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Les industries forestières: un secteur capital pour l'ensemble du développement socioéconomique


K.H. Schmincke

Karl-Hermann Schmincke est Directeur de la Division des produits forestiers au Département des forêts de la FAO.

Cet article passe en revue les problèmes qu'implique la pleine exploitation du potentiel des industries forestières dans le cadre d'un développement durable et examine le rôle de la FAO.

Dans la quasi-totalité des pays du monde qui possèdent des ressources forestières importantes, les industries forestières (aussi bien celles du bois que les autres) ont joué et continuent de jouer un rôle clé dans le développement socioéconomique général. Les grandes et petites entreprises qui fabriquent des produits forestiers pour la consommation intérieure et pour l'exportation représentent une part importante de la base économique dans la plupart des pays. La valeur annuelle du bois de feu et des produits forestiers à base de bois pour l'économie mondiale est estimée à plus de 400 milliards de dollars EU, soit environ 2 pour cent du PIB. La valeur réelle de la contribution du secteur forestier à l'économie mondiale a augmenté au cours de ces dernières décennies à un rythme annuel moyen de 2,5 pour cent. La production, l'exploitation, la transformation et la commercialisation du bois et des autres produits forestiers, ainsi que les industries secondaires connexes, représentent des sources importantes d'emploi et de revenu, surtout dans les zones rurales où il existe peu d'autres possibilités. Le bois est la matière première renouvelable la plus couramment utilisée; pour beaucoup d'applications auxquelles il se prête, il n'existe aucune autre solution à la fois respectueuse de l'environnement et rentable. L'industrie forestière convertit la ressource en valeurs économiques et sociales au profit de la société dans son ensemble, ce qui fait de la forêt une possibilité d'utilisation des terres tout aussi justifiée que d'autres.

Pourtant, le développement de l'industrie forestière a souvent été taxé de force destructive majeure au lieu d'être considéré comme un élément essentiel du processus de développement durable. L'inquiétude face à la destruction ou à la dégradation des forêts et à la perte d'avantages environnementaux, de diversité biologique et d'habitats matériels et culturels qui s'ensuit a conduit à demander la réduction ou même parfois la suppression de l'industrie forestière.

L'industrie forestière durable convertit les ressources en valeurs économiques et sociales

Or, une réduction de cette activité et des avantages qu'elle offre s'accompagnerait presque inévitablement d'une diminution des moyens consacrés à la conservation et à l'aménagement des forêts. Cela risquerait aussi de ralentir le rythme du développement, aggravant la pauvreté des collectivités tributaires de la forêt et d'autres groupes ruraux vulnérables en les obligeant à un épuisement inconsidéré des ressources forestières dans leur lutte pour améliorer leur existence.

Dans le monde entier, les industries forestières, mues par des considérations économiques d'une part et par les pressions croissantes des Etats et de l'opinion publique de l'autre, ont fait de grands pas vers l'adaptation et l'amélioration de leurs technologies de transformation, répondant ainsi aux exigences du marché qui demande à la fois des produits de meilleure qualité et des volumes accrus, et aussi vers la préservation des ressources naturelles, la protection de l'environnement et l'abaissement de la pollution. Comparées à d'autres secteurs industriels, les industries forestières ont beaucoup progressé sur la voie d'un véritable respect de l'environnement. Les technologies modernes leur permettent d'avoir des besoins réduits en énergie primaire et un faible impact sur l'environnement, comparés à d'autres industries qui utilisent des matières premières non renouvelables pour fabriquer des produits concurrents. Les résidus de cette industrie servent en majeure partie de matières premières pour d'autres produits ou pour la production d'énergie.

De plus en plus, l'industrie elle-même adopte des pratiques qui régulent l'exploitation et le transport de façon à assurer une gestion durable de la base de ressources et prend des initiatives pour produire des matières premières à partir de forêts non naturelles en boisant des terres dégradées et en créant des plantations forestières. Ces changements de l'offre de matière première s'accompagnent de changements des technologies de transformation. Les grumes des plantations forestières ont un plus faible diamètre et une moins grande solidité que celles des forêts naturelles. De nouvelles technologies de transformation ont été mises au point pour utiliser ces grumes de plus faible diamètre et fabriquer de nouveaux produits possédant des propriétés physiques aussi bonnes, voire meilleures, que celles que l'on trouve traditionnellement sur le marché. Les produits composites dérivés du bois tels que les panneaux de grandes particules orientés, les panneaux de fibres mi-dures, le contreplaqué et beaucoup d'autres sont souvent fabriqués à base de bois de plantation ou de résidus qui naguère étaient considérés comme inutilisables.

