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Les articles qui paraissent ici sont des résumés des nouvelles intéressantes compilées par le personnel de la FAO ou soumises par des correspondants. La FAO n'accepte aucune responsabilité pour les articles reçus en toute bonne foi de ses collaborateurs de l'extérieur.

Allemagne occidentale

Un rapport d'inspection a été reçu sur le travail de boisement en Burgenland. Ce rapport porte une attention spéciale à Ailanthus altissima (syn. glandulosa).

Dans la pépinière de la forêt provinciale à Weiden-am-See sont éleveés des essences variées convenant au climat continental et sec du Burgenland, utilisées plus spécialement pour la création de rideaux-abri dans les cantons du nord du Burgenland. En dehors des peupliers et de diverses espèces d'érables, sont cultivées un certain nombre d'espèces exotiques telles que l'ailanthe.

L'ailanthe est semé relativement tard (du 20 avril au 10 mai), car la graine a besoin d'un sol chaud et sec pour germer. Les sols humides et salés ne conviennent pas à cette espèce. Les jeunes plants sont repiqués fin octobre ou début novembre de la première année. Ils sont extraits à l'aide d'une machine, car le plant possède une racine pivotante qui est plus importante que la partie aérienne; l'arrachage par une machine spécialement conçue à cet effet est très simple et aucun mal n'est fait à la racine, ce qui n'est pas le cas si cette opération est faite à la main.

Les plants sont mis en place dans les rideaux protecteurs dans la deuxième moitié de novembre. Dans ses premières années, l'ailanthe est susceptible de souffrir de la gelée; dans les stations particulièrement froides, il meurt, mais les racines restent saines et il rejette rapidement. Aucune sensibilité aux attaques sérieuses de parasites n'a été observée.

Les rideaux protecteurs sur sol agricole ont été visités. Il y en a quatre d'environ 4 à 5 kilomètres de long, placés l'un derrière l'autre à un espacement de 1 kilomètre environ. La largeur de chaque rideau protecteur, composé d'un mélange d'ailanthe, de robinier et d'érable, varie entre 30 et 50 mètres.

L'ailanthe peut vivre sur le plus mauvais sol. Contrairement au robinier, il favorise la constitution d'une couche d'humus dans un délai rapide par la chute de ses feuilles. Le taux de croissance est comparable à celui du robinier, quoique à l'époque où fut faite cette enquête, l'ailanthe soit apparu comme l'arbre prospérant le mieux de toutes les plantations.

Allemagne orientale

· Le progrès dans les opérations forestières, comme dans tous les domaines de l'activité technique humaine, ne dépend pas seulement du choix d'un bon équipement, mais plus encore de son emploi rationnel, d'une action soutenue, et de l'application des techniques de travail adéquates. La nécessité d'une meilleure formation de la main-d'œuvre forestière est de plus en plus reconnue et, dans notre âge de mécanisation, de nombraux pays s'intéressent davantage aux problèmes de l'efficacité du travail par des enquêtes scientifiques et la formation des ouvriers.

Deux publications intéressantes de l'Allemagne orientale, toutes deux faites dans le but de familiariser le forestier de métier et le travailleur de forêt avec les équipements et les´ techniques modernes, ont été récemment signalées: Beiträge zur Technisierung der Forstwirtechaft (Contribution à la mécanisation des opérations forestières) 1953, 175 pages, et Die Motorkettensäge, Handbach fur die forstliche Praxis (La scie à chaîne manuel de pratique forestière), 1954, 148 pages; il s'agit de deux ouvrages bien illustrés et écrits dans une langue simple, facilement compréhensible, en particulier par les ouvriers. Ce sont deux bons exemples montrant comment l'information et l'instruction techniques peuvent être fournies au personnel participant aux opérations forestières.

Autriche

· Le Ministère fédéral de l'économie agricole et forestière d'Autriche a dégagé les premiers résultats de son inventaire forestier.

L'inventaire forestier distingue deux catégories de gestion forestière, la première comprenant les «forêts aménagées» la seconde les «forêts non aménagées». Ces dernières comprennent principalement des superficies boisées de faibles dimensions. La proportion de forêts «aménagées» est de un tiers pour deux tiers de forêts «non aménagées».

L'inventaire forestier a pour premier objectif l'examen des forêts «non aménagées», puisque l'étude de cette fraction importante du domaine forestier repose jusqu'ici sur des estimations.

1. La superficie boisée de l'Autriche a été évaluée à environ 3 300 000 hectares au total.

2. La superficie des forêts «économiques» (c'est-à-dire commercialisables) est de 2 700 000 hectares. Le reste, en particulier dans les régions de haute montagne, ne peut être utilisé commercialement que dans une mesure restreinte, c'est le cas des forêts de protection, des forêts pâturées, ou englobant des parcours pour le bétail, ou des «forêts réservées» où les exploitations sont strictement interdites (Bannwald).

3. Les superficies coupées à blanc et celles insuffisamment boisées, qui nécessitent un reboisement ou un enrichissement urgents, représentent au total 165 000 hectares. Il en résulte qu'il sera nécessaire de reboiser 20 000 hectares chaque année, au cours des huit prochaines années, en plus des superficies qui normalement doivent être reconstituées, soit environ également 20 000 hectares par an.

4. En ce qui concerne la proportion des classes d'âge: les petites forêts montrent clairement la prépondérance de la classe III (40 à 60 ans), tandis que les classes suivantes, IV, V et VI (60 à 120 ans), sont plus ou moins sur le déclin Cela semble indiquer que les classes d'âges élevés ont été fortement exploitées; d'un autre côté, cela ouvre des perspectives encourageantes pour l'avenir. Si on bloque les classes V et VI (80 à 120 ans) - ce qui paraît justifié puisque l'âge moyen d'exploitabilité peut être supposé de 100 ans-la proportion actuelle de classes d'âge n'est en aucune façon alarmante. On doit cependant faire ressortir que cela n'est vrai qu'autant qu'on ne considère que la proportion en superficies. Des inventaires portant sur des superficies boisées de plus de 50 hectares ont, jusqu'ici, montré des proportions normales de classes d'âge.

5. Le volume moyen sur pied pour l'ensemble des forêts d'Autriche a été antérieurement estimé à environ 150 mètres cubes par hectare, chiffre sans acuun doute trop faible.

6. Les premiers résultats de l'inventaire montrent que le volume exploitable annuellement doit être approximativement de 8 500 000 mètres cubes. Ce chiffre est relativement proche de l'accroissement annuel indiqué par les statistiques forestières de 1935.

Australie

· Le Forestry and Timber Bureau fait connaître que l'on procède, depuis 1950, à une reconnaissance forestière des parties les plus facilement accessibles du vaste territoire de l'Australie du Nord et qu'un premier rapport vient d'être établi. Il est très onéreux d'importer du bois dans ce territoire et, étant donné qu'il y a intérêt à y développer l'industrie, la production ligneuse locale de plus en plus d'importance.

Au voisinage de Darwin, la pluviosité est en moyenne de 60 inches (environ 1520 mm), mais elle diminue très rapidement lorsqu'on se dirige vers l'intérieur où les conditions sont défavorables à la végétation ligneuse. Dans la région qui a été étudiée, il y a quatre catégories principales de forêts: (1) un type de forêt ouverte, qui est une forêt d'eucalyptus; c'est le plus répandu, mais le secteur qui est suscceptible de production commerciale est extrêmement réduit, (2) des taches de Callitris, qui se rencontrent sur sols légers à l'intérieur de la forêt d'eucalyptus; (3) une forêt dense pure d'eucalyptus (E. fitzgeraldi) dans les marais et le long des cours d'eau; (4) de petites taches de forêt ombrophile dans des stations particulières le long des rivières et sur les sols les plus humides.

L'exploitation des forêts en vue de l'obtention de billes de sciage a commencé vers 1870 et s'est considérablement accélérée pendant la seconde guerre mondiale. Une grande partie des meilleurs peuplements a été parcourue par les exploitations. Même dans ces conditions les coupes n'auraient pas eu de conséquences sérieuses si elles n'avaient pas été suivies d'incinérations annuelles, pratique traditionnelle et admise aussi bien chez les blancs que chez les aborigènes. Ces incendies ont provoqué une dégradation et un appauvrissement certain des forêts. La régénération n'a pas été suffisante. C'est seulement en quelques endroits que l'on a essayé d'éviter ces incinérations annuelles. Mais, en général, la situation est peu encourageante.

Il y a cependant quelques secteurs où existent de véritables possibilités de développement si l'on parvient à assurer la protection contre le feu et à pratiquer de bonnes méthodes de gestion. Le rapport susmentionné propose d'étudier la sylviculture des espèces susceptibles d'utilisation commerciale, de faire des essais pour déterminer s'il existe des espèces exotiques que l'on peut utiliser en plantations, de choisir et de délimiter des zones consacrées à la production forestière, d'y pratiquer enfin de saines méthodes de gestion. Si l'on poursuit énergiquement un tel programme, on peut espérer faire produire aux forêts de ce territoire au moins ce qu'il faut pour faire face aux besoins locaux.

