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Contexte régional


CARACTÉRISTIQUES DE LA RÉGION

La région Amérique latine et Caraïbes couvre quelque 205 millions d’ha et comprend 42 pays dont la population totale était estimée à 505 millions de personnes en l’an 2000. L’étendue de la région, sa grande diversité agroécologique et sa faible densité de population (0,25 personnes par ha), associées à un taux d’urbanisation de 75 pour cent, ont entraîné une biodiversité très importante. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)[180], cette région possède cinq des dix pays les plus riches du monde en terme de biodiversité et 36 pour cent des principales cultures et espèces industrielles en sont originaires. Le bassin de l’Amazonie abrite la forêt tropicale intacte la plus grande du monde; en 1994, la région possédait 28 pour cent des surfaces forestières du monde, représentant près d’un milliard d’ha.

Cette abondance est en partie due aux conditions climatiques favorables de la région. Elle possède 40 pour cent des zones humides du monde en développement, presque la moitié de ses ressources en eaux renouvelables et seulement 4 pour cent des terres arides et semi arides. Quelque 90 pour cent des terres de la région sont humides et subhumides.

La région comprenait, en 1999, 160 millions d’ha de terres cultivées[181], dont 18 millions d’ha équipés pour l’irrigation. Ces surfaces irriguées ne représentent que 18 pour cent du potentiel estimé de la région[182] et l’on estime que l’on n’utilise aujourd’hui pas plus de un pour cent de l’eau disponible[183]. Une superficie de 600 millions d’ha est pâturée. La région est, dans son ensemble, importante pour un certain nombre de cultures; leurs rendements sont souvent nettement supérieurs à ceux de la moyenne du monde en développement.

Avec un PIB moyen par tête de 3940 dollars EU en 1998, cette région est la plus riche des régions en développement et la moins dépendante de l’agriculture - en 1998 son PAIB ne représentait que 8 pour cent du PIB. Comme la croissance de la valeur ajoutée agricole est plus faible que celle de l’industrie et des services, cette part va sans doute continuer à baisser. Les données nutritionnelles de la FAO indiquent que le régime alimentaire moyen est de 120 pour cent du minimum journalier requis[184]. La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) signala que l’indice alimentaire par tête pour la région augmenta de 15 pour cent sur la période 1980-1997[185].

Néanmoins, il existe de graves problèmes d’équité dans la distribution des richesses. Les riches contrôlent une des plus fortes proportions des ressources de n’importe quelle région du globe[186]; de plus, les zones urbaines sont fortement favorisées au détriment des zones rurales. Selon les estimations de la CEPAL[187] de 1997, 54 pour cent des ménages ruraux étaient considérés comme pauvres, contre seulement 30 pour cent dans les zones urbaines. L’extrême pauvreté[188] affecte 31 pour cent des ménages ruraux mais seulement 10 pour cent des ménages urbains. Un total de 47 millions de ruraux sont considérés comme extrêmement pauvres auquel s’ajoute 78 millions de pauvres. La pauvreté varie énormément d’un pays à l’autre - de moins de 2 pour cent de la population de l’Uruguay vivant au-dessous du seuil de pauvreté de 1 dollar EU par jour à plus de 40 pour cent au Guatemala et en Honduras[189]. Les problèmes d’équité sont particulièrement évidents en ce qui concerne la distribution des terres[190].

PRINCIPAUX SYSTÈMES D’EXPLOITATION AGRICOLE DE L’AMÉRIQUE LATINE ET DES CARAÏBES

En raison de son énorme étendue en latitude, de sa topographie variée et de sa riche biodiversité, la région de l'Amérique latine et des Caraïbes possède la gamme de systèmes d’exploitation agricole la plus diverse et la plus complexe du monde. Seize principaux systèmes ont été identifiés dans le cadre de cet ouvrage. Ils sont brièvement décrits ci-dessous et résumés dans le tableau 7.1. Tous les systèmes, sauf le système urbain sont localisés sur la carte jointe.

Principaux systèmes de production - AMÉRIQUE LATINE ET CARÏBES

Déni de responsabilité de la FAO

Les dénominations utilisées et les informations figurant sur les cartes n'impliquent de la part de la FAO aucun jugement concernant le statut légal ou constitutionnel d'un pays, territoire ou étendue maritime ni aucune approbation ou acceptation de ses frontières

Notes:

Projection = Géographique (Lat/Long)
Cartographie- Equipe collecte de données et d'analyse spatiale
Etude globale FAO/Banque mondiale sur les systèmes de production

Système d’exploitation agricole irrigué

Ce système comprend d’énormes zones de terres arides du nord et du centre du Mexique, et des zones côtières et des vallées intérieures du Pérou, du Chili et de l’ouest de l’Argentine. Sa surface totale est de près de 200 millions d’ha dont seulement 7,5 millions d’ha de terres cultivées, presque toutes irriguées. On trouve aussi des productions irriguées dans de nombreux autres systèmes d’exploitation agricoles; elles y jouent un rôle mineur. Néanmoins, le système d’exploitation agricole irrigué ne représente que 40 pour cent du total des surfaces irriguées de la région (18,5 millions d’ha). La présence d’une infrastructure pour l’irrigation permet une intensification assez poussée de la production - généralement orientée vers la commercialisation. La population agricole totale de ce système est de près de 11 millions de personnes. Les principales productions sont le riz, le coton, les fruits, l’horticulture et la vigne. La pauvreté est faible à moyenne.

