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Organisation des Nations Unies
pour l'alimentation
et l'agriculture


APRC/00/REP

 

RAPPORT
DE LA VINGT-CINQUIÈME
CONFÉRENCE RÉGIONAL DE LA FAO
POUR L'ASIE ET LE PACIFIQUE

 

 

YokohamaJapan 28 août - 1er septembre 2000

 

États Membres de la FAO dans la région Asie (au 16 novembre 1999)

Bangladesh
Bhoutan
Cambodge
Chine
Inde
Indonésie
Iran, Rép. islamique d'
Japon
Kazakhstan
Laos
Malaisie
Maldives
Mongolie
Myanmar
Népal
Pakistan
Philippines
Rép. de Corée
Rép. dém. pop. de Corée
Sri Lanka
Tadjikistan
Thaïlande
Viet Nam

États Membres de la FAO dans la région du Pacifique Sud-Ouest (au 16 novembre 1999)

Australie
États-Unis d'Amérique
Fidji
France
Kiribati
Îles Cook
Îles Marshall
Îles Salomon
Nioué
Nouvelle-Zélande
Palau
Papouasie-Nouvelle-Guinée Samoa
Tonga
Vanuatu

Date et lieu des Conférences régionales de la FAO pour l'Asie et le Pacifique

Première Bangalore (Inde), 27 juillet - 5 août 1953
Deuxième Kandy (Ceylan), 20 - 25 juin 1955
Troisième Bandung (Indonésie), 8 - 18 octobre 1956
Quatrième Tokyo (Japon), 6 - 16 octobre 1958
Cinquième Saïgon (République du Viet Nam), 21 - 30 novembre 1960
Sixième Kuala Lumpur (Malaisie), 15 - 29 septembre 1962
Septième Manille (Philippines), 7 - 21 novembre 1964
Huitième Séoul (République de Corée), 15 - 24 septembre 1966
Neuvième Bangkok (Thaïlande), 4 - 15 novembre 1968
Dixième Canberra (Australie), 27 août - 8 septembre 1970
Onzième New Delhi (Inde), 17 - 27 octobre 1972
Douzième Tokyo (Japon), 17 - 27 septembre 1974
Treizième Manille (Philippines), 5 - 13 août 1976
Quatorzième Kuala Lumpur (Malaisie), 25 juillet - 3 août 1978
Quinzième New Delhi (Inde), 5 - 13 mars 1980
Seizième Djakarta (Indonésie), 1 - 11 juin 1982
Dix-septième Islamabad (Pakistan), 24 avril - 3 mai 1984
Dix-huitième Rome (Italie), 8 - 17 juillet 1986
Dix-neuvième Bangkok (Thaïlande), 11 - 15 juillet 1988
Vingtième Beijing (Chine), 23 - 27 avril 1990
Vingt et unième New Delhi (Inde), 10 - 14 février 1992
Vingt-deuxième Manille (Philippines), 3 - 7 octobre 1994
Vingt-troisième Apia (Samoa occidental), 14 - 18 mai 1996
Vingt-quatrième Yangon (Myanmar), 20 - 24 avril 1998
Vingt-cinquième Yokohama (Japon), 28 août - 1er septembre 2000

 

Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

 

 

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Ó FAO 2000


Table des matières


RÉSUMÉ DES PRINCIPALES RECOMMANDATIONS

I. INTRODUCTION

Organisation de la Conférence
Cérémonies d'ouverture
Élection des Présidents, des Vice-Présidents et des Rapporteurs
Adoption de l'ordre du jour et du calendrier
Allocution du Directeur général

II. SESSION MINISTÉRIELLE DE LA CONFÉRENCE

III. DÉVELOPPEMENT AGRICOLE DURABLE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ EN CE NOUVEAU MILLÉNAIRE: RÉFLEXIONS ET ENSEIGNEMENTS TIRÉS DE LA CRISE ASIATIQUE

IV. RÉPERCUSSIONS ET DÉVELOPPEMENT DES BIOTECHNOLOGIES

V. SUIVI DU SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION

VI. SUITE DONNÉE AUX PRINCIPALES RECOMMANDATIONS DE LA VINGT-QUATRIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE POUR L'ASIE ET LE PACIFIQUE ET AUTRES ACTIVITÉS DE LA FAO DANS LA RÉGION (1998-99)

VII. REPRÉSENTATION DE LA RÉGION AU GCRAI

VIII. INFORMATIONS SUR LE CENTRE MONDIAL D'INFORMATION AGRICOLE (WAICENT)

IX. CONCLUSION

Date et lieu de la vingt-sixième Conférence régionale pour l'Asie et le Pacifique
Adoption du rapport
Clôture de la Conférence

ANNEXES

A

ORDRE DU JOUR

B

LISTE DES PARTICIPANTS

C LISTE DES DOCUMENTS
D ALLOCUTION D'OUVERTURE PRONONCÉE PAR M. YOSHIRO MORI, PREMIER MINISTRE DU JAPON, À LA VINGT-CINQUIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO POUR L'ASIE ET LE PACIFIQUE
E DÉCLARATION DU DIRECTEUR GÉNÉRAL

 


RÉSUMÉ DES PRINCIPALES RECOMMANDATIONS

Session ministérielle de la Conférence

À l'attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence;

1. a appelé de ses voeux le renforcement des mécanismes pour l'échange de connaissances techniques et de données d'expérience, grâce à la coopération technique entre pays en développement (CTPD), à la coopération Sud-Sud et à d'autres partenariats (par. 23).

À l'attention de la FAO

La Conférence:

2. a encouragé la FAO à poursuivre et à élargir sa collaboration avec d'autres organisations, afin d'assurer l'harmonisation des efforts en faveur de la sécurité alimentaire et du développement rural (par. 23).

Développement agricole durable et lutte contre la pauvreté en ce nouveau millénaire: réflexions et enseignements tirés de la crise asiatique

À l'attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

3. a souligné qu'il importe de diffuser largement des données suffisamment ventilées sur le développement agricole (par. 35);

4. a approuvé les recommandations faites par la dix-huitième session de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique qui réaffirme l'importance de la gestion durable des forêts dans la région (par. 38);

5. a instamment invité à appuyer l'application des propositions d'action mises au point par le Groupe intergouvernemental et le Forum intergouvernemental sur les forêts (par. 38);

À l'attention des gouvernements

La Conférence:

6. a invité les États Membres et les donateurs internationaux à accroître les ressources financières allouées à la recherche agricole et à l'appui aux institutions qui intéressent les petits agriculteurs (par. 33);

7. a appelé à mettre en œuvre des réformes encourageant le secteur privé et public à participer aux activités économiques, en fonction de leurs avantages comparatifs (par. 34);

8. a encouragé les gouvernements à se concentrer sur des questions telles que: dysfonctionnements du marché, compétitivité et qualité des services d'appui, protection de l'environnement et du patrimoine naturel commun et promotion d'un développement régional équilibré (par. 34).

