Page précédente Table des matières Page suivante


Annexe 2. Pays inclus dans l’Afrique subsaharienne (FAO) et dans la région Afrique (OMS)

Pays

Afrique continentale
(OMS)

Afrique subsaharienne
(FAO)

Afrique du Sud

X


Algérie

x


Angola

x

x

Bénin

x

x

Botswana

x

x

Burkina Faso

x

x

Burundi

x

x

Cameroun

x

x

Cap-Vert

x


Commores

x


Congo (Rép.)

x

x

Côte d’Ivoire

x

x

Erithrée

x


Ethiopie

x

x

Gabon

x

x

Gambie

x

x

Ghana

x

x

Guinée

x

x

Guinée-Bissau

x


Guinée équatoriale

x


Kenya

x

x

Lesotho

x

x

Libéria

x

x

Madagascar

x

x

Malawi

x

x

Mali

x

x

Maurice

x

x

Mauritanie

x

x

Mozambique

x

x

Namibie

x

x

Niger

x

x

Nigéria

x

x

Ouganda

x

x

République centrafricaine

x

x

Rwanda

x

x

Sao Tomé-et-Principe

x


Sénégal

x

x

Seychelles

x


Sierra Leone

x

x

Somalie


x

Swaziland

x

x

Tanzanie (Rép.-Unie)

x

x

Tchad

x

x

Togo

x

x

Zaïre (ex.-)

x

x

Zambie

x

x

Zimbabwe

x

x

Annexe 3. Déclaration mondiale sur la nutrition

1. Nous, Ministres et Plénipotentiaires représentant 159 Etats et la Communauté économique européenne à la Conférence internationale sur la nutrition (Rome, décembre 1992), nous déclarons déterminés à éliminer la faim et à réduire toutes les formes de malnutrition. La faim et la malnutrition sont inacceptables dans un monde qui dispose à la fois des connaissances et des ressources voulues pour mettre fin à cette catastrophe humaine. Nous reconnaissons que l’accès à des aliments nutritionnellement appropriés et sans danger est un droit universel. Nous reconnaissons qu’il existe dans l’ensemble du monde assez de nourriture pour tous; le principal problème est celui des conditions d’accès à cette nourriture qui ne sont pas équitables. Au nom du droit à un niveau de vie décent, et notamment à une alimentation suffisante, énoncé dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, nous nous engageons à agir en commun pour que le droit d’être à l’abri de la faim devienne une réalité. Nous prenons le ferme engagement d’oeuvrer ensemble pour le bien-être nutritionnel durable de tous dans un monde en paix, juste et écologiquement sûr.

2. Malgré l’amélioration sensible, dans le monde entier, de l’espérance de vie, de l’alphabétisation des adultes et de l’état nutritionnel, nous considérons tous avec la plus profonde inquiétude le fait inacceptable que près de 780 millions d’habitants des pays en développement - soit 20 pour cent de leur population - n’ont toujours pas les moyens de se procurer chaque jour la ration alimentaire de base indispensable à leur bien-être nutritionnel.

3. Nous déplorons particulièrement la prévalence élevée et le nombre toujours plus grand d’enfants de moins de cinq ans atteints de malnutrition, en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes. En outre, plus de 2 milliards de personnes, surtout des femmes et des enfants, présentent une carence en un ou plusieurs micronutriments. Il y a encore des enfants qui naissent avec une arriération mentale par suite d’une carence en iode; d’autres enfants perdent la vue et meurent du fait d’une carence en vitamine A; et un nombre considérable de femmes et d’enfants souffrent d’une carence en fer. Des centaines de millions de personnes souffrent de maladies transmissibles et non transmissibles provoquées par des aliments et de l’eau contaminés. En même temps, des maladies chroniques non transmissibles liées à une alimentation excessive ou déséquilibrée sont une cause fréquente de décès prématurés dans les pays développés comme dans les pays en développement.

