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NOUVELLES DU MONDE

Les articles qui paraissent ici sont des résumés des nouvelles intéressantes compilées par le personnel de la FAO ou soumises par des correspondants. La FAO n’accepte aucune responsabilité pour les articles reçus en toute bonne foi de ses collaborateurs de l’extérieur.

Afghanistan

· Un fonctionnaire de la FAO, de passage à Kaboul, donne des renseignements sur les plantations privées de peupliers noirs qui abondent autour de la capitale, le long des canaux d’irrigation et qui sont une caractéristique de toutes les vallées du pays. Les plantations montrent toutes les mêmes défauts, auxquels il serait certainement facile de remédier: bouturage avec n’importe quelle sorte de bouture ou plançon, de sorte que les arbres sont souvent malvenants; espacement insuffisant (parfois de 10 à 15 cm seulement) entre les boutures mises en terre, sans éclaircies systématiques; et ignorance complète des techniques d’élagage.

Un dépôt de bois situé juste aux portes de Kaboul écoule 40 000 à 50 000 grumes de peupliers par an. Comme il existe au total cinq dépôts de ce genre - les autres un peu moins grands - et compte tenu du fait que les propriétaires fonciers reçoivent directement de leurs domaines une certaine quantité de bois, la consommation locale peut être estimée très approximativement à 25 000 mètres cubes de bois rond. Les prix s’échelonnent de 100 afghanis (le change officiel est de 21 afghanis et le change commercial de 40 à 43 afghanis pour 1 dollar) pour une grume écorcée de 10 mètres de long et de 25 centimètres de diamètre au gros bout à 5 afghanis pour une perche de 3 mètres de long et de 8 centimètres de diamètre.

L’équipement des ébénistes locaux est assez moderne, mais la production n’est pas très rationalisée. Le bois utilisé est surtout du cèdre du Nouristan, acheminé par flottage ou transporté par sommiers depuis Janubi; le noyer est employé également. Le cèdre équarri vaut 120 afghanis livré à l’acheteur. Il est entièrement équarri à la hache dans la forêt, méthode d’exploitation qui donne lieu à une perte de bois considérable.

Allemagne

· Bien qu’il soit écrit avant tout pour les forestiers de l’Europe centrale, l’ouvrage de K. Dannecker, intitulé Aus der hohen Schule des Weisstannenwaldes; mérite un public beaucoup plus large du point de vue géographique. Il traite des problèmes nés de l’établissement de vastes peuplements purs, notamment d’épicéas, au cours du siècle dernier, dans de nombreuses parties de l’Europe centrale et en particulier en Allemagne. Cette pratique a conduit à une raréfaction rapide des essences intéressantes indigènes de ces régions, surtout par suite de la généralisation des coupes blanches - mode d’aménagement usuel en monoculture. Le sapin argenté (Abies alba) a marqué un recul particulièrement alarmant dans de nombreuses régions vallonnées d’Allemagne, au point que l’on n’entend parler que de «dépérissement du sapin» ou «d’essence disparue». Cette situation n’aurait probablement pas donné motif à de graves inquiétudes si l’établissement de peuplements purs d’épicéas ou de pins à la place des peuplements mélangés primitivement composés de sapins et de feuillus n’avait pas été souvent suivi d’une dangereuse dégradation du sol, d’un accroissement de la sensibilité des arbres aux attaques des organismes parasites, d’une aggravation des dégâts causés par la neige et par le vent et d’une diminution progressive de la productivité de la station.

Les conclusions de l’auteur sont identiques à celles d’un autre expert, J. Weck, à savoir que les méthodes d’aménagement forestier propres à assurer le maintien d’une productivité optimum dans une station donnée doivent se fonder sur une étude approfondie des lois naturelles qui régissent la croissance des arbres considérés individuellement et la production des peuplements dans leur ensemble. De nombreux pays ont réalisé des progrès appréciables dans ce sens au cours de ces dernières années en approfondissant l’étude de ces questions, en tenant compte des facteurs biologiques qui interviennent dans l’écologie et dans la sociologie des végétaux, en insistant sur l’hygiène forestière et en renouvelant les méthodes de traitement mathématique des phénomènes étudiés.

Dans un ouvrage intitulé Forstliche Zuwachs - und Ertragskunde, M. J. Weck cherche à présenter sous une forme très concise la documentation disponible à l’échelon international sur les divers aspects et théories de l’accroissement et la productivité dans les forêts comprises entre les zones septentrionales et tropicales. L’auteur tire des conclusions et met aussi l’accent sur les nombreux problèmes qui restent à résoudre eu égard au fait que chaque peuplement diffère des autres dans son aspect, dans ses exigences et dans son milieu.

Australie

· Les résultats des recherches entreprises en Australie en 1937 sur la multiplication végétative du pin Radiata peuvent se résumer comme suit.

Le bon enracinement des boutures dépend principalement de l’âge de l’arbre dont elles proviennent, de l’époque de leur prélèvement et - pour des raisons assez obscures - des caractéristiques propres de l’arbre. En outre, le genre de rameau employé, le milieu où il est placé pour prendre racine, la longueur de la bouture, la profondeur à laquelle elle est enfoncée, l’apport en eau et l’aération à la base de la bouture peuvent aussi être importants. Les boutures des arbres jeunes sont généralement supérieures à celles des arbres âgés. Le meilleur moment pour les prélever est celui où le bourgeon terminal est en état de repos végétatif après les chaleurs estivales; on utilise de préférence les pousses de la première année; les boutures peuvent être détachées de l’arbre et arasées avec une hache aiguisée; elles ne sont pas dépouillées des aiguilles qui se trouvent à leur base.

Les boutures cultivées sur couches de pépinière s’enracinent mal et beaucoup périssent en plantations. Des sujets de bien meilleure qualité, ayant un taux de survie bien supérieur, ont été obtenus avec une méthode consistant à utiliser des tubes de fer galvanisé longs de 15 centimètres environ et d’à peu près 4,5 centimètres de diamètre. Des boutures de 15 centimètres de long sont placées à une profondeur de 7,5 centimètres environ dans les tubes remplis de terre qui sont ensuite disposés en rangées dans la pépinière, en plein air, la base du tube n’étant pas enfoncée plus qu’il n’est nécessaire pour le maintenir vertical. Cette méthode est plus coûteuse que les autres, mais le taux de survie des boutures est supérieur et les plantes sont de meilleure qualité.

Bulgarie

· La propriété forestière se répartissait jadis comme suit dans ce pays: forêts appartenant aux communes, monastères et écoles, 57 pour cent; forêts appartenant à l’Etat, 26 pour cent; forêts appartenant aux particuliers, 17 pour cent. En 1944, toutes les forêts furent déclarées propriété de l’Etat.

Suivant les dernières statistiques communiquées à la Commission européenne des forêts de la FAO, les terrains boisés représentent 33 pour cent - dont 28 pour cent environ avec une couverture d’arbres - de la superficie totale du pays. On voit donc que la production ligneuse potentielle de ce pays est considérable, puisqu’elle dépasse même de 5 pour cent la moyenne européenne.

La futaie occupe 60 pour cent de la superficie forestière totale, la proportion des résineux étant de 14 et celle des feuillus de 46 pour cent. Le hêtre est la principale essence feuillue et l’une des grandes sources de bois de construction. Le chêne ne couvre qu’un peu plus de 3 pour cent de la superficie occupée par la futaie.

Les forêts de résineux sont composées surtout de pins communs et de pins laricio (69 pour cent), d’épicéas (23 pour cent) et de sapins noirs (0,5 pour cent), le reste étant formé de sapins communs et de mélèzes.

Les forêts ont été réparties en sept catégories aux fins de l’aménagement forestier: forêts de protection pour la régularisation des eaux (50,7 pour cent), rideaux forestiers de l’Etat (0,4 pour cent), forêts situées autour des stations climatiques (1,8 pour cent), forêts réservées pour diverses raisons (0,2 pour cent), forêts de la ceinture verte des villes (1,8 pour cent), terrains forestiers sujets à l’érosion (6,8 pour cent) et forêts de production et de protection (38,3 pour cent). Cette différentiation des forêts suivant leur rôle dans l’économie nationale permet à l’administration forestière de les aménager et de les exploiter rationnellement.

Des mesures sont à l’étude pour convertir en futaies une grande partie des taillis et des forêts de basse futaie. Ces types de végétation se rencontrent souvent en plaine et dans les vallonnements où ils répondent à un besoin précis de l’économie rurale comme source de combustible, de matériaux de construction légers et de fourrages.

Une réorganisation radicale est intervenue dans l’économie rurale et un vaste réseau de fermes collectives et d’exploitations agricoles de l’Etat a été mis en place. Ces exploitations doivent mettre en valeur les terrains boisés dont elles ont la charge et peuvent utiliser le bois qu’ils produisent, de sorte qu’elles ont un intérêt matériel à planter les terres qui ne se prêtent pas à la culture.

