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Introduction générale

J.D. MATTHEWS

J. D. MATTHEWS est professeur de sylviculture à l'Université d'Aberdeen, Old Aberdeen (Ecosse), et chef de la section 22 de l'Union internationale des instituts de recherches forestières. Il a joué le rôle de rapporteur général à la Consultation et a édité le rapport définitif. Il remercie sincèrement pour leur aide ses collègues J. S. Murray et E. Innes, pour leur coopération les auteurs des articles qui suivent et pour ses conseils A. Métro de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO.

Sous les auspices du gouvernement suédois, et avec l'appui de l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO), une Consultation mondiale de génétique et d'amélioration des arbres forestiers s'est tenue en Suède du 20 au 30 août 1963. Cette importante réunion était organisée par la FAO à la suite d'une recommandation faite par le cinquième Congrès forestier mondial de Seattle, en 1960. Le congrès a reconnu la nécessité d'une action en vue d'utiliser les progrès réalisés en génétique forestière à l'amélioration des programmes de boisement et de reboisement et à l'accroissement du rendement des forêts mondiales. Aussi a-t-il recommandé qu'une conférence technique mondiale soit organisée par la FAO pour coordonner et faciliter le développement des techniques d'amélioration des arbres, la production en série de plants améliorés et l'utilisation scientifique et économique de ces techniques et de ces plants au cours des reboisements et de l'établissement des programmes de reboisements.

La préparation de cette rencontre a commencé en mai 1962 et le calendrier a été établi lors d'une réunion tenue au siège de la FAO et à laquelle assistaient le Professeur Å. Gustafsson représentant la Suède, le Professeur A. de Philippis, P. Bouvarel et J.D. Matthews représentant l'IUFRO, et A. Métro, M. Andersen et O. Fugalli de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO. On a demandé à des chercheurs travaillant dans les diverses branches de la génétique forestière et de l'amélioration des arbres de rédiger des articles de fond et des articles spécialisés. Les articles de fond ont été écrits sous la forme de projets pour le rapport final de la Consultation et ont été ensuite revus et remaniés par leurs auteurs pour y incorporer les conclusions des débats de Stockholm, résumées par les équipes de rédaction, ainsi que les points les plus saillants des articles spécialisés.

Un total de 119 articles sollicités et facultatifs ont été écrits pour la Consultation. Ceux présentés en Annexe D (Sections 1 à 8) du rapport final ont été publiés en entier dans les comptes rendus de la Consultation1. Il faut aussi mentionner les intéressants articles de fond rédigés pour les trois voyages d'études forestières par les membres du Comité d'organisation suédois et par leurs collègues. Ces articles figurent en Annexe D (Section 9) et les textes de trois d'entre eux constituent les Annexes A, B et C de ce rapport final.

1 Comptes rendus de la Consultation mondiale de génétique forestière et d'amélioration des arbres forestiers, FAO 1964.

La conférence proprement dite a été précédée de trois courts voyages d'études. Le premier dans le nord de la Suède sous la présidence de Thorsten Andrén et sous la direction technique de Fritz Bergman. Les 50 participants ont visité des vergers à graines, des plantations comparatives de descendances, la Station de recherches de l'Association forestière suédoise d'amélioration des arbres à Sundmo, des plantations de provenances et les parcelles correspondantes. Le second voyage d'études est parti de Karlstad, en Suède centrale, sous la présidence de Sven G. Ekman, et la direction technique d'Erik Edlund, Tore Arnborg jouant le rôle de conseiller technique pour les 40 participants. Le programme comprenait la visite de la Station de recherches de l'Association suédoise d'amélioration des arbres forestiers de Brunsberg, des plantations comparatives de descendances, des vergers à graines, des arbres plus, des parcs à clones et des plantations comparatives de provenance. Le point de départ du troisième voyage d'études était Malmö, dans le sud de la Suède, le président en était Stig Wijkström, et le directeur technique Helge Johnsson. Les 64 participants ont pu voir la Station d'amélioration des arbres forestiers d'Ekebo, des plantations comparatives de provenances, des plantations comparatives de descendances, et visiter la Station de recherches de la Compagnie suédoise des allumettes et l'usine d'allumettes de Jönköping.