À l'attention de la FAO

La Conférence:

9. a invité instamment la FAO à poursuivre et à renforcer ses activités dans les domaines suivants: lutte intégrée contre les ravageurs, utilisation rationnelle de l'eau et des engrais, systèmes intégrés de nutrition des plantes, technologies avant et après récolte et application appropriée des biotechnologies (par. 30);

10. a recommandé que la FAO aide les États Membres à établir des droits fonciers et des titres de propriété clairement définis et faciles à appliquer ainsi qu'à promouvoir un développement décentralisé et participatif des activités économiques dans les zones rurales (par. 31);

11. a invité instamment la FAO à aider les États Membres à établir des programmes efficaces de micro-crédit et des services de vulgarisation, et à entreprendre des activités d'éducation et d'appui à la commercialisation pour les petits agriculteurs, notamment les femmes, qui ont le moins de compétences et sont les plus défavorisées (par. 32);

12. a demandé à la FAO d'aider les pays en développement à se conformer aux normes sanitaires et phytosanitaires imposées par les pays importateurs d'aliments (par. 33);

13. a demandé à la FAO de fournir un appui direct et des services de renforcement des capacités pour effectuer des analyses du secteur agricole, évaluer les politiques de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté et étudier les politiques des prix pour des ressources et des intrants comme l'eau et l'irrigation (par. 34);

14. a encouragé la FAO à aider les États Membres à rassembler, analyser et mettre en commun des informations fondamentales sur le développement agricole (par. 35);

15. a demandé à la FAO d'identifier les facteurs qui entravent l'exploitation durable des pêches et d'encourager l'adoption de mesures efficaces contre de tels facteurs (par. 37);

16. a invité instamment la FAO à étudier les possibilités de faire progresser la gestion globale et durable des ressources marines sur la base de l'approche par écosystème (par. 37);

17. a demandé à la FAO de contribuer activement aux débats internationaux sur les liens existant entre le commerce des produits forestiers et la gestion durable des forêts (par. 38);

18. a encouragé la FAO a collaborer avec toutes les organisations compétentes à l'élaboration de stratégies nationales et régionales d'action en faveur de la sécurité alimentaire et du développement rural, afin de garantir la cohérence et la pertinence des activités et un soutien budgétaire approprié pour ses propres activités dans la région (par. 39).

Répercussions et développement des biotechnologies

À l'attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

19. a invité les donateurs internationaux à fournir l'appui financier nécessaire à la FAO pour que celle-ci soutienne l'établissement de mécanismes permettant d'évaluer et de gérer les risques écologiques possibles liés aux organismes génétiquement modifiés (OGM) (par. 47);

20. a souligné qu'il importe d'appliquer le Plan d'action mondial pour la conservation et l'utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture qui a été adopté lors de la Conférence technique internationale sur les ressources phytogénétiques tenue à Leipzig (Allemagne) en 1996 (par. 48);

21. a vivement insisté pour que l'Engagement international sur les ressources phytogénétiques de la Commission FAO des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture soit parachevé dès que possible afin d'encourager une conservation et une utilisation judicieuses des ressources génétiques pour la lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté (par. 48);

22. a approuvé les travaux de la Commission du Codex Alimentarius et de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) qui fixent des normes et donnent des orientations aux États Membres dans les domaines de la biosécurité et des aliments dérivés des biotechnologies (par. 50).

À l'attention de la FAO

La Conférence:

23. a appuyé les efforts consentis par la FAO pour aider les États Membres à tirer profit des effets positifs des biotechnologies tout en s'efforçant de minimiser les retombées négatives possibles (par. 43);

24. a instamment invité la FAO à renforcer son programme de conseils, d'échange d'informations et d'assistance technique portant sur les biotechnologies (par. 43);

25. a demandé à la FAO de fournir des avis aux États Membres, à leur demande, sur des questions telles que la définition des priorités pour le développement et l'application des biotechnologies, ainsi que les avantages comparatifs des biotechnologies par rapport aux technologies de remplacement (par. 44);

26. a approuvé une proposition demandant à la FAO de créer un réseau régional sur les biotechnologies (provisoirement nommé "Bionet Asie-Pacifique") (par. 45);

27. a demandé à la FAO d'organiser des consultations et des ateliers sur l'application des biotechnologies (par. 45);

28. a instamment invité la FAO à redoubler d'efforts pour évaluer les options technologiques et suivre et analyser les faits nouveaux qui surviennent dans le domaine des biotechnologies afin de fournir en temps voulu des informations appropriées aux pays et au grand public (par. 46);

29. a recommandé que la FAO fournisse aux pays en développement un appui pour l'établissement de mécanismes permettant d'évaluer et de gérer les risques écologiques possibles liés aux organismes génétiquement modifiés (OGM) (par. 47);

30. a demandé à la FAO de renforcer son assistance en ce qui concerne l'élaboration et la diffusion de méthodes pour la conservation in situ des ressources génétiques (par. 48);

31. a demandé à la FAO d'aider les pays en développement à mettre au point des cadres réglementaires internes appropriés pour garantir la biosécurité et s'aligner sur les normes internationales (par. 49);

32. a souligné que la FAO devrait coordonner son action et collaborer avec tous les partenaires compétents en ce qui concerne la question et les applications des biotechnologies (par. 51).

Suivi du Sommet mondial de l'alimentation

À l'attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

33. a invité les donateurs à travailler avec la FAO et avec le Groupe de travail interinstitutions du SICIAV pour mettre en place ou renforcer les SICIAV nationaux et régionaux (par. 55);

34. s'est félicitée de l'initiative prise par le Gouvernement japonais et la FAO afin de mettre en place un SICIAV pour l'Asie (par. 55);

35. a recommandé d'accorder une attention particulière à des domaines essentiels comme la gestion des ressources naturelles, les sols critiques (salinisation), la gestion des opérations après récolte et la prévention des pertes, la sécurité sanitaire des aliments et l'harmonisation des politiques de production (par. 63);

36. a recommandé que les analyses futures prennent en considération les questions d'insécurité alimentaire dans les pays développés de la région (par. 67).

