IV. Effets et impact

87. À partir de 1994, le programme de la FAO en matière de santé animale s'est concentré sur EMPRES. Du point de vue de l'évaluation, les principaux résultats d'EMPRES ont été les travaux relatifs à la mise en œuvre du PMEPB et à l'élaboration et la diffusion de TADinfo. Le PMEPB prévoyait un plan d'action précis en vue de l'obtention par tous les pays, d'ici à 2010, du statut de zone indemne de peste bovine. Les objectifs du PMEPB ont été établis pour la période 1998-2003, et les progrès peuvent être mesurés sur cette base. Les travaux ont été réalisés dans les délais prévus, voire en avance sur le calendrier, dans toutes les régions géographiques, à la seule exception de la Somalie méridionale - un résultat remarquable.

88. TADinfo constitue une autre réalisation importante en vue d'une meilleure notification des maladies et pour le renforcement des capacités d'alerte rapide dans les pays en développement. Ce système a déjà été adopté par certains pays et il comble un grave déficit dans les pays en développement auquel il fournit un logiciel efficace pour la quantification et la gestion des maladies animales. Il s'agit d'un système flexible, qui repose sur les mécanismes de notification généralement existants dans les pays en développement. Son principal avantage tient peut-être au fait que l'entretien est assuré par la FAO, d'où l'excellent rapport coût-efficacité du système.

89. Si des résultats tout à fait positifs ont été obtenus dans la promotion de la planification des mesures d'urgence et la prévention des situations d'urgence, les progrès en matière de réponse rapide n'ont toutefois pas été aussi importants que pour d'autres composantes d'EMPRES. L'équipe d'évaluation estime que les avancées dans ce domaine nécessitent une collaboration plus étroite et plus directe avec les pays.

90. La plupart des éléments hors EMPRES du programme de santé animale ont actuellement une visibilité plutôt réduite (à l'exception des activités concernant les glossines et la trypanosomose). Malgré quelques produits pertinents et intéressants, la plupart des activités n'ont pas atteint la masse critique nécessaire et leur importance stratégique n'apparaît pas clairement. Toutefois, les travaux sur la résistance des parasites aux médicaments font l'objet d'un important partenariat entre la FAO et le secteur privé. Le volume des activités concernant les services vétérinaires a sensiblement diminué ces dernières années, à la suite de l'élimination progressive des projets de renforcement des services vétérinaires publics mis en œuvre par la FAO.

91. Le PLTA a constitué un cadre utile pour les travaux de la FAO sur les glossines et la trypanosomose, l'Organisation jouant un rôle important dans ce programme interinstitutions. Le PLTA est une alliance internationale à caractère normatif, mais il devrait jouer un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de la PATTEC, si des donateurs peuvent être mobilisés.

92. Les questions de parité font partie intégrante du programme de la FAO sur la santé animale, où une place importante est réservée au petit bétail, qui présente un intérêt particulier pour les femmes dans les pays en développement. Les projets du PCT concernant la prestation de services de santé animale comportaient des composantes spécifiquement axées sur les besoins des femmes, et ces principes sont appliqués dans la formation donnée au personnel des services vétérinaires après la conclusion des projets.

V. Conclusions et recommandations

PRÉAMBULE

93. Le programme de la FAO en matière de santé animale ne peut, bien entendu, apporter qu'une réponse très limitée aux besoins des pays membres dans ce domaine. La FAO et les services vétérinaires nationaux des pays en développement se trouvent dans l'obligation commune de faire des choix parmi les travaux vétérinaires à effectuer en priorité, dans leurs domaines d'activité respectifs. Les besoins sont grands et les disponibilités réduites. Pour être plus efficace, la FAO doit destiner ses ressources limitées aux secteurs dans lesquels elle bénéficie d'un avantage comparatif et, au sein de ces secteurs, là où les besoins sont les plus impérieux. Les recommandations suivantes sont destinées à donner cette orientation aux activités futures de l'Organisation en matière de santé animale.