Par suite de la forte demande de bois de construction, il a été indispensable d’autoriser pendant quelques années un accroissement de coupes dans les forêts de résineux. Le gouvernement a pris ultérieurement des mesures pour remplacer le bois par d’autres matériaux de construction, et le rythme d’exploitation des forêts est redevenu normal par la suite. A l’heure actuelle, le problème fondamental qui se pose en matière d’aménagement forestier dans les hautes régions montagneuses consiste à exploiter au maximum les ressources en bois en diminuant le moins possible la protection assurée par la forêt. Les méthodes de coupe sont rationalisées à l’extrême pour atteindre ce but. Dans les futaies de résineux et de feuillus, la tendance est à la pratique des coupes progressives et du jardinage par trouées car ces méthodes assurent le renouvellement graduel des peuplements mûrs et créent des conditions favorables au développement de la jeune végétation. Dans le haut des forêts, sur les pentes abruptes et dans les zones formant réservoir, la méthode du jardinage est seule pratiquée. Les coupes blanches sont interdites dans les futaies et ne sont autorisées que dans les forêts de basse futaie où le cycle d’abattage est de 20 à 30 ans.

Canada

· Le Junior Forest Wardens Movement (Mouvement de jeunes gardes forestiers patronné par l’Association forestière canadienne) a été créé il y a 25 ans sous le nom de Junior Fire Wardens. L’étude de la foresterie et de la vie des bois, la prévention du feu, la lutte contre le feu, la conservation des forêts, la signalisation et l’organisation des premiers secours figurent parmi les objectifs du mouvement, avec maintes autres activités qui s’inscrivent dans le cadre des professions forestières. Son programme prévoit la culture et la plantation d’arbres, l’entraînement à la marche en forêt, l’organisation de campements forestiers, l’identification des arbres et des plantes, l’exécution d’inventaires forestiers et, plus généralement, une aide suivie aux services forestiers et aux services s’occupant de la protection du gibier.

De la Colombie britannique, où le nombre des membres actifs est passé à 6 500 et où ont été formés plus de 32 000 gardes diplômés vêtus de la célèbre chemise rouge et avec sur les manches les insignes de leur grade, le mouvement a gagné l’Ontario, les provinces maritimes, Terre-Neuve, les Etats-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et il continue à s’étendre. Tous les écoliers, âgés de 10 à 16 ans peuvent adhérer au mouvement; leur carte de membre est signée par un garde forestier, le directeur de l’école ou un chef de groupe.

· Un photomètre spécial, qui aidera les biologistes à calculer la quantité de lumière reçue par les arbres et les plantes, a été mis au point par le Conseil national de la recherche et par la Division des forêts du Ministère du nord canadien et des ressources nationales. Les savants qui étudient l’influence du milieu sur la croissance des plantes ont besoin de mesurer la quantité de lumière qu’elles reçoivent, mais les instruments utilisés jusqu’ici pour mesurer la lumière ne convenaient pas. Le pyrhé-liomètre des météorologistes et le posemètre des photographes n’enregistrent que la quantité de lumière reçue par les surfaces planes, tandis que les plantes reçoivent de la lumière de toutes les directions.

Le nouvel appareil comprend une boule de verre d’environ 10 centimètres de diamètre, qui permet d’enregistrer la lumière venant de toutes les directions. La lumière frappant le globe passe dans une cellule photoélectrique et produit un courant électrique qui met en mouvement un compteur. La lecture du compteur se fait au début et à la fin de la période d’observation. Les plantes réagissant surtout aux longueurs d’ondes lumineuses comprises dans la partie visible du spectre, l’appareil n’est sensible qu’à ces longueurs d’ondes. Les essais effectués à la station forestière expérimentale de Petawawa ont donné des résultats satisfaisants et les spécialistes de la biologie forestière ont déclaré que cet appareil était un utile instrument permettant des expériences très diverses sur l’influence de la lumière sur la croissance des arbres.

Ceylan

· Un correspondant nous signale que la photo figurant à la page 145 du N° 3, volume 9, d’Unasylva a été prise dans la zone de Ceylan dite des wet patanas. Il s’agit de pâturages situés à plus de 1 500 mètres d’altitude, détrempés et tourbeux, comme le montre la photographie. La pépinière en voie de préparation devait servir à élever de jeunes Pinus caribaea dans le cadre du plan de mise en valeur des wet patanas, qui consiste à pratiquer un boisement par blocs continus surtout avec Acacia mollissima; il ne s’agissait pas d’établir des rideaux brise-vent combinés avec une exploitation pastorale. L’emplacement de cette pépinière a été abandonné ultérieurement car il était trop exposé aux vents pour se prêter à l’élevage de jeunes arbres.

La forêt de l’arrière-plan est un exemple caractéristique du type rabougri de forêt humide d’arbres verts qui se trouvent dans cette région.

Costa Rica

· Le cinquième stage de perfectionnement en foresterie tropicale a réuni du 5 au 30 septembre, à Turrialba, 26 étudiants des pays suivants: Costa Rica, Cuba, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Porto Rico, République Dominicaine et Salvador. Le personnel enseignant se composait de deux professeurs mexicains, MM. Enrique Beltrán et Villaseñor, de M. L. R. Holdridge, de l’Institut interaméricain des sciences agricoles, de MM. H.C. Haines, agent au Costa Rica de l’Administration des Etats-Unis pour la coopération internationale, P. Poyry et Schreuder de la FAO, ainsi que de plusieurs autres spécialistes du Costa Rica et de l’Institut interaméricain des sciences agricoles de Turrialba. Une dizaine de jours furent consacrés aux cours et le reste du temps aux travaux pratiques, à des visites d’entreprises et de stations expérimentales et à des excursions dans divers types de forêts costaricaines. Presque tous les stagiaires étaient employés par les services forestiers de leurs pays respectifs; certains d’entre eux s’occupaient de vulgarisation agricole. Leur niveau moyen d’instruction était très satisfaisant et tous ont suivi les cours avec beaucoup d’intérêt, qu’il s’agisse de l’enseignement théorique ou des travaux pratiques.

Equateur

· Les páramos, zones enherbées qui se rencontrent au-dessus de la limite naturelle des terrains boisés, occupent une superficie d’environ 2 millions d’hectares en Equateur. Leur limite inférieure se trouve à environ 3 500 mètres d’altitude et leur limite supérieure coïncide avec celle des neiges éternelles, aux alentours de 4 500 mètres. Les páramos sont en majeure partie inexploités.

Quelques plantations de pins de Monterey (Pinus radiata) et de cyprès (Cupressus macrocarpa) ont été établies, il y a environ 27 ans, sur les flancs du volcan Cotopaxi, dans la zone des páramos, entre 3 600 et 3 800 mètres d’altitude, avec d’assez bons résultats, bien qu’aucune des essences utilisées ne croisse naturellement à pareille altitude.

Dans l’ensemble de la zone interandine de la Sierra équatorienne, le combustible, le charbon de bois, le bois de construction, les traverses de chemin de fer et même le bois de planchéiage et le bois de menuiserie bon marché proviennent presque exclusivement des plantations d’Eucalyptus globulus. Celles-ci sont, la plupart du temps, établies sur des terres ayant une vocation agricole potentielle. Il semblait donc indiqué de tenter des expériences pour déterminer quelles autres espèces de bois peuvent être cultivées avec le plus de profit dans les páramos. M. William R. Barbour, expert de l’assistance technique de la FAO, a rassemblé des semences pour établir de petites plantations expérimentales sur les flancs du Cotopaxi à l’altitude des páramos. Des graines de résineux d’Italie et du Maroc et de 12 espèces d’eucalyptus du Pérou ont déjà été reçues et ont été plantées en semis; des graines de 18 espèces d’eucalyptus sont en route d’Australie; des commandes de semences ont été passées au Kénya et à Formose; des semences d’essences himalayennes seront commandées à Dehra Dun (Inde) et l’on espère obtenir des semences d’arbres des hautes montagnes du Mexique et de l’Amérique centrale. On compte établir des plantations expérimentales d’une cinquantaine d’essences, dont quelques-unes seulement se prêteront peut-être à une introduction massive.

Etats-Unis d’Amérique

· En octobre 1955, le Comité directeur de la Trust Company de la Georgie a affecté une somme de 50 000 dollars au développement de la foresterie dans cet état et à la mise en valeur de ses ressources forestières au cours des deux ou trois prochaines années. Les forêts de la Géorgie constituent l’une des richesses naturelles renouvelables les plus importantes et les plus précieuses de l’état, les deux tiers du sol étant occupés par la forêt. Plus de 90 pour cent de la superficie boisée appartiennent à des particuliers, surtout des agriculteurs; une exploitation agricole comprend en moyenne 28 hectares de terrains boisés. Tout programme de mise en valeur des ressources forestières de la Géorgie doit tenir compte du grand nombre de petits propriétaires de terrains boisés. C’est d’eux que dépend en grande partie l’approvisionnement des industries du bois, qui se développent rapidement et dont les besoins en matière première augmentent sans cesse.

Une fraction importante de la superficie boisée n’est pas repeuplée avec des essences convenables et un tiers est occupé par du bois dépourvu de valeur marchande. Selon la Commission forestière de la Georgie, le volume de bois de sciage (pins et feuillus) diminue et les ressources totales en pins marchands sont en train de s’épuiser. Un aménagement plus rationnel, s’inspirant des derniers progrès de la recherche, permettrait de doubler l’accroisaement annuel. Les méthodes employées par les neuf dixièmes des 160 000 petits propriétaires montrent qu’ils ne savent pas aménager convenablement leurs forêts.

