CCP: BA/TF 01/8


 

COMITÉ DES PRODUITS

GROUPE INTERGOUVERNEMENTAL SUR LA BANANE ET LES FRUITS TROPICAUX

Deuxième session

San José (Costa Rica), 4-8 décembre 2001

ÉVOLUTION RÉCENTE DES POLITIQUES COMMERCIALES DANS LE SECTEUR DE LA BANANE

Table des matières



 

I. INTRODUCTION

1. Dans le cadre de ses activités de suivi des politiques commerciales du secteur de la banane, le Secrétariat a recueilli des données sur les régimes d'importation de pays extracommunautaires. Le Tableau 1, joint en annexe, présente une synthèse des mesures d'importation mises en œuvre par 24 pays importateurs de bananes fraîches. Parmi ces mesures figurent notamment des tarifs douaniers, des restrictions quantitatives, ainsi que d'autres règlements commerciaux, tels que des exigences sanitaires et phytosanitaires. Certes, les tarifs et les restrictions quantitatives permettent de protéger les productions nationales de banane, mais ils se traduisent également par une augmentation des prix pour les consommateurs et une réduction des niveaux de consommation. Les taxes intérieures et autres taxes sont également présentées au Tableau 1, même si dans la plupart des pays, ces taxes sont appliquées à l'ensemble des fruits, et non pas spécifiquement à la banane. Les données ont été compilées à partir d'informations émanant de sources OMC, de questionnaires envoyés par la FAO aux gouvernements des pays membres et du Bulletin International des Douanes. Les membres sont invités à faire part au Sous-Groupe de leurs observations concernant les données présentées et à communiquer des informations sur l'évolution récente de leur politique commerciale concernant la banane.

II. PAYS SANS TARIFS DOUANIERS

2. Plusieurs pays n'imposent pas de tarifs douaniers à l'importation de bananes, mais appliquent des taxes intérieures ou d'autres mesures de restriction.

3. La Norvège et la Nouvelle-Zélande n'imposent pour la banane qu'une taxe de même valeur que celle appliquée aux fruits concurrents. Ces deux pays présentent des taux de consommation de banane par habitant relativement élevés.

4. En Libye, les importations sont canalisées par l'intermédiaire d'un seul organisme d'importation, qui s'efforce de contrôler les volumes d'importation selon la demande.

5. Pour des raisons d'ordre phytosanitaire, l'Australie applique des mesures de quarantaine aux importations de bananes. Cette politique est contestée par les Philippines, qui souhaitent exporter des bananes fraîches vers l'Australie. Un comité mixte composé d'experts australiens et philippins étudie actuellement la situation dans la région de culture et d'exportation des Philippines, en se penchant plus particulièrement sur les maladies et les questions phytosanitaires. Ces derniers temps, la Tully Valley, importante région productrice de banane, est frappée par une épidémie relativement étendue de cercosporiose noire.

III. PAYS APPLIQUANT DES DROITS À L'IMPORTATION

A. PAYS APPLIQUANT DES DROITS À L'IMPORTATION, DES TAXES INTÉRIEURES ET D'AUTRES RESTRICTIONS

6. La Tunisie et le Maroc appliquent des droits élevés sur la banane (100 pour cent pour la Tunisie), assortis de taxes intérieures et d'autres restrictions à l'importation. La Tunisie impose des permis d'importation. Le cas échéant, le Maroc impose des permis d'importation pour la banane selon la situation de l'offre nationale. Dans la pratique, les permis d'importation ne sont délivrés que si la production nationale de banane est trop faible pour répondre à la demande.

B. PAYS APPLIQUANT DES DROITS À L'IMPORTATION ET
DES TAXES INTÉRIEURES

7. Parmi les pays appliquant des droits à l'importation et des taxes intérieures figurent l'Algérie, l'Argentine, le Japon, la Pologne et l'Uruguay. Ces droits d'importation vont de droits ad valorem et de droits spécifiques très faibles en Uruguay à des droits de 45 pour cent en Algérie.

C. PAYS N'APPLIQUANT QUE DES DROITS À L'IMPORTATION

8. Parmi les pays n'appliquant que des droits à l'importation sur la banane figurent la Bulgarie, le Chili, la Chine, Chypre, l'Égypte, la Hongrie, Malte, la République de Corée, la Fédération de Russie, le Royaume d'Arabie saoudite et la Suisse. Cependant, ces tarifs sont particulièrement variés, puisqu'ils vont de tarifs ad valorem aussi faibles que 5 pour cent dans la Fédération de Russie, à un taux combiné à Chypre de 41,2 pour cent plus 1 213 dollars É.-U. par tonne pour les importations en provenance de pays extracommunautaires. Dans le groupe appliquant les tarifs les plus faibles figurent le Pérou (25 pour cent), la Hongrie (14-25 pour cent) l'Arabie saoudite (12 pour cent), la Pologne (0-20 pour cent, plus TVA), le Chili (10 pour cent) et la Bulgarie (7-10 pour cent). Dans le groupe appliquant les tarifs les plus élevés, on trouve l'Égypte (60 pour cent), la République de Corée (70 pour cent) et la Chine (25-40 pour cent).