EMPRES

94. Dans les pays visités par les missions, le programme EMPRES fait l'objet d'un vaste soutien. La FAO est considérée comme le chef de file et la principale source de connaissances techniques pour la promotion de l'alerte rapide et la planification d'interventions d'urgence pour les maladies transfrontières du bétail. L'évaluation a toutefois pu identifier les enjeux futurs du programme. Il s'agira notamment:

  1. de renforcer les systèmes de surveillance des maladies, surtout au niveau national, considérant le désenchantement des donateurs à l'égard de bien des services publics;
  2. de modérer les attentes quant au fait que d'autres maladies transfrontières puissent être traitées avec autant de succès que la peste bovine;
  3. d'adopter une approche qui soit basée sur la situation réelle, et non pas sur une maladie, pour l'établissement des priorités de la lutte tactique contre les maladies transfrontières;
  4. de souligner l'importance de la surveillance des maladies pour des raisons autres que la prévention des situations d'urgence;
  5. de chercher à accroître le financement des activités d'EMPRES, en travaillant notamment de manière plus directe avec les pays pour la mise en place de capacités d'alerte et de réponse rapide sur la base des possibilités propres au pays.

95. Les pays en développement font écho aux concepts dont la FAO est le promoteur. Dans une situation de désappointement extrême à l'égard des services vétérinaires (et autres) publics centralisés, les donateurs ont été de plus en plus enclins à promouvoir la prestation locale de services. Toutefois, les autorités vétérinaires dans les pays bénéficiaires, comme les donateurs qui financent des activités de lutte contre les maladies transfrontières, reconnaissent qu'une planification stratégique appropriée requiert un système de renseignements épidémiologiques centralisé, à travers la circulation des informations au niveau national et au-delà. Il est important que le programme Élevage d'EMPRES souligne la nécessité de la surveillance épidémiologique, et notamment de systèmes pour la communication, aux autorités nationales de lutte contre les maladies, des renseignements recueillis sur le terrain. Il est recommandé à la FAO de continuer à promouvoir le renforcement des systèmes de surveillance épidémiologique, notamment à l'échelon national et en favorisant le dialogue avec les partenaires de la communauté des donateurs. Il s'agirait en particulier de poursuivre comme prévu la promotion et le développement de TADinfo, pour garantir au système un niveau d'adoption élevé et faire en sorte qu'il devienne un élément central de l'information sur les maladies transfrontières. D'autre part, tous les moyens devront être mis en œuvre afin d'assurer un apport constant de fonds au RADISCON jusqu'à ce que le réseau soit financièrement autonome.

96. Dans les pays menacés par une nouvelle apparition de la peste bovine, en dépit du statut de zone provisoirement indemne là où la vaccination a cessé, la nécessité d'une planification de mesures d'urgence apparaît clairement, tout comme celle de la surveillance pour une détection précoce de la maladie. Le PMEPB a donc constitué un excellent moyen de promotion d'EMPRES. Deux points importants et différents doivent être soulignés ici. Tout d'abord, les ressources et les capacités techniques très réduites de bon nombre de services vétérinaires, qui sont souvent la cause de leur incapacité de faire face à des besoins urgents, limitent l'efficacité des interventions d'urgence. Ensuite, la lutte contre la peste bovine et l'éradication de cette maladie ont été facilitées dans une large mesure par l'existence de vaccins particulièrement efficaces. Il est à craindre que les parties prenantes puissent s'attendre à des résultats analogues dans la lutte contre d'autres maladies stratégiques pour lesquelles des vaccins à effet durable ne sont pas disponibles et dont la maîtrise fait entrer en jeu d'autres facteurs, notamment le contrôle des déplacements du bétail. La lutte contre d'autres maladies transfrontières importantes, comme la PCB ou la fièvre aphteuse, sera bien plus difficile.

97. Pour la plupart des autres maladies, la promotion de la planification de mesures d'urgence présente quelques difficultés conceptuelles. Là où une maladie transfrontières est endémique, sa maîtrise n'a généralement pas le caractère d'urgence que revêt la "prévention d'une situation d'urgence". Dans un pays où la fièvre aphteuse est endémique, il est difficile pour le personnel d'évaluer la nécessité d'une intervention d'urgence (dans le cas par exemple de l'apparition d'un nouveau type de virus), alors qu'il tendra probablement à se consacrer plutôt à la planification de mesures de lutte ordinaires. L'examen d'EMPRES effectué en 1998 avait recommandé l'établissement de critères pour l'ajout de nouvelles maladies au programme. Plutôt que l'établissement de listes de maladies, on recommande l'identification des maladies dont l'éradication à l'échelon mondial ou régional revêt une importance stratégique (par exemple, la peste porcine classique sur le continent américain), tandis que pour la plupart des interventions il serait plus utile de détecter les cas de maladie transfrontières ou les situations dans lesquelles la menace à un pays provient d'une source extérieure, et de promouvoir alors des mesures d'alerte et de réponse rapide. Ainsi, pour la fièvre aphteuse, il conviendrait qu'EMPRES se limite à des activités normatives, au renforcement de la collaboration entre les pays et, si besoin est, à la promotion de mesures spécifiques de lutte contre la maladie.