À l'attention des gouvernements

La Conférence:

37. a instamment invité les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) concernés à renforcer leurs plans d'action nationaux de suivi du Sommet mondial de l'alimentation et à accorder la plus haute priorité à l'augmentation des investissements dans l'agriculture et le développement rural durables (par. 54);

38. a encouragé tous les pays de la région à accélérer les réformes politiques, sociales et économiques nécessaires afin de permettre une vaste participation dans les domaines de la gouvernance et du développement (par. 57);

39. a invité instamment les États Membres à renforcer leurs engagements en faveur de la Coopération Sud-Sud, méthode optimale de mise en commun des technologies et des connaissances (par. 59);

40. a instamment invité les pays à faire de la prévention des catastrophes et de l'atténuation de leurs effets une composante intégrale de l'agriculture et du développement rural durables (par. 60);

41. a invité les gouvernements à prendre des mesures pour aider les petits agriculteurs à s'adapter aux régimes commerciaux libéralisés (par. 62);

42. a invité instamment les gouvernements à appliquer plus efficacement la Décision ministérielle sur l'aide aux PFRDV qui ont souffert de la libéralisation des échanges (par. 62);

43. a recommandé que les pays accordent une attention particulière aux politiques d'investissement et de commercialisation favorables aux pauvres (par. 65);

44. a instamment invité tous les pays à améliorer la gestion, l'éducation et la protection des travailleurs migrants et de leur famille (par. 66);

45. a recommandé que les pays renforcent leurs systèmes de recherche agronomique nationaux et leur rôle dans le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) (par. 68).

À l'attention de la FAO

La Conférence:

46. a recommandé que la FAO continue à renforcer trois des programmes lancés pour donner suite au Sommet mondial de l'alimentation, qui ont nettement amélioré le climat d'investissement dans les PFRDV: le Programme spécial pour la sécurité alimentaire, TeleFood et les stratégies pour le développement agricole et la sécurité alimentaire (par. 59);

47. a recommandé que la FAO accroisse son assistance technique pour la gestion des interventions en cas de catastrophe aux pays les plus touchés (par. 60);

48. a recommandé que la FAO aide les pays à renforcer leurs politiques, leurs infrastructures et leurs capacités pour encourager le commerce des produits agricoles (par. 61);

49. a encouragé la FAO à poursuivre et renforcer la collaboration avec les autres organisations travaillant dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture et à participer à d'autres forums internationaux en leur apportant ses connaissances et son expertise (par. 69).

Suite donnée aux principales recommandations de la vingt-quatrième Conférence régionale pour l'Asie et le Pacifique et autres activités de la FAO dans la région (1998-1999)

À l'attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

50. a encouragé la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique à jouer un rôle plus actif dans l'application des propositions élaborées par le Groupe intergouvernemental et le Forum intergouvernemental sur les forêts (par. 73);

51. a encouragé la FAO et les États Membres à poursuivre et à intensifier leurs efforts afin de protéger et d'utiliser de façon durable les mangroves et les autres ressources côtières (par. 74).

À l'attention de la FAO

La Conférence:

52. a encouragé les initiatives prises par la FAO pour améliorer l'application du Code de conduite pour une pêche responsable, l'adoption du Plan d'action international pour la gestion de la capacité de pêche ainsi que le rôle essentiel joué par l'Organisation pour résoudre diverses questions en rapport avec les pêches dans la région Asie-Pacifique, notamment la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (par. 72);

53. a recommandé que la FAO continue à appuyer fermement l'application du Code de pratiques pour l'exploitation forestière en Asie-Pacifique (par. 73);

54. a demandé que la FAO continue à faire rapport séparément à la Conférence sur les activités réalisées dans les pays insulaires du Pacifique (par. 76);

55. a instamment prié la FAO d'inclure dans ses futurs rapports à la Conférence, une évaluation des résultats des mesures prises et des activités réalisées dans la région (par. 77);

56. a encouragé la FAO à axer davantage ses futures conférences sur des questions d'intérêt particulier et prioritaire pour la région Asie-Pacifique (par. 78).

Conclusions

À l'attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

57. a noté que les offres d'accueillir la prochaine Conférence présentées par le Népal et les Philippines seraient communiquées au Directeur général de la FAO qui fixera la date et le lieu de la réunion en consultation avec les gouvernements des États Membres (par. 83).

À l'attention des gouvernements

La Conférence:

58. a invité les États Membres à adresser à la FAO des recommandations précises sur les principaux thèmes à traiter à la prochaine conférence (par. 84).


I. INTRODUCTION

Organisation de la Conférence

1. La vingt-cinquième Conférence régionale de la FAO pour l'Asie et le Pacifique s'est tenue à Yokohama (Japon) du 28 août au 1er septembre 2000. La Conférence a été divisée en deux parties: une réunion d'experts tenue du 28 au 30 août et une réunion au niveau ministériel tenue du 31 août au 1er septembre.

2. Ont participé à la Conférence des représentants de 32 États Membres, des observateurs de deux États Membres de l'ONU, de huit organisations non gouvernementales internationales et de cinq organisations intergouvernementales et des représentants de quatre autres organisations du système des Nations Unies. La liste complète des participants est présentée à l'Annexe B.

Cérémonies d'ouverture

3. La Réunion d'experts a été ouverte par M. R.B. Singh, Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO, et par le Vice-Ministre pour les affaires internationales du Ministère japonais de l'agriculture, des forêts et des pêches, S.E. M. Hideaki Kumazawa.

4. M. Singh a remercié le Gouvernement japonais de l'excellent appui fourni et de l'accueil réservé aux participants. Il a noté que la participation et le niveau de représentation des États Membres étaient très élevés, tant pour la Réunion d'experts que pour la Conférence elle-même. Il a également noté avec satisfaction que les quatre nouveaux États Membres de la Sous-Région du Pacifique participaient tous aux travaux.

5. Son Excellence M. Hideaki Kumazawa a souhaité la bienvenue aux représentants et aux participants au nom du Gouvernement japonais et a officiellement ouvert la Réunion d'experts. Il a souligné que les réalisations passées et les enseignements que l'on peut tirer de la récente crise économique de l'Asie donnaient un nouvel éclairage pour tenter de répondre aux enjeux de plus en plus complexes du développement agricole et de la lutte contre la pauvreté. Le Vice-Ministre, notant que les deux tiers des personnes sous-alimentées dans le monde vivaient en Asie et dans le Pacifique, a souligné la nécessité d'accroître encore la productivité, notamment moyennant l'application prudente des biotechnologies. Il a instamment invité les délégués à formuler de nouvelles idées sur les mesures prioritaires à prendre pour lutter contre la faim et parvenir au développement durable.

