ARC/00/REP


RAPPORT DE LA

VINGT ET UNIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE
POUR L'AFRIQUE

Yaoundé (Cameroun), 21-25 février 2000

Table of Contents


Organisation de la Conférence

ANNEXES:

A Ordre du jour
B Liste des participants
C Liste des documents
D Allocution du Premier Ministre et Chef du Gouvernement de la République du Cameroun, S.E. Peter Musonge
E Déclaration du Directeur général de la FAO
F Déclaration du  Président du Groupe africain des représentants permanents à Rome
G Rapport du Comité technique
H Conclusions et recommandations de la de la consultation régionale FAO/ONG/OSC pour l'Afrique
I Conclusions et recommandations de la Consultation informelle sur le commerce intrarégionale  de produits alimentaire et agricoles en Afrique

Pays membres de la FAO dans la région Afrique (au 25 février 2000)

Afrique du Sud Ghana Ouganda
Algérie Guinée Rwanda
Angola Guinée-Bissau République centrafricaine
Bénin Guinée équatoriale Sao Tomé-et-Principe
Botswana Kenya Sénégal
Burkina Faso Lesotho Seychelles
Burundi Libéria Sierra Leone
Cameroun Jamahiriya arabe libyenne Soudan
Cap-Vert Madagascar Swaziland
Comores Malawi Tanzanie
Congo Mali Tchad
Congo, Rép. dém. du Maroc Togo
Côte d'Ivoire Maurice Tunisie
Egypte Mauritanie Zambie
Érythrée Mozambique Zimbabwe
Ethiopie Namibie
Gabon Niger
Gambie Nigéria

Date et lieu des Conférences régionales de la FAO pour l'Afrique

Première Lagos, Nigéria, 3 - 12 novembre 1960
Deuxième Tunis, Tunisie, 1er - 10 novembre 1962
Troisième Addis-Abeba, Ethiopie, 3 - 15 septembre 1964
Quatrième Abidjan, Côte d'Ivoire, 9 - 19 novembre 1966
Cinquième Kampala, Ouganda, 18 - 29 novembre 1968
Sixième Alger, Algérie, 17 septembre - 3 octobre 1970
Septième Libreville, Gabon, 14 - 30 septembre 1972
Huitième Rose Hill, Maurice, 1er - 17 août 1974
Neuvième Freetown, Sierra Leone, 2 - 12 novembre 1976
Dixième Arusha, Tanzanie, 18 - 28 septembre 1978
Onzième Lomé, Togo, 16 - 27 juin 1980
Douzième Alger, Algérie, 22 septembre - 2 octobre 1982
Treizième Harare, Zimbabwe, 16 - 25 juillet 1984
Quatorzième Yamoussoukro, Côte d'Ivoire, 2 - 11 septembre 1986
Quinzième Moka, Maurice, 26 avril - 4 mai 1988
Seizième Marrakech, Maroc, 11 - 15 juin 1990
Dix-septième Accra, Ghana, 20 - 24 juillet 1992
Dix-huitième Gaborone, Botswana, 24 - 28 octobre 1994
Dix-neuvième Ouagadougou, Burkina Faso, 16 - 20 avril 1996
Vingtième Addis-Abeba, Ethiopie, 16 - 20 février 1998
Vingt et unième Yaoundé, Cameroun, 21 - 25 février 2000

RESUME DES PRINCIPALES RECOMMANDATIONS

Exposés des pays et débat général

A l'attention des gouvernements

La Conférence :

1. a souligné que la sécurité alimentaire restait une haute priorité pour les Etats Membres, et noté que l'amélioration des résultats agricoles permettrait d'augmenter les revenus des ménages, réduisant ainsi l'incidence de la pauvreté et de la malnutrition ; (paragraphe 25a)

2. a souligné la nécessité d'effectuer une analyse des causes et des effets de la sécheresse pour une plus grande sensibilisation à ce problème aux niveaux des communautés, des pays et de la région afin d'améliorer les méthodes de gestion des catastrophes, dans le cadre des stratégies de sécurité alimentaire ; (paragraphe 25d)

3. a réaffirmé le rôle des femmes dans l'agriculture et la sécurité alimentaire et a demandé qu'on leur donne des moyens d'action en identifiant des technologies appropriées permettant d'alléger leur charge de travail pour les tâches ménagères et les activités agricoles et non agricoles ; (paragraphe 25f)

4. a reconnu qu'il faut intensifier la coopération et l'intégration régionales si les pays africains veulent bénéficier des négociations commerciales internationales organisées sous l'égide de l'OMC ou d'autres institutions internationales ; (paragraphe 25k)

A l'attention de la FAO

La Conférence :

5. a recommandé que la FAO intensifie ses efforts afin d'aider les pays à évaluer et à contrôler leurs ressources forestières, et à élaborer des programmes de formation et de vulgarisation contribuant à l'utilisation durable et à la conservation des forêts et de la faune et flore sauvages en Afrique ; (paragraphe 25g)

6. a recommandé que la question de l'accès au crédit bancaire pour les petits agriculteurs et les travailleurs agricoles soit inscrite à l'ordre du jour des prochaines réunions régionales ; (paragraphe 25h)

7. a reconnu les carences en matière de contrôle de la qualité des produits alimentaires dans la région et a recommandé que la FAO prête son concours à la mise en place d'un laboratoire régional de contrôle des produits alimentaires dans le cadre du Codex Alimentarius. L'Algérie a proposé d'accueillir un tel laboratoire ; (paragraphe 25i)

8. a recommandé que la FAO intensifie son appui en faveur des produits alimentaires non conventionnels, notamment le gibier et les produits forestiers non ligneux ; (paragraphe 25j)

Rapport sur les activités de la FAO dans la région en 1998-99 (ARC/00/2)

A l'attention des gouvernements

La Conférence :

9. a félicité la FAO d'avoir accéléré les partenariats bilatéraux dans le cadre de l'initiative de coopération Sud-Sud et a invité instamment les pays membres à tirer pleinement parti de l'aide offerte par ces mécanismes ; (paragraphe 27b)

10. a souligné l'importance du développement et de l'aménagement durable des pêches et de l'aquaculture et de la mise en œuvre du Code de conduite pour une pêche responsible ; (paragraphe 27f)

11. s'est félicitée des efforts engagés par la FAO pour implanter dans huit pays africains les systèmes de production et de protection intégrées et a réaffirmé la nécessité de renforcer les capacités d'exécution dans ce domaine important par le biais des écoles d'agriculture appliquée ; (paragraphe 27g)

A l'attention de la FAO

La Conférence :

12. a félicité le Directeur général pour l'élargissement du PSSA à 44 pays africains, et a exprimé sa gratitude pour l'assistance technique fournie dans le contexte de la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire et du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation ; (paragraphe 27a)

13. a appuyé le caractère prioritaire donné à la gestion durable des ressources naturelles et a noté avec satisfaction l'aide fournie aux pays pour la mise en valeur des ressources en terre et en eau, pour la gestion de la fertilité des sols, pour les systèmes intégrés de nutrition des végétaux, pour le transfert de technologies de l'irrigation, pour l'emploi des engrais, pour les études sur la dégradation des sols et pour la normalisation des procédures d'analyse pédologique ; (paragraphe 27c)

14. s'est réjouie du travail entrepris dans le domaine des ressources génétiques forestières et pour l'élaboration de critères et indicateurs de gestion durable des forêts en Afrique sèche. Elle s'est félicitée de l'initiative récente de préparer une Etude prospective du secteur forestier pour l'Afrique, en partenariat avec la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et l'Union européenne ; (paragraphe 27d)

15. a pris acte de l'expérience acquise par la FAO dans la lutte contre la sécheresse et la désertification, ainsi que de la gravité et de l'ampleur de la dégradation des ressources dans les écosystèmes arides et a pleinement appuyé le programme pilote de la FAO pour une approche intégrée, autonome et responsable sur le plan environnemental en matière de gestion de la sécheresse dans les zones semi-arides d'Afrique australe, outre les initiatives en cours dans d'autres sous-régions avec le CILSS et l'IGAD ; (paragraphe 27e)

