Café

Introduction

Un modèle dynamique a été utilisé pour élaborer des projections concernant le café. Ce modèle englobe les principaux pays exportateurs et importateurs de café vert. Les fonctions de l'offre, de la demande et des stocks ont été estimées pour chacun des principaux pays exportateurs et importateurs. Le modèle donne des simulations dynamiques prospectives et génère des précisions sur la base des hypothèses faites au sujet de l'évolution future du PIB, des indices des prix à la consommation et des taux de change. Pour chaque année future, le prix composite de l'Organisation internationale du café est résolu pour parvenir à un équilibre entre l'offre et la demande de café vert. Ce modèle a été établi pour élaborer des prévisions pour la production, la consommation et le commerce de café vert, le café étant considéré comme un produit homogène, aucune distinction n'étant établie entre les variétés Arabica et Robusta.

Production

La production mondiale de café devrait augmenter de 0,5 pour cent par an entre 1998-2000 et 2010, contre 1,9 pour cent pendant les dix années précédentes. Elle devrait atteindre 7,0 millions de tonnes (117 millions de sacs) en 2010, contre 6,7 millions de tonnes (111 millions de sacs) en 1998-2000.

La principale région productrice restera sans doute l'Amérique latine et les Caraïbes, bien que le taux d'augmentation annuel projeté pour la région devrait tomber de 1,7 pour cent pendant les dix années précédentes à 0,4 pour cent par an pendant la période couverte par les projections. Sa production devrait être de 4,0 millions de tonnes (67 millions de sacs) en 2010, contre 4,2 millions de tonnes (70 millions de sacs) en 1998-2000. La production de café au Brésil en 2010 devrait tomber à 1,3 million de tonnes (22 millions de sacs), contre 2,1 millions de tonnes (35 millions de sacs) en 1998-2000. Au Brésil, la reprise des prix par rapport au milieu des années 90 a stimulé les plantations et les replantations après une période de déclin pendant laquelle les cultivateurs ont réagi à la baisse des prix en réduisant l'utilisation d'intrants agricoles et en déracinant les plants dans les zones marginales. En Colombie, étant donné la structure par âge des plantations, la production devrait progresser à un taux annuel de 0,7 pour cent jusqu'en 2010 pour atteindre 747 000 tonnes (13 millions de sacs), contre 699 000 tonnes (12 millions de sacs) en 1998-2000. Certaines nouvelles plantations ont été réalisées pendant les années 90 par suite de l'augmentation considérable de la demande de Milds de Colombie, plus prisée que les autres variétés Arabica.

Pour ce qui est de l'Amérique centrale, la production au Mexique en 2010 devrait atteindre 273 000 tonnes (5 millions de sacs), soit à peu près la même chose que pendant la période de référence. Au Guatemala, la production devrait augmenter à un rythme annuel de 1,7 pour cent, ce qui la porterait à 348 000 tonnes (6 millions de sacs) en 2010. En El Salvador, la production devrait s'accroître de 3,9 pour cent par an et atteindre 165 000 tonnes (3 millions de sacs) en 2010, tandis qu'au Costa Rica, la production devrait progresser de 4,2 pour cent par an et se monter à 194 000 tonnes (3 millions de sacs) la même année.

En Afrique, la production de café devrait s'accroître d'ici à 2010 de 1,5 pour cent par an par rapport à la période de référence par suite, principalement, d'une amélioration des rendements plutôt que d'une expansion des plantations. La production devrait passer de 961 000 tonnes (16 millions de tonnes) en 1998-2000 à 1,1 million de tonnes (19 millions de sacs) en 2010. En Éthiopie, qui est le plus gros producteur africain de café Arabica, la production devrait s'élever de 1,6 pour cent par an pour atteindre 207 000 tonnes (3 millions de sacs) en 2010. La production de café en Côte d'Ivoire devrait elle aussi augmenter, à un rythme de 3,8 pour cent par an, ce qui devrait la porter à 217 000 tonnes (3,6 millions de sacs) en 2010. La production en Ouganda augmentera sans doute de 0,7 pour cent par an entre 1998-2000 et 2010 et atteindre 222 000 tonnes (4 millions de sacs) contre 207 000 tonnes (3 millions de sacs) en 1998-2000 par suite d'un rajeunissement des plantations et d'une amélioration des rendements. Au Kenya, qui est le pays d'Afrique qui produit des Milds de Colombie, la production progressera vraisemblablement de 1,1 pour cent par an pendant la période considérée pour se monter à 88 000 tonnes (1,5 million de sacs).

