70ème anniversaire de la FAO

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1945 - 55

Résoudre les problèmes de la faim et de la malnutrition à la suite d’une crise.
Octobre 1945, Québec – Conférence des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, à Québec. Des délégués de près de 40 pays se sont rassemblés à Québec et ont fondé l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

La dépression mondiale qui a suivi l’année 1929 a eu des conséquences dévastatrices sur l’agriculture et a mis à genou la communauté agricole. La crise financière a conduit les pays importateurs de produits alimentaires à augmenter brutalement les droits de douane et à accroître leur production propre. Le commerce s’est effondré, avec notamment une chute de 60 pour cent des importations de blé, et les excédents alimentaires se sont multipliés. Dans les années 30, alors que la pauvreté et la nutrition faisaient l’objet de nouvelles réflexions, les nutritionnistes préconisaient d’augmenter la consommation, tandis que les économistes plaidaient pour une baisse de la production.

Frank Mc Dougall, le nutritionniste australien, proposa une analyse de ce paradoxe. Il souhaitait combattre la malnutrition en adoptant une approche multidisciplinaire et recommandait d’associer action humanitaire et agriculture. Ses propositions trouvèrent un écho largement favorable au sein des pouvoirs publics et de l’opinion, et il semblait que le moment propice à une action collective se présentait enfin. Malheureusement, la seconde guerre mondiale mit brutalement fin à ce projet.

En 1942, les propositions de Franck McDougall finirent par arriver dans les mains de la première dame des États-Unis, Eleanor Roosevelt, qui organisa une rencontre entre le président américain et le nutritionniste. Au cours d’un dîner à la Maison Blanche, Franck McDougall appela de ses vœux la création d’un programme des Nations Unies qui traiterait l’alimentation en tant que principal problème économique mondial et qui ferait de l’agriculture l’un des moteurs essentiels de l’amélioration du niveau de vie des populations dans le monde.

L’attitude du président Roosevelt lors de ce dîner ne le laissait pas présager, mais cette discussion avait pourtant dû le toucher profondément, car, un an plus tard, il organisait la Conférence des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture à Hot Springs, en Virginie, au cours de laquelle quarante-six gouvernements s’engageaient à créer une organisation permanente pour l’alimentation et l’agriculture.

Québec, 1945 – session du Comité agricole de la FAO.

La création de la FAO n’aurait pas pu mieux advenir: l’Europe était en ruine et la faim était une menace réelle. Lors de cette réunion, on élut le premier Directeur-général, Lord John Boyd Orr, un écossais admiré pour ses travaux approfondis sur la nutrition.

Pourtant, un an après sa création, la FAO devait encore convaincre les pouvoirs publics que la pauvreté était la cause profonde de la faim et de la malnutrition.

Au début de l’année 1946, il est apparu clairement que les déplacements de population et la sécheresse qui sévissait allaient mettre en péril l’accès des populations à l’alimentation dans les années à venir. La FAO, qui estimait qu’il y aurait un déséquilibre immense entre les besoins alimentaires des populations et le produit des récoltes de 1946-1947, proposa donc un certain nombre de mesures d’urgence.

La FAO organisa une réunion extraordinaire sur les problèmes alimentaires urgents, à Washington en mai 1946. Cette réunion permit non seulement d’aborder le problème immédiat de la crise alimentaire, mais aussi de préparer une série de mesures pour régler des problèmes de production alimentaire déjà anciens. Parmi les questions fondamentales, on aborda la mise en œuvre de recensements mondiaux réguliers, la gestion des nuisibles et le traitement des urgences au moyen de l’aide alimentaire. Lors de cette réunion, l’amélioration de la fertilité des sols fut présentée comme l’un des défis les plus urgents à relever. 

Constituer des réserves
1958, Japon – premier Recensement mondial de l’agriculture. Sur la photo: fonctionnaires du Centre de formation sur les techniques de recensement pour l’Asie et l’Extrême-Orient.

Après la seconde guerre mondiale, la fertilité des sols est devenue une préoccupation pour de nombreux pays. Les États cherchaient à accroître leur production agricole. Les exploitants agricoles qui avaient réussi à atteindre des niveaux élevés de production pendant la guerre voulaient continuer au même rythme, en raison notamment des prix favorables des produits agricoles. Cela se traduisit par un pic de la demande d’engrais au niveau mondial. Les gouvernements devaient faire face à une augmentation de la demande alimentaire et avaient besoin de savoir ce qu’il adviendrait à leurs agricultures d’un point de vue économique en cas d’augmentation générale de la production agricole.

C’est pour cette raison que la FAO organisa le Recensement agricole mondial de 1950. Ce recensement était le premier programme à rassembler les données statistiques de 81 pays: il mettait à disposition une description complète et précise de la production et de l’organisation agricole. Par rapport au recensement d’avant-guerre, c’était une évolution considérable.

L’agriculture sous surveillance

Même si, à la fin des années 1940, la crise alimentaire de l’après-guerre était sur le point de s’achever, la volonté de la FAO, de l’ONU et d’autres organisations de s’occuper des urgences alimentaires ne fléchissait pas. En août 1951, le Conseil économique et social de l’Organisation des Nations Unies proposa que la FAO continue de surveiller étroitement la situation de certains pays et signale tout cas imminent de pénurie alimentaire ou de famine.

La FAO a donc réalisé des enquêtes de terrain et rencontré les responsables politiques, afin de réfléchir aux mesures concrètes à mettre en œuvre. La FAO pouvait également commencer à réfléchir à la viabilité du projet de réserve alimentaire, à constituer en prévision de pénuries ou de famine causées par la guerre, les catastrophes naturelles, mais aussi les infestations de nuisibles, comme le criquet pèlerin. 

S’attaquer au paradoxe de l’abondance et des personnes dans le besoin

Ce fut l’un des problèmes épineux sur lesquels la FAO travailla sans relâche dans les années 1950.

Alors que les risques de famines, de catastrophes et d’invasions de nuisibles étaient toujours très présents, les excédents alimentaires s’accumulaient dans certains pays développés. Or, il fallait en faire profiter les pays qui en avaient besoin, tout en s’assurant que les prix de production chez les donateurs et chez les receveurs restent compétitifs. 

Le Comité des produits de la FAO élabora les Directives et principes relatifs à l’écoulement des excédents. Ces directives et principes, adoptés par le Conseil de la FAO en 1954, furent conçus comme un code de conduite international. Ils encourageaient l’utilisation constructive des excédents de produits agricoles de base, tout en préservant les intérêts des exportateurs et des producteurs locaux. Depuis lors, ils servent de manuel de référence pour le suivi des programmes d’aide alimentaire et de gestion des produits agricoles.