4. Nous demandons à l’ONU d’envisager de toute urgence de proclamer une Décennie internationale de l’alimentation et de la nutrition, en mettant à profit les structures existantes et les ressources disponibles, afin de faire une plus large place à la réalisation des objectifs de la présente Déclaration mondiale sur la nutrition. Il faudrait, ce faisant, accorder une importance particulière aux problèmes alimentaires et nutritionnels de l’Afrique, ainsi que de l’Asie, de l’Amérique latine et des Caraïbes.

5. Nous reconnaissons que la pauvreté et l’ignorance, qui tiennent souvent au sousdéveloppement, sont les causes premières de la faim et de la sous-alimentation. Il y a, dans la plupart des sociétés, des pauvres qui n’ont pas un accès suffisant aux éléments essentiels du bien-être nutritionnel, à savoir: une alimentation convenable, une eau saine, de bonnes conditions d’hygiène et des services de santé et d’éducation.

6. Nous nous engageons à faire en sorte que les politiques et programmes de développement débouchent sur une amélioration durable du bien-être de l’homme, respectent l’environnement et permettent d’améliorer la nutrition et la santé des générations présentes et futures. Les rôles multifonctionnels de l’agriculture, notamment pour ce qui concerne la sécurité alimentaire, la nutrition, l’agriculture durable et la conservation des ressources naturelles, sont particulièrement importants à cet égard. Nous devons adapter, aux niveaux des familles, des ménages, des communautés, des pays et de la communauté internationale, des politiques et des programmes économiques et sociaux cohérents en matière d’agriculture, d’élevage, de pêche, d’alimentation, de nutrition, de santé, d’éducation, de démographie et de défense de l’environnement, qui soient propres à assurer et à maintenir un rapport équilibré entre la population et les ressources disponibles, et entre les zones rurales et urbaines.

7. La lenteur des progrès accomplis pour résoudre les problèmes nutritionnels s’explique par le fait que de nombreux pays n’ont ni les ressources humaines et financières, ni les moyens institutionnels, ni l’engagement politique nécessaires pour évaluer la nature, l’ampleur et les causes de ces problèmes et appliquer des programmes concertés pour y remédier. Des travaux de recherche fondamentale et appliquée ainsi que des mécanismes de surveillance alimentaire et nutritionnelle sont indispensables pour mieux cerner les facteurs qui contribuent aux problèmes de malnutrition et trouver les moyens d’éliminer ces problèmes, en particulier chez les femmes, les enfants et les personnes âgées.

8. En outre, plusieurs facteurs font également obstacle au bien-être nutritionnel: les disparités persistantes sur le plan social et économique ainsi qu’entre les sexes; les pratiques et les lois discriminatoires; les inondations, les cyclones, la sécheresse, la désertification et d’autres catastrophes naturelles; et, dans de nombreux pays, l’insuffisance des budgets alloués à l’agriculture, à la santé, à l’éducation et aux autres services sociaux.

9. Les guerres, l’occupation, les troubles civils, les catastrophes naturelles, les violations des droits de l’homme et certaines politiques socio-économiques inadaptées se sont traduites par des dizaines de millions de réfugiés, de personnes déplacées, de populations civiles non combattantes mais victimes de la guerre et de migrants, qui figurent parmi les groupes les plus vulnérables du point de vue nutritionnel. Les ressources dont on dispose pour prendre en charge et réadapter ces groupes sont souvent tout à fait insuffisantes, et les carences nutritionnelles sont courantes. Toutes les parties intéressées doivent coopérer pour assurer l’acheminement et la distribution, dans des conditions de sécurité et sans délai, des vivres et des fournitures médicales appropriées vers ceux qui en ont besoin, conformément à la Charte des Nations Unies.

10. L’évolution de la situation mondiale et l’atténuation des tensions internationales améliorent les perspectives d’un règlement pacifique des différends et nous offrent une occasion sans précédent de réorienter de plus en plus nos ressources vers des activités productives et socialement utiles, propres à garantir le bien-être nutritionnel de tous, et plus particulièrement des populations pauvres, démunies et vulnérables.