Canada

· Le rapport de la commission forestière royale qui a été chargée de procéder à un examen général des ressources forestières de la province de Terre-Neuve, d'étudier les mesures propres à assurer leur complète mise en valeur et leur utilisation, recommande une politique forestière qui vise à l'expansion maximum de l'industrie de la pâte et du papier. I-préconise de déterminer tous les aul tres programmes industriels basés sur l'utilisation des ressources forestières par rapport à cet objectif principal. La commission, où figurait M. Roy Cameron, ancien membre du personnel de la FAO, a recommandé l'institution d'un nouvel organisme qui s'appellerait Newfoundland Forest Protection Administration. Il serait administré par un conseil de directeurs, nommés par le gouverneur adjoint. Le président serait le ministre chargé des questions forestières; le vice-président serait le représentant de l'une des deux sociétés papetières existant dans la province; un des membres représenterait les scieries et autres petites industries forestières; l'autre membre serait le directeur général de la Newfoundland Forest Protection Administration nommé, sur avis du conseil de directeurs, par le gouverneur adjoint.

Le rapport, qui comprend quelque 240 pages, recommande qu'une loi forestière soit promulguée pour Terre-Neuve: elle permettrait d'asseoir la base législative d'une politique forestière pour cette province politique qui devrait être officiellement approuvée par le gouvernement. Mais le rapport préconise que cette mesure ne soit prise que lorsque le nouvel inventaire forestier sera achevé, et que le moment sera venu de créer un service forestier pour Terre-Neuve, ce qui, de l'avis de la commission, devrait être fait en 1960 au plus tard. On insiste sur le fait que, en attendant, des mesures législatives devraient être prises pour donner suite aux autres recommandations contenues dans le rapport.

· Un article dans le Convention Issue du Pulp and Paper Magazine of Canada (1956), traite «des engrais en sylviculture et de leur utilisation dans la création de plantations de feuillus». L'aspect économique de la gestion des forêts, dit l'article, s'est progressivement modifié au cours des années, de sorte que nous pouvons appliquer à présent des pratiques culturales bien plus intensives qu'autrefois. Etant donné le niveau actuellement élevé de la consommation de bois, on passe rapidement de l'idée du rendement soutenu à celle de l'augmentation de la production à l'unité de superficie. Il se pourrait fort bien que ce changement d'optique ouvre une ère nouvelle en matière de gestion forestière.

Une méthode destinée à augmenter la production ligneuse, mais qui nécessite de nouvelles recherches, consiste à utiliser des engrais. Dans ce domaine, on a fait peu d'études jusqu'à une époque récente. Lorsqu'on parle de l'utilisation des engrais en sylviculture, beaucoup ne pensent tout d'abord qu'à les épandre dans des stations favorables. Cependant, on peut utiliser les engrais de plusieurs façons qui sont tout à fait particulières à la sylviculture:

1. En pépinière: L'utilisation des engrais en pépinière est une méthode relativement répandue. On la considère généralement comme une partie importante du programme de gestion. C'est très raisonnable, car le fait de récolter de façon continue de gros rendements en tiges et en racines produit un effet d'épuisement.

2. Création de plantations: Les plants mis en place subissent au début une sévère concurrence qui est défavorable à leur croissance. Les plants de feuillus sont particulièrement sensibles à la concurrence et végètent souvent en plantation sans profit et de façon peu satisfaisante. L'action de la concurrence s'exerce souvent en premier lieu sur la nutrition. Elle semble être largement compensée par une application d'engrais. Cette technique peut augmenter nettement le volume produit et permettre d'abaisser l'âge d'exploitabilité de plantations nouvellement créés.

3. Diminution des maladies: Les publications consacrées à la pathologie forestière citent souvent des cas où les arbres sains sont moins sensibles aux maladies que ceux qui ne le sont pas. Une application convenable d'engrais peut réduire la sensibilité aux maladies d'arbres malsains.

4. Augmentation de la production de graines: On a montré qu'une application convenable d'engrais à des arbres augmente nettement la production de graines et permet d'en obtenir des quantités importantes même en années défavorables. Cette technique peut être intéressante dans des secteurs où la régénération naturelle est médiocre: on traite des semenciers sélectionnés de façon à leur faire produire des graines au moment de l'exploitation. En tout cas, une telle méthode aurait de l'intérêt pour les généticiens forestiers et les pépiniéristes en leur permettant d'augmenter la production des graines sur des semenciers sélectionnés.

5. Fertilisation des forêts: Peu de stations ont des sols de fertilité optimum, beaucoup présentent des déficiences en certains éléments. Ceux qui ont les insuffisances les plus fortes sont généralement les sols à éléments grossiers, surtout lorsqu'ils subissent des incinérations. On a obtenu des augmentations très sensibles de l'accroissement des arbres en appliquant à de tels sols des engrais contenant du potassium, du magnésium et de l'azote. On verra que d'autres éléments, y compris certains oligo-éléments, donnent des augmentations sensibles de la production de bois en volume pour diverses stations.

La constatation d'engrais permet d'importantes augmentations du volume ligneux a conduit les chercheurs à étudier des moyens économiques de fournir des engrais à la forêt. Aux Etats-Unis on a récemment expérimenté leur application par avion, tant à l'Université de Syracuse qu'à l'Université de Washington. Ces essais n'ont pas été conçus pour permettre de déterminer en détail les prix de revient, mais les résultats obtenus ont montré que les méthodes employées étaient très satisfaisantes du point de vue de la distribution et constituaient probablement le seul moyen pratique d'apporter des engrais dans de nombreux types de forêts.

Ceylan

· Le fonctionnaire forestier régional de la FAO (C. S. Purkayastha) a visité récemment l'énorme organisation (Galoya Development Board) qui a été mise sur pied pour le plan de développement de Galoya, comprenant à la fois la construction de barrages et la création de nouvelles zones de colonisation. Un barrage est achevé et d'autres sont à l'état de projet. Conformément au plan, on donne à chaque famille 3 acres (1,2 ha) de haute terre pour la ferme et pour les récoltes destinées à la vente, et 2 acres (0,8 ha) de terre à riz. Le fonctionnaire forestier régional a discuté avec le président de l'Office de développement la possibilité de créer des forêts communales pour faire face aux besoins courants des nouvelles colonies, tels que bois de feu, piquets de clôture, et bois pour les usages agricoles. Les forêts existantes ont été coupées à blanc sans aucun souci des futurs besoins des populations installées dans ces colonies. La tâche des forestiers a été en premier lieu la conservation des sols dans les bassins de réception et l'extraction du bois utilisable provenant des terres nettoyées par les tracteurs. Le problème des forêts communales permanentes sera certainement poursuivi. Les agriculteurs n'utiliseront pas l'électricité pour les besoins domestiques, car ce n'est pas une formule pratique.

M. McVeigh, expert de la FAO, a réorganisé une soierie et augmenté sa production pour faire face à la grande demande de bois de l'Office de développement. Un équipement coûteux a été fourni, y compris un autoclave pour l'imprégnation. Des petites grumes de teck, provenant de l'une des plantations de 30 à 40 ans, éclaircies dans cette région, ont été amenées à la soierie. Bien que les arbres n'atteignaient pas des dimensions très importantes, le bois est apparu tout à fait agréable à l'œil, et propre à satisfaire à toute demande de mobilier de l'Office · Ayant vu les sciages, je suis d'accord que l'introduction de cette espèce en dehors de son aire naturelle est tout à fait justifiée. ·

Ailleurs, le matériel mécanique introduit par M. Letourneux, expert de la FAO, fut inspecté. Le plan de boisement actuellement en vigueur, d'environ 2 000 acres (800 ha) par an contre 300-400 acres (120-160 ha) antérieurement, est un résultat net. Les terres utilisables se font rares, et maintenant des plantations sont faites sur des terrains de parcours après labour mécanique du sol. On est en train d'introduire à Ceylan la graminée exotique Brachiaria bizantha, espèce rustique de bonne valeur fourragère, avec des brise-vent composés d'Eucalyptus saligna, de cyprès, et d'Acacia mollissima. C'est, semble-t-il, la première fois dans la région que les services forestiers prennent une part active aux améliorations pastorales, avec des brise-vent servant également de source d'approvisionnement en bois de feu.

Chili

· Un technicien de la FAO, C. W. Scott, chargé du cours sur l'utilisation du bois à l'Ecole forestière de l'Université de Conceptión, a préparé un article sur le commerce des bois d'œuvre résineux de l'hémisphère austral, destiné à être publié en espagnol dans Chile Maderero, revue de la Corpóracion Chilena de la Madera, Santiago, paraissant tous les deux mois.