Système d’exploitation agricole basé sur la forêt

Ce système est essentiellement situé dans le bassin de l’Amazonie où il couvre 600 millions d’ha soit 30 pour cent de la région. Il est caractérisé par des activités agricoles indigènes dispersées utilisant peu d’intrants, parsemées d’élevage extensif de bovins et de plantations occasionnelles spécialement à la périphérie de la zone. Un peu plus d’un pour cent de la surface de ce système est cultivée; l’irrigation y est très rare. La densité de population est très faible, la population agricole est d’environ 11 million de personnes, ce qui correspond à moins de 0,02 personnes par ha. La pauvreté est généralement faible à moyenne.

Système d’exploitation agricole mixte côtier-plantation

Ce système couvre 186 millions d’ha et sa population agricole est estimée à 20 millions de personnes. Sa superficie cultivée est de 20 millions d’ha cultivés dont 13 pour cent sont irrigués. Ce système occupe des terres parmi les plus riches de la région, mais comprend aussi des marécages de mangrove et des zones isolées de forêt tropicale. Il comprend deux principaux sous-systèmes: i) les petites exploitations familiales de polyculture, qui associent des activités de pêche côtière et des emplois hors exploitation (comme le tourisme); et ii) les grandes plantations souvent multinationales, avec une production intensive spécifiquement orientée vers l’exportation. La pauvreté est grande chez les ouvriers et peu fréquente par ailleurs.

Système d’exploitation agricole mixte intensif

Situé essentiellement dans l’est et le centre du Brésil, le système d’exploitation agricole mixte intensif représente le cœur de l’agriculture brésilienne et occupe environ 81 millions d’ha; sa population agricole est légèrement inférieure à 10 millions de personnes. Quelque 13 millions d’ha de terre sont cultivées dont 8 pour cent irrigués. Les principales productions sont le café, l’horticulture et les fruits. Les niveaux de pauvreté de ce système sont relativement bas.

Le système d’exploitation agricole céréale-élevage (Campos)

Les Campos représentent une transition progressive pour l’humidité et souvent pour la qualité du sol avec le système intensif décrit ci-dessus. Ils couvrent une surface légèrement supérieure à 100 millions d’ha au sud du Brésil et au nord de l'Uruguay. La population rurale est estimée à environ 7 millions de personnes. Le système est fortement orienté vers l’élevage et la production rizicole. On estime les surfaces cultivées à 18 millions d’ha dont 10 pour cent sont irrigués. La pauvreté est faible à moyenne.

Système d’exploitation agricole tempéré humide mixte forestier

Ce système est un des rares systèmes agricoles tempérés de la région; il rappelle fortement la Nouvelle-Zélande par sa topographie et son climat. C’est un petit système ne couvrant que 13 millions ha, limité à la zone côtière du centre du Chili. Il est caractérisé par des forêts naturelles et plantées extensives (plus d’un million d’ha) associées à la production laitière, à l’élevage de moutons et à la production de quelques cultures, telles que les betteraves à sucre, le blé et l’orge. Sa surface cultivée n’excède pas 1,6 millions d’ha, l’irrigation y est très peu développée. La population agricole du système est estimée à un peu plus d’un million de personnes. La pauvreté est généralement faible.

Le système d’exploitation agricole maïs-haricot (Amérique centrale)

Le système d’exploitation agricole maïs-haricot s’étend du centre du Mexique au canal de Panama, sa population agricole, estimée à environ 11 millions de personnes, comprend une proportion importante de populations indigènes. Ce système de subsistance est basé historiquement et culturellement sur la production du maïs et du haricot; il couvre 65 millions d’ha. Il comprend 2,4 millions d’ha irrigués, soir 40 pour cent des terres: la plus forte concentration d’irrigation en dehors du système irrigué. Toutefois, la perte des meilleures terres de vallées au profit de colons non indigènes et d’opérations commerciales a entraîné une grande pauvreté et une forte dégradation des terres dans de nombreux endroits.

