Page précédenteTable des matièresPage suivante


Cliquer sur l'icône pour charger la grande image dans un nouveau cadre

Melanophila picta (Coléoptère, Buprestidae)

     Melanophila picta est signalé en Bulgarie, en Espagne, au sud de la France, en Italie, au Pakistan au Portugal, en Turquie. Cette espèce se retrouve dans les régions chaudes de la Méditerranée et du Moyen Orient. Elle ne s'attaque qu'aux arbres sous stress physiologique.
     Les adultes éclosent en mai - juin et essaiment lorsque la température atteint 20-22°C. Ils ont entre 10 et 15 mm de long et sont bronze ou cuivreux et brillants avec des taches jaunes de dimension et de forme très variables. La femelle dépose ses oeufs un a un dans des minuscules fissures de l'écorce. Les larves naissent 8-12 jours plus tard pour creuser dans le bois des galeries sans dessins caractéristiques. On détecte la présence de larves grâce à la coloration de l'écorce : la face externe devient brunâtre comme si on l'avait badigeonnée d'huile. Les larves hivernent dans leurs galeries et accomplissent leur métamorphose en avril - mai de l'année suivante.
     Ce coléoptère s'attaque de préférence à des arbres affaiblis, qui se développent sur un sol ne leur convenant pas ou qui sont sous stress hydrique. Il s'attaque essentiellement aux jeunes arbres et notamment les plants au cours de leur première année de plantation. Les plantations au printemps sont toujours plus attaqués que celles de l'automne car les premières n'ont pas le temps de s'adapter aux conditions nouvelles et réparer le choc physiologique de la transplantation avant l'essaimage de M. picta.
     Il n'existe pas de grande différence dans la résistance propre à certains clones ou espèces. La plupart des variétés peuvent être attaqués lorsqu'ils souffrent de stress physiologique. En Irak, les P. x euramericana et P. euphratica sont particulièrement appréciés tandis que P. nigra est un peu moins sensible aux attaques de M. picta.
     Le meilleur moyen de lutte est la plantation, à la fin de l'hiver, de longues boutures sur un bon sol correctement irrigué. Si nécessaire, des pulvérisations sur les troncs pendant la période d'essaimage donnent de bons résultats.

     
Adulte Larve      
Mordwilkoja vagabundus (Hémiptère, Aphididae)

     Mordwilkoja vagabundus est un puceron très largement distribué en Amérique du Nord. Il se nourrit de la sève de Populus spp. comme hôte primaire, provoquant des gales, d'abord vert brillant ensuite noire et lignifiées à l'extrémité des rameaux. Au Canada, ce puceron est commun sur P. tremuloides. C'est une espèce holocyclique. Les femelles ailées quittent Populus spp. durant les mois d'été pour aller infester un hôte inconnu. En automne, une autre génération ailée retourne sur les peupliers et réinfestent les gales. Certains arbres on tendance à être infestés d'année en année tandis que d'autres ne le sont pas.

       
    Dégâts    
Nematus spp. (Hyménoptère, Tentredinidae)

