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L'adoption des haies vives d'épineux par les paysans du Mali

Virginie Levasseur 1, Alain Olivier 1 et Bocary Kaya 2


Résumé

Depuis quelques années, on assiste au Mali à une augmentation de la production de cultures maraîchères et de manioc au cours de la saison sèche. Traditionnellement, ces cultures sont protégées des animaux, qui divaguent librement à cette époque de l'année, par une clôture faite de branches d'arbres épineux, ce qui augmente la pression qui existe sur la ressource ligneuse. Pour contrer ce problème, le Centre international pour la recherche en agroforesterie (CIRAF) fait la promotion auprès des paysans d'une technique agroforestière offrant une protection efficace et durable, la haie vive. L'étude rapportée dans le présent mémoire avait pour but d'évaluer les contraintes à l'adoption de cette nouvelle technique. Les utilisateurs de la haie vive se déclarent satisfaits de la protection qu'elle offre et des nombreux produits secondaires qu'elle procure. Néanmoins, d'importantes contraintes limitent son adoption à grande échelle. Parmi celles-ci, on retrouve notamment les modes de tenure de la terre et la quantité de main-d'œuvre disponible. La haie vive semble par ailleurs s'inscrire dans un mouvement de parcellisation du territoire cultivé. Cela pourrait expliquer, du moins en partie, pourquoi les autorités villageoises ne la voient pas toujours d'un bon oeil.


Introduction

La population urbaine du Mali a vu sa proportion passer de 19 à 29 % entre 1980 et 1998 (Banque Mondiale 2002). À l'encontre des prévisions pessimistes de certains économistes, les agriculteurs ont été en mesure d'offrir aux citadins des produits vivriers en quantité suffisante et à des prix convenables (Chaléard 1996; Pélissier 1995). En fait, il semble qu'on ait assisté au cours des vingt dernières années, à un véritable essor des productions maraîchères et de manioc au cours des vingt dernières années (Harre 1997; Simard 1998; Yamba et al. 1997). Ces productions ont pour particularité d'être pratiquées en saison sèche. Ayuk (1997) a constaté que 60 à 80 % des familles du Burkina Faso pratiquent une agriculture en saison sèche. Celle-ci peut procurer jusqu'à 65 % du revenu total de la famille.

Ces productions doivent cependant être protégées contre les animaux qui sont laissés en liberté à cette époque de l'année. Traditionnellement, les paysans érigent des haies mortes, c'est-à-dire des clôtures faites de branches d'arbres épineux ou de résidus de culture. Ce type de protection est d'une efficacité restreinte puisqu'il subit l'attaque des termites et doit être reconstruit chaque année (Depommier 1991).

Certains paysans utilisent également des haies vives, le plus souvent constituées d'euphorbes. Depuis quelques années, le Centre international pour la recherche en agroforesterie (CIRAF) propose une haie vive améliorée, composée d'arbres à usages multiples, généralement épineux, qui sont densément plantés sur le pourtour de la parcelle à protéger. Trois à cinq ans après son installation, la haie vive offre une protection durable aux cultures, tout en favorisant la conservation de la ressource arborée (Djimdé 1998). On suppose également qu'une meilleure protection des cultures permettrait l'obtention de meilleurs rendements et, dès lors, un surplus de production pouvant être vendu sur le marché. Les espèces d'arbres proposées par le CIRAF pour confectionner la haie vive sont le Ziziphus mauritiana, l'Acacia nilotica, l'Acacia senegal, le Lawsonia inermis et le Bauhinia rufescens.

Dès 1996, le CIRAF s'est associé à diverses structures de développement pour favoriser la dissémination de cette technique agroforestière. C'est dans ce contexte que nous avons entrepris diverses activités de recherche portant sur l'utilisation des haies dans le Cercle de Ségou.

Le présent mémoire fait part de quelques-uns des résultats préliminaires obtenus dans le cadre d'une vaste collecte de données. Son objectif est d'étudier l'utilisation des haies vives d'épineux dans le Cercle de Ségou et, en particulier: de déterminer les logiques paysannes d'utilisation du terroir villageois; de décrire les productions qui sont effectuées en saison sèche, ainsi que leurs modes de protection; et d'analyser les différences qui existent entre le profil socio-économique des unités de production agricole (UPA) utilisant une haie vive d'épineux et celui des autres UPA.