Système d’exploitation agricole mixte intensif des hautes terres (Andes du Nord)

Ce système couvre 43 millions d’ha et sa population agricole est de 4 millions de personnes. D’après l’altitude, on différencie généralement deux sous-systèmes: i) celui bien développé des vallées et des faibles pentes - le cœur de la production du café et de l’horticulture des Andes; et ii) celui des hautes terres et des vallées supérieures où les cultures tempérées, le maïs et l’élevage des cochons prédominent et où la culture indigène traditionnelle est fortement ancrée. La surface cultivée totale est estimée à 4,4 millions d’ha dont 20 pour cent sont irrigués. La pauvreté est généralement moyenne dans les zones les plus basses, mais elle est très fréquente, et souvent sévère à plus haute altitude.

Tableau 7.1 Principaux systèmes d’exploitation agricole de l’Amérique latine et des Caraïbes

Systèmes d'exploitation agricole

Superficie (% de la region)

Pop. agricole (% de la region)

Principales activités

Fréquence de la pauvreté

Irrigué

10

9

Horticulture, fruits, élevage

Faible à moyenne

Basé sur la forêt

30

9

Subsistance/élevage de bovins en ranch

Faible à moyenne

Mixte côtier-plantation

9

17

Cultures d'exportation/
arboriculture, pêche, racines, tourisme

Faible à élevée-sévère (extrêmement variable)

Mixte intensif

4

8

Café, horticulture, fruits, travail hors exploitation

Faible (sauf chez les ouvriers agricoles)

Céréale-élevage (Campos)

5

6

Riz et élevage

Faible à moyenne

Tempéré humide mixte forestier

1

1

Lait, viande, céréales, forêt, tourisme

Faible

Maïs-haricot (Amérique centrale)

3

10

Maïs, haricots, café, horticulture, travail hors exploitation

Elevée et sévère

Mixte intensif des hautes terres (Andes du Nord)

2

3

Légumes, maïs, café, bovins/porcins, céréales, pommes de terre, travail hors exploitation

Faible à élevée (spécialement en haute altitude)

Mixte extensif (Cerrados et Llanos)

11

9

Elevage, oléagineux, grains, un peu de café

Faible à moyenne (petits propriétaires)

Mixte tempéré (Pampas)

5

6

Elevage, blé, soja

Faible

Mixte des terres sèches

6

9

Elevage, maïs, manioc, travail salarié, migration saisonnière

Elevée spécialement en cas de sécheresse

Mixte extensif des terres sèches (Gran Chaco)

3

2

Elevage, coton, cultures de subsistance

Moyenne

Mixte de haute altitude (Andes centrales)

6

7

Tubercule, ovins, grains, lamas, légumes, travail hors exploitation

Elevée et sévère

Pastoral

3

1

Ovins, bovins

Faible à moyenne

Dispersé (forêt)

1

<1

Ovins, bovins, exploitation, forestière, tourisme

Faible

Urbain

<1

3

Horticulture, production de lait, volailles

Faible à moyenne

Source: Données FAO et avis d’experts.
Note: La fréquence de la pauvreté est une estimation relative à cette région.

Système d’exploitation agricole mixte extensif (Cerrados et Llanos)

Ce système couvre d’énormes surfaces boisées et de savane ouverte (230 millions d’ha) du centre-ouest du Brésil, de l’est de la Colombie, du Venezuela et de la Guyane. Sa population agricole est d’environ 10 millions de personnes. Moins de 15 pour cent de sa surface sont cultivés (31 millions d’ha) et l’irrigation est presque totalement absente. Ce système, limite des terres cultivées dont le développement intensif est récent, possède un potentiel de développement agricole énorme pour l’élevage, les céréales et le soja entre autres. La pauvreté, bien que plus forte parmi les immigrants sans terre, est dans l’ensemble, relativement faible.

Système d’exploitation agricole mixte tempéré (la Pampa)

Couvrant 100 millions d’ha dans le centre et l’est de l’Argentine et en Uruguay, ce système, à l’origine largement basé sur l’élevage, comprend aujourd’hui 20 millions d’ha cultivés; l’irrigation y est négligeable. C’est la demande en cultures telles que le blé, le soja, et le tournesol ainsi que l’approvisionnement en produits horticoles de Buenos Aires et de Montevideo qui ont stimulé la croissance de ce système. La population agricole est maintenant estimée à près de 7 millions de personnes, elle devrait continuer à croître. La pauvreté est généralement faible.

Système d’exploitation agricole mixte des terres sèches

En raison de son caractère très localisé, près de la côte nord-est du Brésil et dans la péninsule du Yucatan au Mexique, la structure productive et économique de ce système très étendu, près de 130 millions d’ha, est bien établie; il est toutefois confronté à de sérieuses contraintes en matière d’humidité et de qualité des sols. Sa population agricole est d’environ 10 millions de personnes. Malgré les sécheresses fréquentes, seulement 2 pour cent des 18 millions d’ha cultivés sont irrigués. La pauvreté est élevée et sévère chez les petits producteurs qui subsiste à la limite des ranchs de grande taille et qui, souvent, dépendent de migration saisonnière et de travail salarié pour leur survie. La dégradation des terres constitue un problème sérieux.

