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LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ DANS LES COMMUNAUTÉS DE PÊCHE ARTISANALE

LE PROBLÈME

La croissance économique a aidé à diminuer la proportion de la population mondiale qui vit dans la pauvreté, mais le nombre de personnes qui sont encore pauvres reste inacceptable. Les effets positifs de la croissance sur la pauvreté ont été moindres que prévu, en partie du fait de la répartition inéquitable des bénéfices, de l’accroissement démographique et des retombées de l’épidémie de sida. En conséquence, beaucoup de gouvernements et d’institutions donatrices ont dû recentrer leur attention sur la pauvreté.

Les rapports de la Banque mondiale sur le développement dans le monde pour 1990 et 2000, le Sommet mondial des Nations Unies sur l’alimentation et le développement social en 1995, et la Déclaration du Millénaire adoptée par les Nations Unies en 200014 font tous de la réduction de la pauvreté une priorité majeure.

Dans le passé, de nombreuses opérations de développement ont eu pour but de faire reculer la pauvreté; la plupart d’entre elles n’étaient pas centrées sur l’amélioration des conditions de vie des pauvres, mais visaient à accélérer la croissance économique par la technologie et le développement de l’infrastructure et par des politiques économiques axées sur le marché. L’impasse faite sur la pauvreté peut, en partie, expliquer pourquoi l’impact exercé sur la pauvreté par nombre de ces interventions a été neutre, et parfois même négatif. Il est indéniable que la persistance de pareils niveaux de pauvreté parmi les communautés de pêche artisanale15, et dans le monde dans son ensemble, oblige tous ceux qui se sentent concernés à jeter sur ce problème un regard neuf.

Il est de plus en plus admis que le concept de pauvreté est extrêmement complexe, pluridimensionnel, qu’il recouvre de nombreux paramètres déterminants et va bien au-delà des gagne-petits, autrement dit de la pauvreté imputable à la faiblesse des revenus16. Il faut mettre délibérément l’accent sur la pauvreté si l’on veut mieux définir et comprendre ce qu’elle est, être capable de mesurer les progrès accomplis en direction des objectifs visés en matière de lutte contre la pauvreté, acquérir une meilleure prise de conscience de ceux qu’elle touche et des stratégies les plus efficaces pour s’y attaquer.

La pauvreté qui sévit dans les communautés de pêche artisanale, comme dans d’autres secteurs, est difficile à mesurer. Il existe de nombreuses études sur la pauvreté dans les communautés agricoles et parmi les ruraux pauvres, mais peu d’études empiriques17 ont été consacrées aux pêches. Celles qui l’ont été sont souvent exclusivement concentrées sur le revenu et sur les pêcheurs eux-mêmes, plutôt que sur un concept plus large de la pauvreté chez les ménages et communautés de pêcheurs.

On sait maintenant que les pêcheurs pauvres et les personnes qu’ils ont à charge ne constituent pas un groupe homogène et immuable. Les niveaux de pauvreté absolue et relative au sein des communautés de pêche artisanale, et entre elles, varient considérablement selon la zone, le pays et la région.

Même s’ils existe des poches de pauvreté où sont piégées des communautés de pêche, il peut se faire que, avec le temps, certains membres de la communauté deviennent moins pauvres et non plus pauvres. Les communautés de pêche sont souvent relativement à l’aise en comparaison des communautés de cultivateurs, généralement parce que les pêcheurs vendent une plus grande proportion de leur production, plus fréquemment et plus régulièrement que ne le font les cultivateurs. Il n’en reste pas moins qu’ils sont exposés à de brutales fluctuations de leurs revenus, ce qui rend les communautés de pêche souvent plus vulnérables que des communautés vivant exclusivement de l’agricul-ture. De fait, la question de la vulnérabilité peut être aussi importante que celle de la pauvreté elle-même. Il faut reconnaître, néanmoins, que certains facteurs peuvent jouer un rôle déterminant dans la pauvreté mais non dans la vulnérabilité, et vice versa.

Les communautés de pêche artisanale sont fragiles face à nombre d’événements qui peuvent avoir pour résultat la pauvreté. Par exemple des événements climatiques/naturels tels que des fluctuations annuelles et saisonnières de l’abondance des stocks, de médiocres captures, le mauvais temps, et des catastrophes naturelles telles que les cyclones et les ouragans; des facteurs économiques, comme les fluctuations des cours du marché et un accès variable au marché; enfin, les périls du travail en mer. Les individus qui composent les communautés de pêche artisanale peuvent aussi être exposés à de mauvaises conditions de santé et autres déterminants généraux de la pauvreté. Il est absolument nécessaire de mieux comprendre ce qui rend les pêcheurs vulnérables à des événements, les facteurs qui les acculent à un état de pauvreté, les raisons pour lesquelles il est difficile d’améliorer leurs conditions de vie et les solutions potentielles. Certaines études suggèrent, malheureusement, que la vulnérabilité semble progresser parmi les pauvres des communautés de pêche artisanale.

Dans les pays en développement, des millions de gens vivent au sein de communautés de pêche artisanale. On sait maintenant que tous les pêcheurs artisanaux ne peuvent pas être considérés comme pauvres, mais qu’une grande proportion d’entre eux le sont et le restent en dépit des efforts des institutions donatrices, des administrations nationales et locales, des organisations non gouvernementales (ONG) et des communautés elles-mêmes. Cette pauvreté persistante résulte de plusieurs facteurs dont l’origine se trouve à la fois à l’intérieur et hors du secteur halieutique: la vulnérabilité, dont il a déjà été question; l’insécurité de l’accès aux ressources; la raréfaction des ressources; l’isolement de nombre de communautés de pêche; les caractéristiques agroécologiques des terres situées à proximité; les mauvaises conditions socioéconomiques, culturelles et politiques; un manque de soutien politique et financier (c’est souvent la pêche industrielle et semi-industrielle qui sont favorisées); et les activités concurrentes et conflictuelles des navires de flottilles industrielles et d’autres branches d’activités économiques opérant dans les zones côtières.

Malgré les difficultés rencontrées pour mesurer la pauvreté dans les communautés de pêche artisanale et pour définir qui sont les pêcheurs (car les pêcheurs cultivent et les cultivateurs pêchent) et ce qu’est une communauté de pêche, on peut avancer quelques estimations brutes du nombre des pêcheurs à faible revenu, comme on le fait dans l’ENCADRÉ 9 qui indique que 5,8 millions de pêcheurs, soit 20 pour cent des 29 millions de pêcheurs recensés dans le monde, sont probablement des pêcheurs artisanaux gagnant moins de 1 dollar EU par jour18. Les économiquement faibles dans les activités amont et aval liées à la pêche, telles que les constructions de bateaux, la commercialisation et la transformation, seraient peut-être au nombre de 17,3 millions. Ces chiffres donneraient une estimation globale de 23 millions d’économiquement faibles, auxquels s’ajoutent les personnes à charge composant les ménages tributaires des pêcheries artisanales.

SOLUTIONS ENVISAGEABLES

Les stratégies d’éradication de la pauvreté doivent être bien ciblées mais doivent tenir compte du fait que les facteurs économiques ne sont pas les seules conditions déterminantes de la pauvreté qui inclut aussi des variables sociales, culturelles et politiques. La compréhension de ces facteurs déterminants occupe une place cruciale dans la conception et la mise en œuvre de solutions efficaces.

Il est difficile, souvent, d’aider les pauvres gens à s’en sortir. Un mauvais état de santé, l’analphabétisme, le manque de temps et leur répugnance à prendre des risques en sont la cause. Le manque d’influence et l’impuissance des pauvres sont un problème particulièrement important et il faut essayer de trouver des solutions où tout le monde sort gagnant, c’est-à-dire des solutions qui vont dans le sens des intérêts non seulement des pauvres, mais aussi des riches, des élites et des puissants.

