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2 LE PROGRAMME DE PARTICIPATION POPULAIRE

Le Programme de participation populaire de la FAO est issu de la CMRADR, qui appelait à «une participation et une organisation actives des populations rurales au ras de terre». Le PPP se caractérise essentiellement par un principe: constituer de petits groupes, non structurés et autodépendants, de ruraux pauvres dans le cadre d'une stratégie de longue haleine visant à édifier des institutions au service de leurs intérêts. Ces groupes sont l'occasion pour leurs membres de travailler ensemble, ils servent de mécanisme de réception pour les services de développement, et permettent à leurs membres de faire entendre leur voix auprès des autorités locales. Dans ce processus, les «facilitateurs» sont les comités de coordination du projet, les pouvoirs publics et les ONG, ainsi que les promoteurs de groupes.

Le premier projet PPP a été lancé en Sierra Leone en 1982. Depuis lors, d'autres projets ont été mis en œuvre dans les pays suivants: Ghana, Kenya, Lesotho, Nicaragua, Pakistan, Sri Lanka, Swaziland, Tanzanie, Thaïlande, Zambie et Zimbabwe. En 1989, environ 13 200 personnes avaient activement pris part au PPP. Le nombre total des bénéficiaires se chiffrait à environ 80 000 personnes.

Les principes actifs du PPP

Un examen du PPP a révélé de nombreuses similitudes, mais aussi des différences marquées, dans la mise en pratique des principaux éléments de l'approche participative. Ces éléments sont les suivants:

Faire des émules

La FAO estime que l'hypothèse de travail du PPP — à savoir inscrire la participation populaire dans la pratique en constituant de petits groupes — repose sur un concept prometteur et une méthode valable. La tâche à entreprendre maintenant est de reproduire cette approche à plus grande échelle. Reproduire, ou plutôt faire des émules: diffuser les concepts, la méthodologie et les pratiques du PPP auprès des gouvernements, des donateurs et des autres organismes de développement, en cherchant à les adapter aux conditions locales.

Pour stimuler davantage ce processus, des spécialistes du développement de 14 pays se sont réunis à Arusha (Tanzanie) en 1989 dans le cadre d'un atelier international qui a permis d'établir les orientations ci-après en vue de la diffusion de l'approche PPP. Avec la publication des présentes orientations, le Programme de participation populaire entame une nouvelle phase. Les concepts et les pratiques de participation élaborés au cours de la décennie passée sont ainsi proposés pour être incorporés dans les programmes de développement rural et agricole du monde en développement tout entier.

Les origines du PPP

La collaboration qui s'exerce entre la FAO et les organisations de petits agriculteurs en Asie a nourri en grande partie la réflexion théorique et l'expérience de terrain à partir desquelles a été élaboré le PPP.

Au début des années 70, la FAO a lancé son Programme d'action en faveur des organisations rurales (PAOR), s'efforçant ainsi d'identifier quelles étaient les institutions rurales qui facilitaient la participation des agriculteurs. La principale constatation a été que les groupes informels étaient de meilleurs véhicules de la participation à la prise de décisions et à l'apprentissage collectif que les organisations plus structurées, de plus grande envergure et plus hétérogènes.

Le PAOR a encouragé la FAO à définir son Programme de développement en faveur des petits agriculteurs, lancé en 1976. Le Programme a organisé des milliers de groupes participatifs au Bangladesh, en Indonésie, en République démocratique populaire Lao, au Népal, aux Philippines, à Sri Lanka et en Thaïlande. Le projet mené au Népal (à gauche) a été une grande réussite: en 1989, il avait organisé 100 000 agriculteurs et prévoyait de toucher 325 000 ménages pauvres à l'horizon 1995. Les projets à Sri Lanka et en Thaïlande ont été regroupés en projets PPP.

Les projets PPP

Afrique subsaharienne

Asie et Pacifique

Amérique latine et Caraïbes

1. Sierra Leone 2. Ghana 3. Kenya 4. Tanzanie 5. Zambie 6. Zimbabwe 7. Swaziland 8. Lesotho 9. Pakistan 10. Sri Lanka 11. Thaïlande 12. Nicaragua

Le rôle de la FAO

Chaque projet PPP est mis en œuvre par du personnel de projet national employé par l'organe d'exécution désigné. La FAO exerce un rôle de conseil technique global. Elle participe étroitement à la définition, à la formulation et au lancement de chaque projet, et conclut les accords juridiques nécessaires avec les organes d'exécution et les établissements de crédit. Au cours de la mise en œuvre du projet, elle dépêche ses propres spécialistes ou des consultants recrutés sur place en missions d'appui technique, de formation, et de suivi et d'évaluation, et assure l'administration générale du projet (y compris contrôle budgétaire, achat des principaux intrants et établissement de rapports adressés aux donateurs).

Le PPP étant une opération pilote, le rôle de la FAO y a été intensif, surtout en ce qui concerne le suivi, l'orientation et l'élaboration de manuels et de programmes de formation. Il est toutefois escompté que la deuxième génération de projets PPP exigera un soutien moins intense de la part de la FAO.


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