Toutefois, il ne serait pas réaliste de décrire les industries forestières comme étant sans défaut sur le plan de l'efficience. Il y a sans aucun doute place pour des améliorations sur un certain nombre de fronts. Il faut que ces industries, qu'elles soient publiques ou privées, s'engagent beaucoup plus nettement sur la voie des technologies appropriées et de l'aménagement durable des ressources forestières, avec une perspective holistique équilibrée, et qu'elles fassent en outre largement connaître cet engagement.

Le présent article examine le développement des industries forestières depuis la seconde guerre mondiale, passe en revue un certain nombre de problèmes qui restent à régler et se penche sur le rôle actuel et futur de la FAO à cet égard; globalement, il réaffirme le potentiel de l'industrie forestière en tant que facteur positif de l'instauration d'un développement durable.

L'industrialisation forestière fondée sur la transformation dans le pays d'origine est maintenant en cours dans tous les pays en développement dotés de ressources forestières

ROLE DE LA FAO DANS LE DÉVELOPPEMENT ET L'ÉVOLUTION DES INDUSTRIES FORESTIERES

La création de la FAO en 1945 a coïncidé avec la fin de la seconde guerre mondiale, qui laissait derrière elle d'innombrables destructions. Avec la fin de cette guerre, il a fallu affronter le vaste problème de la réparation des dégâts et construire de nouvelles sociétés. Les forêts, leurs valeurs et les avantages qui leur étaient liés sont alors devenus une source de vie et d'espoir.

La foresterie et l'utilisation des produits forestiers ont toujours fait partie intégrante du travail de la FAO. De plus, on a pris conscience de l'interaction et de l'interdépendance de l'agriculture et de la foresterie. De fait, dans le premier numéro d'Unasylva, publié en 1947, le Directeur général de la FAO, Sir John Boyd Orr, notait dans son article intitulé "Un monde - une forêt", devenu depuis un classique:

"Du point de vue de la forêt et des produits forestiers, les 48 pays suivent une politique mondiale visant trois objectifs principaux: la conservation de toutes les forêts qui jouent un rôle de protection ou d'utilité sociale; l'utilisation mesurée des sols forestiers en vue d'une production suffisante et continue de matières premières; enfin, la mise en oeuvre de procédés de fabrication et d'utilisation plus efficaces des produits de la forêt en vue d'améliorer les standards de vie."

Le premier travail de la FAO dans le domaine du développement des industries forestières a consisté à commencer à fournir des informations fiables au niveau mondial pour aider à la planification et au fonctionnement de ce secteur. Au cours des années, la collecte, l'analyse et la diffusion des informations statistiques se sont perfectionnées et les données sont désormais plus à jour, plus précises et plus adaptées à la planification et au fonctionnement des industries forestières [NDLR: voir article de Wardle].

Une grande partie du succès de la collecte, de l'analyse et de la diffusion des informations en matière d'industrie forestière a été obtenue grâce à un vigoureux soutien de ce secteur. La FAO a créé des comités statutaires et techniques tels que le Comité consultatif de la pâte et du papier et le Comité des panneaux dérivés du bois qui ont aidé à maintenir des contacts avec ces industries pour les besoins de l'information et ont également servi à donner des conseils pratiques pour la formulation des programmes de la FAO visant au développement des industries forestières.

L'importance des petites industries forestières pour le développement en général a été reconnu

A la fin de la période de reconstruction de l'après-guerre, un événement important s'est produit ayant des conséquences sur la foresterie: à cause de la décolonisation, de nouveaux pays indépendants, avec des besoins accrus de développement économique et social, sont nés. Les forêts constituaient une source initiale de capital dont on pouvait tirer parti pour aider au développement de ces pays. Elles constituaient aussi un point de départ pour le lancement d'un processus d'industrialisation visant à diversifier l'économie. Le nombre de pays adhérant à la FAO a considérablement augmenté, de même que les demandes d'assistance technique pour le développement des industries forestières. Il convient de rappeler qu'à l'époque, la FAO représentait pratiquement la seule voie possible dans ce domaine; la plupart des pays ayant des industries forestières importantes n'avaient pas encore mis au point de programme d'assistance bilatérale et souvent, pour des raisons politiques, la chaîne d'assistance entre les anciennes puissances coloniales et leurs anciens territoires avait été rompue.

