Les premières tentatives de développement de l'aquaculture en Tunisie datent des années soixante. C'est le secteur privé qui a débuté la conchyliculture à Bizerte (1963) et qui a construit l'écloserie marine de Ghar el Mehl (1973).
Ultérieurement, les installations conchylicoles ont été transférées à l'Office National des Pêches (ONP) qui a continué les activités.
Durant les années soixante-dix, l'ONP a commencé la construction d'étangs dans les lagunes de Monastir et de Tunis et a débuté l'alevinage de certaines retenues de barrage et leur exploitation par la pêche.
L'écloserie de Ghar el Mehl a été acquise par l'Institut National Scientifique et Technique d'Océanographie et de Pêche (INSTOP) en 1977. L'écloserie de Ghar el Mehl sert maintenant comme centre de recherches pour la production de juvéniles d'espèces marines.
L'INSTOP a géré la station de carpiculture d'Aïn Sallem (Béja) depuis 1965 mais cette station a été abandonnée depuis quelques années. L'INSTOP a également créé la station d'El Akarit en 1973, en utilisant un forage artésien abandonné, parce que la salinité trop élevée ne permettait pas son utilisation pour l'irrigation. Les quatre étangs de la station d'El Akarit sont utilisés pour l'élevage expérimental de mulets et de carpes communes qui pourraient s'appliquer aux forages similaires qui sont nombreux dans le sud-Tunisien. L'utilisation de forages artésiens abandonnés ne s'est cependant pas étendue.
Bien que le secteur privé a participé à des activités de recherche et de production aquacoles durant les vingt dernières années, cette participation n'a pas abouti à des productions commerciales, à l'exception de la conchyliculture à Bizerte.
Il y a actuellement un regain d'intérêt du secteur privé qui envisage d'investir dans l'aquaculture en Tunisie, mais jusqu'à présent, c'est le secteur public (ONP et INSTOP) qui mène des opérations sur le terrain.
Le développement économique de la Tunisie est programmé à travers des plans quinquennaux. Début 1982, la préparation du Sixième Plan Quinquennal (1982-86) touchait à sa fin. Le plan englobe des programmes des ministères et des programmes au niveau des Gouvernorats.
Le Sous-Comité de la pêche de la Commission Nationale Sectorielle de l'Agriculture et de la Pêche a publié (mars 1981) un document (92 pages) concernant les activités aquacoles programmées par le Sous-Comité dans le domaine de l'aquaculture. Les activités d'aquaculture programmées pour le Sixième Plan ne concernent pratiquement que la pêche dans les lagunes (lacs). Ce document ne contient pas de plan de développement de l'aquaculture qui devrait se faire en étangs, enclos, cages et raceways.
En 1981, la production de la pêche lagunaire était de 1 500 tonnes. Pour 1986 il est prévu une production de 3 000 tonnes, et de 6 000 tonnes pour 1991. Le Sous-Comité prévoit un budget de 3,3 millions de dinars tunisiens pour la pêche lagunaire durant les cinq années du plan, mais ne donne pas d'informations sur les travaux à entreprendre. Il est également prévu une dépense de 0,45 million de dinars tunisiens pour les recherches en aquaculture.
Depuis le début des années quatre-vingt, des entreprises privées, très souvent étrangères, ont montré un intérêt croissant pour installer des entreprises d'aquaculture commerciale en Tunisie. Etant donné cet intérêt des investisseurs et l'effort fait dans le passé pour le développement d'une aquaculture commerciale, le Gouvernement tunisien, avant de prendre des décisions, a voulu avoir une évaluation objective des possibilités et de l'opportunité de développer l'aquaculture en Tunisie. Par conséquent, le Gouvernement tunisien, par le Ministre de l'Agriculture, a sollicité l'envoi d'une mission de spécialistes de la FAO.
TUNISIE | |
LOCALITÉS VISITÉES PAR LA MISSION | |
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FIGURE 1.