La Banque mondiale, tirant les leçons de la dernière décennie, suggère que «sans croissance économique, il ne peut y avoir de réduction à long terme de la pauvreté». Entre 1990 et 1999, les régions du globe qui ont enregistré la croissance économique la plus rapide sont aussi celles qui ont davantage progressé dans la diminution du nombre des personnes vivant avec moins de 1 dollar EU par jour. Dans les régions où l’économie s’est contractée, le nombre des économiquement faibles a augmenté. Sans des efforts concertés pour redistribuer la richesse qui est le fruit de la croissance économique, l’écart entre les riches et les pauvres ne peut que se creuser.

Les solutions à l’extérieur du secteur de la pêche peuvent être aussi importantes, sinon plus, que les stratégies déployées à l’intérieur du secteur, ce qui peut rendre nécessaires une action et une coordination entre secteurs.

Les bons résultats économiques réalisés dans un pays, notamment dans des secteurs à fort coefficient de main-d’œuvre, sont importants pour les communautés de pêche artisanale car ils peuvent créer de nouvelles possibilités d’emplois – ce qui n’est pas négligeable compte tenu des niveaux actuels d’exploitation des ressources et du grand nombre de personnes associées à la pêche. La diversité et la mobilité sont des stratégies clés de subsistance pour les pauvres. De meilleurs résultats économiques en général et leur diversification non seulement offrent à certains pêcheurs une occasion de quitter la pêche, solution qui profite à ceux qui restent, mais aussi ouvrent de nouvelles opportunités et stratégies propres à améliorer les conditions de vie de ceux qui restent. C’est ce qui s’est passé, semble-il, en Malaisie, l’un des rares pays en développement où le nombre des pêcheurs a eu tendance à diminuer dans les années 90. Des améliorations des performances économiques en général offrent aussi la possibilité d’améliorer les services de santé et d’éducation, l’action des services publics (par la construction de routes facilitant l’accès aux marchés), la gouvernance, la stabilité politique, la mise en place de filets de sécurité, autant d’éléments qui aident à faire reculer la pauvreté dans les communautés de pêche artisanale. Même là où la croissance économique traîne le pas, il reste possible de faire quelque chose pour lutter contre la pauvreté si les responsables des politiques s’attaquent à ces problèmes. Un exemple notoire et souvent invoqué est celui de l’Etat indien du Kerala dont les réalisations sociales (éducation, santé, longévité) sont remarquables et où l’incidence de la pauvreté est peu élevée, même si la croissance économique est restée faible et le revenu par habitant modeste.

Solutions à l’intérieur du secteur des pêches. Comme il y a peu d’espoir, compte tenu des niveaux d’exploitation actuels, de développer davantage les pêches de capture, il est capital d’aménager les ressources en poissons de manière à éviter leur ultérieur épuisement. Un aménagement efficace et souple peut améliorer les revenus en limitant les entrées dans les pêcheries côtières, en évitant les investissements coûteux et la surcapitalisation, et en appuyant des pratiques d’exploitation durables. Il peut aussi améliorer les revenus des pauvres en protégeant réellement les pêcheurs artisanaux des activités des gros navires industriels, et en élargissant de ce fait la base de ressources que les pauvres peuvent exploiter.

Il existe de nombreux et différents types de régimes d’aménagement des pêches, comme la propriété commune non réglementée (en fait libre d’accès), la propriété commune réglementée (dans laquelle la réglementation va de minimale à rigoureuse) et les régimes qui s’efforcent d’utiliser les droits afférents à la propriété privée comme outil d’aménagement. Un régime d’aménagement donné et ses réglementations connexes peuvent exercer une influence non négligeable sur la pauvreté, comme peuvent le faire le cadre de la gouvernance et les arrangements institutionnels qui conditionnent la répartition de la richesse. Les plans d’aménagement doivent donc être conçus en fonction d’un contexte particulier et doivent être appliqués efficacement pour contribuer à la lutte contre la pauvreté dans les communautés de pêche artisanale.

Un aménagement communautaire et, peut-être plus encore, un aménagement conjoint dans lequel le pouvoir et les responsabilités sont partagés entre le gouvernement et les utilisateurs de la ressource (à savoir les petits pêcheurs) constituent souvent des solutions intéressantes pour lutter contre la pauvreté, même s’il faut parfois des années pour mettre en place les capacités nécessaires à une action collective et à un aménagement conjoint et que celles-ci fonctionnent. L’ENCADRÉ 10 donne un exemple d’aménagement conjoint réussi en Côte d’Ivoire.

On a déjà insisté sur l’importance de nouvelles possibilités d’emplois. On cite souvent l’aquaculture en tant qu’alternative évidente à la pêche de capture mais, même si elle est effectivement une possibilité, diverses contraintes peuvent empêcher les pêcheurs de capture pauvres de passer à l’aquaculture: coûts d’investissement élevés, absence de sites appropriés et manque d’accès des pauvres à la terre et à l’eau. L’(éco)tourisme lié à la mer est aussi une solution possible qui suscite un certain intérêt dans beaucoup de pays.

L’aide au développement s’est souvent révélée particulièrement efficace quand elle s’adresse aux femmes pour soutenir des activités après récolte et à valeur ajoutée. Celles-ci font souvent preuve en effet d’une plus grande volonté et aptitude à économiser et à contribuer à accroître les actifs du ménage que les hommes. Etant donné que le talent et les compétences en matière de gestion sont des atouts majeurs dans le succès des opérations de pêche, des interventions qui augmentent les capacités de gestion et font appel à l’esprit d’entreprise peuvent être particulièrement aptes à avoir un impact sur la pauvreté dans les communautés de pêche.

On peut aussi utilement mentionner, parmi les moyens de lutter contre la pauvreté dans le secteur des pêches, les solutions suivantes:

ACTIVITÉS RÉCENTES

Un travail considérable est fait actuellement pour mieux comprendre qui sont les pauvres et où ils se trouvent, pourquoi ils sont pauvres et quels sont les mécanismes les plus efficaces pour réduire la pauvreté. Ainsi s’expliquent l’importance croissante accordée à la cartographie de la pauvreté, à l’élaboration de méthodes d’évaluation de la pauvreté, et l’accent mis sur le bien-être et les compétences (plutôt que sur le seul revenu), notions centrées sur des moyens d’existence durables. Toutefois, les analyses effectuées sur les communautés de pêche sont peu nombreuses.

Activités récentes en dehors du secteur des pêches. Plusieurs nations en développement parmi les plus pauvres ont mis au point, ou s’emploient à le faire, conjointement avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), des documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP). Peu de ces documents sont actuellement spécifiquement axés sur les pêches, mais ils ont probablement leur utilité là où les pêches sont identifiées comme un secteur clé de l’économie ou, plus généralement, quand des stratégies visant à lutter contre la pauvreté sont en place et que les pêcheurs artisanaux sont pauvres.

Les récents allégements de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE), accompagnés d’efforts pour améliorer la santé, l’éducation et autres services sociaux, devraient aussi profiter aux communautés de pêche artisanale.

L’aide bilatérale porte de plus en plus sur la lutte contre la pauvreté et sur la sécurité alimentaire. La plupart des donateurs ont maintenant adopté des stratégies et des critères qui visent à faire en sorte que leur assistance atteigne les pauvres.

Activités récentes à l’intérieur du secteur des pêches. Il s’agit d’activités menées par la société civile, par des organismes donateurs et par des gouvernements.

Les ONG et la société civile continuent de travailler avec des communautés de pêche locales pour atténuer la pauvreté au moyen du crédit, de la formation et de la création d’emplois de remplacement, ainsi que par un soutien à des organisations liées à la pêche et à caractère social.

Une réunion organisée par l’Asian Fisheries Society et par le Centre international d’aménagement des ressources bioaquatiques (ICLARM)19 s’est récemment penchée sur la détresse des pêcheurs et leur vulnérabilité au sida.