En Asie, il est projeté que la production augmentera de 2,1 pour cent par an pour se situer à 1,7 million de tonnes (29 millions de sacs) en 2010. Pour une large part, cette augmentation sera imputable à l'Indonésie, premier pays producteur de la région. La production indonésienne de café a progressé rapidement pendant les années 70, s'est ralentie pendant les années 90 et devrait augmenter à un rythme de 1,7 pour cent par an d'ici à 2010, année pendant laquelle elle atteindra sans doute 654 000 tonnes (11 millions de sacs). La production en Inde devrait elle aussi s'accroître à un rythme de 3,1 pour cent par an pour se situer à 409 000 tonnes (7 millions de sacs) en 2010. Une augmentation de 2,0 pour cent par an est attendue au Viet Nam, où la production pourrait se monter à 561 000 tonnes (9 millions de sacs) en 2010. Une augmentation annuelle de 0,7 pour cent est escomptée en Thaïlande, où la projection se situera vraisemblablement à un niveau de 59 000 tonnes (1 million de sacs) en 2010.

En Océanie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est le seul pays producteur de quelque importance. Sa production a été relativement stable pendant les années 80 et devrait atteindre 150 000 tonnes (3 millions de sacs) en 2010.

Consommation

La consommation mondiale de café devrait augmenter de 0,4 pour cent par an pour passer de 6,7 millions de tonnes (111 millions de sacs) en 1998-2000 à 6,9 millions de tonnes (117 millions de sacs) en 2010.

Dans les pays en développement, elle devrait passer de 1,7 million de tonnes (29 millions de sacs) en 1998-2000 à 1,9 million de tonnes (32 millions de sacs) en 2010, soit une progression annuelle de 1,3 pour cent, tandis que la part du marché mondial détenue par ces pays devrait atteindre 28 pour cent en 2010, contre 26 pour cent pendant la période de référence. Le taux de croissance plus rapide projeté pour les pays en développement en comparaison des pays développés est imputable principalement à une évaluation des revenus et à un accroissement démographique plus rapides dans ces pays, la consommation accrue continuant d'être concentrée dans les principaux pays producteurs.

Les pays développés, y compris les pays en transition, continueront sans doute de détenir la part prépondérante, bien qu'en léger recul, de la consommation mondiale de café. Pendant la période de référence, leur part de la consommation était de 74 pour cent, soit près de 5 millions de tonnes (83 millions de sacs), contre un chiffre de 72 pour cent prévu pour 2010. La consommation de café dans les pays développés devrait avancer de 0,1 pour cent par an pour se monter à 5,0 millions de tonnes (83 millions de sacs) en 2010. En Europe, la demande de café augmentera vraisemblablement de 0,4 pour cent par an pour se situer à 3,1 millions de tonnes (51 millions de sacs) en 2010. Les pays de l'Union européenne représenteront sans doute 2,2 millions de tonnes (36 millions de sacs), soit 68 pour cent de la consommation totale en Europe. La demande devrait s'accroître légèrement dans l'UE mais l'augmentation de la consommation dans le reste de l'Europe, à l'exclusion des pays de la CEI (ancienne Union soviétique), devrait se ralentir quelque peu et rester à peu près inchangée par rapport à la période de référence. En Amérique du Nord, la demande devrait diminuer de 1,0 pour cent par an par suite, principalement, de l'évolution des revenus et de l'accroissement démographique dans la région.