16. a approuvé l'orientation du futur programme de travail pour la région, fondé sur le Cadre stratégique de la FAO et a fait sien l'objectif de politique générale d'accroissement de la production et de la sécurité alimentaires ; (paragraphe 29)

Rapport du Comité technique: les défis du développement forestier durable en Afrique (ARC/00/3)

La Conférence :

17. a recommandé que l'on élabore des stratégies propres à mieux mobiliser un appui international (mécanismes de fixation du carbone, conversion de créances en actions en faveur de la nature ou tout autre fonds international en faveur du développement forestier) ; (Annexe G, paragraphe 14a)

18. a reconnu l'interdépendance des communautés rurales, des forêts, de la vie sauvage et de l'agriculture pour assurer des moyens d'existence durables. Outre l'intégration complète des questions liées aux femmes et aux sexospécificités, cette interdépendance devrait être l'un des principes directeurs du développement forestier durable en Afrique ; (Annexe G, paragraphe 14c)

19. a recommandé aux pays africains d'adopter des stratégies transfrontalières communes de lutte contre la dégradation de l'environnement ; (Annexe G, paragraphe 14e)

20. a recommandé aux pays africains d'adopter des positions communes sur les principales questions forestières et de renforcer les rôles de leurs organisations sous-régionales respectives afin de favoriser leur participation au débat international en cours sur les forêts ; (Annexe G, paragraphe 14f)

21. a recommandé aux pays africains de s'efforcer davantage de promouvoir le commerce du bois et des autres produits forestiers à l'intérieur de la région ; (Annexe G, paragraphe 14g)

A l'attention de la FAO

La Conférence :

22. a recommandé à la FAO d'intensifier ses efforts afin de mobiliser des fonds supplémentaires visant à faciliter la mise en œuvre des mesures de conservation, de gestion durable, d'utilisation et d'amélioration des ressources forestières ; (Annexe G, paragraphe 14b)

23. a souligné la nécessité d'une réunion sous-régionale sur les ressources génétiques forestières pour l'Afrique centrale, en partenariat avec l'OAB, et a recommandé à la FAO de faire le nécessaire pour organiser cette réunion pendant l'exercice en cours ; (Annexe G, paragraphe 14d)

24. a recommandé à la FAO de poursuivre ses efforts de renforcement des capacités afin de faciliter la participation active des pays africains aux négociations multilatérales sur l'agriculture à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ; (Annexe G, paragraphe 14h)

Rapport du Comité technique : Aide publique et développement agricole en Afrique (ARC/00/4)

A l'attention des gouvernements

La Conférence :

25. a invité instamment les pays membres à consacrer davantage de ressources financières et humaines à l'investissement et à l'entretien des biens publics du secteur agricole ; (Annexe G, paragraphe 16a)

26. a recommandé que les ONG et le secteur privé adoptent une optique positive à l'égard du développement de l'agriculture et qu'ils y contribuent ; (Annexe G, paragraphe 16e)

27. a recommandé la fourniture de crédits, accessibles à toutes les personnes travaillant dans le secteur agricole, y compris les agriculteurs pauvres en ressources, les femmes et les jeunes ; (Annexe G, paragraphe 16f)

Rapport du Comité technique : Suivi du Sommet mondial de l'alimentation : Le Programme spécial de la FAO pour la sécurité alimentaire - Participation nationale au Programme et dimension Sud-Sud (ARC/00/5)

A l'attention des gouvernements

La Conférence :

28. a invité instamment les pays membres à renforcer la prise en charge nationale du PSSA et à tirer pleinement profit des avantages offerts par la coopération Sud-Sud ; (Annexe G, paragraphe 21a)

29. a recommandé de développer un partenariat actif entre les pouvoirs publics et le secteur privé pour toutes les activités de développement rural ; (Annexe G, paragraphe 21e)

A l'attention de la FAO

La Conférence :

30. a souligné la nécessité d'élargir le programme afin d'atteindre les objectifs nationaux de sécurité alimentaire et demandé à la FAO de mobiliser des ressources financières, dans la mesure du possible ; (Annexe G, paragraphe 21b)

31. a recommandé que la FAO introduise des modalités de travail plus souples pour le personnel engagé au titre de la coopération Sud-Sud ; (Annexe G, paragraphe 21c)

32. a recommandé que la FAO envisage de convoquer des consultations régionales entre pays participant au PSSA afin d'échanger des données d'expérience en vue d'une amélioration du programme et de distribuer parmi tous les pays membres de la région le film sur le PSSA tourné en Tanzanie et au Sénégal ; (Annexe G, paragraphe 21d)

Rapport du Comité technique : Suivi du Sommet mondial de l'alimentation : Mesures prises aux niveaux régional et sous-régional pour mettre en œuvre le Plan d'action (ARC/00/6)

A l'attention des gouvernements

La Conférence :

33. a recommandé l'adoption de politiques et stratégies nationales et régionales pour permettre aux pays membres de conjuguer leurs efforts en vue de lutter contre les causes et les conséquences de l'insécurité alimentaire ; (Annexe G, paragraphe 24a)

34. a recommandé que les pouvoirs publics mettent en place un environnement politique stable garantissant, sur une base durable, la paix et le développement d'institutions démocratiques ; (Annexe G, paragraphe 24b)

Rapport du Comité technique : Rapport intérimaire sur le Programme agricole commun pour l'Afrique (PACA) (ARC/00/INF/5)

A l'attention des gouvernements

La Conférence :

35. a approuvé la proposition de la "deuxième voie" et a demandé à l'OUA/Communauté économique africaine et aux Etats Membres de rechercher toutes les formes de coopération possibles avec les groupes régionaux et sous-régionaux pour l'élaboration du Programme agricole commun pour l'Afrique ; (Annexe G, paragraphes 26a et 26b)

A l'attention de la FAO

La Conférence :

36. a demandé au Directeur général de continuer de fournir un appui, dans la mesure du possible, à l'élaboration et à l'exécution du Programme agricole commun pour l'Afrique, y compris en suivant la "deuxième voie", selon qu'il convient ; (Annexe G, paragraphe 26c)

Rapport du Comité technique : Intégration de l'aquaculture et du développement rural durable (ARC/00/INF/6)

A l'attention des gouvernements

La Conférence :

37. a souligné que l'aquaculture est un terme général englobant divers milieux de production, y compris la production artisanale et commerciale de poisson dans des étangs et dans des rizières ainsi que les systèmes de production traditionnels ; (Annexe G, paragraphe 27c)

38. a demandé instamment un renforcement de la collaboration inter- et intrarégionale, et en particulier l'échange d'informations et de technologies liées à l'aquaculture ; (Annexe G, paragraphe 27f)

39. a recommandé que des mesures soient prises sur des questions importantes relevant du secteur public, telles que la vulgarisation, la recherche et l'entretien des infrastructures aquacoles publiques, ainsi que le désengagement des éléments du secteur agricole dépassant les moyens de l'Etat ou les besoins des producteurs, sans imposer une structure partant du sommet vers la base ni entraver l'esprit d'initiative des producteurs ; (Annexe G, paragraphe 27h)

A l'attention de la FAO

La Conférence :

40. a recommandé à la FAO, dans la limite de ses ressources, d'aider les gouvernements à élaborer des politiques aquacoles efficaces et à rationaliser l'appui du secteur public afin de stimuler la production aquacole ; (Annexe G, paragraphe 27j)

Rapport du Comité technique : Atténuation et prévention des dégâts causés par la sécheresse : perspectives à long terme (ARC/00/INF/7)

A l'attention de la FAO

La Conférence :

41. a recommandé que la FAO accroisse ses efforts visant à renforcer la capacité de développement et de gestion des ressources en eau dans les écosystèmes arides et semi-arides ; (Annexe G, paragraphe 30d)

42. a recommandé que la FAO poursuive son assistance à la sous-région en ce qui concerne la diffusion d'informations d'alerte rapide et l'intervention rapide face aux aléas climatiques ; (Annexe G, paragraphe 30e)