Système d’exploitation agricole mixte extensif des terres sèches (Gran Chaco)

Ce système, qui couvre 70 millions d’ha et dont le développement économique est récent, s’étend du centre-nord de l’Argentine au Paraguay et à l’est de la Bolivie. Sa population rurale est inférieure à 2 millions de personnes. Sa surface cultivée est estimée à moins de 8 millions d’ha, l’irrigation y est négligeable. A l’inverse des zones de Cerrados et Llanos, le potentiel de croissance du Gran Chaco est très limité par la mauvaise qualité des sols et l’humidité réduite. La pauvreté est élevée parmi les petits colons.

Système d’exploitation agricole mixte de haute altitude (Andes centrales)

Ce système, qui est lui aussi divisé en deux sous-systèmes, couvre 120 millions d’ha; sa population agricole est de plus de 7 millions de personnes. Dans la plus grande partie du Pérou, il occupe les hautes vallées de la sierra, tandis que du sud du Pérou à l’ouest de la Bolivie et au nord du Chili et de l’Argentine il s’étend surtout sur l’altiplano. Ce système est caractérisé par une production agricole à des altitudes supérieures à 3 200 m, par sa dépendance aux production de grains indigènes, de pommes de terre, de moutons et de lamas et par sa forte culture indigène. Lorsque l’altitude et l’humidité le permettent, on y produit les mêmes cultures tempérées que celle des Andes du Nord. Plus d’un tiers de la surface cultivée, qui s’élève à 3,1 millions d’ha, est irrigué. La pauvreté y est élevée et souvent sévère.

Système d’exploitation agricole pastoral

Les pampas deviennent de plus en plus sèches et froides vers le sud, pour finalement se fondre avec les plaines faiblement peuplées de Patagonie qui couvre quelque 67 millions d’ha où les ranchs de moutons et de bovins sont la seule activité agricole bien développée. La surface cultivée est négligeable et l’on ne recense aucun système d’irrigation. La pauvreté de la population agricole, qui s’élève à moins d’un million de personnes est faible, à moyenne.

Système d’exploitation agricole dispersé (forêt)

A la limite sud des Andes, la culture est généralement très peu développée en raison des basses températures combinées à des altitudes toujours importantes. Le revenu de la population agricole, qui est inférieur à 250 000 personnes (presque 150 ha par personne), dépend surtout de l’élevage (pâturage), de la forêt et du tourisme; cette population cultive moins de 0,5 pour cent de la superficie totale du système. En raison de la faible densité de population, la pauvreté est faible à moyenne.

Système d’exploitation agricole urbain

Comme dans toutes les autres régions du monde, des systèmes agricoles spécifiques péri et intra urbains se sont développés pour répondre à la demande des groupements d’agglomérations et des populations des centres urbains de la région. Axés sur des produits périssables très demandés et n’exigeant que de faibles surfaces de productions, ces systèmes urbains comprennent généralement l’horticulture, la volaille et l’élevage laitier. Le revenu hors exploitation (de nombreux membres de la famille travaillent à temps partiel dans l’agriculture) fait partie intégrante du revenu familial. On estime que 3 pour cent de la population agricole vivent de ce système.

GRANDES TENDANCES EN AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES

Les sections suivantes résument les tendances régionales en les comparant, lorsque cela est possible, à celles de l’ensemble des pays en développement[191]. Elles décrivent les principales tendances de la région en matière de: i) population, faim et pauvreté; ii) ressources naturelles et climat; iii) science et technologie; iv) libéralisation du commerce et des marchés; v) politiques, institutions et biens publics; et vi) information et capital humain.

Population, faim et pauvreté

La population devrait augmenter de 40 pour cent entre 2000 et 2030, pour atteindre 725 millions de personnes[192]. Cette croissance est inférieure à celle prévue pour l’ensemble des pays en développement (estimée à 47 pour cent), mais plus élevée que celle l’Asie de l’Est, par exemple. En fait, le taux de croissance régionale de la population a fortement baissé au cours des 40 dernières années; il est passé de 2,8 pour cent par an dans les années 1960 à environ 1,6 pour cent dans les années 1990. Le pourcentage de la population vivant en zone rurale[193] devrait diminuer de 25 à 17 pour cent au cours des prochaines 30 années, entraînant une légère diminution de la population rurale (de 128 à 121 millions); toutefois, les différences devraient être importantes entre les sous-régions. Les pays les plus pauvres devraient maintenir des taux de croissance élevés, entraînant une croissance réelle des populations rurales dans des zones telles que l’Amérique Centrale, la Bolivie, le Paraguay et Haïti. D’un autre côté, les populations rurales de pays comme l’Argentine et le Brésil devraient probablement diminuer de 20 pour cent ou plus. En général, les populations rurales des pays pour lesquels on prévoit une augmentation de l’ensemble de la population de 50 pour cent ou plus, devraient augmenter d’ici à 2030.