98. Un autre problème conceptuel possible tient au rattachement apparent de la nécessité d'une surveillance à l'alerte rapide. De fait, la surveillance est une nécessité première pour toutes les activités de lutte contre les maladies, et EMPRES encourage la mise en place de mécanismes améliorés de surveillance, de notification et d'analyse épidémiologique des maladies, pour une planification plus efficace des mesures de lutte. Ce qui est donc nécessaire et dont EMPRES se fait le promoteur, est une réponse à un besoin plus vaste, allant au-delà de la simple nécessité d'une prévention des situations d'urgence, d'où une certaine confusion quant aux limites précises du mandat d'EMPRES. D'une façon analogue on peut dire que les rôles joués par EMPRES dans la promotion de la recherche à vocation pratique et la coordination de la lutte contre les maladies, s'adaptent aussi bien à des situations autres que la prévention des situations d'urgence d'une maladie transfrontières. Il est recommandé à AGAH de redéfinir EMPRES en établissant clairement, si nécessaire, que son mandat ne se limite pas à la seule prévention des situations d'urgence, mais qu'il s'étend également à une activité de soutien pour le renforcement ou la mise en place de mesures et de politiques pour la surveillance, l'épidémiologie, la lutte et l'éradication de maladies susceptibles d'avoir des effets hors frontières.

99. Les principes d'EMPRES ont en grande partie trouvé leur application dans des projets PCT d'intervention d'urgence face à une maladie. Ces projets ont constitué un moyen de promotion efficace d'EMPRES, en l'inscrivant dans un contexte spécifique. Le groupe EMPRES-Élevage est toutefois en proie à une pénurie constante de personnel, qui rend difficile au niveau de la gestion le maintien des activités normatives programmées en présence d'interventions opérationnelles d'urgence non prévues. Il est recommandé soit de pallier le manque actuel d'effectifs, soit d'effectuer des choix plus sélectifs au moment de l'acceptation des demandes au titre du PCT, en établissant des priorités pour l'activité du PCT et les activités normatives de programme courantes. Il se pose toutefois un autre problème: l'application élargie d'EMPRES au niveau des pays n'ira pas de l'avant à la rapidité voulue par le seul truchement du PCT, et dépendra de la mesure dans laquelle la FAO réussira à convaincre les gouvernements et les donateurs de la nécessité de renforcer les capacités d'alerte et de réponse rapide, et à mobiliser des investissements dans ces domaines. Jusqu'à présent l'action auprès des donateurs n'a pas donné de résultats encourageants. Il est recommandé à la FAO d'intensifier considérablement ses efforts pour mobiliser des fonds extrabudgétaires en faveur des activités d'EMPRES. Il est notamment nécessaire aujourd'hui d'assurer le financement du processus de vérification de l'éradication de la peste bovine, sans lequel il existe un risque accru de réapparition de la maladie. En règle générale toutefois, le financement d'EMPRES pourrait être accru en travaillant avec les pays et les donateurs qui s'emploient à renforcer les services vétérinaires, afin qu'une réponse efficace soit donnée aux besoins existants en matière de mesures et d'interventions d'urgence (notamment par un soutien à la législation relative à la prévention et à la lutte contre la maladie), en tenant compte des capacités du pays d'une manière susceptible d'être durable.

100. À ce propos, il est recommandé que les travaux de la FAO dans le domaine des services vétérinaires soient intégrés dans le programme EMPRES, et que les activités concernant la planification de mesures d'urgence en deviennent l'un des éléments clés. Cela aurait l'avantage de démontrer l'engagement accru de la FAO à l'égard d'EMPRES, tout en apportant un soutien aux arguments invoqués pour recueillir des ressources supplémentaires et en faisant une plus grande place aux travaux de la FAO concernant les services vétérinaires, qui bénéficient actuellement d'un financement et d'une visibilité limités.

