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RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

Introduction

Les idées contemporaines de production biologique ont été introduites en République dominicaine au début des années 80, mais la production ne s'est pas développée avant le milieu des années 90. La production biologique est maintenant une composante importante du secteur agricole. En 1999, on estimait que les produits biologiques contribuaient aux exportations agricoles totales à hauteur d'environ 20 pour cent, avec une valeur de 9,6 millions de dollars. En 2000, la valeur des exportations biologiques avait doublé pour atteindre 20,9 millions de dollars. La République dominicaine est actuellement un des principaux pays exportateurs de produits exotiques biologiques. Une grande part de l'information sur la production biologique est soit disponible dans quelques publications non officielles, soit non disponible à ce jour. La production biologique dans le pays est clairement dominée par les bananes qui représentent environ 80 pour cent de toutes les exportations biologiques.

1. Historique de la filière biologique en République dominicaine

1.1 Les origines et les pionniers

L'ère moderne de la production biologique en République dominicaine remonte à 1982. Mark Freedman a établi la première parcelle de démonstration à Rio Limpio, Loma de Cabrera, qui devait former plus tard la base du Centre régional pour l'étude de nouvelles alternatives pour les zones rurales (Centro Regional de Estudios de Alternativas Rurales ou CREAR). Pendant la phase initiale de 1980-95, plusieurs autres institutions étaient également impliquées dans le renforcement des capacités, notamment: le Centre pour l'agriculture durable avec technologie adaptée (Centro de Agricultura Sostenible con Tecnología Apropiada-CASTA) à Villa Altagracia, le Centre d'agriculture avec technologie adaptée pour la communauté (Centro de Agricultura con Tecnología Apropiada para la Comunidad - CAOTACO) à los Indios de Dajabon et l’École d'agriculteurs pour une agriculture durable (Escuela Campesina de Agricultura Sostenible - ECAS) à Apolinar Perdomo de Neyba. Une partie de ces débuts est racontée par Ornes (1987).

Plantaciones Tropicales a effectué les premières exportations commerciales de produits biologiques en1989. Elles consistaient surtout en exportations de bananes vers l'Europe et les États-Unis. Par la suite, ils ont exporté du cacao, du café, des noix de coco et des mangues. De plus, ils étaient également impliqués dans l'exportation d'huile de noix de coco non raffinée. Savid S.A. a commencé à expédier des bananes biologiques vers l'Europe en 1994, à partir d'une superficie de production de 350 hectares cultivés par de petits agriculteurs à Azua. Par la suite, la société s'est développée; elle est actuellement le premier exportateur de produits biologiques en République dominicaine, et fournit une aide technique et financière aux agriculteurs. Le Grupo de Desarrollo Rural Nacional (GRAN), qui est une organisation de développement de la communauté, a également joué un rôle clé dans le développement de la filière biologique en République dominicaine. La production biologique a rapidement augmenté à partir de 1995 et, comme déjà mentionné, de nombreuses organisations y ont participé.

1.2 Le soutien reçu

Au cours de la phase initiale d'émergence des idées de production biologique, le soutien était surtout apporté par des fondations privées et par le gouvernement. La croissance de la filière était cependant déterminée par le marché. Des sociétés commerciales comme Savid S.A. et Horizontes Orgánicos fournissent une aide technique et financière aux agriculteurs. Savid S.A. accorde par exemple des prêts pour couvrir jusqu'à 70 pour cent des coûts de production. Ceci est possible parce que les partenaires de Savid S.A. en Allemagne sont en mesure de garantir des emprunts à plus bas prix à l'extérieur. Horizontes Orgánicos octroie aussi des prêts à court terme principalement pour l'achat d'intrants.

1.3 Les principaux facteurs de croissance de la production et de la conversion à l'agriculture biologique

Plusieurs facteurs externes et internes ont contribué à la croissance de la production biologique en République dominicaine, parmi lesquels:

Un des facteurs clés était que le marché était prêt pour les produits biologiques à un moment où les prix des produits conventionnels étaient bas. De plus, ces dernières années, la sensibilisation croissante du consommateur des pays développés et son besoin d'aliments sains ont entraîné la croissance de la demande. Des facteurs tels que les préoccupations à propos de la maladie de la vache folle, qui a beaucoup attiré l'attention en Europe, ont encouragé la croissance. Les produits biologiques ont également introduit des prix plus élevés sur le marché, ce qui était attractif pour les agriculteurs. Plus généralement, les préoccupations quant à l'impact sur l'environnement d'une forte utilisation d'intrants ont conduit à une sensibilisation accrue face au besoin de développer des pratiques de production durable. L'agriculture biologique a été encouragée à la fois par les organisations gouvernementales et non gouvernementales (ONG) comme une alternative viable. Dans ce contexte, les ONG ont mobilisé leurs ressources pour la promotion de l'agriculture biologique. Les conditions climatiques en République dominicaine étaient favorables au développement de l'agriculture biologique. Par exemple, la croissance des bananes (la principale culture d'exportation) était possible en raison du faible risque de cercosporiose noire, tant que la culture est cultivée dans des zones plus sèches qui ne favorisent pas la propagation de la maladie. Il est important de noter qu'en général de nombreux petits agriculteurs utilisaient peu d'intrants avant la conversion à l'agriculture biologique, surtout pour des raisons économiques. Toutefois, cela signifie aussi que le passage à la production biologique n'exigeait pas de se détourner beaucoup de «mauvaises habitudes» ancrées telles que la dépendance excessive par rapport aux pesticides. Le moment où la filière biologique s'est développée en République dominicaine était idéal. De débuts relativement modestes au début des années 90, il fut possible de connaître une croissance rapide plus tard dans la décennie lorsque la demande s'accéléra car de nombreuses questions clés, y compris en matière de production et de commercialisation, avaient été résolues.