Il y a beaucoup d'espèces de Nematus différentes qui toutes sont défoliatrices et ont des modes de vie similaires.
     N. oligospilus, qui est fréquent en Europe, a été aperçu pour la première fois en Afrique du Sud en 1993-94. Il s'attaque aux saules importés : Salix babylonica et S. fragilis mais pas à S. mucronata qui est indigène ni a Populus deltoides. Cette espèce a été aperçu pour la première fois en Nouvelle-Zélande, dans la région d'Auckland, en 1997. Elle a déjà fait de grands dégâts sur les saules servant de coupe-vent. Des expériences sont en cours pour savoir s'il existe des clones résistants.
     N. melanaspis et N. miliaris se rencontrent en Europe et au Nord de l'Asie, et peuvent défolier complètement les saules et les peupliers. En Pologne, N. miliaris attaque, par ordre de préférence Salix elegantissima > S. caprea > S. alba > S. daphnoides > S. repens. S. amygdalina n'est pas attaqué.
     N. frenalus est présent en Chine sur les saules et les premières observations de N. desantisi, qui s'attaque préférentiellement à S. humboldtiana, ont été faites en Argentine et au Chili en 1983-84. I, quant à lui, est fréquent sur les saules en Amérique du Nord.
Toutes ces espèces ont le même type de cycle de développement. Il y a une à trois générations par an suivant les conditions. L'hiver est passé à l'état larvaire dans un cocon au sol. Les oeufs sont pondus par groupes de 20 à 100 sur la face inférieure des feuilles. Ils ont 1 mm de diamètre, sont clairs et brillants. L'éclosion a lieu 3 à 10 jours après la ponte. Les larves, qui sont généralement vert-jaune avec trois ou quatre bandes longitudinales plus foncées, dévorent toute la feuille, ne laissant que la nervure centrale et quelques secondaires.
     Si les attaques se répètent plusieurs années de suite, les branches terminales, puis tout l'arbre, se dessèchent progressivement, et ce dernier peut en mourir. Il y a heureusement beaucoup d'ennemis naturels qui parviennent à contrôler les populations de Nematus spp.

Nematus coeruleocarpus
       
Adulte        

Nematus melanaspis
     
  Ponte Feuille mangée
sauf nervures
   

Nematus sp.
       
  Larves      
Operophtera spp. (Lépidoptère, Geometridae)

     Operophtera brumata est distribué en Europe et en Asie, et a été introduit accidentellement dans les Provinces Maritimes du Canada. O. bruceata est originaire de l'Amérique du Nord.
Chez les deux espèces, la femelle n'a que des moignons d'ailes et est incapable de voler, tandis que le mâle a des ailes grisâtres parfaitement développées. Il n'y a qu'une seule génération par an. Les oeufs sont pondus en automne, isolément ou en petits groupes, dans les anfractuosités de l'écorce de l'arbre hôte ou sur les branches à proximité des bourgeons foliaires. Les chenilles n'éclosent qu'au printemps suivant. Les jeunes chenilles peuvent forer dans les bourgeons et les tuer. Les chenilles plus âgées se nourrissent de feuilles, les attachent lâchement entre-elles pour former un abri. En juin, les chenilles matures forment des cocons dans la litière ou dans le sol.
     Les chenilles de O. bruceata sont vert pâles avec des bandes jaunes latérales et mesurent environ 25 mm au dernier stade. Celles de O. brumata est verte avec une bande dorsale foncée et des bandes claires sur les flancs. La tête est foncée. Elles ont toutes les deux la forme typique de chenilles arpenteuses.
     O. bruceata est principalement associé à Acer saccarum et Fagus gandifolia dans la partie est de son aire de distribution et à Populus tremuloides et à Salix spp. dans la partie ouest. O. brumata est nettement plus polyphage. Cet insecte s'attaque aussi bien aux peupliers (P. deltoides x P. nigra) qu'aux charmes, chênes, ormes, érables ou arbres fruitiers.
     En cas de surpopulation, les deux espèces peuvent provoquer des défoliations complètes. Celles-ci survenant au printemps, les peupliers récupèrent facilement mais l'arbre est affaibli, ce qui peut provoquer le dessèchement des pousses et contribuer à la mort de l'arbre après sécheresse et intervention des ravageurs secondaires.
     Des interventions par traitements avec Bacillus thuringiensis doivent rester l'exception, elles ne sont à envisager que lors des pullulations en présence de facteurs défavorables (sécheresse notamment). La surveillance des populations par la méthode des arbres pièges avec anneau de glu, ou des pièges sexuels avec des phéromones peut contribuer à aider dans les décisions à prendre.