La mise en valeur des forêts de la Georgie pose de nombreux problèmes dont la solution exige une action pour éduquer le public et les propriétaires de forêts afin qu’ils se rendent compte des possibilités qu’elles offrent. Les résultats de la recherche ne peuvent être portés à la connaissance du public, des propriétaires de forêts et des acheteurs et utilisateurs de produits forestiers que dans le cadre de programmes d’éducation dont le besoin est d’autant plus impérieux que les agriculteurs éprouvent des difficultés croissantes à trouver les crédits nécessaires au financement de leurs opérations. Dans ces conditions, ils exploitent inconsidérément leurs terrains boisés pour gagner l’argent dont ils ont besoin, sans pratiquer de traitements sylvicoles, même si ceux-ci ne demandent qu’une faible mise de fonds. Les industries du bois pâtiront à leur tour de cet état de choses et l’influence indirecte bienfaisante qu’exerce la couverture forestière sur le sol, l’eau, la santé et le climat finira par en souffrir.

Les écoles supérieures de l’état de Georgie comptent 411 sections d’enseignement professionnel agricole. Il existe 443 professeurs pour 26 000 élèves réguliers et 53 000 agriculteurs adultes qui suivent des cours spéciaux. Des cours de foresterie figurent au programme d’un grand nombre des sections d’enseignement professionnel agricole des écoles supérieures. Le personnel enseignant de l’état et des districts comprend bien des spécialistes de nombreuses disciplines agricoles, mais aucun spécialiste de la foresterie. Il importe de combler cette lacune pour éviter que l’enseignement de la foresterie soit distancé par les autres disciplines agricoles. La Georgia Trust Company a donc décidé d’allouer des crédits, dont une partie sera utilisée par la Commission de l’enseignement professionnel de l’état, pour engager à plein temps un forestier qui organisera et dirigera l’enseignement de la foresterie et dont une autre partie sera employée par l’Ecole de foresterie de l’Université de Georgie pour organiser, pendant la période estivale, des cours de foresterie à l’intention des maîtres de l’enseignement professionnel agricole.

En outre, la moitié de l’ensemble des crédits servira à acheter 100 parcelles de terrain boisé de 4 à 6 hectares chacune, commodément situées à proximité de 100 écoles supérieures comportant une section d’enseignement professionnel agricole. L’octroi de ces subventions est subordonné à la condition que le reliquat des fonds nécessaires à l’achat de chaque parcelle sera fourni par les collectivités locales afin qu’elles s’intéressent plus activement à cette entreprise. Ces parcelles seront utilisées par les sections d’enseignement professionnel agricole comme terrains de démonstration pour l’enseignement des méthodes et pratiques sylvicoles, et par les 4-H clubs, groupements d’éclaireurs, etc., comme laboratoires naturels de conservation pour l’étude de la foresterie. Ces parcelles appartiendront bien entendu aux écoles qui se sentiront personnellement responsables de leur aménagement et les entoureront de soins vigilants.

· Une information signale que le courrier des Etats-Unis est désormais expédié en Alaska dans des sacs postaux de papier au lieu de sacs de toile. Les sacs de papier ne sont pas renvoyés. Les économies ainsi réalisées se monteraient à 100 000 dollars par an.

· Un bulletin du Collège d’agriculture et de sciences appliquées de l’état du Kansas décrit une méthode permettant d’étudier l’influence des obstacles sur la vitesse du vent, l’évaporation, l’accumulation de la neige et le chauffage des habitations; cette méthode consiste à essayer dans un tunnel aérodynamique des maquettes de rideaux protecteurs et d’obstacles placés sur le relief. Deux types de maquettes de rideaux protecteurs ont été utilisés, formés tous deux de 10 rangées d’arbres, avec feuilles dans un cas et sans feuilles dans l’autre. L’avantage de la méthode du tunnel aérodynamique réside dans le fait qu’il est inutile d’attendre que les conditions naturelles nécessaires soient remplies pour poursuivre les recherches.

La supériorité du rideau protecteur foliacé sur l’autre rideau, mesurée d’après leur aptitude à réduire de 25 et de 50 pour cent la vitesse du vent, était de l’ordre de 5 ou 6 fois sa hauteur; mais avec le rideau foliacé, la déviation des courants d’air dans le plan vertical au-dessus de l’obstacle était plus marquée, provoquant une turbulence accrue. Les deux types de rideaux protecteurs réduisaient plus efficacement la vitesse du vent au niveau du sol qu’un mur plein. La réduction maximum et la réduction moyenne de l’évaporation étaient supérieures respectivement de environ 25 et 19 pour cent avec le rideau foliacé. Les rideaux protecteurs les plus efficaces contre la neige étaient ceux à 5 ou 2 rangées qui retenaient à peu près trois fois et demie plus de neige que le meilleur pareneige artificiel.

· Un article publié dans le numéro de mai 1955 du Journal of Forestry, relate les résultats d’éclaircies pratiquées dans une plantation de pins blancs en Caroline du Nord. Il s’agit d’une plantation serrée de pins blancs établie en 1899 avec des graines de provenance mal établie; une partie du peuplement a été soumise à six éclaircies par le bas depuis 1916, la superficie terrière étant chaque fois de l’ordre de 100 pieds carrés. Les arbres abattus étaient généralement ceux dont la couronne représentait moins de 35 pour cent de la hauteur totale.

En 1953, on comptait dans la partie éclaircie 124 arbres à l’acre (300 à l’ha), suffisamment grands pour fournir des grumes de sciage, contre 100 (245/ha) dans la partie non éclaircie. Les arbres avaient en moyenne 4 inches (10,1 cm) de plus de diamètre à hauteur de poitrine dans la partie éclaircie Où l’espacement était égal à 24 pour cent de la hauteur, contre 20 pour cent dans la partie non éclaircie. En 50 ans, la mortalité provoqua une perte de production de 22 pour cent à L’acre dans la partie non éclaircie, tandis que dans la partie éclaircie 31 cordes (79 m3) de bois furent récoltées sur 730 arbres, soit 43 pour cent de la production, empêchant ainsi le développement de la mortalité. L’accroissement moyen annuel était de 1,6 corde (4 m3) dans la partie éclaircie et de 1,2 corde (3 m3) dans l’autre. A 56 ans, les arbres éclaircis produisaient un volume de bois marchand - bois de pâte et grumes de sciage - de 35 pour cent supérieur à la production des arbres non éclaircis. Les arbres pouvant fournir des grumes de sciage ont une valeur unitaire supérieure, mais il faut attendre qu’ils aient grandi pour que l’effet bienfaisant des éclaircies se fasse pleinement sentir. La production totale des arbres éclaircis était de 50 pour cent plus forte.

La valeur sur pied de chaque arbre survivant dans la partie non éclaircie est actuellement de 80 cents en moyenne, tandis que le marmenteau vaut en moyenne 3,05 dollars dans la partie éclaircie. En 56 ans, les éclaircies ont permis de réaliser un gain de 198,40 dollars dans là valeur totale sur pied à l’acre.

Finlande

· Depuis 1929, l’Etat accorde aux propriétaires de forêts des subventions et des prêts en vue de leur amélioration. Les modalités d’attribution de ces crédits figurent dans la loi sur l’amélioration forestière qui est votée pour une durée de cinq ans. Aux termes de la législation en vigueur (loi de 1953 sur l’amélioration forestière), 600 millions de marks au moins sont accordés chaque année pour le boisement des terrains dénudés, le reboisement des terrains boisés à faible productivité, l’assainissement des terrains forestiers, l’ouverture de chemins forestiers et pour certaines recherches dans les domaines susmentionnés.

Ces crédits sont alloués sous forme de prêts ou de subventions. En règle générale, les prêts sont remboursables au taux annuel de 6 pour cent, mais s’il s’agit de prêts pour la construction de chemins forestiers, le taux est de 10 pour cent (3 pour cent d’intérêt et 7 pour. cent d’amortissement). Les subventions peuvent être accordées à concurrence d’un taux de 6 pour cent, qui est porté à 8 pour cent dans des cas exceptionnels. Ces prêts et subventions sont accordés compte tenu de la superficie totale des exploitations appartenant aux personnes qui sont admises à en bénéficier et de leurs ressources économiques en général; ce sont généralement les propriétaires de petits terrains boisés qui sont les plus favorisés.

France

· La Revue du bois et de ses applications a fêté, avec son douzième numéro de 1955, le dixième anniversaire de sa publication. La qualité de ses articles, sa présentation très soignée et l’intérêt des sujets qu’elle traite ont valu à cette revue une réputation enviable, non seulement en France, mais aussi parmi tous les périodiques traitant des forêts et des produits forestiers.

L’une des caractéristiques de la revue est qu’elle cherche à présenter un tableau équilibré de la foresterie, de l’utilisation du bois et du commerce et de l’industrie du bois, et qu’elle analyse toujours la situation du bois, d’abord dans le cadre de l’économie française en général, puis dans celui de l’économie mondiale.