11. Nous reconnaissons que le bien-être nutritionnel de tous est une des conditions préalables du développement des sociétés et doit être un objectif clé du développement humain. Il doit être au centre de nos plans et stratégies de développement socio-économique. Le succès n’est possible que si l’on favorise la participation des gens et des communautés ainsi que les actions multisectorielles à tous les niveaux, en tenant compte de leurs effets à long terme. Il peut être nécessaire de prendre des mesures d’amélioration du bien-être nutritionnel à court terme ou de renforcer les mesures déjà prises pour compléter les améliorations découlant d’efforts de développement à long terme.

12. Les politiques et programmes doivent être axés sur ceux qui en ont le plus besoin. Notre priorité doit être la mise en oeuvre de politiques et de programmes centrés sur la population, qui donnent aux pauvres des villes et des campagnes un meilleur accès aux ressources et une plus grande maîtrise de celles-ci, augmentent leur productivité et leurs revenus et renforcent leur capacité de se prendre euxmêmes en charge. Nous devons encourager et soutenir les initiatives des individus et des communautés et faire en sorte que les pauvres prennent part aux décisions qui influent sur leurs conditions de vie. Nous sommes parfaitement conscients de l’importance de la cellule familiale pour assurer l’alimentation, la nutrition et les soins voulus pour répondre aux besoins physiques, mentaux, affectifs et sociaux des enfants et d’autres groupes vulnérables, notamment les personnes âgées. Lorsque la cellule familiale ne peut plus faire face à ces responsabilités, c’est la communauté et/ou le gouvernement qui doit offrir un réseau de soutien aux personnes vulnérables. En conséquence, nous nous engageons à renforcer et promouvoir la cellule familiale, car c’est l’unité de base de la société.

13. Le droit des femmes et des adolescents à une alimentation appropriée est capital. Leur santé et leur éducation doivent être améliorés. Les femmes devraient pouvoir participer au processus de prise de décision, accéder plus facilement aux ressources et exercer sur celles-ci un contrôle accru. Il est particulièrement important d’assurer des services de planification familiale aux hommes comme aux femmes et de fournir un appui aux femmes, en particulier celles qui ont un travail rémunéré ou non, pendant la grossesse et l’allaitement et lorsque leurs enfants sont en bas âge. Il faudrait aussi encourager les hommes, au moyen d’activités de formation appropriées, à jouer un rôle actif dans la promotion du bien-être nutritionnel.

14. L’aide alimentaire peut être utilisée pour faire face aux situations d’urgence, et apporter des secours aux réfugiés et aux personnes déplacées, ainsi qu’à l’appui de la sécurité alimentaire des ménages et du développement communautaire et économique. Les pays qui bénéficient d’une aide alimentaire d’urgence devraient recevoir suffisamment de ressources pour passer du stade du relèvement à celui du développement, de façon à pouvoir faire face à l’avenir à d’autres situations d’urgence. Il faut veiller à ne pas créer de dépendance et éviter toute incidence négative sur les habitudes alimentaires et sur la production vivrière locale et sa commercialisation. Avant que l’aide alimentaire ne soit réduite ou interrompue, il faut prendre des mesures pour avertir le plus tôt possible les pays bénéficiaires, afin qu’ils puissent chercher d’autres sources et mettre en oeuvre d’autres approches. Lorsque la situation le permet, l’aide alimentaire peut être distribuée par l’intermédiaire d’organisations non gouvernementales, avec la participation des populations locales, conformément à la législation interne de chaque pays.

15. Nous réaffirmons l’obligation qui incombe aux nations et à la communauté internationale, de protéger et de respecter le droit des populations civiles qui se trouvent dans les zones de conflits à être approvisionnées en produits alimentaires appropriés du point de vue nutritionnel et en fournitures médicales. Nous affirmons, en vertu du droit humanitaire international, que les vivres ne doivent pas être utilisés comme moyen de pression politique. L’aide alimentaire ne peut pas être refusée pour des raisons d’obédience politique, de situation géographique, de sexe, d’âge ou d’appartenance à un groupe ethnique, tribal ou religieux.