La cérémonie d'ouverture au Folkets Hus à Stockholm eut lieu le 23 août, et la Consultation commença ensuite ses réunions ordinaires, qui continuèrent jusqu'au 30 août. Les réunions furent suivies par 155 participants inscrits venant de 34 pays, et les organisations internationales représentées, outre l'IUFRO, étaient l'Union internationale des sciences biologiques (UISB), l'Association internationale d'essais de semences (ISTA), la Société de biométrie, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et East African Agriculture and Forestry Research Organization (EAAFRO).

Le roi Gustave de Suède a bien voulu accorder son haut Patronage à la Consultation. Le Président de la Consultation, chef de la délégation suédoise, était Erik Lundh, et les membres du bureau du Comité d'organisation étaient:

Membre d'honneur

Professeur Nils Sylvén

Président

W. Plym Forshell

Vice-président

Professeur Åke Gustafsson

Secrétaire général

Helge Johnsson

Secrétaire général adjoint

C. Eklund Ehrenberg

Une liste des membres du bureau fut soumise à la Consultation et approuvée. Pour chaque section de la Consultation, les responsables présidaient les discussions en réunion plénière et dirigeaient les travaux des comités de rédaction correspondants. A la réunion plénière de clôture, le Rapporteur général fit, pour la Consultation, la synthèse des conclusions de tous les comités de rédaction.

On donne à l'Annexe E, la liste des responsables de la Consultation et des autres participants. Les discours d'inauguration et d'ouverture ont été prononcés par W. Plym Forshell, Président du Comité d'organisation suédois; Eric Holmquist, Ministre de l'Agriculture de Suède; N. A. Osara, Directeur de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO; et J. D. Matthews, Rapporteur général de la Consultation et doyen des représentants de l'IUFRO.

Le Directeur de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO demanda aux participants de la Consultation de:

1. Faire le tour de la situation actuelle et des perspectives d'avenir de la génétique forestière et de l'amélioration des arbres dans le monde. Ce tour d'horizon est contenu dans les 11 chapitres qui constituent la majeure partie de ce rapport final.

2. Proposer un programme en vue d'une coordination plus étroite du développement et de la diffusion des connaissances concernant l'amélioration des arbres et la génétique forestière. Ce programme est présenté ci-dessous sous la forme d'une série de recommandations dont certaines sont adressées aux gouvernements et d'autres à la FAO et à l'IUFRO.

3. Décrire et approuver des méthodes de production en grande série et de distribution de graines et plants améliorés pour leur emploi dans les reboisements. Ce travail fait l'objet d'une série de recommandations techniques.

En conclusion, il n'y a pas de doute que cette Consultation fut très réussie et présenta beaucoup d'intérêt. Nos hôtes suédois ont travaillé beaucoup et avec succès pour rendre les voyages d'études instructifs et en laisser un bon souvenir. Le niveau de la discussion fut très élevé pendant les réunions de sections à Stockholm, et un large accord s'est réalisé sur la plupart des sujets. Le but de ce rapport définitif est de donner le compte rendu de la Consultation: nous espérons qu'il constituera un document utile pour le progrès de la génétique forestière et de l'amélioration des arbres dans le monde.

RECOMMANDATIONS

RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES

Recommandations aux gouvernements

1. Les études sur l'évolution et les perspectives régionales du bois publiées par la FAO montrent que la demande de produits forestiers augmente fortement dans les pays tropicaux à la suite de l'élévation du niveau de vie et de l'augmentation rapide de la population.

Ces tendances, en même temps que la production généralement basse des peuplements tropicaux naturels, concentrent l'attention sur la nécessité de mettre en place des plantations d'espèces à haut rendement - soit pour aider les peuplements naturels, soit pour les remplacer.