La FAO compté de nombreux amis et collaborateurs parmi ceux qui éditent la revue ou qui lui envoient des articles d’un constant intérêt. La Division des Forêts de la FAO est donc heureuse de saisir cette occasion pour les féliciter de leur travail et pour souhaiter un long succès à la Revue du bois.

· La qualité et la composition de la forêt française sont très variables par suite de la diversité du climat, de la topographie, de la géologie et du sol, jointe à deux mille ans d’une exploitation inégale marquée d’une alternance d’abus et de soins attentifs, de progrès et de reculs. Depuis l’occupation romaine, la forêt a connu les vicissitudes du défrichement pour la culture, des coupes de bois utilisé comme combustible et plus tard pour les besoins de l’industrie, de l’institution de droits d’usages destructeurs et de la création de réserves de chasse, à quoi s’ajoutent les méfaits du feu et de l’érosion. L’intérêt porté aux forêts se traduisit par la promulgation, en 1280, d’un code forestier qui s’appliquait aux forêts royales et qui prévoyait la création d’un service forestier organisé; il fut suivi d’autres codes et finalement de la fameuse ordonnance de Colbert de 1669, qui a survécu à la Révolution et dont s’est inspiré en grande partie le code de 1827. La fondation, en 1824, par le grand Alsacien Bernard Lorentz, de l’Ecole nationale des eaux et forêts de Nancy, permit de former des cadres d’élites pour administrer les forêts domaniales et, chose plus importante encore, d’introduire la théorie et la pratique de la régénération naturelle qui est en grande partie à l’origine de la renaissance des forêts françaises au cours du siècle dernier.

Les grosses destructions de la première et celles moins importantes de la deuxième guerre mondiale ont fini par conduire les autorités à formuler récemment un vaste programme qui porte à la fois sur les forêts domaniales et privées et qui est exécuté par l’intermédiaire d’un Fonds national forestier.

Tous ces renseignements sont fournis dans l’ouvrage intitulé Forest of France, écrit en anglais par J.L. Reed. Il s’agit d’un livre intéressant et bien écrit, nécessairement un peu schématique, mais étonnamment bien documenté, étant donné le but poursuivi par l’auteur. Il est vraiment méritoire qu’un «étranger» ait si bien compris et exposé la question. Les forestiers d’autres pays liront certainement cet ouvrage avec intérêt.

· La loi du 30 septembre 1946 instituant un Fonds forestier national a permis de donner en France un large essor au reboisement, qui s’est traduit au cours de ses huit premières années d’existence par la création de 500 000 hectares de peuplements nouveaux, en majorité composés de résineux.

Ce développement des repeuplements artificiels dans un but essentiellement économique a conduit l’administration forestière française à chercher l’amélioration des techniques traditionnelles parfois mal adaptées à. l’économie moderne et aux buts poursuivis.

Dans ce but, le Ministère de l’agriculture a créé le 19 février 1951 un «Comité consultatif des reboisements» devant le conseiller et donner des avis:

a) sur les problèmes techniques posés par les projets de reboisement,

b) sur les essences et sur les méthodes à employer dans chaque grande région naturelle en fonction des conditions de milieu,

c) sur les principes suivant lesquels sera établi l’ordre d’urgence des dossiers de reboisement à inscrire aux programmes annuels,

d) sur certains dossiers typiques ou sur l’organisation de chantiers-pilotes.

Ce comité réunit autour des problèmes posés, les trois éléments du corps des ingénieurs des eaux et forêts chargés de la mise en œuvre de la politique de reboisement: administration centrale, services de recherches, services du terrain. Chacun de ces services est représenté par plusieurs conservateurs et ingénieurs des eaux et forêts, ce qui permet une collaboration étroite et efficace. Les ingénieurs des services du terrain sont renouvelés périodiquement pour faciliter au Comité la connaissance des problèmes particuliers se posant dans les différentes régions françaises. Le Comité se réunit trois ou quatre fois par an à Paris et fait des tournées sur le terrain; il peut appeler certaines personnalités à siéger à ses réunions, en particulier des propriétaires privés, des entrepreneurs de reboisement et des industriels du bois.

Au cours de sa première année de fonctionnement, le Comité consultatif des reboisements a procédé à une vaste enquête sur le reboisement dans les diverses régions françaises; il a pu ainsi connaître les problèmes précis qui méritaient une étude poussée de la part des praticiens. Le résultat des études ainsi entreprises et les solutions adoptées par le Comité ont été diffusés sous forme de notices publiées dans une collection intitulée: Comment reboiser. Neuf notices ont déjà été éditées à 8000 exemplaires. Elles sont consacrées aux sujets suivants:

1. le choix des essences;
2. conditions et techniques particulières aux terres lourdes de l’Ouest;
3. techniques du travail du sol;
4. techniques de l’enrichissement;
5. défense contre les ennemis et les maladies;
6. reboisement en pin maritime dans les landes de Gascogne;
7. l’utilisation du Douglas dans les reboisements;
8. reboisement par semis directs.
L’emploi des matériels mécaniques dans le reboisement et les catégories de machines utilisables sont exposés dans la brochure N° 8, Matériels mécaniques et reboisement, dont l’essentiel est reproduit dans la chronique de l’équipement du présent numéro d’Unasylva.

Ces titres permettent d’apprécier les préoccupations principales du Comité qui, entre autres, s’est à plusieurs reprises intéressé au travail du sol.

Si la publication des neuf études qui viennent d’être citées matérialise l’oeuvre du Comité consultatif au cours de ses cinq premières années d’existence, son activité a été beaucoup plus large: c’est ainsi qu’il a été appelé à donner son avis sur le plan de reboisement de 1952-57 et qu’il a été chargé d’établir ou de modifier le cahier des charges imposé aux entrepreneurs.

Guyane française

· Les forêts du département de la Guyane couvrent une grande partie du pays et occupent une superficie d’environ 7 millions d’hectares, dont 1 million et demi sont assez aisément exploitables. Les enquêtes faites à ce jour tendent à montrer que le volume de bois utile à l’hectare suffit à rendre rentable l’exploitation en grand. La topographie du pays, coupé de larges rivières, permet de transporter aisément les billes pendant la plus grande partie de l’année.

La production actuelle est absorbée en majeure partie par la consommation locale, mais elle pourrait trouver des débouchés aux Antilles françaises, aux Antilles britanniques, en Amérique et même en Europe.

La forêt guyanaise abrite de nombreuses essences se prêtant à des utilisations diverses. Les plus connues, et qui existent en quantités appréciables, sont l’angélique (Dicoryria paraensis), le wapa (Eperua falcata), le parcourt (Ocotea rubra), le manil (Symphonia globulifera) et le yaya-madou (Virola surinamensis).

Le mauvais équipement des scieries fait que la production actuelle de sciages est faible en Guyane, mais elles pourraient néanmoins traiter un volume de bois bien supérieur à celui que sont en mesure de leur livrer les entreprises de bûcheronnage. Ces dernières n’ont pas les ressources nécessaires pour moderniser leur équipement. Les scieries sont équipées de scies circulaires du type canadien qui exigent une force motrice considérable et qui produisent des sciages de médiocre qualité.

Pour développer l’agriculture, et plus spécialement l’exploitation des forêts guyanaises, le gouvernement a créé le «Bureau agricole et forestier guyanais», société nationale fondée en 1946. Un inventaire forestier a été entrepris. Il n’est pas encore achevé, mais il semble montrer que les forêts guyanaises peuvent fournir, outre des grumes de sciage, des grumes de déroulage et du bois de pâte. Une scierie expérimentale, équipée de divers types de scies conçues pour scier les différentes essences de la forêt guyanaise, est aujourd’hui en service dans la région de Saint-Laurent du Maroni. La plus large publicité est faite autour des résultats obtenus pour que les scieries existantes en profitent et pour encourager l’installation de nouvelles scieries. Des parcelles expérimentales ont été aménagées pour étudier les méthodes de régénération les mieux adaptées aux conditions de la forêt guyanaise.

Inde

· M. N. J. Masani, qui fait un cours de construction et de topographie à l’Indian Forest College de Dehra Dun, a préparé un recueil intitulé Notes on Forest Engineering, «en vue d’aider les agents des services forestiers ayant des connaissances techniques limitées et peu d’expérience pratique à construire avec le minimum de matériel les ouvrages d’art qu’ils sont souvent appelés à édifier en forêt, de manière à économiser les deniers de l’Etat». Cet ouvrage, dont les différents chapitres portent sur les matériaux de construction, la maçonnerie, le montage, la charpenterie, la menuiserie, la mécanique du bois, la construction de routes et de ponts et l’adduction d’eau, est “destiné surtout à servir de manuel aux étudiants des instituts forestiers. Il donne une quantité de renseignements utiles qui sont le fruit d’une longue expérience pratique, de sorte qu’il peut toucher un public plus vaste que ne le prévoyait l’auteur et en particulier servir de guide aux agents des services forestiers travaillant dans des pays où les conditions sont comparables à celles de l’Inde.