Un article du même genre sur l'exportation de Pinus radiata de Nouvelle-Zélande à destination de l'Australie, et les enseignements qu'on peut en tirer pour le Chili, paraît dans le premier numéro de Luma, une nouvelle revue publiée par l'Associación Chilena de Investigaciones Forestales. Basé sur une conférence faite à l'Université de Concepción, l'article expose que, pour comprendre le large tableau du commerce des bois résineux sciés dans l'hémisphère austral, il est nécessaire de se rappeler deux points essentiels.

1. La qualité moyenne ou catégorie des sciages obtenus à partir d'arbres comme le pin de Parana (Araucaria angustifolia) du Brésil et de «kauri» (Agathis australis), le «rimu» ou pin rouge (Dacrydium cupressinum), le «matai» le «totora» et les autres espèces de Podocarpus de Nouvelle-Zélande (semblables aux «manios» du Chili, autres espèces du genre Podocarpus), est très différente de la qualité moyenne des sciages tirés des plantations courantes de Pinus radiata. La différence est particulièrement sensible lorsque les plantations de pins sont encore jeunes et lorsqu'elles n'ont pas été éclaircies et élaguées assez tôt pour réduire les nœuds et augmenter la proportion de sciage propre. Le pin de Parana, le «kauri» le «rimu» etc., sont d'ordinaire tirés de grands arbres dans des forêts naturelles d'âge élevé, vieux de plusieurs dizaines d'années ou de plusieurs siècles. Bien entendu de tels arbres fournissent un beau bois net, sans nœuds, du moins dans les couches extérieures de la bille de pied.

C'est une tout autre chose de faire du bois de si haute qualité et de vendre du «pino insigne» à partir de jeunes arbres, surtout s'ils n'ont pas été élagués et si le bois n'a pas été bien scié, séché et classé. En effet, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud ont montré de façon convaincante quel parti on pouvait tirer même de Pinus radiata relativement jeune si on le traitait bien. Les ouvrages techniques parus dans ces deux pays, et ceux relatifs au «southern yellow pine» (Pinus palustris, taeda echinata, et elliottii) des Etats-Unis devraient
être étudiés au Chili et les méthodes de ces pays adaptées.

2. Les exportateurs et importateurs de sciages résineux peuvent être influencés par des facteurs tels que les facilités de fret de retour pour les cargos et par les restrictions de change, les accords commerciaux et d'autres facteurs étrangers aux qualités techniques et au prix du bois lui-même.

La grande quantité de «pino insigne» plantés au Chili et qui y font preuve d'une croissance très rapide est à la fois une heureuse chose et une grande responsabilité. Il fait peu de doute qu'ils ont un grand avenir si on peut éviter, par une bonne gestion et de la chance, les désastres de la maladie ou du feu. Les profits, surtout pour les propriétaires de plantations, dépendront pour une bonne part des mesures prises en fonction des avertissements qu'on peut retirer des pays sur lesquels l'article appelle l'attention. Des soins appropriés aux plantations, un bon sciage, un bon séchage et un classement judicieux des bois, ainsi que, si nécessaire, un traitement de préservation sont - aussi importants au Chili qu'en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud.

Les prix de vente doivent, bien entendu, être concurrentiels, et en cette matière le Chili a des avantages qu'il doit exploiter et des difficultés qu'il doit vaincre.

L'Argentine, le Pérou, l'Uruguay et la Bolivie, riches voisins du Chili manquant de résineux appropriés, paraissent de bons marchés à développer. L'intérêt essentiel du bois de «pino insigne» bien préparé est qu'il est léger, solide, très facile à sécher et à travailler, durable lorsqu'il est traité et d'ailleurs très facile à traiter, stable et relativement net de bois se fendant, se gauchissant, ou de bois anormal de tension. De telles anomalies du bois provoquent une dépréciation sensible dans le pin de Parana et les «southern yellow pines» des Etats-Unis (voir nombreuses excellentes études du «Forest Products Laboratory», Madison, Wisconsin, Etats-Unis).

L'article les conclusions que les bois résineux chiliens autres que Pinus radiata, c'est-à-dire le «pin» indigène du Chili (Araucaria araucana), les «manios» (Podocarpus et Saxegothaea) et «l'alerce» (Fitzroya) sont des bois très beaux et de haute qualité.

L'approvisionnement en Araucaria araucana est malheureusement très limité, et les «manios» sont souvent handicapés par la pauvre forme des arbres, dans certaines zones, avec de nombreux troncs étoilés ou profondément cannelés.

Cependant, on peut tirer beaucoup de ces bois indigènes, dans la limite des ressources, par un bon sciage et un bon classement.

Grâce à un tel conditionnement, ils pourraient trouver des débouchés plus larges et de meilleurs prix. De même qu'en Nouvelle-Zélande, cependant, l'essentiel du problème des bois résineux et les espoirs pour l'avenir résident dans «pino insigne» et les exotiques analogues. Il faudrait planter une gamme de ces essences pour réduire les risques de maladie inhérents aux forêts d'une seule espèce, qu'elles soient plantées ou naturelles, indigènes ou exotiques.

Colombie

· Lors des fêtes organisées dans tout le pays à l'occasion de la journée de l'Arbre, un million et demi de jeunes arbres ont été distribués à la population et aux écoles, Une intéressante idée consista à relier 13 villes par quatre avions prêtés par le gouvernement: ces avions distribuaient de jeunes plants à une ville et en recevaient d'autres pour les porter à la ville suivante en message symbolique et fraternel de l'amour des arbres.

A l'heure actuelle, quatre Commissions des forêts opèrent dans le pays. Chacune dispose d'un budget de 60 000 dollars E.-U., d'un ingénieur des forêts responsable, de quatre surveillants de pépinières et de vingt-cinq ouvriers. Chaque commission travaille dans un bassin de réception où est en cours l'exécution de programmes pour la mise en valeur, la protection et la conservation des ressources naturelles. Deux cent mille arbres sont plantés par an après un choix des espèces soigneusement étudié.

Dans son rayon d'action, chaque commission travaille actuellement à la création de pépinières régionales en collaboration avec les maires et les instituteurs, réalisant ainsi un programme de plantation. Chaque commission contrôle aussi les exploitations forestières dans le dessein de les amener à une efficacité convenable et a la responsabilité des terres du domaine public. Il est probable qu'en 1956 quatre nouvelles commissions seront créées, ce qui étendra cette action forestière sur plus de la moitié du pays.

Cuba

· Un intérêt croissant pour la foresterie prend corps, activement encouragé par des conférences et par des campagnes de presse, de radio et de télévision. La Sociedad Silvicola Nacional, avec la collaboration efficace du Colegio de Silvicultores et du Ministère de l'agriculture, développe actuellement un programme forestier connu sous le nom de Bosques communales. Il existe des projets de plantation de 10 millions de jeunes plants de plusieurs espèces indigènes et exotiques, comprenant Eucalyptus, Casuarina, Teck et Khaya. La plantation du Bursera simaruba sur les sols sableux de la région côtière est examinée.

La Sociedad Silvicola Nacional confie une partie des Bosques communales à des écoles primaires pour l'entretien et la surveillance. Un prix de 50 dollars E.-U. a été offert au groupe d'écoliers qui, sur une période de deux ans, présentera les meilleurs résultats. Ainsi se trouve stimulé l'intérêt des écoliers pour les arbres.

Egypte

· Dans ses efforts pour améliorer les ressources fourragères dans le désert occidental, particulièrement dans la bande de 25 kilomètres qui longe la mer Méditerranée le gouvernement de l'Egypte, en coopération avec l'Administration de coopération internationale des Etats-Unis, a mis en réserve un terrain de parcours de 24 000 acres (9 600 ha) et l'utilise pour faire une démonstration des différentes méthodes d'aménagement du pâturage et de son amélioration. Bien que le dispositif n'ait pas encore été entièrement mis en place, quelques effets assez intéressants se sont déjà produits. Une visite a été faite à cette zone réservée par des délégués de la première session du Groupe de travail (de la FAO) des herbages et de la production fourragère au Proche-Orient tenue au Caire du 14 au 21 mars 1956. Le groupe de travail est composé d'agronomes, de spécialistes de l'élevage et de quelques forestiers.

Cinq mille acres (2 000 ha) du domaine expérimental de Ras el Hekma ont bénéficié d'une demi-protection, ou plutôt d'un considérable allégement du pâturage, pendant ces trois dernières années. Bien que ce terrain n'ait reçu que 150 mm de précipitations, la végétation a répondu d'une façon remarquable à ce traitement de demi protection. Des plantes qui, sous le régime habituel de pâturage, sont le plus souvent invisibles parce qu'elles ont été broutées au ras du sol, sont maintenant hautes de 25 à 50 centimètres et produisent une grande quantité de fourrage. Un observateur a estimé que si 50 pour cent seulement de l'herbage est consommé par le bétail de parcours, la production totale sera plusieurs fois supérieure à celle de superficies comparables où l'utilisation est complète. En outre, la couverture végétale s'accroît, pour une meilleure protection contre l'érosion éolienne.