Consultation régionale FAO/ONG/OSC pour l'Afrique

A l'attention des gouvernements

La Consultation :

43. a recommandé la formulation dans un cadre participatif d'une politique de sécurité alimentaire nationale cohérente et équitable avec la participation de toutes les parties prenantes ; (Annexe H, paragraphe 5)

44. a souligné la nécessité d'aider les organisations d'agriculteurs à renforcer leur capacité à assumer le rôle de plus en plus important qu'elles jouent dans la production vivrière et la sécurité alimentaire ; (Annexe H, paragraphe 9)

45. a invité instamment les gouvernements à faciliter l'accès des petits agriculteurs aux facteurs de production, tels que la terre, les ressources hydriques, la technologie, le crédit, etc. ; (Annexe H, paragraphe 12)

A l'attention de la FAO

La Consultation :

46. a demandé à la FAO de faciliter le dialogue de politique générale entre les gouvernements et les organisations d'agriculteurs et les autres parties prenantes ; (Annexe H, paragraphe 15)

47. a invité instamment la FAO à apporter son concours aux efforts de renforcement des capacités dans le domaine de l'analyse des politiques, de la fourniture de services et pour le renforcement des institutions ; (Annexe H, paragraphe 16)

48. a recommandé que des consultations avec les organisations d'agriculteurs et les ONG figurent régulièrement au programme des Conférences régionales de la FAO ; (Annexe H, paragraphe 20)

Consultation informelle sur le commerce intrarégional de produits alimentaires et agricoles en Afrique

A l'attention des gouvernements

La Consultation :

49. a demandé aux États Membres d'adopter une position commune afin de défendre efficacement leurs intérêts au cours des négociations commerciales multilatérales ;

50. a invité instamment les gouvernements africains, pour encourager le commerce intrarégional, à accélérer l'harmonisation de leurs politiques concernant le commerce des produits alimentaires, en introduisant des réformes appropriées dans le cadre des organisations régionales en place ;

A l'attention de la FAO

La Consultation :

51. a félicité la FAO d'avoir pris l'initiative d'organiser cette Consultation sur le commerce intrarégional dans des délais très courts ; (Annexe I, paragraphe 1)

52. a invité instamment la FAO à jouer un rôle important dans ce domaine et à assurer le rôle de chef de file en fournissant des avis et une assistance technique aux pays africains afin qu'ils puissent évaluer les répercussions économiques et autres des accords commerciaux internationaux ; (Annexe I, paragraphe 4)

53. a invité instamment la FAO à aider les pays africains à se doter des outils nécessaires afin d'améliorer leurs compétences en prévision des prochaines négociations commerciales, de façon à ce que celles-ci débouchent sur un renforcement du commerce intrarégional et de la sécurité alimentaire. (Annexe I, paragraphe 5)

I. QUESTIONS PRELIMINAIRES

ORGANISATION DE LA CONFÉRENCE

1. La vingt et unième session de la Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique s'est tenue au Palais des Congrès, Yaoundé (Cameroun) du 21 au 25 février 2000.

2. Y ont participé 157 délégués de 45 Etats Membres de la région, dont 26 étaient représentés au niveau ministériel, cinq observateurs d'Etats Membres n'appartenant pas à la région, un observateur du Saint-Siège, 15 représentants d'institutions spécialisées du système des Nations Unies et 20 observateurs d'organisations intergouvernementales et non gouvernementales. La liste des participants figure à l'Annexe B. La liste des documents figure à l'Annexe C.

CÉRÉMONIE D'OUVERTURE

3. La cérémonie d'ouverture a eu lieu au Palais des Congrès et la Conférence a été officiellement ouverte au nom de Son Excellence M. Paul Biya, Président de la République du Cameroun, par Son Excellence M. Peter Musonge, Premier Ministre et Chef du Gouvernement. Des déclarations ont été faites par le Directeur général de la FAO, M. Jacques Diouf, le Président indépendant du Conseil de la FAO, M. Sjarifudin Baharsjah, et par la Représentante résidente du PNUD et Coordonnatrice du système des Nations Unies au Cameroun, Mme Patricia de Mowbray.

4. En déclarant ouverte la Conférence, le Premier Ministre a souhaité la bienvenue à tous au Cameroun et exprimé la profonde gratitude de son gouvernement au Directeur général qui a donné à son pays l'occasion d'accueillir la vingt et unième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique. Il a noté avec satisfaction l'excellente coopération qui existe entre le Cameroun et la FAO et a présenté ses chaleureuses félicitations au Directeur général pour sa réélection. Il a mentionné le PSSA comme exemple concret des efforts du Directeur général en vue de promouvoir le bien-être nutritionnel et la dignité des peuples.

5. Le Premier Ministre a rappelé à la Conférence que l'agriculture est un facteur essentiel de stabilité sociale et un vecteur de valeurs culturelles dans les sociétés africaines. Il a souligné les obstacles majeurs au développement agricole dans de nombreux pays d'Afrique, tels que les fortes fluctuations des prix des produits de base, la dégradation des ressources naturelles dans les écosystèmes les plus fragiles et les conflits armés qui non seulement absorbent les crédits au détriment de l'agriculture mais aussi déplacent les populations, en particulier les groupes les plus vulnérables. Il a rappelé aux délégués que la Conférence offrait un excellent cadre de consultations et une tribune appropriée pour des débats approfondis sur les questions de l'alimentation et de l'agriculture dans la région.

6. Le Premier Ministre a souligné que la sécurité alimentaire n'était plus une question nationale et a instamment prié les gouvernements de promouvoir des démarches régionales en élargissant les marchés nationaux et en facilitant l'expansion du commerce des denrées alimentaires grâce à la suppression des blocages administratifs, réglementaires et structurels. Il a conclu en encourageant la Conférence à prendre des décisions et à faire des recommandations qui reflètent clairement l'engagement à travailler de manière efficace et collective pour le développement économique de l'Afrique. Le texte complet de la déclaration du Premier Ministre figure à l'Annexe D.

7. Dans sa déclaration, le Directeur général de la FAO a remercié les plus hautes autorités de la République du Cameroun pour la chaleur de leur accueil et de leur hospitalité. Il a souligné les questions clés inscrites à l'ordre du jour de la Conférence, qui concernent de manière générale la lutte contre l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité, et contre la dégradation des ressources naturelles en Afrique. Il a passé en revue la situation de l'alimentation et de l'agriculture en Afrique et indiqué que 22 pays africains avaient fait des progrès sensibles pour atteindre l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation contre l'insécurité alimentaire et la faim, comme indiqué dans le premier numéro de L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde, publié par la FAO.

8. Le Directeur général a fait le compte-rendu détaillé des principales réalisations de l'Organisation dans la région qui comprennent notamment le déploiement de fonctionnaires du cadre organique dans les bureaux régionaux et sous-régionaux et le renforcement opérationnel de ces bureaux malgré les graves problèmes budgétaires ; l'assistance aux Etats Membres et aux organisations intergouvernementales pour le suivi, l'élaboration et l'évaluation des stratégies de sécurité alimentaire dans le cadre du suivi du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation; les activités de lutte et la prévention des maladies du bétail et du criquet pèlerin dans le cadre des systèmes de prévention et de réponse rapide (EMPRES), et la fourniture d'une assistance technique hors crises par l'intermédiaire de 118 projets dans les pays. La FAO a favorisé une étroite coopération avec les institutions des Nations Unies et les organisations et commissions africaines. Le Directeur général a souligné les progrès réalisés pour mettre en œuvre le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) et indiqué que ce programme était opérationnel dans 30 pays d'Afrique et en cours de formulation dans 14 autres. Il a félicité la Chine, Cuba, le Viêt Nam, l'Egypte et le Maroc d'avoir généreusement fourni l'expertise technique aux pays bénéficiaires d'Afrique dans le cadre de l'Initiative de coopération Sud-Sud.