1.4 Les principales contraintes initiales

Alors que les marchés de produits biologiques ont continué de croître, la production régulière et suffisante de produits de haute qualité pour satisfaire à la demande a constitué un obstacle majeur à la commercialisation des produits biologiques. Le marché requiert une offre régulière et fiable. Généralement, les agriculteurs se heurtent à de sérieuses difficultés pour obtenir les ressources financières pour investir dans l'agriculture biologique. Il est difficile pour de nombreux agriculteurs d'obtenir des crédits et en tout état de cause, les taux d'intérêt en République dominicaine sont extrêmement élevés. Il y a aussi un manque de personnel qualifié pour apporter la connaissance technique et un soutien aux agriculteurs. Le marché à l'exportation requiert que des contrôles stricts soient suivis et de nombreux agriculteurs qui ne gardaient auparavant jamais de documents nécessaires à la traceabilité ont dû adopter de nouvelles pratiques. Les petits producteurs étaient peu organisés, ce qui a créé de sérieux problèmes de logistique. L'absence d'organisations locales de certification qui seraient reconnues dans les marchés développés implique que cela devait être fait par des organisations externes. Ceci est coûteux et il serait impossible pour de nombreux cultivateurs individuels de supporter ce coût élevé. Dans certains cas, il existait une culture d'utilisation d'intrants assez intense et une tendance générale à rechercher des solutions rapides, dont la plupart étaient incompatibles avec la production biologique. Alors que de nombreux agriculteurs ont été enclins à se convertir à la production biologique pour des raisons économiques, beaucoup n'ont pas encore épousé la philosophie de protection de l'environnement.

2. Les institutions actives dans la filière biologique aux niveaux national et local

2.1 Les organisations d'agriculteurs

Il y a de nombreuses associations et coopératives d'agriculteurs qui sont habituellement organisées par type de cultures. Elles varient en taille, allant de quelques agriculteurs à plusieurs centaines. En général, beaucoup de ces organisations sont faibles et bien qu'il soit largement reconnu qu'elles peuvent jouer un rôle important, le caractère indépendant de nombreux agriculteurs de République dominicaine empêche leur développement rapide. Pour l'industrie de la banane, Lopez (2000) énumère les suivantes: à Azua, Cooperativa Francisco del Rosario Sánchez, (environ 112 membres), Cooperativa San Vicente de Paul (environ 65 membres), Asociación de Productores de Bananas Orgánicos (environ 140 membres), et d'autres (environ 380 membres). Dans le nord-ouest, Asociación de Laguna salada (environ 15 membres), Asociación de Amina (68 membres) et l' Asociación de Productores Palo Verde (24 membres). Il faut noter que la Cooperativa Francisco del Rosario Sánchez a commercialisé directement des produits à un moment donné. Cependant, depuis qu'elle a été frappée par l'ouragan George, la Coopérative ne s'est pas encore remise. La Confederación de Cacaocultores Dominicanos (CONACADO), une organisation quasi gouvernementale, rassemble près de 8 500 producteurs de cacao dans neuf associations régionales et 4 000 producteurs de services dans huit groupes régionaux (Baldeyaque et Guerrero, 1999). Le GRAN assiste environ 1 100 producteurs de café dans 17 associations.

Plusieurs groupements communautaires sont intéressés par l'agriculture biologique. Un des plus notables se trouve à San José de Ocoa et se concentre principalement sur la production légumière. Le groupe a été formé par un prêtre catholique, le Père Quinn, et fait apparemment d'énormes progrès. Bien que les agriculteurs de cette communauté ne soient pas formellement certifiés, leur système de production est largement reconnu au niveau national où tous leurs produits sont commercialisés.

2.2 Les agences gouvernementales

Deux principales agences gouvernementales impliquées dans la production biologique sont le Ministère de l'agriculture et le Centre dominicain pour la promotion des exportations (CEDOPEX). Le Département pour la vulgarisation et la formation agricoles s'est lancé depuis 2000 dans un projet ambitieux se focalisant principalement sur l'agriculture biologique avec le soutien de l'Agence japonaise pour la coopération internationale (AJCI). De plus, depuis 1997, le Ministère en collaboration avec l'AJCI a effectué des recherches sur les méthodes de production biologique. La plus notable était la recherche visant à adapter l'approche de compostage Bocaschi à la Station expérimentale horticole de Costanza.

2.3 Les agences étrangères et internationales (y compris les ONG)

Il y a quelques agences internationales et de nombreuses agences locales impliquées dans le développement de la production biologique en République dominicaine (tableau 1). De nombreuses ONG se sont focalisées sur les aspects de production (assistance et formation techniques). L'AJCI en collaboration avec le Ministère de l'agriculture a entrepris des recherches sur divers aspects de la production biologique et soutient actuellement un projet de vulgarisation à l'échelle nationale. Le CEDAF et JAD sont des organisations bien implantées qui soutiennent la recherche et les activités de vulgarisation.