Au cours de la période 2000-2030, la consommation alimentaire moyenne par tête et par jour de la région devrait augmenter de 10 pour cent pour passer de 2791 kcal à 3080 kcal, maintenant ainsi sa moyenne au-dessus de celle du monde en développement jusqu’en 2030. L’accroissement de la consommation de calories devrait venir principalement de la viande et des huiles végétales (33 pour cent pour chacun de ces éléments) et des produits laitiers (18 pour cent). La consommation de racines et tubercules devrait diminuer. Le nombre de personnes sous-alimentées - actuellement de 53 millions - devrait baisser à 32 millions d’ici à 2030. Ainsi, le pourcentage de personnes sous-alimentées passerait-il de 11 à 5, c’est-à-dire encore plus élevé que l’objectif international.

Ressources naturelles et climat

La superficie des terres cultivées a augmenté de 47 pour cent depuis 1961; mais, durant la même période l’intensité culturale ne s’est accrue que de un pour cent. On prévoit pour la période 2000-2030 une nouvelle extension des terres cultivées de 20 pour cent (selon l’évolution des systèmes agricoles) correspondant à un taux de croissance environ trois fois plus faible que celui observé durant les 40 dernières années (1,76 pour cent). Cependant, ce taux pourrait être sous-estimé, étant donné l’énorme potentiel d’expansion agricole des Cerrados, des Llanos, du Chaco et du bassin de l’Amazonie[194].

Durant la période 2000-2030, la surface irriguée devrait passer de 18 millions à 22 millions d’ha; toutefois, le pourcentage des terres irriguées par rapport au total des terres devrait rester constant (14 pour cent)[195]. L’efficacité de l’irrigation est faible; on n’utilise probablement que 8,5 millions d’ha de la surface équipée. L’irrigation de surface représente presque 90 pour cent des surfaces irriguées. L’efficacité d’utilisation de l’eau ne devrait pas beaucoup augmenter au cours de la période 2000-2030.

De 1982-1984 à 1992-1994 la surface des parcours et pâturages a augmenté de 3 pour cent en Amérique du sud et 6,2 pour cent en Amérique centrale pour atteindre 600 millions d’ha[196]. La surface en pâturage du Guatemala ont augmenté, d’une façon incroyable, de 65 pour cent (mais à partir d’un niveau faible) pour atteindre 2,6 millions d’ha. A la fin des années 80, la déforestation était estimée à 7,4 millions d’ha par an, équivalant à 0,8 pour cent par an[197]. Ce taux semble avoir depuis diminué en Amérique du sud et augmenté en Amérique centrale, pour atteindre 1,3 pour cent par an.

Des faits récents ont rappelé combien de grandes étendues de la région pouvaient être vulnérables aux variations climatiques (ouragans en Amérique centrale, inondations et pertes de pêche sur la côte Pacifique de l’Amérique du Sud, et sécheresse dans le nord-est du Brésil). Les changements climatiques discutés au chapitre 1 vont sans doute augmenter ces risques et même réduire les rendements potentiels. Il est encore impossible de prédire avec précision l’impact de ces changements climatiques pour les différentes régions géographiques, l’influence des changements de climat n’étant absolument pas uniforme.

Science et technologie

La valeur de la production agricole s’est accrue à 2,8 pour cent l’an au cours des 20 dernières années. Cependant, on a assisté à un ralentissement de la demande en nourriture et en matériaux bruts au cours des dernières années, en raison du ralentissement de la croissance démographique et de la relativement faible élasticité de la demande. On estime qu’au cours des 30 prochaines années le taux de croissance ne devrait pas dépasser 2,4 pour cent par an. Le tableau 7.2 montre le taux de croissance des principales cultures de la région. La production des principales céréales a augmenté fortement durant ces 30 dernières années, presque entièrement en raison de l’augmentation des rendements; la région compte maintenant pour plus d’un quart de la production de maïs du monde en développement. La production céréalière devrait continuer à augmenter à un rythme toutefois inférieur à celui des dernières décennies. La production de fruits et de cultures maraîchères a aussi fortement augmenté; la croissance des surfaces consacrées aux productions fruitières a été, durant cette période, supérieure à celle de n’importe quelle autre culture.

Ce sont les oléagineux, soja et tournesol surtout, qui ont connu la plus forte croissance de production au cours des 30 dernières années. Cette production est passée de 3 millions de tonnes par an en 1970 à près de 16 millions de tonnes en 2000. Son taux de croissance a presque atteint 6 pour cent par an. Depuis 1961, plus des trois quarts de la croissance de la production de soja des pays en développement et plus de 40 pour cent de l’augmentation de la production mondiale proviennent de cette région. Cette croissance devrait se poursuivre jusqu’en 2030. Les cultures de fibres, coton surtout, sont les seules à avoir diminué malgré une augmentation importante des rendements. Cette tendance devrait se renverser au cours des prochaines décennies.

