Table des MatièresPage Suivante

AVANT-PROPOS DU DIRECTEUR GÉNÉRAL

Ce rapport sur l'exécution du Programme, à l'intention des organes directeurs de la FAO, décrit les réalisations de l'Organisation pendant l'exercice biennal 2000-01 sur la base des ressources qui avaient été mises à sa disposition au titre des crédits budgétaires du Programme ordinaire et des fonds extrabudgétaires. Plusieurs innovations qui ont marqué cette période auront des conséquences à long terme sur les activités de la FAO.

Le cadre stratégique pour la FAO 2000-15, approuvé par la Conférence de la FAO en novembre 1999, fournissait des lignes directrices pour l'élaboration des futurs programmes de l'Organisation. Le cadre et la méthodologie de planification décrits dans le cadre stratégique y compris le nouveau modèle de programmation ont été appliqués rigoureusement à la formulation du Plan à moyen terme 2002-07 et du Programme de travail et budget (PTB) 2002-03, et ont sans doute contribué à l'adoption par la Conférence de la FAO, par consensus, d'un budget à croissance réelle zéro pour l'exercice 2002-03, après plusieurs exercices de croissance nominale négative ou nulle.

Le rapport sur l'État de l'insécurité alimentaire dans le monde de 2000 estimait à 792 millions le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde et soulignait que les progrès étaient trop lents pour atteindre l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation, à savoir réduire de moitié avant 2015 le nombre des personnes sous-alimentées. Conscient de la gravité de la situation, le Conseil a approuvé en novembre 2000 ma proposition de saisir l'occasion offerte par la Conférence de novembre 2001 afin d'examiner au niveau politique le plus élevé les progrès accomplis dans l'application du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation (SMA). La planification de cet événement capital (SMA: cinq ans après) a été confiée plus particulièrement au Comité de la sécurité alimentaire mondiale. Malheureusement, en raison de problèmes de sécurité liés aux incidents tragiques de septembre 2001, le SMA: cinq ans après a dû être reporté à juin 2002.

Le programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) a continué à s'étendre et est désormais opérationnel dans plus de 65 pays à faible revenu et à déficit vivrier et dans d'autres pays en développement. En outre, sa formulation est en cours ou achevée dans 17 autres pays. Les ensembles technologiques utilisés sur les parcelles de démonstration du PSSA montrent que des augmentations de rendement de 200 à 300 pour cent sont possibles. Pour montrer aux agriculteurs comment appliquer des technologies améliorées, plus de 340 techniciens de terrain ont été déployés au titre d'accords de coopération Sud-Sud. À la suite d'accords conclus au cours de l'exercice biennal 2000-01 plus de 1 350 experts et techniciens de terrain ont été affectés à des composantes de projets du PSSA au titre de la coopération Sud-Sud. Le fait que le montant total des contributions annoncées au PSSA par des donateurs multilatéraux, bilatéraux et unilatéraux ainsi que des institutions financières internationales ait atteint au cours de l'exercice biennal plus de 240 millions de dollars E .- U. témoigne du succès de ce programme catalytique.

La Journée mondiale de l'alimentation et les événements connexes ont continué à sensibiliser l'opinion publique aux problèmes de la faim dans le monde et permis de collecter des fonds pour traduire dans les faits le slogan «de la nourriture pour tous». Les thèmes de la Journée mondiale de l'alimentation de 2000 et 2001 - un millénaire libéré de la faim et lutter contre la faim pour réduire la pauvreté - ont appelé l'attention sur le fait que la faim est la manifestation la plus critique de la pauvreté et que supprimer la faim est une première étape indispensable pour réduire la pauvreté et garantir la sécurité alimentaire. Le Programme des Ambassadeurs de la FAO a, lui aussi, été élargi et ce ne sont plus désormais quatre, mais dix personnalités éminentes du monde de la science et du spectacle, y compris un Prix Nobel, qui se sont engagées personnellement et professionnellement à utiliser leur position sociale pour sensibiliser l'opinion aux problèmes humanitaires universels qui sous-tendent la mission de la FAO. Grâce à la générosité du public, plus d'un millier de microprojets financés grâce au TeleFood ont été mis en route pour aider de petites communautés dans plus de 110 pays répartis un peu partout dans le monde.