Tableau 1: Autres agences nationales ou internationales privées/publiques impliquées dans la production biologique

Agence[32]

Type d'agence

Activité

Agences locales



JAD

ONG

Recherche et vulgarisation

CEDAF

ONG

Recherche, vulgarisation, coordination

GRAN

ONG

Vulgarisation, commercialisation, finance

ADAO

ONG

Coordination, soutien à la politique

FAMA

ONG

Formation

Universités locales

Public/privé

Renforcement des capacités

Agences internationales



AJCI

Assistance au développement

Recherche, vulgarisation, finance, commercialisation

HELVETAS

Assistance au développement

Renforcement des capacités


3. Les normes et réglementations nationales

3.1 Les normes nationales

Le Ministère de l'agriculture a établi une commission pour élaborer une législation nationale. La commission est composée de divers acteurs, y compris des représentants des institutions publiques et des institutions privées. Le facteur clé de l'élaboration d'une législation nationale est l'exigence de la Communauté européenne que les fournisseurs de produits biologiques soient dotés d'une législation nationale d'ici à 2005. Récemment, la CONACADO a développé des directives pour la production biologique de cacao et de café. Il s'agit d'un pas significatif vers le développement de normes nationales.

3.2 La certification et le contrôle de la production biologique

Les normes pour le marché national sont inexistantes et celles utilisées ont été mises en œuvre de manière improvisée sur la base des bonnes pratiques d'exploitation. Ainsi, par exemple, un magasin spécialisé achètera des produits à un agriculteur associé au groupe communautaire de San José de Ocoa en raison de leur bonne réputation. En général, toutes les exigences concernant les exportations sont régies par les pays importateurs.

3.3 Les organismes de certification opérant dans le pays

Plusieurs agences certifient les produits biologiques en République dominicaine. Cependant, BCS ÖKO-Garantie (Allemagne) contrôle environ 90 pour cent de toute la certification dans le pays. La société a établi un bureau national avec du personnel technique formé pour faciliter ses activités. Ainsi, l'agent de certification ne vient d'Europe qu'une fois par mois. La mise en place d'une forte présence et capacité nationales a facilité la prestation plus efficace du service et ouvre la voie au développement d'un système de certification pour le marché local.

D'autres organismes de certification présent sont: Demeter (Allemagne), FVO (États-Unis), Imo Control (Allemagne, Suisse), Suolo Italia (Italie), Skal (Pays-Bas), IBB (Brésil), QAI (États-Unis).

4. La production de fruits et légumes biologiques

4.1 Les produits: variétés, superficie, quantités, saison, situation

Les principales cultures d'exportations sont les bananes, le café, le cacao, les mangues, les noix de coco, le sucre, les citrons et les oranges, alors que les légumes sont particulièrement importants sur le marché local. Des détails sur ces cultures sont donnés par le tableau 2. La croissance des bananes biologiques comme culture d'exportation a été particulièrement remarquable, doublant presque chaque année depuis 1997. La production en 1997, 1998, 199 et 2000 était respectivement de 12 000, 20 000, 28 000 et 46 000 tonnes.

Tableau 2: Les principales cultures biologiques cultivées en République dominicaine

Culture

Superficie

Nombre d'agriculteurs

Commentaires

Bananes

1 125 ha

1 725

Cultivées surtout dans les provinces d'Azua, de Valverde et de Montecristi

Cacao


125 ha

500

Deux principaux types cultivés: Sánchez and Hispaniola, représentant respectivement 96% et 4% des exportations, 31 875 ha et 8 500 producteurs.



Cultivé dans 9 provinces.

Café

1 406 ha

1 500

Deux variétés sont cultivées: Typica et Caturra, représentant respectivement 80% et 20% de la production. Commercialisé surtout par la CONACADO, Horizontes Orgánicos, Horizontes, Mercantiles, Miguel Melo CxA et le GRAN. Cultivé dans9 provinces.

Oranges

?

?

Surtout cultivées en association avec d'autres cultures d'arbres comme le cacao

Mangues

525

18

25-30 producteurs (80% vendus pour la purée et 20% vendues fraîches)

Citrons

-

*28 ha -

Cultivés dans la province de Vega

Noix de coco

394 ha

345

Environ 300 producteurs. Cultivés dans la province de Samana

Sucre

?

?

Cultivé dans un plan dans la province de La Altagracia

Ananas


?

*23 ha

Deux principaux producteurs, Reno S.A avec 17,5 ha et Plantaciones del Norte avec 5,6 ha. Le dernier a des projets d'expansion pour 219 ha supplémentaires.



Cultivés dans les provinces de Sánchez, Ramírez et Valverde

Source: BCS OKO Garantie (1999), sauf les chiffres marqués d'un astérisque, qui sont dérivés de rapports parus dans El Exportador (1999, No 115).
4.2 Les types de producteurs, la taille de l'exploitation et la propriété foncière

La production biologique est effectuée par des foyers individuels qui sont entièrement dépendants de l'agriculture ainsi que des producteurs commerciaux possédant de grosses exploitations. La taille des exploitations varie des très petites exploitations d'environ un hectare aux grandes exploitations commerciales. Un exemple de la distribution des tailles des exploitations qui vendent leurs produits par le biais de Savid S.A. est donné dans le tableau 3.

