On trouvera ci-dessous une brève description de la répartition et de l'habitat, des usages, et de la morphologie et de l'anatomie des Prosopis que l'on rencontre au Mexique et dans les autres pays d'Amérique latine. Les espèces sont rangées par ordre alphabétique.
Cette espèce se rencontre à l'état disséminé dans les régions semi-arides du Pérou. Les gousses sont grandes et charnues, et constituent un excellent aliment du bétail. Très bon bois de construction.
6.1.1 Morphologie et anatomie
Tiges et racines. Cette espèce peut atteindre la taille d'un grand arbre de 15 mètres de hauteur, avec un fût court jusqu'à 1 mètre de diamètre. Le sommet de l'arbre est arrondi, avec des branches retombantes. Les épines, formées à partir de stipules durcies, disposées par paires, sont petites et éparses, et ne se trouvent que sur les pousses vigoureuses.
Feuilles. Les feuilles sont grandes, avec une à trois paires de pennes, et longues de 6 à 14 cm. Les pennes portent de 25 à 50 paires de folioles, qui sont linéaires, aiguës à subaiguës, glabres, de 5 à 17 mm de long et 1 à 2 mm de large. Les paires de folioles sont séparées le long du rachis, et distantes entre elles de 1,5 à 6 mm.
Inflorescence. L'inflorescence est un racème spiciforme ramassé, de 7 à 11 cm de long. Le calice est long de 1 mm, et est légèrement duveteux. Les étamines et le pistil dépassent au-dessus de la corolle, qui a 3–3,2 mm de long.
Gousse et graines. La gousse est falciforme ou annulaire (diamètre de l'anneau environ 7 cm), longue de 12 à 25 cm, large de 11 à 20 mm, et épaisse de 4 à 5 mm. Elle comprend de 12 à 30 segments, qui sont plus larges que longs.
Cette espèce se rencontre dans le sud de la Bolivie et - vraisemblablement - le nord du Chili. Ses emplois sont les mêmes que ceux de la variété typique. Elle diffère de var. alba par ses gousses presque droites - dont certaines peuvent atteindre 30 cm de long - et par ses folioles plus obtuses, ainsi que par ses rameaux rougeâtres.
Cette espèce se rencontre dans une aire limitée près de Guaymas, Etat de Sonora au Mexique, sur des mesas et des plaines pierreuses, et le long de la côte intérieure de la péninsule de Basse Californie. Ce n'est pas une espèce économiquement importante; elle a une utilisation limitée comme combustible.
6.3.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Arbuste dressé, très branchu, de 2 à 5 mètresde haut. Le fût est court, avec une écorce lisse de couleur brune, et les rameaux sont verdâtres. Les épines sont axillaires, disposées par paires, et ont de 0,3 à 3 cm de long.
Feuilles. Les feuilles ont le plus souvent une seule paire de pennes, parfois deux. Les pétioles ont de 0,2 à 2,5 cm de long, et les pennes de 0,4 à 6,5 cm. Les folioles ont 2,5 à 12 cm de long, 1,2 à 3,5 mm de large; elles ont une forme linéaire-elliptique, et sont très légèrement duveteuses ou glabres. Elles sont espacées le long du rachis, de distances légèrement inférieures à leur largeur.
Inflorescence. Les racèmes ont de 4 à 9 cm, et sont aussi longs ou plus longs que les feuilles. Les fleurs sont petites, nombreuses, de couleur jaune. Les pétales sont libres, longs de 3,5 à 4 mm, velus au sommet. L'ovaire est pubescent.
Gousse et graines. La gousse est sèche, linéaire mais très aplatie, jaune ou teintée de violet, longue de 10 à 24 mm et large de 5 à 8 mm. Les segments sont elliptiques, fusiformes, longs de 1 à 1,8 cm, avec des étranglements de 1 à 5 mm de large. L'exocarpe est très légèrement duveteux, ou glabre. Le mésocarpe est fibreux dans le sens de sa longueur, et l'endocarpe est mince, flexible, lisse, de couleur blanchâtre. Les graines sont elliptiques dans le sens de la longueur, longues de 7 à 8 mm, de couleur brune. Le fruit n'est pas sucré, comme cela est courant chez les Prosopis, mais amer, d'où son nom vulgaire de “Mesquite amargo”.
Remarque. P. articulata est une espèce assez bien individualisée, mais dans certains cas elle s'est très probablement hybridée avec P. glandulosa et P. velutina.
Cette espèce se trouve dans le nord du Chili, dans la province de Tarapacá, mais n'est pas très répandue. Ses emplois ne sont pas connus.
6.4.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Grand arbuste rampant, à ramification dense enchevêtrée, de 0,5 à 1,5 mètre de haut, muni de stipules épineuses de couleur cendrée, longues de 0,5 à 3 cm.
Feuilles. Les feuilles ont une seule paire de pennes, longues de 2,5 à 3,5 cm, sur un pétiole de 3 à 5 mm. Il y a de 7 à 12 paires de folioles elliptiques-oblongues sur chaque penne; elles sont glabres, longues de 4 à 7 mm sur 1 à 2 mm de large.