De nombreuses autres activités de l'Organisation sont tout aussi importantes même si elles ne bénéficient pas du même retentissement. Les programmes normatifs continuent dans les domaines où la FAO possède un avantage comparatif. Des publications comme la Situation de l'alimentation et de l'agriculture (SOFA), l'État de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI), la Situation des pêches et de l'aquaculture mondiale (SOFIA) et la Situation des forêts mondiales (SOFO), de même que l'information affichée sur le site Web de la FAO - par le truchement notamment du Centre mondial d'information agricole (WAICENT) - continuent à fournir des analyses, des informations et des statistiques utilisées dans le monde entier. De même la FAO a continué à servir de forum à des débats et des décisions sur des sujets touchant de près à l'alimentation et à l'agriculture comme le Traité international juridiquement contraignant sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, le Codex alimentarius et le Code de conduite pour une pêche responsable. Les services consultatifs et l'assistance technique aux Membres demeurent une des activités principales de la FAO et des efforts importants ont été faits pour étendre le programme de terrain.

Le processus de décentralisation s'est poursuivi avec la décision de confier la responsabilité des opérations aux représentants de la FAO pour l'exécution de projets nationaux dans les pays disposant d'un bureau de la FAO. Pour faciliter ce processus, qui exige une communication efficace entre les bureaux dans les pays, les bureaux régionaux et sous-régionaux et le siège, un projet de grand réseau a été lancé pour offrir aux bureaux dans les pays les mêmes possibilités de communication que celles dont disposent d'autres fonctionnaires de la FAO.

Si les réalisations ont été nombreuses, il ne faut pas oublier que 2000-01 a été une période encore placée sous le signe de l'austérité. Le Programme de travail et budget a de nouveau été approuvé par la Conférence à un niveau de croissance nominal zéro, soit une baisse en valeur réelle, ce qui a obligé à supprimer environ 50 postes dont 30 postes du cadre organique. Ces réductions d'effectifs ont été entreprises en consultation avec les associations du personnel et ont été grandement facilitées par l'autorisation spéciale donnée par la Conférence pour le financement des coûts liés au redéploiement et à la cessation de service des fonctionnaires. Le système financier Oracle a commencé à produire les effets positifs que l'on peut attendre d'un système aussi moderne.

En ce qui concerne la présentation du présent document, on notera que le Programme de travail et budget 2000-01, qui fait l'objet du présent rapport sur l'exécution du programme, a été formulé avant l'adoption du cadre stratégique et n'a donc pu s'appuyer sur ses orientations. Toutefois, de nombreux éléments du nouveau modèle de programmation ont été appliqués aux programmes techniques dans le PTB 2001 afin d'améliorer la planification et la présentation des programmes et ont donc servi de base à l'établissement du présent rapport. Comme les années précédentes, la liste et l'état d'avancement des réalisations prévues dans le PTB 2000-01 sont disponibles sur le site Internet de la FAO.

On notera également que ce type de rapport a posteriori sur le travail de l'Organisation subira d'importants changements dans les prochaines éditions, tant du point de vue de l'approche utilisée que du champ d'activité couvert. Grâce à l'inclusion dans le Plan à moyen terme d'indicateurs de réalisation des objectifs et à la spécification des moyens de vérification, les futurs rapports sur l'exécution du programme seront mieux à même de comparer les réalisations aux objectifs prévus. Il sera possible également de faire rapport sur les stratégies utilisées pour traiter les problèmes multisectoriels décrits dans le cadre stratégique, ce qui améliorera la pertinence du rapport et sa contribution au renforcement des responsabilités comme demandé par les Membres.

Je suis sûr que les Membres trouveront intéressantes les informations figurant dans le présent document et y verront une nouvelle preuve que l'Organisation utilise judicieusement ses ressources et reste consciente de la nécessité de répondre aux attentes des parties prenantes en dépit de l'austérité budgétaire.



Jacques Diouf

Directeur général

Début de pageTable des MatièresPage Suivante