Tableau 3: Distribution des tailles des exploitations produisant des bananes biologiques et les vendant par le biais de SAVID S.A.

Situation


Pourcentage d'agriculteurs dans chaque catégorie

Petite (1-5 ha)

Moyenne (6-40 ha)

Grande (41-60 ha)

Nord

40

40

20

Sud

80

20

Nil


4.3 La main-d'œuvre employée sur l'exploitation et la part des femmes

La plupart des petites exploitations (moins de deux hectares), qui sont majoritaires, utilisent de la main-d'œuvre familiale avec seulement une main-d'œuvre salariée occasionnelle employée au moment de la récolte. Toutes les autres exploitations nécessitent une main-d'œuvre régulière qui comprend à la fois des hommes et des femmes. Soixante pour cent de la main-d'œuvre est haïtienne.

Pour une majorité de petits exploitants, toute la famille travaille sur l'exploitation. En général la culture est perçue comme appartenant aux hommes. Il y a très peu de femmes, moins de 2 pour cent dans le cas de ceux qui vendent leurs produits par le biais de Horizontes Orgánicos. Cela reflète la situation au niveau national. Il y a une certaine division du travail dans le cas des bananes, les hommes travaillant surtout dans les champs et les femmes principalement au conditionnement. Il n'apparaît pas clairement si la même chose s'applique à d'autres cultures.

4.4 Les contraintes à la production

Il existe plusieurs contraintes importantes à la production biologique, et elles peuvent varier d'une culture à l'autre. La gestion des ravageurs est généralement un problème essentiel. Pour les bananes, le contrôle de la cercosporiose jaune et noire et de la pourriture de la couronne est vu comme une contrainte majeure. En termes de production légumière, les mouches blanches sont considérées comme la principale contrainte. La fourniture de nutriments adéquats est également vue comme un problème important, surtout en raison du manque de matière biologique pour le compostage. La disponibilité de l'eau pour l'irrigation et l’entretien des installations d'irrigation peut être une contrainte, en particulier pour la production de bananes. Le manque de connaissances et de soutien technique apparaît problématique. Les coûts de lancement ainsi que les coûts de réhabilitation, en particulier suite à la dévastation de l'ouragan George, sont une contrainte majeure à la production.

4.5 Le rôle des organisations de producteurs

En général, les organisations de producteurs ont été très faibles et leur impact limité. Certaines des raisons de cela ont été mentionnées plus haut. Cependant, ces associations sont considérées comme importantes pour développer une masse critique de production et pour permettre un accès plus efficace aux ressources courantes tels que l'eau d'irrigation et la connaissance technique. Les organisations à plus haut niveau telles que la CONACADO jouent un rôle important dans tout l'éventail d'activités de la production au marché. Cela inclue les organisations d'agriculteurs, le soutien technique, le crédit et la commercialisation réelle des produits. La CONACADO s'est également impliquée dans le développement des réglementations biologiques.

4.6 Le soutien existant à la production

Le gouvernement s'est lancé dans une campagne ambitieuse visant à développer la production biologique au niveau national. Le point de mire de ce projet est l'amélioration de la formation et de l'assistance technique aux agriculteurs. Les activités dans ce projet seront mises en œuvre à différentes échelles temporelles et spatiales. Initialement, il se concentrera sur le niveau régional et impliquera une recherche visant à vulgariser les techniques de production biologique. Cela sera ensuite étendu au niveau des zones et en-dessous avec l'établissement de 125 parcelles de démonstration et la formation d'agents de vulgarisation.

Certaines des sociétés d'exportation fournissent une assistance technique aux agriculteurs. Par exemple, EKOBAN, une filiale de Savid S.A., fait de cette activité une priorité. D'autres sociétés/organisations telles que la CONACADO, Horizontes Orgánicos, GRAN etc. apportent aussi un appui à la vulgarisation. Diverses autres institutions sont impliquées dans le renforcement des capacités à différents niveaux, comme mentionné plus haut. Quelques une de ces sociétés commerciales offrent aussi un soutien financier à la production, en particulier pour l'achat d'intrants.

Il y a au moins quatre sociétés locales privées impliquées dans la production et l'importation d'intrants pour approvisionner la filière biologique (Citrex Dominicana, ECOCIBAO, BioLiga et FAMA). Elles fournissent des nutriments biologiques et des interventions de gestion des ravageurs acceptables, comme les agents de contrôle biologiques et les pesticides biologiques.

5. La commercialisation des fruits et légumes biologiques

5.1 Les marchés nationaux

De nombreux foyers ruraux consomment des aliments qui sont essentiellement «biologiques». Cependant, dans le sens actuel de ce terme, il existe un marché local encore jeune regroupant les consommateurs dans les grandes villes et l'industrie touristique. Les produits sont vendus directement par les agriculteurs sur les marchés. Bien que les produits biologiques puissent être proposés à un et demi ou deux fois le prix des produits conventionnels, la situation générale est que les deux sont vendus au même prix. Ceci est dû au fait que le marché local n'est pas très bien organisé et les consommateurs sont en général moins sensibilisés. Le volume actuel de produits sur le marché local est difficile à estimer, mais il est faible.