Inflorescence. Les inflorescences sont des épis cylindriques ramassés, ayant jusqu'à 3 cm de long, et 1,5 cm de diamètre. Les fleurs sont sessiles. Le calice est finement duveteux, long de 3 mm. La corolle a 4 à 5 mm de long. Les pétales sont aigus, glabres à l'extérieur, velus au sommet de la face interne.
Remarque. Cette espèce peut avoir pour origine une hybridation entre P. tamarugo et P. strombulifera que l'on trouve tous deux dans la même région.
Cette espèce se trouve dans le centre-sud du Pérou et le centre du Chili, poussant à basse altitude et sur les lits de cours d'eau intermittents, ordinairement en association avec P. flexuosa, aussi bien qu'en altitude jusqu'à 2900 m.
C'est une importante source de combustible, de matériaux de construction, et de nourriture pour le bétail. Les gousses sont également consommées par les populations locales, notamment en Argentine où elles servent à préparer une pâte que l'on trouve encore en vente dans les magasins d'alimentation.
On le plante quelquefois dans des projets de reboisement, mais des recherches sont nécessaires pour déterminer la variation génétique intraspécifique, et sélectionner les sources de semences appropriées pour des conditions de milieu données.
6.5.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Dans des conditions non perturbées, c'est normalement un grand arbre à tronc unique, de 3 à 10 mètres de hauteur, avec une cime bien développée. Le fût est généralement court, les branches noueuses et partiellement épineuses. Les épines sont groupées par paires, axillaires, et certaines peuvent atteindre 6 cm de long, mais elles ne sont pas présentes sur tous les noeuds.
Feuilles. Les feuilles sont aussi longues ou plus longues que le racème. Le pétiole est long de 1,5 à 12 cm, avec 1 à 3 paires de pennes de 8 à 24,5 cm de long, portant de 10 à 29 paires de folioles. Celles-ci sont vert pâle, avec des nervures peu visibles, longues de 10 à 63 mm, linéaires, glabres, à bords entiers. Elles sont séparées sur le rachis de 4 à 12 mm, soit autant ou plus que leur largeur qui est 1,1 à 3 mm.
Inflorescence. Les racèmes sont spiciformes, longs de 7 à 12 cm, et portent environ 250 fleurs. Les pétales sont longs de 3 mm, et velus à l'intérieur. Les étamines ont 5–6 mm de long, et l'ovaire est pubescent.
Gousse et graines. La gousse est linéaire et aplatie, longue d'environ 12 à 18 cm sur 1 à 1,8 cm de large et 0,6 cm d'épaisseur, avec des bords parallèles, de presque droite à falciforme, et elle renferme de 20 à 30 graines. Le mésocarpe est sucré. Les segments de l'endocarpe sont rectangulaires, plus larges que longs. Les graines sont ovoïdes, aplaties, longues de 6–7 mm.
Remarque. C'est une espèce extrêmement variable; on reconnaît deux variétés, var. riojana et var. catamarcana, qui sont indigènes d'Argentine mais ne se trouvent pas au Chili ni au Pérou.
Cette espèce montagnarde se rencontre dans le Nord-Chili dans les vallées des Andes, à une altitude de 2000 mètres, où la pluviométrie annuelle n'est que de 50 à 100 mm. Elle y pousse bien le long des cours d'eau temporaires.
C'est un arbre important pour l'ombrage, le combustible, le bois d'oeuvre et le fourrage. On en exploite de grandes quantités également pour la fabrication de lames de parquet.
6.6.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. En station favorable ce peut être un grand arbre à tronc unique, mais plus souvent c'est un arbuste branchu de 3 à 10 m de hauteur, à cime hémisphérique. Les vieux arbres ont des branches noueuses en zigzag, retombantes. Les épines sont axillaires, par paires; elles sont petites et peuvent être absentes sur les arbres âgés, mais elles atteignent occasionnellement une longueur de 3–4 cm sur les jeunes pousses robustes.
Feuilles. Les feuilles ont 2 à 3 pennes, de 5 à 13 cm de long, qui portent de 12 à 29 paires de folioles espacées entre elles en général de plusieurs fois leur largeur. Ces folioles sont linéaires, de légèrement aiguës à obtuses, longues de 4 à 15 mm sur 1 à 2 mm de large. Leurs nervures secondaires peuvent être légèrement visibles.
Inflorescence. Les racèmes sont spiciformes, longs de 4 à 14 cm, et portent environ 200 fleurs.
Gousse et graines. La gousse est presque droite ou arquée, longue de 5 à 28 cm sur 0,7 à 1,2 cm de large, avec des bords ondulés (submoniliforme). Les segments sont presque carrés, avec des angles arrondis. La couleur de la gousse va du jaune paille teinté de violet à presque noire. La pulpe est sucrée.
Remarque. Burkart (1976a, 1976b) indique que P. flexuosa est une espèce variable, mais bien délimitée. Il diffère de P. chilensis par ses folioles plus courtes et sa gousse submoniliforme, et de P. alba par ses folioles plus écartées et moins nombreuses, et sa gousse submonoliforme.
