PC 89/8


Comité du Programme

Quatre-vingt-neuvième session

Rome, 5 – 9 mai 2003

Rapport sur les faits nouveaux importants concernant le Programme

Table des matières


Introduction

Année internationale du riz 2004
(Grand Programme 2.1)

Initiatives importantes dans la lutte contre la faim

Coopération avec la CITES

Faits nouveaux concernant les forêts

Conclusion


Introduction

1. À sa quatre-vingt-unième session en mai 1999, le Comité a demandé qu'un rapport annuel lui soit désormais fourni "indiquant les importants changements de programme qui avaient été apportés pendant l'année". Le dernier rapport de ce type lui a été soumis à sa session de mai 2001, tandis qu'aucun rapport n'a été préparé en 2002, en l'absence de faits nouveaux à signaler survenus pendant la période considérée. Le présent rapport porte sur les faits nouveaux intervenus durant l'année 2002 et au début de 2003, et leurs répercussions.

Année internationale du riz 2004
(Grand Programme 2.1)

2. Suite à la résolution 2/2001 de la trente et unième session de la Conférence de la FAO, l'Assemblée générale des Nations Unies a approuvé en décembre 2002 une résolution proclamant l'année 2004 "Année internationale du riz" (AIR). Cette résolution invitait la FAO à faciliter la célébration de l'AIR en collaboration avec les gouvernements, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), les centres du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale et d'autres groupes internationaux et non gouvernementaux s'intéressant au développement de la riziculture.

3. Il faut rappeler que la célébration de l'AIR entend promouvoir le développement efficace et durable de la riziculture grâce à une série de mesures mutuellement profitables prises par la communauté des parties prenantes à tous les niveaux, et visant à relever les défis attachés à la production, à la consommation, à la commercialisation et au commerce de cette denrée stratégique et en exploiter les possibilités.

4. Les activités préparatoires en vue de l'AIR ont démarré au début de 2003. Au sein de la FAO, la direction et la coordination de ces travaux ont été confiées au Comité directeur de la Commission internationale du riz. Un Groupe de travail international pour l'AIR a été mis en place et s'est réuni les 6 et 7 mars à Rome. Un document de réflexion qui servira de cadre pour les activités préparatoires et de célébration de l'ensemble des parties prenantes, est en préparation et fera l'objet d'une large diffusion en juin.

5. La préparation de l'Année internationale du riz a eu un grand retentissement sur le programme de travail et le budget de l'entité de programme 212P5 "Soutien à la Commission internationale du riz". En 2003, une partie du temps de travail destiné à d'autres activités de coordination et de réseau de la CIR devra être consacrée à l'établissement de comités organisateurs nationaux et à la préparation de documents et autre matériel en vue de l'AIR. Les répercussions au niveau des produits prévus seront indiquées dans le prochain Rapport sur l'exécution du programme. L'AIR a été inscrite parmi les produits principaux dans le PTB proposé pour 2004-05, ce qui a donné lieu à un certain nombre de réaffectations au niveau du temps de travail et des ressources hors personnel.

6. Le soutien financier requis pour une célébration efficace de l'AIR est en cours d'évaluation, mais il est prévu que des ressources extrabudgétaires importantes seront nécessaires, tout comme des accords de partenariat, pour les phases de planification et d'exécution.

Initiatives importantes dans la lutte
contre la faim

(d'impact général, mais retentissant plus particulièrement sur
les grands programmes 2.2 et 3.1)

7. Plusieurs initiatives, bénéficiant d'un soutien actif de la part de l'Organisation, ont été lancées dans le sillage du Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après (SMA:caa), tenu en juin 2002, tandis que d'autres ont été renforcées. Les faits saillants suivants sont signalés au Comité du programme pour information. Si les exigences liées à la suite donnée au SMA:caa étaient dans une certaine mesure déjà prévues dans les programmes de travail, la vaste portée de ces initiatives a en revanche imposé des ajustements, dont il n'est pas possible de donner une description détaillée car ils imprègnent plusieurs domaines de travail établis, notamment pour ce qui tient à l'analyse et aux avis en matière de politiques.