Bien qu'aucune étude spécifique n'évalue le potentiel de croissance du marché local, des anecdotes suggèrent qu'il a une possibilité énorme de croissance, en particulier si le problème de la qualité et de la fiabilité de l'offre peut être résolu. La demande existe dans l'industrie touristique en croissance rapide ainsi que parmi la population locale urbaine qui est de plus en plus sensibilisée aux questions de santé. De plus, il y a un besoin urgent d'élaborer des réglementations et des mécanismes de certification et d'étiquetage des produits pour le marché local. Afin d'augmenter la consommation locale, le Ministère de l'agriculture avec l'assistance de l'AJCI (Agence japonaise pour la coopération internationale) met en place une structure à Saint-Domingue qui sera consacrée à la vente de produits biologiques aux consommateurs locaux. Les opinions sur l'intérêt et la croissance de la consommation que cela va générer varient. Il a été suggéré que la croissance de la distribution et des ventes de produits par le biais de points de vente au détail existants aurait un impact plus rapide. De plus, il y a un groupe croissant de consommateurs qui se procurent des produits biologiques auprès de magasins spécialisés. Cependant, cela reste encore une assez petite composante.

5.2 Les exportations

5.2.1 Les produits et les quantités exportés

Les principaux produits exportés sont les bananes fraîches et le cacao (tableau 4). Cependant, il y a eu une croissance régulière du nombre de produits commercialisés chaque année et cette tendance devrait se poursuivre, en particulier avec les fruits exotiques. Il faut aussi noter que certains produits sont commercialisés sous une forme semi-transformée, comme la purée de mangues et les jus concentrés. Sur la base de chiffres fournis par Savid S.A, la valeur de certains produits peut en fait s'avérer plus élevée que celles citées par CEDOPEX (Jetta van den Berg). Ainsi, par exemple, sur la base de ces chiffres, la valeur des noix de coco séchées était respectivement de 130 000 dollars et 110 000 dollars pour 1999 et 2000. Pour les bananes fraîches, les exportations étaient respectivement en 1999 et en 2000 de 195 et 128 tonnes métriques pour une valeur de 195 000 dollars et 176 000 dollars. La valeur des exportations de mangues fraîches en 2000 était de 211 000 dollars. Savid exportant une large part de certains de ces produits, leurs données sont crédibles.

Tableau 4: Produits et quantités exportés en 1999 et 2000

Produit

Année 1999

Année 2000

Tonnes métriques

Valeur FOB (milliers de dollars)

Tonnes métriques

Valeur FOB (milliers de dollars)

Noix de coco séchées

292

56

282

93

Bananes fraîches

28 363

8 093

45 830

13 876

Bananes biodynamiques



1 046

211

Ananas

13

14

3

1

Citrons



20

18

Café vert

69

193

257

667

Herbes aromatiques


<1

4

3

Huile de noix de coco non raffinée



26

6

Haricots de cacao

920

1 217

5 206

5192

Beurre de cacao



214

455

Purée de mangues

11

4

195

153

Mangues fraîches

37

25

188

94

Jus de jagua



3

1

Jus de fruits



13

6

Liqueur de cacao



61

90

Total

29 705

9 601

53 347

20 870

Source: CEDOPEX et FOB actuel (voir l'annexe I pour plus de détails)
5.2.2 Les réseaux de commercialisation

Les réseaux de commercialisation sont raisonnablement bien déterminés, en particulier en raison de la nécessité de certification. Dans le cas des bananes, les produits sont vendus directement par le biais de cinq principales sociétés exportatrices, avec l'exception de Plantaciones del Norte, qui cultive et commercialise ses propres produits. Le GRAN, une organisation de développement communautaire, a aussi été impliquée dans la commercialisation des produits. Les principales sociétés impliquées dans l'exportation de produits biologiques de République dominicaine sont énumérées dans le tableau 5. La plus grosse est Savid S.A qui se concentre principalement sur les bananes mais est aussi impliquée dans l'exportation de mangues et de noix de coco.

Tableau 5: Sociétés impliquées dans l'exportation et/ou la transformation des produits biologiques

Société[33]

Produits

Americo Melo and Co. C.X.A

Café

Caribbean fruit

Bananes

Caribex Dominicana

Purée de mangues

Confederación Nacional de Cacaocultores

Café, beurre de cacao

Ecofair S.A Y/O Supliban S.A.

Bananes

Grupo de Desarrollo Rural

Café vert

Grupo de Desarrollo Rural Nacional, Inc.

Café

Horizontes Orgánicos C.X.A

Bananes, Huile de noix de coco, mangues, café, cacao

Plantaciones del Norte

Bananes, ananas

Procesadora de Caña Orgánica, Cruz Verde

Sirop de sucre, sucre, molasses

Reno, S.A.

Ananas frais

Savid S.A.

Bananes, mangues, noix de coco


5.2.3 Les pays de destination

Le nombre de pays vers lesquels les produits biologiques sont exportés augmente régulièrement. En 2000, les produits étaient exportés vers au moins 21 pays dans les Caraïbes, l'Amérique du nord, l'Europe et l'Asie. Plus de 80 pour cent des produits étaient exportés vers l'Europe. Les principaux marchés en volume étaient le Royaume-Uni et la Belgique, suivis des États-Unis et de l'Allemagne, des Pays-Bas et de l'Italie dans l'ordre décroissant (figure 1 et annexe 1). Une part significative des produits transportés vers la Belgique était réexportée vers d'autres pays de la CE. En termes de nombre de produits différents transportés, ceux-ci allaient de un à dix. Dix produits étaient exportés vers les États-Unis et les Pays-Bas, huit vers l'Allemagne. Le nombre de produits transportés vers le Royaume-Uni, la Belgique, l'Italie le Canada et St Martin se situait entre 4 et 5. Le nombre de produits dans tous les autres pays se situait entre 1 et 3.