9. Le Directeur général a donné un aperçu des programmes de la FAO dans les domaines suivants: utilisation et gestion des ressources naturelles, développement des cultures et de l'élevage, forêts, pêches, alimentation et nutrition, systèmes de soutien agricole, recherche et technologie, les femmes dans l'agriculture et le développement rural, informations et analyses alimentaires et agricoles, et politiques alimentaires et agricoles. Il a mis l'accent sur les activités du Centre d'investissement de la FAO, notant que 23 projets d'investissement en Afrique subsaharienne avaient été approuvés pour financement par des institutions financières coopérantes, pour un montant total de 704,63 millions de dollars E.-U.

10. Le Directeur général a souligné que les guerres civiles et les sécheresses récurrentes aggravaient l'insécurité alimentaire dans plusieurs pays d'Afrique et a rappelé le rôle de la FAO dans les efforts humanitaires en vue de relancer la production agricole grâce à 72 projets d'urgence dans 25 pays, pour une valeur de 31 millions de dollars E.-U. Il a indiqué que la FAO devait jouer un plus grand rôle dans l'élaboration des normes internationales et codes de conduite basés sur des principes scientifiques, et dans la diffusion d'informations objectives sur les risques potentiels et les mesures de protection. Le texte complet de la déclaration du Directeur général figure à l'Annexe E.

11. Dans son allocution, le Président indépendant du Conseil a souligné l'immensité et la diversité de l'Afrique et, ce faisant, a reconnu la valeur de la politique de décentralisation de la FAO. Il s'est félicité du document ARC/00/INF/8 sur la recherche et le développement agricoles et a encouragé les Etats Membres à en adopter sans réserve les conclusions et recommandations. Il a fait rapport sur sa visite à l'Institut de recherche et de développement agricoles (IRAD) et à l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) au Cameroun, où il a pu constater la qualité et le ciblage des activités de recherche conduites par le personnel de ces institutions qui a également fait preuve du dévouement nécessaire pour concrétiser la vision exposée dans le document ARC/00/INF/8.

12. Il a réaffirmé devant la Conférence l'importance d'une recherche axée sur le développement agricole et rappelé que la décision prise par la cent dix-septième session du Conseil de retirer de l'ordre du jour de la Conférence régionale le point traitant du Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale (GCRAI) ne devrait pas être interprétée comme une remise en question du rôle de la recherche pour le développement agricole et de l'importance de la collaboration avec le GCRAI.

13. Le Dr Baharsjah a ensuite exprimé sa profonde appréciation au Gouvernement et au peuple camerounais, hôtes de cette Conférence, et a félicité le Bureau régional de la FAO et le Comité national de planification pour l'excellente organisation de la Conférence. Le Président indépendant a réaffirmé que le Conseil était prêt à mettre en œuvre les décisions et les engagements dans le cadre du suivi du Sommet mondial de l'alimentation, y compris la politique de décentralisation. Il a souligné la nécessité de se doter d'instruments de politique générale pour renforcer des projets importants comme le Programme spécial pour la sécurité alimentaire. Il a conclu son allocution en remerciant les Etats Membres de la région Afrique pour leur participation active au sein du Conseil et des différents comités de l'Organisation.

14. Dans sa déclaration, la Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Cameroun a rappelé que la sécurité alimentaire était un droit fondamental et représentait un élément crucial d'un développement humain durable. Elle s'est déclarée préoccupée par la baisse des flux d'aide publique au développement en Afrique subsaharienne, alors que s'intensifient les guerres civiles. Elle a affirmé que le système des Nations Unies, en collaboration avec les institutions de Bretton Woods, synchronisait ses efforts pour lutter contre la pauvreté en Afrique subsaharienne et elle a souligné que les résultats de la Conférence devaient se traduire en stratégies bien ciblées et en mesures concrètes, conformément aux objectifs du Sommet mondial de l'alimentation, et avec la participation de toutes les parties prenantes et de tous les partenaires.

ELECTION DU PRÉSIDENT, DES VICE-PRÉSIDENTS ET
NOMINATION DU RAPPORTEUR

15. La Conférence a examiné les recommandations faites par le Groupe africain des Représentants permanents auprès de la FAO à Rome concernant les responsables des travaux de cette session, et elle a approuvé par acclamation la composition du bureau, comme suit :

Président : S.E. M. Perevet Zacharie
Ministre de l'agriculture de la République du Cameroun
Premier Vice-Président : S.E. Mme Abla Abdel Rahman,
Ambassadeur de la République arabe d'Egypte au Cameroun
Deuxième Vice-Président : S.E. M. Mengistu Hulluka,
Ministre de l'agriculture de la République d'Ethiopie
Rapporteur : S.E. M. Saïd Baskat,
Ministre de l'agriculture de la République algérienne

Il a également été décidé de constituer un "groupe des amis du Rapporteur" composé du Burkina Faso, du Gabon, de la Jamahariya arabe libyenne, de Madagascar et de l'Afrique du Sud chargé d'aider le Rapporteur dans l'examen du projet de rapport dont la séance plénière sera saisie.

ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR ET DU CALENDRIER

16. La Conférence a ensuite examiné et adopté l'ordre du jour et le calendrier (Annexe A).

II. DECLARATIONS

DÉCLARATION DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA FAO

17. Le Directeur général a fait une déclaration pendant la cérémonie d'ouverture, qui est reproduite à l'Annexe E.

DÉCLARATION DU DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT RURAL
DE LA BANQUE MONDIALE

18. Dans sa déclaration à la Conférence, M. Hans Binswanger, Directeur du développement rural à la Banque mondiale, s'est dit satisfait du Programme spécial pour la sécurité alimentaire, mais a souligné que des goulets d'étranglement au niveau des politiques générales freinaient l'accès aux marchés et la fourniture des intrants et réclamaient donc une attention particulière. Il a fait part à la Conférence de l'intention de la Banque mondiale de financer des programmes nationaux d'action communautaire et souligné le rôle technique du PSSA dans ces programmes. Il a signalé un certain nombre de problèmes non encore réglés relatifs à l'élargissement du PSSA et à l'intégration des innovations et méthodes à faible coût. Il a également informé l'assemblée de la création d'un Centre multidonateurs pour la sécurité alimentaire et le développement rural de la SADC, basé au Zimbabwe, dont les ressources financières et le personnel sont fournis par la FAO, l'UE, le FIDA, le Japon et la Banque mondiale.

EXPOSÉS DES PAYS ET DÉBAT GÉNÉRAL

19. Trente-deux délégations et observateurs, dont les représentants de la Banque mondiale, du Programme alimentaire mondial (PAM), de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Président du Groupe africain à Rome ont pris la parole devant la Conférence. La déclaration du Président du Groupe africain des Représentants permanents à Rome figure à l'Annexe F.

20. La Conférence a félicité le Directeur général pour sa réélection et l'a remercié de ses efforts en vue de recentrer le mandat de la FAO pour relever les défis de la sécurité alimentaire mondiale. La Conférence a souligné les résultats encourageants obtenus dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et de la sécurité alimentaire dans les pays participant au Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), et encouragé son extension à tous les PFRDV d'Afrique.

21. La Conférence a noté avec satisfaction la nouvelle vision adoptée par la Banque africaine de développement sur la lutte contre la pauvreté, la protection de l'environnement, la promotion de l'intégration régionale et le renforcement de la participation populaire à la conception, l'exécution, le suivi et l'évaluation des programmes de développement, en tenant compte des problèmes de sexospécificités et de population.

22. La Conférence a examiné la demande formulée par les pays membres de la sous-région Afrique du Nord relative à l'utilisation de la langue arabe dans les Conférences régionales de la FAO pour l'Afrique conformément à la décision prise par la cent seizième session du Conseil de la FAO. Elle a noté que le Secrétariat solliciterait l'affectation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre de cette décision lors de ses futures sessions.

23. La Conférence est convenue que la mondialisation et le commerce international des produits agricoles et alimentaires n'avaient pas suffisamment pris en compte les préoccupations des pays d'Afrique, et elle a souligné la nécessité de la coopération régionale et d'un consensus pour affronter les questions régionales en matière de commerce agricole. A cet égard, la Conférence a félicité la FAO d'avoir organisé une consultation parallèle sur le commerce intrarégional de produits alimentaires et agricoles en Afrique, qui a eu lieu pendant la vingtième et unième session de la Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique, le 23 février. Cette consultation informelle a permis aux délégués d'échanger leurs points de vue sur la façon de préparer au mieux la région pour les prochaines négociations de l'OMC.