Commerce

En 2010, les exportations mondiales nettes de café se situeront sans doute à un niveau de 5,5 millions de tonnes (92 millions de sacs). L'Amérique latine et les Caraïbes, avec des exportations de 2,9 millions de tonnes (48 millions de sacs), restera probablement la première région exportatrice, et ce en dépit d'une réduction de 0,5 pour cent par an des exportations nettes. L'Afrique, en revanche, devrait enregistrer une augmentation des exportations nettes de 1,6 pour cent par an, celles-ci devant atteindre 1,0 million de tonnes (17 millions de sacs), soit 18 pour cent des exportations mondiales. En Asie, les quantités exportables devraient s'accroître pour atteindre 1,5 million de tonnes (24 millions de sacs) en 2010, c'est-à-dire 27 pour cent des exportations mondiales de café. Les quantités exportables en provenance d'Océanie devraient s'accroître de 7,3 pour cent pour se situer à 150 000 tonnes (2,5 millions de sacs), soit approximativement 3,0 pour cent des exportations mondiales.

Les importations mondiales de café devraient avancer de 0,2 pour cent par an pendant la période considérée pour atteindre 5,5 millions de tonnes (92 millions de sacs) en 2010, contre un chiffre moyen de 5,4 millions de tonnes (90 millions de sacs) en 1998-2000. Les importations des pays en développement devraient se monter à 421 000 tonnes (7 millions de sacs) en 2010, soit moins de 8 pour cent du total mondial et une part semblable à celle qu'il détenait en 1998-2000. La consommation devant augmenter plus lentement, les importations des pays développés ne devraient avancer qu'à un rythme annuel de 0,1 pour cent pour se monter à 5,1 millions de tonnes (85 millions de sacs) en 2010, soit 92 pour cent du total mondial. En Amérique du Nord, la demande d'importations devrait diminuer légèrement pour tomber à 1,54 million de tonnes (26 millions de sacs) en 2010. Les importations européennes devraient elles aussi baisser quelque peu pour tomber à 2,96 millions de tonnes (49 millions de sacs) en 2010. Les importations du Japon, en revanche, devraient s'accroître à un rythme de 1,6 pour cent par an pour se situer à 460 000 tonnes (7,7 millions de sacs). L'augmentation de la demande d'importations dans les pays de la CEI/ancienne Union soviétique, où la consommation de café soluble a augmenté et où il n'a été créé aucune usine de déshydratation, devrait demeurer modérée et rester inférieure à 1 pour cent par an pendant la période couverte par les projections.

Problèmes et incertitudes

Il ressort des projections que l'offre et la demande mondiales de café vert continueront d'augmenter, bien que plus lentement que pendant la décennie précédente, et être à peu près en équilibre, à un niveau de quelque 7 millions de tonnes en 2010. Les projections laissent à penser que plusieurs changements majeurs interviendront sur le marché mondial du café d'ici à 2010. Premièrement, l'accroissement de la production proviendra surtout de l'Asie et du Pacifique plutôt que de l'Amérique latine, où a son origine la majeure partie de la production. Deuxièmement, la consommation progressera plus rapidement dans les pays en développement que dans les pays développés, contrairement à la tendance constatée au cours des dix années précédentes. Dans les pays en développement, l'augmentation de la consommation sera due en partie à l'accroissement dans les pays producteurs eux-mêmes, ce qui aura notamment pour effet de ralentir l'augmentation du commerce international. Ce scénario, toutefois, pourrait être affecté par des changements soudains et substantiels dans l'économie mondiale du café.

Les crises récentes des prix ont eu d'importantes incidences pour l'économie mondiale du café. Bien qu'affectant sévèrement les revenus de tous les producteurs de café, elles en ont touché certains plus durement que d'autres par suite des différences qui caractérisaient divers facteurs économiques comme les coûts de production et les taux de change. Ces variations peuvent modifier la compétitivité relative des exportateurs et par conséquent pourraient transformer le schéma du commerce mondial de café. En outre, différentes initiatives sont attendues au plan international, les exportateurs s'attachant à promouvoir du café de meilleure qualité afin de raffermir les prix grâce à une augmentation de la consommation. Tous ces éléments peuvent affecter la situation de la demande et de l'offre sur les marchés mondiaux du café en 2010, bien que les prix devraient continuer de demeurer le principal élément déterminant.

Tableau 2.26 - Café: production effective et projetée

(*) Les données concernant 1999 et 2000 sont en partie des estimations.

Tableau 2.27 - Café: consommation effective et projetée

(*) Les données concernant 1999 et 2000 sont en partie des estimations.

Tableau 2.28 - Café: commerce international effectif et projeté

(*) Les données concernant 1999 et 2000 sont en partie des estimations.