L’ensemble de la production agricole devrait croître de 1,7 pour cent par an d’ici 2030. Cette augmentation devrait résulter d’une augmentation des surfaces cultivées plutôt que d’une augmentation de l’intensité culturale (seulement 11 pour cent d’accroissement d’ici à 2030). Pendant la période 2000-2030, la moyenne des rendements devrait croître de moins de 50 pour cent, reflétant ainsi une plus grande expansion des surfaces cultivées comparée aux autres régions.

Tableau 7.2 Tendances de l’évolution des superficies cultivées, des rendements, et des productions des cultures en Amérique latine et aux Caraïbes, 1970-2000

Cultures

Superficie 2000
(m ha)

Rendement 2000
(tonne/ha)

Produits 2000
(m tonnes)

Variation annuelle moyenne 1970-2000 (%)

Superficie

Rendement

Production

Blé

9

2,7

24

0,4

2,1

2,5

Riz

6

3,6

23

-0,1

2,3

2,2

Maïs

28

2,7

76

0,3

2,1

2,3

Racines et tubercules

4

12,6

53

-0,1

0,4

0,2

Oléagineux

32

0,5

16

3,1

2,4

5,7

Fibres

2

0,7

2

-3,8

2,8

-1,1

Légumes

2

14,2

32

1,3

1,8

3,3

Fruits

7

14,2

99

2,8

0,1

2,8

Source: FAOSTAT.

Les 356 millions de bovins de la région représentent 26 pour cent du total des bovins du monde en développement. Le taux de croissance, de 1,6 pour cent par an au cours des trois dernières décennies, a été plus élevé que la moyenne des pays en développement. La croissance des autres espèces a été comparativement plus lente. Son taux de croissance a même diminué au cours des 10 dernières années. Le taux de croissance des populations bovines devrait être de à 0,9 pour cent par an d’ici à 2030, et celui des moutons et des chèvres de 0,7 pour cent par an. Les nombres de cochons et de poulets devraient augmenter respectivement de 0,9 et 1,6 pour cent par an.

De 1970 à 1990, la productivité du travail agricole s’est accrue d’environ 2 pour cent par an, c’est-à-dire moins vite que celle de l’ensemble des pays en développement (entre 3,5 à 4,5 pour cent par an[198]). Le faible taux de croissance de la productivité du travail de la région n’est qu’en partie dû à l’abondance de terre. En effet, les taux de croissance ont été particulièrement bas dans des zones telles que les Andes et l’Amérique Centrale, où il existe une plus forte concentration de petits agriculteurs.

Tableau 7.3 Tendances de l’évolution des populations animales et de leur production en Amérique latine et aux Caraïbes, 1970-2000

Espèces

Millions de têtes 2000

Variation annuelle moyenne
1970-2000 (%)

Bovins

356

1,6

Petits ruminants

119

-0,8

Porcins

75

0,6

Volaille

2396

4,9

Produit

Production 2000
(millions de tonnes)

Variation annuelle
moyenne (%)

Total viande

31

3,5

Total lait

60

2,9

Total laine

0,2

-2,0

Total œufs

5

4,3

Source:FAOSTAT.

Au cours de la dernière décennie, la consommation d’engrais s’est accrue de 2,1 pour cent par an, pour atteindre 88 kg/ha d’éléments nutritifs, chiffre proche du taux moyen du monde en développement[199]. L’utilisation des engrais devrait augmenter lentement d’ici à 2030 (environ 1 pour cent par an).

Libéralisation du commerce et développement des marchés

Les taxes à l’exportation des produits agricoles étaient en 1995 beaucoup plus faibles que 10 ans auparavant (respectivement 10 à 20 pour cent et 20 à 60 pour cent). Néanmoins, il existe de grandes différences entre pays et entre produits. La région détient une importante part du commerce mondial d’un certain nombre de produits tels que le café (Brésil, Colombie, Amérique centrale), le jus d’orange (Brésil), les bananes (Equateur, Honduras, Costa Rica), le raisin de table et les fruits de contresaison (Chili), les cultures maraîchères (Mexique), les fleurs coupées (Colombie, Equateur), les ananas (Costa Rica, Guyane) et les crevettes (Equateur, Honduras). Une forte croissance est prévue pour des productions aujourd’hui importantes dans les pays développées, soit en raison des coûts croissants de la terre et du travail (sucre, coton, jus d’agrumes, maraîchage) ou des dommages causés à l’environnement (porcs, champignons, et probablement poulets).