24. La Conférence s'est inquiétée de la propagation continue du VIH/SIDA et de ses effets néfastes sur les populations agricoles et a lancé un appel à la FAO et à d'autres partenaires pour qu'ils continuent d'aider les gouvernements africains à lutter contre la propagation de cette maladie mortelle.

25. La Conférence a aussi eu le plaisir de noter qu'une autre consultation, qui s'est déroulée à l'occasion de la vingt et unième session de la Conférence régionale de la FAO les 21 et 22 février 2000, a rassemblé des représentants des organisations des agriculteurs et des organisations non gouvernementales de la région pour réfléchir sur les questions de sécurité alimentaire et formuler un plan d'action conjoint dans le contexte des nouvelles politiques et stratégie de la FAO pour la coopération avec les organisations de la société civile.

En particulier, la Conférence :

  1. a souligné que la sécurité alimentaire restait une haute priorité pour les Etats Membres, et noté que l'amélioration des résultats agricoles permettrait d'augmenter les revenus des ménages, réduisant ainsi l'incidence de la pauvreté et de la malnutrition ;
  2. a mis l'accent sur l'importance de la sécurité alimentaire des ménages et est convenu que des analyses de qualité étaient nécessaires sur les disponibilités alimentaires des ménages et leur accès aux vivres, y compris des analyses sur les liens entre l'agriculture, les ressources naturelles et l'emploi non agricole ;
  3. a noté que l'augmentation de la production vivrière viendrait compléter, pour les pays africains, la recherche de plus vastes marchés et aboutirait en fin de compte à l'élimination de la faim et de la pauvreté ;
  4. a souligné la nécessité d'effectuer une analyse des causes et des effets de la sécheresse pour une plus grande sensibilisation à ce problème au niveau des communautés, des pays et de la région afin d'améliorer les méthodes de gestion des catastrophes, dans le cadre des stratégies de sécurité alimentaire ;
  5. a noté que la variabilité climatique et les catastrophes causées par les aléas climatiques contribuent dans une large mesure à l'insécurité alimentaire et que la communauté agricole d'Afrique a besoin d'informations fiables et actualisées sur les conditions climatiques ;
  6. a réaffirmé le rôle des femmes dans l'agriculture et la sécurité alimentaire et a demandé qu'on leur donne des moyens d'action en identifiant des technologies appropriées permettant d'alléger leur charge de travail pour les tâches ménagères et les activités agricoles et non agricoles ;
  7. s'est déclarée préoccupée par le taux alarmant de déforestation et de dégradation des forêts en Afrique, alors que les arbres et les forêts, dans les sociétés africaines, sont porteurs de valeurs sociales, culturelles et économiques. Elle a recommandé que la FAO intensifie ses efforts afin d'aider les pays à évaluer et contrôler leurs ressources forestières, et à élaborer des programmes de formation et de vulgarisation contribuant à l'utilisation durable et à la conservation des forêts et de la faune et flore sauvages en Afrique ;
  8. a recommandé que la question de l'accès au crédit bancaire pour les petits agriculteurs et les travailleurs agricoles soit inscrite à l'ordre du jour des prochaines réunions régionales ;
  9. a reconnu les carences en matière de contrôle de la qualité des produits alimentaires dans la région et a recommandé que la FAO prête son concours à la mise en place d'un laboratoire régional de contrôle des produits alimentaires dans le cadre du Codex Alimentarius. L'Algérie a proposé d'accueillir un tel laboratoire ;
  10. a recommandé que la FAO intensifie son appui en faveur des produits alimentaires non conventionnels, notamment le gibier et les produits forestiers non ligneux ;
  11. a reconnu qu'il faut intensifier la coopération et l'intégration régionales si les pays africains veulent bénéficier des négociations commerciales internationales organisées sous l'égide de l'OMC ou d'autres institutions internationales.

RAPPORT SUR LES ACTIVITÉS DE LA FAO DANS LA RÉGION EN 1998-99 (ARC/00/2)

26. La Conférence a félicité la FAO pour le rapport clair et concis sur ses activités au cours de l'exercice contenu dans le document ARC/00/2. Elle a exprimé son appréciation pour les efforts louables engagés par le Directeur général et les fonctionnaires de la FAO pour mettre en œuvre les programmes de l'Organisation en Afrique. Elle s'est déclarée inquiète de la situation de la sécurité alimentaire dans la région, puisque 10 pays subsahariens seulement sur 40 ont enregistré des progrès appréciables vers les objectifs fixés lors du Sommet mondial de l'alimentation. Par ailleurs, elle a constaté que 12 pays des sous-régions Proche-Orient et Afrique du Nord avaient également fait des progrès vers les objectifs du SMA, tandis que les cinq pays dans le monde qui avaient enregistré les plus fortes diminutions de la malnutrition au cours de la période 1980-96 étaient situés en Afrique.

27. Elle a félicité la FAO pour la mise en œuvre des recommandations de la vingtième Conférence régionale pour l'Afrique, tenue à Addis-Abeba en 1998. Outre le renforcement des compétences techniques disponibles dans la région grâce à la mutation dans les bureaux régionaux et sous-régionaux de fonctionnaires du cadre organique, la FAO a aidé les pays membres à suivre et à évaluer les activités de suivi du Sommet mondial de l'alimentation et a également étendu son assistance technique à des groupements régionaux tels que la CEDEAO, l'UEMOA, la SADC, la CEMAC et l'IGAD pour la préparation de leurs stratégies en matière de sécurité alimentaire, de lutte contre la pauvreté et d'utilisation et de gestion durables des ressources naturelles.

En particulier, la Conférence :

  1. a félicité le Directeur général pour l'élargissement du PSSA à 44 pays africains, et a exprimé sa gratitude pour l'assistance technique fournie dans le contexte de la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire et du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation ;
  2. a félicité la FAO d'avoir accéléré les partenariats bilatéraux dans le cadre de l'initiative de coopération Sud-Sud et a invité instamment les pays membres à tirer pleinement parti de l'aide offerte par ces mécanismes ;
  3. a appuyé le caractère prioritaire donné à la gestion durable des ressources naturelles et a noté avec satisfaction l'aide fournie aux pays pour la mise en valeur des ressources en terre et en eau, pour la gestion de la fertilité des sols, pour les systèmes intégrés de nutrition des végétaux, pour le transfert de technologies de l'irrigation, pour l'emploi des engrais, pour les études sur la dégradation des sols et pour la normalisation des procédures d'analyse pédologique ;
  4. s'est réjouie du travail entrepris dans le domaine des ressources génétiques forestières et pour l'élaboration de critères et indicateurs de gestion durable des forêts en Afrique sèche. Elle s'est félicitée de l'initiative récente de préparer une Etude prospective du secteur forestier pour l'Afrique, en partenariat avec la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et l'Union européenne ;
  5. a pris acte de l'expérience acquise par la FAO dans la lutte contre la sécheresse et la désertification, ainsi que de la gravité et de l'ampleur de la dégradation des ressources dans les écosystèmes arides et a pleinement appuyé le programme pilote de la FAO pour une approche intégrée, autonome et responsable sur le plan environnemental en matière de gestion de la sécheresse dans les zones semi-arides d'Afrique australe, outre les initiatives en cours dans d'autres sous-régions avec le CILSS et l'IGAD ;
  6. a souligné l'importance du développement et de l'aménagement durable des pêches et de l'aquaculture et de la mise en œuvre du Code de conduite pour une pêche responsible ;
  7. s'est félicitée des efforts engagés par la FAO pour implanter dans huit pays africains les systèmes de production et de protection intégrées et a réaffirmé la nécessité de renforcer les capacités d'exécution dans ce domaine important par le biais des écoles d'agriculture appliquée ;
  8. a pris note du soutien et de la coopération fournis au système du GCRAI, au Programme spécial pour la recherche agricole en Afrique (PSRAA) et à d'autres organisations de recherche sous-régionales ;
  9. s'est félicitée des activités entreprises dans le cadre du Plan d'action FAO/Femmes dans le développement, ainsi que dans le cadre du programme des Centres de transfert de technologies à l'échelon communautaire ;
  10. a exprimé son appréciation pour les activités du Centre d'investissement de la FAO et encouragé la mobilisation de ressources financières supplémentaires auprès des institutions financières ;
  11. a pris note des résultats positifs du Système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux et des plantes (EMPRES), en particulier pour la lutte contre la peste porcine africaine, la fièvre de la vallée du Rift et la peste bovine, ainsi que pour la gestion d'un réseau sur la trypanosomiase et la lutte antiacridienne.