Les gouvernements s’impliquent de plus en plus tant dans la cogestion du contrôle des activités des navires industriels dans les eaux où opèrent des pêcheurs artisanaux que dans la mise en place d’accords internationaux d’accès plus justes. Ils prennent aussi de plus en plus conscience que beaucoup de pêcheries artisanales doivent être restructurées. Les Philippines sont un exemple d’une certaine réussite dans la mise en œuvre par l’Etat d’un modèle de gouvernance fondé sur des systèmes d’aménagement communautaire. Le Programme pour des moyens d’existence durables dans la pêche (PMEDP), que finance le Royaume Uni et qu’exécute la FAO, expérimente une approche beaucoup plus ample en matière de lutte contre la pauvreté dans des communautés de pêche de 25 pays d’Afrique de l’Ouest. Ce programme appuie aussi des activités normative axées sur les politiques telles que la mise au point de matériaux d’orientation concernant les politiques de lutte contre la pauvreté dans les pêches.


ENCADRÉ 9
Estimations globales du nombre des pêcheurs artisanaux à faible revenu et des employés des pêcheries de capture, marines et continentales

Hypothèses:

1. Les chiffres globaux concernant le nombre des pêcheurs se fondent sur des données de la FAO pour 1990.
2. Ne sont pas compris les pêcheurs opérant en mer en eaux profondes et ceux qui travaillent dans l’aquaculture, ainsi que les pêcheurs de l’Amérique du Nord et de l’Europe.
3. Le pourcentage des pêcheurs et employés dans des activités connexes dont on estime qu’ils ont un faible revenu est calculé d’après les chiffres indiqués dans le Rapport sur le développement dans le monde 2000/2001 pour la proportion de la population de chaque région qui, en 1998, vivait avec moins de 1 dollar EU par jour.
4. On prend pour hypothèse que, pour chaque pêcheur, il y a trois personnes employées à des tâches connexes.
5. On prend pour hypothèse que 100 pour cent des pêcheurs opérant dans les eaux intérieures sont des pêcheurs artisanaux, contre 90 pour cent du total des pêcheurs opérant sur le littoral marin, dans des eaux marines non identifiées et autres pêcheurs non spécifiés.

Sources: Données de la FAO pour 1990 concernant le nombre total de pêcheurs dans le monde et Banque mondiale. 2000. Rapport sur le développement dans le monde 2000/2001. Washington.

La pauvreté dans les communautés de pêche artisanale

 

Afrique

Amérique du Sud

Asie

Océanie

Ex-URSS

Total

% de la population vivant avec moins de 1 $EU par jour

46,3%

15,6%

25,6%

11,3%

5,1%

 

Pêches continentales

279 598

2 583

514 023

0

0

796 203

Pêches littorales

112 119

10 148

95 837

458

1 331

219 892

Pêches marines

112 875

43 867

551 133

13 515

0

721 390

Non spécifiées

320 733

40 716

3 660 428

0

0

4 021 876

Total

825 325

97 313

4 821 421

13 972

1 331

5 759 362

Nombre d’emplois connexes faiblement rémunérés

2 475 974

291 940

14 464 262

41 916

3 993

17 278 087

Total des économiquement faibles

3 301 299

389 254

19 285 683

55 889

5 324

23 037 449

Population mondiale vivant avec moins de 1 $EU par jour

         

1 198 900 000

% de la population mondiale vivant avec moins de 1 $EU par jour

         

1,9%

PERSPECTIVES MONDIALES

La communauté internationale s’accorde désormais à considérer que la réduction de la pauvreté est un objectif prioritaire. Il apparaît clairement cependant que cet objectif est plus difficile à atteindre qu’on ne le pensait jusqu’ici et qu’il suppose des stratégies spéciales et ciblées.

Compte tenu de l’importance des performances de l’économie en général, il est permis d’envisager la probable expansion de l’économie mondiale sous un angle positif, tout comme le rééquilibrage de la dette extérieure des PPTE. On peut, cependant, se demander si cette croissance globale se poursuivra, si elle se retrouvera dans les pays en développement, si les communautés de pêche artisanale en bénéficieront et si l’écart entre les riches et les pauvres pourra se resserrer.

On peut se réjouir de ce que les faiblesses de nombreux régimes classiques d’aménagement centralisé des pêcheries soient de mieux en mieux reconnues et étudiées, quand les ressources des Etats le permettent. On a davantage conscience de la nécessité d’adopter une approche pragmatique à l’aménagement des pêches (accompagnée du renforcement et de la réforme des capacités) misant sur la participation et suffisamment souple pour s’adapter à l’évolution des circonstances. Les arrangements reposant sur la cogestion et l’aménagement communautaire offrent à cet égard certaines possibilités.


ENCADRÉ 10

Aménagement conjoint de la lagune d’Aby en Côte d’Ivoire

L’aménagement conjoint de la pêcherie de la lagune d’Aby a pour origine une crise due à l’épuisement du stock, un soutien extérieur mal conçu, l’incapacité de l’administration des pêches de mettre en œuvre des mesures d’aménagement satisfaisantes et le désir tant du gouvernement que des utilisateurs de la ressource d’apaiser les conflits entre l’Etat et les utilisateurs. L’aménagement conjoint a contribué à améliorer les moyens d’existence des intéressés et à faire reculer la pauvreté grâce à une production accrue de produits de plus grande valeur, ainsi qu’à des investissements dans des activités autres que la pêche. La communauté y a gagné l’impression de contrôler sa destinée et s’est sentie valorisée. Elle a aussi acquis une plus grande sécurité résultant d’un meilleur accès à la ressource et à des filets de sécurité sociale.

Source: B. Satia, O Njifonju et K. Angaman. 2001. Fisheries co-management and poverty alleviation in the context of the sustainable livelihood approach: a case study in the fishing communities of Aby Lagoon in Côte d’Ivoire. Document présenté à l’atelier international organisé par le CEMARE, DFID/FAO Sustainable Livelihoods Programme, à
Cotonou en novembre 2001.

On comprend mieux que la bonne gouvernance (de la part des administrateurs, des hommes politiques, des élites locales, des pêcheurs et des scientifiques), au cœur de bon nombre de solutions au problème de la pauvreté dans les communautés de pêche artisanale, est capitale. Si cette prise de conscience est essentielle, il n’en demeure pas moins que l’amélioration de la gouvernance et des capacités institutionnelles – nécessaires si l’on veut modifier sensiblement les conditions de pauvreté de ces communautés – reste un formidable défi même si c’est, au moins, un défi que l’on peut désormais affronter.

Sans une aide extérieure, la situation du secteur des pêches artisanales ne pourra s’améliorer que petit à petit. Il faut de meilleurs paradigmes de gouvernance et des institutions d’aménagement compétentes, qui ne seront efficaces que si des ressources publiques leur sont affectées – du moins dans un premier stade.

Les milieux concernés en sont de plus en plus conscients, mais on ne sait pas encore très bien quelles sont les initiatives auxquelles cette prise de conscience conduira.

RÉSIDUS D’ANTIBIOTIQUES DANS LES PRODUITS DE L’AQUACULTURE

LE PROBLÈME

Généralités. Comme dans les autres secteurs de la production animale, des antibiotiques sont utilisés en aquaculture, tant pendant la production qu’au stade de la transformation, tant pour prévenir (usage prophylactique) que pour traiter (usage thérapeutique) des maladies bactériennes20. Les antibiotiques ont aussi été recommandés et utilisés comme désinfectants dans la manutention du poisson mais cette pratique s’est révélée peu efficace et n’est généralement pas approuvée par les services d’inspection du poisson. Les antibiotiques n’ont pas toujours été utilisés à bon escient en aquaculture, et l’on connaît divers cas dans lesquels les contrôles effectués n’ont pas toujours donné l’assurance que les risques pour l’homme étaient correctement évités. La FAO, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Office international de épizooties (OIE) et plusieurs gouvernements ont déjà soulevé la question de l’utilisation irresponsable des antibiotiques dans tous les secteurs de production, eu égard en particulier aux risques potentiels pour la santé publique. De nombreux gouvernements dans le monde ont introduit, concernant l’emploi des antibiotiques dans l’agriculture en général et dans le secteur aquacole, des réglementations nationales, les ont modifiées ou rendues plus strictes.