Cette espèce est largement répartie au Mexique, et s'étend au nord-ouest jusque dans les Etats-Unis. Elle pousse bien le long des lignes d'écoulement des eaux dans des régions où la pluviométrie est inférieure à 150 mm, et se maintient en altitude sur des sols neutres ou alcalins, avec une pluviométrie supérieure à 750 mm. On la trouve à 1500 mètres d'altitude, dans des zones à plus de 200 jours de gel par an.
P. glandulosa fournit un bon aliment du bétail et un bon bois de feu, et c'est également une excellente source de nectar pour les abeilles. Il est généralement considéré comme une plante nuisible par les éleveurs des Etats-Unis dont il a envahi les ranches, et qui ont entrepris de vastes campagnes d'éradication. Il est intéressant de noter que c'est le bétail qui est le principal agent de propagation de l'espèce dans ces terrains de parcours.
6.7.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Les plus grands individus, poussant en peuplements ouverts, peuvent atteindre une hauteur de 7 à 13 mètres. Il y a aussi un type arbustif qui envahit couramment les pâturages. En peuplement dense et sur sols sableux, il prend la forme d'un arbuste multicaule. Les épines sont axillaires, longues de 1 à 4,5 cm; elles sont parfois par paires, mais plus généralement solitaires. Certains individus ont très peu d'épines.
Feuilles. Les feuilles sont glabres, et ont une ou deux paires de pennes de 6 à 17 cm de long, portant de 6 à 17 paires de folioles chacune. Les folioles sont 5 à 12 fois plus longues que larges; elles sont généralement de 1 à 4 cm de long. Elles sont espacées le long du rachis à des distances égales ou supérieures à leur largeur, et sont linéaires ou oblongues, de forme obtuse, avec des nervures saillantes à la face inférieure.
Inflorescence. L'inflorescence est un racème spiciforme, de 5 à 14 cm de long environ. Les pétales sont longs de 2,5 à 3,5 mm, et l'ovaire est velu.
Gousse et graines. La gousse est linéaire, plate, de couleur jaune, longue d'environ 10 à 20 cm sur 1 cm de large et 0,5 cm d'épaisseur. Elle est soit droite, soit légèrement courbe. L'exocarpe est dur, et recouvre un mésocarpe pulpeux sucré. Les gousses renferment de 5 à 18 graines ovales, de couleur brune brillante, de 5 mm de large sur 7 mm de long et 2 mm d'épaisseur.
La répartition, l'habitat et les usages de cette variété sont identiques à ceux de var. glandulosa. Elle en diffère principalement par les caractères de la feuille. Les folioles de P. glandulosa var. torreyana ont de 15 à 25 mm de long, elles sont 5 à 8 fois plus longues que larges, et il y en a 10 à 15 paires par penne. Celles de P. glandulosa var. glandulosa ont généralement de 30 à 45 mm de long, elles sont 8 à 15 fois plus longues que larges et il y en a 6 à 13 paires par penne.
Cette espèce se rencontre depuis le nord de l'Amérique du Sud à partir du Pérou, en passant par l'Amérique centrale, jusqu'au Mexique. On la trouve dans tout le Mexique, y compris la Basse Californie, sur les plaines et les basses pentes, et le long des cours d'eau et des ravins.
La gousse est sucrée, et constitue par suite un excellent aliment du bétail. L'arbre est également une bonne source de combustible. Cette espèce a été introduite et est cultivée au Brésil et dans certains pays d'Asie. Elle est signalée comme envahissante en Haïti, où on l'a également introduite.
6.9.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. P. juliflora est un petit arbuste étalé, ou un arbre de 3 à 8 mètres de hauteur avec une cime arrondie ou plus ou moins aplatie. L'écorce est lisse ou légèrement fissurée, de couleur brune. Les épines sont axillaires, par paires, mais parfois solitaires, et il n'y en a pas sur tous les rameaux. Leur longueur varie de 0,5 à 5 cm, les plus longues se trouvant sur les pousses basilaires vigoureuses.
Feuilles. Les feuilles ont 1 à 4 paires de pennes, portant 10 à 16 paires de folioles. Elles sont plus courtes ou de même longueur que l'inflorensence; le pétiole plus le rachis principal (lorsqu'il est présent) ont de 0,5 à 7,5 cm de long. Les folioles sont elliptiques-oblongues, longues de 6 à 23 mm sur 1,6 à 5,5 mm de large; elles sont le plus souvent glabres. Le long des côtes nord-ouest de l'Amérique du Sud les folioles sont occasionnellement pubescentes. Elles sont espacées entre elles le long du rachis d'une distance en général un peu supérieure à leur largeur.
Inflorescence. Les racèmes sont grossièrement cylindriques, longs de 7 à 15 cm, et portent des fleurs blanc verdâtre, virant ensuite au jaune clair. Le calice est long de 0,8 à 1 mm, avec des dents qui portent des cils minuscules. Les pétales, longs de 2,5 à 3 mm, sont velus, à l'intérieur, mais glabres sur leur face externe. Les étamines ont 4 à 5 mm de long.