28. La Conférence a réaffirmé la nécessité d'une volonté politique et d'un engagement ferme et d'actions vigoureuses de la part des Etats Membres africains pour mettre en œuvre les réformes des politiques et des institutions et pour accroître la part des ressources publiques affectées à l'agriculture pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire.

29. Elle s'est félicitée du travail réalisé par la FAO dans la région au cours de l'exercice et a approuvé l'orientation du futur programme de travail pour la région, fondé sur le Cadre stratégique de la FAO et a fait sien l'objectif de politique général d'accroissement de la production et de la sécurité alimentaires reposant sur :

  1. la réévaluation des politiques macro-économiques, sectorielles et sous-sectorielles des pays membres et de leurs politiques sur les produits de base du point de vue de leur potentiel d'accélération de la croissance agricole ;
  2. le renforcement de la participation des associations d'agriculteurs et des ONG au dialogue de politique générale sur la sécurité alimentaire et l'agriculture et le renforcement de leurs capacités pour leur permettre de s'acquitter de leur nouveau rôle et de leurs responsabilités pour la production vivrière ;
  3. la mise au point de statistiques agricoles ventilées par sexe pour améliorer la planification et la programmation ;
  4. des avis sur la participation des pays africains aux dossiers commerciaux mondiaux pour améliorer leur intégration à l'économie mondiale ;
  5. l'élargissement des efforts dans les domaines de l'utilisation et de la mise en valeur des ressources en terres et en eaux, de la santé et de la production animales et de la production et de la protection intégrée contre les ravageurs ;
  6. la mobilisation de ressources financières pour des programmes de gestion durable des forêts et pour favoriser une plus grande participation des Etats Membres africains au secteur des pêches et au développement d'une aquaculture respectueuse de l'environnement ;
  7. la promotion du développement des petites agro-industries rurales et des marchés informels du crédit et des finances rurales ;
  8. l'établissement de meilleurs systèmes de suivi et de surveillance pour évaluer la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle, l'adoption d'approches alimentaires pour s'attaquer aux problèmes de malnutrition et de carence en micronutriments et le renforcement des programmes de contrôle de la qualité et de la sécurité sanitaire des aliments.

CONSULTATION RÉGIONALE FAO/ONG/OSC POUR L'AFRIQUE

30. Les participants ont été informés des travaux de cette Consultation, qui s'est tenue à l'occasion de la vingt et unième Conférence régionale de la FAO, les 21 et 22 février 2000. (Le rapport de la Consultation figure à l'Annexe H).

31. La FAO avait invité des représentants des associations d'agriculteurs et des organisations non gouvernementales de la région pour réfléchir à des questions liées à la sécurité alimentaire, exprimer leurs préoccupations devant les organes directeurs de l'Organisation et formuler un plan d'action conjoint, dans le cadre de sa nouvelle politique et stratégie de coopération avec les organisations de la société civile.

32. La Consultation a félicité la FAO d'avoir reconnu le rôle joué par les associations d'agriculteurs et les ONG dans la réalisation de la sécurité alimentaire en Afrique, mais s'est déclarée profondément préoccupée par la crise à laquelle sont confrontées aujourd'hui l'agriculture et la sécurité alimentaire de l'Afrique, notamment dans le cadre de la mondialisation. Plus de 75 pour cent de la production vivrière de l'Afrique est assurée par des exploitations agricoles familiales, qui sont la plus petite unité de la société civile ; or, ce sont précisément les organisations de la société civile, à tous les niveaux, qui s'occupent des dimensions sociales de la sécurité alimentaire, en mettant en place des mécanismes de solidarité et d'auto-assistance. Les associations d'agriculteurs et les ONG ont toujours encouragé les activités portant sur la sécurité alimentaire. Toutefois, dans le contexte actuel de privatisation, elles sont aussi appelées à participer à la formulation des politiques et à fournir aux agriculteurs des services qui ne peuvent plus être assurés par l'Etat.

33. Les associations d'agriculteurs et les ONG se sont félicitées de la possibilité de contribuer de façon plus significative à la réalisation de la sécurité alimentaire, qui est l'objectif fondamental de toute société. Néanmoins, pour qu'elles puissent assumer efficacement ces nouveaux rôles, il faut que s'établissent d'étroits liens de partenariat entre les pouvoirs publics, les associations d'agriculteurs, les ONG et les autres parties prenantes. Le rôle de chaque acteur doit être précisé et chacun doit renforcer ses capacités de façon à accomplir les tâches qui lui incombent. Les recommandations adoptées par la Consultation, qui sont adressées aux gouvernements, à la FAO, aux ONG et aux associations d'agriculteurs, visent à promouvoir ces partenariats.

34. La Conférence a entendu des interventions faisant état des excellents résultats obtenus grâce à une politique de partenariat transparent avec les associations d'agriculteurs et les ONG et elle a apporté ses propres témoignages dans ce sens. Les programmes d'ajustement structurel de l'agriculture et d'autres projets ont été négociés avec la participation des associations d'agriculteurs et des représentants de la société civile. L'acheminement des fonds jusqu'aux associations locales a été confié aux associations d'agriculteurs, qui se sont acquittées de cette tâche de façon compétente. Des réunions régulières tenues avec des fonctionnaires gouvernementaux à tous les niveaux ont permis d'examiner et de débattre efficacement des questions de production vivrière et de sécurité alimentaire. A la demande des gouvernements, la FAO a aidé à renforcer la capacité des associations d'agriculteurs, dans le cadre du Programme de coopération technique.

35. La Conférence a souligné qu'il importe d'établir des partenariats avec les associations d'agriculteurs et les ONG pour tenter de réaliser les objectifs communs de sécurité alimentaire et d'agriculture durable. Elle a félicité la FAO d'avoir élaboré des orientations et un cadre stratégique pour le renforcement de la coopération avec les associations d'agriculteurs et les ONG et d'avoir convoqué la Consultation. Elle a recommandé que le rapport de la Consultation soit largement diffusé pour aider les Etats Membres à déterminer la meilleure façon de renforcer les liens de collaboration. La FAO devrait communiquer à d'autres pays intéressés son expérience en matière de promotion du dialogue entre les pouvoirs publics et les organisations de la société civile et de contribution au renforcement des capacités.

CONSULTATION INFORMELLE SUR LE COMMERCE INTRARÉGIONAL DE PRODUITS ALIMENTAIRES ET AGRICOLES EN AFRIQUE

36. La Conférence a félicité la FAO pour avoir pris l'initiative d'organiser cette Consultation sur le commerce intrarégional dans des délais très courts. Elle a souligné que la décision de tenir cette Consultation informelle faisait suite à une proposition formulée par l'Honorable Ministre de l'alimentation et de l'agriculture du Ghana, M. J.H. Owusu-Acheampong, présentée au Directeur général lors de la visite officielle que celui-ci a récemment effectuée au Ghana pour accorder le prix "AGRICOLA" de la FAO à S.E. J.J. Rawlings, Président de la République du Ghana.

37. Le Secrétariat de la FAO a présenté les principales conclusions et recommandations de la Consultation (Annexe I). La Conférence a reconnu l'excellente qualité du travail réalisé et a souligné le caractère urgent et prioritaire qui devait être accordé à cette question. Elle a demandé aux pays africains d'adopter une position commune afin de mieux défendre leurs intérêts au cours des négociations multilatérales.