Operophtera brumata
     
Larve Dégâts      
Orgyia spp. (Lépidoptère, Lymantriidae)

     Deux espèces peuvent être dangereuse pour les saules et les peupliers. Orgyia antiqua, très largement distribué dans toute l'Europe, l'Amérique du Nord et le Japon et Orgyia thyellina originaire du Japon, de la Corée, de la Chine et de la Russie. Il a été introduit en Nouvelle-Zélande.
     Ces deux espèces sont extrêmement polyphages, s'attaquant aussi bien aux résineux qu'aux feuillus. Le mâle d'O. antiqua est brun - jaune à brun foncé avec deux taches blanches en forme de demi lune sur les ailes antérieures. L'envergure alaire est de 3 à 3,5 cm. Les femelles n'ont que des moignons d'ailes. Les chenilles du dernier stade atteignent 2,5 à 3 cm. Elles sont noires et poilues avec 4 grosses touffes de poils brun - jaune de part et d'autre du flanc, deux touffes de poils noirs formant des `cornes' et une touffe de poils noirs formant une "queue".
     Les chenilles éclosent au printemps et se nourrissent activement de jeunes feuilles. Les chrysalides sont de petits cocons de soie difficiles à localiser. La deuxième génération peut apparaître dès mi-juillet. L'hiver est passé au stade oeuf.
     O. thyellina n'est pas considéré comme dangereux dans ses pays d'origine mais est une réelle menace en Nouvelle-Zélande pour les vergers et les forêts. Il peut y avoir jusque trois générations par an. Le mâle est gris - noir avec une tache blanche sur chaque aile et mesure environ 13 mm. La femelle est plus grande blanchâtre et est avec une tache foncée sur les ailes. Les première et deuxième générations de femelles sont ailées; la troisième a des ailes vestigiales et est incapable de voler. La chenille du dernier stade mesure environ trois cm. Elle est très poilue et foncée avec des bandes oranges sur les flancs et 4 touffes de poils clairs sur le dos.
     La femelle pond 50 à 300 oeufs qui éclosent après quelques semaines. Ces oeufs sont pondus sur les feuilles, les branches, les feuilles mortes encore accrochées aux arbres, les toits des garages ou maisons, ... Au début de l'automne, les femelles aptères pondent directement leurs oeufs sur la chrysalide de laquelle elles ont émergé. Ces derniers n'écloront qu'au printemps suivant.
     Les défoliations peuvent être sévères et occasionnent une perte de croissance. En cas de petites infestations sur de jeunes plants, les chenilles (urticantes) peuvent être enlevées à la main. Si nécessaire, il est possible d'utiliser des insecticides sur les jeunes chenilles.

Orgya antiqua
 
  Mâle adulte Adultes Larve Ponte

Orgya thyellina
     
  Larve Adultes    
Paranthrene tabaniformis (Lépidoptère, Sesiidae)

     Paranthrene tabaniformis est très largement représenté en Europe centrale et méridionale, en Afrique du Nord et en Asie, notamment en Chine, dans le nord de l'Inde, au Pakistan. On le retrouve aussi en Terre-Neuve, en Russie et en Finlande.
     L'insecte adulte a une couleur caractéristique qui le fait ressembler à une guêpe. Il a un corps noir avec trois ou quatre anneaux jaunes sur les segments abdominaux. Les ailes antérieures sont brunes et les postérieures transparentes. L'envergure est de 25 à 35 mm.
     La ponte peut avoir lieu tout l'été, avec une activité maximale en juillet et août en Europe centrale. Les oeufs sont pondus sur les branches près de blessures ou de crevasses dans l'écorce des jeunes arbres. Dès l'éclosion, la chenille, d'un blanc crémeux avec une ligne dorsale et deux latérales sombres, fore dans le bois une galerie longitudinale de 3 à 4 cm de longueur. La larve peut hiverner une à deux fois selon les régions avant de se nymphoser. La chenille au terme de son évolution peut mesurer jusqu'à 4 cm. Au printemps, la nymphose a lieu dans un cocon près de l'orifice de la galerie. Après un vingtaine de jours, l'adulte sort par une ouverture ménagée à cet effet par la larve.
P. tabaniformis vit sur tous les peupliers cultivés. Les saules sont rarement attaqués. Cet insecte cause des dommages particulièrement importants dans les pépinières sur les plants de un an, et moins fréquemment sur les plants de deux ans. La présence des chenilles de P. tabaniformis est signalée par un renflement du tronc en forme de galle, parfois percé d'un trou de sortie juste en-dessous de la couronne. La croissance des arbres est perturbée, ils deviennent aussi beaucoup plus fragiles et peuvent casser sous l'action du vent.
     En pépinière, il est possible de contrôler chimiquement P. tabaniformis si les applications sont faites au bon moment et sont répétées durant toute la période de vol. Les pièges à phéromones permettent de connaître les périodes d'envol des adultes. Malgré les recherches en laboratoire et sur le terrain, aucune différence clonale n'a été mis en évidence. Les peupliers baumiers (P. x trichocarpa) seraient plus particulièrement touchés.
     Pour prévenir les attaques, il est important de stimuler la croissance rapide des peupliers en les plantant dans des bonnes conditions, avec une fertilisation et en choisissant des clones à croissance rapide, capables de cicatriser vite leurs blessures. Un autre moyen de prévention est, lors de la période de vol, d'éviter les blessures du tronc ou l'élagage. Les branches ou les arbres attaqués doivent être éliminés avant l'éclosion des papillons pour éviter une infestation.