Une autre phase intéressante du programme expérimental est l'ensemencement en graminées et légumineuses de bassins productifs et de cuvettes de drainage, où se produit une plus grande accumulation de l'humidité du sol. Chaque année la première récolte est coupée pour faire du foin et stockée en prévision des époques de pénurie de fourrage. Puis, les champs sont pâturés en même temps que le reste des terres.

En gros, le plan pour ce territoire expérimental est d'essayer plusieurs méthodes rationnelles d'aménagement et de les comparer. On choisira ces méthodes parmi celles qui sont susceptibles d'être adoptées par les gens et les troupeaux vivant sur ces terres. En fait, les animaux utilisés sur les terres expérimentales seront fournis par les troupeaux de la population locale. On ne poursuivra pas des recherches de détail. Ce qu'il faut c'est que le programme implique des démonstrations des moyens d'utiliser ce type de pâturage, pour le plus grand bénéfice du sol et des propriétaires du bétail.

C'est ce genre d'initiative qui serait nécessaire dans beaucoup de pays pour susciter l'intérêt des populations en améliorant leurs pratiques d'utilisation des terres.

Equateur

· La Forestacion Artificial en el Ecuador Central, par le Dr M. Acosta-Solis, Directeur de l'Institut équatorien des sciences naturelles, traite de la région aride et semi-aride interandine de l'Equateur; ce petit livre décrit l'écologie, les sols et la végétation naturelle pris comme base des recherches sur le reboisement. Il se poursuit par la description des conifères et feuillus qui ont été essayés en insistant particulièrement sur les pins les cyprès, l'araucaria, les eucalyptus, les casuarines, les acacias, les saules et les peupliers, et plusieurs espèces moins généralement utilisées.

Une partie importante est consacrée aux techniques de plantation, et en particulier à l'espacement. On y trouve d'utiles tableaux sur la provenance des graines, la germination et la réussite ultérieure de plus de 100 espèces, d'après l'expérience acquise en Equateur. Des résumés en espagnol, anglais, français et allemand sont inclus dans l'ouvrage.

Etats-Unis d'Amérique

· Le Journal Forest Science, publication trimestrielle consacrée à la recherche et aux réalisations techniques, vient d'entrer dans sa seconde année. En sa qualité de premier bulletin forestier destiné à l'Amérique tout entière paru depuis 1905, le journal Forest Science est international par son contenu et par les intérêts qu'il suscite. Il est en effet consacré à des articles et à des analyses de tout premier intérêt pour les savants, les membres du corps enseignant et les spécialistes. La première année de cette publication a démontré qu'elle répondait à un réel besoin. On a recueilli plus de 900 abonnements avant la parution du premier numéro, et plus de 1 200 étaient enregistrés à la fin de 1955. Le premier volume contenait, en 356 pages, 42 articles consacrés à des sujets relatifs à la forêt, tels que la possibilité de réaliser des croisements spécifiques chez l'épicéa, l'étude économique des utilisations multiples des forêts, la compétition bétail-cervidés pour l'utilisation des pâtures broussailleuses, la systématique et l'évolution des tenthédinés.

· Les études de génétique entreprises dans les stations du Pacifique nord-ouest ont conduit à formuler des indications provisoires en ce qui concerne la sélection des arbres «plus» et des peuplements d'élite pour le sapin de Douglas. Les indications relatives aux arbres «plus» sont les suivantes:

1. Un arbre «plus» doit être, dans un peuplement donné l'un de ceux qui poussent lé plus vite.

2. La cime doit être bien développée, sans être trop dense ou branchue par comparaison avec les arbres voisins. Elle doit pousser vigoureusement dans son tiers supérieur, mais à partir de là jusqu'en bas, manifester une moindre végétation.

3. La cime de l'arbre «plus» doit être étroite. Son sommet doit être bien pointu, en forme de coin, mais à partir du tiers supérieur et en descendant son contour extérieur doit rester assez parallèle à la tige.

4. Le tronc doit être droit, avec un facteur de forme élevé. Il doit être assez dépourvu de branches entre les verticilles et dans sa partie inférieure lorsque les arbres arrivent à maturité.

5. Dans le tiers supérieur de la cime, les branches ne devraient pas faire avec la tige, par rapport à la verticale, un angle inférieur à 60°, Les branches presque horizontales ou même légèrement pendantes sont préférables.

Les indications relatives aux peuplements d'élite sont les suivantes:

1. Un peuplement d'élite est supérieur à ceux qui l'entourent, ou supérieur à ce qu'on s'attend à trouver dans une zone ou à une altitude données.

2. Il faut exiger en premier lieu une croissance supérieure à la moyenne.

3. Le peuplement doit contenir un nombre supérieur à la moyenne d'arbres d'élite, approchant les arbres «plus» du point de vue des caractéristiques souhaitables.

On doit améliorer les peuplements d'élite naturels, une fois qu'on les a sélectionnés, en éliminant les sujets à croissance lente, à forme défectueuse, ou tarés, qui sont de mauvais pollinisateurs. Les éclaircies, et l'action fertilisante des débris abandonnés sur le sol à cette occasion, devraient favoriser la croissance des cimes. Lorsqu'on éclaircit un peuplement d'élite il ne faut pas éliminer des arbres dé belle qualité pour la seule raison qu'ils ne portent pas de cônes, car il se peut qu'ils produisent du pollen, Des mesures complémentaires, telles que l'élagage, le pincement, l'irrigation, l'apport d'engrais, la lutte contre les insectes et les maladies, doivent être appliquées dans les peuplements d'élite.

· Les entreprises américaines de services publics pensent pouvoir épargner beaucoup d'argent et d'efforts en adoptant les poteaux de fibres de verre pour la pose des câbles d'énergie électrique et des lignes téléphoniques.

Des oiseaux, les pics, sont parmi les plus grands ennemis des poteaux de bois, et ils causent de grands dégâts. Les poteaux de bois sont aussi attaqués par les termites et les champignons.

Des essais ont montré que les poteaux de verre supportent des températures qui vont de bien moins de 0° F (-18° C) à plus de 100° F (+ 40° C) au soleil. Ils pèsent beaucoup moins que les poteaux de bois ils sont par conséquent plus faciles à installer. Du point de vue esthétique, ils ont l'avantage de pouvoir être fabriqués en n'importe quelle couleur.

· La société Weyerhaeuser Timber Co. a publié un article publicitaire exceptionnel de huit pages dans l'édition de février du Reader's Digest. Elle y expose l'histoire complète de la sylviculture industrielle moderne et y raconte les efforts faits par les industries forestières pour se développer et utiliser rationnellement les ressources ligneuses. Cet article, illustré en couleurs de façon très vivante est intitulé: Promise of the Trees-The Story of Modern Forestry and Tree Farming in the Pacific North-west. Il offre au public américain un rapport complet sur ce sujet d'intérêt collectif et universel: la conservation et la gestion des forêts privées. Dans le cadre d'un programme d'information du public, actuellement en cours de réalisation, cette communication explique la politique et les objectifs de la société en même temps que les progrès réalisés récemment en ce qui concerne la philosophie et la science de la gestion des forêts.

· Le Service forestier fédéral des Etats-Unis a publié, en collaboration avec le service de conservation et de mise en valeur de l'état de la Caroline du Nord un rapport intitulé Wood Residue in North Carolina Raw Material for Industry. Les conclusions en sont résumées comme suit:

1. Les grandes soieries peuvent tirer un bénéfice de l'établissement de relations commerciales avec les fabriques de pâte qui existent dans leur secteur et qui peuvent absorber leurs déchets de bois. Compte tenu de la préférence de ces dernières pour un approvisionnement régulier de copeaux nets, elles devraient déterminer la quantité de déchets solides de bois qu'elles produisent, aussi bien sous forme de bois ronds que de dosses. Elles devraient étudier la possibilité d'installer des machines à écorcer les dosses et les rondins, ainsi que des déchiqueteuses et des cribles.

Elles devraient rechercher comment il est possible de transporter les copeaux par remorques ou par voie ferrée à la fabrique de pâte. Elles pour raient aussi étudier la possibilité de l'achat de dosses aux petites soieries situées à une distance raisonnable.

2. Les dépôts de groupement de sciages pourraient, en Caroline du Nord, trouver quelque bénéfice à faire le recensement des petites scieries qui leur fournissent du bois afin d'évaluer la quantité de dosses qu'ils pourraient en obtenir chaque jour et le prix qu'ils devraient les payer. Ils devraient en outre étudier les écorceuses de dosses que l'on est en train de mettre au point ou qui existent déjà sur le marché, les machines à faire des copeaux, les cribles que l'on peut se procurer, tout cela dans le but de rassembler sur leurs chantiers les déchets de bois pour les convertir en copeaux à pâte. Les propriétaires de dépôts de groupement, munis des chiffres concernant la quantité de copeaux à pâte qu'ils peuvent produire par jour, devraient aussi prendre contact avec les fabriques de pâte ou les usines de panneaux synthétiques afin de trouver un débouché pour cette matière première.