Mexique

· Dans un rapport adressé à la Commission latino-américaine des forêts, M. L. Huguet, expert de l’assistance technique de la FAO au Mexique, signale que le Service forestier mexicain est aussi ancien que celui des Etats-Unis, bien qu’il n’ait pas réalisé des progrès aussi sensationnels que ce dernier. A la demande du gouvernement mexicain, la FAO a envoyé dans ce pays en 1951 une importante mission forestière chargée d’aider les autorités à résoudre des problèmes d’ordre technique liés à l’exploitation forestière et à arrêter une politique forestière rationnelle. Cette mission a terminé ses travaux en 1953 et la FAO a envoyé depuis d’autres experts dans ce pays pour l’aider à mettre en œuvre certaines des recommandations de la mission. Un spécialiste des recherches sur la pâte et le papier a aidé l’Istituto Mexicano de Investigaciones Tecnologicas del Banco de Mexico, S. A. à identifier les diverses matières premières utilisables pour fabriquer les catégories de papier dont le Mexique a besoin. Ce pays a la chance de posséder toutes les matières premières, des plus courantes aux plus originales, utilisées pour la fabrication de la pâte et du papier. Un autre spécialiste de la vente des produits forestiers étudie les possibilités de développement des exportations et d’organisation des marchés locaux.

Deux experts - l’un forestier et l’autre spécialiste des industries du bois - aident le Mexique à installer une chaîne complète d’industries du bois dans l’état de Michoacan. L’objectif final est de produire annuellement 40 000 tonnes de papier journal, 30 000 tonnes de pâte au sulfate et plus de 60 000 mètres cubes de sciages. Les plans sont prêts et le gouvernement mexicain a déjà ouvert des crédits.

Nouvelle - Guinée

· En Nouvelle-Guinée, l’écorce de certaines espèces de mangliers est utilisée pour fabriquer des extraits tannants, mais le bois n’est pas employé. L’Institut de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth, en Australie, a effectué, avec cinq espèces provenant d’une zone de mangliers, des essais de réduction en pâte, par le procédé de la réduction au sulfate, complétés par une étude morphologique et chimique, qui ont montré que les propriétés chimiques des espèces essayées étaient analogues à celles d’autres feuillus et que trois d’entre elles produisaient des pâtes offrant de bonnes qualités de résistance. Ces espèces sont: Camptostemon schultzii, Sonneratia acida et Excoecaria sp.; leurs, pâtes paraissent de qualité équivalente et même supérieure à celle de la pâte similaire d’Eucalyptus regnans.

Nouvelle-Zélande

· La création du Service des produits forestiers de l’Institut de recherche forestière néo-zélandais remonte à une trentaine d’années et il a pu, au cours de cette période, accumuler quantité de renseignements sur les bois néo-zélandais et étrangers. Ces renseignements ont été publiés en partie et continuent à l’être en nombre croissant, mais il est inévitable que la documentation disponible donne lieu à une multiplication des demandes de renseignements qui interrompent constamment les recherches et auxquelles il est donné suite avec plus ou moins de succès par lettre et par téléphone ou dans le cadre de conférences et de publications.

Les grandes questions qui absorbent le plus de temps sont:

1. Le classement des bois, l’organisation de cours de perfectionnement, les activités des commissions et même le contrôle des travaux. Outre le classement des résineux exotiques, celui des résineux indigènes, auxquels s’appliquent des normes qui ont cessé d’être rationnelles, et celui du bois de hêtre, retiennent aujourd’hui l’attention.

2. Les bois de construction, question qui est en pleine évolution par suite de l’actuelle tendance à remplacer les bois courants par des bois peu connus parmi lesquels certains bois importés. L’établissement des spécifications des bois de construction et leur codification demandent beaucoup de temps. Les spécifications des bois légers font actuellement l’objet d’une nouvelle codification et les spécifications des bois de charpente sont en préparation.

3. Utilisation de bois secondaires.

4. Utilisations industrielles. Des études sont en cours sur les besoins agricoles, la fabrication de boîtes d’allumettes avec les feuilles de déroulage, les lames de parquets (y compris les lames bouvetées du bout), la construction de ponts, les besoins des transports ferroviaires, les traverses, les poteaux et dans une foule d’autres domaines.

· Le Service forestier néo-zélandais cherche à répondre à ses besoins croissants de travailleurs qualifiés en recrutant des jeunes gens pour leur enseigner le métier de forestier. Ils formeront un corps permanent de professionnels du travail en forêt et des métiers connexes.

Les jeunes gens doivent présenter les qualités physiques requises, être attirés par un métier de plein air, sain et intéressant, être âgés de 15 à 17 ans, et avoir fait un ou deux ans d’études secondaires.

L’enseignement donné dans deux écoles officielles dure quatre ans et porte sur les principales activités en rapport avec la foresterie. Il est donné et dirigé par des agents des services forestiers et par des spécialistes soigneusement choisis et vise à faire de ces adolescents d’utiles citoyens ayant la formation nécessaire pour exécuter le programme national de mise en valeur des forêts dont l’importance dans la vie économique du pays est comparable à celle de certaines des grandes industries néo-zélandaises. Le programme des études s’établit comme suit: entretien et aménagement des forêts d’essences indigènes et exotiques; évaluation du rendement en bois; travail en pépinière; plantation, élagage et éclarcies; bûcheronnage et extraction; notions élémentaires de topographie; travail du bois; clôturage; entretien de l’équipement mécanique; premiers soins à donner en cas d’accident, prévention du feu et communications Tout est prévu pour assurer une bonne surveillance physique et morale des jeunes gens pendant la durée des études, qui se situent au moment le plus critique de leur vie.

Ceux qui montrent des aptitudes pour certaines catégories de travaux sont encouragés à se spécialiser et les salaires sont proportionnels au degré de spécialisation. Ceux qui ne satisfont pas aux conditions requises peuvent, s’ils le désirent, être engagés comme travailleurs non qualifiés par le Service forestier qui leur garantit la sécurité d’emploi, si leur conduite reste satisfaisante.

Un autre genre d’enseignement technique est prévu pour les jeunes gens de 16 à 20 ans en possession du baccalauréat (school certificate). Ils passent la première année de leur carrière sur le terrain, dans une station forestière, où ils s’initient aux travaux forestiers manuels. Il leur est ainsi plus facile de décider s’ils désirent embrasser la carrière de forestier, et le Service forestier a ainsi l’occasion d’apprendre à connaître personnellement les stagiaires. En outre, les jeunes gens, qui dans quelques années auront sous leurs ordres des hommes faisant le même genre de travail ont besoin d’un bagage de connaissances pratiques.

L’enseignement se subdivise vers la fin de la première année. Les candidats doués pour les études, qui ont passé leur examen d’entrée à l’université ou un examen de valeur supérieure, se voient offrir la possibilité de faire des études supérieures pour se spécialiser dans les divers domaines de la foresterie et ils peuvent devenir des forestiers professionnels. Les autres peuvent poursuivre des études pratiques et apprendre le métier de garde forestier.

Les candidats admis à faire des études supérieures pourront fréquenter l’université à temps partiel; il leur faudra quatre ans pour obtenir une licence ès sciences; après quoi, ils pourront même être envoyés dans un institut forestier étranger pour se perfectionner. Ceux qui poursuivent des études pratiques suivent des cours techniques et apprennent à diriger les hommes. Lorsque leur formation est jugée suffisante, ils sont nommés garde forestier.

Nigeria

· Jusqu’à tout récemment encore, les entreprises commerciales d’Afrique occidentale devaient demander l’aide des instituts de recherche de la métropole chaque fois qu’elles avaient des recherches à faire sur le bois. Les laboratoires anglais ont toujours donné suite à leurs demandes, mais de nombreuses difficultés proviennent du fait qu’ils se trouvent à plus de 6 000 kilomètres de distance. L’inconvénient majeur est l’impossibilité virtuelle de reproduire au Royaume-Uni des conditions identiques aux conditions tropicales, sauf en serre sur une échelle limitée.

Pour contribuer à l’essor de l’industrie du bois en Afrique occidentale, une entreprise commerciale a décidé de créer à Sapele sa propre station de recherches sur le bois. Cette station est le seul organisme privé de recherche sur le bois de toute l’Afrique occidentale britannique.

Sa construction, commencée en 1954, sera bientôt terminée. Les investissements initiaux se sont montés à 30000 livres sterling, et il est prévu des frais de fonctionnement annuels considérables. La station comprend un laboratoire entièrement équipé et de nombreuses machines pour le travail dû bois, formant un ensemble d’installations avec lesquelles elle est outillée pour exécuter sur une échelle réduite toutes les opérations d’une usine de production en grand. Elle peut ainsi procéder à des essais-pilote très poussés.

Les recherches porteront sur le traitement des grumes à partir du moment où l’arbre est abattu, le perfectionnement des procédés de transformation, les possibilités d’amélioration de la qualité des produits forestiers et de rationalisation de la production. La station s’occupera en outre du contrôle de la qualité des produits en s’attachant tout particulièrement aux problemes relatifs à la préservation du bois et en entreprenant des recherches sur les insectes qui minent le bois et sur les effets des infections cryptogamiques. Un laboratoire du Royaume-Uni coordonnera les recherches menées à Sapele avec celles qui sont poursuivies ailleurs.