Larve Galerie et larve Adulte Adulte Orifice de sortie Pousse attaquée
Parthenolecanium corni (Hémiptère, Coccidae)

     Cet insecte est largement distribué en Amérique du Nord et en Nouvelle Zélande mais il serait d'origine Européenne. Les stades actifs se nourrissent de la sève des feuilles. Il n'y a qu'une génération par an. La reproduction se ferait principalement par parthénogenèse bien que des mâles soient parfois présents. Les oeufs sont pondus au début de l'été. Les larves se nourrissent en suçant les veines des feuilles. En automne, elles migrent vers l'écorce des branches pour y passer l'hiver. En cas de grosses attaques les arbres sont fortement affaiblis.

       
    Dégâts    
Phassus (= Endoclita) excrescens (Lépidoptère, Hepialidae)

     Phassus excrescens est commun au Japon et en Corée. C'est un insecte polyphage dont la chenille pénètre dans le bois et y creuse de nombreuses galeries.
     Les adultes émergent d'août à octobre. Les femelles pondent jusqu'à 6000 oeufs qu'elles laissent tomber au sol à proximité des arbres hôtes. Les jeunes chenilles éclosent au printemps suivant et se nourrissent dans un premier temps des herbes et plantes annuelles poussant au pied de l'arbre puis pénètre dans le bois à la partie inférieure du tronc. Le cycle biologique dure de 1 à 2 ans. L'attaque se reconnaît à un tampon d'excréments et de déchets reliés par des fils de soie à l'entrée de la galerie.
     Le meilleur moyen de lutte est d'enlever la végétation au sol autour des peupliers.

     
  Différents stades    
Phloeomyzus passerinii (Hémiptère, Aphididae)

     Phloeomyzus passerinii est un puceron très largement distribué en Europe (très fréquent en Italie, beaucoup plus rare en Angleterre). On le trouve aussi en Afrique du Nord et en Amérique du Sud ainsi qu'en Chine.
     Ce puceron lanigère d'environ 0,5-1 mm est de couleur jaune-vert. Il est recouvert d'une légère bruine blanc grisâtre dissimulé sous une abondante sécrétion de filaments cireux blancs et colonise les troncs, généralement du côté ombragé, de peupliers de n'importe quel âge. Les peupliers de 6 à 8 ans sont généralement les plus sensibles à une infestation. Les jeunes peupliers, dont les couronnes ne se touchent pas encore, ne sont pratiquement pas infestés. Le puceron attaque les tissus lignifiés, se nourrissant des tissus parenchymateux de l'écorce en injectant en même temps une salive toxique, qui causera la nécrose de la portion d'écorce colonisée. Les arbres attaqués ont un tronc rougeâtre et boursouflé. En cas de surpopulation, de grandes portions d'écorce peuvent mourir, causant la mort du bois sous-jacent. Si la circulation de sève est complètement interrompue, l'arbre peut périr.
     Une solution pour minimiser les dégâts de ces insectes est d'espacer fortement les peupliers, de les planter dans des endroits ensoleillées, et de cultiver des variétés résistantes. Ph. passerinii coloniserait les variétés à tronc lisse. En Belgique, P. serotina erecta subit parfois des attaques relativement graves. P. x euramericana cv. Robusta et P. deltoïdes ssp angulata semblent résistants. Certains clones, utilisés dans plusieurs pays : I-214, I-45/51, Boccalari, BL Costanzo, Pan, Triplo sont susceptibles aux attaques, tandis que Lux, Harvard, Luisa Avanzo, San Martino, Onda, Dvina, Neva, Lena, Eridano, Villafranca sont résistants. Pour obtenir des résultats non faussés en laboratoire, les essais de résistance doivent être faits sur des boutures en période de croissance.