6. La cérémonie d'ouverture de la Réunion ministérielle s'est tenue le 31 août. M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, a accueilli tous les participants à la Conférence. Il a souligné que celle-ci offrait une occasion unique d'échanger des vues et des idées sur le développement durable de l'agriculture et des zones rurales et de promouvoir la réalisation des objectifs de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté.

7. S. E. M. Yoshiro Mori, Premier Ministre du Japon, a prononcé l'allocution d'ouverture. Il s'est félicité de la contribution passée et actuelle de la FAO à la lutte contre la faim dans le monde, mais a rappelé aux participants que les problèmes demeuraient. En particulier, M. Mori a noté les efforts récents des pays de la Région Asie-Pacifique pour surmonter la crise économique asiatique.

8. Tout en reconnaissant les progrès notables de la production agricole au cours des 40 dernières années, le Premier Ministre a rappelé aux délégués les risques pour l'environnement d'une production intensive, les problèmes résultant de la mondialisation et les bouleversements causés par les catastrophes naturelles et les conflits.

9. Le Premier Ministre a souligné l'importance de l'éducation et du renforcement des capacités pour lutter contre la sous-alimentation et la pauvreté. Il a demandé aux pays participants de s'engager à nouveau à mettre en œuvre de manière efficace le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation.

10. Le texte intégral de l'allocution d'ouverture du Premier Ministre figure à l'Annexe D du présent rapport.

Élection des Présidents, des Vice-Présidents et des Rapporteurs

11. Les délégués ont élu à l'unanimité S. E. M. Hideaki Kumazawa, Vice-Ministre pour les affaires internationales du Ministère de l'agriculture, des forêts et des pêches du Japon, Président de la Réunion d'experts. Les experts ont également élu tous les chefs de délégation ayant le rang de vice-ministre Vice-Présidents de la Réunion et M.T. Sofala Aveau, Représentant de Samoa, Rapporteur.

12. Son Excellence M. Yoichi Tani, Ministre de l'agriculture, des forêts et des pêches du Japon, a été élu à l'unanimité Président de la Réunion ministérielle. Les représentants ont également élu tous les autres ministres présents Vice-Présidents de la Conférence et M. Abd Kadir Abdul Hadi (Malaisie) Rapporteur de la Conférence

Adoption de l'ordre du jour et du calendrier

13. La Conférence a adopté l'ordre du jour qui figure à l'Annexe A. La liste des documents soumis à la Conférence fait l'objet de l'Annexe C.

Allocution du Directeur général

14. Dans son allocution, M. Jacques Diouf a relevé les progrès accomplis dans l'application du Plan d'action adopté par le Sommet mondial de l'alimentation. Il a fait observer que, depuis quelques années, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde diminue d'environ 8 millions de personnes par an. Toutefois, il a rappelé aux participants que ce chiffre était bien inférieur à celui de 20 millions par an nécessaire pour atteindre les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation.

15. Le Directeur général a noté les fréquentes catastrophes naturelles ou causées par l'homme qui compromettent les efforts faits pour apporter aux pauvres du monde la sécurité alimentaire. Il a souligné le rôle stratégique du Système mondial d'information et d'alerte rapide de la FAO pour évaluer la situation alimentaire et agricole, déterminer les besoins d'aide alimentaire et informer la communauté internationale des problèmes d'insécurité alimentaire.

16. Passant aux défis et aux possibilités spécifiques à la Région Asie-Pacifique, le Directeur général a cité les questions récurrentes liées à l'augmentation de la population, à l'épuisement des ressources naturelles et à la rareté de l'eau. Il a fait état des nouvelles préoccupations et possibilités liées à la mondialisation, à l'ajustement structurel et aux sciences et technologies modernes.

17. Le Directeur général a souligné l'importance des réunions organisées parallèlement à la Conférence, dont l'une était destinée aux organisations non gouvernementales (ONG) et l'autre était un forum de discussion sur le commerce intrarégional des produits alimentaires et agricoles dans la Région Asie-Pacifique. Il a estimé que la Consultation des ONG était particulièrement utile pour connaître les opinions de partenaires poursuivant une vision commune de la sécurité alimentaire pour tous.

18. Le texte intégral de l'allocution du Directeur général figure à l'Annexe E.

II. SESSION MINISTÉRIELLE DE LA CONFÉRENCE

19. La session ministérielle de la Conférence s'est tenue les 31 août et 1er septembre. Elle a réuni tous les membres des délégations des pays et organisations participant à la Conférence dont 18 ministres de l'agriculture. La Conférence s'est félicitée de la présence de chacun des quatre nouveaux membres des îles du Pacifique; les délégations des nouveaux membres ont manifesté leur enthousiasme et leur plaisir d'avoir l'occasion d'échanger des idées et des expériences avec les autres participants.

20. M. T. Sofala Aveau, Rapporteur de la Réunion d'experts, a présenté le rapport de cette réunion à la session ministérielle et a résumé les principales conclusions et recommandations résultant des délibérations des experts. Les ministres et les autres délégués ont approuvé les conclusions et recommandations de la Réunion d'experts, qui font partie intégrante du rapport de la Conférence.

21. Tout en validant et en appuyant les conclusions et recommandations des experts, les ministres et les autres délégués ont appelé plus particulièrement l'attention sur le rôle de la production alimentaire intérieure, du commerce juste et équitable, du développement durable sur une base élargie, des zones rurales, de l'expansion des possibilités d'emploi rural, de la gestion durable des ressources naturelles, de l'application prudente des biotechnologies modernes, des programmes intensifiés d'éducation et de sensibilisation aux questions nutritionnelles et d'une politique agricole saine pour renforcer la sécurité alimentaire et lutter contre la pauvreté rurale.

22. Les Ministres et les autres délégués ont évoqué les nombreuses initiatives en cours à l'appui de la sécurité alimentaire et ont décrit les défis et les obstacles limitant les progrès. Ils ont jugé particulièrement préoccupants les problèmes et bouleversements économiques récents dus à la crise économique asiatique, les difficultés d'adaptation à la mondialisation et aux nouveaux accords commerciaux et les ravages causés par les inondations graves, la sécheresse prolongée, les cyclones, les troubles intérieurs et d'autres catastrophes naturelles ou causées par l'homme.

23. Les Ministres et les autres délégués ont souligné l'importance de l'appui fourni par la FAO aux États Membres pour les aider à parvenir à la sécurité alimentaire. L'accent a été mis sur le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), le Programme de coopération technique (PCT) de la FAO et l'assistance technique et politique fournie au titre de divers autres mécanismes. La Conférence a appelé de ses voeux le renforcement des mécanismes promus par la FAO pour l'échange de connaissances techniques et de données d'expériences, grâce à la coopération technique entre pays en développement (CTPD), à la coopération Sud-Sud et à d'autres partenariats. Elle a également encouragé la FAO à poursuivre et à élargir sa collaboration avec d'autres organisations, afin d'assurer l'harmonisation des efforts en faveur de la sécurité alimentaire et du développement rural.