Matériels et méthodes

La zone d'étude

Le Cercle de Ségou s'étend sur une superficie de 10 844 km2. Sa population rurale était estimée à 201 096 habitants en 1999. La zone est caractérisée par un climat de type soudano-sahélien. De 1994 à 1998, la pluviométrique annuelle moyenne était de 586,2 mm, répartie sur 44 jours pendant les mois de juillet, août et septembre (Ministère du Développement Rural et de l'Eau 1999). La saison sèche qui suit s'étend sur une période de huit à neuf mois. Les cultures les plus répandues sont le mil, le sorgho, le riz, le niébé, le maïs, le voandzou et plusieurs autres productions mineures.

La collecte de données

La collecte de données a été réalisée en quatre étapes de novembre 2000 à novembre 2001. La première étape a consisté à stratifier les villages du Cercle de Ségou en fonction de quatre critères qui nous paraissent liés à l'utilisation des haies: la pression démographique, la rareté de la ressource ligneuse, les cultures pratiquées et la présence d'agents du CIRAF. Cette stratification a permis de retenir 11 villages: Brambiela, Bougounina, Dakala, Djigo, Dougoukouna, N'Tobougou, Pendia Were, Sama, Sikila, Tesseribougou et Zogofina.

La seconde étape du travail d'enquête s'est déroulée dans chacun de ces onze villages. Elle consistait en une caractérisation du terroir villageois et des règles gouvernant son utilisation. Différents outils de la MARP (Méthode Active de Recherche Participative) ont alors été employés: l'histoire du village; l'élaboration de la carte des ressources; le transect villageois; des entretiens avec les femmes concernant leurs sources de revenus; et un classement des UPA du village selon leur niveau de prospérité socio-économique. Les thèmes abordés concernaient les familles fondatrices, l'évolution des cultures pratiquées sur le terroir et des pratiques d'élevage, les modes d'accès à la terre et aux ressources naturelles, l'intégration des migrants, les modes de délimitation des champs, l'utilisation des arbres et leurs modes de tenure, la définition des termes vernaculaires, l'histoire de certains conflits fonciers, les modes de protection des cultures utilisés en saison sèche, etc.

La troisième étape a été menée au niveau de l'UPA. Une UPA regroupe une partie ou l'ensemble des membres du groupe familial, vivant ou non sous le même toit, mais cultivant des champs en commun. Un échantillon totalisant 186 UPA a été retenu, soit entre 10 et 25 UPA par village. Un questionnaire portant sur la structure et la composition familiale, la vie associative des membres, les activités de production agricole en saison des pluies et en saison sèche, les équipements agricoles et l'utilisation des ressources ligneuses a été rempli dans chacune des UPA échantillonnées.

La dernière étape du travail d'enquête consistait en une trentaine d'entretiens semi-structurés. Ces entretiens, menés avec des hommes et des femmes, portaient sur: les perceptions des paysans concernant l'utilisation des différents types de haies; les avantages et les inconvénients qui se rattachent à cette utilisation; les motifs et les conséquences de cette utilisation; et l'identification des logiques paysannes d'utilisation des terres.

L'analyse des résultats

Deux types de démarches complémentaires ont été utilisées pour l'analyse des données. La première analyse est de type quantitatif. Les données quantitatives recueillies auprès de chaque UPA ont été mises en relation avec la présence ou l'absence de haies vives. Une analyse statistique des résultats (un test de t au seuil de 5 %) a permis de comparer les profils socio-économiques des UPA utilisatrices d'une haie vive d'épineux avec ceux des UPA qui n'en utilisent pas. Une analyse statistique descriptive a également permis de tracer le portrait des moyens de production mis en œuvre pour la production des cultures de contre-saison.

La seconde analyse est de type qualitatif et englobe l'ensemble des informations qualitatives obtenues lors des entretiens avec les différents interlocuteurs. L'analyse de contenu a été utilisée pour mettre en relation les différentes informations recueillies à des niveaux collectifs et individuels, afin d'expliquer les logiques paysannes qui déterminent l'utilisation des haies et, plus encore, de déterminer pour quelles raisons les paysans utilisent ou non un type donné de haie.

Résultats

Les logiques d'utilisation des terres

Autrefois, lorsque le territoire était encore largement recouvert par la forêt, défricher une parcelle revenait à se l'approprier de façon définitive. La terre défrichée, puis cultivée, devenait un bien que la famille se transmettait de génération en génération. Le chef d'UPA qui hérite de ces terres possède, sur celles-ci, ce que l'on appelle une maîtrise foncière durable et transmissible.