Gousse et graines. La gousse est généralement aplatie et droite, mais d'incurve à la pointe. Sur certains individus elle peut être falciforme. Elle a de 8 à 29 cm de long sur 9 à 17 mm de large et 4 à 8 mm d'épaisseur. Lorsqu'elle est immature, les graines apparaissent en son milieu comme de petites protubérances arrondies; avec l'âge la gousse se gonfle et devient pulpeuse, et on ne discerne plus les graines. L'endocarpe peut comprendre jusqu'à 25 segments rectangulaires arrondis. Les graines sont ovales de couleur brune.
Remarque. Cette espèce appartient aux mesquites du groupe Algarobia, et comme les autres membres de ce groupe elle est extrêmement variable. Il reste un travail taxinomique important à faire dans ce groupe.
Cet arbre, indigène du Nord-Pérou, se rencontre dans les régions côtières et à des altitudes supérieures à 500 mètres, dans certaines des parties les plus arides de ce pays.
Il est apprécié par l'ombrage, le bois d'oeuvre et le combustible. Ses gousses constituent à peu près la seule source de nourriture pour le bétail dans les régions extrêmement sèches du Pérou, où la rosée est la principale source d'humidité. Lorsque l'arbre est en fleurs, c'est une excellente plante mellifère. La forme arbustive, toutefois, peut devenir très envahissante, comme cela a été le cas lorsqu'on l'a introduite au Pakistan.
6.10.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. C'est normalement un arbre ou un arbuste épineux, bien que sur certains individus les épines puissent être rares. Il atteint une hauteur de 3 à 8 mètres. Les rameaux sont de couleur grisâtre ou noire, et ont une forme en zigzag.
Feuilles. Les feuilles portent 2 à 4 pennes de 6 à 10 cm de long. Les folioles sont elliptiques, ovales à oblongues, pubescentes, longues d'environ 15 mm sur 4 mm de large. Il y en a 10 à 15 paires par penne, largement espacées le long du rachis.
Inflorescence. Les racèmes ont 9 à 12 cm de long. Les fleurs sont blanc verdâtre.
Gousse et graines. La gousse est droite ou arquée, comprimée. Avec le stipe et la pointe terminale elle a une longueur de 18 à 24 cm, sur 1 à 1,2 cm de large. Elle est glabre, à l'exception de poils disséminés le long des bords. Elle comprend jusqu'à 26 segments rectangulaires, plus larges que longs.
Cette variété diffère de var. juliflora uniquement par ses folioles finement pubescentes, et par l'absence d'épines. Toutefois, même lorsque les épines sont absentes, il n'est pas toujours possible de la distinguer de la variété typique.
Cette espèce se rencontre principalement au Mexique dans les montagnes centrales du Nord, dans les plaines et le sud du Tamaulipas, et dans une partie des Etats d'Oaxaca, Morelos, Puebla et Chiapas. Elle pousse dans des stations variées sur les versants, dans les dépressions, et le long des plaines inondables. On la trouve également dans le centre et le sud du Pérou.
L'arbre est souvent utilisé pour l'ombrage, et est cultivé dans la dépression centrale du Chiapas. Les gousses sont comestibles, et sont un bon aliment pour le bétail.
6.12.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. C'est généralement un arbuste de 2 à 3 mètres, mais parfois un arbre atteignant 6 à 7 mètres de hauteur. Les rameaux sont glabres, et les épines sont axillaires.
Feuilles. Il peut y avoir une ou deux paires de pennes, de 2,5 à 12 cm de long, portant de 20 à 30 paires de folioles chacune. Les folioles sont glabres, linéaires, oblongues, longues de 5 à 10 mm et 2 à 7 fois plus longues que larges. Leur intervalle sur le rachis est inférieur à leur largeur; leur couleur est vert pâle à grisâtre, et elles ont de fortes nervures pennées à la face inférieure.
Inflorescence. Les racèmes ont 4 à 10 cm de long, et portent des fleurs blanc verdâtre, avec des pétales de 3–4 mm de long. Le calice a environ 1 mm de long.
Gousse et graines. Les gousses sont longues de 9 à 17 cm, sur 0,7 à 1,4 cm de large. Elles sont linéaires, glabres, droites ou légèrement courbes, et de couleur jaune pur. Les segments sont rectangulaires arrondis, plus larges que longs. Les graines sont rangées en long dans la gousse.
Remarque. C'est une espèce extrêmement variable dans toute l'étendue de son aire. Dans le Nuevo León on trouve des individus intermédiaires entre P. laevigata et P. glandulosa. Les représentants typiques de P. laevigata se rencontrent dans l'aire principale du sud-ouest du Jalisco au sud-est du Nuevo León et à l'est du Durango. Les folioles de ces arbres ont moins de 10 mm de longs, et il y en a de 20 à 35 ou même jusqu'à 40 paires par penne, ce qui est le plus grand nombre qu'on ait observé sur les Prosopis d'Amérique du Nord.