-  Objectifs de développement pour le millénaire

8. Les objectifs de développement pour le millénaire (ODM), adoptés lors du Sommet du millénaire en septembre 2000, jouent un rôle de plus en plus important de guide et de catalyseur pour une action internationale concertée. Sachant que l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation (SMA) de réduire de moitié le nombre des personnes souffrant de la faim, réitéré à l'occasion du SMA:caa, est l'un des principaux ODM, et que plusieurs autres de ces objectifs sont étroitement liés au mandat de la FAO, il est important que l'Organisation contribue aux efforts déployés actuellement pour la réalisation de ces objectifs.

9. En 2002, la FAO a participé à une importante initiative, "The UN and the MDGs: A Core Strategy", en quatre volets: le Projet du millénaire, qui fait intervenir un groupe consultatif international composé de personnalités mondiales éminentes, un groupe d'experts des Nations Unies composé de fonctionnaires de haut niveau du système des Nations Unies, et dix équipes spéciales de travail sur des thèmes précis; une Campagne du millénaire; une action de suivi au niveau mondial et dans les pays; et des rapports de pays sur les ODM. La FAO est actuellement représentée dans le groupe d'experts, ainsi que dans les équipes spéciales de travail sur la lutte contre la faim, le développement durable et le commerce international. Elle mène également une action de sensibilisation de ses bureaux de terrain au processus de mise en œuvre des ODM dans les pays.

10. La FAO a été elle même l'initiatrice d'importantes initiatives de portée internationale et nationale, en faveur de la lutte contre la faim, à savoir notamment: le Programme de lutte contre la faim, l'Alliance internationale contre la faim, les stratégies nationales en matière de sécurité alimentaire, auxquelles s'ajoutent des programmes et activités clés à caractère continu tels que le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) et le SICIAV. Il lui faut donc mettre à profit cette masse considérable de travail et les efforts de ses partenaires stratégiques (notamment le FIDA et le PAM) pour apporter un soutien concret au processus de mise en œuvre des ODM. L'intégration de ses propres travaux à différents niveaux dans un cadre d'action plus vaste à l'échelon mondial donnerait à la FAO bien plus de poids au sein de l'équipe spéciale ODM sur la lutte contre la faim et dans d'autres activités liées au processus de réalisation des ODM.

-  Programme de lutte contre la faim

11. Le Programme de lutte contre la faim donne la priorité à des mesures destinées à accroître la productivité, à encourager l'utilisation durable des ressources naturelles, à développer les infrastructures commerciales, à promouvoir la recherche et la production de savoirs, et à favoriser la mise en place de dispositifs de protection sociale. Conformément au document conjoint FAO/FIDA/PAM présenté lors de la Conférence internationale sur le financement du développement, tenue à Monterrey au début de 2002, le Programme préconise une action sur deux fronts combinant des investissements pour un développement à plus long terme et la réduction de la pauvreté, et des mesures visant à apporter une aide directe et immédiate à ceux qui souffrent de la faim et aux plus nécessiteux.

12. Le Programme de lutte contre la faim n'est encore qu'un document du Secrétariat, sans statut officiel, mais il sera examiné par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CFS), pour approbation, à sa vingt-neuvième session, du 12 au 16 mai 2003, dans le cadre du point de l'ordre du jour concernant les initiatives récentes de la FAO pour la lutte contre la faim.

-  Alliance internationale contre la faim

13. La Déclaration du SMA:caa était intitulée Alliance internationale contre la faim. Étant donné que le mécanisme des ODM dont il est question plus haut cherche à promouvoir la collaboration notamment entre les institutions des Nations Unies, les organisations de la société civile (OSC) et le secteur privé, au niveau international et national, il pourrait constituer un moyen de promotion efficace de l'Alliance internationale contre la faim. Un document concernant l'Alliance internationale contre la faim pourrait également être examiné par le CFS à sa prochaine session dans le cadre du point de l'ordre du jour relatif aux initiatives récentes de la FAO pour la lutte contre la faim.

-  Le droit à une alimentation adéquate dans le cadre de la sécurité alimentaire nationale

14. Dans la Déclaration adoptée lors du Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après (SMA:caa), les chefs d'État et de gouvernement ont réaffirmé "le droit de chacun d'avoir accès à une nourriture saine et nutritive" et ont invité:

"... le Conseil de la FAO à établir à sa cent vingt-troisième session un Groupe de travail intergouvernemental, auquel participeraient les parties prenantes, dans le contexte du suivi du SMA; ce Groupe serait chargé d'élaborer, dans un délai de deux ans, une série de directives volontaires visant à appuyer les efforts faits par les États Membres pour concrétiser progressivement le droit à une alimentation suffisante dans le cadre de la sécurité alimentaire nationale; demandons à la FAO, en étroite collaboration avec les organes créés en vertu d'un traité, les institutions et les programmes du système des Nations Unies compétents de seconder le Groupe de travail intergouvernemental qui fera rapport sur ses activités au Comité de la sécurité alimentaire mondiale." (paragraphe 10 du dispositif).