Norvège

· Vers le début du siècle, les propriétaires de forêts ont commencé à se grouper au sein d’unions locales, mais celles-ci se révélèrent impuissantes à résoudre tous leurs problèmes et une association nationale fut fondée en 1913. Cette dernière a été réorganisée en 1929 et des syndicats furent constitués par district pour vendre le bois de leurs membres.

L’Association norvégienne des propriétaires de forêts a la structure suivante:

1. Unions locales. Celles-ci ont pour cadre la localité; en font partie les propriétaires de forêts (l’affiliation est facultative). Les propriétaires sont les producteurs effectifs et ils annoncent chacun à leur union locale la quantité de bois qu’ils ont à vendre.

2. Syndicats de vente. Ceux-ci ont pour cadre le district et englobent généralement les unions locales du district. Les unions locales indiquent à leur syndicat de vente la quantité de bois qu’elles ont à vendre; les syndicats trouvent ensuite des acquéreurs parmi les fabricants de pâte et de papier ou les scieurs.

3. Direction centrale. Son objectif principal est de sauvegarder les intérêts économiques et professionnels des propriétaires de forêts et de faire connaître leur point de vue aux autorités et au public.

Actuellement 21 syndicats de vente sont affiliés à l’Association. Chaque propriétaire verse une cotisation, ainsi qu’une commission proportionnelle à la quantité de bois vendue pour son compte par le syndicat de vente. Cette commission permet de subvenir aux dépenses courantes inévitables. L’Association publie une revue, Skogeieren (Le propriétaire de forêts), qui sert de trait d’union entre ses membres, et qui a près de 40000 lecteurs.

L’Association a inscrit en bonne place dans son programme la question du crédit. Auparavant, les propriétaires de forêts étaient à la merci des acheteurs de bois pour les avances de fonds nécessaires au financement de leurs opérations. La question du crédit est maintenant résolue. Les propriétaires de forêts peuvent emprunter l’argent dont ils ont besoin à un organisme de crédit rural (la Société rurale de crédit à court terme).

L’accroissement des membres des unions locales de producteurs de bois et le renforcement de ces groupements constituent l’un des problèmes dont s’occupe aujourd’hui l’Association norvégienne des propriétaires de forêts. En outre, elle cherche à étendre les activités des syndicats de vente pour qu’ils ne vendent pas seulement du bois en grumes, mais aussi des sciages, du bois merrain, du bois de chauffage, etc. L’objectif final de l’Association est d’avoir des intérêts financiers dans les entreprises de transformation des produits forestiers afin de pouvoir exercer aussi une certaine influence sur l’industrie du bois.

Pakistan

· Un avis du Ministère de l’agriculture du 12 novembre 1955, paru au journal officiel du Pakistan, énonce les principes de politique forestière que le gouvernement entend substituer au régime institué le 19 octobre 1894, par l’ancien gouvernement des Indes, eu matière d’aménagement des forêts de l’Etat.

Etant donné que les forêts de l’Etat ne couvrent que 4 pour cent de la superficie totale du pays, le Ministère de l’agriculture insiste sur la nécessité de pratiquer une politique dynamique visant à l’extension de la superficie boisée par un programme hardi de boisement et à l’introduction de méthodes sylvicoles scientifiques dans les forêts privées. Il reconnaît l’intérêt éminent qui s’attache à résoudre le problème de la pâture du bétail, étant donné son importance dans l’économie rurale. Enfin, il souligne le rôle dévolu aux forêts dans tout programme bien compris d’utilisation et de conservation du sol.

L’étendue de la superficie boisée étant relativement faible au Pakistan, il faut introduire dans les forêts des plans d’aménagement, des mesures de protection et des méthodes de production rationnels. Le cas échéant, une législation applicable aux forêts privées sera votée et les propriétaires de forêts recevront de l’Etat l’assistance technique et l’équipement jugés nécessaires, mais l’exploitation commerciale des terrains boisés doit toujours rester compatible avec la sauvegarde des avantages indirects que les forêts doivent procurer au pays.

Au Pakistan occidental, la forêt proprement dite occupe une superficie qui ne doit guère dépasser 3 pour cent de la superficie totale. L’effort principal doit porter sur l’établissement de plantations combinées avec la culture, sous forme de plantations irriguées le long des canaux, des routes et des voies ferrées, et sur l’établissement de forêts de communauté sur des parcelles d’un seul tenant réservées à cet effet. Dix pour cent au moins de la superficie irriguée et 10 pour cent de l’eau d’irrigation disponible devraient être affectés à ce genre de plantations.

Au Pakistan oriental, il faut chercher à étendre la superficie mise en défens, ouvrir des voies de pénétration pour atteindre les peuplements inaccessibles, et intensifier la mise en valeur des ressources forestières.

La mise en œuvre de cette politique doit être confiée à un personnel hautement qualifié; elle dépendra donc de l’organisation rationnelle de la recherche et de la bonne formation du personnel forestier.

La protection de la faune sera rangée parmi les objectifs de la politique forestière.

Pérou

· Un fonctionnaire régional de la FAO en mission officielle a visité la principale scierie d’Iquitos qui appartient à une société américaine. Celle-ci a débuté avec du personnel américain, mais elle n’emploie plus aujourd’hui que des Péruviens. Elle ne traite que l’acajou et le cèdre, avec des scies à ruban. Le cèdre fournit 90 pour cent de sciages de première qualité et 10 pour cent de sciages de troisième qualité; le cèdre est expédié en totalité a Lima. Il existe 15 qualités d’acajou; les 10 premières sont exportées vers les Etats-Unis, les autres sont vendues sur le marché local. Environ 80 pour cent des sciages d’acajou sont exportés annuellement à destination de New York par des bateaux qui redescendent le cours de l’Amazone.

Les forêts occupent une superficie de 25 millions d’hectares au moins dans la région d’Iquitos et la production moyenne annuelle est actuellement de l’ordre de 41 000 mètres cubes de bois, dont 35 pour cent d’acajou, 64 pour cent de cèdre et 1 pour cent d’autres essences. Les exportations pourraient être développées étant donné que des bateaux de 5 000 tonnes peuvent remonter jusqu’à Iquitos, mais les taxes élevées à l’exportation (10 pour cent de la valeur f.o.b. des sciages plus une taxe locale à l’exportation de 10 centavos par board foot) empêchent l’exportation de toutes les essences autre que l’acajou.

Philippines

· Une mission mixte (Service de l’Assistance technique des Nations Unies et de la FAO) déclare dans son rapport que la production de bois pour la fabrication de pâte et de papier doit jouer un rôle important dans la politique de mise en valeur des ressources forestières, sans en être toutefois l’objectif unique. A long terme, il faut chercher à créer dans certaines zones un ensemble cohérent d’industries utilisatrices du bois, tout en considérant avec l’intérêt qu’elles méritent les mesures suivantes, lorsqu’elles sont économiquement justifiées ou temporairement nécessaires:

a) réserver à la production exclusive de bois à pâte certaines zones occupées par des forêts de diptérocarpes;

b) envisager éventuellement un reboisement en pins pour la production exclusive de bois à pâte, bien qu’une production de bois équilibrée soit préférable.

Il ressort de ce que l’on sait à l’heure actuelle qu’il faudra attendre 30 ou même plus de 40 ans pour obtenir du bois de pin pour la transformation en pâte, à un prix de revient raisonnable et en quantités suffisantes pour alimenter une fabrique de pâte économiquement rentable, même en appliquant pendant tout ce temps une politique forestière dynamique.

Les rendements en bois à l’hectare dans certaines parties du plateau de Bukidon à Mindanao semblent devoir être élevés si le reboisement avec le pin Benguet ou d’autres résineux prend de l’extension. Le coût du reboisement sera raisonnable compte tenu des expériences faites dans les zones tempérées et subtropicales. Etant donné les possibilités d’exploitation de l’énergie hydraulique dans cette région, le rapport recommande fortement:

a) d’étudier la région pour savoir s’il est possible de réserver des parcelles étendues au reboisement avec des résineux, soit en peuplements d’abri, soit en peuplements purs coupés de nombreux pare-feu qui limiteront aussi la propagation des maladies;

b) de choisir des parcelles de dimension compatible avec une exploitation économique;

c) de les choisir suffisamment espacées pour limiter les risques de destruction de la végétation sur toutes les parcelles par un typhon subit;

d) de choisir des parcelles placées de manière à permettre de rassembler économiquement en un lieu approprié le bois à pâte, le bois de sciage et les autres produits;

e) d’étudier attentivement la possibilité de reboiser à raison de 500 hectares par an pendant 20 ans, l’idée maîtresse étant de réserver à la production de bois de pâte 200 hectares de la superficie plantée chaque année et de consacrer les 300 hectares restants au développement à long terme de la capacité de production de bois de sciage.

Il est également recommandé de continuer à établir des plantations expérimentales de diverses espèces d’arbres (diptérocarpes, légumineuses ou résineux) afin de déterminer leur rythme de croissance et la qualité de leur bois proprement dit et de leur bois pour la transformation en pâte, à différents âges.