Figure 1. Destination en volume de produits biologiques de la Republique dominicaine en 2000

5.2.4 Les types de consommateurs

Pour la banane et d'autres fruits frais, les produits sont vendus directement aux industriels agro-alimentaires ou aux supermarchés. Savid S.A. par exemple vend la plupart de ses produits au Royaume-Uni à des industriels agro-alimentaires et directement à des supermarchés en Allemagne et en Suisse. En Allemagne, certains produits sont vendus à des «magasins écologiques».

5.2.5 Le prix FOB moyen et le différentiel de prix par rapport aux produits conventionnels

Le prix FOB moyen des produits biologiques en 2000 est donné en annexe 1, alors que le tableau 6 (ci-dessous) compare les prix des produits biologiques et des produits conventionnels en 1999. Les mangues ont atteint la prime de prix la plus forte, alors que le prix du café vert biologique était inférieur à celui du café conventionnel. Les bananes, qui constituent la principale denrée commercialisée en termes de volume et de valeur, ont atteint une prime de prix de 46 pour cent. Sur la base de données fournies par Savid (Jetta van den Berg), les prix FOB de la banane biologique en 1999 et 2000 étaient respectivement de 9 dollars et 8,5 dollars par caisse. Les prix des bananes conventionnelles pour ces deux années étaient de 6,5 dollars. Ainsi, les primes de prix estimées sur la base de ces chiffres étaient respectivement de 38,5 pour cent et 30 pour cent. En 2001, les primes de prix se situaient entre 25-30 pour cent, et elles devraient diminuer à environ 20 pour cent en 2002. Le prix des mangues fraîches biologiques était de 4,5 dollars par caisse en 1999-2000, et il est tombé à 4 dollars, mais le prix de la purée de mangue biologique est resté stable pendant plusieurs années à 1 dollar/kg. Pour les noix de coco, des prix plus élevés ont été atteints en 1999 (9 dollars), mais le prix est resté stable en 2000-2001 à 8,5 dollars par caisse. Il y a clairement une tendance à la baisse du prix des produits biologiques, avec des primes de prix plus faibles.

Tableau 6: Comparaison de primes de prix pour les produits biologiques et conventionnels en 1999 (données modifiées de Brechelt, 2001)

Produit

Biologique (US$)

Conventionnel (US$)

Prime de prix %

Bananes fraîches

26730 par palette

182,42

46,53

Fèves de cacao

1491,76 par tonne

1332,17

11,98

Café vert

3102,71 par tonne

3248,18

-4,48

Beurre de cacao

3974,02 par tonne

3600,16

10,38

Noix de coco séchées

169,98 par millier de fruits

123,30

37,86

Mangues

747,18 par millier de fruits

395,38

88,98

Pulpe de mangues

900,76 par tonne

421,44

113,73


5.2.6 Les contraintes aux exportations

L'infrastructure du pays est bonne mais les coûts de transport pourraient être réduits si des produits des régions du nord pouvaient être transportés par Puerto Plata au lieu de Saint-Domingue. Plusieurs contraintes à l'exportation sont reconnues:

6. Les perspectives de croissance de la production et des exportations

Le potentiel de croissance de la production de toutes les cultures et de diversification est énorme. En effet, il existe déjà une tendance à augmenter la gamme de produits. Le marché national qui se développe et les marchés régionaux offrent un certain potentiel, en particulier pour les légumes. En effet, il est envisagé qu'à court terme le développement de la production biologique suivra les tendances globales de la demande. Ainsi, une croissance de 5-10 pour cent par an est prévue. Certains des défis majeurs concernent la production. Ils incluent la production d'une quantité suffisante de produits de haute qualité pour satisfaire la demande, un appui technique aux agriculteurs, l'offre d'un crédit abordable, des horaires de transport adaptés et une concurrence croissante. La filière biologique a considérablement bénéficié du fait que le développement a eu lieu au bon moment. Ainsi, au milieu des années 90, une information locale suffisante a été générée concernant les besoins de production, de commercialisation et d'autres éléments de logistique, de sorte que la filière a pu profiter de la demande existante élevée.

7. Conclusions

En moins de dix ans, la production biologique s'est développée, de telle sorte qu'elle représente maintenant une part significative de l'économie. La demande en produits biologiques a clairement lancé la croissance, mais le rôle important joué par le secteur privé et en particulier les sociétés exportatrices est remarquable. Il est en effet clair qu'alors que les agriculteurs pourraient adopter facilement des pratiques biologiques, la même attention devrait être accordée aux systèmes de commercialisation en développement qu'au transfert de technologie. Le marché des produits biologiques continue de croître et le potentiel de développement de la production est donc important (Haest, 2000; Sauvé, 2000).

Références

Baldeyaque, J. and Guerrero, H. (1999) A short diagnosis about the status of organic agriculture in the Dominican Republic. 111 pp.

Brechelt, A. (2001) Commercialization and future of Dominican organic products. Unpublished Report.