Pendant la période 1995-1997, le déficit commercial net en céréales de la région a été de 16 millions de tonnes par an; il devrait doubler d’ici à 2030, entraînant une baisse de l’autosuffisance de 90 pour cent à 87 pour cent. Cependant, cette région est la seule du monde en développement à avoir une balance commerciale positive pour les animaux (874 000 tonnes par an) et, à la différence d’autres régions en développement, ses exportations animales devraient tripler d’ici 2030. Ses importations nettes actuelles de 6,3 millions de tonnes de produits laitiers devraient augmenter d’ici 2030, pour suivre l’augmentation de la population.

Le grand mouvement de libéralisation des marchés des dernières décennies du XXe siècle a permis de lever de nombreuses contraintes sur les marchés du travail rural en Amérique latine (un peu moins aux Caraïbes). En conséquence, la part du revenu hors exploitation dans la subsistance des ménages des agriculteurs pauvres s’est accrue; cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en 2030. Dans les systèmes agricoles les plus densément peuplés, les membres du foyer travaillent localement, tandis que dans les zones plus éloignées ou très pauvres, la population rurale est souvent forcée d’avoir recours aux migrations saisonnières pour trouver du travail.

Un renversement de la libéralisation du commerce en cours est possible; dans ce cas, les pays changeraient leur politique agricole et alimentaire et chercheraient l’autosuffisance, ce qui impliquerait le relèvement des barrières douanières pour les céréales de base et autres produits vivriers. Le mouvement d’expansion vers de nouvelles terres, qui est en grande partie une réponse à la libéralisation des marchés, se ralentirait et même s’inverserait. L’abandon de la production des produits de base, de la part des petits producteurs des systèmes les plus pauvres, serait remis en cause, puisque les prix internes de ces produits pourraient augmenter. D’un autre côté, si la libéralisation était accélérée, les ajustements à l’intérieur des systèmes agricoles seraient rendus plus difficiles, la pauvreté, sans aucun doute, augmenterait rapidement et les migrations vers les zones urbaines s’intensifieraient. En fait, les chiffres sur la pauvreté suggèrent que cela a déjà été le cas depuis le milieu des années 90. Cependant, la continuation de la libéralisation du commerce pousserait à l’expansion vers de nouvelles terres et accélèrerait le changement vers des assolements avec des produits encore protégés dans les pays industriels, tels que la canne à sucre, le coton, les jus d’orange et le tabac.

Politiques, institutions et biens publics

Nulle part ailleurs dans le monde en développement les logiques de l’ajustement structurel et de la libéralisation économique n’ont été conduites aussi vite, et aussi profondément qu’en Amérique latine. A commencer par le Chili dans les années 70, la région a connu la privatisation de larges secteurs des économies nationales auparavant sous le contrôle du gouvernement, dont les banques, les télécommunications, l’énergie, le transport et, en ce qui nous concerne, la commercialisation et le financement agricole. Les ministères de l’agriculture de nombreux pays, qui étaient précédemment des modèles de bureaucratie employant des milliers de personnes, furent amputés sans ménagement. Les services de secteurs, tels que la vulgarisation et la recherche, furent aussi grandement réduits. De telles réductions auraient dû être théoriquement compensées par un accroissement du rôle du secteur privé. Cependant, seuls la recherche et le développement de produits importants sur les marchés internationaux, tels que la banane, le café et les agrumes ont pu attirer assez facilement les investissements du secteur privé. Les cultures n’intéressant que les petits producteurs ou sans marché important en dehors de la région, ont rencontré peu d’appui de la part du secteur privé, bien que plusieurs agences internationales[200] aient maintenu leurs programmes concernant les cultures de base, surtout le manioc et la pomme de terre.

Il apparaît peu probable que la tendance à la réduction de la participation du secteur public dans agriculture se retourne prochainement; les contraintes budgétaires limitent la capacité des gouvernements à couvrir les énormes coûts induits et à accepter les déficits budgétaires qui en découleraient comme cela avait été le cas précédemment. Cependant, deux facteurs pourraient rendre la situation plus facile à l’avenir. Le premier est la reconversion probable des petits agriculteurs dans des productions orientées vers les marchés et vers l’exportation, plus attractives pour le secteur privé. Le second est la prise de conscience croissante qu’il existe des perspectives de partenariat public privé efficaces en ce qui concerne l’appui aux services agricoles.

La deuxième principale tendance qui est apparue au cours des dernières décennies du XXe siècle est la décentralisation. Très étroitement liée au processus d’ajustement structurel, la décentralisation a souvent été utilisée d’abord pour reporter les responsabilités budgétaires aux niveaux local et régional du gouvernement. Néanmoins le processus de décentralisation pourrait avoir des impacts importants sur l’ensemble du développement rural de la région, en transférant les prises de décision à des niveaux beaucoup plus proches des ruraux pauvres et en affectant la fourniture et le financement des services aux producteurs. Cela nécessitera aussi un renforcement considérable du gouvernement au niveau local et de la capacité de planification, de mise en oeuvre et de contrôle financier de la part des communautés.