Cette variété de P. laevigata est un type montagnard, se rencontrant à altitude moyenne entre 1900 et 2900 mètres. Elle est répandue du sud du Pérou, en passant par les Andes boliviennes, jusqu'à l'extrême angle nord-ouest de l'Argentine.
Le combustible et l'alimentation du bétail sont ses principales utilisations.
6.13.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. C'est généralement un arbuste de 1 à 3 mètres, plus rarement un arbre de 5 à 8 mètres de hauteur. Les rameaux, robustes, ont une forme en zigzag prononcée. Les épines sont disposées par paires, et axillaires. Les plus grandes peuvent avoir 4 à 9 cm de long, et 5–6 mm de large à la base.
Feuilles. Les feuilles n'ont qu'une seule paire de pennes, de 5 à 9 cm de long, portant environ 16 à 24 paires de folioles qui se touchent ou se recouvrent presque.
Inflorescence. Les racèmes ont de 6 à 10 cm de long. Les fleurs sont glabres à l'extérieur.
Gousse et graines. La gousse est courbe, comprimée, longue de 7 à 20 cm sur 1,1–1,4 cm de large, de section transversale rectangulaire. Les bords sont faiblement ondulés à parallèles; l'exocarpe est de couleur brun violacé.
Cette espèce est indigène du Pérou, de la Colombie et de l'Equateur. Elle pousse dans les parties les plus sèches de ces trois pays, le long de la côte pacifique.
C'est un arbre d'ombrage précieux dans les zones sèches, qui fournit du bois d'oeuvre et des aliments pour les humaines et le bétail. Les forestiers l'ont introduit à Hawaï, mais il s'est montré susceptible de devenir envahissant, formant des fourrés indésirables.
6.14.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Sur bonnes stations P. pallida est un arbre qui peut atteindre 8 à 20 mètres de hauteur, avec un tronc de 60 cm de diamètre. En stations pauvres, il ne dépasse pas la taille d'un arbuste. Les rameaux sont inermes, ou pourvus d'épines axillaires, par paires, de moins de 4 cm de long.
Feuilles. Les feuilles peuvent avoir 2 à 4 paires de pennes, mais parfois il n'y en a qu'une seule. Les pennes ont 1,5 à 6 cm de long, avec une glande cupulaire à la jonction avec le pétiole. Il y a 6 à 15 paires de folioles par penne, serrées le long du rachis mais ne se touchant pas. Elles sont pubescentes, oblongues à ovales, longues de 2,5 à 8,3 mm sur 1,4 à 4 mm de large.
Inflorescence. Les racèmes sont spiciformes, 2 à 3 fois plus longs que les feuilles. Ils portent 200 à 250 fleurs jaune verdâtre. Les pétales sont libres, longs de 2,5–3 mm, velus à l'intérieur. L'ovaire est velu, et le calice, long de 0,5 à 1,5 mm, porte des petits cils.
Gousse et graines. La gousse est droite ou courbée, de couleur jaune paille, avec des bords parallèles; elle a parfois une section rectangulaire, presque carrée. Elle est longue de 10 à 25 cm, sur 1–1,5 cm de large et 5–9 mm d'épaisseur. Les segments de la gousse sont plus larges que longs. Chaque gousse renferme jusqu'à 30 graines de couleur brune, oblongues, de 6,5 mm de long.
Remarque. Burkart (1976a, 1976b) n'a trouvé aucune différence constante entre P. pallida et P. limensis, et les considère comme synonymes. Il indique que les descriptions originales de ces deux espèces provenaient du Pérou, mais que l'auteur de P. limensis avait apparemment omis de le comparer avec P. pallida, classé longtemps avant.
Ce Prosopis a une aire étroite, limitée principalement à la Basse Californie. Il pousse surtout dans les lits de cours d'eau à sec ou à proximité, dans les canyons, et dans les dépressions désertiques.
Il est très utilisé comme combustible et comme “pâturage aérien”. Il fournit également la matière première pour les sculptures artisanales en “bois de fer” des Indiens Seri.
6.15.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Arbuste ou arbre très branchu, étalé symétriquement, à cime aplatie au sommet, de hauteur variant entre 1,2 et 6 mètres. Le tronc peut avoir 1 à 3 mètres de hauteur, et atteindre 45 cm de diamètre. L'écorce est grise ou violet foncé, se détachant en longues lanières. Les rameaux sont épineux, finement pubescents, ou plus ou moins glabres. Les épines stipulaires sont généralement droites, disposées par paires, longues de 0,5 à 3,5 cm, mais elles tombent avec l'âge. Le bois violet foncé est très dur, d'où le nom vulgaire de “palo de hierro” ou de “palo de fierro” (“bois de fer”).
Feuilles. Les feuilles tendent à se grouper en bouquets sur de courts rameaux le long des branches. Elles ont une seule paire de pennes, de 2–3 cm de long, qui portent 3 à 10 paires de folioles glabres, elliptiques-oblongues, obtuses ou mucronées, tendant à être obovales.