Malgré un départ récent modeste dans quelques pays tropicaux, en particulier pour le teck et les pins tropicaux, les dimensions de la génétique forestière et de l'amélioration des arbres sous les tropiques ne sont pas du tout adaptées en ce qui concerne la répartition géographique et l'étude des diverses espèces, et ne sont pas en commune mesure avec leurs potentialités et leur importance. Tout indique cependant que des augmentations énormes de production pourraient être obtenues dans de nombreuses espèces tropicales par un travail des plus élémentaires sur la sélection des arbres plus, la recherche sur les provenances et l'établissement de vergers à graines. Le grand avantage de ces régions est la vitesse à laquelle des résultats peuvent être obtenus.

En conséquence, la Consultation attire l'attention des gouvernements de ceux des pays tropicaux ayant des problèmes forestiers sur la nécessité urgente de mettre au point des programmes de génétique forestière et d'amélioration des arbres. La Consultation presse de même les organismes et les pays intéressés par l'assistance technique bilatérale ou multilatérale dans les pays en voie de développement de considérer avec attention la possibilité d'inclure dans leurs programmes des centres de formation et d'instituer des bourses pour la génétique forestière et l'amélioration des arbres.

2. Il y a un besoin urgent de renseignements sur la génétique forestière et l'amélioration des arbres, et la Consultation propose que ces sujets soient inclus dans le programme sylvicole des écoles, collèges et universités qui donnent un enseignement forestier. Dans de nombreux pays cela peut entraîner une modification des programmes, et la Consultation presse les gouvernements et les institutions concernés de prendre sans délai les mesures nécessaires.

3. La consultation reconnaît que le choix de l'origine des graines constitue l'un des principaux éléments de la réussite et de la productivité des plantations, et que les études de provenances fournissent une base solide pour le choix des origines de graines. Par conséquent, la Consultation recommande que les gouvernements intéressés par les problèmes de boisement et de reboisement prêtent la plus grande attention au choix des origines de graines et mettent en route ou développent la recherche sur les provenances en relation étroite avec leurs programmes de boisement ou de reboisement.

4. La Consultation reconnaît l'importance que revêt, pour les programmes mondiaux de boisement et de reboisement, l'acquisition de graines provenant de nombreuses espèces poussant dans des régions éloignées. Par conséquent, la Consultation recommande que les généticiens forestiers et leurs gouvernements travaillent à la création de services de récolte de graines. La Consultation félicite les gouvernements d'Australie et du Mexique pour leur collaboration aux récoltes d'eucalyptus et de pins du Mexique, et demande à la FAO d'encourager et d'appuyer l'extension de cette action pour satisfaire à des besoins critiques.

5. Dans de nombreuses régions du monde, des peuplements naturels ou artificiels représentant des sources de graines précieuses ou éprouvées courent le danger de disparaître ou de s'hybrider avec d'autres races ou d'autres espèces. Par conséquent, la Consultation recommande que les gouvernements intéressés prennent des mesures pour la protection et la conservation de ces peuplements.

6. De même que l'introduction de nouvelles plantes agricoles a été essentielle dans le développement de l'agriculture dans le monde entier, l'introduction et l'expérimentation de nouvelles espèces forestières sont essentielles pour le progrès de la foresterie, surtout quand elle en est encore à ses débuts, comme c'est souvent le cas dans les pays en voie de développement. Aussi les gouvernements et les organisations de recherche doivent-ils contribuer ensemble à fournir des lots de graines des espèces forestières indigènes (y compris les races géographiques représentatives) que d'autres pays ont ou auront intérêt à utiliser dans leurs plantations. Tous les efforts possibles doivent être faits pour mettre sur pied un service qui aurait pour rôle d'établir la liste des provenances représentatives d'une espèces indigène donnée, de récolter la graine de ces provenances et de la faire tenir gratuitement ou à prix coûtant aux organisations de recherche et aux organismes gouvernementaux (voir aussi Recommandation 4).