TABLEAU 10
Modalités éventuelles d’achat et d’utilisation des antibiotiques en aquaculture et effets résiduels consécutifs

Type d’antibiotiques

Achat et utilisation

Résidus dans le poisson

Antibiotiques spécifiquement approuvés pour un emploi dans l’aquaculture (conformément à la notice d’étiquetage)

Vente libre Sur ordonnance

Dans les limites des niveaux fixés par les autorités réglementaires

Antibiotiques à utiliser «autrement que selon la notice d’étiquetage»1

Antibiotiques approuvés pour l’aquaculture (sur prescription d’un professionnel)

Dans les limites des niveaux fixés par les autorités réglementaires

Antibiotiques à utiliser dans les cas d’urgence et pour la recherche

Utilisation temporaire et seulement après approbation spécifique de professionnels qualifiés

Aucun résidu dans les produits commercialisés, ou dans les limites des niveaux fixés par les autorités réglementaires

Tous autres antibiotiques

Interdits

Absents

1 L’utilisation autrement que selon la notice d’étiquetage se définit comme «une utilisation de médicaments dans des conditions qui ne sont pas conformes à la notice d’étiquetage.»

Préoccupations pour la santé publique. Quand ils sont consommés par l’homme en tant que médicaments, les antibiotiques peuvent avoir des effets secondaires qu’il est généralement possible d’éviter en respectant les doses recommandées et la durée de la thérapie. En revanche, quand des antibiotiques sont ingérés à l’insu du consommateur, sous forme de résidus dans les produits alimentaires, il n’est pas possible de quantifier ou de suivre la quantité ingérée, ce qui peut avoir des effets directs sur la santé, comme une anémie aplasique dont on sait qu’elle est associée au chloramphénicol. Ces effets directs comportent des risques non négligeables pour la santé humaine. En outre, l’absorption non intentionnelle d’antibiotiques favorise l’installation d’une résistance aux antibiotiques chez les bactéries pathogènes pour l’être humain et cela aussi est un problème important qui n’a pas encore reçu l’attention voulue. Le développement, dans des bactéries pathogènes, d’une résistance aux antibiotiques est considéré comme un des risques les plus graves pour la santé humaine à l’échelle mondiale21. Le problème se pose quand les bactéries deviennent résistantes à un ou plusieurs des antibiotiques auxquels elles étaient sensibles jusque-là et quand cette résistance finit par annuler l’efficacité des antibiotiques utilisés pour traiter des maladies infectieuses spécifiques chez l’homme22. La conscience des risques pour la santé humaine résultant directement et indirectement de la consommation tant active que passive d’antibiotiques a conduit à interdire l’emploi de certains antibiotiques dans la production d’aliments d’origine animale (particulièrement des antibiotiques pour les résidus desquels il n’a pas été possible d’établir des niveaux de sécurité) et à fixer, pour ceux dont les risques sont connus, des limites maximales de résidus (LMR).

Effets sur l’industrie. L’année dernière, la détection de chloramphénicol dans des crevettes introduites dans le commerce international a suscité beaucoup de préoccupations. Cette substance a été retrouvée dans des produits d’élevage, ce qui a entraîné un ralentissement des importations et, donc, une perte économique pour les producteurs concernés et des retombées négatives pour l’ensemble de la production crevettière aquacole.

SOLUTIONS ENVISAGEABLES

Il existe deux stratégies possibles pour faire en sorte que les niveaux de résidus d’antibiotiques dans les organismes aquatiques restent acceptables: limiter l’usage des antibiotiques dans les entreprises aquacoles et fixer et faire appliquer des LMR dans les produits de l’aquaculture. L’une et l’autre doivent être appliquées.

Limiter l’emploi des antibiotiques. L’aquaculture est obligée, dans certains cas spécifiques et identifiés, de recourir aux antibiotiques. La réglemen-tation de leur disponibilité dans le commerce est une façon de s’assurer qu’ils sont employés de manière responsable.

Pour limiter la disponibilité des antibiotiques dans le commerce, il existe plusieurs options. Les deux principales solutions consistent à identifier les antibiotiques autorisés (et leurs LMR) et à interdire tous les autres, ou à identifier les antibiotiques interdits et à autoriser tous les autres. La première de ces stratégies est, à l’évidence, plus conforme à l’approche de précaution.

Le tableau 10 montre comment limiter l’emploi des antibiotiques selon la première stratégie décrite ci-dessus:

Etablissement et application de LMR. Dans la douzième édition du Manuel de procédure de la Commission du Codex Alimentarius (CCA)23, la limite maximale pour les résidus de médicaments vétérinaires (LMRMV) est définie comme la «concentration maximale de résidu résultant de l’emploi d’un médicament vétérinaire (exprimée en mg/kg sur la base du poids frais, dont la Commission du Codex Alimentarius recommande qu’elle soit légalement admise ou reconnue comme acceptable dans ou sur un produit alimentaire».

La LMRMV se fonde sur le type et la quantité de résidu considérée comme exempte de tout risque toxicologique pour la santé humaine. Elle est exprimée en tant que dose journalière acceptable (DJA) ou par une DJA temporaire qui utilise un coefficient de sécurité supplémentaire. La LMRMV tient compte également d’autres risques sanitaires pertinents, ainsi que de considérations de technologie alimentaire. Quand on fixe une LMR, on prend aussi en compte les résidus du même médicament présents dans des aliments d’origine végétale et/ou dans l’environnement. En outre, la LMR peut être abaissée de manière à être compatible avec le bon usage des médicaments vétérinaires, et dans la mesure où il existe des méthodes pratiques d’analyse24.

ACTIVITÉS RÉCENTES

Limiter l’emploi des antibiotiques en aquaculture. Certains pays ou certaines régions, comme la CE, le Canada et la Norvège, approuvent un petit nombre d’antibiotiques spécifiquement utilisables en aquaculture. Au Canada, les antibiotiques approuvés pour une utilisation aquacole sont l’oxytétracycline, le sulfadiazine (triméthroprim), le sulfadiméthoxine (ormétoprim) et le florfénicol25. Les réglementations ne se limitent pas à approuver les types d’antibiotiques qui peuvent être utilisés, elles spécifient aussi, généralement, l’espèce, le diagnostic, la dose, la durée du traitement et la période de retrait à observer quand un antibiotique est utilisé comme agent thérapeutique. Le respect de ces conditions et de ces règles garantit que les résidus présents dans les produits restent inférieurs aux LMR, et que le risque que des bactéries pathogènes développent une résistance est négligeable, ou du moins acceptable.

Le chloramphénicol est un antibiotique encore autorisé en médecine humaine. Les patients qui l’utilisent prennent un risque, mais c’est un risque qu’ils peuvent pleinement évaluer et comprendre. De plus, un traitement au chloramphénicol ne doit être suivi que sous la surveillance directe d’un praticien qualifié. L’ingestion de chloramphénicol par le biais de la consommation de produits ichthyques contenant des résidus pourrait en revanche comporter des risques pour la santé de l’homme, qui pourraient avoir des conséquences graves. C’est pourquoi le chloramphénicol est autorisé en médecine humaine, mais non pour des applications vétérinaires.

Jusqu’en 1994, la LMR de la CE pour le chloramphénicol était de 10 ppm, à titre de tolérance provisoire (Annexe III). Après 1994, quand il est devenu évident qu’il n’était pas possible d’obtenir des données permettant de démontrer un niveau de sûreté de son emploi, la LMR a été ramenée à zéro (Annexe IV). Les limites de détection du chloramphénicol par la méthodologie acceptée, qui utilise la chromatographie à haute résolution en phase liquide (CHRL) étaient alors de 5 à 10 ppm. La LMR du chloramphénicol est donc, dans les faits, passée à 5 ppm. Ces deux dernières années, plusieurs tests concernant le chloramphénicol, fondés sur la technique ELISA (essai d’immunoabsorption liée à une enzyme) sont arrivés sur le marché. Aux dires du fabriquant, le seuil de détection du chloramphénicol au moyen de ces tests ELISA est de 0,05 ppm. Comme la CE ne reconnaît aucune LMR pour le chloramphénicol (tolérance zéro), les chimistes analystes ont, grâce à ces tests plus sensibles, disqualifié bon nombre de produits alimentaires qui étaient précédemment acceptés comme propres à la consommation humaine.