3. Les usines de tranchage, de déroulage et de contre-plaqués pourraient étudier la possibilité de vendre leurs «noyaux» comme bois à pâte, si elles ne le font pas encore, et devraient voir si les usines de panneaux synthétiques ne constituent pas un débouché possible pour leurs déchets de plaquages.

4. Il pourrait y avoir intérêt pour les fabriques de meubles de la Caroline du Nord à déterminer la quantité de déchets solides de bois qu'elles produisent, en mettant à part les déchets précieux. Elles auraient ainsi la possibilité d'indiquer des prix pour cette matière première aux usines de panneaux synthétiques ou aux dépôts de groupement qui pourraient envisager de produire des copeaux pour les fabriques de pâte susceptibles d'utiliser les feuillus aussi bien que le pin. Les fabriques de meubles pourraient aussi déterminer le volume de déchets qui serait suffisant pour intéresser un fabricant de petits articles. La liste de ces déchets pourrait peut-être être fournie par l'intermédiaire d'une association de fabricants de meubles ou d'une quelconque agence de publicité, afin qu'ils reviennent dans le circuit commercial au lieu de prendre la direction des cuiseurs à pâte.

5. Les communautés locales qui possèdent plusieurs industries du bois pourraient prendre des dispositions pour réaliser des recensements détaillés des différents types de déchets de bois disponibles. En fournissant ces renseignements au Service de conservation et de mise en valeur de la Caroline du Nord, elles lui permettraient d'aider des industries nouvelles à trouver des emplacements qui leur conviennent, et où il existe de grosses quantités de déchets de bois de la qualité voulue.

On devrait fournir aux per sonnes qui ont l'intention d'organiser des sociétés pour l'utilisation des résidus ligneux des renseignements complets sur les procédés susceptibles d'être mis en œuvre. Mais outre ces renseignements techniques, il serait nécessaire de procéder à des études de marchés pour déterminer les besoins existants pour le produit propose.

Guatemala

· Le décret N° 543 qui a été publié dans le journal officiel de la République de Guatemala le 9 février 1956 crée le système des unidades pour l'exploitation des forêts domaniales et pour le développement des industries forestières.

Le système des unidades est comparable à ce qui a été créé au Mexique (voir Unasylva, Vol. VII, N° 2, p. 58) et leur création a été déclarée d'utilité publique. Les forêts privées qui se trouvent à l'intérieur des territoires forestiers érigés en unidad peuvent y être incorporées, mais seulement à la requête de leurs propriétaires. L'Etat est appelé à exercer un contrôle strict non seulement sur la composition de chaque unidad, qui doit être précédée d'une enquête complète des problèmes concernant l'aménagement, mais aussi sur leur situation réelle.

Les officiers forestiers aussi bien que les gardes forestiers qui sont attachés aux unidades doivent être nommés par le gouvernement qui les paie sur le budget de l'unidad.

Le même décret interdit l'exportation de bois ronds ou de bois façonnés. Il autorise des exemptions des droits d'entrée pour les importations de matériel destiné à des industriels désirant entreprendre des exploitations forestières ou créer une unidad.

Le décret décide aussi l'adoption du système métrique pour le cubage des bois.

Hongrie

· Des études forestières d'un niveau supérieur sont dispensées par l'université de Sopron. Les cours durent quatre ans et demi et, après examens un diplôme d'ingénieur forestier est délivré aux étudiants. Des enseignements spécialisés ont été donnés pendant plusieurs années par cette université mais, reconnaissant les inconvénients de cette formation, l'université est revenue à la formation générale de l'ingénieur forestier au cours de l'année scolaire 1954/55.

L'enseignement du second degré est donné dans deux écoles forestières techniques, les cours durant quatre années. Pour être admis dans une de ces écoles, il est nécessaire d'avoir suivi huit classes d'école primaire et après avoir fini leurs études - généralement à 18 ans - les diplômés obtiennent un certificat qui a la même valeur que ceux qui sont donnés par les écoles d'enseignement secondaire général non spécialisé.

La formation d'ouvriers qualifiés se poursuit régulièrement, par exemple, des cours techniques sont faits par la direction nationale des forêts pour le maniement des scies mécaniques, les élèves suivant ces cours vivent dans un institut technique et reçoivent un salaire pendant la session.

Pour les éléments les plus instruits, des cours de perfectionnement forestier sont organisés par la direction nationale des forêts, par l'intermédiaire d'écoles secondaires et d'écoles professionnelles de niveau inférieur. Ainsi, en quelques semaines, les élèves suivant ces cours peuvent recueillir les renseignements dont ils ont besoin sur les résultats des enquêtes et sur d'importants problèmes pratiques et théoriques de foresterie étudiés depuis le temps où ils ont obtenu leur diplôme. Les propriétaires privés de petits bois peuvent recevoir une formation professionnelle par des cours semblables.

Inde

· Le gouvernement de l'Inde vient de publier le rapport de la troisième session du Bureau central forestier qui s'est réuni dans l'état de Madras en mai 1955.

Cette réunion était particulièrement importante car elle devait examiner la part réservée à la forêt dans le second plan quinquennal indien (1956/571960/61). Le bureau a approuvé l'essentiel de ce plan qui se présente comme suit:


Lacks de roupies

Développement de la recherche forestière et de l'enseignement(paiement direct par le Bureau central forestier)

300

Développement de plantations pour bois d'allumettes (subvention à 50 pour cent)

100

Protection de la faune et de la flore (aide aux états et intervention directe)

110

Maintien de l'utilisation des bois d'essences secondaires par un traitement de préservation et de séchage (50 pour cent de prêts, 50 pour cent d'intervention directe)

100

Développement de l'administration forestière dans les états(prêts aux gouvernements des états)

100

Développement des techniques modernes de débardage et de voies de communications (prêts à long terme)

400

Extension des plantations en liaison avec la production de bois commerciaux précieux. tels que le teck (prêts à long terme)

200

Création de plantations industrielles comme l'acacia à tannin et Eucalyptus globulus (prêts à long terme)

100

Acquisition de forêts privées de valeur (prêts à long terme)

200

Fourniture de matériel de clôture à des prix de faveur pour la rotation des pâturages et les plantations (subventions)

50

Organisation du service technique et de coordination au Bureau central forestier

30

TOTAL.

1 690

NOTE: 1 lack = 100 000 roupies.

Le bureau a aussi observé que certains projets importants dans les états, comme le développement des industries forestières, y compris les industries utilisant les produits accessoires de la forêt, et la restauration des forêts dégradées, méritent aussi d'être compris dans le plan.

Parmi les autres recommandations importantes faites par le Bureau figurent celles qui ont été formulées conformément aux recommandations du quatrième Congrès forestier mondial, à savoir:

- Le bureau central de conservation des sols doit examiner la possibilité de créer une station de recherches pour étudier le problème de l'établissement de rideaux protecteurs dans l'île de Rameswaran et sur des territoires analogues.

- La fourniture de plants aux propriétaires forestiers privés devrait être faite à prix coûtant, et les conseils techniques devraient être gratuits.

- Une étude spéciale du pâturage en forêt dans le pays devrait être faite par le Bureau central forestier.

- Les plans de travail des états devraient accorder une attention spéciale à la conservation de la faune et de flore.

- Les états devraient promouvoir une législation spéciale pour prévenir la destruction des arbres, surtout dans les stations montagneuses en forêt et hors forêt, mais aussi sur les territoires urbains.

Parmi les autres recommandations importantes du Bureau central figure celle qui vise à donner à une commission forestière centrale la tâche de contrôler les plans d'aménagement importants dressés dans les états.

Irak

· Le conseiller forestier de la FAO, G. W. Chapman, rend compte que les commémorations de la fête de l'Arbre se sont tenues pendant le mois de mars 1956 dans toutes les provinces de l'Irak, sauf deux. Dans certains liwas forestiers du nord, ces commémorations n'ont pas seulement été limitées à une exposition au chef-lieu du liwa, mais aussi dans les centres secondaires. A Bagdad, le roi, acoompagné de tous les ministres du cabinet, a assisté à cette commémoration. Une propagande bien comprise a été faite dans la presse locale et dans les transmissions de la radio.

Les plantations d'arbres, faites en liaison avec le festival, ont, le plus souvent, été réalisées en bordure d'avenues. Le festival semble s'être terminé de la manière la plus satisfaisante et avoir atteint son but en appelant efficacement l'attention du public sur la forêt et sur la plantation d'arbres.

Kénya

· Le gouvernement a décidé de fixer environ 7 000 familles africaines sur les territoires forestiers dans les trois années à venir. Une grande partie de ces familles seront des Kikuyus.