7. La Consultation recommande que les Nations membres de la FAO et de l'OCDE prennent des dispositions pour favoriser au maximum des systèmes efficaces de certification des graines et des plants forestiers qui circulent sur leur territoire, préparant ainsi le chemin à la certification des graines et plants forestiers faisant l'objet d'un commerce international. Par conséquent, elle salue l'initiative de l'OCDE, qui a formé un groupe d'experts chargés d'étudier et de favoriser la certification de ces graines et plants, considérant aussi la possibilité pour tous les Etats membres de la FAO qui ne sont pas membres de l'OCDE de devenir partie prenante dans les systèmes de certification qui peuvent être recommandés par cette dernière organisation.

Recommandations pour la FAO et pour l'IUFRO

8. Les espèces forestières largement répandues intéressent de nombreuses nations et les recherches sur ces espèces prendront toute leur efficacité si elles sont coordonnées entre les nations par des organisations internationales telles que la FAO et l'IUFRO. Par conséquent, la Consultation demande à la section 22 de l'IUFRO:

a) de préparer et distribuer des résumés des résultats obtenus par les essais anciens de provenances internationaux;

b) en liaison avec la FAO d'organiser de nouveaux essais pour étendre les travaux sur les espèces déjà étudiées et de mettre en route de nouveaux essais sur les espèces de grand intérêt, comme les eucalyptus, les pins mexicains, les conifères de l'ouest de l'Amérique du Nord, le teck et les autres feuillus tropicaux, et les espèces forestières asiatiques;

c) de préparer des instructions concernant la récolte des graines, les dispositifs des expériences en forêt et l'appréciation des résultats, pour aider au développement des études locales sur les provenances.

9. La Consultation recommande que la section 22 de l'IUFRO forme un groupe de travail pour les échanges de graines de peupliers faits dans un but de recherche sur les provenances, afin de fournir des règles minimales pour la récolte et les échanges internationaux de graines provenant des peuplements de peupliers. Ce groupe de travail devrait travailler en liaison étroite avec la Commission internationale du peuplier de la FAO.

10. L'introduction et les essais d'arbres forestiers exotiques forment une activité vraiment internationale, car l'introduction dans un pays d'une espèce venant d'un autre pays concerne au moins ces deux pays et intéresse en général un certain nombre d'autres pays. La Consultation est d'accord sur le fait que l'introduction et l'expérimentation d'arbres forestiers exotiques entrent dans le champ d'application d'une organisation internationale telle que la FAO, qui peut rendre des services signalés à la sylviculture du monde entier et particulièrement aux pays en voie de développement. Dans cet esprit, la Consultation recommande que la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO examine la possibilité de mettre sur pied un service consultatif et d'information sur l'introduction des arbres forestiers pouvant être employés comme exotiques dans l'immédiat ou dans le futur. Les fonctions de ce service, auquel les sections intéressées de l'IUFRO prêteraient tout le concours nécessaire, pourraient être:

a) de donner des conseils et fournir des renseignements, en réponse à des demandes, sur l'établissement des projets d'introduction, sur les espèces à inclure, les origines des graines, les méthodes d'essai, les propriétés des espèces et les sujets connexes;

b) de diffuser des renseignements sur ces espèces;

c) de faire des propositions pour les recherches à entreprendre dans les différents pays pour combler les lacunes existant dans les renseignements disponibles sur ces espèces forestières.

Ce service aurait besoin de l'aide de tous les pays du monde afin de remplir efficacement son rôle, et la Consultation recommande donc que soit créé par la FAO, si possible conjointement avec l'IUFRO, et en tout cas en association avec elle, un groupe consultatif pour l'introduction et l'expérimentation des arbres forestiers exotiques.

11. Pour favoriser l'amélioration des connaissances sur la physiologie de l'arbre, la Consultation recommande que:

a) l'IUFRO crée un groupe de travail spécial sur la physiologie des arbres;

b) la FAO apporte son appui à l'organisation des travaux spécifiques à cette matière, et envisage la possibilité d'organiser un symposium sur la physiologie des arbres, en liaison avec l'IUFRO.