15. Le processus d'élaboration de ces directives a été mis en route lors de la première réunion du Groupe de travail intergouvernemental, qui s'est tenue du 24 au 26 mars 2003. Le calendrier prévoit une deuxième session du groupe en septembre/octobre 2003 pour l'examen d'un projet de directives facultatives, puis une troisième session en juin 2004 pour leur mise au point finale. Le Groupe de travail devrait faire rapport au CFS en septembre 2004.

-  Stratégies et politiques nationales pour la sécurité alimentaire et le développement agricole

16. Le Secrétariat a multiplié les initiatives prises pour la fourniture aux pays en développement d'avis en matière de politiques et d'une aide en vue de la révision et de la mise à jour des stratégies et des politiques nationales pour le développement agricole et la sécurité alimentaire, et pour l'élaboration de stratégies efficaces de lutte contre la faim visant à réaliser les objectifs du SMA. Ces mesures consistent notamment à:

-  Programmes régionaux pour la sécurité alimentaire

17. Au cours de l'exercice 2002-03, l'accélération de la mise en œuvre du PSSA dans les pays a fait apparaître la nécessité de mesures complémentaires au niveau régional dans les domaines exigeant une coopération entre les pays; c'est-à-dire, par exemple, pour l'harmonisation des politiques et des institutions; la facilitation du commerce extérieur; la coordination des mesures relatives à la sécurité sanitaire des aliments et le soutien régional aux efforts nationaux en matière de sécurité alimentaire. Un certain nombre d'organisations économiques régionales ont décidé de préparer et de mettre en œuvre des programmes régionaux pour la sécurité alimentaire (PRSA). Encore une fois, c'est au Grand Programme 3.1 qu'a été imputé le soutien à la préparation de 20 PRSA, dont 12 (UMA, BSEC, CARIFORUM, CEMAC, COMESA, CEEAC, CEN-SAD, CEDEAO, IGAD, SADC, Forum et Commission du Pacifique Sud, UEMOA) ont été adoptés par les organes directeurs respectifs de ces organisations. Les huit autres PRSA (ANASE, CAC, CAN, CUEA, ECO, CCG, MERCOSUR et ASACR) sont en cours de préparation. Il convient de rappeler que 19 manifestations parallèles sur la sécurité alimentaire régionale ont été organisées en marge du SMA:caa.

18. Une fois les PRSA approuvés, la FAO doit continuer à fournir une aide pour la préparation de projets à soumettre aux donateurs. À ce jour, on estime que 4 millions de dollars E.-U., provenant de fonds fiduciaires unilatéraux, ont été mobilisés pour la mise en œuvre des PRSA dans les pays membres de l'UEMOA. Le Gouvernement libyen est convenu de fournir 9,3 millions de dollars E.-U. au programme régional de la CEN-SAD, tandis que le Gouvernement italien a accepté de fournir 5 millions de dollars E.-U. à celui du CARIFORUM et 3,5 millions de dollars E.-U. au PRSA couvrant les pays du Forum du Pacifique Sud.

-  Programme détaillé du NEPAD pour le développement de l'agriculture africaine

19. Les pays d'Afrique se sont engagés, à partir d'une vision commune, à prendre en charge leur propre développement, tout en s'efforçant d'accélérer la croissance économique et de renforcer l'équité, et en réduisant leur marginalisation potentielle sur la scène internationale. Un important mécanisme a été mis en place à cette fin, le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Le premier plan d'action de ce Programme met l'agriculture au premier plan en tant que seul secteur économique, en raison notamment de l'influence directe du secteur agricole sur les moyens d'existence de quelque 70 pour cent des populations africaines.