24. La Conférence a été informée de deux manifestations parallèles organisées à l'occasion de la Conférence par M. Masanori Hayashi, Président de la Consultation sur le commerce intrarégional, et M. Mutsutami Harada, Président de la Consultation ONG/OSC. La Conférence a remercié M. J.A. Zenchu d'avoir dirigé et facilité l'organisation de la Consultation ONG/OSC.

III. DÉVELOPPEMENT AGRICOLE DURABLE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ EN CE NOUVEAU MILLÉNAIRE: RÉFLEXIONS ET ENSEIGNEMENTS TIRÉS DE LA CRISE ASIATIQUE

25. La Conférence a examiné les principaux problèmes liés au développement agricole durable et à la lutte contre la pauvreté, en se référant tout particulièrement aux enseignements tirés de la récente crise économique asiatique et à ses implications pour le secteur agricole et pour les couches pauvres1. Les participants ont reconnu que l'agriculture, qui est le principal secteur d'activités de la région du point de vue tant de l'emploi que des moyens d'existence, a un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre la pauvreté et dans la réalisation de la sécurité alimentaire.

26. Les délégués ont noté que, malgré les taux de croissance économique et agricole sans précédent enregistrés au cours des trente dernières années, la lutte contre la pauvreté est restée le principal problème de développement dans de nombreux pays de la région. La pauvreté est considérée principalement comme un phénomène rural, la pauvreté urbaine étant, en grande partie, reconnue comme étant un effet indirect de la pauvreté rurale. Les participants ont estimé que la pauvreté se trouvait au cœur même du problème de l'insécurité alimentaire.

27. L'analyse a posteriori de la crise économique asiatique révèle que le secteur agricole a joué un rôle de premier plan dans l'atténuation des retombées négatives de cette crise en absorbant la main-d'œuvre déplacée et en contribuant à la génération de recettes en devises, à l'augmentation des disponibilités vivrières intérieures et à la création de ressources pour les investissements intérieurs. Certains pays ont appuyé l'analyse présentée dans le document du Secrétariat, qui indiquait que la croissance agricole est assez rapide dans les économies ouvertes.

28. La dévaluation de la monnaie dans plusieurs pays a créé des stimulants pour une augmentation de la production et des revenus agricoles, mais à l'heure de concrétiser ce potentiel, on s'est heurté dans de nombreuses régions à des problèmes tels que taux d'intérêt élevés et accès insuffisant aux intrants nécessaires. Certains membres ont noté qu'un meilleur accès au marché, notamment dans les pays développés, améliorerait les perspectives de croissance et de réduction de la pauvreté, notamment dans les pays en développement. Les ménages agricoles subissent également le contrecoup de la baisse de la demande urbaine de produits agricoles, du déclin de l'emploi rural non agricole, des salaires et des envois d'argent de membres de la famille travaillant dans d'autres secteurs.

29. Les délégués ont reconnu qu'il était particulièrement difficile d'assurer une croissance agricole soutenue dans un contexte de dégradation des ressources et de pénurie d'eau découlant de la croissance démographique, de l'évolution de la demande et de la mondialisation. Parmi les principaux éléments permettant de relever ce défi figurent les technologies améliorées, les pratiques agricoles appropriées, les politiques rationnelles et les institutions efficaces.

30. Les délégués ont noté que la FAO a contribué à promouvoir l'application de technologies appropriées pour accroître la production agricole, notamment dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA). La Réunion a invité instamment la FAO à poursuivre et à renforcer ses activités dans les domaines suivants: lutte intégrée contre les ravageurs, utilisation rationnelle de l'eau et des engrais, systèmes intégrés de nutrition des plantes, technologies avant et après récolte et application appropriée des biotechnologies.

31. La Conférence a reconnu l'importance de droits de propriété bien définis pour encourager les investissements dans le développement de l'agriculture. Elle a recommandé que la FAO aide les États Membres à établir des droits fonciers et des titres de propriété clairement définis et faciles à appliquer, ainsi qu'à promouvoir un développement décentralisé et participatif des activités économiques dans les zones rurales.

32. La Conférence a invité instamment la FAO à aider les pays membres à établir des programmes efficaces de micro-crédit et des services de vulgarisation, et à entreprendre des activités d'éducation et d'appui à la commercialisation pour les petits agriculteurs, notamment les femmes, qui ont le moins de compétences et sont les plus défavorisées.

33. La Conférence a reconnu que la recherche agronomique était capable de produire une série de technologies adaptées et appropriées, notamment pour les petits agriculteurs. Elle a invité les États Membres et les donateurs internationaux à accroître les ressources financières allouées à ce type de recherche et à l'appui aux institutions. La Conférence a également demandé à la FAO d'aider les pays en développement à se conformer aux normes sanitaires et phytosanitaires (SPS) imposées par les pays importateurs d'aliments.

34. La Conférence a appelé à mettre en œuvre des réformes encourageant les secteurs privé et public à participer aux activités économiques, en fonction de leurs avantages comparatifs. Le secteur public a été encouragé à se concentrer sur des questions telles que: dysfonctionnements du marché, compétitivité et qualité des services d'appui, protection de l'environnement et du patrimoine naturel commun et promotion d'un développement régional équilibré. La Conférence a demandé à la FAO de fournir un appui direct et des services de renforcement des capacités pour effectuer des analyses du secteur agricole, évaluer les politiques de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté et étudier les politiques des prix pour des ressources et des intrants comme l'eau et l'irrigation.

35. Reconnaissant l'importance de la transparence, notamment pour les institutions commerciales et financières, la Conférence a encouragé la FAO à aider les États Membres à rassembler, analyser et mettre en commun des informations fondamentales sur le développement agricole. Elle a souligné qu'il importe de diffuser largement des données suffisamment ventilées.

36. S'agissant du caractère multifonctionnel de l'agriculture, aucun consensus ne s'est dégagé sur la signification de ce concept ni sur les travaux à réaliser par la FAO dans ce domaine, et plusieurs participants ont fait des interventions vigoureuses dans un sens comme dans l'autre.

37. La Conférence a reconnu l'importance fondamentale de l'utilisation durable des ressources halieutiques pour la sécurité alimentaire de la région. Elle a demandé à la FAO d'identifier les facteurs qui entravent l'exploitation durable des pêches et d'encourager l'adoption de mesures efficaces contre de tels facteurs. En outre, elle a invité instamment la FAO à étudier les possibilités de faire progresser la gestion globale et durable des ressources marines sur la base de l'"approche par écosystème".