Il existe quelque inquiétude dans l'esprit de la population parce que de nombreux ouvriers Kikuyus, cultivateurs itinérants en forêt, employés par le service forestier avant la situation critique actuelle, étaient associés au développement de l'organisation Mau-Mau, et il n'est pas déraisonnable de penser que certains Kikuyus qui seront autorisés à retourner en forêt ne pourront résister à de nouvelles menaces ou tentations.

Le gouvernement prend un risque soigneusement calculé. Alors que jadis ces, employés du service forestier étaient largement dispersés et vivaient sur des terres réservées à la culture du maïs et autres plantes alimentaires, ils vivront maintenant dans des villages sous un contrôle strict. Aucun village ne comprendra plus de 110 familles et chaque village sera placé sous le contrôle d'un forestier européen.

Un essai-pilote est déjà en route. Les objectifs sont, tout d'abord d'augmenter la mise en valeur de la forêt, en particulier par le remplacement des vastes superficies de forêt naturelle par des résineux exotiques; ensuite d'alléger la surpopulation du territoire kikuyu et d'aider quelque 30 000 hommes, femmes et enfants à devenir d'utiles et dignes membres de la société. Le travail pour le compte du service forestier a toujours été en faveur chez les kikuyus qui apprécient l'occasion qui leur est offerte de cultiver un sol vierge. Les villages ainsi créés disposeront du confort et des commodités d'un service social.

Philippines

· Un fonctionnaire de la FAO travaillant au nouveau laboratoire des produits forestiers de Laguna rend compte des progrès qui y ont été réalisés.

Le travail de recherche en matière d'essais des bois se poursuit suivant le programme établi au cours des derniers mois et continuera de la même manière pendant plusieurs mois à venir. Des instructions et une assistance technique pour chaque stade du travail ont été données au personnel suivant les plans arrêtés pour aboutir au rapport final qui consignera les résultats et les conclusions de la recherche. Les projets comprennent:

1. Essais sur l'acajou à grande feuille: Les essais et la documentation sur cette espèce à l'état «bois vert» ont été complétés. Les échantillons qui ont été expérimentés à 12 pour cent d'humidité sont conditionnés dans une chambre construite à cet effet. L'essai de résistance à ce taux d'humidité et l'évaluation chiffrée pourront être ultérieurement aisément incorporés dans le rapport sur la résistance du bois vert.

2. Essais des espèces pour confection de manches d'outils: Le matériel pour les études classiques de résistance a été rassemblé.

3. Essais de résistance des bois de construction: Plusieurs milliers d'essais en «bois vert» ont été faits depuis le 1er octobre 1955 sur des échantillons de nombreuses espèces du territoire de Laguna. Les résultats des expérimentations ont été catalogués et sont utilisables pour inspection ou revision.

4. Etude de la densité: Une documentation sur le classement par poids spécifique de 32 espèces provenant des 10 principales régions a été rédigée et révisée. Cette documentation a résumé les renseignements utilisables sur la variation des valeurs de la densité pour ces espèces. La documentation indique, contrairement à l'opinion générale, que dans la majorité des cas, la densité moyenne d'une espèce dans une région n'est pas significativement différente à 5 pour cent près de celle de la même espèce dans une autre région. Ce fait devrait être d'une grande utilité dans le futur échantillonnage des qualités extrêmes et caractéristiques des espèces.

Royaume-Uni

· Une note parue dans Scottish Forestry, Vol. 10, N° 1, se rapporte aux résultats des dégâts causés par la tempête du début de l'année 1953. Compte tenu du fait que jamais sans doute en Ecosse une telle quantité d'arbres n'avait été renversée sur le sol en une seule fois, se trouvaient réunies les conditions favorables à une attaque sans précédent par les insectes, mais heureusement, l'été humide qui a suivi a permis aux arbres de demeurer plus vigoureux qu'on pouvait l'espérer. L'invasion des bostryches du pin n'a pas été aussi grave qu'on pouvait le penser. Les bostryches se sont toutefois développés d'une manière considérable et ont tué un certain nombre d'arbres isolés qui restaient debout dans les parcelles dévastées et se sont aussi répandus dans les bois avoisinants. L'enlèvement des bois a réduit leur possibilité de développement et leur nombre devrait graduellement diminuer pour redevenir normal avant 1958 et ainsi rendre possible l'exécution de travaux de reboisement à l'aide de conifères.

Les broussailles très fourrées ont fourni et fournissent encore un abri idéal pour les lapins; mais avec l'apparition de la myxomatose le développement attendu des lapins n'a pas eu lieu; en fait, il existe actuellement très peu de lapins sur les terrains boisés.

Il est important toutefois de surveiller la chose pour pouvoir détruire les lapins subsistants. Fort heureusement, des incendies graves n'ont pas ravagé ces territoires. De petites superficies et quelques soieries ont été incendiées, peu de chose à côté de ce qui aurait pu arriver.

Maintenant que presque tous les bois chablis ont été enlevés, la seconde étape du nettoiement est en cours. Les arbres restants, isolés, sont abattus et le travail de préparation se poursuit en vue de l'éventuelle reconstitution des 25 000 acres (10 000 hectares) de bois touchés par le désastre. Des possibilités se sont faites jour en ce qui concerne la reconstitution de ces superficies par régénération naturelle, maintenant que le nombre des lapins s'est considérablement réduit, mais les pépiniéristes devront faire preuve d'une très grande activité pour réparer les dégâts.

La perte, à la fois du capital et du revenu, a été lourde pour les particuliers mais un fonds national a effectué des paiements pour réparation et restauration des routes, des ponts, des clôtures et des bâtiments, et aussi pour les bois chablis. paiements à raison de £40 par acre (0,40 ha) pour les 10 premiers acres et de £30 par acre au-dessus ont été faits, jusqu'à un plafond de £5 000 par propriétaire.

Quoique le volume de bois sinistré ait atteint moins de 5 pour cent du volume sur pied du Royaume-Uni, sa perte apparaît plus grande si on la considère par rapport à la réserve de bois en croissance ayant le même âge et les mêmes dimensions.

· Des propositions en vue de la création de ce que l'on a appelé des «forêts communales» ont été faites par des représentants de la Forestry Commission aux membres de la commission royale créée pour l'étude des terrains de vaine pâture.

Le but de cette étude est de répandre aux objections des personnes ayant droit de vaine pâture et de la population locale et, d'une manière plus générale, d'étudier l'acquisition à des fins forestières de terrains considérés comme bien local.

Le plan était que, là où un propriétaire du sol et la majorité des personnes ayant droit de vaine pâture donneraient leur agrément de principe au boisement d'un terrain boisable, il serait loisible au Ministre de l'agriculture, après consultation des autorités locales et des autres corps intéressés, de déclarer le terrain comme forêt communale. Une compensation en argent serait versée à ceux qui exerçaient des droits de pâturage et la propriété serait acquise par négociation amiable avec l'argent du Fonds forestier.

Les parties convenant le mieux à la forêt seraient alors confiées aux autorités locales. Ensuite la Forestry Commission planterait et placerait la forêt sous l'autorité de la commune finançant les travaux à l'aide du Fonds forestier. Si nécessaire, un comité consultatif de la population locale serait créé pour s'assurer que les intérêts locaux seront préservés dans toute la mesure du possible.

Il conviendrait de porter une attention particulière à l'agrément du lieu, de prévoir l'accès du public partout où la chose est possible, et l'aménagement de sites de pique-nique et de camping dans des lieux appropriés.

Lorsque la dépense nette, capital et intérêts, aurait été remboursée, la responsabilité de la forêt passerait aux autorités locales qui assureraient la gestion suivant les plans approuvés par la Forestry Commission.

Le processus serait analogue à la gestion d'un domaine boisé privé par un propriétaire ayant placé son bien sous le régime du Dedication Agreement.

Suède

· La Société pour l'amélioration pratique de la forêt, à Uppsala, est surtout une organisation consultative dont le but est d'aider ses membres à résoudre, sur des bases scientifiques, les problèmes concernant le reboise ment. La coopération entre les instituts forestiers et les agences travaillant dans ce même domaine se poursuit aussi loin que possible.

Au cours de la période 1956-60, le travail de la Société portera surtout sur les points suivants:

1. Approvisionnement en graines. Après avoir achevé l'inventaire concernant le pin (Pinus silvestris) dans les régions de la Suède présentant un intérêt immédiat, le travail relatif à cette espèce doit être poursuivi par la propagation des arbres «plus» et l'établissement de vergers à graines. On a prévu la création de 25 vergers sur une superficie d'environ 120 hectares. Dans 20 ans, ceux-ci fourniront les semences pour une production d'environ 120 millions de plants par an. Les pins greffés déjà plantés dans les vergers couvrent une superficie d'environ 30 hectares. Graduellement, lorsque chaque verger disposera du nombre de clones requis, les vergers seront définitivement établis. Le but est de disposer des quatre plus petits vergers (1-2 hectares) en 1956, tous les autres vergers devant être prêts avant la fin de 1960. Dans le but d'assurer leur isolement, on a procédé à d'importantes plantations de protection et à l'élimination des pins existant dans les environs.