Brechelt, A. (2000) Organic agriculture. Technical Guide No 35. Centro para el Desarrollo Agropecuario y Forestal, Inc. Dominican Republic. 36 pp.

CEDOPEX (1999) El Exportador, June-December Issue, No 115. (Various articles on organic agriculture featured in this edition). 64 pp.

Haest, C. (2000) In Organic Banana 2000: Towards an organic banana initiative in the Caribbean. Report of the international workshop on the production and marketing of organic bananas by smallholder farmers. 95-109 pp.

López, C. (2000) The Dominican Republic Experience. In Organic Banana 2000: Towards an organic banana initiative in the Caribbean. Report of the international workshop on the production and marketing of organic bananas by smallholder farmers. 67-70 pp.

Ornes, H. (1987) Community centres for organic agriculture and appropriate technology in the Dominican Republic. Sustainable Development Conference, 28-30 April 1987. London (UK), IIED. 15 pp.

Sauvé, E. (2000) The North American market: present and future. In Organic Banana 2000: Towards an organic banana initiative in the Caribbean. Report of the international workshop on the production and marketing of organic bananas by smallholder farmers. 110-116 pp.

Sauvé, E. (2000) The North American market for organic bananas: present and future. In Organic Banana 2000: Towards an organic banana initiative in the Caribbean. Report of the international workshop on the production and marketing of organic bananas by smallholder farmers. 111-116 pp.

Van den Berg, J. (2001) communication personnelle avec l’auteur

Annexe I

Exportations de produits biologiques de République dominicaine (1999-2000)

Product/Country

1999

2000*

Volume (tonnes)

Total FOB (US$)

Volume (tonnes)

Total FOB (US$)

Dry Coconut

292

55 986

282

93 078

UK

157

33 442

109

50 514

Belgium-Luxembourg

11

2 480

95

20 938

USA

40

6 264

18

7 977

Germany

49

8 000

30

6 442

The Netherlands

25

4 000

25

4 000

Italy



5

3 000

St. Martin



<1

200

Aruba



<1

8

Puerto Rico

10

1 800



Fresh bananas (organic)

28 363

8 092 874

45 830

13 878 359

UK

10 479

3 234 216

18 300

6 228 686

Belgium-Luxembourg

5 603

1 549 294

12 335

3 639 388

USA

2 547

473 562

5 526

1 131 111

Germany

4 785

1 316 301

3 522

1 093 131

Japan

1 792

510 335

2 011

713 638

The Netherlands

3 015

979 791

1 904

690 983

Italy



1 748

275 532

Sweden



62

25 920

Portugal



236

24 192

Barbados



61

23 620

Sweden

142

29,376

79

16 104

Bhutan



41

14 634

Haiti



1

675

St Martin



2

500

Spain



1

245

Fresh Bananas (bio-dynamic)



1 046

211 410

Belgium-Luxembourg



829

173 004

Germany



90

18 288

The Netherlands



20

7 296

Haiti



49

3 944

Sweden



18

3 648

US Virgin Islands



21

2 830

USA



19

2 400

Pineapples

13

13 750

3

1 340

USA

13

13 750

3

1 340

Mango

37

25 136

188

94 315

Belgium-Luxembourg

14

14 528

139

74 652

Germany

3

1 440

35

15 807

Canada



5

1 501

UK

17

7 500

5

1 209

The Netherlands



3

1 021

St Martin



<1

90

Switzerland

<1

168

<1

35

France

4

1 500



Lemons



20

18 494

The Netherlands



7

7 263

UK



6

5 874

Puerto Rico



2

2 170

Germany



1

1 276

St Martin



2

732

Haiti



1

455

US Virgin Islands



1

395

USA



<1

170

Italy



<1

146

Switzerland



<1

14

Organic Green Coffee

69

193 209

257

667 164

Germany

38

103 754

162

412 451

Sweden

31

89 455

38

114 915

The Netherlands



28

84 822

USA



19

54 977

Aromatic Herbs

<1

9

4

3 264

Canada



4

2 880

USA



1

384

The Netherlands

<1

9



Crude coconut oil



26

6 250

The Netherlands



26

6 250

Cocoa beans

920

1 216 757

5 206

5 191 851

Belgium-Luxembourg

409

604 800

3 987

3 897 180

The Netherlands

256

323 266

320

358 537

Italy

153

166 824

294

315 063

Spain



281

291 186

Germany

102

121 867

179

187 740

Mexico



81

65 915

Honduras



26

32 130

Switzerland



26

25 200

USA



13

18 900

Cocoa butter



214

454 511

The Netherlands



159

350 420

USA



53

99 379

Puerto Rico



2

4 712

Organic mango purée

11

3 587

195

152 672

Germany



53

48 600

USA



67

43 468

Canada



26

26 454

The Netherlands



26

24 300

Puerto Rico

11

3,587

23

9 850

Citrus juice



3

1 300

Canada



3

1 300

Fruit juice



13

6 380

Canada



13

6 380

Cocoa liqueur



61

90 014

The Netherlands



61

90 014

Total

29 705

9 601 308

53 347

20 870 402

Source: CEDOPEX 26 March 2001.

