L'éducation nutritionnelle est l'ensemble des activités de communication visant la modification volontaire des pratiques qui ont une incidence sur l'état nutritionnel de la population, dans la perspective d'une amélioration de celui-ci.
Tous les projets en étude ont inclus une composante communication/éducation nutritionnelle dans le but de promouvoir en général l'acquisition d'habitudes alimentaires correctes, en particulier la consommation des produits maraîchers.
La communication joue un rôle essentiel pour garantir la durabilité des programmes de lutte contre la malnutrition. Il s'agit à la fois de la communication sociale, qui sensibilise la société et favorise l'information interactive entre les communautés, de la communication éducative, qui opère le transfert des connaissances et des techniques, et de la communication institutionnelle, qui permet la coordination entre les différents partenaires. On trouvera plus de détails sur la terminologie et les caractéristiques des trois types de communication dans les aide-mémoire No 5.1 et 5.2
La communication sociale est à la base de toute action éducative. Elle doit préparer un terrain favorable à cette dernière. Elle s'est concrétisée dans les différents projets par la réalisation d'émissions radiophoniques, de représentations théâtrales, de jeux de rôle, de réunions de masse, de vidéos.
Les projets ont su identifier les formes traditionnelles de divertissement pour atteindre les publics cibles et les sensibiliser aux problèmes nutritionnels. Au Niger, des équipes pluridisciplinaires formées d'agents de la santé, de l'agriculture et de l'éducation ont encadré dans leurs villages des groupes spontanés, appelés Comités villageois de communication, dans la réalisation des jeux de rôle sur des thèmes de nutrition.
La communication éducative a pris la forme de séances d'animation avec les groupements de femmes. A l'école, elle s'est traduite par un approfondissement des leçons touchant à la nutrition. Au Bénin, des démonstrations culinaires ont renforcé les séances éducatives. Le projet du Niger a vulgarisé les recettes locales à base d'aliments riches en vitamine A, et ces deux projets ont organisé des concours de cuisine.
La communication institutionnelle s'est généralement limitée à l'harmonisation des approches entre les projets. Au Niger, mais au Niger seulement, le projet et les autres intervenants dans le même domaine ont échangé leurs expériences.
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Une stratégie de communication pour la nutrition doit prévoir des interventions synergiques relevant de la communication sociale, de la communication éducative et de la communication institutionnelle. |
Le projet régional a servi de cadre pour l'approfondissement des aspects théoriques et pratiques de la communication en nutrition. Il a aussi renforcé le principe de la collaboration intersectorielle dans les activités de communication, des équipes pluridisciplinaires des différents pays ayant été formées aux moyens de communication tels que la radio rurale, la vidéo, les audiovisuels et écrits.
Les projets du Bénin et du Niger se sont fortement appuyés sur les résultats des enquêtes de base et des observations en cours d'exécution du projet pour choisir les thèmes à développer, les messages à diffuser ainsi que pour déterminer le moment le plus opportun pour chaque activité et tenir compte ainsi, notamment, de la disponibilité des femmes selon le calendrier agricole.
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La connaissance du milieu est essentielle pour la définition du contenu et pour la programmation des activités de communication/éducation nutritionnelle. |
Les supports utilisés dans le cas de la communication pour la nutrition ont été surtout des boîtes à images et des affiches. Dans la plupart des cas, il s'agit de matériel élaboré dans le cadre d'autres projets et adapté, après essai, aux réalités des zones d'intervention.
Des vidéos ont été produits pendant les séminaires de formation organisés par le projet régional. Un manuel d'éducation nutritionnelle à l'école de base a été élaboré dans le cadre du projet du Niger. Ces supports sont décrits à l'annexe 2.
Un plan de travail pour les activités de communication/éducation nutritionnelle est proposé dans l'aide-mémoire No 5.3.
La communication en face-à-face, généralement entre l'animatrice et le groupement féminin, a été le média le plus utilisé par les projets pour véhiculer les messages d'éducation nutritionnelle. L'aide-mémoire No 5.4, qui résume les éléments essentiels à considérer pour l'organisation d'une séance éducative, tient compte de cette expérience.