Aux premiers stades de l'assistance technique de la FAO aux pays en développement dans le domaine des industries forestières, l'approche adoptée consistait essentiellement à transférer des technologies industrielles du nord au sud. La reconstruction durant l'après-guerre des industries forestières du nord s'est faite sur la base de technologies modernes et conçues pour une exploitation à suffisamment grande échelle pour profiter des économies que cela permettait. Ces technologies exigeaient des investissements relativement importants, ainsi qu'une main-d'oeuvre qualifiée et de solides capacités de gestion; une stratégie à long terme de renforcement des capacités aurait été utile pour les pays en développement, mais ceux-ci avaient un besoin urgent de capitaux pour soutenir le développement de leurs économies et ont donc adopté la solution consistant à accorder à des entreprises étrangères des concessions forestières.

Il s'en est suivi une période de surexploitation de la ressource en vue de l'exportation de grumes brutes. Il s'est avéré plus tard que cette approche ne convenait pas à long terme, ni du point de vue de la conservation de la base de ressources, ni de celui de l'avantage économique pour les pays. C'est alors qu'a commencé dans toutes les régions tropicales une période d'industrialisation forestière donnant de plus en plus d'importance à la valeur ajoutée par la transformation dans le pays même. Aujourd'hui, la transformation primaire et souvent secondaire du bois à différentes échelles contribue beaucoup à la création d'emplois et de revenus.

Par ailleurs, l'aide aux petites industries du secteur de la foresterie a été reconnue comme un paramètre important du développement, surtout dans les zones rurales. L'une des activités entreprises par la FAO pour contribuer à ce développement a consisté à préparer des dossiers sur de petites scieries et usines de fabrication de panneaux dérivés du bois afin de donner aux pays en développement des exemples qu'ils pourraient suivre.

Au début des années 70, le monde a subi sa première crise de l'énergie, qui a permis de mieux comprendre les limites imposées par les ressources non renouvelables à un développement économique et social soutenu, et de constater l'importance des combustibles à base de bois, surtout dans les pays en développement. Parallèlement, la pollution industrielle et la nécessité de la réduire sont devenues l'une des préoccupations aussi bien nationales qu'internationales. Le public a commencé à s'intéresser aux ressources naturelles renouvelables et en particulier aux forêts, en même temps qu'à s'en soucier. Si les forêts continuaient en effet d'être une source de vie et d'espoir, on a commencé à s'inquiéter de plus en plus à travers le monde de leur durabilité.

A la fin des années 70 et au début des années 80, le déboisement et la dégradation des forêts, tropicales surtout, sont devenus de grands problèmes internationaux. Pendant toute la fin des années 80, le souci de la durabilité des ressources forestières de tous types et dans toutes les régions a atteint des niveaux sans précédent, culminant en 1992 avec le Sommet de la planète Terre de Rio de Janeiro.

Le problème du développement de l'industrie forestière dans le monde est par conséquent de mettre au point ou d'améliorer des pratiques durablement respectueuses de l'environnement et économiquement viables, afin de fournir les biens et services nécessaires. Il est évident que seule une stratégie fondée sur un partenariat mondial et la participation pleine et entière de tous les partenaires (gouvernements, secteur privé, organisations non gouvernementales pour l'environnement et le développement, ainsi que les populations qui vivent dans la forêt ou sont directement tributaires de ses ressources) peut permettre à l'industrie forestière de contribuer au maximum à un développement global durable.

Brochure FAO sur les pratiques forestières durables

PROBLEMES DE L'INDUSTRIE FORESTIERE ET APPORT DE LA FAO

Le problème majeur auquel est confrontée pour l'avenir l'industrie forestière est de faire face à l'accroissement de la demande de produits forestiers tout en respectant une base de ressources limitée et souvent fragile. Au cours de la période 1980-1990, la demande mondiale de bois d'industrie - c'est-à-dire à l'exclusion du bois de feu et du charbon de bois - est passée de 800 millions de m³ à 1 600 millions de m³ et elle devrait, selon les projections, atteindre 2,7 milliards de m³ en l'an 2010. Dans les pays industrialisés, l'accroissement de la demande au cours de la période 1990-2010 devrait être de 53 pour cent (de 1 224 millions à 1 875 millions de m³) et dans les pays en développement, elle devrait atteindre 111 pour cent (de 378 millions à 799 millions de m³). La priorité à long terme doit donc être de progresser vers une utilisation durable des forêts pour le bois et les produits autres que le bois tout en maximisant les avantages pour les populations locales et les économies nationales et en respectant l'équilibre entre la préservation et la mise en valeur.

