La réunion ci-dessus s'est tenue à la FAO, à Rome, du 21 au 23 novembre 2001. Les quinze membres du groupe, ainsi qu'une personne ressource, ont participé à cette réunion. Les collaborateurs de l'Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI), du Centre international de recherche en agroforesterie (ICRAF) et de l'Union internationale des instituts de recherche forestière (IUFRO) étaient également présents à cette réunion.
Le Panel a examiné le travail entrepris dans le domaine des ressources génétiques forestières depuis sa précédente Session (11ème Session, Rome, septembre 1999), en se basant sur les rapports et les revues à un niveau national, régional et international45.
Le Groupe a accueilli l'approbation récente de la 31ème Session de la Conférence de la FAO du Traité internationale sur les ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture et il a lancé un appel aux membres pour aider activement à encourager les pays à ratifier le traité au plus tôt46.
Le Groupe a pris note des délibérations de la 7ème réunion de l'Organe subsidiaire chargé de fournir des conseils scientifiques, techniques et technologiques (SBSTTA) de la Convention sur la diversité biologique (CDB), tenue en novembre 2001, au cours de laquelle la diversité biologique forestière a figuré parmi les principales questions de l'ordre du jour. Le panel a insisté sur le besoin de s'assurer que le programme de travail de la CDB concernant la diversité biologique forestière et les ressources génétiques forestières, se construisait sur des actions déjà en cours au sein d'agences techniques existantes qui ont un mandat dans ces domaines; il a également noté que les agences spécialisées et les institutions concernées étaient en bonne position pour aider la mise en _uvre du programme de la CDB, comme applicable et dans les limites de leurs mandats respectifs.
Le Groupe a pris note de la conformité avec ses recommandations précédentes en matière d'activités et de réflexion générale du travail de la FAO sur les ressources génétiques forestières47. Les efforts réalisés au cours des années passées par la FAO ont été bien accueillis afin d'éviter la duplication des efforts en matière d'utilisation efficace des ressources éparses, du partage des informations et expériences, du maintien d'une proche collaboration avec les agences nationales, internationales et des acteurs.
Le Groupe a reconnu le rôle et les fonctions de la FAO en matière d'appui, de conseil et de collaboration avec les instituts nationaux, concernant la conservation in situ et ex situ ainsi que l'augmentation et l'utilisation durable des ressources génétiques forestières.
Le panel a accueilli les activités inter-départementales de la FAO en matière de diversité biologique, de biotechnologie et de bio-sécurité, il a discuté de la place et du rôle des nouveaux outils biotechnologiques qui pourraient avoir un potentiel considérable, et a mentionné que l'attention nécessaire et les ressources adéquates étaient allouées aux programmes de conservation et d'amélioration traditionnelle en étayant leurs applications et utilisations sans danger. A cet égard, le Groupe a insisté sur la nécessité de diffuser, d'une façon équilibrée et factuelle, les effets potentiels, à la fois positifs et négatifs, de ces nouvelles technologies. Il a noté que de temps en temps, la connaissance produite à des niveaux scientifiques et conceptuels était à un stade plus avancé que ce que le niveau opérationnel était capable d'absorber et de mettre en _uvre. Il était alors nécessaire de s'occuper de cette lacune de façon adéquate.
Le Groupe a pris note de l'action entreprise par la FAO, en collaboration avec d'autres agences nationales, régionales et internationales, dans le suivi des recommandations de la 13ème Session du Comité sur la foresterie (1997) et des recommandations de la 10ème et de la 11ème Session du Groupe, en ce qui concerne l'appui aux pays pour l'organisation d'ateliers de travail, qui soient menés par les pays et orientés vers des actions, sur la gestion des ressources génétiques forestières (y compris la mise en place des priorités, la conservation et l'utilisation durable des ressources).
Le Groupe a examiné les résultats des ateliers de travail organisés pour le suivi des recommandations ci-dessus: la zone sèche de l'Afrique sub-saharienne en septembre 1998, le Pacifique Sud en mars 1999, l'Afrique du Sud et de l'Est en juin 2000. Il a pris note que des ateliers de travail supplémentaires ont été planifiés en 2002/2003 en Afrique centrale et en Amérique centrale. Les membres du Groupe ont offert leur appui à la planification, l'exécution et au suivi des ateliers de travail, si nécessaire.