Inflorescence. Les racèmes sont des épis axillaires grêles, de 3,5 à 6 cm de long. Les fleurs sont finement duveteuses, tubulaires. Le calice est long de 1,5 mm, et la corolle, à 5 dents, de 4,5 à 6 mm. Les pétales sont soudés sur une grande partie de leur longueur, plus ou moins glabres à leur extrémité interne. Les étamines ont 10–12 mm de long, les anthères 0,8–1,5 mm. L'exocarpe est mince, cassant, presque membraneux. Le mésocarpe est également mince et cassant, tubulaire, de couleur jaune citron vif. Les segments sont rectangulaires. Les graines sont nombreuses, rangées obliquement; elles sont oblongues, de couleur brune, lisses, longues de 5–7 mm, et sont plus ou moins séparées entre elles par une substance gommeuse épaisse, de couleur brun-rouge.
Cette espèce se rencontre dans le Nord-Mexique, dans la péninsule de Basse Californie et les Etats de Chihuahua et Sonora. Elle pousse sur les berges de cours d'eau, dans les dépressions alluviales, et autour des mares.
Le bois est utilisé comme combustible, et les gousses constituent un important aliment pour le bétail.
6.16.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Arbuste ou arbre à ramification ouverte, de 2 à 10 mètres de hauteur. Les rameaux sont grêles, et les épines stipulaires sont insérées au-dessous des bouquets de feuilles. Le tronc est court, avec une écorce mince, écailleuse, et peut atteindre 30–40 cm de diamètre.
Feuilles. Le pétiole est mince et court (0,5–2 cm). Il y a 1 ou 2 paires de pennes, longues de 2–3 cm. Les folioles sont elliptiques-oblongues ou oblongues-obtuses, et ont 6 à 10 mm de long sur 2 à 5 mm de large. Elles ne se recouvrent pas; il y en a 4 à 9 paires par penne. Elles sont finement pubescentes à glabres, avec des nervures peu apparentes.
Inflorescence. Les racèmes spiciformes denses sont axillaires, simples, longs de 5 à 8 cm. Les fleurs sont pubescentes, de couleur jaune. Le calice est cratériforme, long de 0,7–1,2 mm, finement dentelé. Les pétales, longs de 2,5–3 mm, sont soudés entre eux, glabres intérieurement, finement pubescents sur leur face externe et l'extrémité de leur face interne. Les étamines ont 4–5 mm de long, les anthères 0,5–0,8 mm. L'ovaire est blanc, velu; le stype est glabre.
Gousse et graines. Les gousses sont sessiles, en spirale serrée. Les jeunes gousses ayant 4–5 mm de long peuvent déjà présenter 2 ou 3 spires. Le fruit mûr est enroulé en 8 à 24 spires serrées formant un cylindre de 2,5 à 5,5 cm de long et 5–6 mm de diamètre; on l'appelle communément “tornillo” ou “screw-bean” (“haricot tire-bouchon”). Les graines sont réniformes, finement duveteuses, longues de 1,5–2 mm.
Cette espèce se rencontre dans des stations arides, au Pérou et en Argentine centrale.
Ses usages ne sont pas connus, mais elle sert vraisemblablement de fourrage pour le bétail.
6.17.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. P. reptans est ordinairement un arbuste épineux de désert de 1 à 3 mètres de hauteur, plus rarement un arbre de 5 à 8 mètres. Il produit des stolons souterrains par lesquels il envahit le terrain, formant des fourrés épais. Les rameaux sont robustes, et ont une forme en zigzag prononcé. Les épines sont axillaires, disposées par paires; les plus grandes atteignent une longueur de 4 à 9 cm, avec une largueur à la base de 5–6 mm.
Feuilles. Il y a une seule paire de pennes, longues de 5 à 9 cm, et portant 16 à 24 paires de folioles. Celles-ci sont coriaces, linéaires-oblongues, longues de 5 à 12 mm sur 1,5–2,2 mm de large. Elles se touchent presque, ou sont espacées le long du rachis à une distance inférieure à leur largeur.
Cette espèce est très voisine de P. strombulifera par la plupart de ses caractères, à l'exception des feuilles. Les folioles sont plus petites et plus pubescentes chez P. strombulifera, et leurs bords se touchent.
Inflorescence. Les inflorescences sont axillaires, globuleuses. La corolle est striée.
Gousse et graines. Les gousses s'enroulent en spires nombreuses (jusqu'à 19), serrées, régulières, formant une masse cylindrique d'environ 5 cm de long et 7 mm de diamètre. Elles sont en position rayonnante, et ne s'entremêlent pas.
Cette espèce se trouve dans l'ouest de l'Argentine, le nord du Chili, et au Pérou. Elle pousse dans des régions arides, et s'adapte aux bordures de zones salées et alcalines.
Le fruit est astringent et diurétique; il est récolté et vendu sur les marchés pour soigner un certain nombre d'affections, y compris les maladies vénériennes. On a rapporté au siècle dernier que cette espèce était cultivée au Chili pour fournir un remède contre les maux de dents, et on a émis l'idée que sa forme étrange se prêtait à des cures imaginaires. Les racines contiennent une teinture brune, et peuvent être utilisées pour le tannage.