Pour la FAO, l'important est d'apporter une contribution significative à la mise au point et à l'application de technologies efficaces pour une utilisation et une mise en valeur durables des forêts et de leurs produits tout en accroissant les revenus et l'emploi. Elle s'attachera particulièrement à faire en sorte que les incidences sur l'environnement soient dûment prises en compte. En outre, la FAO continuera de jouer le rôle qui lui est propre et qui consiste à faciliter un partenariat mondial rassemblant toutes les parties intéressées. Cet engagement a été mis en évidence dans les réunions récentes avec des représentants de l'industrie privée et des organisations non gouvernementales à l'occasion de la réunion de mars 1995 du Comité consultatif de la pâte et du papier et du Comité des forêts.

S'agissant de l'utilisation des forêts en général, on s'attachera en priorité à limiter les incidences négatives au plan matériel et social tout en assurant la viabilité économique. Un programme sera lancé pour l'évaluation mondiale et régionale de la dégradation des forêts et des dommages causés par leur exploitation et par la construction de routes en zones forestières. Les critères et procédures d'exécution sur chaque site de ces évaluations de l'impact environnemental des opérations en question, aussi bien dans les forêts naturelles que dans les forêts plantées, seront élaborés et testés au moyen d'études de cas.

L'industrie forestière se caractérise par une grande diversité en ce qui concerne le type, la taille, la matière première, les produits, la gestion et les demandes du marché. Elle est obligée de se perfectionner constamment et de s'adapter à l'évolution de façon à atteindre, maintenir et accroître son efficience, à rester économiquement compétitive et à faire le meilleur usage de ressources limitées. Les forestiers, les populations locales et les industries devront multiplier leurs échanges d'informations afin de mettre au point les meilleures stratégies d'aménagement et d'utilisation permettant de répondre aux besoins divers de tous les intéressés tout en maintenant l'intégrité environnementale de la forêt.

La FAO continuera de fournir une aide pour le développement des industries forestières appropriées, en donnant la priorité à la définition, à la préparation et à l'évaluation des projets d'investissement. Elle s'attachera particulièrement à aider les industries existantes afin qu'elles améliorent leurs méthodes de transformation et utilisent de façon plus efficiente les matières premières disponibles. Elle mettra davantage l'accent sur le renforcement des liens organisationnels avec le secteur privé. La création d'un comité des industries forestières englobant les secteurs des panneaux dérivés du bois, des scieries, de la pâte, du papier et de la commercialisation est envisagée à cet égard. La FAO continuera de développer son programme relatif aux petites entreprises implantées en zone forestière.

RÉFLEXIONS
Stanley L. Pringle

Exploitation des forêts

Une des caractéristiques les plus frappantes de l'exploitation des forêts en zone tropicale, qui existe aussi dans d'autres régions, est le gaspillage des forêts en général et du bois en particulier. Une étude récente de la FAO a montré que souvent moins de la moitié du bois des troncs des arbres tropicaux abattus est utilisée en totalité. Par comparaison, la quantité utilisée dans les régions industrielles dépasse 75 pour cent. Si les arbres abattus dans les forêts tropicales étaient exploités dans les mêmes proportions, la superficie abattue chaque année pourrait être réduite de près d'un tiers sans diminuer le volume de bois mis sur le marché.

Dans le domaine de l'exploitation forestière, les activités de la FAO seront centrées sur le renforcement des capacités en matière de technologies d'exploitation du bois d'industrie à la fois efficientes et respectueuses de l'environnement, en mettant l'accent sur les petites et moyennes industries dans les pays en développement. La FAO a récemment mis au point un modèle de Code des pratiques d'exploitation forestière qui doit servir de guide pour améliorer la planification globale de l'exploitation, l'exécution et le contrôle efficaces des opérations de récolte, l'évaluation après récolte, la communication des résultats et la formation d'une main-d'oeuvre compétente et dûment motivée. Les travaux se poursuivront sur la mise au point d'un logiciel informatique permettant d'estimer les coûts et les rythmes de production des opérations de génie forestier, d'abattage et de transport.

RÉFLEXIONS
Alf Leslie

Produits forestiers autres que le bois

Les produits forestiers autres que le bois constituent des produits indispensables pour la consommation directe et le commerce local, ainsi que des matières premières pour les entreprises de transformation qui fabriquent des produits mis sur le marché international. Ils peuvent aider à générer une quantité considérable d'emplois et d'importants revenus aux collectivités sans pour autant mettre l'environnement en danger. Malgré ces avantages réels et potentiels, on n'a jusqu'ici porté que peu d'attention au développement du potentiel des produits forestiers autres que le bois.