38. La Conférence a reconnu que des forêts en bon état jouaient un rôle d'appui pour préserver les systèmes agricoles, notamment les ressources hydriques. Elle a approuvé les recommandations faites par la dix-huitième session de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique, qui réaffirmaient l'importance de la gestion durable des forêts en Asie et dans le Pacifique. Elle a instamment invité la FAO et les États Membres à appuyer l'application des propositions d'action mises au point par le Groupe intergouvernemental et le Forum intergouvernemental sur les forêts. Elle a demandé à la FAO de contribuer activement aux débats internationaux sur les liens existant entre le commerce des produits forestiers et la gestion durable des forêts.

39. Les participants ont encouragé la FAO à collaborer avec toutes les organisations compétentes à l'élaboration de stratégies nationales et régionales d'action en faveur de la sécurité alimentaire et du développement rural, afin de garantir la cohérence et la pertinence des activités et un soutien budgétaire approprié pour ses propres activités dans la région.

IV. RÉPERCUSSIONS ET DÉVELOPPEMENT DES BIOTECHNOLOGIES

40. La Conférence a analysé et examiné les faits récents survenus dans le domaine des biotechnologies ainsi que leurs implications pour la production agricole2. Les délégués ont reconnu que presque tous les procédés et les produits de la biotechnologie moderne étaient déjà appliqués dans la région à un degré ou à un autre. Cette expérience a été jugée utile pour définir la marche à suivre en ce qui concerne l'application des biotechnologies dans le secteur agricole.

41. La Conférence est arrivée à la conclusion que les biotechnologies - convenablement intégrées à d'autres techniques, y compris à des méthodes traditionnelles - sont capables d'accroître considérablement la production agricole, d'améliorer la qualité et la teneur nutritive des aliments, de réduire les pertes avant et après récolte et d'encourager la biorestauration et l'amélioration de l'environnement. La Conférence a toutefois reconnu que les problèmes et préoccupations liés au développement et à l'application généralisée des biotechnologies doivent être pris en considération de façon appropriée, notamment en ce qui concerne la santé humaine et la protection de l'environnement.

42. La Conférence a noté que la région Asie-Pacifique dispose de plusieurs atouts par rapport à d'autres régions pour ce qui concerne le développement et l'utilisation des biotechnologies: elle a une grande diversité biologique et écologique; elle dispose de ressources humaines qualifiées; elle est dotée de bonnes infrastructures de laboratoire et elle possède une main-d'œuvre abondante.

43. La Conférence a appuyé de façon générale les efforts consentis par la FAO pour aider les États Membres à tirer profit des effets positifs des biotechnologies tout en s'efforçant de minimiser les retombées négatives possibles. Elle a instamment invité la FAO à renforcer son programme de conseils, d'échange d'informations et d'assistance technique portant sur les biotechnologies.

44. La Conférence a demandé à la FAO de fournir des avis aux États Membres, à leur demande, sur des questions telles que la définition des priorités pour le développement et l'application des biotechnologies, ainsi que les avantages comparatifs des biotechnologies par rapport aux technologies de remplacement.

45. Les délégués ont souligné la nécessité d'accroître l'accès à l'information sur les biotechnologies, y compris sur leur disponibilité, leurs applications potentielles, leurs coûts et leurs avantages. La Conférence a approuvé une proposition demandant à la FAO de créer un réseau régional sur les biotechnologies (provisoirement nommé "Bionet Asie-Pacifique") et a demandé à la FAO d'organiser des consultations et des ateliers sur l'application des biotechnologies.

46. La Conférence a instamment invité la FAO à redoubler d'efforts pour évaluer les options technologiques et suivre et analyser les faits nouveaux qui surviennent dans le domaine des biotechnologies afin de fournir en temps voulu des informations appropriées aux pays et au grand public.

47. Notant que, conformément au Protocole de Cartagena de la Convention sur la diversité biologique, les pays ont été encouragés à établir des mécanismes afin d'évaluer et de gérer les risques écologiques possibles liés aux organismes génétiquement modifiés (OGM), la Conférence a recommandé que la FAO fournisse aux pays en développement un appui pour le renforcement des capacités dans ce domaine, en fonction des demandes reçues. Les donateurs internationaux ont été invités à fournir l'appui financier nécessaire à ces travaux.

48. La Conférence a souligné qu'il importe d'appliquer le Plan d'action mondial pour la conservation et l'utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, adopté lors de la Conférence technique internationale sur les ressources phytogénétiques tenue à Leipzig (Allemagne) en 1996. Elle a pris acte de la résolution sur la nécessité de trouver un équilibre entre la protection des variétés végétales et les droits des agriculteurs visant à faciliter l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. La Conférence a vivement insisté pour que l'Engagement international sur les ressources phytogénétiques de la Commission FAO des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture, qui traite de cette question, soit parachevé dès que possible afin d'encourager une conservation et une utilisation judicieuses des ressources génétiques pour la lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté. La Conférence a demandé à la FAO de renforcer son assistance en ce qui concerne l'élaboration et la diffusion de méthodes pour la conservation in situ des ressources génétiques.

49. La Conférence a demandé à la FAO d'aider les pays en développement à mettre au point des cadres réglementaires internes appropriés pour garantir la biosécurité et s'aligner sur les normes internationales.

50. La Conférence a approuvé les travaux de la Commission du Codex Alimentarius et de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) qui fixent des normes et donnent des orientations aux pays membres dans les domaines de la biosécurité et des aliments dérivés des biotechnologies. Les participants ont estimé que les travaux de la Commission du Codex Alimentarius et de la CIPV jouaient un rôle essentiel dans la protection de la santé des consommateurs et des plantes, respectivement, assurant un commerce loyal de produits dérivés des biotechnologies et fournissant des orientations aux gouvernements sur la réglementation de ces produits.

51. Reconnaissant qu'un grand nombre d'organisations s'intéressaient à la question et aux applications des biotechnologies, la Conférence a souligné que la FAO devrait coordonner son action et collaborer avec tous les partenaires compétents.

V. SUIVI DU SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION

52. La Conférence a examiné en priorité les questions d'insécurité alimentaire et de vulnérabilité en Asie et dans le Pacifique ainsi que le suivi du Sommet mondial de l'alimentation3.