     
      Adulte, close-up Dégâts
Phratora (= Phyllodecta) spp. (Coléoptère, Chrysomelidae)

     Phratora est un genre très répandu qui se rencontre en Europe, en Amérique du Nord et en Russie.
     Selon les conditions, ces insectes défoliateurs peuvent avoir jusqu'à trois générations par an. Les oeufs sont pondus en plaques sur la face inférieure des feuilles. Les larves éclosent après environ 6 jours et restent en groupe. Elles se nourrissent de la feuille, ne laissant que les nervures et l'épiderme supérieur. Après le dernier stade larvaire, elles migrent vers le sol pour s'y nymphoser. L'adulte éclôt 10-12 jours après. Comme la ponte est étalée sur la saison, les générations se chevauchent.
     Les deux espèces les plus fréquentes, Phratora vulgatissima, bleu métallique, de 3,5 à 5 mm de long, et P. vitellinae , de couleur bronze avec des reflets bleus et de 3,5 à 4,5 mm de long. Adultes et larves se nourrissent aussi bien de saules que de peupliers et s'attaquent de préférence à de jeunes plantes. Une troisième espèce, Phratora tibialis se nourrit sur Salix.
     Les ordres de préférence de P. vitellinae sont : Salix nigricans > S. purpurea > P. tremula > Populus trichocarpa > P. nigra > S. alba > P. deltoides x nigra > P. deltoides x trichocarpa. Cette chrysomèle n'a jamais été trouvé sur les saules dont la face inférieure des feuilles sont recouvertes de trichomes.
     En cas de surpopulation les dégâts peuvent être importants. Le feuillage étant attaqué, il en résulte une perte de croissance surtout grave en pépinière ou en jeunes plantations. La meilleure prévention est le choix de peupliers résistants, mais le traitement des arbres par poudrage durant la période de nutrition et la ponte des adultes donne aussi de bons résultats.

 
Larves   Dégâts larvaires sur feuille Dégâts sur feuilles Feuillage endommagé
Phyllobius spp. (Coléoptère, Curculionidae)

     Ce sont des insectes très répandus en Europe, jusqu'en Russie, en Iran et en Turquie.
     Il existe de très nombreuses espèces de Phyllobius qui sont pour la plupart polyphages. Les adultes du genre Phyllobius se nourrissent de feuilles (Populus, Betula, Quercus, Fagus, Salix), tandis que les larves se nourrissent de racines de plantes très diverses, y compris des herbes et plantes annuelles.
     L'insecte adulte peut provoquer des dégâts sur les feuilles, mais rarement graves, sauf en cas de surpopulation. Des poudrages avec des insecticides de contacts peuvent être appliqués avec succès sur les jeunes plants.

