Previous PageTable Of Contents

APPENDICE G - TABLE RONDE SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE

Lors de la Table ronde, les participants ont débattu de la situation actuelle de toutes les sources de financement du développement agricole, en particulier l’allocation, par les gouvernements, de ressources budgétaires au secteur agricole, rappelant que la Déclaration ministérielle de Québec de 1995 engageait la FAO et ses États Membres à « promouvoir un investissement approprié dans les secteurs de l’agriculture, des forêts et des pêches ».

Les participants ont noté avec préoccupation que, malgré les progrès économiques marquants réalisés dans l’ensemble ces dix dernières années par les pays en développement d’Asie et du Pacifique et malgré les engagements concernant la faim, la pauvreté et l’insécurité alimentaire pris lors du Sommet mondial de l’alimentation de 1996, du Sommet du Millénaire de 2000 et du Sommet mondial de l’alimentation: cinq ans après en juin 2002, quelque 503 millions de personnes continuaient de souffrir de sous-alimentation et 800 millions de pauvres vivaient en dessous du seuil de pauvreté.

La Table ronde a reconnu que la lutte contre la faim était une condition nécessaire à la lutte contre la pauvreté et était indispensable pour atteindre l'objectif établi lors du Sommet mondial de l’alimentation, en tant qu’étape intermédiaire vers l’éradication de la faim. Il ne s'agit pas seulement d'un impératif d’ordre moral, car la lutte contre la faim est justifiée d’un point de vue économique et son prix est en réalité inférieur aux coûts humains et économiques qui découleraient de notre inactivité dans ce domaine.

Notant que la majorité (près de 70 pour cent) des pauvres vivent en zone rurale et tirent leurs revenus du secteur agricole, soit directement en tant qu'agriculteurs et que travailleurs agricoles, soit indirectement en tant qu’employés tirant leurs revenus d’activités rurales non agricoles, les participants ont reconnu le rôle primordial de l’agriculture en ce qui concerne la création de disponibilités alimentaires supplémentaires et des revenus nécessaires à un accès amélioré à l’alimentation et à des moyens d’existence plus favorables, en particulier dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier de la région, où l’agriculture est le secteur le plus important en ce qui concerne le revenu national, l’emploi et les exportations.

La Table ronde a accueilli avec intérêt le fait que, bien que la plupart des investissements réalisés dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, des forêts et des pêches soient principalement mobilisés par les agriculteurs, le secteur public jouait un rôle de premier plan en matière d’incitations et en ce qu’il crée un environnement propice à de tels investissements et garantit une disponibilité adéquate des biens publics (infrastructures de base, primauté du droit, paix et sécurité). Elle a également reconnu qu’il était indispensable de mobiliser des ressources aux fins de l’agriculture et que ces ressources devaient être complétées par des investissements dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, de la santé, de l'eau potable, de la résolution des conflits, de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’ouverture des marchés. Les ressources mobilisées ne devraient pas seulement se traduire par des investissements dans des équipements, mais également viser à améliorer les pratiques agricoles, dans leur ensemble.

Les participants ont constaté avec préoccupation que le rôle des gouvernements concernant l’appui aux activités économiques en général, et à l’agriculture en particulier, s’était amenuisé en l’espace de dix ans, en raison de la crise financière et des réformes que connaissent la plupart des pays, et que la part des ressources publiques allouée par les gouvernements à l’agriculture demeurait largement inférieure à la part de l’agriculture dans le domaine de la création de revenus et d’emplois. Les participants ont également proposé plusieurs idées et suggestions novatrices, comme la mise en œuvre de mesures d’incitation spéciales au bénéfice des agriculteurs particulièrement productifs et l’allocation de ressources aux groupes agissant par leurs propres moyens. Ils ont indiqué qu’en matière de mobilisation des ressources au profit de l’agriculture, il convenait d’effectuer un changement d’orientation en ce qui concernait les raisonnements et les engagements. La possibilité d’exploiter les envois de fonds à l’étranger a été évoquée.

La Table ronde a rappelé que les dépenses publiques relatives aux investissements axés sur la hausse de la productivité et la préservation des ressources naturelles, comme la recherche et le développement agricoles, l’irrigation et les infrastructures (notamment les routes et l’électricité) avaient une incidence non négligeable sur la hausse de la productivité agricole. Elle a également constaté que, bien que ces investissements jouent un rôle dans la lutte contre la pauvreté, il était également important de permettre aux petits exploitants de faire face aux défis posés par la mondialisation, en accordant une attention particulière aux capacités rurales, au renforcement des institutions et aux filets de protection, ainsi qu’aux initiatives visant à améliorer les infrastructures rurales, notamment dans le domaine des routes, des communications, de la commercialisation, du transport, de l’entreposage et des équipements de transformation.

Les participants sont convenus qu’il était impossible d’atteindre l’objectif fixé lors du Sommet mondial de l’alimentation si les gouvernements ne faisaient pas preuve d'une volonté politique plus affirmée permettant de réorienter des ressources suffisantes à la lutte contre la faim et ont souligné que les ressources nécessaires à l’éradication de la faim existaient bel et bien. Plusieurs délégués ont également suggéré qu’il ne suffisait sans doute pas de faire preuve de volonté politique à l’échelle nationale et ont insisté sur la nécessité d’une volonté politique internationale et d’engagements pris à l’échelle mondiale. Il a été constaté que l’aide publique au développement de certains pays donateurs était nettement inférieure au 0,7 pour du PIB auquel ils s’étaient engagés.

La Table ronde a décidé de:

Previous PageTop Of Page