Lorsqu'un étranger arrive au village et désire cultiver la terre, il doit en faire la demande auprès des chefs d'UPA qui disposent de terres cultivables. Le nouvel arrivant peut cultiver la parcelle sans avoir à rétribuer le propriétaire coutumier. Ses privilèges sont toutefois limités. Il lui est strictement interdit de planter un arbre. Ce geste signifierait qu'il prend possession de la terre. Posséder des maîtrises foncières durables et transmissibles est donc un facteur incontournable pour pouvoir planter des arbres.

Par ailleurs, même au sein d'une UPA possédant des maîtrises foncières durables et transmissibles, il se peut que le chef d'UPA refuse à un jeune frère ou à une femme le droit de planter des arbres sur une parcelle. Ce geste aurait pour pour conséquence de soustraire la dite parcelle du patrimoine foncier de l'UPA, la réservant pour les seuls descendants du planteur.

Ajoutons également que planter des arbres en bordure de parcelle est un geste encore plus significatif que planter des arbres isolés, car il permet de concrétiser les limites de cette parcelle. Or, la plantation d'arbres en bordure des parcelles est une pratique récente. Elle est apparue suite à l'introduction de la charrue attelée qui a permis aux paysans d'augmenter les superficies cultivées. Les entretiens ont cependant permis d'apprendre que ces arbres n'étaient plantés que s'il y avait des problèmes entre voisins de champs. L'arbre planté devient alors synonyme de conflits. À ce propos, le chef du village de N'Tobougou déclarait d'ailleurs ceci: «Là où il n'y a pas d'entente, c'est là où ils plantent des arbres. [...] Mais ici, à N'Tobougou, il y a entente. [...] C'est pourquoi il n'y a pas de plantation d'arbres pour délimiter les champs. S'il n'y a pas de conflit, il n'y a pas de plantation d'arbres.»

L'accroissement démographique et l'augmentation concomitante des superficies cultivées entraînent néanmoins une matérialisation accrue des limites des parcelles. Ce phénomène a notamment été observé dans les villages où il y a le moins de terres disponibles. Il semble donc que l'on se trouve à une époque charnière en ce qui a trait à la gestion et à l'utilisation du territoire villageois. Auparavant, il n'était nul besoin de matérialiser les limites, puisqu'il y avait de la terre en quantité suffisante. Aujourd'hui, la situation semble contraindre les individus à délimiter clairement leurs parcelles, même au prix d'une relation plus tendue avec le voisin. La terre apparaît en effet de plus en plus comme un bien rare et convoité.

Une telle délimitation ne se fait toutefois pas sans réticences. Plusieurs paysans, en particulier dans les zones où la pression démographique est faible, hésitent à utiliser une technique qui peut être perçue comme un instrument de fragmentation du territoire villageois.

Les cultures de saison sèche et leurs modes de protection

Dans le cadre de la présente étude, une attention particulière a été portée aux haies mortes et aux cultures qu'elles protègent en saison sèche. C'est en effet pour remplacer les haies mortes que la haie vive a été diffusée par le CIRAF. La caractérisation des moyens de production mis en œuvre pour les productions maraîchères et de manioc peut alors mener à l'identification des utilisateurs potentiels de la haie vive.

On a ainsi pu observer que 64 % des UPA de l'échantillon possèdent au moins une parcelle de maraîchage en saison sèche, d'une superficie moyenne de 0,35 ha. Le maraîchage est le domaine des femmes. Celles-ci cultivent 80 % de toutes les parcelles maraîchères en production. Elles n'ont toutefois aucun droit sur ces parcelles, qu'elles empruntent à l'UPA de leur mari dans 57 % des cas. Dans les autres cas, elles cultivent les légumes à l'intérieur de périmètres collectifs. Les femmes sont entièrement responsables de la production et de la commercialisation des produits et administrent elles-mêmes les profits générés. Elles sont également responsables de la construction des haies mortes.

La production de manioc est aux hommes ce que le maraîchage est aux femmes. Les données indiquent que 39 % des UPA échantillonnées cultivent au moins une parcelle de manioc, d'une superficie moyenne de 0,96 ha. Quatre-vingt quinze pour cent du temps de travail consacré à la culture de manioc est fourni par les hommes. Ils sont également responsables de l'édification de la structure de protection des parcelles. La haie morte demeure la méthode de protection la plus employée. Elle protège 48,9 % de toutes les superficies en manioc de l'échantillon. Dans 92 % des cas, les hommes produisent le manioc sur des parcelles héritées par l'UPA.

D'après les entretiens réalisés avec les paysans, les cultures de saison sèche ont une importance capitale. Elles leur permettent d'améliorer la diète alimentaire familiale et de subvenir à une part importante de leurs besoins monétaires. Une majorité de paysans nous ont révélé augmenter sensiblement leur production d'année en année.