Phyllobius betulae
     
Adulte       Dégâts d'adultes
Phyllocnistis spp. (Lépidoptère, Phyllocnitidae)

     En Europe on rencontre principalement Phyllocnistis unipunctella et Ph. labyrinthella. Ph. populiella se rencontre au Canada. Ph. xenia et Ph. saligna vivent au dépends des saules.
Phyllocnistis spp. sont de petits papillons de 7 à 8 mm d'envergure aux ailes antérieures étroites et frangées, blanchâtres avec les extrémités ocre. Les ailes postérieures sont encore plus étroites et bordées d'une large frange. Ce papillon peut avoir jusque trois générations par an. La première génération apparaît au tout début de l'été. Les oeufs, de couleur gris verdâtre, sont pondus individuellement sur la face inférieure des feuilles. Les chenilles éclosent après 6 à 9 jours. Elles sont blanc jaune, de petites tailles et très aplaties. Elles sont dépourvues de pattes thoraciques ou abdominales mais possèdent des protubérances latérales les aidant dans leurs déplacements. La jeune chenille pénètre dans l'épiderme et creuse une galerie très sinueuse de 6 à 10 cm. Elle se nourrit de la sève qu'elle trouve dans les cellules pendant environ deux mois avant de se nymphoser dans un cocon blanc à l'extrémité de la galerie.
     L'épiderme de la feuille où s'effectue la nutrition prend une couleur blanchâtre et prend l'aspect d'une trace de limace. Assez souvent la mine suit une nervure importante ou le bord de la feuille. Des arbres de tous les âges peuvent être attaqués mais ce sont les variétés des groupes P. nigra et P. deltoides x P. nigra qui sont préférés tandis que celles des groupes P. trichocarpa et P. trichocarpa x P. deltoides sont moins attaquées. Des expérience comparatives ont montré que P. unipunctella est moins abondant sur sols sableux que sur sols limoneux et humides. Il est supposé que ceux-ci modifient la composition en tannins des feuilles et ainsi la mortalité des insectes.

  

Groupes

P.dn  Populus deltoides x nigra
P.t  Populus trichocarpa
P.td  Populus trichocarpa x deltoides

Cultivars

BE = Beaupré   GH = Ghoy   PR = Primo
BO = Boelare   GI = Gibecq   RA = Raspalje
CR = Columbia River    HU = Hunnegem    RO = Robusta
FP = Fritzy Pauley   IS = Isières   TR = Trichobel
GA = Gaver   OG = Ogy   UN = Unal


Fig. 2 - Sensibilité relative des différents clones belges à P. unipunctella
Phyllocnistis spp.
       
    Dégâts    
P. unipunctella
     
  Galerie larvaire
("trace de limace")
Repli de feuille
abritant une chrysalide
   
Phyllodecta (voir Phratora sp.)
Phyllonorycter (voir Lithocolletis sp.)
Phytobia (= Dizygoma) spp. (Diptère, Agromyzidae)

     Il existe plusieurs espèces très voisines (P. barnesi, P. cambii, P. carbonaria ayant des moeurs similaires. Ces petits diptères se rencontrent dans toute l'Europe et provoquent des dégâts importants sur peupliers et saules dans le nord de leur aire de distribution. La larve de P. barnesi s'attaque surtout aux saules, et plus particulièrement à Salix alba et S. viminalis.
     La génération est annuelle. Les adultes, de minuscules mouches d'environ 4 mm, volent au début de l'été. La femelle introduit un oeuf à la fois dans l'écorce de l'arbre hôte à l'aide de sa tarière rétractile. Les larves sont filiformes et blanchâtres; leur peau porte de fines verrues et des épines dirigées vers l'arrière. Une fois éclosent, elles rongent dans l'aubier et le cambium une minuscule galerie sinueuse qui va s'élargissant. A maturité, la larve mesure entre 15 et 30 mm. La pupe se forme dans le sol où elle hivernera. Le cycle complet, de l'oeuf à la pupe, ne dure que deux mois; l'insecte n'éclora qu'à la fin du printemps suivant.
     Les dégâts passent inaperçus jusqu'au moment de l'exploitation. La qualité du bois est dépréciée par la présence des longues galeries brunes et par le parenchyme de cicatrisation qui s'y forme et affaiblit le bois, surtout pour le déroulage fin. La lutte est techniquement difficile et de coût prohibitif. Divers pathogènes importants, dont Erwinia salicis, sont souvent associés aux galeries de cet insecte. La présence de Phytobia rend les saules inutilisables pour la vannerie.

       
    Dégâts    

Page précédenteDébut de pagePage suivante