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Chapitre 7. Insémination artificielle


Il est possible de produire des œufs d'oies fertiles par insémination artificielle et, lorsque cette technique est bien maîtrisée, le niveau de fertilité est équivalent, voire supérieur, à ce que l'on peut obtenir en accouplement naturel. Toutefois, cette technique n'est pas très couramment pratiquée à des fins de productions commerciales d'oisons parce que:

La technique de l'insémination artificielle commence par le prélèvement de la semence. Il est nécessaire de loger les mâles dans des cages individuelles pour assurer une production optimale (nombre de donneurs et quantité produite). Des loges individuelles d'environ 2 m2 sont souvent utilisées et donnent satisfaction, mais on peut aussi utiliser des logements plus exigus. Il est nécessaire de mettre à jeun les jars 12 heures avant la collecte pour recueillir une semence de qualité exempte de souillures. Il est également important d'entraîner les jars à être prélevés pendant une ou deux semaines avant de commencer réellement les prélèvements.

Pour collecter la semence, l'opérateur s'assoit sur un tabouret et maintient le jars sur ses genoux, comme cela est montré en figure 24. Le jars est stimulé par massage en partant du milieu du dos et en descendant vers la queue; dans le même temps, l'autre main masse l'abdomen juste devant le cloaque. Après avoir répété plusieurs fois ce geste, le pouce et l'index de la main droite vont au contact des os pubiens tout en exerçant un massage circulaire léger. Cela provoque en général la saillie du phallus et l'éjaculation de l'animal si celuici est donneur. Une deuxième personne est nécessaire pour collecter la semence dans un récipient approprié. La semence sort en général à la base du phallus, mais peut se propager sur le canal qui s'étend sur toute la longueur de celuici; il faut la prélever partout où elle se trouve par aspiration, puis la déposer dans un tube de centrifugation ou dans tout autre tube ayant un culot conique. Ce type de récipient est approprié car il permet aisément la reprise de l'éjaculat sans occasionner de pertes. Il faut noter que les mâles qui sont prélevés pour la seconde année ou ultérieurement sont plus faciles à manipuler que les jeunes mâles pour qui c'est la première expérience.

En ce qui concerne l'insémination proprement dite, il faut noter que l'oviducte n'est pas exposé comme cela est le cas chez les poules ou les dindes. La femelle doit être saisie par les deux pattes et maintenue en position horizontale par une personne qui lui place la tête devant elle et sous son bras droit. Le deuxième opérateur insère son index gauche dans l'orifice et par palpation recherche l'entrée de l'oviducte. Il introduit également une seringue contenant la semence dans l'orifice, il la fait glisser le long de son doigt qui lui sert de guide, jusqu'à la jonction utéro-vaginale où la semence est déposée.

FIGURE 24. Procédure de collecte de semence chez un jars.

Source: Johnson (1954).

Il faut inséminer les oies deux fois par semaine avec un apport de 20 millions de spermatozoïdes à chaque fois. Les jars offrent de larges variations dans le volume de leurs éjaculats aussi bien que dans le nombre de spermatozoïdes produits. En moyenne, ils produisent 0,3 ml par éjaculat ce qui correspond à 150 millions de spermatozoïdes. On peut donc sans trop de risque proposer de dispenser à chaque femelle 0,05 ml d'un pool de sperme pur provenant de 5 à 10 mâles pour une insémination qui couvre les besoins. Toutefois lorsqu'on possède l'équipement approprié, il est recommandé de mesurer la concentration de chaque pool de sperme et de calculer la dose exacte à inséminer. On peut récolter la semence chez les mâles deux ou trois fois par semaine; on peut aussi diluer cette semence avec des diluants «volailles» (il n'existe pas de dilueur spécifique pour l'oie mais le BPSE [Beltsville Poultry Semen Extender] Sexton 1977 est reconnu pour donner de bons résultats) sans provoquer de détérioration de la fertilité. De plus, si cela est nécessaire, on peut conserver cette semence pendant 6 heures à la température de 4°C après l'avoir préalablement diluée. Des essais ont également été conduits pour congeler la semence, mais à l'heure actuelle les résultats ne sont pas encore au point pour pouvoir utiliser couramment cette technique.


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