12. La Consultation reconnaît la nécessité actuelle et future de disposer en matière d'amélioration des arbres forestiers, de nombreux échantillons de plasma germinatif, en particulier de plasma germinatif rare ou sélectionné, naturel ou artificiel, y compris semis, clones ou hybrides, et invite la FAO à favoriser la création et l'entretien de plusieurs banques de plasma germinatif, sous l'égide d'une organisation idoine, telle que la FAO elle-même.

13. La Consultation recommande que la FAO examine avec l'IUFRO et d'autres organismes internationaux ou nationaux, tels que les Commonwealth Agricultural Bureaux, la possibilité de nommer un généticien expérimenté qui étudierait la bibliographie existante sur la résistance des arbres forestiers aux parasites, réunirait et publierait des données pertinentes et précises sur les bases génétiques de la résistance aux parasites.

14. La Consultation reconnaît que l'amélioration de la résistance nécessite une coordination de la recherche dans les domaines de la génétique forestière, de la pathologie, de l'entomologie et de la physiologie, et recommande par conséquent que l'IUFRO constitue un groupe de travail sur la résistance aux parasites et son amélioration génétique.

15. Il est nécessaire d'étudier les modalités de la floraison et de la fructification des arbres forestiers suivant les régions, ce qui rend souhaitable l'uniformisation des méthodes de mesure. Par conséquent, la Consultation recommande qu'un groupe de travail soit formé au sein de la section 22 de l'IUFRO pour étudier l'uniformisation de certaines des techniques utilisées dans les études sur la floraison et la production en graines des arbres forestiers.

16. La Consultation considère que la réunion de Stockholm a fourni des exemples concrets et satisfaisants des bienfaits d'une bonne collaboration entre la FAO et l'IUFRO. Par conséquent, la Consultation recommande que cette collaboration étroite entre la FAO et l'IUFRO soit encore renforcée à l'avenir, de façon que la FAO puisse bénéficier de conseils scientifiques judicieux et que les travaux des sections de l'IUFRO puissent répondre fidèlement et rapidement aux besoins sociaux et économiques de notre époque. La Consultation recommande en outre que le Comité permanent de l'IUFRO tienne compte des résultats de la réunion de Stockholm et envisage une collaboration ultérieure avec la FAO pour organiser de nouvelles consultations sur d'autres aspects scientifiques et techniques de la foresterie.

17. La Consultation recommande qu'une deuxième Consultation sur la génétique forestière et l'amélioration des arbres soit tenue avant la fin de la décennie en cours, et remercie chaleureusement la délégation des Etats-Unis pour son invitation officieuse.

RECOMMANDATIONS TECHNIQUES

1. On peut utiliser pour des recherches physiologiques, anatomiques et morphologiques soit des mutants naturels, soit des mutants artificiels. Parce qu'ils peuvent être différents du point de vue phénotypique, ces mutants peuvent avoir une certaine valeur comme marqueurs génétiques pour les études d'hérédité.

2. Il faut susciter d'autres travaux sur la cytologie des arbres, ainsi que sur l'établissement de cartes chromosomiques précises. Avec les techniques habituelles il est difficile dans les analyses caryotypiques de déterminer avec précision des constrictions secondaires, mais quand on disposera de meilleures techniques, des caryotypes de genres différents, semblables en apparence présenteront peut-être dans leurs chromosomes des différences marquées.

3. La structure génétique des populations devrait faire l'objet de recherches aussi complètes que précises pour permettre des estimations raisonnables et valables des paramètres génétiques (en particulier des héritabilités et de la corrélation génétique entre les caractères) utilisés pour la mise en œuvre des programmes d'amélioration. Les sélectionneurs d'arbres doivent prendre des précautions particulières dans le cas des populations d'origine mixte en raison de la présence possible d'effets génétiques imprévisibles dans ces populations.