38. Certaines conditions préalables à des échanges intrarégionaux dynamiques ont été recensées, notamment : l'harmonisation des politiques commerciales nationales et des règlements commerciaux des pays ; la normalisation des produits ; la convertibilité des monnaies nationales ; la lutte contre la corruption aux postes frontières ; l'élaboration de technologies après récolte appropriées pour donner une valeur ajoutée à la production vivrière et agricole ; la conformité aux codes de conduite et aux normes internationaux du commerce agricole pour garantir la sécurité sanitaire des aliments et la protection de l'environnement et assurer la compétitivité des produits agricoles de l'Afrique ; la promotion des associations d'agriculteurs afin qu'ils puissent défendre leurs intérêts ; la participation du secteur privé et son accès à l'information sur les marchés afin de pouvoir évaluer de façon adéquate les déficits et les excédents ainsi que leur localisation ; et le renforcement des capacités pour développer les connaissances et les compétences en vue des prochaines négociations et accords commerciaux internationaux.

39. La Conférence a invité instamment la FAO à jouer un rôle de chef de file en fournissant des avis et une assistance technique aux pays africains afin de les aider à évaluer les incidences économiques et autres des accords commerciaux internationaux et à analyser les nouvelles possibilités en matière de commerce intrarégional ainsi que les retombées de ces accords sur la sécurité alimentaire nationale et sous-régionale. L'OMC et la Banque mondiale ont été invitées à fournir à la FAO et à ses pays membres les ressources financières nécessaires pour le renforcement de leurs capacités dans ce domaine.

40. Enfin, la Conférence a souligné la nécessité de donner suite aux recommandations de cette Consultation et a invité instamment la FAO et ses pays membres à prendre des mesures appropriées à cet égard.

III. RESUME DES DEBATS

RAPPORT DU COMITÉ TECHNIQUE

41. Le rapport du Comité technique (ARC/00/TC) a été présenté par le Rapporteur pour examen et adoption par la Conférence. Il portait sur les points suivants :

ARC/00/3
(Point 4 de l'ordre du jour):
Les défis du développement forestier durable en Afrique
ARC/00/4
(Point 5 de l'ordre du jour):
Aide publique et développement agricole en Afrique
ARC/00/5
(Point 6 de l'ordre du jour):
Suivi du Sommet mondial de l'alimentation : Programme spécial pour la sécurité alimentaire - Participation nationale au Programme et dimension Sud-Sud
ARC/00/6 Suivi du Sommet mondial de l'alimentation: mesures prises aux niveaux régional et sous-régional pour la mise en œuvre du Plan d'action
ARC/00/INF/5
(Point 7 de l'ordre du jour):
Rapport intérimaire sur le Programme agricole commun pour l'Afrique (PACA)
ARC/00/INF/6
(Point 8 de l'ordre du jour):
Intégration de l'aquaculture durable et du développement rural
ARC/00/INF/7
(Point 9 de l'ordre du jour):
Atténuer et prévenir les sécheresses : une perspective à long terme
ARC/00/INF/8
(Point 10 de l'ordre du jour) :
a) Représentation de la région au Groupe consultatif sur la recherche agronomique internationale (GCRAI)
b) Recherche et développement agricoles en Afrique : Vision, stratégie et plan d'action
(Point 11 de l'ordre du jour) : Présentation de WAICENT

Après un examen détaillé et des débats approfondis, la Conférence, après l'avoir modifié, a adopté le rapport du Comité technique. Celui-ci figure à l'Annexe G.

Déclaration

42. La Conférence a également adopté à l'unanimité la déclaration suivante : "Déclaration de Yaoundé sur la sécurité alimentaire et le développement agricole en Afrique", ARC/00/DEC.

DECLARATION DE YAOUNDÉ SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE ET LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE EN AFRIQUE

43. "Nous, Ministres de l'agriculture ou nos représentants, en qualité de chefs des délégations des Etats Membres, réunis à la vingt et unième Conférence régionale pour l'Afrique de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), déplorons que le secteur agricole ne connaisse pas une croissance suffisante pour satisfaire les besoins de sécurité alimentaire et de revenus familiaux de nos populations.

44. Nous estimons qu'il est intolérable que la croissance de l'agriculture reste inférieure à la croissance démographique, en ce début du XXIe siècle, et que 39 pour cent environ des 800 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde se trouvent en Afrique, alors que la région dispose d'abondantes ressources naturelles.

45. Le rythme accéléré de l'exploitation forestière inconsidérée pour la production de bois commercial et de bois de feu pour les ménages va à l'encontre de la conservation de nos ressources génétiques forestières, de la vie sauvage et de l'obtention des produits forestiers non ligneux et provoque la détérioration de l'environnement. Nous réaffirmons donc la nécessité d'exploiter durablement nos ressources forestières à tous les niveaux et nous demandons ici à la FAO de renforcer en conséquence son rôle de sensibilisation et la mobilisation des fonds nécessaires. Nous soulignons également la nécessité d'élargir à l'Afrique australe et à l'Afrique centrale l'organisation des réunions sous-régionales sur la conservation des ressources génétiques forestières comme celles tenues en Afrique de l'Est et de l'Ouest.

46. Malgré la libéralisation de l'économie de nos divers Etats Membres, dans le cadre du programme d'ajustement structurel et conformément aux exigences de l'économie mondiale de marché, nous demandons instamment aux Etats Membres d'investir des fonds publics considérables en faveur du développement durable du secteur agricole, bien que ce secteur bénéficie d'investissements du secteur privé et de l'aide extérieure multilatérale et bilatérale. L'intervention du secteur public comporterait notamment la mise en place des conditions propices (politiques fiscales rationnelles, infrastructures, débouchés, institutions, décentralisation, renforcement des capacités et services de soutien agricole) pour favoriser l'exécution concrète des programmes nationaux, sous-régionaux et régionaux, avec la participation active de toutes les parties prenantes.

47. Nous reconnaissons l'importance des pêches, en particulier de l'aquaculture, dans les économies des Etats Membres et comme facteur de sécurité alimentaire. Cependant, ce sous-secteur se heurte à plusieurs obstacles, en particulier la faiblesse des investissements publics et privés, l'inefficacité des politiques en matière d'aquaculture et l'insuffisance des activités de recherche et vulgarisation. Nous exhortons donc la FAO à offrir davantage d'assistance technique au sous-secteur et à aider les Etats Membres à mobiliser les ressources nécessaires.

48. La mise en œuvre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), conformément au Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, progresse, mais lentement. Nous réaffirmons donc que nous tenons à démontrer notre attachement au PSSA, et apprécions les efforts de coopération Sud-Sud ainsi que l'appui des donateurs.

49. Nous prenons acte avec enthousiasme des rapports d'information sur le Programme agricole commun pour l'Afrique (PACA), l'atténuation et la prévention des dégâts causés par la sécheresse et la représentation de la région au Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI). Nous souscrivons au rapport sur l'état d'avancement du PACA, mais demandons instamment au Directeur général de la FAO de veiller à la pleine réalisation du PACA et à sa mise en œuvre dans la région tout entière.

50. Nous reconnaissons qu'il importe d'atténuer et de prévenir les dégâts causés par la sécheresse, en particulier dans les zones marginales et très peuplées, par une conversion de cultures traditionnelles moins rentables à la production fruitière, faute de quoi l'on s'expose à une grave détérioration des ressources naturelles. Nous demandons donc à la FAO de mobiliser ses compétences, aux côtés d'autres organisations internationales, en particulier la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le Fonds international de développement agricole des Nations Unies (FIDA), le Programme international de conservation et de restauration des terres en Afrique (ISCRAL), etc. afin de s'attaquer au problème de la sécheresse et de ses effets sur les moyens d'existence de nos populations et les économies de nos pays. La FAO devrait diffuser davantage d'informations d'alerte rapide pour une intervention rapide en cas de changements climatiques négatifs et de maladies et ravageurs transfrontières. Nous prenons acte de l'exposé "Recherche et développement agricoles: vision, stratégie et plan d'action" et nous recommandons que ses éléments soient conformes aux objectifs du PSSA en matière de sécurité alimentaire durable et de mise en place de marchés d'exportation concurrentiels pour la région.