16. Nous reconnaissons que chaque gouvernement est responsable au premier chef de la protection et de la promotion de la sécurité alimentaire et du bienêtre nutritionnel de sa population, et notamment de la protection des groupes vulnérables. Toutefois, nous soulignons également que les efforts des pays à faible revenu doivent être soutenus par des initiatives de la communauté internationale dans son ensemble. Parmi ces initiatives doit figurer une augmentation de l’aide publique au développement (APD) permettant d’atteindre l’objectif de 0,7 pour cent du PNB des pays développés qui a été adopté par l’ONU et réaffirmé en 1992 par la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement[6]. D’autre part, des renégociations ou des allégements ultérieurs de la dette extérieure pourraient contribuer notablement au bien-être nutritionnel dans les pays à moyen et à faible revenu.

17. Nous reconnaissons l’importance d’une libéralisation et d’une expansion accrues du commerce mondial, qui augmenteraient les recettes en devises et favoriseraient l’emploi dans les pays en développement. Des mesures compensatoires demeureront nécessaires pour soutenir les pays en développement et les groupes vulnérables des pays à revenu faible ou intermédiaire souffrant des effets négatifs des programmes d’ajustement structurel.

18. Nous réaffirmons les objectifs concernant le développement humain, la sécurité alimentaire, l’agriculture, le développement rural, la santé, la nutrition, l’environnement et le développement durable énoncés lors d’un certain nombre de conférences et dans des documents internationaux[7]. Nous réitérons notre attachement aux objectifs nutritionnels de la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement et du Sommet mondial pour l’enfance.

19. En vue du Plan d’action et pour faciliter la formulation de plans d’activités nationaux, y compris la définition de buts et objectifs mesurables assortis de délais, nous nous engageons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire disparaître avant la fin de la présente décennie:

Nous nous engageons également à réduire substantiellement au cours de la présente décennie:

20. Nous sommes résolus à promouvoir une coopération active entre les gouvernements, les organisations multilatérales, bilatérales et non gouvernementales, le secteur privé, les communautés et les particuliers pour éliminer progressivement les causes du scandale de la faim et de toutes les formes de malnutrition dans un monde d’abondance.

21. Pleinement conscients de la valeur intrinsèque de la vie humaine et du respect qu’elle commande, nous adoptons le Plan d’action ci-joint et nous exprimons notre ferme volonté de réviser ou d’élaborer, avant la fin de 1994, nos plans d’action nationaux, qui comprendront notamment des buts réalistes et des objectifs quantifiables, en nous fondant sur les principes et les stratégies pertinentes énoncés dans le Plan d’action ci-joint que nous nous engageons à mettre en oeuvre.


[6] «Les pays développés réitèrent leur engagement à consacrer 0,7 pour cent de leur PNB à l'APD - chiffre fixé par l'ONU et accepté par eux - et, si ce n'est déjà chose faite, acceptent de renforcer leurs programmes d'aide pour atteindre ce chiffre aussitôt que possible et donner rapidement et effectivement suite à Action 21. Certains pays ont accepté d'atteindre ce chiffre avant l'an 2000. Les pays qui ont déjà atteint le chiffre en question doivent être félicités et encouragés à continuer de contribuer à l'action commune visant à dégager les importantes ressources supplémentaires nécessaires. Les autres pays développés acceptent, conformément à leur politique tendant à appuyer les mesures de réforme entreprises dans les pays en développement, de n'épargner aucun effort pour relever le niveau de leurs contributions au titre de l'APD.» (Rapport de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, Rio de Janeiro 1992, paragraphe 33.13).
[7] Conférence mondiale de l'alimentation, 1974; Conférence d'Alma-Ata sur les soins de santé primaires, 1978; Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural, 1979; Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, 1979, notamment les articles 12 et 13; Déclaration d'Innocenti sur la protection, l'encouragement et le soutien de l'allaitement maternel, 1990; Conférence de Montréal sur la malnutrition par carence en micronutriments, 1991; Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement, 1992.

Page précédente Début de page Page suivante