4. Des tests de descendance sont indispensables dans tout programme d'amélioration. Pour obtenir le maximum de renseignements et maintenir les prix de revient dans des limites raisonnables, les sélectionneurs devront soigneusement choisir le système de reproduction. Ils devront déterminer quels sont les meilleurs dispositifs pour les tests de descendance sur le terrain, de façon que ces tests extérieurs donnent aussi des estimations sûres des valeurs d'amélioration des parents et des paramètres génétiques de la population. Il faudrait effectuer davantage d'essais d'uniformité dans les plantations artificielles pour juger de l'efficacité des différents types de tests sur le terrain. Les résultats de ces recherches et les données statistiques sur les expériences en forêt devraient être publiés et mis à la disposition de tous les sélectionneurs d'arbres.

5. Les chercheurs qui s'occupent pour la résistance aux maladies et aux attaques des insectes devraient employer la pollinisation contrôlée et les tests de descendance pour déterminer avec précision dans quelle mesure la résistance est héréditaire (c'est-à-dire si elle est due à des gènes majeurs, à des gènes à effet léger, à des gènes dominants ou récessifs, ou bien à un gène, à plusieurs ou à un grand nombre). Les tests de descendances maternelles ne sont pas suffisants et devraient être remplacés au fur et à mesure par des tests de descendances issues de pollinisation contrôlée.

6. Il faut prêter attention aux interactions entre génotype et milieu et à la concurrence, et mettre au point des méthodes appropriées pour leur étude.

7. Il faut continuer et intensifier l'étude de la mise au point des méthodes de tests précoces et de diagnostic précoce, ce qui pourra bientôt donner lieu à des progrès plus rapides.

8. La recherche sur les provenances est coûteuse et longue. Il faut donc mettre l'accent sur l'étude de la détermination des modalités géographiques de la variation héréditaire quand on commence à travailler sur une espèce nouvelle. De préférence, ces études devraient être entreprises avant - ou au plus tard au moment même - de la mise en place des essais d'origine de graines destinés à éprouver un grand nombre de provenances dans des endroits différents.

9. Des études plus importantes sur la variabilité des qualités du bois à l'intérieur de l'arbre ou entre les arbres doivent être entreprises. Un certain risque d'erreur existe, car certains chercheurs ont trop librement extrapolé de la variabilité à l'intérieur de l'arbre à la variabilité entre les arbres. Par exemple, des conditions qui favorisent une croissance rapide se traduisent d'ordinaire dans un individu par un raccourcissement des fibres. On ne peut interpréter ceci en disant que les arbres qui ont par hérédité une croissance rapide ont aussi des fibres, courtes, et d'ailleurs une telle relation n'a pu être prouvée. Pourtant, on a extrapolé à partir des données intra-arbres pour énoncer des conclusions concernant les différences de caractéristiques des fibres d'un arbre à l'autre.

10. Des études plus approfondies doivent être faites sur les rapports existant entre les propriétés du bois et le produit final, aussi bien pour le bois non remanie (bois d'œuvre, placages, etc.), que pour la pâte à papier et le bois traité chimiquement. Sans de meilleures connaissances, l'amélioration des qualités du bois ne pourra progresser que lentement. Une ligne générale assortie de directives doit être indiquée au sélectionneur pour qu'il puisse faire son travail efficacement. Cela implique une prévision des besoins à longue échéance.

11. Il faut prendre soin d'utiliser dans les études de génétique du bois suffisamment d'arbres pour que les résultats soient sûrs. Parmi les premiers résultats, beaucoup ne font qu'indiquer des tendances et comportent des erreurs si importantes qu'on ne peut accorder qu'un très faible crédit aux valeurs absolues obtenues. Cependant, l'intensité relative de la transmission héréditaire peut beaucoup aider le sélectionneur.

12. Pour certaines espèces et pour certaines utilisations, le poids spécifique est assez élevé, et il faut concentrer les efforts sur d'autres propriétés que la densité. Les caractéristiques morphologiques d'importance majeure sont la longueur des fibres et leur diamètre.

13. Le bois à fibre torse doit faire l'objet de recherches urgentes. Un des problèmes les plus importants est la technique d'échantillonnage. En l'absence de données définitives, il faut dans la sélection rejeter la fibre torse des programmes d'amélioration, particulièrement quand le produit final est le bois de sciage ou de placage.