Le profil des UPA utilisatrices d'une haie vive

Dans l'échantillon étudié, on a pu recenser 53 parcelles entourées d'une haie vive, ayant une superficie moyenne de 0,51 ha. La culture la plus fréquemment rencontrée à l'intérieur de la haie vive est le manioc, qui se retrouve dans 24 parcelles. À cela, il faudrait ajouter 9 parcelles qui, au moment de l'enquête, étaient destinées au manioc, même si elles se trouvaient en rotation avec des cultures de céréales. Les autres productions recensées à l'intérieur des superficies encloses étaient des productions maraîchères, des vergers et des banques fourragères.

Les UPA utilisatrices d'une haie vive ont été regroupées et certaines de leurs caractéristiques ont été comparées avec celles des UPA non-utilisatrices d'une haie vive. On constate que le nombre total de membres et le nombre de membres actifs par UPA sont plus élevés chez les utilisateurs d'une haie vive (Tableau 1). On y retrouve en effet 28,1 membres au total, dont 18,7 membres actifs, comparativement à 18,2 membres au total, dont 12,2 membres actifs, chez les UPA non-utilisatrices.

Tableau 1. Nombre moyen de membres, d'hommes actifs et de femmes actives dans les UPA utilisant ou non une haie vive dans le Cercle de Ségou, au Mali

 

Nb total de membres

Nb d'hommes actifs

Nb de femmes actives

Utilisateurs

28,1

9,3

9,4

Non-utilisateurs

18,2

6,2

6,0

Les deux groupes disposent en moyenne de la même quantité de charrues et de charrettes. Cependant, le groupe des UPA utilisatrices d'une haie vive dispose de plus de multiculteurs, de bœufs de labour, de bœufs d'élevage, d'ânes et de petits animaux (ovins, caprins, volailles) que les UPA non-utilisatrices. Par ailleurs, les UPA utilisant une haie vive commercialisent en moyenne 44,4 % de leur production de manioc, alors que les UPA non-utilisatrices en commercialisent 29,7 %.

Les UPA utilisant une haie vive disposent donc d'une main-d'œuvre plus abondante et d'un cheptel animal plus important que les non-utilisateurs de la haie vive. Or, ce sont là des critères que les paysans identifient eux-mêmes comme étant représentatifs des différents niveaux de prospérité socio-économique au village. Cette première analyse laisse donc croire que les UPA formant le groupe des utilisateurs de la haie vive se trouvent effectivement parmi les mieux nanties.

Discussion

La haie vive vulgarisée par le CIRAF semble être, a priori, une technique efficace et durable pour quiconque a une parcelle ayant besoin d'être protégée. Malgré cela, adopter une haie vive n'est pas si simple. Il faut d'abord disposer de terres sur lesquelles il est possible de planter des arbres. Il faut aussi s'entendre sur la signification de cette haie avec les voisins de champs. Il faut par ailleurs disposer d'une main-d'œuvre suffisante et, sans aucun doute, être prêt à courir le risque associé à l'utilisation d'une nouvelle technique. Il semble enfin que le fait d'avoir une culture marchande à protéger en saison sèche soit un facteur décisif dans l'adoption de la haie vive, comme l'ont souligné Ayuk (1997) et Satin (1998) lors d'études réalisées respectivement au Burkina Faso et au Sénégal.

La haie vive semble maintenant arrivée à un stade critique de sa courte histoire. Elle s'insère dans un monde rural en profonde mutation. Les modes de production agricole se modifient, les besoins de protection et de délimitation des parcelles augmentent et la ressource ligneuse diminue. Tout porte à croire que le phénomène de matérialisation des limites des champs et le besoin de protection ne pourront aller qu'en s'accroissant. Dans ce contexte, les haies vives pourraient être une solution intéressante pour les paysans, d'autant plus que les arbres qui la composent offrent de nombreux produits secondaires, y compris une ressource ligneuse accessible et renouvelable.

La haie vive constitue cependant un véritable investissement foncier qui n'est peut-être pas accessible à toutes les UPA. Une plus grande démocratisation de la haie vive pourrait passer par son installation dans des zones collectives, en bordure du passage des animaux par exemple, ou autour des périmètres maraîchers collectifs qui sont, le plus souvent, utilisés par les femmes. Les villageois concernés pourraient participer à son installation et profiter de ses produits secondaires. Le risque et le travail nécessaires à son implantation seraient ainsi répartis entre tous.