L’Annexe IV du Règlement 2377/90/CEE recense neuf substances qui ne peuvent être administrées à des espèces destinées à entrer dans l’alimentation car aucun niveau sûr de résidu ne peut être déterminé, à savoir: le chloramphénicol26, le chloroforme, le chlorpromazine, le colchicine, le dapsone, le dimétridazole, le métronidazole, les nitrofuranes (y compris le furazolidone) et le ronidazole. La présence de résidus de l’une des substances comprises dans l’Annexe IV est la preuve évidente de l’emploi d’une substance prohibée dans une espèce animale alimentaire.

Aux Etats-Unis, plusieurs médicaments sont interdits pour des usages non conformes à la notice chez l’homme et chez les animaux destinés à l’alimentation. Ceux qui intéressent l’aquaculture comprennent: le chloramphénicol, le dimétridazole, le furazolidone (sauf pour un usage topique approuvé), le nitrofurazone (sauf pour un usage topique approuvé) et les fluoroquinolones.

Les antibiotiques approuvés peuvent être achetés et utilisés sous deux conditions: sans formalités (vente libre), ou sur ordonnance délivrée par un praticien qualifié. Au Canada, la vente libre d’oxytétracycline est confirmée par l’existence d’une Notice d’utilisation du médicament, qui en décrit les conditions d’emploi. Il importe que des renseignements concernant l’emploi correct et responsable des antibiotiques soient fournis aux aquaculteurs. Dans les pays développés (par exemple aux Etats-Unis, dans les pays de la CE, au Canada), la plupart des antibiotiques approuvés ne peuvent être achetés et utilisés que sur ordonnance et selon les indications d’un professionnel qualifié27.

Pour une utilisation non conforme à la notice, un professionnel qualifié peut délivrer une ordonnance prescrivant un antibiotique approuvé à utiliser dans des conditions différentes de celles qui ont été approuvées. Dans ce cas, le fonctionnaire qui approuve devra fournir des instructions précises concernant l’utilisation de l’antibiotique et sera responsable de leur application. D’après la réglementation canadienne, le professionnel qualifié assume la pleine responsabilité de toute violation des règles concernant les résidus médicamenteux. La réglementation des Etats-Unis prévoit que des vétérinaires patentés peuvent être autorisés à prescrire des utilisations non conformes à la notice d’antibiotiques en production animale pour des médicaments qui ont été approuvés pour l’homme seulement. Toutefois, cette même réglementation dispose que la Food and Drug Administration des Etats-Unis (USFDA) «peut interdire l’emploi hors prescription de médicaments chez les animaux si, après avoir donné à l’opinion publique la possibilité de s’exprimer, l’institution constate qu’une telle utilisation présente un risque pour la santé humaine». Cette réglementation est, de facto, très éloignée de celles des pays qui autorisent uniquement l’emploi des antibiotiques approuvés pour l’aquaculture.

Il pourrait en résulter un manque de contrôle. Comme le dit l’USFDA, «les données et les informations nécessaires pour déterminer, dans des situations particulières, si le niveau de résistance au moment de l’abattage est supérieur à la normale suite à une utilisation hors prescription ne sont généralement pas accessibles aux vétérinaires praticiens qui doivent décider d’une utilisation non conforme à la notice». Outre les résidus d’antibiotiques, c’est donc la résistance accrue à l’antibiotique spécifique qu’il faudrait, théoriquement, suivre également. Dans les pays qui n’ont pas un service vétérinaire efficace, compétent en aquaculture, ou qui n’ont pas les moyens d’effectuer un suivi microbiologique, l’emploi non conforme d’antibiotiques est signe d’irresponsabilité et révèle de graves manquements en matière de gestion des risques sanitaires pour l’homme.

Il existe aussi des dispositions concernant l’emploi des antibiotiques pour faire face à des situations de crise (épidémies, par exemple) et pour les besoins de la recherche. D’une manière générale, les antibiotiques interdits et les médicaments vétérinaires interdits comportent des risques impor-tants et démontrables pour la santé humaine. L’Enca-dré 11 donne une liste des antibiotiques et médicaments vétérinaires actuellement interdits aux Etats-Unis. Les antibiotiques interdits et les médicaments vétérinaires interdits peuvent varier de pays à pays.


ENCADRÉ 11

Médicaments actuellement interdits aux Etats-Unis dans le cadre de la production animale (USFDA 2002)

  • Chloramphénicol
  • Clenbutérol
  • Diéthylstilbestrol (DES)
  • Dimétridazole
  • Ipronidazole
  • Autres nitroimidazoles
  • Furazolidone, Nitrofurazone, autres nitrofuranes
  • Médicaments sulfamides chez les bovins laitiers (sauf emploi approuvé de sulfadiméthoxine, sulfabromométhazine et sulfaéthoxypyridazine)
  • Fluoroquinolones
  • Glycopeptides

Source: www.fda.gov/cvm/index/updates/nitroup.htm.

Etablir et faire appliquer des LMR. Les procédures au moyen desquelles la CCA fixe des LMRMV sont complexes et, compte tenu des inévitables implications internationales, lentes. Le Comité mixte FAO/OMS d’experts des additifs alimentaires (JECFA), qui se réunit seulement une fois par an, analyse les données. Lorsqu’il parvient (après de longues délibérations) à une recommandation, il transmet ses conclusions au Comité d’experts de la CCA, à savoir le Comité du Codex sur les résidus de médicaments vétérinaires dans les aliments (CCRVDF), pour une plus ample évaluation28.

L’établissement de LMR pour les poissons pose plusieurs problèmes, notamment celui de l’identification des tissus comestibles et des propriétés pharmacocinétiques et du métabolisme complexes des médicaments vétérinaires dans le poisson. Les seules LMR complètes de la CAC applicables aux espèces aquacoles recensées dans la base de données concernent l’administration d’oxytétracycline à raison de 100 mg/kg chez le«poisson» et la «crevette géante», mais plusieurs autres LMR ont été proposées par le JECFA, et sont maintenant entre les mains de la CCA. On peut en déduire qu’il faudra des années avant que la CCA établisse une liste utilisable des LMR applicables à l’aquaculture; les LMR nationales ou par zones commerciales continueront donc de prévaloir en matière de protection des consommateurs à l’intérieur des zones concernées. Le tableau 11 indique quels sont les produits actuellement examinés par le JECFA.

Parallèlement aux LMR établies par le JECFA, plusieurs pays ou groupes de pays ont fixé leurs propres LMR. Les tableaux 12 et 13 donnent les LMR applicables en aquaculture dans l’Espace économique européen de la CE (EEE-CE) et aux Etats-Unis. Les renseignements concernant les LMR fixées au Canada pour les résidus de médicaments vétérinaires peuvent être trouvés sur le site: www.hc-sc.gc.ca/english/index.html. Des informations spécifiques sur les LMR sont données sur le site: www.inspection.gc.ca/english/anima/fispoi/manman/samnem/Bull8e.shtlm.

Le Bureau des médicaments vétérinaires, Santé Canada, a approuvé six spécialités médicinales (huit substances médicinales) qui peuvent être utilisées en aquaculture (tableau 14). Des renseignements supplémentaires sur les LMR amendées sont aussi disponibles sur le site:www.hc-sc.ca/english/media/ releases/2002/2002_08bk1.htm (voir tableau 15).

Le Ministère de l’agriculture de la Colombie britannique a aussi un site Internet très utile donnant des informations sur l’aquaculture et, en particulier, sur l’emploi des antibiotiques en aquaculture: www.agf.gov.bc.ca/fisheries/health/antibiotics.htm.

