceptions des acheteurs ont maintenant changé en bien dans plusieurs pays de lUnion européenne (UE), surtout suite aux efforts de Lake Harvest. Le tilapia de Lake Harvest se retrouve à présent dans plusieurs chaînes de supermarchés de lEurope du Nord en lEspagne. La Société vend aussi ses produits au Zimbabwe et dans la région (surtout le poisson surgelé). Elle assure la logistique du transport vers les marchés et dispose dune agence pour la vente et la commercialisation au Luxembourg qui vend sa marque de Tilapia aux distributeurs et directement aux supermarchés. La majorité des sous-produits est vendue à partir dun guichet à lusine, surtout pour la consommation humaine. Lake Harvest sest récemment consacrée à lélevage des crocodiles et étudie la possibilité délever les poissons-chat. Certains des facteurs incitatifs ont été: de bonnes conditions environnementales, la demande potentielle et les incitations fiscales du gouvernement. Laccroissement du développement est entravé par la rude concurrence mondiale résultant des coûts de production élevés de Lake Harvest dus, pour lessentiel, aux coûts dalimentation élevés et à la petitesse de la ferme (économies déchelle non encore atteintes).
62. Après avoir fait lhistorique de Tiger Animal Feeds en tant que société de production daliments pour divers animaux dont le poisson et dont lobjectif est de faire des bénéfices en fournissant des aliments de qualité et à prix abordables aux éleveurs et à les approvisionner régulièrement, le Représentant de Tiger Animal Feeds, Monsieur Mulonga, a couvert les aspects de linvestissement en termes de taille et de sources, la taille de la société et sa propriété, les techniques de production, les types, qualité et quantité de produits autant que la demande et les marchés des divers aliments produits. Les impacts économiques et sociaux, la Société, ses effets sur lenvironnement, les principaux facteurs incitatifs, les défis majeurs et les perspectives dun développement futur ont aussi été débattus.
63. En présentant laquaculture commerciale au Mozambique, Mlle Menezes a relevé que le secteur consiste en une industrie de trois fermes délevage de crevettes où lon élève surtout le Penaeus monodon au moyen de techniques semi-intensives, avec une production annuelle de 215 tonnes de crevettes prévus, qui, on lescompte, passera à environ 3 500 tonnes dès 2006, générant des revenus de lordre de 35 millions de dollars américains à léconomie du Mozambique. Lindustrie crée environ 200 emplois permanents et 350 saisonniers; dici 2006, ces chiffres pourraient être supérieurs à 1 200 et 4 800 respectivement, notamment pendant les phases de construction, de récolte et de transformation. Il a été souligné que les fermes comptaient pour plus de 35 pourcent de la main-duvre, particulièrement dans les usines de transformation.
64. Les facteurs clés à létablissement et au développement de lindustrie étaient; la forte demande de crevettes dans les marchés internationaux, les résultats des essais sur le site des fermes par un projet PNUD/FAO/Mozambique et AQUAPESCA qui a démontré la faisabilité technique et économique de lélevage des crevettes, des conditions physiques et environnementales convenables et des politiques gouvernementales saines qui ont ouvert la voie à linvestissement extérieur. Les principaux défis à lindustrie sont un capital dinvestissement initial élevé; des infrastructures inappropriées ou inexistantes; le coût élevé des aliments car ils sont importés et laccès limité aux crédits pour lextension du secteur. La mise en uvre des «Règlementations sur laquaculture et lenvironnement» et du «Code de Conduite» pour un élevage de crevettes responsable savère la meilleure mesure de précaution contre la potentielle explosion des maladies qui peuvent sérieusement compromettre lindustrie.
65. Monsieur Hillion a informé le Comité que sa Société, la VDS bvba, qui se spécialise dans lalimentation des animaux est présente dans certains pays tropicaux. Elle a son siège en Belgique et a été créée en 1996 comme une entreprise familiale belge. Il a indiqué que les aliments pour crevettes sont produits en collaboration avec des partenaires situés aux Seychelles, en Iran et au Portugal; mais la VDS est chargée de la formulation des aliments, de la production, de la sélection des ingrédients et du contrôle de la qualité. Le Comité a en outre été informé que la Société fournissait aussi une assistance technique sétendant de la conception et la construction dusines de transformation à la sélection et à linstallation des machines de fabrication des aliments. Les types daliments pour crevettes de VDS comprennent ceux qui sont adaptés aux systèmes délevage extensif, semi-intensif et intensif/croissance rapide ainsi que ceux qui sont formulés pour des espèces de crevettes précises et les diverses conditions de salinité ont aussi fait lobjet de débats. Le présentateur a indiqué que le principal débouché des aliments produits (environ 11 000 tonnes en 2002) est le Madagascar (90 pourcent de la production), les Seychelles et le Mozambique; les débouchés secondaires sont lIran, Oman, le Sri Lanka et lInde.