14. Le fendillement est un des défauts les plus importants de certains feuillus, en particulier chez Eucalyptus. On ne sait pas si les causes en sont génétiques; des recherches pour les déterminer et pour les éliminer sont indispensables.

15. Les recherches sur la génétique des propriétés chimiques du bois sont infimes, et le besoin en est urgent; elles peuvent se révéler comme les plus profitables de tous les travaux sur la génétique des propriétés du bois.

16. Des études plus approfondies sur la génétique du bois des feuillus tropicaux, en particulier ceux de haute valeur marchande sont nécessaires. Les recherches sur la génétique des propriétés du bois des feuillus en général sont trop dispersées et insuffisantes.

17. On insiste sur les avantages économiques d'une meilleure uniformité du bois. Il n'est pas toujours nécessaire de «modifier» le bois, mais une meilleure uniformité peut en elle-même constituer un but important à valeur économique réelle.

18. Il est probable que ce sont les biochimistes travaillant sur les plantes herbacées qui sont le mieux en mesure de faire des recherches fondamentales sur le rôle des substances de croissance dans la floraison. Mais les physiologistes et les sélectionneurs d'arbres devraient étudier davantage les effets du milieu sur la floraison en utilisant les clones. On a aussi de bonnes raisons de penser que les dimensions de l'arbre sont importantes pour le départ de la floraison, mais la nature de leur effet nécessite une étude attentive.

19. Dans l'exploitation des vergers à graines, l'épandage d'engrais est un traitement plein d'avenir. Mais la taille des couronnes des arbres doit être utilisée avec précaution. Il faut prêter une grande attention à la possibilité d'une incompatibilité entre le greffon et le porte-greffes et à la lutte contre les insectes parasites. A longue échéance, il peut être intéressant de choisir les porte-greffes et d'employer des substances de croissance pour assurer la floraison.

20. Quand on constitue des vergers à graines de clones, il faut étudier les résultats de floraison et de fructification des différents clones, et en particulier les modifications avec l'âge du comportement à la floraison et leurs réactions aux variations annuelles du climat, à l'apport d'éléments nutritifs et à la taille. Dans une large mesure, les vergers à graines ne pourront produire des récoltes régulières de graines viables bien pleines que si on a acquis de bonnes connaissances sur les clones parents.

21. On reconnaît la grande importance de la consanguinité et des phénomènes connexes vis-à-vis des programmes d'amélioration en général et des vergers à graines en particulier; de même, c'est un fait qu'il y a beaucoup à apprendre sur la variation d'auto-incompatibilité des divers clones parents et sur le rôle et la nature de la consanguinité. Il existe en Suède et en Australie des cas de relation étroite entre le comportement des descendances autofécondées de certains parents et celui des descendances issues de fécondation croisée.

22. Il faut prêter attention au problème des pollinisations contrôlées en série. L'emploi comme grandes poches d'isolation des serres en polyéthylène mises au point en Finlande est une technique d'avenir.

23. On insiste sur l'importance d'une identification exacte des graines et des plants et sur l'intérêt de comptes rendus précis de plantation.

SIGNIFICATION DES SYMBOLES

ai

aptitude générale à la combinaison des ième-clones ou descendance, etc.

A

valeur d'amélioration d'un individu

b

coefficient de régression

CR

réponse corrélative à la sélection

DF

degré de liberté

E

écart-type dû au milieu

E (MS)

carré moyen (calculé)

F

coefficient de consanguinité

G

valeur génotypique

h2

héritabilité

I

indice de sélection

i

intensité de sélection

P

valeur phénotypique

R

réponse à la sélection

r

coefficient de corrélation

sij

aptitude spécifique à la combinaison des clones i et j

sa

écart-type des valeurs d'amélioration

V

composante de la variance dont l'origine est donnée par l'indice, soit:

VA

composante de la variance due aux effets des gènes

VD

composante de la variance génétique due aux effets de dominance

VE

variance due au milieu

VG

variance génotypique

VP

variance phénotypique

x

caractère à sélectionner

y

rendement d'une famille, d'une descendance, etc.


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