TABLEAU 11
LMR proposées par le JECFA pour l’aquaculture

Numéro de la réunion du JECFA

Année

Médicament

Tissus

Espèce

LMR (µg/kg)

Situation

47

1996

Oxytétracycline

Muscle

Crevette géante (Penaeus monodon)

100

 

48

1997

Fluméquine

Muscle et peau en proportion normale

Truite

500

Temporaire

52

1999

Thiamphénicol

Muscle

Poisson

50

A réévaluer en 2002

52

1999

Deltaméthrine

Muscle

Saumon

30

 

54

2002

Fluméquine

Muscle et peau en proportion normale

Truite

500

 

58

2002

Oxytétracycline

Muscle

Poisson

200

 

Des information sur les LMR japonaises peuvent être trouvées sur le site: www.ffcr.or.jp/zaidan/ffcrhome.nsf/pages/e-info-foodchem. Concernant l’aquaculture, deux LMR seulement sont affichées pour le poisson et les coquillages d’élevage au Japon: 0,2 ppm pour l’oxytétracycline et 0,2 ppm pour la spiramycine. Des listes publiées ailleurs suggèrent qu’une large gamme de médicaments vétérinaires ont été approuvés pour une utilisation sur les poissons au Japon.

Les LMR d’antibiotiques approuvés sont généralement prudentes. La transformation, la cuisson et l’entreposage en congélateur peuvent réduire les niveaux de résidus d’antibiotiques29. Cependant, il n’existe que peu de données concernant les effets des opérations de transformation, cuisson et congélation de produits animaux aquatiques sur la dégradation des résidus d’antibiotiques dans les produits animaux aquatiques; il est donc indispensable d’effectuer des évaluations appropriées de l’exposition, sous forme d’évaluation des risques, non seulement pour comprendre les risques, mais aussi pour rassurer les consommateurs.

TABLEAU 12
LMR actuellement appliquées en aquaculture dans l’EEE de la CE

Médicament

Annexe

LMR µg/kg

Espèce

Réglementation du Conseil

Tous les sulfamides

I

100

Toutes les espèces alimentaires

 

Triméthroprime

I

50

Poissons téléostéens

 

Amoxicyline

I

50

Toutes les espèces alimentaires

 

Ampicilline

I

50

Toutes les espèces alimentaires

 

Benzylpénicilline

I

50

Toutes les espèces alimentaires

 

Cloxacilline

I

300

Toutes les espèces alimentaires

 

Dicloxacilline

I

300

Toutes les espèces alimentaires

 

Oxacilline

I

300

Toutes les espèces alimentaires

508/1999/CE

Pénéthamate

I

50

Toutes les espèces alimentaires

 

Sarafloxacine

I

30

Saumon

 

Chlortétracycline

I

100

Toutes les espèces alimentaires

 

Oxytétracycline

I

100

Toutes les espèces alimentaires

 

Tétracycline

I

100

Toutes les espèces alimentaires

 

Bronopol

II

 

Salmonidés, œufs seulement

 

Somatosalm

II

 

Saumon

 

Azaméthiphos

II

   

1931/1999/CE

Emamectine benzoate

I

100

Salmonidés

1931/1999/CE

Teflubenzuron

I

500

Salmonidés

1931/1999/CE

Tricaïne mésylate

II

 

Poissons téléostéens

1942/1999/CE

Toschloramide Na

II

 

Poissons téléostéens

2393/1999/CE

Diflubenzuron

I

1000

Salmonidés

2593/1999/CE

Thiopental iv

II

nd

Toutes les espèces alimentaires

749/2001/CE

Fluméquine

I

600

Salmonidés

2728/1999/CE

Acide oxolinique

II expire le 1/1/03

300

Poissons téléostéens

807/2001/CE

Florfénicol

I

1000

Poissons téléostéens

1322/2001/CE

Note: Pour les substances de l’Annexe I, il existe des LMR par grands groupes d’espèces ou d’animaux. Les substances de l’Annexe II sont considérées comme sans danger pour les consommateurs, et il n’est pas nécessaire que des LMR soient fixées à leur égard. Seules les substances de l’Annexe II qui ont une importance pour l’aquaculture sont mentionnées ici. Les substances de l’Annexe III ont des LMR provisoires, limitées dans le temps, qui doivent permettre de rassembler des données définitives concernant leur innocuité.

Dans la CE, la question de la sécurité des consommateurs est traitée au moyen de LMR établies dans la Règle CEE/2377/90 du Conseil. La définition communautaire des LMR est pratiquement la même que celle qu’a adoptée la CACRVD pour les denrées alimentaires. La Règle 2377/90 est accompagnée de annexes ci-après:

TABLEAU 13
Tolérances actuellement appliquées en aquaculture aux Etats-Unis

Médicament

Espèce

Tolérance (LMR)

Situation

Trifluralin

Crevettes

0,001 mg/kg

Temporaire

Oxytétracycline

Salmonidés

0,2 mg/kg

Temporaire

Acide oxolinique

Saumon du Pacifique

0,01 mg/kg

A la LDD1

1 LDD = limite de détermination.

TABLEAU 14
Médicaments actuellement approuvés et leurs LMR au Canada

Médicament

Espèce

Tissus

LMRA1

Oxytétracycline

Salmonidés

   
   

Tissus comestibles

0,1 µg/g

 

Langouste

   

Sulfadi-méthoxine

 

Tissus comestibles

0,1 µg/g

 

Salmonidés

   

Ormétoprim

 

Tissus comestibles

0,5 µg/g

   

Muscle/peau

1,0 µg/g

Sulfadiazine

 

Tissus comestibles

0,1 µg/g

 

Salmonidés

   

Triméthoprime

 

Tissus comestibles

0,1 µg/g

   

Muscle/peau

1,0 µg/g

Tricaïne méthanesulfonate

Salmonidés

Tissus comestibles

0,02 µg/g

Formaldéhyde

Salmonidés

 

nd2

Florfénicol

Salmonidés

Tissus comestibles

0,1 µg/g3

Notes:
1 LMRA = LMR administrative.
2 Substance biologique régulée, partout présente dans la nature.
3 La LMR spécifiée concerne le métabolite, l’amine de florfénicol.

TABLEAU 15
LMR supplémentaires amendées au Canada

Médicament

Résidu de marqueur

LMR (µg/g)

Espèce

Florfénicol

Florfénicolamine

0,8

Muscle de salmonidés (saumon, truite, omble-chevalier, corégone et ombre commun)

Sulfadiazine

Sulfadiazine

0,1

Muscle de salmonidés (saumon, truite, omble-chevalier, corégone et ombre commun)

Triméthoprime

Triméthoprime

0,1

Muscle de salmonidés (saumon, truite, omble-chevalier, corégone et ombre commun)

Il convient de noter que les Etats-Unis, même s’ils n’ont pas de réglementation formelle en matière de LMR, disposent d’un équivalent – la tolérance – qui est établi par les autorités réglementaires.

PERSPECTIVES MONDIALES

Le HACCP, un outil d’aménagement fondé sur le risque d’emploi des antibiotiques en aquaculture. En aquaculture, les antibiotiques sont généralement administrés avec les produits d’alimentation, soit qu’ils aient été incorporés pendant la fabrication des aliments, soit qu’ils soient déposés à la surface des boulettes par le fabricant ou par l’aquaculteur. Lors d’épidémies, les éleveurs peuvent administrer des antibiotiques par d’autres voies. Des instructions claires doivent donc être fournies aux fabricants d’aliments, aux distributeurs d’antibiotiques, aux services vétérinaires et aux éleveurs qui ont la responsabilité de leur utilisation. Qui diffuse ces renseignements, et qui est responsable de la réglementation et du contrôle des antibiotiques au plan national?

Le système d’analyse des risques – points critiques pour leur maîtrise (HACCP) est recommandé en tant que moyen de limiter les risques résultant de la transformation du poisson et des produits halieutiques. Son application est obligatoire en ce qui concerne la transformation du poisson et tous les pays exportateurs doivent se soumettre à cette obligation pour avoir accès au commerce international. Depuis le milieu des années 90, quelques pays développés ont adopté ce système pour maîtriser les risques au niveau des étangs30. L’introduction du système HACCP pour limiter les risques alimentaires en aquaculture, y compris les risques résultant de l’utilisation irresponsable des antibiotiques, a été largement recommandée31 et a été examinée par un Groupe d’étude FAO/Réseau de centres d’aquaculture pour la Région Asie-Pacifique (RCAAP)/OMS sur la sécurité des produits alimentaires32.