6.18.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Arbuste épineux de 0,15 à 1,5 mètre de hauteur, émettant des stolons souterrains. Les rameaux poussent en zigzag. Les épines sont des stipules droites, de couleur cendrée, de 0,1 à 2 cm de long, qui pointent vers le bas.
Feuilles. Les feuilles ont une seule paire de pennes de 1 à 3 cm de long, portant 3 à 8 paires de folioles. Celles-ci sont plus ou moins cireuses, pubescentes ou glabres, longues de 2 à 15 mm sur 0,8 à 2 mm de large, oblongues, avec une à trois nervures à leur base. Elles sont espacées le long du rachis de une à trois fois leur largeur.
Inflorescence. Les inflorescences sont axillaires, solitaires, sur un pédoncule de 1,5 à 5 cm de long. Elles sont globuleuses, d'un diamètre de 1,5 cm; les fleurs sont de couleur jaune, le calice et la corolle sont stirés. Le calice est duveteux, long de 1,5–2,2 mm. Les pétales sont soudés sur une longueur égale à leur largeur; ils sont longs de 3–4 mm, velus à l'intérieur. Les étamines et le style dépassent de la corolle; l'ovaire est velu.
Gousse et graines. Les gousses sont jaune citron à maturité, et duveteuses lorsqu'elles sont jeunes. Elles sont enroulées en spires serrées de 3 à 5 mm d'épaisseur, formant un cylindre dense en tire-bouchon. L'exocarpe est cassant. L'endocarpe est segmenté, et s'ouvre aisément. Le mésocarpe est pulpeux, tannifère, de couleur rougeâtre. Les graines sont ovales, de couleur vert grisâtre, longues de 4,5–5,4 mm.
Cette espèce se rencontre dans le Nord-Chili, uniquement dans les provinces désertiques. Dans la province de Tarapacá, ou sur les plateaux tabulaires (“mesas”) et les glacis de déjection (“bajadas”) arides c'est le seul arbre que l'on trouve, P. tamarugo pousse apparemment sous une pluviométrie à peu près nulle. Son aire de répartition s'étend sur quelque 15 000 km2, dans la bande centrale de la province de Tarapacá au sud d'Arica et de la province d'Antofagasta au nord du Chuquicamata. Il forme des peuplements disséminés, qui ont très souvent été dévastés par les coupes de bois de feu. Il pousse bien sur les sols salés.
Il constitue une importante source de combustible, et bien souvent la seule. dans son aire de répartition. Son bois est apprécié pour la carbonisation, les perches, la construction rustique et les meubles, et c'est une espèce mellifère. On l'utilise actuellement pour reboiser de grandes superficies désertiques. On le considère comme particulièrement précieux pour l'élevage des chèvres angora.
6.19.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Arbre pouvant atteindre 18 mètres de hauteur, avec un fût d'un mètre de diamètre. Les épines, formées par des stipules durcies, ont de 0,5 à 3,8 cm de long, et sont de couleur jaune. Il n'est pas nécessaire que les racines aillent chercher l'eau de la nappe phréatique; on constate au contraire que l'arbre tire toute l'humidité dont il a besoin de l'atmosphère.
Feuilles. Le pétiole, long de 1 à 3 mm, porte une seule paire de pennes, de 3–4 cm de long. Il y a 10 à 15 paires de folioles par penne. Elles sont linéaires et obtuses ou subaiguës, longues de 4 à 8 mm, glabres.
Inflorescence. L'inflorescence est spiciforme, longue de 3,5 à 6,5 cm. Les fleurs sont sessiles, glabres, de couleur jaune. Les pétales sont soudés, et velus à leur extrémité. La corolle a 4–5 mm de long, le calice 1,5 mm. L'ovaire est velu.
Gousse et graines. La gousse est cylindrique, plus ou moins renflée par endroits, fortement incurvée presque en cercle complet, mais non spiralée, formant un anneau de 2 à 3,5 cm de diamètre, 7 à 10 mm d'épaisseur. Les graines sont ovales, longues de 3 à 4,3 mm, de couleur brune.
Remarque. Un grand nombre de caractères de cette espèce sont identiques à ceux de P. ferox, dont l'aire se limite au sud de la Bolivie et à l'extrême nord-ouest de l'Argentine.
Cette espèce se trouve au Mexique à l'est de la Sierra Made orientale, principalement dans les Etats de Tamaulipas et Vera Cruz. De nombreux spéciments parmi ceux que l'on trouve dans les herbiers ont été récoltés sur des sols d'argile lourde, à basse altitude. Ses usages ne sont pas connus.