La méthodologie de communication une fois adoptée, les supports dûment préparés, les projets ont fait peu d'effort pour y apporter des innovations. Or, les innovations périodiques sont nécessaires en pédagogie pour éviter l'immobilisation et la repétitivité des activités, ainsi qu'une baisse d'intérêt chez les participants. Dans le cas du projet du Niger, par exemple, les populations ont commencé à montrer des signes de fatigue pour les jeux de rôle quelque temps après leur introduction dans les villages.
Le suivi systématique des séances de communication à l'aide de fiches analytiques fournit une information utile à l'évaluation des activités ainsi qu'à leur ajustement continu en cours d'exécution du projet.
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La réflexion pédagogique continue assure le dynamisme des activités d'éducation nutritionnelle et l'adaptation de celles-ci aux exigences modulables du public. |
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Aide-mémoire No 5.1 |
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Distinguer entre messages, médias et supports: Message Est la formulation d'une idée, d'un concept à transmettre à un certain public (ex.: "Pères, achetez du foie chaque semaine pour vos femmes et vos enfants, c'est bon pour leurs yeux!"- au Niger; Média Est le canal de communication par lequel le message est transmis (ex.: la séance éducative avec les groupements de femmes, la leçon à l'école, le théâtre, la radiodiffusion, etc.) Support Est l'élément physique sur lequel le message est transmis (ex.: l'affiche, la boîte à images, l'émission radiophonique, etc.) |
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Aide-mémoire No 5.2 |
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Dans une stratégie multimédia pour la nutrition, combiner les trois types de communication La communication sociale - est à la base de toute action éducative - vise la prise de conscience des populations, l'expression des opinions; favorise les débats et encourage les initiatives - a comme public l'ensemble des communautés villageoises - se réalise dans les réunions d'information et d'animation de masse - a comme supports les moyens de communication de masse (surtout la radio rurale) La communication éducative - vise un transfert des connaissances et des techniques - s'appuie sur les agents d'encadrement, les éducateurs, les vulgarisateurs, etc. - a un public segmenté (groupes spécifiques) - se réalise dans les séances de formation en groupe ou individuelles - a comme supports les aides audio-visuelles et écrits (affiches, brochures, boîtes à images, diapos, vidéos, films fixes) La communication institutionnelle entre différents secteurs - vise le flux régulier d'informations entre les différents protagonistes institutionnels oeuvrant à la lutte contre la malnutrition - a comme public les responsables, les planificateurs, les décideurs politiques - a son cadre naturel dans les comités pluridisciplinaires (voir aide-mémoire No 3) - se réalise dans les réunions d'information ou de concertation, les séminaires, les journées de réflexion - a comme matériels d'appui les rapports, les bulletins de liaison, les notes d'information |
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Aide-mémoire No 5.3 |
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- constituer une équipe multisectorielle de communication pour la nutrition - mener des recherches sur · les habitudes alimentaires - utiliser les résultats des recherches pour définir: · les bénéficiaires - définir une stratégie selon trois axes: · axe sensibilisation - concevoir et produire le matériel de communication en utilisant différents supports: · moyens de communication traditionnels et communautaires; radio rurale - prétester le matériel, apporter les corrections nécessaires, multiplier le matériel - former les agents techniques - élaborer des fiches de suivi/évaluation pour les séances de communication - fixer le calendrier des activités en tenant compte des contraintes saisonnières de chacun - favoriser les échanges d'expériences entre les acteurs de la lutte contre la malnutrition provenant de différents secteurs afin d'harmoniser les interventions sur le terrain - restituer les résultats du suivi aux partenaires et à la population |
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Aide-mémoire No 5.4 |
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Organiser les séances éducatives en tenant compte des éléments suivants: - le thème à traiter · introduction - le plan de déroulement de la discussion de groupe: · étape des questions de compréhension et de clarification - les modalité d'enrichissement de la séance: · les supports éducatifs (affiches, boîte à images, etc.) |