Annexe II

Institutions actives dans la filière agricole biologique

Caribex Dominicana, S. A.
C/Avenida Central, No. 30,
Santo Domingo
Tel: 809 542-256
Fax: 809 542-213
Processing of organic mango pure

Centro de Agricultura
Orgánica con Tecnología
Apropiada (CASTA)
Vil2.10l0.a Altagracia
Professional capacity building
Agricultural training, research and
organic production

Centro Regional de Estudios de
Alternativas Rurales (CREAR)
Río Limpio, Elías Piña
Training of trainee technicians
Research and organic production

Citrex Dominicana
C/Cayetano Germosen # 66
Jardines del Sur
Sto Domingo
Tel: 809 532-7981
Fax: 809 535-2402
Commercialization of organic
goods

Confederación Nacional de
Cacaocultores Dominicanos
(CONACADO)
Apt. Postal 3904 C/Transito
Dominicano # 1 Piedra Blanca,
Haina, Sto. Domingo
Tel: 809 541-8383
Fax: 809 542-3441
Loans to farmers, training.
Organization of producers and
commercialization chains

Cooperativa de Servicios
Múltiples
“Francisco del Rosario Sánchez”
C/P. # 3 piso, Barrio “Los
Parceleros de Azua”
Fax: 809 521-3094
Production of organic bananas

ECOCIBAO
Piedra Blanca, Jarabacoa,
La Vega
Tel: 809 248-2600
Fax: 809 574-2020

ECOFAIR S.A. y/o SUPLIBAN
C/El Arca, N.10, Arroyo Hondo,
Santo Domingo,
República Dominicana
Tel: 809 542-8407
Fax: 809542-3441
Production of bananas

Exportadora de Productos
Ecológicos C&A
C/Leonor Feltz # 40 Minador Sur,
Tel: 809 473-7463
Fax: 809473-7268
Santo Domingo
Export of natural products made
from “Nim”.

Fundación “Agricultura y
Medio Ambiente” (FAMA)
C/Leonor Feltz # 40 Minador Sur,
Santo Domingo
Tel: 809 473-7463
Fax: 809 473-7268
Promotion of educational
activities to protect the
environment

Grupo de Desarrollo Rural
Nacional (GRAN)
Cayetano Rodríguez # 159.
Gazcue
Tel: 809 685-5211
Fax: 809 685-0146
Training, loans to farmers.
Commercialization and certification
of organic products

Guineo Nicolás CXA
C/C #12 El Despertador Santiago
Tel: 809 241-3639
Fax: 809 582-5777
Production and commercialization of
organic banana

Horizontes Orgánicos
CXA
Km 81/2 Carretera Azua, San
Juan de la Maguana, Los Taínos
Apartado Postal 15, Azua
Tel: 809 521-3571
Fax: 809 521-3925
Production, commercialization
and export of organic products
(coffee,banana, coconut)

Instituto de Horticultura
Biodinámica (HIB)
Sonador - Bonao, República
Dominicana
Research and training

Lirianoy Gandini Ingenieros
Asociados (Biología, S. A)
Avenida Valerio # 58 Altos,
Santiago,
República Dominicana
Tel: 809 971-1764
Fax: 809 971-55158
Commercialization of organic
goods

Melo CXA
C/Anacaona #14, Barahona,
República Dominicana
Tel: 809 524-5757
Fax: 809 524-2587
Production, commercialization and
export of organic products,
mainly coffee.

Plantaciones del Norte, S. A.
Héroes de la Barranquilla, Mao,
Valverde,
República Dominicana
Tel: 809 572-3536
Fax: 809 572-3696
Production and commercialization of bananas
and pineapple.

Plantaciones Tropicales
Cesar Nicolás Penzón # 116
Apt. Postal 25007
Sto. Domingo
República Dominicana
Tel: 809 221-2727
Fax: 809 686-0755
Production and commercialization
of organic products

Procesadora de Caña Orgánica
“Cruz Verde”
C Manzana 26, No. 6, Urb. El
Brisal, Santo Domingo
República Dominicana
Tel: 809 593-8085
FAX. 809 682-5817
Processing sugar, sugar cane
syrup, block sugar, molasses

Proyecto “La Cruz de
Manzanillo”
C/Pepinillo Salcedo Monte Cristi
Tel: 809 579-9510
FAX: 809 579-9603
Production of banana, plantain
and other crops

Tecnología Bananera, S. A.
Avenida Duarte # 52, 3er piso
Licey,
Almedio, Santiago

Fenix Trading
Tel: (1-809) 378-0392
Fax: (1-809) 378-0398
Santo Domingo, Dom. Rep.
Oded Heffes
email:[email protected]

Ramírez Bermúdez y Asociados
Avenida José Contreras #66,
Zona Universitaria,
Santo Domingo
Tel: 809 532-3532
Fax: 809 532-3556
Certification of organic products

Savid S.A.
C/Colon #125 Azua.
Tel: 809 521-3568
Fax: 809 521-2310
Production and
commercialization of organic products

Servicios Social de Iglesias
Dominicanas, Inc.
C/Luis Emilio Pérez # 8 casi
Esq. Euclides Morillo, Ens.
La Fé.
Promotion of the rural areas
development.
Agricultural training

Visión Mundial Internacional
César Nicolás Penzón # 60, Esq
Angel Perdomo
Tel: 809 221-6715/17
Fax: 809 221-8109
Promotion of rural development.
Agricultural training


[32] Voir l'annexe 2 pour plus de détails.
[33] Voir l'annexe 2 pour plus de détails.

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