66. Au cours des débats qui ont suivi les exposés, le Comité a félicité la FAO pour avoir amené le secteur privé à partager son expérience au sein dune session du CPCA et il a demandé que ce type dinteraction soit davantage encouragé dans la perspective des prochaines sessions. Certains délégués ont partagé des expériences sur les mesures qui ont été prises par leurs gouvernements pour stimuler le développement de laquaculture commerciale. Lon a en outre relevé que:
les principaux moteurs du développement de laquaculture commerciale sont les marchés, le flux adéquat des investissements intérieur et extérieur et des politiques gouvernementales saines et propices;
les entreprises daquaculture commerciale existantes (fermes et industries connexes) comme celles qui ont été présentées lors de la présente Session sont des activités commerciales novatrices qui offrent dimportantes opportunités de formation.
67. Le Comité a identifié les stratégies suivantes qui peuvent aider à la promotion du secteur:
Initier/vulgariser une formation intensive dimplication au moyen des fermes commerciales et des entreprises connexes existantes comme celles des secteurs des aliments et des semences;
Etablir des relations de travail avec les fermes commerciales et des entreprises connexes existantes afin de tirer des leçons de leurs expériences et promouvoir/vulgariser laquaculture commerciale ailleurs;
Etablir des cadres politiques, des stratégies et des plans nationaux pour le développement de laquaculture, notamment laquaculture commerciale. Ces politiques et stratégies devraient comprendre des arrangements en guise de mesures destinées à attirer les investisseurs locaux et étrangers, des incitations fiscales et autres incitations, et à identifier et/ou développer des marchés pour les produits de laquaculture;
Encourager laquaculture commerciale privée (et les industries connexes) à investir dans la recherche;
Susciter une prise de conscience parmi les institutions de prêt sur le potentiel économique de laquaculture commerciale;
Susciter une prise de conscience parmi les consommateurs sur les effets non nocifs des produits génétiquement améliorés comme le tilapia transexué.
68. En réponse à la demande formulée par certains délégués pour que la FAO réhabilite le Centre régional africain daquaculture (ARAC) de Port Harcourt au Nigéria, pour en faire un centre dexcellence destiné à la formation et la recherche en aquaculture, le Secrétariat a informé le Comité que cinq centres régionaux avaient été créés par le PNUD/FAO à la fin des années 1970. LARAC était lun de ces centres destinés à lAfrique sub-saharienne. Lon escompte que ces centres seront pratiquement transformés en organismes inter-gouvernementaux. Certains de ces centres ont atteint cet objectif. Cest le cas du centre situé en Asie qui est actuellement dénommé Réseau pour les Centres dAquaculture dAsie (NACA) et le cas du centre pour la Méditerranée. Le Comité a été encouragé à explorer dautres possibilités de réhabiliter lARAC.
Participation des communautés à la gestion des pêches de capture
69. Le Comité a débattu de la question de la participation des communautés et des parties prenantes à la gestion des pêches. Le Comité a noté que dans maints pays africains, la gestion des pêches est entravée par plusieurs facteurs, notamment:
linsuffisance des informations sur les réalités sociales et économiques;
linsuffisance des données et des statistiques sur les ressources exploitées;
linsuffisance des financements pour le Suivi, le Contrôle et la Surveillance;
linsuffisance des ressources humaines pour la conduite des activités de développement et de gestion des pêches;
le caractère limité de la capacité institutionnelle;
linsuffisance de la sensibilisation du public sur la législation et les restrictions;
la pêche illégale, non réglementée et non déclarée.
70. Le Comité a été informé que ces contraintes compliquent la gestion des pêches et aboutissent à des conflits dintérêts parmi les pêcheurs et autres parties prenantes. Le Comité a noté que beaucoup de conflits sont dus en grande partie à linsuffisance de consultations entre la gestion et les communautés de pêcheurs, ainsi quà un manque de participation. Le Comité a convenu que la formulation des politiques et de la législation devrait impliquer diverses parties prenantes dans un processus de gestion participative. Le Comité a souligné limportance dune gestion durable des pêches de capture et recommandé que les autorités chargées des pêches accroissent les liens avec les communautés locales et renforcent les processus de co-gestion.
71. Co-gestion des pêches du lac Kariba: Les pays riverains du lac Kariba (Zambie et Zimbabwe) ont fait rapport au Comité des résultats dune consultation technique sur le Développement et la gestion des pêches du lac Kariba.
Le Comité a noté que, concernant le lac Kariba, la gestion est entravée par:
Linsuffisance des fonds pour la recherche et la gestion;
Linsuffisance des ressources humaines;
La médiocrité du suivi, du contrôle et de la surveillance;
Le manque de facilités de crédit en faveur des pêcheurs;
Linsuffisance des services de vulgarisation et dinformation sur les pêches; et,
La faiblesse des liens entre les chercheurs, les gestionnaires et les parties prenantes impliquées dans la pêche.