Le Panel a pris note du désir express des pays d'Asie du Sud/Sud-Est, d'Asie du Nord et de l'Est et d'Amérique du Sud, avec une référence spéciale aux «pays du Cône Sud», d'être assistés dans l'organisation d'ateliers de travail similaires dans un avenir proche, selon les ressources.
Pour s'assurer de la mise en oeuvre adéquate des actions recommandées, le Groupe a insisté sur l'importance d'avoir la présence dans ces ateliers de travail, de participants ayant à la fois des responsabilités techniques et politiques, et également, quand cela est possible, de représentants de la communauté des donneurs.
Le Groupe a mis à jour les listes d'espèces d'arbres prioritaires nécessitant une attention, par région et par activité opérationnelle, régulièrement préparées au cours de ses sessions, en utilisant les informations et les expertises des pays, régions et sous-régions, couverts par chaque membre. Il a pris note que les listes du Panel ont été complétées et construites à partir de listes locales et nationales des espèces prioritaires; ils ont également complété des listes sous-sectorielles et des listes, par exemple, d'espèces d'arbres forestiers en danger, élaborées par d'autres institutions et organisations (nationales et internationales).
Le panel a attiré l'attention sur un nombre limité d'espèces et de genres spécifiques pour lesquels il recommande que la FAO aide au renforcement des activités d'importance, en cours et planifiées, à un niveau national et international, dans toute une série de pays. Ces genres incluaient les acajous et le neem.
Le Groupe a mis l'accent sur l'importance d'encourager la collaboration et de forger des partenariats avec les agences nationales et internationales, les instituts et les mécanismes, dans le domaine des ressources génétiques forestières, ainsi que de promouvoir des liens inter-sectoriels et d'encourager la coordination des donneurs. Il a confirmé encore une fois son soutien aux principaux élans et intérêts des activités programmées dans le programme de travail planifié de la FAO durant la prochaine période biennale et le Plan à moyen terme. Il a recommandé qu'une attention équilibrée continue d'être accordée dans les différentes zones géographiques et éco-régionales et parmi les activités sur les ressources génétiques forestières.
Notant l'attention croissante que les questions de diversité biologique forestière ont reçue dans le monde entier, le Groupe a recommandé que la FAO continue de faire une complète utilisation des cadres des actions déjà en place dans la mise en _uvre des activités sur les ressources génétiques forestières, tels que les programmes forestiers nationaux et les programmes concernant la gestion forestière durable. Il a mis l'accent sur le besoin d'incorporer les principes de génétique dans les activités visant la conservation de la diversité biologique, et comme composant intégral de la gestion des forêts naturelles.
Afin de permettre aux activités de continuer en accord avec les recommandations faites par les organes statutaires et gouvernant de l'Organisation, ce qui reflète les attentes des pays membres et de la communauté internationale, le panel a recommandé que des efforts doivent être faits pour rendre durables les niveaux présents des ressources allouées au programme de la FAO sur les ressources génétiques forestières.
Le Groupe a mis en lumière le rôle de la FAO dans l'augmentation de la sensibilisation aux potentialités, de la place et du rôle des biotechnologies forestières dans les études génétiques et dans les programmes de sélection et d'amélioration, et le rôle de l'organisation pour donner une direction éthique et un guidage dans l'utilisation aménagée des nouvelles technologies. Le Groupe a recommandé que la FAO continue de fournir des informations pertinentes, mises à jour et solides techniquement, aux pays et aux organisations internationales sur les questions relatives à l'utilisation de telles technologies et qu'elle continue de servir comme «honnête intermédiaire des informations de qualité basées sur la science en matière de biotechnologies»48.
Le panel a pris note du besoin croissant de promouvoir l'application des technologies génétiques conventionnelles et nouvelles qui ont fait leurs preuves quant à leur utilité pour la foresterie industrielle, mais aussi pour la gestion des arbres en dehors de la forêt, dans les systèmes agroforestiers et dans les programmes de réhabilitation des terres et de contrôle de la désertification, ainsi que dans la capture du carbone atmosphérique.
Le panel a mis l'accent sur le besoin de continuer d'augmenter la sensibilisation sur les bénéfices sociaux, économiques et environnementaux de la conservation et de l'utilisation raisonnée des ressources génétiques forestières, ainsi que sur les contributions directes et indirectes qu'une telle action fait pour le développement national et rural. Il a insisté sur la nécessité d'accentuer plus en profondeur la compatibilité de la conservation génétique et de l'aménagement génétique avec l'utilisation aménagée des ressources forestières afin de remplir les besoins actuels et futurs.
