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5. SESSION SPÉCIALE: SYSTÈMES DE RIZIPISCICULTURE


M. M. Halwart a présenté l’Année internationale du riz 2004 (AIR), une initiative des Nations Unies dont l’objectif est d’améliorer la production et l’accès à cette culture vitale. En effet, le riz nourrit plus de la moitié de la population mondiale et fournit des revenus à des millions de personnes chargées de sa production, de son traitement et de son commerce. Le développement de systèmes de riziculture viables permettra de réduire la faim et la pauvreté tout en contribuant à préserver l'environnement et à assurer une vie meilleure aux générations présentes et futures pour qui «Le riz, c'est la vie». Cette initiative encourage les pays: à développer des indications et des approches pour des politiques nationales de développement viable des systèmes de riziculture; à développer du matériel de formation et d’éducation sur les sujets relatifs à l’Année internationale du riz, pour le distribuer à des formations éducatives et vocationnelles et à des institutions techniques; à établir des mécanismes de réseautage pour la diffusion de l’information et le suivi de la mise en place des activités et enfin à formuler et à lancer des projets nationaux. Tout cela concerne de près les activités d’irrigation et d’aquaculture intégrées dans les écosystèmes de rizicultures. Une attention toute particulière a été portée au site Internet de l’Année internationale du riz, www.rice2004.org, où l’on peut trouver le document AIR, le calendrier des évènements, des communiqués de presse actualisés, le calendrier des activités internationales, régionales et nationales, des concours généraux ainsi que de nombreuses fiches d’informations.

Melle C. Brugère a présenté une analyse économique comparative de la riziculture, la pisciculture et la rizipisciculture à Madagascar, préparée à l’origine par MM. R. Van Anrooy et N. Hishamunda. Cette étude de cas était utilisée pour illustrer «la théorie» de l’analyse économique présentée la veille. Auparavant, Melle Brugère a présenté le contexte du développement de l’aquaculture à Madagascar, puis a donné des détails méthodologiques, des informations agricoles, des résultats d’analyse ainsi que leur interprétation. Les données obtenues ont été présentées selon le cadre de la veille et un exemple d’analyse, dans la lignée de la «technique budgétaire de l’entreprise» a été soumis. Une attention particulière a été portée à la performance économique de la rizipisciculture, néanmoins des précisions sur chacun des deux systèmes étaient également disponibles dans le document distribué.

M. M. Prein a fait part de son expérience dans certaines régions d’Asie. En effet, chaque année pendant la saison des pluies, les pluies qui durent plusieurs mois rendent les terres des plaines d’inondation et les basses terres des deltas inutilisables pour la production agricole pendant une bonne partie de l’année. En terme de gestion de la productivité aquatique, ces masses d’eau sont donc fortement sous-utilisées. Il est possible de faire de ces zones inondées un refuge où développer la culture d’organismes aquatiques spécifiquement stockés, différant des espèces sauvages qui sont traditionnellement pêchées et qui ne sont pas affectées par l’activité agricole. Cela entraînerait une production alimentaire de meilleure qualité et plus riche en nutriments, et augmenterait simultanément les revenus agricoles de toutes les parties prenantes, notamment des pauvres. Grâce à un système de gestion local, le Centre mondial de recherche sur les poissons et ses partenaires nationaux ont récemment mis à l’essai des systèmes de rizipisciculture dans les zones les moins inondées, ainsi que des systèmes de riziculture et de pisciculture alternées dans des zones très inondées du Bangladesh et du Vietnam. Les résultats ont montré que la pisciculture locale dans les champs de riz peut augmenter la production piscicole d’environ 600 kg par ha et par an dans les zones peu inondées et de 1,5 tonne par ha et par an dans les zones très inondées, sans baisse de la production de riz et de la pêche naturelle.

M. J. Miller a remarqué que les avantages de l’irrigation et l’aquaculture intégrées pour les agriculteurs ruraux au Nigeria sont bien connus pour les vingt dernières années: augmentation de la production, meilleure gestion de l’eau (avec plusieurs usages de l’eau), renforcement des synergies, augmentation des revenus et réduction de la pauvreté. Mais les services de vulgarisation agricole dans le pays sont limités et il n’y a eu que peu d’efforts pour sensibiliser le public à l’intégration viable des activités agricoles avec l’aquaculture. Cependant, cette situation évolue avec la tendance à une économie dirigée par le secteur privé. Les projets sont maintenant prêts pour encourager les entreprises d’agriculture et d’aquaculture intégrées. Une étude nationale conduite en 1995 concluait qu’environ 50 pour cent de toutes les exploitations piscicoles évaluées pratiquaient une forme ou une autre d’intégration, avec de la volaille, des porcs, des lapins, des moutons, des chèvres ou du bétail. Dans la présentation de cette étude, une attention particulière était portée au potentiel de la rizipisciculture intégrée dans les systèmes de riz aquatique irrigués et non irrigués. Les systèmes de riz aquatique irrigués couvrent actuellement 16 pour cent de toutes les rizières et les systèmes non irrigués 48 pour cent. L’étude faisait également remarquer que l’absence de droits clairs sur la propriété des terres était un problème vital à résoudre.

M. D. Sanni a attiré l’attention sur les thèmes cruciaux évoqués au cours des trois dernières présentations et a ouvert un débat sur les sujets suivants:

En outre, les participants ont sollicité l’appui du Centre mondial de recherche sur les poissons afin d’établir un protocole régional pour la recherche appliquée dans la rizipisciculture. Ils ont aussi fait observer que l’expérience rizipiscicole dans les mangroves du Sénégal n’avait pas été mentionnée au cours de l’atelier.

5.1 Groupes de travail

Les participants étaient répartis selon les types d’environnement: bas-fonds cultivés et plaines d’inondation (maîtrise partielle de l’eau) et réseaux d’irrigation totalement maîtrisés (maîtrise totale de l’eau). Des techniciens du Bureau d’Accra de la FAO, et des organisations internationales de recherche étaient présents dans chaque groupe pour faciliter le travail et les présentations. Les groupes de travail multinationaux, constitués sur la base des trois types d’environnements susmentionnés, ont présenté les contraintes au développement de l’irrigation et l’aquaculture intégrées, ainsi que les mesures à prendre pour y remédier. Ils ont également traité de sujets environnementaux, techniques, institutionnels, économiques et sociaux (voir Annexes 7A-C).

Des groupes de pays ont été formés pour conceptualiser et élaborer des projets de plans d’action nationaux. Ces plans ont été résumés par chaque groupe, en axant leur travail sur des paramètres clés comme les objectifs de développement, les indicateurs mesurables, les zones prioritaires, les délais, les organismes responsables du développement de l’irrigation et l’aquaculture irriguées et, éventuellement, les organismes de soutien technique (voir l’Annexe 8).


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