6.20.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Arbre de petite à moyenne taille, avec une cime arrondie et un fût court, et une écorce rugueuse et gommeuse. Les rameaux sont grêles, noueux, de couleur verte, retombants comme ceux des saules. Les épines sont axillaires, longues de 0,5 à 1,5 cm, et ne sont pas présentes sur tous les noeuds. Les feuilles sont le plus souvent fasciculées, et ont 1 à 3 paires de pennes, de 2,5 à 4 cm de long. Il y a 15 à 29 paires de folioles par penne; elles sont oblongues, obtuses, de couleur vert grisâtre, longues de 2,8 à 6 mm sur 1–1,8 mm de large, glabres à légèrement duveteuses.
Inflorescence. Les racèmes, longs de 5 à 8 cm, portent des fleurs petites, avec des pétales de 3–3,5 mm de long. Le calice est long de 1–1,5 mm. Les étamines ont 5–6 mm de long, et l'ovaire est velu.
Gousse et graines. La gousse est droite, longue de 8 à 13 cm sur 6–8 mm de large. Elle est généralement glabre, de couleur jaune paille avec des stries longitudinales. Les bords sont plus ou moins resserrés entre les graines. Le mésocarpe est pulpeux et sucré. L'endocarpe comprend 10 à 18 segments durs, ovales à presque quandrangulaires, orientés obliquement, d'environ 5,5 mm de long sur 6–6,5 mm de large et 3,5 mm d'épaisseur. Les graines sont ovales, brunes, longues de 5–5,5 mm.
Cette espèce importante se rencontre au nord-ouest du Mexique dans l'Etat de Sonora. Elle pousse dans les plaines inondables, dans les dépressions désertiques, et le long des cours d'eau intermittents.
Ce Prosopis, comme tous ceux du sud-est de l'Amérique du Nord, a été autrefois, et est encore dans une moindre mesure, une ressource importante pour les populations indigènes de la région, fournissant des aliments, du combustible, de l'ombrage, des outils, des teintures, des fibres, des cosmétiques, des médicaments, et une multitude d'autres produits d'intérêt pratique ou esthétique.
6.21.1 Morphologie et anatomie
Tige et racines. Dans des conditions non perturbées, c'est un arbre à tronc unique, en raison d'une forte tendance à la dominance apicale. Certains individus peuvent atteindre 18 mètres de hauteur. Cependant, le méristème apical est facilement endommagé par des herbivores, des insectes, ou par des phénomènes physiques tels que le gel; c'est pourquoi les sujets sont le plus souvent des arbustes multicaules. On a déterré des racines de P. velutina jusqu'à une profondeur de près de 10 mètres, et à des distances horizontales de plus de 20 mètres. C'est pourquoi il est capable d'utiliser efficacement l'eau disponible dans les couches superficielles du sol de même que celle des couches profondes, qui dans certains cas peuvent être situées en-dessous de la nappe phréatique.
Feuilles. Les feuilles, comme celles de tous les Prosopis, sont bipennées. Elles ont généralement deux paires de pennes, mais parfois une ou trois paires. Les pennes ont 2 à 9 cm de long, et peuvent porter de 12 à 30 paires de folioles. Les folioles se touchent, ou presque, le long du rachis; elles sont oblongues, pubescentes, à bords entiers. On trouve des stomates sur les rachis et sur les deux faces des folioles. Ils ne sont pas enfoncés ni protégés par des trichomes (poils épidermiques), et se présentent par conséquent davantage comme ceux des mésophytes. La surface de la feuille montre des trichomes glandulaires monocellulaires et des cristaux de cire, qui lui donnent un aspect velouté d'où l'espèce tire son nom vulgaire de “velvet mesquite”.
Inflorescence. Les racèmes spiciformes, longs de 5 à 15 cm, portent des fleurs blanc verdâtre pâle, courtement pédicellées, plus ou moins velues à l'extérieur, notamment sur le calice. Les pétales sont longs d'environ 2,5 mm, et sont velus à leur extrémité interne. La floraison principale a lieu au printemps, mais elle fait normalement suite à une saison pluvieuse hivernale. Plus tard dans l'année une seconde floraison, moins importante que la première, peut se produire. Un pied bas et branchu peut produire environ 6000 inflorescences dans l'année.
Gousse et graines. La gousse est linéaire, droite, longue de 8 à 16 cm sur 6 à 10 mm de large. Les segments sont à peu près aussi longs ou moinds longs que larges.
La couleur des fruits peut varier du jaune pur au rouge tacheté ou au noir. Leur surface externe est veloutée sur les gousses immatures, mais devient lisse à maturité. La teneur en protéines de la gousse est d'environ 12 pour cent, la teneur en sucre de 16 pour cent. Les graines, comme cela est caractéristique des Prosopis, sont enfermées dans un endocarpe très dur.
Remarque. A la germination, les jeunes semis de P. velutina, comme ceux de la plupart des Prosopis, ont une racine nettement pivotante et une paire de cotylédons ovales, plus ou moins charnus. On a observé une croissance de la racine dix fois plus rapide que celle de la tige, ce que l'on attribue à une adaptation à une déficit hydrique plutôt qu'à une tendance déterminée génétiquement à une croissance radiculaire précoce. La germination est freinée, et la mortalité des semis élevée dans les zones à couvert herbacé bien établi.