La sélection d'arbres «plus» d'épicéa (Picea excelsa) est en cours et l'aménagement de vergers à graines a Commencé. Dans le premier verger, dont l'implantation a été fixée au centre de la Suède, doivent être rassemblés des épicéas sélectionnés dans le but d'obtenir une production maximum de pâte. Une attention accrue est portée au bouleau et des arbres «plus · de bouleau sont multipliés pour la production de graines.

Les études concernant les différentes méthodes de traitement des arbres greffés dans les vergers de manière à obtenir une récolte de graines abondante et précoce seront intensifiées.

2. Pépinières et soins à donner aux plants. Des études sur les questions intéressant les pépinières doivent être poursuivies, et des informations pratiques sur l'établissement et la gestion des pépinières doivent être données par circulaires et brochures. Les recherches, commencées en 1955 à la pépinière expérimentale de Friggesund sur l'importance de la température et de l'humidité pour la germination et la croissance des plants (époque des semis, irrigation etc.) seront terminées en 1956 et les résultats seront publiés.

Une compilation de l'importante documentation de la Société intéressant les analyses du sol des pépinières sera faite.

Les résultats d'expériences concernant le conditionnement et les soins à donner aux plants ont été réunis et des instructions relatives aux plants sont distribuées.

3. Reboisement. L'évolution des questions relatives aux méthodes et aux outils utilisés pour la régénération des forêts est suivie en tenant compte tout spécialement de la biologie. Des études précises sur la cause de la mort des plants au cours de leur première année sont faites en coopération avec le personnel forestier de certains membres de la société.

Des plantations avec des essences de l'Amérique du Nord et de l'Asie septentrionale ont été faites conformément aux plans primitifs.

4. Instructions et vulgarisation. En tant qu'organisation d'assistance, la Société doit chercher à faire connaître les résultats les plus importants concernant le reboisement, recueillis dans les ouvrages publiés et auprès des instituts de recherches, et doit aussi informer ses membres des expériences pratiques. Par des rapports (73 à ce jour) et des contacts personnels au cours de démonstrations sur le terrain, la Société peut tenir ses membres informés des derniers progrès.

Les importantes archives illustrées de la Société doivent être complétées et la collection des planches d'instructions (en couleur) relatives au reboisement et concernant plus spécialement l'aménagement des pépinières, les soins à donner aux plants et les méthodes de plantation sont à la disposition des membres.

Thaïlande

· En liaison avec la première session de la Sous-Commission du teck de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique, le 11 février 1956, les délégués ont été invités à participer à la visite des scieries de teck de la Forest Industry Organization et de l'East Asiatic Company à Bangkok. Ceci a fourni l'occasion, au cours d'un voyage sur le fleuve, de voir comment était effectué le flottage des grumes depuis les forêts jusqu'aux usines.

Le 12 février, les délégués ont quitté Bangkok par avion pour Chiengmai; mais en raison des mauvaises conditions atmosphériques, l'avion ne put atterrir et ils durent retourner à Bangkok. L'itinéraire a dû être changé et les délégués par fer le soir suivant pour Lampang et Chiengmai.

Au cours du voyage par fer, les délégués ont eu l'occasion de voir des forêts naturelles de teck et des forêts de diptérocarpacées à feuilles caduques traités en taillis sous futaie pour fournir le combustible nécessaire aux chemins de fer. A leur arrivée à Lampang, le 14 février au matin, les délégués ont été transportés par automobile et ont visité les forêts naturelles de teck à Mae Moh et à Mae Huat ainsi que les plantations de teck a Mae Tark.

Pendant la traversée de Mae Huat, les modes de traitement de ces forêts ont été exposées. Celles-ci sont traitées par la méthode du jardinage et les délégués ont pu voir comment les tecks. ayant dépassé la circonférence limite fixée étaient annelés pour être abattus. Les délégués ont aussi eu l'occasion de voir des éléphants au travail débordant les grumes de la forêt. A Mae Tark les plantations ont été faites par la méthode agro-sylvicole (taungua). La croissance des plantations expérimentales dans la zone à Imperata n'a pas été très satisfaisante car les jeunes plants ont dû subir la concurrence sérieuse de l'Imperata dans leur plus jeune âge.

Après avoir terminé l'inspection des activités diverses sur le territoire de Lampang, les délégués sont partis en jeep pour Chiengmai, deuxième ville de la Thaïlande.

Le 15 février, les délégués ont vu la plantation expérimentale de Doi Sudep et l'arboretum de Huay Keo. Dans ce dernier domaine, qui est tout près de Chiengmai, la population est invitée à l'occasion de chaque «journée de l'Arbre», à planter des arbres de valeur économique et des sujets ornementaux. En outre, les hôtes du service forestier royal sont aussi invités à planter des arbres commémoratifs. Les délégués ont tous été invités à planter chacun un arbre commémoratif.

De l'arboretum, qui est situé au pied de la colline, les délégués ont été conduits à la station expérimentale de Doi Sudep et ont traversé des forêts sèches de diptérocarpacées à feuilles caduques avant d'atteindre l'étage à feuilles persistantes des collines. La station expérimentale est à une altitude d'environ 1000 mètres. Dans cette station, de nombreuses espèces d'arbres du nord, d'arbres exotiques de régions tempérées, d'arbres fruitiers et d'essences ornementales sont expérimentés conjointement. Les travaux ont réellement commencé en 1948 sur une superficie très réduite et jusqu'à maintenant 40 espèces d'essences tempérées ont été essayées ici, y compris une placette de red wood de Californie (Sequoia sempervirens) qui a été offerte au Maréchal Pibul Songgram lors de la visite amicale qu'il fit aux Etats-Unis. Dans cette station expérimentale, un bon résultat a été obtenu par la plantation de Pinus merkusii, un pin à deux feuilles que l'on trouve généralement à plus basse altitude, et de Pinus khasya, un pin à trois feuil les croissant à une altitude plus élevée.

Le 16 février, les délégués sont allés voir les plantations de teck à Chieng Dow et des travaux de protection sur des terrains soumis à l'érosion. Au cours du voyage les délégués ont eu aussi l'occasion de comparer les forêts de teck de Chiengmai avec les massifs similaires vus les jours précédents et qui sont apparus nettement de qualité meilleure. La croissance plus lente du teck de Chiengmai est attribuée au sol plus pauvre.

Les délégués ont eu ensuite l'occasion de voir les places d'expériences où sont essayés des eucalyptus exotiques dans le but de trouver des espèces à croissance rapide pour remplacer les maigres forêts arides de diptérocarpacées. Les premières indications montrent que Eucalyptus citriodora peut convenir pour le boisement des stations pauvres et sèches, tandis que Eucalyptus deglupta convient mieux aux stations plus humides. L'introduction des eucalyptus à croissance rapide est devenue nécessaire pour résoudre l'urgent problème de l'approvisionnement en combustible des centres traitant le tabac qui se trouvent dans des régions isolées dans la partie nord de la Thaïlande.

Le voyage a conduit les délégués dans des forêts de types variés, comprenant des massifs de diptérocarpacées et des forêts à feuilles persistantes des collines. Ces dernières ne sont pas appelées actuellement à une grande mise en valeur, mais remplissent une importante fonction de protection dans les bassins d'alimentation des rivières qui sont les seules sources d'eau pour la population vivant sur les terres moins élevées du voisinage.

Enfin, les délégués ont été conduits à la plantation de tecks de Mae Na Oy entreprise en 1954 suivant le système taungya. La croissance apparaît jusqu'à maintenant très satisfaisante en dépit du fait que l'on rencontre très peu de tecks croissant naturellement dans la forêt avoisinante.

Turquie

· Un membre de la mission forestière de la FAO? dans un rapport officiel sur l'Institut de recherches forestières de Turquie, indique que l'Institut a actuellement deux forêts expérimentales. La première est la forêt de Büyükdüz, qui présente les caractéristiques des forêts côtières de la mer Noire? et l'autre est la forêt expérimentale de Çamkoru, qui constitue une sorte de transition entre les territoires steppiques pauvrement boisés et les massifs de la région de la mer Noire.

Ces forêts ont été choisies comme places d'expérimentations pour la poursuite d'un travail de recherche et sont aménagées pour servir de forêts modèles au service forestier.

Büyükdüz est une futaie mélangée constituée de sapin, hêtre, pin et chêne, située à 25 kilomètres au nord de Karabük. Son altitude varie entre 850 et 1 500 mètres. La forêt couvre une superficie de 2 290 hectares, et le volume sur pied est d'environ 310 mètres cubes à l'hectare.