Pologne

· La mise en œuvre de la politique forestière de la République populaire polonaise est du ressort du Ministère des forêts qui administre directement les forêts de l’Etat et qui édicte la réglementation applicable aux forêts privées, à la protection des ressources naturelles et en partie au commerce des produits forestiers.

Le Ministère s’acquitte de ses fonctions par l’intermédiaire de divers services chargés des questions suivantes: aménagement forestier; exploitation du bois; produits secondaires; commercialisation du bois; formation professionnelle. Deux instituts de recherche (l’Institut de recherche forestière et l’Institut de recherche technologique), un conseil scientifique de la protection des ressources naturelles, un bureau des programmes techniques et un bureau de l’outillage forestier aident le Ministère dans sa tâche.

Les pouvoirs réglementaires dont il est investi l’habilitent à exercer un contrôle technique sur les forêts privées par l’intermédiaire des bureaux régionaux du Service forestier national; à protéger les ressources naturelles par l’intermédiaire de l’Administration de la protection des ressources naturelles et des bureaux de conservation régionaux et départementaux et, par l’intermédiaire d’un service spécial ayant pleins pouvoirs, à veiller à l’utilisation rationnelle des produits forestiers par les consommateurs.

Il existe 17 centres administratifs départementaux coiffant les bureaux forestiers régionaux, qui administrent chacun 6 à 8 circonscriptions forestières. Il existe un millier de circonscriptions forestières de l’Etat, ayant en moyenne une superficie de 6 000 hectares.

Roumanie

· Des études très poussées ont été faites sur les conditions de la station et sur les diverses formules de plantation en vue de mélanger judicieusement les essences dans les nouvelles plantations forestières. Les essences exotiques intéressantes, les essences à croissance rapide et, en particulier, le peuplier noir hybride retiennent de plus en plus l’attention, à la fois du point de vue des soins sylvicoles et de la production de bois en volume.

Des programmes de boisement spéciaux sont combinés avec de vastes plans d’aménagement des bassins hydro-électriques.

Des graines d’épicéa et de sapin ont été semées par avion à titre expérimental, et les premiers résultats semblent encourageants. Des rideaux protecteurs ont été plantés sur près de 3 000 kilomètres pour protéger les cultures dans la steppe située au centre de la Dobroudja, sur une superficie totale de 80 000 hectares environ. Vieilles de quatre à cinq ans seulement, ces plantations commencent déjà à exercer une action bienfaisante. Près de 40 000 hectares de sols dégradés ont été boisés pour leur rendre leur fertilité. Des traitements sylvicoles, coupes de nettoiement, éclaircies et coupes de jardinage, qui fournissent de grosses quantités de bois marchand, ont permis d’intensifier d’année en année la mise en valeur de ces peuplements. L’insuffisance des moyens de transport dans les régions montagneuses continue néanmoins à rendre difficile l’écoulement des produits.

Royaume-Uni

· Dans ses normes N° 881 et 589, l’Institut britannique de normalisation a publié en 1955 une nomenclature des bois commerciaux avec l’indication de leur provenance. Tous les feuillus et résineux présentant une importance économique au Royaume-Uni sont inclus dans cette nomenclature, mais seuls ont été pris en considération les bois importés en quantités suffisantes pendant plusieurs années; certains bois importés à titre expérimental ou pendant une courte période ont été délibérément exclus.

Il importe de noter une innovation: aux appellations commerciales on a substitué l’ordre alphabétique des noms botaniques, qui permet de grouper les bois très voisins et de faire ressortir leurs liens de parenté véritables qui autrement peuvent être difficiles à discerner. L’utilisation des noms botaniques assure une normalisation de la nomenclature à l’usage international

On s’est inspiré des considérations suivantes dans le choix des appellations normalisées:

a) les noms choisis doivent avoir une chance raisonnable d’être adoptés en pratique;

b) il importe de ne pas rejeter les appellations consacrées par l’usage commercial;

c) s’il faut choisir entre plusieurs appellations consacrées, la plus répandue sera seule retenue;

d) il convient d’adopter dans la mesure du possible les appellations couramment employées dans le pays d’origine.

· Pour intensifier sa campagne contre l’écureuil gris qui dévaste les jeunes forêts au Royaume-Uni, la Commission forestière a institué en mars 1953 un système de prime d’un shilling par queue d’écureuil. Le nombre des écureuils gris tués au cours de l’année prenant fin en mars 1954 a augmenté aussitôt de 100 pour cent et s’est accru plus encore au cours des 12 mois suivants.

Pendant la période de six mois allant d’avril à septembre 1955, le nombre des écureuils tués a marqué une chute verticale et comme il n’y a aucune raison de supposer que les efforts se sont relâchés, il faut sans doute l’attribuer au fait que la campagne a produit les résultats escomptés.

Devant cette très forte diminution des colonies d’écureuils, la Commission forestière envisage de lancer une campagne généralisée pour essayer d’exterminer complètement le fléau, d’autant plus que la production de graines sera probablement forte en automne 1956, après l’été chaud et sec de 1955, et qu’avec une abondante nourriture les écureuils pourraient recommencer à se multiplier rapidement.

Elle a donc décidé de doubler la prime à partir du 1er janvier 1956, et ceci pendant un an. Malheureusement, la diminution des colonies d’écureuils gris semble s’être accompagnée d’une nette multiplication des pigeons ramiers au détriment des cultures. Les agriculteurs prétendent que les écureuils aident à combattre les pigeons ramiers en dévorant leurs œufs et leurs petits.

· Au Royaume-Uni, les propriétaires de forêts sont encouragés à se grouper au sein de sociétés coopératives.

Ces sociétés ne bénéficient pas d’exonérations fiscales supérieures à celles dont jouissent les autres organisations commerciales; elle sont assujetties à l’impôt sur le revenu conformément à la législation en vigueur. Elles peuvent, toutefois, recevoir une aide de la Commission forestière, sous forme de subventions ou de garanties contre les pertes, au moment d’entrer en activité.

Les sociétés de propriétaires fonctionnent sur le plan régional ou local. Il en existe 10 à l’heure actuelle. Leur sphère d’activité territoriale est très variable; il existe une société pour l’Ecosse, tandis que d’autres ont sous leur juridiction des groupes de comtés, un seul comté ou des districts.

Ces sociétés sont gérées par un comité directeur, élu par leurs membres, qui détiennent normalement des parts dans la société et lui versent une souscription annuelle; en outre, une commission est prélevée sur les ventes effectuées par la société et sur le coût des plantations, éclaircies, coupes et autres opérations exécutées pour le compte des membres par des techniciens et professionnels au service de la société. Le groupement des propriétaires de forêts en sociétés coopératives est facultatif.

La protection des forêts contre le feu incombe aux propriétaires, mais ils peuvent demander avis et conseils à la Commission forestière et aux pompiers de la localité. Un tract intitulé «Danger d’incendie! Protégez vos plantations», publié par la Commission forestière, indique le genre d’assistance que les propriétaires peuvent demander aux pompiers.

La Commission forestière donne des conseils sur la manière de protéger les plantations contre les maladies et les insectes parasites.

Elle peut se charger de la mise en valeur ou de la surveillance des terrains boisés appartenant à des particuliers, à des conditions fixées d’un commun accord avec les propriétaires. Ceux-ci n’ont guère utilisé cette possibilité jusqu’à présent. Des contrats portant sur la mise en valeur d’une superficie de 800 hectares ont été passés avec des sociétés et des particuliers. Des terrains boisés situés dans un bassin de réception et couvrant aujourd’hui une superficie supérieure à 2 000 hectares sont exploités depuis 30 ans dans le cadre d’un contrat prévoyant un partage des bénéfices entre la Commission forestière et une «corporation» de la Cité.

La Commission peut se charger de l’administration des terrains affectés par contrat à l’usage public, si le propriétaire ne remplit pas ses obligations.

Trinité

· Voici quelques renseignements intéressants sur les opérations d’exploitation des forêts: Chaque arbre est inspecté et numéroté avant d’être abattu. Il est marqué aux initiales de l’acheteur et à celles du garde forestier. Après l’abattage, les grumes sont mesurées et il est procédé au calcul et au paiement des droits avant que l’auteur de la coupe soit autorisé à les enlever. La souche, la cime de l’arbre abandonnée et les billes sont marquées avec un marteau à couronne. Quant au bois saisi pour délit forestier, il est marqué d’une large flèche. Le cubage des grumes vendues est noté par essences et comptabilisé dans un registre annuel. Le bois de chauffage se mesure à la corde avant son transport hors de la forêt ou sa transformation en charbon de bois.

Tunisie

· Un rapport officiel concernant la Tunisie, dernier en date des Etats Membres de la FAO, signale que la conservation des massifs existants est un objectif d’importance primordiale étant donné l’accroissement extrêmement rapide de la population. En outre, le statut foncier des forêts est loin d’être encore clarifié. En 1945, la domanialité des forêts avait été précisée en fait sur 30 000 hectares alors que les droits du domaine s’étendent sur un million d’hectares. La cadence des immatriculations a très fortement augmenté depuis 1949. En l’espace de 40 ans, 144 000 hectares de forêts ont été détruits par les incendies. Le pâturage exercé par voie d’usage existe encore sans limitation effective.