La plupart des réglementations concernant la production animale primaire, y compris l’aquacul-ture, ne font pas du HACCP une obligation. Dans de nombreux pays, même quand la responsabilité est partagée (en fonction des réglementations), ou quand elle est du ressort des producteurs, l’obligation réelle de contrôler l’emploi des antibiotiques et leurs résidus incombe en fait à l’industrie de transformation car, pour ce secteur, le HACCP est obligatoire. Cela ne va pas sans difficultés quand il s’agit de mettre en œuvre des mesures de contrôle concernant l’emploi des antibiotiques en aquaculture.

Pour les antibiotiques et les médicaments vétérinaires approuvés et pour des espèces spécifiques de poissons ou de mollusques, ainsi que pour le diagnostic (raison de l’utilisation), la dose, la durée du traitement et le temps de retrait, on dispose de tous les éléments nécessaires pour identifier les points critiques à maîtriser (CCP) et les limites critiques des normes réglementaires. D’aucuns ont suggéré que les CCP doivent se situer au stade de l’alimentation car c’est à ce moment là, en général, que les antibiotiques sont introduits dans le processus de production. L’analyse des résidus des antibiotiques utilisés, et la vérification que la réglementation a été respectée devraient faire partie des procédures de vérification. En outre, comme l’a suggéré l’USFDA, le suivi des résidus dans la chair des animaux pourrait n’être pas suffisant, et le développement d’une résistance dans les micro-organismes de l’étang (et/ou les micro-organismes visés) devrait aussi être suivi, soit un CCP supplémentaire.

Pour ce qui concerne l’industrie de transformation du poisson, d’autres procédures, activités et suivis devraient être effectués en sus du système HACCP. En particulier, des conditions préalables (par exemple l’emplacement de l’usine, le contrôle de l’alimentation en eau et des effluents) et de bonnes règles d’hygiène devraient être imposées. L’entreposage et la manipulation des antibiotiques devraient faire l’objet d’un programme de suivi, comme l’indique la réglementation HACCP appliquée aux Etats-Unis pour le stockage des substances chimiques dans l’usine, par exemple33.

Comme dans la plupart des domaines liés aux risques alimentaires, le suivi des risques aquacoles fait intervenir de nombreuses personnes, dont les auteurs des réglementations, les consommateurs, les producteurs, les transformateurs, des journalistes et – parfois – des chercheurs, qui n’ont pas toujours une connaissance parfaite d’un risque donné et des moyens de le gérer. L’importance des problèmes de communication est bien connue34. La communication touchant les risques est indissociable de l’emploi des antibiotiques à des fins aquacoles. Certains pays sont loin d’offrir la communication et la transparence nécessaires, ce qui n’aide pas à résoudre correctement d’éventuels problèmes et finit même par en créer de nouveaux. La communication avec le consommateur est particulièrement importante. Une crise comme celle qui a entouré le chloramphénicol désorganise les marchés nationaux et internationaux du poisson, car elle rend le consommateur craintif à l’égard du poisson comme aliment.

L’utilisation correcte d’antibiotiques approuvés restera nécessaire en production animale, y compris dans l’aquaculture, et il faudrait rassurer les consommateurs en leur disant que l’emploi d’antibiotiques approuvés, en particulier conformément aux indications de la notice, est sans risque. A côté des problèmes de santé publique résultant du fait que des gens sont exposés sans défense à des bactéries devenues résistantes aux antibiotiques et aux résidus d’antibiotiques interdits, il existe également des contraintes économiques dont il faut aussi tenir compte.

L’avenir de l’aquaculture dépend, entre autres choses, de la production de produits sains et salubres, et c’est là un objectif qui peut être atteint. Toutefois la récente crise due au chloramphénicol montre que la situation actuelle concernant l’emploi des antibiotiques est loin d’être satisfaisante. L’utilisation responsable des antibiotiques passe par la mise en œuvre de mesures adéquates de gestion des risques, notamment par l’élaboration et l’application de procédures réglementaires appropriées. Il convient d’améliorer la base des données et des connaissances disponibles concernant les risques et les aléas de l’emploi des antibiotiques, et les dangers que comportent certains risques avérés, notamment la distribution et l’emploi des médicaments devraient être portés à la connaissance du public. D’autres efforts sont nécessaires dans les domaines de la recherche, de la formation, de la mise en place de capacités, des cadres juridiques et des moyens de communication. Dans les pays développés, les aquaculteurs devraient être toujours encouragés à solliciter les avis de professionnels pour ce qui concerne l’utilisation des antibiotiques, notamment en s’adressant aux organes de réglementation, aux services de vulgarisation et à des professionnels qualifiés. Là où il n’existe pas de conseils professionnels qualifiés, les pays devraient chercher à se doter des moyens nécessaires, et les institutions d’aide et les partenaires du développement devraient fournir toute l’assistance nécessaire à cette effet.

L’application de pratiques d’aménagement fondées sur le HACCP dans les systèmes de production est indispensable pour réduire les risques éventuels. Des directives et des normes techniques appropriées devraient être mises au point, en consultation avec toutes les parties prenantes. Il est nécessaire aussi de rassurer les consommateurs en leur disant que l’utilisation des antibiotiques approuvés est sans danger et que des mesures sont prises pour réfréner l’emploi de substances interdites. Les informations pertinentes devraient être à la disposition du public en général à travers les divers mécanismes possibles de diffusion de l’information35. Des efforts devraient être faits pour restreindre l’usage des antibiotiques aux seules fins thérapeutiques36. Il faudrait encourager les pays à élaborer et à mettre en œuvre des procédures plus transparentes et mieux harmonisées au plan international pour la gestion et le contrôle des antibiotiques employés en aquaculture.

Des LMR par pays ou par zones commerciales. Des LMR nationales ou par zones commerciales continueront d’exister jusqu’à ce que la CCA soit en mesure de fixer des LMR bénéficiant d’une large acceptation internationale. Malheureusement, le travail de la CCA progresse lentement et il faudra des années pour que l’on dispose d’une gramme complète de LMR. Le jour où il existera des LMR nationales ou régionales reposant sur des données scientifiques et des procédures de contrôles fondées sur des considérations de sécurité des consommateurs, on ne pourra plus dire qu’il s’agit d’obstacles au commerce, à condition bien sûr que les programmes de contrôle des résidus soient exécutés équitablement et sans faire de discrimination entre les produits nationaux et les produits importés.

