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6 ORGANES D'EXÉCUTION DES PROJETS

Les projets PPP sont exécutés avec la participation active d'institutions publiques d'appui — par exemple départements ministériels, banques, centres de formation et de recherche, et diverses instances concernant les femmes et la jeunesse — ainsi qu'avec des ONG, y compris des organes de développement confessionnels, des fédérations nationales d'ONG et de petites organisations de développement.

Le choix d'un organe d'exécution

Une ONG locale, ou bien une agence gouvernementale, ou encore l'association des deux, peut être chargée de l'exécution du projet. Lorsque le climat politique est favorable, les organismes gouvernementaux sont préférables. Dans les autres cas, les ONG jouissant d'une bonne expérience à ras de terre peuvent être plus adaptées: l'expérience indique que les ONG ont en général des liens plus étroits avec la population locale, sont moins hiérarchiques et bureaucratiques, et assurent des prestations de service avec plus d'efficacité.

Le choix d'un organe d'exécution dépendra aussi du type de projet concerné et des capacités et de la volonté des organes d'apporter aux groupes participatifs les services et les infrastructures dont ils ont besoin.

Les planificateurs de projets doivent aussi tenir compte de la disposition des organes d'exécution éventuels à détacher des agents de terrain, par exemple vulgarisateurs et travailleurs sociaux, pour assurer les fonctions de promoteurs de groupes pour le projet. Dans l'hypothèse où l'exécution serait confiée à des centres de recherche socio-économique ou de formation, le projet doit s'assurer que ces institutions sont authentiquement concernées par la pauvreté rurale, et qu'elles ont l'expertise voulue pour assurer une formation participative, une recherche action et le travail nécessaire d'évaluation.

Quel que soit l'organe qui sera choisi en définitive pour exécuter le projet, le soutien global des pouvoirs publics doit être garanti dès le départ.

Le coordonnateur de projet

Le coordonnateur de projet est recruté par l'organe d'exécution. C'est lui qui est nommément responsable de l'appui, de la coordination et de la supervision de toutes les opérations à mener avec la participation des ruraux pauvres.

Vu les responsabilités qui lui incombent, il ou elle doit être membre du comité de coordination à l'échelon du projet, il tient au courant les membres du comité en ce qui concerne les activités du projet et leur évolution, et apporte son concours à la sélection, à la formation et à l'orientation du travail des promoteurs de groupes. Le coordonnateur doit aussi être membre du comité national de coordination.

Les qualifications essentielles du coordonnateur de projet doivent notamment être les suivantes: bonne connaissance des problèmes des ruraux pauvres et motivation à leur apporter son concours, expérience du travail avec des agents de terrain, vulgarisateurs ou travailleurs sociaux, familiarité avec les organes de gouvernement et les organisations internationales de développement à divers niveaux, enfin, expérience de l'organisation d'activités de formation. Le coordinateur doit être titulaire d'un diplôme en économie, en sciences sociales ou en agriculture, ou son équivalent, et bien maîtriser la langue parlée localement dans la zone du projet.

Coordination de l'appui au projet

Le succès du projet participatif repose sur un appui politique ferme et sur la mise à disposition de ressources de développement suffisantes pour répondre aux besoins des participants. Le projet doit par conséquent établir des mécanismes de coordination pour guider les organes participant à l'exécution et à l'appui du projet, suivre son évolution, éviter les doubles emplois, et diffuser des informations sur les activités du projet. Ces mécanismes de coordination sont de deux types:

Structure d'exécution type des projets PPP

La plupart des projets PPP sont exécutés par le personnel de projet des ministères, avec le concours des organes d'exécution locaux. Dans certains cas, l'organe d'exécution est une ONG. La FAO assure le financement par des donateurs et l'assistance technique, outre qu'elle garantit le crédit bancaire accordé aux groupes.


«Aux côtés des pauvres»

Sudath de Abrew (ci-dessus) était agent de vulgarisation avant de devenir coordonnateur du projet PPP du Sri Lanka. «Dans une agence d'exécution, on est censé obtenir des résultats», dit-il. «Le plus simple est donc de travailler avec les agriculteurs moyens ou riches qui ont les moyens de mettre vos conseils en pratique. Je n'avais alors pas de contacts avec les petits agriculteurs, et j'ignorais leurs problèmes.»

Son attitude a changé avec le PPP: «Quand on travaille avec les pauvres, on est si bien obligé de rectifier le tir que 18 mois plus tard, on est de leur côté. Je suis heureux d'avoir enfin trouvé ma place.»

La coordonnatrice du projet zambien, Lydia Ndulu, est du même avis: «Le coordonnateur doit être engagé aux côtés des gens et épouser leur cause car il sera toujours en contact avec eux. Je sais maintenant que lorsqu'un groupe est constitué, c'est à lui qu'il incombe de faire tout son possible et de percevoir les choses à sa manière. Je suis là pour les aider, ou pour trouver quelqu'un qui saura les aider mieux que moi.»

Réduire les frictions…

Au Ghana, où de nombreux participants PPP sont des ruraux sans terre, le comité de coordination du projet s'est révélé utile pour réduire les frictions avec les propriétaires locaux. Le comité se compose de trois chefs de grappe élus, du directeur de l'agence bancaire locale, et de représentants des ONG chargées d'exécution et du conseil coutumier (voir ci-dessous).

L'une des questions dont a traité le comité est celle du loyer demandé aux exploitants non propriétaires. Par le truchement du comité, les groupes PPP ont négocié un nouveau bail de trois ans avec le conseil coutumier.

… et accélérer les procédures bancaires

Les comités nationaux de coordination sont en mesure de faire sauter les goulets d'étranglement qui ralentissent les prestations de services au projet. A Sri Lanka, le comité se compose de hauts fonctionnaires de plusieurs ministères et de la FAO. Lors de l'une de ses réunions annuelles, le coordonnateur de projet a signalé que des groupes n'avaient pas reçu leur prêt de campagne dans les délais. Le comité a décidé qu'avant la prochaine campagne l'organisme prêteur devrait être en mesure d'approuver les dossiers de prêts en une journée. L'instruction donnée par le comité a été transmise par le siège central de la banque à tous ses directeurs d'agences.


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