Il est difficile de savoir aujourd’hui si la tendance à la décentralisation continuera au cours des trois prochaines décennies. Une réelle décentralisation implique une réduction considérable du pouvoir des gouvernements au niveau central; il est possible que les structures du pouvoir en place résistent lorsqu’elles s’apercevront que le processus est plus que symbolique. Les élites locales pourraient aussi s’emparer d’une bonne part des bénéfices, rendant la décentralisation inefficace.

Information et capital humain

Le développement de l’information et du capital humain représente pour l’Amérique latine et les Caraïbes un défi aussi important que pour les autres régions en développement, peut-être même plus, en raison de l’orientation marché prise par la région dans son ensemble. Les demandes du marché se font plus pressantes, les technologies changent plus rapidement, et les qualifications sont de plus en plus indispensables au développement. Historiquement, une grande part des ressources de la région fut allouée à l’enseignement secondaire et supérieur, bénéficiant surtout aux populations urbaines les plus riches. En revanche, l’enseignement primaire rural, les communications et les services d’information ont été les parents pauvres. Cependant, au cours des trois dernières décennies, le nombre d’écoles a augmenté dans les zones rurales et l’alphabétisation s’est nettement développée, bien que les budgets de l’éducation rurale soient encore extrêmement bas.

Le processus de transition entraîné par la mondialisation pénalisera les petits agriculteurs non préparés à y répondre, la prise de conscience de ce phénomène devrait influer sur les priorités de l’éducation et de l’information au niveau national. En fait, la privatisation des télécommunications a probablement plus fait pour le raccordement des zones rurales à l’information que n’importe quelle autre décision politique prise au cours de ces dernières années. La privatisation de la fourniture d’énergie accélère aussi l’électrification rurale, préalable indispensable au développement de nombreux services modernes. Il est probable que les systèmes agricoles les plus riches, tels que le système d’exploitation agricole mixte intensif du Brésil, seront parmi les premiers à bénéficier des nouvelles technologies de l’information; il reste à savoir si les ménages agricoles pauvres du Guatemala, d’Haïti ou de Bolivie pourront aussi en profiter au cours des prochaines décennies.

Sélection des systèmes agricoles pour l’analyse

Quatre des systèmes agricoles présentés dans la section précédente ont été choisis pour faire l’objet d’une analyse plus détaillée, principalement à partir des trois critères de sélection suivants: fréquence de la pauvreté, population et potentiel de croissance.

Un autre système d’exploitation agricole a aussi été sélectionné car il représente l’une des frontières agricoles majeures laissées au monde en développement; il s’agit du:


[180] Programme des Nations Unies pour l’environnement, 2000.
[181] Superficies des cultures annuelles et permanentes.
[182] FAO, 2000a.
[183] Programme des Nations Unies pour l’environnement, 2000.
[184] La FAO estime qu’une consommation moyenne de 2000-2300 kcal par jour est nécessaire pour une activité moyenne.
[185] FAO, 1999b.
[186] Les données de la Banque mondiale montrent que le Brésil a la plus forte inégalité de revenu du monde (10 pour cent de la population contrôlent 47,9 pour cent des biens), et que 11 des 20 pays les plus inéquitables se trouvent en Amérique latine et aux Caraïbes.
[187] Echevarria, 2000.
[188] Voir l’annexe 5 pour une explication de l’extrême pauvreté ou pauvreté en dollars.
[189] Banque mondiale, 2000a (tableau 2).
[190] Une partie des coefficients GINI (inégalité) les plus élevés du monde pour la propriété foncière se trouvent dans la région ALC. Ces coefficients atteignent plus de 0,9 au Pérou, au Paraguay et au Vénézuela; ils sont un peu plus faibles en Colombie et au Brésil (Deininger, 2000, communication personnelle).
[191] Sauf indication contraire, les données historiques sont tirées du système statistique FAOSTAT, tandis que les projections futures sont largement extraites de FAO (2000 a).
[192] Division de la population des Nations Unies, 1999.
[193] Rural est défini comme excluant les villes de plus de 50 000 habitants et les zones périurbaines avec des densités de plus de 1000 personnes/km2. Ainsi, les petites villes sont exclues de la définition de rural.
[194] Toutefois, cette expansion peut ne pas être durable, si l’on n’applique pas les pratiques de gestion des ressources.
[195] FAO, 2000c.
[196] Institut mondial des ressources, 2000.
[197] FAO, 1995.
[198] Dans de nombreux pays industrialisés, la croissance de la productivité du travail a atteint 6 pour cent par an pendant des périodes de 20 ans ou plus. En fait, c’est aussi le cas pour les Pampas, le sud du Brésil et les basses vallées de Colombie.
[199] Banque mondiale, 2000f.
[200] Le Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), le Centre international de la pomme de terre (CIP) et le Centre international pour l’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT).

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