Un plan d'aménagement de la forêt est en cours d'établissement et, lié à cet aménagement? a été préparé et piqueté sur le terrain un plan général de construction de 51 kilomètres de routes qui doivent être créées pour la protection et l'exploitation. Le projet intéressant une route de 6 kilomètres a été achevé et le travail de construction de la route a effectivement commencé. En 1955 des coupes d'amélioration ont été faites dans les parcelles de cette forêt.

La forêt de Çamkoru, qui est située à 24 kilomètres au nord-ouest de Kizilcahamam, comprend des peuplements de Pinus nigra et de Pinus silvestris. L'altitude varie entre 1 300 et 1 650 mètres. La forêt couvre une superficie de 650 hectares et a un volume sur pied d'environ 100 mètres cubes à l'hectare.

Le plan général des routes de cette forêt a été dressé et la construction d'une artère principale a été commencée. Le plan d'aménagement de la forêt de Çamkoru a été dressé en 1955 suivant une méthode moderne. En 1954 et 1955, des coupes d'amélioration ont été faites dans deux parcelles de la forêt.

Sur un terrain expérimental à Bala, des rideaux protecteurs ont été établis pour accroître la production agricole en évitant l'effet desséchant des vents chauds d'été sur les récoltes et le sol. Les terrains avec rideaux protecteurs sont situés à 22 kilomètres à l'est de Bala sur la ferme d'élevage d'Etat. La direction des rideaux protecteurs est perpendiculaire à celle du vent dominant dans la région considérée. La longueur totale des rideaux protecteurs est de 5,6 kilomètres et leur largeur de 30 mètres, ils couvrent une superficie de 220 hectares. Les essences convenant aux conditions écologiques locales sont utilisées pour l'établissement des rideaux protecteurs.

Un pâturage expérimental a été créé près de Bolu où les pâturages forestiers couvrent une grande superficie, de manière à poursuivre les recherches sur les problèmes du pâturage et à se débarrasser du fardeau du parcours en forêt? en améliorant les pâturages forestiers. Ce pâturage est situé dans la localité d'Aladag, dans les montagnes Seben, à 27 kilomètres au nord de Bolu. Le pâturage expérimental? qui couvre 43 hectares est divisé en sept sections. Il est à 1 350 mètres d'altitude. Trois de ces sections sont soumises à des systèmes différents de rotation du pâturage, trois autres sections sont soumises à des expérimentations sur l'intensité du pâturage et l'autre section à l'amélioration de l'enherbement.

Yémen

· Le fonctionnaire forestier régional de la FAO pour le Proche-Orient, participant à une mission officielle de reconnaissance de la FAO, écrit qu'un des traits les plus frappants du paysage est le grand nombre d'arbres que l'on rencontre partout, sauf sur les montagnes nues au-dessus de 2 500 mètres d'altitude, sur le haut plateau (depuis Naoil-Sumara jusqu'à quelque 75 kilomètres au nord de Sanaa) et dans la bande côtière de Tihama.

Une coupe du pays, de la mer au haut plateau, montre, tout d'abord, une bande de quelque 15 kilomètres le long de la côte qui est surtout de nature sableuse et ne porte aucun arbre sauf quelques «doum» (Hyphaene thebaica), des palmiers croissant à l'état sauvage, et des buissons de Suaeda fruticosa.

Dans la lagune de Lobeyia, Avicennia officinalis couvre quelque 40 hectares et est en cours d'extension vers la frontière nord de l'Arabie saoudite, sur peut-être 2 000 hectares. Près de Hodsida, le même Avicennia se rencontre avec un autre palétuvier, Brughiera gymnorhiza.

Il existe quelques dunes de sable mouvantes, mais les possibilités économiques de ce territoire sont si basses qu'il ne serait pas rationnel, pour l'instant, d'entreprendre leur fixation.

Une deuxième bande parallèle, variant en largeur de 10 à 30 kilomètres, a un meilleur sol, est moins exposée à la puissance du vent de mer et porte de vastes étendues de Salvadora persica et de Cadaba rotundifolia. Des tamaris-surtout le Tamarix articulata-font leur apparition dans le lit des oueds et atteignent souvent la dimension d'arbres, ayant parfois 10 mètres de hauteur. Les acacias existent aussi, tout d'abord dans le lit des oueds, et plus à l'est dans la plaine qui est de temps à autre inondée.

En de nombreux endroits, l'Acacia flava (sallam) se comporte presque comme une mauvaise herbe envahissant les champs cultivés ou abandonnés par la culture et est ensuite très difficile à extirper

La zone suivante est le pied des montagnes où les vallées s'ouvrent largement sur le Tehama. Les terres cultivées sont très développées, et des arbres d'assez bonne dimension existent, soit à l'état dispersé, soit groupés en une véritable forêt dense, tel, par exemple, quelque 2 000 hectares dans la vallée du Surdad; ce peuplement est surtout composé de Dobera roxburghii, appelé localement daber, mélangé de quelques Delonyx elata et de Salvadora persica, et d'Adenum obesum, l'arbre vénéneux aux belles fleurs. On rencontre aussi parfois Balanites aegyptiacum et différentes espèces de Grewia, Leptodinia et Pyrotechnica.

Laissant le Tehama pour monter vers le premier plateau, les pentes de la montagne portent une véritable forêt d'acacias dont les dimensions varient du buisson nain et rabougri à celles d'un arbre de 6 à 7 mètres de hauteur, suivant la profondeur du sol, l'exposition du versant, la déclivité et l'altitude. Les acacias apparaissent comme l'arbre le plus commun au Yémen; ils sont si abondants, par places, comme par exemple sur les collines entre Tais et Ibb, entre l'oued Rima et l'oued Zebid au nord et au nord-ouest de Saada jusqu'à la frontière de l'Arabie saoudite, que les peuplements peuvent vraiment être qualifiés de «forêt claire» Une rapide vue aérienne d'ensemble et des reconnaissances sur le terrain permettent d'estimer que cette forêt claire couvre près d'un million d'hectares.

Il n'a pas été possible d'identifier toutes les espèces d'acacias, mais parmi celles-ci on a relevé Acacia nubica, A. hamulosa, A. verugera, et A. spirocarpa sur les versants bas et chauds. Le «thala» qui est très proche d'Acacia seyal, existe jusqu'à 2 500 mètres d'altitude. Il est souvent soigneusement protégé sur les terrasses cultivées, où il remplace l'«ilb» (Zizyphus spina christi), au-dessus d'une altitude de 1 500 mètres.

L'«ilb» est le second arbre le plus commun. Il croît soit en épais bosquets sur les berges des oueds sujettes à l'inondation, soit sur les terrasses. Il est souvent émondé pour fournir des feuilles qui constituent un fourrage pour le bétail et des brindilles utilisées comme combustible. Son bois est aussi employé comme bois d'œuvre. L'«ilb» donne au paysage des environs de Tais et d'Ibb son aspect caractéristique de vaste verger.

Certains s'étonnent que les paysans ne cultivent pas d'arbre à fruits (oliviers ou autres) plutôt que le Zizyphus sur leurs terrasses cultivées. Certains s'étonnent aussi que la végétation naturelle soit si complètement xérophile en dépit de précipitations atteignant 600 mm au moins. L'explication peut être que le manque de pluie pendant l'hiver et au début du printemps, joint à la rigueur de l'hiver, ce qui a parfois été appelé «sécheresse physiologique», entraîne une sécheresse temporaire excessive qui interdit l'existence des plantes des régions méditerranéenne et tempérée et des arbres à fruits.

De nombreux buissons épineux ou xérophiles sont mélangés aux acacias sur les pentes; dans les vallées, la végétation est souvent exubérante et dense et comprend de nombreux Grewia, Maerua, Commiphora, Dodonea viscosa, et une grande variété de Ficus: F. salicifolia, F. morifolia F. vasta, etc.

Cordia myxa, cultivé comme abri dans les plantations de café, mérite une mention spéciale en raison de l'excellente qualité de. son bois, utilisé comme bois de construction et d'ébénisterie. Sa plantation mériterait d'être développée et encouragée.

Quelques caroubiers (Ceratonia siliqua) sont cultivés sur les terrasses du Djebel Saber, près de Tais et dans la vallée de l'oued Rima. Le Tamarindus indica pousse bien et ses fruits ainsi que son bois sont appréciés.

Un trait remarquable de cette région est le grand développement des euphorbes, surtout Euphorbia amak qui envahit les champs de culture abandonnés et la forêt dégradée. Cette plante n'a aucune utilisation et la récupération de tels sols pour le boisement doit être prise en considération.

Quand on atteint le haut plateau la disparition presque complète des arbres est frappante: il n'existe que quelques tamaris (peut-être T. orientalis et T. articulata), quelques acacias et Zizyphus dans le lit des oueds ou le long des canaux d'irrigation.

En résumé, il existe une grande variété d'arbres au Yémen, les plus répandus étant les nombreux acacias qui donnent du bois de feu et du charbon de bois, le Zizyphus spina christi aux utilisations multiples et le Cordia myxa, producteur de bois d'œuvre.


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