AUTRES ÉLÉMENTS DU PROGRAMME

Maîtrise écologique des maladies transmises par des insectes

101. L'évaluation approuve l'orientation de base du programme de la FAO en matière de maîtrise écologique des maladies transmises par des insectes, ainsi que l'accent mis sur le PLTA. Il est positif que cette activité ait été dotée d'une identité propre au sein du Plan à moyen terme de la FAO. Ce programme a abouti à des réalisations importantes, notamment le système d'information PAAT-IS, les rapports du PLTA, des directives pour la lutte contre les ravageurs et du matériel de formation. Bien que conceptuellement différente, la campagne PATTEC a elle aussi pour objet la lutte contre les glossines et la trypanosomose en Afrique subsaharienne. Si des progrès ont été faits ces derniers temps sur le plan de l'harmonisation, l'enjeu est de coordonner les différents points forts et priorités des institutions qui interviennent respectivement dans le PLTA et la PATTEC, dans la réalisation de l'objectif d'une lutte efficace contre les glossines et la trypanosomose en Afrique subsaharienne. Il est recommandé de donner une suite aux récents débats entre les différentes institutions et de conclure des arrangements plus concrets, pour ce qui concerne notamment les activités opérationnelles. Il s'agit là probablement d'une condition essentielle pour un financement par des donateurs.

Lutte intégrée contre les parasites et résistance aux médicaments

102. La lutte intégrée contre les parasites et la résistance aux médicaments ne sont pas des domaines d'activité clairement identifiés au sein du programme Élevage de la FAO, et le développement de ces activités semble faire l'objet d'une planification à brève échéance. Les produits du programme paraissent importants, mais la façon dont la FAO prévoit de conduire ses travaux sur la résistance à moyen et à long terme, est vague. Il est recommandé à la FAO d'analyser et de définir plus clairement son rôle perçu à moyen et à long termes dans ce domaine et d'indiquer comment elle entend interagir à cet égard avec les autres organisations et instances concernées.

COORDINATION AVEC LES AUTRES INSTITUTIONS

103. La mise en œuvre efficace des programmes de la FAO en matière de santé animale est clairement liée à l'établissement de relations fructueuses avec les autres institutions qui œuvrent dans des domaines connexes. Ces relations ont été instaurées avec succès dans certains secteurs: par exemple, les travaux menés par la FAO sur la fièvre aphteuse en Asie ont eu un effet synergique avec ceux de l'OIE, et ces deux organisations s'efforcent actuellement de renforcer leur collaboration régionale. De bons contacts au niveau opérationnel ont permis d'éviter les difficultés potentielles. La coopération avec l'OMS dans le cadre du PLTA a également été tout à fait positive. En règle générale, il existe des accords de collaboration effectifs avec l'AIEA, par le biais d'AGE, pour des activités de soutien aux travaux de recherche dans les pays en développement.

104. La FAO et l'OUA-BIRA partagent des intérêts communs en matière de santé animale, comme la campagne PACE à laquelle la FAO participe, et il existe un lien clairement établi avec EMPRES. L'OUA-BIRA et la FAO ont également en commun un vif intérêt pour les problèmes touchant la lutte contre les glossines et la trypanosomose. Toutefois, pour ce qui est de ces deux activités, certaines questions, à la fois politiques et techniques, entre ces institutions n'ont pas encore été résolues. Des mesures efficaces ont été prises récemment concernant la lutte contre les glossines et la trypanosomose, mais des conflits d'intérêt potentiels à l'égard des responsabilités opérationnelles persistent, en cas de financement des opérations de terrain par des donateurs. Les problèmes actuels en ce qui concerne EMPRES ne sont pas aussi graves que les difficultés opérationnelles rencontrées il y a quelques années, mais les relations entre la FAO et l'OUA-BIRA doivent être cultivées avec soin, car les possibilités de chevauchement des responsabilités sont considérables et il convient de les éviter.