53. La Conférence a constaté avec satisfaction que la situation des disponibilités alimentaires s'était nettement améliorée au cours des deux dernières années. La région s'est en grande partie relevée des effets négatifs du phénomène El Niño en 1997/98 et de la crise financière régionale. La production régionale d'aliments de base a récupéré le terrain perdu; les stocks céréaliers globaux de report ont augmenté; et les importations nettes de céréales ont progressé. En conséquence, la consommation alimentaire par habitant a augmenté. La Conférence a toutefois reconnu qu'il existe de grandes différences entre les pays. Dans quelques régions, des catastrophes naturelles ou causées par l'homme ont provoqué une aggravation de l'insécurité alimentaire.

54. La Conférence a noté que, selon les dernières estimations de l'insécurité alimentaire chronique, le pourcentage de personnes sous-alimentées aurait baissé dans la région, mais qu'il y a tout de même une augmentation du nombre absolu de ces personnes. En outre, nombre de pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) n'ont pas réalisé suffisamment de progrès en vue d'atteindre l'objectif fixé lors du Sommet mondial de l'alimentation, à savoir, réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation au plus tard en 2015. La Conférence a noté que la région Asie et Pacifique devrait réduire le nombre de personnes sous-alimentées de 14 millions par an afin de réaliser l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation. Elle a instamment invité les PFRDV concernés à renforcer leurs plans d'action nationaux de suivi du Sommet mondial de l'alimentation et à accorder la plus haute priorité à l'augmentation des investissements dans l'agriculture et le développement rural durables.

55. Les délégués ont reconnu que la lenteur des résultats obtenus dans la lutte contre la sous-alimentation pourrait être attribuée à de nombreux facteurs, notamment aux catastrophes causées par l'homme, phénomène de plus en plus fréquent ces dernières années. La Conférence a souligné qu'il importe d'identifier, d'estimer et de localiser les populations vulnérables en temps voulu, par l'intermédiaire du Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV). La Conférence a invité les donateurs à travailler avec la FAO et avec le Groupe de travail interinstitutions du SICIAV pour mettre en place ou renforcer les SICIAV nationaux et régionaux. Elle s'est félicitée de l'initiative prise par le Gouvernement japonais et la FAO afin de mettre en place un SICIAV pour l'Asie.

56. Lors de son examen du suivi du Sommet mondial de l'alimentation, la Conférence s'est particulièrement intéressée aux "engagements axés sur l'être humain" pris lors du Sommet (à savoir environnement propice, lutte contre la pauvreté, atténuation des effets des catastrophes et mesures collectives pour la sécurité alimentaire et une nutrition équilibrée).

57. La Conférence a noté que la crise économique asiatique a amené plusieurs pays à accélérer les réformes politiques, sociales et économiques, qui auront un effet positif sur la réalisation des objectifs du Sommet mondial de l'alimentation. Elle a encouragé tous les pays de la région à accélérer ces réformes afin de permettre une vaste participation dans les domaines de la gouvernance et du développement.

58. La Conférence a reconnu que l'augmentation soutenue des flux de capitaux dans les secteurs de l'agriculture et du développement rural est une condition préalable essentielle à la réduction et à l'éradication de la pauvreté. Elle a pris note de trois tendances encourageantes dans ce domaine: a) retour de l'agriculture en tant que secteur prioritaire pour l'emploi et les revenus; b) décentralisation et dévolution de responsabilités en matière de développement rural; et c) efficacité accrue de la distribution de l'aide aux pauvres.

59. La Conférence a recommandé que la FAO continue à renforcer trois des programmes lancés pour donner suite au Sommet mondial de l'alimentation, qui ont nettement amélioré le climat d'investissement dans les PFRDV: le Programme spécial pour la sécurité alimentaire, TeleFood et l'Amélioration des stratégies pour le développement agricole et la sécurité alimentaire. À cet égard, elle a souligné qu'il importe de suivre et d'évaluer ces programmes de façon continue. La Conférence a félicité la FAO pour son action visant à promouvoir la coopération Sud-Sud dans l'application de ses programmes et a invité instamment les États Membres à renforcer leurs engagements en faveur de cette méthode optimale de mise en commun des technologies et des connaissances.

60. La Conférence, consciente des graves retombées négatives des catastrophes naturelles sur la sécurité alimentaire, a instamment invité les pays à faire de la prévention des catastrophes et de l'atténuation de leurs effets une composante intégrale de l'agriculture et du développement rural durables. Elle a recommandé que la FAO accroisse son assistance technique pour la gestion des interventions en cas de catastrophe aux pays les plus touchés.

61. La Conférence a recommandé que la FAO aide les pays à renforcer leurs politiques, leurs infrastructures et leurs capacités pour encourager le commerce des produits agricoles dans la sous-région.

62. La Conférence a signalé que les petits agriculteurs pourraient éprouver des difficultés à s'adapter à des régimes commerciaux libéralisés. Elle a invité les gouvernements à prendre les mesures voulues pour aider les petits agriculteurs à faire face à ces changements. En outre, elle a invité instamment les gouvernements à appliquer plus efficacement la Décision ministérielle sur l'aide aux PFRDV qui ont souffert de la libéralisation des échanges.

63. Concernant le renforcement de la recherche-développement sur l'agriculture durable, la Conférence a recommandé d'accorder une attention particulière à des domaines essentiels comme la gestion des ressources naturelles, les sols critiques (salinisation), la gestion des opérations après récolte et la prévention des pertes, la sécurité sanitaire des aliments et l'harmonisation des politiques de production.

64. La Conférence a pris note de la mise en place du système alimentaire du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), mesure qui devrait permettre une meilleure utilisation des terres, de la main-d'œuvre et des capitaux pour la production, la transformation, la commerce régional et la consommation des aliments. Le Système alimentaire APEC a été jugé un exemple positif d'action collective des pays de la région pour résoudre les problèmes de sécurité alimentaire.

65. Conformément aux principes figurant dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, la Conférence a souligné l'importance des approches participatives et de la dévolution de pouvoirs aux populations vulnérables. Elle a recommandé que les pays accordent une attention particulière aux politiques d'investissement et de commercialisation favorables aux pauvres.

66. La Conférence a pris note de l'importance croissante des migrations aux niveaux tant national qu'international, qui contribuent à la sécurité alimentaire, et elle a instamment invité tous les pays à améliorer la gestion, l'éducation et la protection des travailleurs migrants et de leurs familles.

67. Le Conférence, reconnaissant que l'insécurité alimentaire n'est pas un phénomène intéressant uniquement les pays en développement, a recommandé que les analyses futures prennent en considération les questions d'insécurité alimentaire dans les pays développés de la région.

68. La Conférence a souligné l'importance de la recherche-développement en matière d'agriculture durable. Elle a recommandé que les pays renforcent leur système de recherche agronomique et leur rôle dans le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI).

