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3. REMARQUES GENERALES

Jusqu'à présent, outre l’offre actuelle (Q0) et le besoin actuel (B0), l’analyse des tendances Qn et Bn n‘est qu‘une projection théorique plus ou moins acceptable. L’on doit se poser encore d’autres questions relatives à la disponibilité en superficie, à la gestion de l’entre temps s’écoulant entre le début des opérations de plantation et le début de la récolte des produits et en fin à l’énergie de substitution.

Compte tenu de l’exiguïté du territoire de l’île et de sa démographie, il se pourrait, qu’au niveau de la Grande Comore et Mohéli, deux îles moins denses en population, que cette superficie requise pour le reboisement serait accessible alors qu’Anjouan, elle ne l’est pas. A ce moment il faudrait songer trouver une autre solution.

Pour pouvoir pérenniser les forêts naturelles et conserver la biodiversité, il n’est pas très idéal de puiser au niveau de la forêt naturelle ; pour cela des solutions possibles :

Importer du bois de chauffe des pays de la sous région potentiellement pourvus, en l’occurrence l’île de Madagascar

Trouver une énergie de substitution qui serait à la portée de tous avec une subvention de l’Etat si c’est possible à l’exemple du pétrole lampant et de l’énergie solaire.

Développer et vulgariser l’utilisation des foyers améliores.

Développer, vulgariser et subventionner l’utilisation de l’énergie solaire.

De toutes les façons, en adoptant la politique de reboisement, l’on est toujours condamné à gérer rationnellement l’intervalle du temps compris entre le début du reboisement et le début de la période de récoltes du produit qu’est le bois de chauffe. Cet intervalle du temps est, pour les contextes climatiques et les espèces reboisées qui est généralement de l’Eucalyptus sp, de l’ordre de 5 ans au minimum. Dans les même soucis de pérenniser et de conserver la forêt naturelle et la biodiversité, durant cette période de 5 années, l’on doit assurer le besoin de la population par un produit de substitution accessible a tout le monde. Pour cela, la solution est soit d’importer du bois de chauffe soit se subventionner le pétrole lampant en diminuant son prix de quart ou de moitié et l’énergie solaire une fois vulgarisée.

Le développement et la vulgarisation des foyers améliorés à l’échelle nationale contribuent aux soucis ci dessus cités.

L’on peut aussi contracter avec un fournisseur de Madagascar des livraisons de charbon de bois ou /et des bûches en attendant que la période de révolution des plantations soit atteinte. De même, à partir de l’Afrique du Sud, on peut importer de la coke pour ravitailler les distilleries et les fours améliorés ménagers. Toute fois une étude économique est souhaitable pour démontrer la rentabilité ou non de l’importation de Madagascar de charbon de bois et des bûches durant cet intervalle, de même que la coke de l’Afrique du Sud, et encore plus la vulgarisation de l’énergie solaire.

Le tableau N° 10 ci dessus de la balance montre que les reboisements ne sont pas rentables qu’à partir de la 15éme année, selon les écarts Q15-B15 qui montrent une légère inflexion de la courbe du déficit ménager.

Avant d’atteindre cette phase de renversement de tendance du déficit à l’excédant (15éme année) l’opération de reboisement et la surface annuelle à reboiser doivent être soutenues dans le temps et là où elles sont possibles.

Et de même, l’importions du bois de chauffe et du charbon de bois et la subvention du pétrole lampant doivent être soutenues là où le reboisement n’est pas possible, faute de surface (cas d’Anjouan) et durant la période de latence.

Compte tenu de l’évolution sociale à travers des diverses ONG locales, l’idée d’un aménagement durable des forets ne pourrait jamais être effective s’il n y a pas une implication plus ou moins directe des collectivités locales dans la gestion d’une partie des ressources. Que la communauté locale ou une partie soit associée, du début à la fin, dans les opérations du reboisement et dans leur gestion future pour qu’elle se sente aussi responsable de tout éventuel changement dans son environnement.

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