ACTIVITÉS DE TERRAIN

105. L'évaluation des activités de terrain a conduit à la formulation d'un certain nombre de recommandations et à l'indication de leçons à caractère général pour les projets de santé animale à venir, visant à assurer une meilleure application et une durabilité accrue des résultats obtenus.

106. La première de ces recommandations est la nécessité de financer (dans le cadre du projet ou par d'autres sources) les éléments/activités indispensables à la réussite du projet, mais qui d'ordinaire ne sont pas financés par les projets. Par exemple, l'abattage est une composante essentielle de la stratégie de lutte contre la peste porcine africaine, mais s'ils ne sont pas indemnisés, les éleveurs seront sans doute peu disposés à abattre leurs animaux et la stratégie sera probablement vouée à l'échec. Lorsque les producteurs sont appelés à payer la vaccination contre une maladie au titre d'une opération de lutte menée dans l'intérêt public (c'est-à-dire pour éviter ou arrêter une épidémie), il est probable qu'ils seront nombreux à s'y dérober. Demander à des vétérinaires ou à des techniciens vétérinaires privés de procéder à la notification des maladies sans compensation, voudra sans doute dire que le travail ne sera pas accompli.

107. Deux projets ont échoué parce que les vaccins achetés n'étaient pas efficaces. Cela montre qu'il est nécessaire de faire intervenir un personnel technique dans le choix de l'équipement et du matériel, surtout pour les produits biologiques.

108. Deux autres points sont enfin soulevés en relation avec les activités de terrain, bien qu'ils ne soient pas spécifiquement liés aux projets en matière de santé animale. Le premier est qu'une bonne partie des projets avaient des objectifs vagues ou au contraire trop ambitieux, compte tenu des délais et des ressources disponibles. Il semble que cela répondait à une tentative d'augmenter les chances d'approbation du projet, même si AGAH se sent écrasé sous le poids de ses responsabilités concernant la préparation et le soutien aux projets. Une évaluation plus précise de ce qui est réellement possible s'impose. Ce problème semble se présenter plus particulièrement avec les projets non liés à des situations d'urgence.

109. Le second point touchant les activités de terrain est que tous les projets du PCT non liés à des situations d'urgence sont considérés comme ayant une action catalytique, entraînant un suivi de la part du gouvernement, ou par des donateurs si des ressources publiques ne sont pas disponibles. Pour les activités pour lesquelles une aide de la part de donateurs s'avère nécessaire, il est vivement recommandé d'identifier les sources probables de financement avant le démarrage du projet, l'expérience montrant qu'il est peu probable que des donateurs manifestent un intérêt par la suite.

 

Annexe 1

RAPPORT DU GROUPE D'EXPERTS CHARGÉ DE L'ÉVALUATION EXTÉRIEURE

110. Le Groupe d'experts s'est réuni à Rome du 17 au 19 décembre 2001, période pendant laquelle il a eu des entretiens avec le personnel chargé de l'évaluation, le Sous-directeur général chargé du Département de l'agriculture, le Directeur de la Division de la production et de la santé animales, et le Chef et les fonctionnaires de haut niveau du Service de la santé animale. Le Groupe a procédé à l'examen du Rapport d'évaluation provisoire, sur la base du Cadre stratégique de la FAO pour 2000-2015, du Plan à moyen terme pour 2002-2007, du Programme de travail et budget pour 2002-2003, de l'énoncé de mission d'AGA et des priorités indiquées par la Direction générale.

Conclusions du Groupe d'experts

  1. Le Groupe d'experts exprime sa satisfaction concernant le processus d'évaluation et se rallie, à une exception près, aux conclusions et recommandations présentées dans le Rapport d'évaluation.

  2. Le Groupe a constaté l'existence d'une forte demande d'assistance en matière de santé animale de la part des pays membres, à laquelle correspondent un Programme ordinaire actif et un niveau de participation élevé du Service aux activités du PCT.

  3. Le Groupe se déclare satisfait de l'engagement dont le Chef du Service a fait preuve, et du professionnalisme et du dévouement de ses effectifs. Il s'agit d'une équipe particulièrement compétente et productive qui a su apporter une réponse efficace aux exigences dérivant des activités du Programme ordinaire et à la lourde charge des activités du PCT et autres interventions non planifiées.