Le Groupe a accueilli l'attention continue accordée par la FAO en matière de gestion génétique des espèces qui fournissent toute une gamme de produits ligneux et non ligneux, et des services environnementaux, ainsi que celle accordée à la santé et à la vitalité des écosystèmes dont elles font partie. Le Groupe a pris note que l'action entreprise concernant Prunus africana pourrait fournir un guide utile pour l'évaluation des risques et pour les stratégies et les méthodologies de conservation.
Le panel a recommandé que la FAO continue d'appuyer les pays et les institutions nationales dans la préparation des statuts des ressources génétiques forestières éco-régionales et des plans d'action basés sur les priorités et les besoins des pays individuels, et il a endossé l'action sous un couvert régional dans des ateliers de travail relatifs. L'objectif final était alors de développer, étape par étape, une évaluation globale, participative et menée par les pays ainsi qu'un cadre d'action pour la conservation et l'utilisation durable des ressources génétiques forestières.
Le panel a recommandé que les activités relatives à la dissémination des informations et l'échange de matériels génétiques à des fins d'évaluation et de conservation, continuent. En prenant note des nouveaux développements en ce qui concerne les aspects légaux relatifs à la collecte, au transfert, à l'échange et au commerce de matériels reproductifs, le Groupe a confirmé encore une fois son idée que de tels échanges devraient être basés sur des termes et agréments mutuellement acceptés. La FAO a encouragé la collecte et la dissémination plus amples des informations pertinentes concernant les systèmes de certification régionaux et internationaux des semences, l'accès et le partage des bénéfices, les accords de transfert de matériel (ATM) et les aspects de biosécurité dans les échanges de matériels génétiques, y compris des questions relatives aux espèces potentiellement envahissantes et aux menaces pesant sur les ressources génétiques forestières causées par les nuisibles et les maladies.
Le panel a recommandé que la FAO continue de catalyser et d'appuyer le développement de directives pratiques et techniques pour la gestion des ressources génétiques forestières. Le Groupe a exprimé son appui pour un développement plus profond de méthodologies et d'activités pilotes sur la conservation in situ et ex situ couplées avec une gestion forestière et une utilisation durable des ressources. Il a accueilli les plans pour une attention soutenue à un nombre limité de réseaux spécifiques aux espèces, y compris le neem et les espèces d'acajou, et il a encouragé un appui plus important à la mise en réseau institutionnel et de jumelage.
Le Groupe a recommandé qu'une attention spéciale soit accordée aux espèces d'arbres forestiers menacées par l'érosion génétique causée par une utilisation non durable ainsi que par des facteurs tels que les incendies, la sécheresse et autres facteurs environnementaux adverses, souvent aggravés par une connaissance biologique et génétique insuffisante des espèces concernées et des écosystèmes auxquels elles appartiennent. Une attention appropriée devrait être apportée aux ressources génétiques dans les zones à faible couverture forestière.
Le panel a passé un certain nombre de recommandations techniques spécifiques complétant les recommandations ci-dessus, en mettant l'accent sur le besoin d'une attention continue et accrue sur la gestion de l'information, les définitions et les évaluations:
44 Le rapport complet du Groupe est disponible sur demande au Service de développement des ressources forestières, Division des ressources forestières, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie, et il est également disponible sur site Internet suivant: http://www.fao.org/forestry/gene-panel
45 Ces
informations ont été publiées sous forme d'un document de travail qui est
disponible en anglais sur demande à la FAO à la même adresse que ci-dessus. Le
titre complet est "Regional Updates prepared for the Twelfth Session of the FAO
Panel of Experts on Forest Gene Resources, Rome, Italy, 21-23 November 2001.
Working Paper FGR/34E". Cet article sera également disponible sur le site
Internet du Groupe.
46 Voir l'encadré sur cette question dans ce
numéro de Ressources Génétiques Forestières
47 Les discussions sont basées sur les notes
d'informations qui peuvent être trouvées dans le rapport complet du
Groupe.
48 116ème Session du conseil de la FAO. Document CL
116/Rep. Juin 1999, para 25.
49 http://www.fao.org/forestry/foris/reforgen/index.jsp
50 http://iufro.boku.ac.at/silvavoc/fgr-glossary/