20. La FAO apporte aujourd'hui un soutien actif au programme du NEPAD sur l'agriculture, à travers un certain nombre d'activités d'assistance aux politiques destinées à aider l'Afrique à mettre ce programme en œuvre, notamment pour ce qui concerne l'accès au marché qui est associé à ce secteur. Le Grand Programme 3.1 a réorienté ses services d'assistance aux politiques en faveur de l'Afrique en les adaptant aux besoins de l'initiative du NEPAD, en collaboration avec d'autres programmes, à savoir le PSSA et le PCT. La FAO a apporté une aide au Secrétariat du NEPAD pour la préparation d'un Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA); aidé les Ministres africains de l'agriculture à examiner ce Programme et à l'approuver; facilité l'identification des premières possibilités d'activités du NEPAD sur le terrain; favorisé le dialogue entre les pays sur les politiques concernant l'agriculture; et organisé, en partenariat avec la Banque africaine de développement, une réunion de haut niveau sur la sécurité alimentaire régionale dans le cadre du NEPAD (Abuja, décembre 2002).

Coopération avec la CITES

(Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) (Grand Programme 2.3)

21. Les préoccupations concernant la situation, quant à leur conservation, de certaines espèces aquatiques faisant l'objet d'une exploitation commerciale, dont certaines sont signalées à la CITES, se sont amplifiées au cours des deux dernières années.

22. Le Département des pêches a pris une part active aux activités qui ont précédé et suivi la douzième réunion de la Conférence des parties (COP 12) qui s'est tenue à Santiago (Chili) en novembre 2002. Celle-ci a demandé que la collaboration entre la FAO et la CITES soit intensifiée. La contribution essentielle de la FAO, notamment au processus d'évaluation scientifique au titre de l'inscription sur les listes de la CITES, a été pleinement reconnue et est actuellement renforcée. Le Département a fait tout son possible, compte tenu des moyens disponibles, pour faire face à cette charge de travail supplémentaire, mais il faut signaler que les ressources humaines et financières dont il dispose demeurent insuffisantes pour mener à bien la totalité des tâches requises.

Faits nouveaux concernant les forêts

23. Lors du Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg, le Directeur général a proposé d'accueillir le secrétariat du nouveau Partenariat international pour la mise en valeur durable des régions de montagne. À ce jour, 30 pays et 30 organisations internationales, dont la FAO, ont adhéré à ce Partenariat. L'Assemblée générale des Nations Unies a pris acte de la proposition du Directeur général. Les membres du Partenariat se réuniront en 2003 pour prendre les dispositions relatives à l'établissement d'un secrétariat. Dans l'attente, les Gouvernements suisse et italien ont offert à la FAO un soutien extrabudgétaire pour la mise en place d'un secrétariat restreint chargé de prendre les dispositions nécessaires et d'établir des liens entre les travaux de l'Année internationale de la montagne 2002 et le nouveau Partenariat. Le Département des forêts de la FAO apporte son appui à cette initiative dans le cadre du programme ordinaire, au titre de l'entité 241 "Ressources forestières". S'il était prévu qu'une suite soit donnée à l'Année internationale de la montagne, en revanche le nouveau Partenariat ne l'était pas et les répercussions sur les effectifs et les ressources du programme ordinaire ont été supérieures aux prévisions.

24. À sa quinzième session en 2001, le COFO avait invité la FAO à jouer un plus grand rôle dans l'harmonisation des définitions des termes clés sur les forêts en usage dans de nombreux processus internationaux, notamment dans les conventions sur les changements climatiques, la diversité biologique et la désertification, ainsi que dans le dialogue international sur les politiques forestières dans le cadre du Forum des Nations Unies sur les forêts. Un caractère d'urgence a été donné à ces travaux en raison de l'importance que les forêts revêtent désormais dans les négociations menées au titre de la convention sur les changements climatiques. Ces travaux sont prévus en tant qu'activité extrabudgétaire au paragraphe 562 du PTB 2002-03, mais les répercussions sur le programme ordinaire sont plus fortes que prévu. Le processus est devenu une activité importante, avec la réalisation de deux grandes consultations internationales d'experts, accueillies par la FAO en collaboration avec de nombreuses autres organisations, et l'organisation prévue en 2003 de deux nouvelles consultations d'experts, suite à la demande faite par le COFO à sa seizième session, en mars 2003, afin que le processus soit accéléré.

Conclusion

25. Ce document est soumis pour information seulement, mais le Comité est invité à présenter des observations s'il l'estime nécessaire.