  4. Si la contribution importante du Service au PCT suppose la fourniture d'un effort particulier, elle lui a par ailleurs offert l'occasion, qu'il a su saisir d'une manière particulièrement efficace, de mettre en application sur le terrain certains éléments opérationnels de son programme de travail, et d'assurer une présence et un juste équilibre entre les activités normatives et opérationnelles.

  5. La structure actuelle du Service a été mise en place en 1994 et comprend un Groupe des maladies infectieuses, un Groupe des maladies parasitaires et un Groupe des services vétérinaires. Le programme EMPRES est devenu un élément central du Groupe des maladies infectieuses, reflétant la priorité qui lui est donnée par la FAO. Plus spécifiquement, la coordination de la Campagne mondiale d'éradication de la peste bovine, sur laquelle se concentrent les activités opérationnelles du Groupe, a joué un rôle clé dans les résultats positifs obtenus dans la lutte contre cette maladie, et s'accorde avec la réalisation de l'objectif de l'éradication de la maladie en 2010.

  6. On observe une rapide évolution au niveau du commerce mondial des produits animaux et dans la reconnaissance de l'importance de l'élevage pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté. Ces changements se traduisent par une évolution des priorités de la FAO et le Groupe d'experts estime important que le Service de la santé animale se place dans une position stratégique pour répondre à ces exigences en évolution.

  7. Le Groupe d'experts a néanmoins identifié quelques sujets de préoccupation importants. Il estime en particulier qu'une pénurie de ressources humaines d'une telle ampleur et une pression aussi forte d'activités non planifiées sur le personnel, entravent considérablement le Service de la santé animale dans la mise en œuvre des activités qui lui incombent au titre du Programme ordinaire. Les principaux points à résoudre sont illustrés dans les recommandations ci-après.

Recommandations

a) Stratégie

111. Le Groupe d'experts note que le Service de la santé animale prend part au processus de planification stratégique et d'établissement des priorités adopté par l'Organisation:

b) Allocation de ressources

c) Renforcement des liens

112. Le Groupe reconnaît que le personnel du Service de la santé animale présente des compétences multiples et particulièrement élevées qui leur permettent de traiter des problèmes de santé animale complexes. Toutefois, l'orientation stratégique de la FAO et de la communauté des donateurs est d'exploiter les avantages d'une approche multidisciplinaire intégrée du développement de la production animale. La Division de la production et de la santé animales s'est engagée sur cette voie.

d) Structure

113. Il est recommandé au Service de la santé animale de redéfinir la structure et les responsabilités de ses groupes, afin d'assurer une plus grande cohérence avec leurs objectifs plus généraux.

Le Groupe des services vétérinaires

114. La structure et la fonction de ce groupe ont attiré l'attention du Groupe d'experts et la recommandation le concernant au sein du Rapport d'évaluation est celle avec laquelle le Groupe est en désaccord. Les services vétérinaires de réglementation nationaux constituent la base de la surveillance et de la lutte contre les maladies animales. Il semble que le Groupe des services vétérinaires ait mis essentiellement l'accent sur la prestation de services vétérinaires cliniques et le Groupe d'experts estime nécessaire de modifier cette orientation. L'accent doit être mis en priorité sur la promotion de réformes institutionnelles comportant l'analyse des fonctions de base afin de réorienter les services vétérinaires vers les activités essentielles de lutte contre les maladies, comme la législation, la surveillance, l'épidémiologie, le soutien diagnostique et la notification des maladies.

 

Annexe 2

RÉPONSE DE LA DIRECTION (DÉPARTEMENT DE L'AGRICULTURE)

115. La Direction note avec satisfaction la méthodologie adoptée pour cette évaluation, qui a comporté des consultations avec les pays membres et la participation d'un groupe d'experts externe. Elle reconnaît par ailleurs l'impartialité et l'objectivité de l'évaluation présentée.

116. L'évaluation a mis tout d'abord l'accent sur les Projets de coopération technique (PCT) mis en œuvre par le Service de la santé animale, puis elle s'est étendue à la réalisation du programme Élevage d'EMPRES, et enfin à l'ensemble de la composante de la santé animale du Programme 2.1.3 Élevage. Il est noté que les nombreux pays membres visités ont exprimé une grande satisfaction concernant les activités du programme Élevage d'EMPRES. La Direction s'engage à continuer à centrer l'attention sur EMPRES et ses divers éléments, y compris le Programme mondial d'éradication de la peste bovine (PMEPB), comme l'évaluation l'a suggéré à plusieurs reprises.