1 D. Evans et R. Grainger. 2000. Gathering data for resource monitoring and fisheries management. Dans P.J.B. Hart et J.D Reynolds, éds. Handbook of fish biology and fisheries. Blackwell, Oxford, Royaume-Uni.
2 FAO. 2002. Inland capture fishery statistics of Southeast Asia: current status and information needs, par D. Coates. Publication RAP n° 2002/11. Bureau régional de la FAO pour l’Asie et le Pacifique, Bangkok. 121 pages.
3 FAO. 1998 Directives concernant la collecte courante de données sur les pêches de capture. Document technique sur les pêches n° 382. FAO. Rome. 98 pages. Etabli par une Consultation d’experts tenue à Bangkok du 18 au 30 mai 1998, organisée et financée par le Projet FAO/DANIDA (Agence danoise pour le développement international) de formation à l’évaluation de stocks de poissons et la planification de la recherche halieutique (GCP/INT/575/DEN).
4 NRC. 2000. Improving the collection, management and use of marine fisheries data. National Academy of Sciences, Washington. 160 pages.
5 FAO. Code de conduite pour une pêche responsable, Article 7 Aménagement des pêcheries (7.4.4. et 7.4.7.) et Article 12 Recherche halieutique (12.3.).
6 Eurostat. 1995. Examen de la qualité et de la fiabilité des statistiques des pêches. Dans OCDE. Rapport de l’atelier sur l’importance de statistiques fiables pour la conduite d’un aménagement efficace. p. 185-187. Paris.
7 FAO. 2002. Prospections halieutiques par échantillonnage: manuel technique, par C. Stamatopoulos. Document technique sur les pêches n° 425. Rome. 132 pages.
8 Des statistiques fiables sont à la base même des «meilleures données scientifiques» disponibles auxquelles il est si souvent fait référence tout au long du Code, des Principes généraux (Article 6), à l’Aménagement des pêcheries (Article 7), aux Pratiques post-capture et au Commerce (Article 11) et à la Recherche halieutique (Article 12).
9 Accord aux fins de l’application des dispositions de la Convention des Nations Unies sur les droit de la mer du 10 décembre 1982 relative à la conservation et à la gestion des stocks de poissons dont les déplacements s’effectuent tant à l’intérieur qu’au-delà de zones économiques exclusives (stocks chevauchants) et des stocks de poissons grands migrateurs.
10 Accord visant à favoriser le respect par les navires de pêche en haute mer des mesures internationales de conservation et de gestion.
11 Le Plan d’action international pour la réduction des captures accidentelles d’oiseaux de mer dans les pêcheries palangrières; le Plan d’action international pour la conservation et la gestion des requins; le Plan d’action international pour la gestion de la capacité de pêche; et le Plan d’action international visant à prévenir, décourager et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.
12 L’Organisation des pêches de l’Atlantique Sud-Est (SEAFO); la Convention sur la conservation et l’aménagement des stocks de poissons grands migrateurs dans l’ouest et le centre de l’Océan Pacifique; la Commission des pêches du sud-ouest de l’océan Indien.
14 La Déclaration du Millénaire contient l’engagement de réduire de moitié d’ici à 2015 la proportion de la population mondiale disposant d’un revenu inférieur à 1 dollar EU par jour.
15 Il existe, dans les pays développés, de nombreuses pêcherie artisanales mais le présent article n’étudie que les communautés de pêche artisanale et de subsistance des pays en développement qui participent à la pêche de capture en mer et dans les eaux intérieures.
13 M. R. Allen, Directeur de la Commission interaméricaine du thon tropical (CITT). 8604 La Jolla, Californie 92037, Etats-Unis.
16 Des enquêtes effectuées il y a 20 ans par N. Jodha dans deux villages du Gujarat en Inde ont montré que les ménages dont le revenu réel par habitant avait diminué de plus de 5 pour cent s’en tiraient, en moyenne, mieux d’après 37 de leurs 38 critères du bien-être. (R. Chambers. 1989. Editorial introduction: vulnerability, coping and policy. IDS Bulletin, 20[2]).
17 FAO. 2002. Literature review of studies on poverty in fishing communities and of lessons learned in using sustainable livelihoods approaches in poverty alleviation strategies and projects, par G. Macfadyen et E. Corcoran. FAO: Circulaire sur les pêches n° 979. Rome.
18 Il est à noter qu’aucune information n’est fournie quant à ce qu’il est possible d’acheter pour 1 dollar EU dans les différentes régions du monde.
19 M. Huang. Sous presse. Séropositivité et sida parmi les pêcheurs: vulnérabilité de leurs partenaires. Dans Proceedings of the Global Symposium on Women in Fisheries. (Sixième Forum des pêches en Asie), Kaoshiung, Taïwan Province de Chine, novembre 2001. Asian Fisheries Society et ICLARM, World Fish Centre.
20 Voir, par exemple, FAO/SEAFDEC/CIDA 2000. Use of chemicals in aquaculture in Asia, édité par J.R. Arthur, C.R. Lavilla-Pitigo et R.P. Subasinghe. Actes de la Réunion sur l’emploi des substances chimiques en aquaculture en Asie, Iloilo, Philippines, 20-22 mai 1996. 235 pages; et FAO. 1997. Towards safe and effective use of chemicals in coastal aquaculture. Rapports et études, GESAMP n° 65, Rome, 40 pages.
21 Des information à jour sur le développement de la résistance microbienne peuvent être trouvées sur le site www.fda.gov/oc/ opacom/hottopics/anti_resist.html. On pourrra également consulter K.M. Cahill, J.A. Davies et R. Johnson. 1966. Report on an epidemic due to Shigella dysenteriae type 1 in the Somali interior. American Journal of Tropical Medecine and Hygiene, 15: 52-56.
22 P. Shears 2001. Antibiotic resistance in the tropics. Transactions of the Royal Society of Tropical Medecine and Hygiene, 95: 127-130. F. Angulo et P.M. Griffin. 2000. Changes in antimicrobial resistance in Salmonella enterica serovar thphimurium. Emerging infectious diseases, 6(4); et USFDA. 1997. Extra label animal drug use; fluoroquinolones and glycopeptides; order of prohibition. Federal register, 62(99): 27 944-27 947.
23 La CCA est une commission mixte formée par la FAO et par l’OMS. Depuis les premières dispositions prises en 1961 pour instituer un Codex Alimentarius (code alimentaire), la CCA, en tant qu’organe chargé d’élaborer ledit code, a appelé l’attention sur la question de la qualité et de l’innocuité des produits alimentaires. Elle a pour tâche de mettre au point des normes de sécurité des aliments applicables dans le monde entier, et les normes du Codex sont devenues le critère d’après lequel les mesures et réglementations nationales en matière d’alimentation sont évaluées dans le cadre des paramètres juridiques de l’Accord de l’Organisation mondiale du commerce sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires (OMC/SPS).’
24 La douzième édition du Manuel de Procédure de la CCA peut être trouvé sur le site: ftp://ftp.fao.org/codex/manual/manual12ce.pdf
25 Des détails sur les antibiotiques approuvés pour une utilisation aquacole au Canada peuvent être trouvés sur le site: http://salmonhealth.ca/therapeutantsapproved.html
26 Voir: www.emea.eu.int/pdfs/vet/mrls/chloramphenicol.pdf
27 Les lois définissent quels sont les professionnels qualifiés qui sont autorisés à prescrire par écrit des médicaments destinés au traitement des poissons dans l’aquaculture et qui sont responsables de leur contrôle. Ces professionnels peuvent avoir des qualifications professionnelles différentes selon les pays. Par exemple, dans la CE et aux Etats-Unis, ce sont les vétérinaires (ayant reçu une formation appropriée en aquaculture) mais, dans d’autres pays, ils peuvent être des biologistes (aquaculture) ayant reçu une formation en médecine des poissons et en santé publique humaine.
28 Une base de données des LMR de la CCA mises au point jusqu’ici est disponible sur: apps.fao.org/codexsystem/vetdrugs/ vetd_ref/vetd-e.htm.
29 Chun-Chieh Lan, Bau-Sung Hwang et Mei-Feng Tu. 2001. Effect of microwave and roast treatment on the degradation of sulfamethazine residues in tilapia meat. Journal of Food and Drug Analysis, 9(2): 102-106.
30 G. Valset. 1997. Norwegian hazard controls for aquaculture. Dans R.E. Martin, R.L. Collette et J.W. Slavin. Fish inspection, quality control and HACCP, p. 392-402. Technomic Publishing, Lancaster, Pennsylvanie, Etats-Unis.
31 A. Reilly. P. Howgate et F. Kaferstein. 1997. Safety hazards and the application of the Hazard Analysis Critical Control Point (HACCP) in aquaculture. Dans R.E. Martin, R.L. Collette et J.W. Slavin. Fish inspection, quality control and HACCP, p. 353-375.. Technomic Publishing, Lancaster, Pennsylvanie, Etats-Unis. Voir aussi: R. Armstrong. International hazard controls in aquaculture, p 403-406, dans la même publication.
32 OMS. 1999. Food safety issues associated with products from aquaculture. Rapport d’un Groupe d’étude mixte FAO/NACA/OMS. Séries des Rapports techniques de l’OMS, n° 883. Genève. 55 pages.
33 USFDA. 21 CFR, Parties 123 et 1240.
34 E. Spencer Garrett, C. Lima dos Santos et M.L. Jahnke. 1997. Public, animal and environmental health implications of aquaculture. Emerging Infectious Diseases, 3(4).
35 www.anmv.afssa.fr/oiecc/documents/recommandationsconf.pdf; et www.anmv.afssa.fr/oiecc/documents/recommandations_hanoi.pdf
36 http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?p_action.gettxt= gt&doc=IP/02/466/0/RAPID&lg=EN&display=

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