69. La Conférence a noté avec satisfaction que la FAO avait agi efficacement afin d'assurer la coordination entre les organisations internationales et régionales pertinentes, les organisations non gouvernementales et d'autres organismes travaillant dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture. Elle a encouragé la FAO à poursuivre et renforcer cette collaboration et à participer à d'autres forums internationaux en leur apportant ses connaissances et son expertise.

VI. SUITE DONNÉE AUX PRINCIPALES RECOMMANDATIONS DE LA VINGT-QUATRIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE POUR L'ASIE ET LE PACIFIQUE ET AUTRES ACTIVITÉS DE LA FAO DANS LA RÉGION (1998-99)

70. Le Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l'Asie et le Pacifique a rendu compte des principales activités entreprises par la FAO au cours du dernier exercice biennal et des mesures prises pour donner suite aux principales recommandations de la vingt-quatrième Conférence4. Il a appelé notamment l'attention sur les activités réalisées par la FAO, et tout particulièrement par le Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique (RAP), pour appuyer l'application du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, le Programme spécial pour la sécurité alimentaire et la Coopération Sud-Sud. Il a souligné qu'environ la moitié des ressources techniques du Bureau régional ont été consacrées à des activités opérationnelles dans les pays membres et que plus de 200 projets de terrain avaient été réalisés.

71. La Conférence s'est déclarée de façon générale satisfaite des mesures prises pour donner suite aux recommandations de la vingt-quatrième session de la Conférence et du soutien général fourni par la FAO à la région. Les délégués se sont tout particulièrement félicités des travaux accomplis par les Commissions régionales pour aborder des questions importantes pour la région.

72. La Conférence a encouragé les initiatives prises par la FAO pour améliorer l'application du Code de conduite pour une pêche responsable, l'adoption du Plan d'action international pour la gestion de la capacité de pêche ainsi que le rôle essentiel joué par l'Organisation pour résoudre diverses questions en rapport avec les pêches dans la région Asie-Pacifique, notamment la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

73. La Conférence s'est félicitée des travaux de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique, notamment pour la promotion du Code de pratiques pour l'exploitation forestière en Asie-Pacifique. Elle a recommandé que la FAO continue à appuyer fermement l'application du Code. Elle a également encouragé la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique à jouer un rôle plus actif dans l'application des propositions élaborées par le Groupe intergouvernemental et le Forum intergouvernemental sur les forêts.

74. La Conférence a encouragé la FAO et les États Membres à poursuivre et intensifier leurs efforts afin de protéger et d'utiliser de façon durable les mangroves et les autres ressources côtières.

75. La Conférence s'est félicitée des initiatives prises par la FAO pour aider les pays en développement à s'adapter aux opportunités offertes par la libéralisation de l'environnement commercial international.

76. La Conférence s'est félicitée du rôle et de l'efficacité croissants du Bureau sous-régional de la FAO pour les îles du Pacifique (SAPA). Elle a demandé que la FAO continue à faire rapport séparément à la Conférence sur les activités réalisées dans les pays insulaires du Pacifique.

77. La Conférence a instamment prié la FAO d'inclure dans ses futurs rapports une évaluation des résultats des mesures prises et des activités réalisées dans la région.

78. Tout en appréciant les thèmes retenus pour la présente session, la Conférence a encouragé la FAO à axer davantage ses futures conférences sur des questions d'un intérêt particulier et prioritaire pour la région Asie-Pacifique.

VII. REPRÉSENTATION DE LA RÉGION AU GCRAI

79. La Conférence a été informée qu'après avoir examiné attentivement la question d'une représentation renforcée des pays en développement dans la recherche agricole internationale, par divers mécanismes et forums, le Conseil a approuvé, à sa cent dix-septième session, l'élimination progressive de la représentation régionale au sein du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI)5.

80. Le représentant du GCRAI a remercié la FAO d'avoir géré un système très productif et efficace de représentation régionale au cours des trente dernières années. Il a également remercié tous les pays de la région pour le rôle actif qu'ils ont joué dans l'orientation et la direction du GCRAI.

VIII. INFORMATIONS SUR LE CENTRE MONDIAL D'INFORMATION AGRICOLE (WAICENT)

81. La Conférence a entendu un exposé sur le Centre mondial d'information agricole de la FAO (WAICENT), qui est devenu l'un des plus grands sites Web au monde. Elle a reçu des explications sur les questions complexes de gestion des données, d'accessibilité et d'utilisation de l'information. On a également souligné à cette occasion la nécessité de renforcer les capacités pour faire en sorte que les États Membres puissent accéder efficacement à toutes les informations disponibles par l'intermédiaire de WAICENT, qui se multiplient rapidement.

IX. CONCLUSION

Date et lieu de la vingt-sixième Conférence régionale pour l'Asie et le Pacifique

82. Le gouvernement du Népal a aimablement annoncé à la Conférence qu'il serait disposé à accueillir la vingt-sixième Conférence régionale de la FAO pour l'Asie et le Pacifique à Katmandou en 2002. Le gouvernement des Philippines a lui aussi offert son hospitalité si, pour une raison quelconque, l'invitation du Népal ne pouvait être acceptée.

83. Le Président de la Conférence a noté que les invitations du Népal et des Philippines seraient communiquées au Directeur général de la FAO qui fixerait la date et le lieu de la Conférence en consultation avec les gouvernements des États Membres.

84. Les États Membres ont été invités à adresser à la FAO des recommandations précises sur les principaux thèmes à traiter à la prochaine Conférence.

Adoption du rapport

85. La Conférence a adopté à l'unanimité le projet de rapport présenté par le Rapporteur et le Président de la Conférence.

Clôture de la Conférence

86. Dans leurs déclarations et observations finales, les délégués ont vivement remercié le Gouvernement et le peuple japonais d'avoir accueilli la Conférence. Ils ont particulièrement apprécié la chaleureuse hospitalité offerte à tous les participants.

87. Au nom du Gouvernement japonais, S.E. M. Yoichi Tani a remercié les participants de leurs interventions constructives, qui ont contribué au succès de la Conférence. Il a pris acte des débats et échanges de vues constructifs qui avaient eu lieu pendant la Conférence, des recommandations positives concernant les activités à venir et de l'engagement d'oeuvrer collectivement pour résoudre les problèmes en suspens que tous les pays de la région ont pris. M. Yoichi Tani a ensuite déclaré close la vingt-cinquième Conférence régionale de la FAO pour l'Asie et le Pacifique.


1 APRC/00/4

2 APRC/00/5

3 APRC/00/3

4 APRC/00/2

5 APRC/00/INF/5


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