IV. CONCLUSIONS

9. L'analyse de la consommation de banane par habitant dans les pays étudiés montre un lien direct entre des barrières à l'importation de nature tarifaire, contingentaire ou réglementaire importantes et une faible consommation de banane par habitant. Les pays importateurs où les barrières sont minimes, voire nulles, et n'appliquant que des taxes intérieures ont tendance à enregistrer une consommation moyenne par habitant élevée (par exemple Chili, Malte, Nouvelle-Zélande, Norvège, Suisse et Uruguay). En revanche, les pays où les barrières entravant l'accès sont élevées présentent une consommation moyenne par habitant faible (par exemple Chine, Libye, Maroc et Tunisie) (voir le Tableau 2 pour des données sur les importations par habitant des pays non producteurs). Néanmoins, il ne faut pas oublier que pour certains pays importateurs de banane de cette liste, certains facteurs économiques tels qu'un faible PIB par habitant jouent un rôle important sur la diminution de la consommation, alors que dans d'autres pays, la consommation est concentrée sur le littoral et dans les zones urbaines en raison de contraintes liées au transport. Si l'on se fonde sur la production nationale en Égypte entre 1993 et 1999, la consommation moyenne est d'environ 5,8 kg par habitant. De la même façon, si l'on considère la consommation par rapport à la production nationale pour la campagne 1999/2000 en Australie, la consommation est d'environ 9,2 kg par habitant. Les chiffres par habitant pour l'Algérie et Chypre ne sont pas disponibles.

Tableau 1 - RÉGIMES d'IMPORTATION POUR LA BANANE FRAÎCHE

PAYS

DROITS À L'IMPORTATION

TAXES INTÉRIEURES ET AUTRES CHARGES

Restrictions quantitatives ou règlements régissant l'importation de bananes fraîches

  Origine de l'importation (pays ou région)

Droits à l'importation en dollars É.-U./tonne métrique ou ad valorem

Type de taxe et autres charges

Pourcentage

Type de restriction

Algérie

 

45 %

TVA
TSA (Taxe spécifique additionnelle)

21 %
80 %

 

Argentine

 

13 %

TVA

10,50 %

 

Australie

 

0 %

   

L'Australie n'applique pas de restrictions quantitatives sur les importations de bananes; cependant, des mesures de quarantaines sont appliquées pour les importations de bananes fraîches

Bulgarie

MFN (Tarif- Nation la plus favorisée)
SPG (Tarifs-Système de préférences généralisées)

10 %

7 %

     

Chili

 

10 %

     

Chine

En règle générale
MFN (Tarif-Nation la plus favorisée)

40 %
25 %

     

Chypre

Communauté européenne

 

Tous les pays, sauf pays communautaires

22,9 %+788 dollars É.-U. par tonne métrique + 6 % Droits réfugiés temporaires

35,2 %+ 1 213 dollars É.-U. par tonne métrique.+6 % Droits réfugiés temporaires

     

Égypte

Équateur
Indonésie
Costa Rica
Somalie
République dominicaine

60 %
60 %
60 %
60 %
60 %

     

Hongrie

Nation la plus favorisée
Pays en développement
GATT

Communauté européenne

25 %

23 %

20 % 16 945 (tonnes) Contingents tarifaires
14 % 1 570 (tonnes) Contingents tarifaires

     

Hongrie

Communauté européenne

20 % 350 (tonnes) Contingents tarifaires

     

Japon

Droits saisonniers :
du 1er avril au 30 septembre
(droits préférentiels)

du 1er octobre au 31 mars
(droits préférentiels)

23,30 %
(10,0 %)

 

29,20%
(20,0%)

Taxe de consommation

5 %

 

République de Corée

Équateur
Philippines
Indonésie
États-Unis

70 %
70 %
70 %
70 %

     

Libye

       

Importations autorisées par un importateur national unique selon le niveau de la production locale

Malte

Pays extracommunautaires

5 % ad valorem

     

Maroc

Colombie
Costa Rica
Équateur
Cameroun
Guatemala
Côte d'Ivoire
Panama

54,5%
54,5%
54,5%
54,5%
54,5%
54,5%
54,5%

41,5 % ad valorem
15 % ad valorem P.F.I. (prélèvements fiscaux à l'importation)
0,25 % taxe fiscale ad valorem