L'implantation de quelques-unes des espèces les plus appréciées de la haie vive en bordure des champs ou près de la concession pourrait également être avantageuse pour les paysans. Cela permettrait de fournir une partie des matériaux nécessaires à la construction des haies mortes, tout en facilitant le travail des paysans et en diminuant la pression exercée sur la ressource ligneuse naturelle. Car les haies mortes continueront toujours d'exister. Même si elles ne protègent pas très bien les parcelles, elles ont l'avantage d'être temporaires. Elles constituent ainsi un mode de protection intéressant pour des UPA n'ayant pas de droit sur la terre.

Conclusion

Plusieurs facteurs influencent les paysans au moment de prendre une décision concernant le type de protection des cultures à employer en saison sèche. Quelques-uns de ces facteurs sont purement techniques. D'autres, cependant, sont d'ordre culturel ou social. Les logiques d'utilisation du terroir villageois et les relations entre voisins de champs replacent ainsi l'utilisation des haies vives dans un contexte collectif et non plus uniquement individuel. Or, cet aspect est souvent négligé dans les interventions qui visent l'adoption de techniques agroforestières.

Par ailleurs, la démocratisation de la haie vive est un enjeu incontournable. Cette technique a d'abord été conçue avec l'objectif de permettre à tous une amélioration des conditions de production. Si elle n'est adoptée que par les UPA les mieux nanties, on risque de se retrouver devant une stratification sociale qui accroîtrait encore l'écart entre les paysans les plus riches et les paysans les plus pauvres.

Remerciements

Nous remercions tout spécialement les paysans qui ont participé à cette enquête, ainsi que M. Zoumana Sao, qui s'est révélé un très précieux collaborateur. Merci également à toute l'équipe du CIRAF en place à Ségou et à Samanko pour son support indéfectible. Cette recherche a été possible grâce à une contribution financière du Centre de Recherches pour le Développement International. L'auteure principale a également bénéficié d'une bourse du Fonds pour la formation de chercheurs et l'aide à la recherche (FCAR).

Références

Ayuk, E.T., 1997. Adoption of agroforestry technology: The case of live hedges in the Central Plateau of Burkina Faso. Agricultural Systems 54(2): 189-206.

Banque Mondiale, 2002. The live database in Africa. World Bank, Washington, DC. www.worldbank.org/afr/stats/ldb.cfm.

Chaléard, J.-L., 1996. Temps des villes, temps des vivres: l'essor du vivrier marchand en Côte d'Ivoire. Karthala, Paris. 661 p.

Depommier, D., 1991. Propagation et comportement d'espèces à usages multiples en haies vives pour la zone sahélo-soudanienne: résultats préliminaires d'essais menés à Gonse et Dinderesso (Burkina Faso). In: Riedacker, A., E. Dreyer, C. Pafadnam et G. Bory (éd.). Physiologie des arbres et arbustes en zones semi-arides. 20 mars - 6 avril 1990. Groupe d'Étude de l'Arbre Observatoire du Sahara et du Sahel, Paris et Nancy, France. pp. 155-165.

Djimdé, M., 1998. Technical advisory notes on live fencing in semi arid West Africa. ICRAF, Samanko, Mali. 7 p.

Harre, D.M., 1997. L'expansion des marchés ouest-africains des produits végétaux frais. Les Cahiers de la Recherche et du Développement 44: 86-99.

Ministère du Développement Rural et de l'Eau, 1999. Rapport annuel d'activités, campagne agricole 1998/1999. Bamako, Mali. 101 p.

Pélissier, P., 1995. Campagne africaine en devenir. Arguments, Paris. 318 p.

Satin, M. S. 1998. A socioeconomic evaluation of live fencing and windbreak agroforestry technologies in Kaolack, Senegal. M.Sc., West Virginia University, Morgantown, West Virginia, USA, 255 p.

Simard, P., 1998. Assessing autonomy among Sahelian woman: an analitical framework for women's production work. Development in Practice 8 (2): 186-202.

Yamba, B., I.M. Bouzou et B. Amadou, 1997. La dynamique des systèmes agraires dans le Sud-Ouest Nigérien: le cas des cultures de contre-saison dans la région du Boboye. In: Singaravélou (éd.). Pratiques de gestion de l'environnement dans les pays tropicaux. DYMSET, CRET, Talence. pp. 295-309.


1 Département de Phytologie, Université Laval, Québec (QC), G1K 7P4, Canada.
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2 ICRAF, B.P. 112, Ségou, Mali