La FAO a mis au point une stratégie polyvalente de développement de ce secteur par une classification systématique des produits et la diffusion des techniques appropriées de récolte, de transformation et de commercialisation, à l'aide de consultations d'experts régionales et inter-régionales, d'études de cas et de publications [NDLR: voir résumé de la Consultation d'experts, p. 98]. Ces activités, menées en étroite coopération avec d'autres institutions, contribuent notablement au développement d'une foresterie durable et à la sécurité alimentaire tout en maintenant la qualité de l'environnement et la diversité biologique.

La FAO a lancé une stratégie à plusieurs fronts visant à développer le secteur des produits forestiers non ligneux

Echanges et commercialisation

La FAO aidera les pays à élaborer des études de marché, des politiques commerciales et des dispositifs institutionnels encourageant une plus grande transparence des marchés, compatibles avec un développement durable, respectant l'environnement, et tenant compte des critères d'une concurrence loyale. L'Organisation continuera de s'opposer vigoureusement aux embargos et/ou boycotts unilatéraux et encouragera un libre dialogue. Les activités en matière de commercialisation mettront l'accent sur la valorisation des ressources humaines et le renforcement des informations relatives aux marchés et identifieront et amélioreront les pratiques et procédures de commercialisation des produits forestiers ligneux et non ligneux, y compris les produits à valeur ajoutée. Elles tiendront compte des problèmes d'environnement liés au commerce et à la commercialisation, en particulier des questions d'homologation, d'attribution de labels et de recyclage.

L'homologation des produits du bois est un sujet particulièrement important dans le domaine général des échanges et de la commercialisation. L'homologation volontaire du bois tiré de ressources gérées de façon durable permettra aux producteurs et aux transformateurs de mesurer leurs pratiques de gestion forestière par rapport aux normes généralement admises et de montrer qu'ils respectent ces normes. Cela permettra à l'industrie et au commerce d'encourager la responsabilisation en matière d'environnement et de durabilité et de donner à des consommateurs soucieux de l'environnement confiance dans les produits qu'ils choisissent.

De nombreux pays producteurs de bois ont reconnu les avantages potentiels de l'homologation du bois et mis en place des programmes d'homologation au plan national. La FAO coopérera avec les pays intéressés, le secteur privé et les organisations indépendantes pour veiller à l'application transparente et indépendante de systèmes établis internationalement afin de permettre un suivi complet de la chaîne de production et de distribution.

La FAO continuera également de travailler à la mise au point de systèmes locaux d'information sur les marchés, qui seront gérés par les collectivités, et à mener d'autres actions visant à connaître et à soutenir les marchés et les compétences de commercialisation au niveau des collectivités.

Dendroénergie

Les activités relatives à la dendroénergie resteront axées sur la promotion de technologies et de systèmes de conversion de l'énergie du bois plus efficients et moins polluants, et sur l'élaboration des politiques et plans correspondants. Les technologies améliorées en matière d'énergie tirée du bois seront documentées et les informations seront largement diffusées.

RÉFLEXIONS
Josef Swiderski

CONCLUSION

Un développement forestier durable ne peut être réalisé que si toutes les parties intéressées (gouvernements et populations locales, industrie et commerce, organisations internationales et banques de développement) coopèrent étroitement. Etant donné l'évolution rapide d'un monde dans lequel les ressources naturelles, notamment les forêts, sont de tous côtés soumises à de fortes pressions, une utilisation raisonnable et durable des forêts ne peut réussir que si l'on applique des politiques, des techniques et des compétences appropriées. Le perfectionnement continu des technologies et leur application, l'instruction et la formation des populations sont notamment indispensables pour valoriser les forêts et les biens qu'elles permettent de produire, si l'on veut que les forêts continuent de jouer un "rôle essentiel pour le développement économique et le maintien de toutes les formes de vie", comme le dit le préambule de la Déclaration de principes de la CNUED sur les forêts pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation écologiquement viable de tous les types de forêts. L'industrie forestière est sans aucun doute un moteur économique indispensable pour permettre au secteur forestier dans son ensemble de tenir sa place parmi les autres activités économiques, sociales et environnementales des pays. La FAO se tient prête à aider les pays membres à concrétiser les potentialités d'une industrie forestière durable.


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