TVA

20 %

À la demande des producteurs locaux, le gouvernement marocain impose, le cas échéant, des permis d'importation pour des périodes pouvant aller jusqu'à 3 mois

Les bananes ne figurent pas sur la liste des produits pour lesquels le Maroc peut avoir recours aux mesures de sauvegarde spéciales de l'OMC

Nouvelle-Zélande

 

Franchise (1996-2000)

Taxe sur les produits et services (TPS) appliquée sur toutes les ventes

12,50 %

L'importation de bananes ne peut se faire qu'à partir de pays avec lesquels la Nouvelle-Zélande a conclu des accords commerciaux bilatéraux. Tous les produits importés doivent respecter les obligations sanitaires et phytosanitaires définies par la Nouvelle-Zélande

Norvège

 

Pas de droits à l'importation

Valeur ajoutée

23 %

Pas de restrictions

Pérou

 

20 % CAF ad valorem
5 % CAF ad valorem sur les 20 %

     

Pologne

Équateur
Colombie
Honduras
Maroc
Égypte
Cuba
Costa Rica

Chili
Panama

Communauté européenne

0 % ad valorem
0 % ad valorem
0 % ad valorem
0 % ad valorem
0 % ad valorem
0 % ad valorem
0 % ad valorem

20 % ad valorem
20 % ad valorem

10 % ad valorem

TVA
TVA
TVA
TVA
TVA
TVA
TVA

TVA
TVA

TVA

22 %
22 %
22 %
22 %
22 %
22 %
22 %

  22 %
22 %

  22 %
 

Roumanie

Communauté européenne

Équateur
Mexique
Philippines

Bulgarie
Colombie
Costa Rica
Chypre
Guatemala
Hongrie

15 %

32 %
32 %
32 %

40 %
40 %
40 %
40 %
40 %
40 %

TVA

9 %

 

Roumanie

Libéria
Panama
Slovénie
Turquie
États-Unis

40 %
40 %
40 %
40 %
40 %

     

Féd. de Russie

MFN (Tarif-Nation la plus favorisée)

5%

     

Arabie saoudite

 

12 % de la valeur totale des importations

     

Suisse

 

14 Fr/100kg brut
+ tare supplémentaire :
en régimes =5 %
autres = 10 %

     

Tunisie

 

100% sur valeur CAF

TLF (taxe sur les légumes et fruits)

TVA

RPD (taxe sur services douaniers)

P.F. (taxe avancée sur l'importation de fruits)

2 % sur valeur CAF

29 % sur valeur CAF+TLF
3 % sur on TLF+TVA combinées

0,34 dollars É.-U./kg

i) Les importations sont assujetties aux spécifications établies en 1999 par le Ministère du Commerce.
Les importations doivent être assorties de permis

ii) Pas de restrictions quantitatives ou financières à l'importation de bananes

Uruguay

Bolivie
Brésil
Équateur

1,10 + 0,20 %
1,10 + 0,20 %
1 % + 1,10 + 0,20 %

IMEVA

1,2 % de la valeur des ventes

 

Source : Questionnaire Statistiques sur la banane - "Bulletin International des Douanes"

Tableau 2 - Bananes - importations nettes par habitant

  1995

1996

1997

1998

1999

PAYS

kg par an

Argentine
Bulgarie
Chili
Chine
Hongrie
Japon
Rép. de Corée
Libye
Malte
Maroc
Nouvelle-Zélande
Norvège
Pologne
Roumanie
Féd. de Russie
Arabie saoudite
Suisse
Tunisie
Uruguay

5,8
4,0
10,2
0,1
6,5
7,0
2,7
2,0
17,7
0,2
20,1
13,7
5,9
3,2
3,4
9,1
10,5
4,2
14,1

7,1
2,3
10,4
0,4
3,5
6,5
2,7
0,5
19,0
0,3
19,6
14,0
6,2
2,2
2,1
8,1
10,2
1,8
14,2

6,2
1,7
9,3
0,4
5,4
7,0
3,0
0,0
19,6
0,2
20,4
13,4
6,3
1,8
6,0
7,7
10,2
1,8
14,1

6,7
3,2
9,6
0,4
6,4
6,8
1,9
1,4
18,0
0,2
19,1
13,2
7,2
2,2
3,2
8,2
10,0
1,2
14,0

8,0
2,3
10,3
0,3
8,2
7,8
3,6
1,5
17,7
0,4
18,2
14,5
8,6
2,2
2,5
7,5
10,2
1,0
14,2