72. Le Comité a noté la nécessité pour la FAO de continuer à fournir une assistance technique pour la gestion et le développement du Lac Kariba. Le Comité a recommandé que les pays riverains continuent à soutenir les activités suivantes pour le bien du lac Kariba:
Soutenir la mise en uvre du Comité technique mixte sur les pêches (JFTC), et du Comité mixte de gestion des pêches (JFMC);
Renforcer le système unifié de collecte et de conservation des données;
Renforcer le suivi de routine;
Accroître la capacité de recherche institutionnelle;
Développer des programmes de recherche pertinents pour résoudre les problèmes de gestion en suspens; et,
Diffuser les résultats à lusage du public.
73. Gestion des pêches transfrontalières du lac Victoria: LOrganisation des pêches du lac Victoria (LVFO) et le partenaire au développement UICN ont informé le Comité sur lactuelle gestion des pêches transfrontalières du Lac Victoria. Le Comité a noté quà propos du lac Victoria, le LVFO constitue un mécanisme unique permettant aux gestionnaires, aux chercheurs et aux parties prenantes de collaborer et participer à la résolution des questions des pêches transfrontalières, notamment la pêche transfrontalière et le commerce du poisson. Le Comité a aussi noté que les programmes de pêche nécessitaient un appui continuel de la part des donateurs, de lassistance technique, y compris la FAO.
74. Gestion communautaire des pêches au Malawi: Le Comité a été informé sur limplication des communautés dans la gestion des pêches dans les lacs communs suivants: Malawi, Chiuta et Chilwa. Lon a noté que naguère, le gouvernement contrôlait la pêche; mais son implication devenant de plus en plus coûteuse, il a fallu recourir à limplication des communautés dans le contrôle des activités de pêche. La nouvelle Loi sur la Conservation et la Gestion des Pêches a permis aux communautés locales de participer à la gestion via une autorité communautaire locale et les comités de villages côtiers. La gestion communautaire participative a bénéficié de lappui du GTZ et dautres donateurs. Le Comité a noté la demande dassistance adressée à la FAO par le délégué de la République du Malawi pour lorganisation dune consultation technique regroupant le Malawi, le Mozambique et la Tanzanie sur les pêches du lac Malawi. Lon a aussi noté que cette consultation technique devrait inclure les questions de la co-gestion et du contrôle de la jacinthe deau dans sons ordre du jour.
75. Co-gestion des Pêches au Burkina Faso: Le délégué du Burkina Faso a informé le Comité que son pays avait une vieille tradition dimplication des communautés dans les pêches, tradition qui a connu une amplification au début des années 1990. Linitiative sur la co-gestion est devenue nécessaire en raison du coût élevé de la gestion des pêches. Les comités de co-gestion qui existent dans le pays sont constitués de représentants du gouvernement et des parties prenantes. Le Comité a noté que la co-gestion au Burkina Faso est pratiquée dans les lacs de barrage de Bagré (25 000 ha) et de Kompienga (20 000 ha) et quune nouvelle impulsion a été donnée à cette initiative par le SLFP. Le Comité a été appelé à inclure la question de la co-gestion comme thème de séminaire dans le cadre de la XIIIè Session du CPCA. Cette demande a été appuyée par un certain nombre de pays.
76. Co-gestion des pêches au Mali: Le Comité a été informé que la gestion des pêches a été initiée au Mali en 1991. Il a noté que le Lac Selingué qui est commun à neuf Conseils était un bon exemple de co-gestion en matière de pêches et quil a été choisi comme site national pour le projet pilote du SFLP sur la co-gestion des pêches continentales. Le Comité a noté en outre quau Mali, le processus de co-gestion avait été facilité par un atelier national regroupant les parties prenantes intéressées en janvier 2002.
77. Co-gestion des pêches au Cameroun: Le Comité a été informé quau Cameroun, les barrages/réservoirs de Mapé, Mayo et Lagdo se caractérisent par un certain nombre de conflits dus à la diversité des méthodes et des pratiques de pêche. Ces conflits peuvent être amenés à diminuer par ladoption dapproches de co-gestion adéquates. Le processus de mise sur pied de linitiative de gestion communautaire des pêches du réservoir de Mapé a été décrit.
78. Co-gestion des pêches en Côte dIvoire: Le Comité a été informé quen Côte dIvoire, il existe deux processus de co-gestion, notamment dans les pêches fluviales et dans les pêches des barrages. Lon a noté que par le biais de la co-gestion, les communautés locales ont introduit le principe de la saison fermée et elles ont respecté cette disposition. Le Comité a aussi été informé que les communautés locales avaient la charge de contrôler lutilisation de divers engins de pêche et le mouvement des pêcheurs. Lon a relevé que depuis son lancement, la co-gestion a amélioré la gestion des pêches en Côte dIvoire, sagissant notamment des barrages de Kossou et Ayame.