La mise en valeur des forêts s’est intensifiée depuis 1945 avec l’ouverture de voies de pénétration, la construction de postes forestiers, l’installation d’équipement téléphonique et l’ouverture de tranchées pare-feu, travaux présentant en outre l’avantage d’occuper la population vivant dans les forêts et d’éviter ainsi ses déprédations. La reconstitution des massifs dévastés a été entreprise aussi bien par voie naturelle en secteur gardienné que par le reboisement des parcelles forestières sous clôtures. Des résultats importants ont été enregistrés en matière de reboisement des zones envahies par les sables ou fortement érodées.

Les deux seules industries forestières dignes d’être mentionnées en Tunisie sont Celles du liège et celles des ébauchons de souche de bruyère pour la fabrication des pipes. Il existe à Tabarka un atelier qui produit annuellement plusieurs centaines de quintaux d’ébauchons. Une autre entreprise d’importance voisine est en cours d’installation dans la région forestière d’Ain-Drahan. Deux usines de liège traitent à peu près la moitié de la récolte de liège tunisienne. Les lièges de qualité sont envoyés en France en vue de leur traitement; les autres sont exportés à d’autres destinations.

Union des Républiques socialistes soviétiques

· A l’invitation du gouvernement de l’U.R.S.S., le gouvernement de l’Inde a envoyé en voyage d’études dans ce pays en juin-juillet 1955, sous les auspices du Service de l’Assistance technique des Nations Unies, un groupe de techniciens formé de 13 hauts fonctionnaires, sous le patronage des Ministères de l’alimentation et de l’agriculture, de l’irrigation et de l’énergie, des ressources naturelles et de la recherche scientifique, et des communications et de la production. L’objectif de ce voyage était d’étudier les progrès accomplis par l’U.R.S.S. dans les divers domaines auxquels s’intéressaient les visiteurs. L’Inde, qui a entrepris un vaste programme de mise en valeur rationnelle de ses ressources naturelles, pouvait, semblait-il, s’inspirer utilement de l’exemple de l’U.R.S.S., qui est passée d’une économie agricole sous-développée à une économie équilibrée, caractérisée par une forte industrialisation.

Le groupe comptait comme spécialiste des questions forestières, M. C. R. Ranganathan, Inspecteur général des forêts. Dans son rapport très complet, M. Ranganathan signale que les rideaux-abris et les grands rideaux protecteurs sont établis suivant un plan déterminé pour pouvoir assurer une protection contre les vents chauds et froids et contre l’érosion et de manière à offrir un abri aux oiseaux bienfaisants. Ces rideaux protecteurs sont une caractéristique constante de l’agriculture soviétique. Les vastes dimensions des champs ainsi protégés enlèvent toute valeur à l’objection habituellement formulée contre l’établissement de ces rideaux, à savoir qu’ils occupent des terres qui auraient un meilleur rapport si elles étaient consacrées à la grande culture et que leur ombrage joint à la compétition de leurs racines font baisser le rendement des cultures dans leur voisinage immédiat - objection qui est fondée lorsqu’il s’agit de champs de petite dimension. Les grands rideaux protecteurs font monter les rendements de près de 15 pour cent les années normales, et beaucoup plus encore les mauvaises années.

Le boisement de protection pratiqué par les fermes collectives revêt non seulement la forme de rideaux-abris, mais aussi celle de plantations autour des étangs, des réservoirs d’eau, dans les ravins et les fossés et sur les terrains sablonneux. Les fermes collectives possèdent souvent leur propre personnel forestier et demandent, le cas échéant, de l’aide aux stations de tracteurs et aux chantiers forestiers voisins pour mécaniser la plantation. Les plantations forestières de protection dans les fermes collectives occupent une superficie de 1 285 milliers d’hectares qui se répartissent comme suit:

Grands rideaux protecteurs

800 000 hectares

Plantations dans les ravins

300 000 hectares

Plantations en terrain sablonneux.

185 000 hectares


L’une des caractéristiques du système soviétique est que les forestiers et les agronomes, de même que d’autres spécialistes possédant les plus hautes qualifications et exerçant des professions comme celles d’ingénieurs, médecins, vétérinaires, etc., sont formés non pas dans des universités comme dans d’autres pays, mais dans des instituts spéciaux. L’enseignement spécialisé est organisé suivant un schéma uniforme en ce sens qu’il dure cinq ans au terme de dix ans d’études.

Le principal objectif de l’U.R.S.S. semble être de mécaniser l’agriculture et la foresterie. Les opérations agricoles ont été mécanisées même dans des plantations de thé situées sur des pentes assez abruptes où l’on utilise un modèle spécial de tracteur léger à trois roues. La mécanisation a été également introduite dans le boisement des terres désertiques. L’ensemencement se fait souvent au moyen d’avions volant à la hauteur de la cime des arbres pour être sûr que les graines tomberont à l’emplacement voulu. Les appareils utilisés sont des biplans spécialement aménagés pour transporter de gros chargements de graines et les répandre au taux voulu.

Un appareil a été mis au point pour débarrasser de leurs ailes les graines ailées. Le peuplement de la superficie ensemencée aurait été réalisé par la méthode de l’ensemencement aérien dans une proportion supérieure à 50 pour cent.

Une autre méthode qui présente un intérêt particulier pour l’Inde consiste à utiliser une jeep équipée d’une trémie et d’un ventilateur soufflant. La trémie comprend quatre tuyaux par lesquels le ventilateur expulse les graines. Deux de ces tuyaux sont fixés juste devant les roues arrières de la jeep, et les deux autres devant les roues arrières d’une remorque ayant un écartement supérieur à celui de la jeep. Les graines tombent ainsi sur quatre lignes et les roues les mettent en place en passant sur elles. Deux hommes manoeuvrant la jeep peuvent ainsi ensemencer en un jour jusqu’à 50 hectares de terres désertiques et sablonneuses.

La mécanisation de l’extraction du bois influe sur les méthodes sylvicoles. La reproduction naturelle tend à céder la place à la régénération artificielle.

Yougoslavie

· Les Annales de l’Ecole nationale des eaux et forêts et de la Station de recherches et expériences de Nancy ont publié (Tome XIV, fasc. 2) un article intitulé «La corrélation entre les pluies torrentielles et l’intensité de l’érosion», par le sous-directeur de l’Institut hydro-économique de Skoplje.

Dans la préface qu’il a écrite pour cette étude, le professeur P. Reneuve, de l’Ecole nationale des eaux et forêts, fait ressortir qu’elle est le fruit d’échanges d’idées à l’échelon international et qu’elle apporte notamment une intéressante contribution aux travaux du Groupe de travail de la correction des torrents et de la lutte contre les avalanches de la Commission européenne des forêts.

Cet article relate les résultats d’études récemment effectuées par l’auteur dans un petit massif montagneux d’environ 100 kilomètres carrés, situé aux environs de Skoplje. Le but essentiel de ces études était de déterminer l’effet des pluies dites «torrentielles» sur l’érosion et le transport des matériaux solides, charriés et en suspension, dans un bassin torrentiel.

L’originalité des recherches réside en particulier dans les méthodes employées. Au lieu de soumettre à de longues observations un bassin unique, les études ont porté en même temps et à l’occasion d’une seule pluie torrentielle, d’intensité naturellement variable pour les différentes parties du massif, sur une trentaine de bassins répartis dans ce massif mais se trouvant dans des conditions très comparables du point de vue des conditions géologiques et pédologiques et du point de vue de la couverture végétale, bref de tous les facteurs ayant une influence sensible sur le ruissellement et l’érosion.

L’intensité moyenne de la pluie a été évaluée, compte tenu des corrections nécessaires, par le calcul des débits sur des profils hydrométriques convenablement choisis. Les débits solides, pratiquement tous arrêtés sur les cônes de déjection par suite de la configuration particulière du terrain au pied du massif en question, ont été mesurés par le levé d’un certain nombre de profils le long de ces cônes de déjection.

Les points les plus importants mis en évidence par cette étude sont les suivants:

1. L’influence prépondérante des pluies «torrentielles» dans les phénomènes d’érosion par l’eau. Une seule pluie torrentielle cause souvent un effet érosif plus grand que toutes les précipitations atmosphériques annuelles dans une. année hydrologique normale. Il est possible de définir, pour un bassin déterminé et compte tenu des effets normaux de l’érosion, un seuil des pluies qu’on peut qualifier de «torrentielles». En général, ce seuil correspond à une intensité de 0,2 à 0,5 millimètres par minute.

2. Il existe une nette corrélation entre l’intensité des pluies torrentielles et l’intensité de l’érosion provoquée par ces pluies exprimée par le volume des débits solides observés. Toutefois, l’érosion moyenne annuelle ne dépend pas toujours de la seule intensité des pluies torrentielles; la fréquence de ces pluies présente aussi une grande importance. Dans la région étudiée par l’auteur, la fréquence critique, c’est-à-dire susceptible d’entraîner des effets supérieurs à ceux de l’érosion normale, se situe entre une et quatre pluies torrentielles tous les dix ans.

3. Le bon aménagement et le reboisement bien compris des bassins de réception torrentiels ont une influence prépondérante sur la réduction du transport des matériaux.


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