51. Nous notons en outre l'importance des marchés d'exportation concurrentiels au sein de la région qui a été débattue lors de la consultation parallèle sur les échanges intrarégionaux de produits agricoles et réaffirmons ici notre engagement à lever les obstacles politiques, matériels et socio-économiques au commerce à l'intérieur de nos pays et entre eux, dans l'intérêt de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté.

52. Nous reconnaissons néanmoins la nécessité, pour les Etats Membres, de participer collectivement et activement aux négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et d'adopter une position commune afin de défendre les intérêts de l'agriculture africaine et d'apporter notre appui mutuel, à titre individuel et collectif, aux mesures prises. Nous recommandons donc vivement à la FAO d'aider les Etats Membres à renforcer leur capacité de participation effective. Nous déclarons en conséquence que nous avons la volonté politique de renforcer les échanges intrarégionaux sur une base scientifique.

53. Nous prenons note avec satisfaction des mesures prises par la FAO et d'autres partenaires pour aider les pays africains à lutter contre la propagation du VIH/SIDA ; nous invitons instamment les pays membres à engager des efforts concertés afin d'inclure cette question dans leurs programmes de développement, compte tenu de ses répercussions sur la production agricole.

54. Nous reconnaissons le rôle fondamental joué par les femmes dans la production agricole et recommandons par conséquent à la FAO qu'elle renforce ses programmes en faveur des femmes.

55. Enfin, nous avons la ferme volonté de faire tout ce qui est en notre pouvoir, individuellement et collectivement, pour mobiliser et optimiser l'affectation et l'utilisation des ressources humaines, techniques, financières et naturelles, et notamment toutes les formes appropriées d'allégement de la dette par la communauté internationale, et pour faciliter l'examen, l'élaboration et la mise en œuvre de nos actions nationales, sous-régionales et régionales en faveur de l'agriculture durable pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté.

56. Convaincus que la transformation rapide de notre agriculture en une activité durable et concurrentielle est la condition sine qua non de la sécurité alimentaire, de l'amélioration des moyens d'existence de nos populations, de la conservation de notre environnement et de la croissance économique générale, nous déclarons que nous avons la volonté politique nécessaire à l'appui de la présente déclaration et que nous agirons en conséquence, notamment pour œuvrer collectivement au maintien de la paix sur notre continent, cette paix nécessaire au développement".

Yaoundé
25 février 2000

IV. CONCLUSIONS

QUESTIONS DIVERSES

57. Il n'y en a eu aucune.

DATE ET LIEU DE LA VINGT-DEUXIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO
POUR L'AFRIQUE

58. La Conférence a été informée de la pratique en usage dans le choix du lieu de la prochaine session et, à cet égard, le Président du Groupe africain des représentants permanents auprès de la FAO à Rome a fait part des résultats des consultations menées avec les délégués de la sous-région Afrique du Nord, au cours desquelles l'Egypte a proposé d'accueillir la vingt-deuxième Conférence régionale.

59. En réponse à cette intervention, la délégation de l'Egypte a confirmé son désir d'accueillir la vingt-deuxième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique.

La Conférence :

a accepté par acclamation cette offre, qui sera transmise au Directeur général de la FAO qui décidera de la date et du lieu de la Conférence, en consultation avec les gouvernements des pays membres.

60. Le Secrétariat a remis à la délégation de l'Egypte une copie du "Mémorandum standard des responsabilités" pour les pays membres ayant exprimé le désir d'accueillir la Conférence régionale.

ADOPTION DU RAPPORT DE LA CONFÉRENCE (INCLUANT LE RAPPORT
DU COMITÉ TECHNIQUE)

61. La Conférence a ensuite étudié son rapport et, après quelques amendements, l'a adopté par acclamation.

CLÔTURE DE LA CONFÉRENCE

62. Dans une brève allocution, le Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l'Afrique, M. B.F. Dada, a félicité les délégués pour leur contribution à la réussite de la Conférence au nom du Directeur général de la FAO, M. Jacques Diouf. Il a rappelé qu'au cours du débat général sur la situation de l'alimentation et de l'agriculture dans la région, la Conférence était convenue que, malgré des résultats encourageants enregistrés dans la plupart des pays africains, la situation de la sécurité alimentaire demeurait critique. La session avait donc stimulé des débats constructifs à l'échelon national et régional sur les politiques et les mesures prioritaires nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire dans la région dans le contexte de la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire et du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation.

63. Rappelant les différents documents étudiés par la Conférence, M. Dada a exprimé sa profonde appréciation aux délégués et aux observateurs pour leur participation active aux débats et pour la grande qualité des délibérations. En faisant le bilan des principaux résultats de la Conférence, il a mentionné l'appui accordé aux grandes orientations du futur programme de travail pour la région, s'appuyant sur le Cadre stratégique de la FAO, et l'approbation des objectifs de politique générale d'accroissement de la production vivrière et de la sécurité alimentaire. Il a également adressé ses félicitations aux délégués pour l'adoption unanime de la Déclaration de Yaoundé sur la sécurité alimentaire et le développement agricole en Afrique, qui reprenait de façon éloquente les principales conclusions et recommandations de la Conférence. Il a assuré les pays membres que la FAO et ses bureaux régional et sous-régionaux étaient déterminés, dans les limites des ressources disponibles, à aider la région à parvenir à la sécurité alimentaire.

64. Enfin, M. Dada a de nouveau exprimé la sincère gratitude de la FAO et de tous les délégués et observateurs au Gouvernement et au peuple camerounais pour leur accueil chaleureux et pour les excellentes installations mises à la disposition de la vingt et unième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique.

65. En proposant une motion de remerciements, le délégué et Ambassadeur de la République du Kenya en Italie et Représentant permanent de son pays auprès de la FAO, S.E. Robert F. Jalang'o, a donné lecture, au nom de tous les délégués et observateurs, de la motion ci-après :

"Nous, délégués des Etats Membres à la vingt et unième session de la Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique tenue à Yaoundé du 21 au 25 février 2000, tenons à exprimer notre sincère et profonde gratitude à S.E. le Président Paul Biya, Chef d'Etat de la République du Cameroun, et au Gouvernement et au peuple camerounais, pour l'accueil chaleureux qui nous a été réservé lors de notre arrivé et tout au long de notre séjour à Yaoundé, cette magnifique capitale aux sept collines.

Nous profitons également de cette occasion pour exprimer notre sincère gratitude à l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture pour tous les efforts qu'elle a engagés afin de garantir la réussite de cette Conférence régionale."

66. Dans ses remarques de clôture, M. Perevet Zacharie, Ministre de l'agriculture de la République du Cameroun et Président de la Conférence, a exprimé à son tour son appréciation pour les remerciements adressés au Président, au Gouvernement et au peuple du Cameroun, ainsi que pour les remerciements qui lui avaient été adressés en sa qualité de Président de la Conférence, pour la réussite de l'organisation de la Conférence au Cameroun. Il a affirmé que cela avait été un privilège pour son pays d'accueillir la Conférence et qu'il se sentait grandement honoré d'avoir présidé cette session.

67. Après avoir fait mention des efforts inlassables de la FAO pour améliorer la situation de la sécurité alimentaire et faire reculer la pauvreté en Afrique, le Président a félicité les organisateurs, y compris le Comité national d'organisation et le Secrétariat de la Conférence, pour l'efficacité avec laquelle la Conférence a été organisée. Il a exprimé l'espoir et s'est dit confiant, compte tenu des déclarations faites au cours du débat par les ministres et par d'autres participants, que les délégués rentreraient dans leur pays décidés à redoubler leurs efforts pour s'attaquer aux problèmes de la pauvreté et de la faim dans la région.

68. Le Président a remercié ceux qui, d'une façon ou d'une autre, avaient contribué à la réussite de cette vingt et unième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique et a souhaité aux délégués, aux autres participants et aux observateurs un voyage de retour sans encombre.

69. Le Président a ensuite déclaré close la Conférence.


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