117. La Direction estime toutefois que, considérant la concentration initiale sur le PCT, puis sur EMPRES, l'examen aurait dû couvrir plus largement d'autres éléments importants du programme. Au cours des derniers exercices biennaux, non seulement le programme de la FAO en matière de la santé animale s'est intéressé à la diffusion des maladies transfrontières des animaux (problème traité principalement dans le cadre du programme EMPRES), mais il a également fourni aux pays membres un soutien et des conseils concernant les zoonoses, la sécurité sanitaire des aliments d'origine animale, la qualité et la sécurité des médicaments, les produits et les pesticides biologiques, les maladies transmises par des insectes et l'ajustement des politiques et des services de santé animale.

118. Un degré de priorité très élevé continuera d'être accordé au programme Élevage d'EMPRES, mais la Direction s'intéressera également à d'autres secteurs, comme celui de la santé vétérinaire publique, de la maîtrise écologique des maladies transmises par des insectes, et du soutien à la réforme politique et institutionnelle dans les services aux productions animales. Le Plan à moyen terme pour 2004-2009 continuera de refléter cette orientation équilibrée du programme pour laquelle un effort concerté est actuellement déployé pour mobiliser un soutien extrabudgétaire.

119. Les observations spécifiques de la Direction sont les suivantes:

  1. Concernant le programme EMPRES, le rapport d'évaluation a décelé au niveau du volet Réponse rapide un élément de fragilité qu'il attribue: a) à la complexité du concept de planification de mesures d'urgence; b) à la nouveauté de ce concept; et c) au manque de ressources, en personnel et hors personnel. Ces trois raisons sont valables. Même après la décision de consacrer davantage de temps et de ressources à la mise en place du Système d'information sur les maladies transfrontières des animaux (TADinfo), d'entreprendre un certain nombre de tâches de modélisation, et de promouvoir de Bonnes pratiques de gestion des situations d'urgence (GEMP), il reste encore beaucoup à faire. Il est nécessaire également d'intervenir au niveau des Bureaux régionaux de la FAO où le renforcement nécessaire du personnel de niveau supérieur permettra à EMPRES de consolider ses compétences dans ses deux principaux volets techniques, la surveillance (alerte rapide) et la planification de mesures d'urgence (réponse rapide).

  2. Le rapport d'évaluation et le rapport du Groupe d'experts chargé de l'évaluation extérieure divergent dans leurs recommandations concernant le Groupe des services vétérinaires, dont le rapport d'évaluation recommande l'intégration dans le programme EMPRES, notamment pour renforcer la réponse rapide en cas de maladie. Le Groupe d'experts préconise en revanche le maintien du Groupe des services vétérinaires, en le renforçant pour qu'il puisse fournir une meilleure assistance aux autorités vétérinaires des pays membres, notant que "l'accent doit être mis en priorité sur la promotion de réformes institutionnelles comportant l'analyse des fonctions de base afin de réorienter les services vétérinaires vers les activités essentielles de lutte contre les maladies, comme la législation, la surveillance, l'épidémiologie, le soutien diagnostique et la notification des maladies". La Direction souscrit à la recommandation du Groupe d'experts pour deux raisons. Tout d'abord, la FAO se doit d'aider les responsables politiques de ses pays membres à rationaliser, entre secteur public et secteur privé, la prestation de services vétérinaires, selon les responsabilités et les compétences établies de chacun. Cet aspect revêt une importance particulière étant donné la pression qui est exercée sur les gouvernements afin qu'ils procèdent à une nouvelle compression des services publics. La FAO est invitée à énoncer les principes d'une prestation rationnelle de services vétérinaires publics et privés, qui aillent bien au-delà de la réponse rapide aux maladies infectieuses épidémiques. Ensuite, les services vétérinaires nationaux représentent l'une des plate-formes pour la réalisation des fonctions diverses que les producteurs et les consommateurs attendent du secteur public, et dont l'éventail couvre aussi bien des résultats de grande envergure, tels que la réduction de la pauvreté grâce au renforcement des échanges commerciaux (Accord SPS de l'OMC), à la protection de la santé publique à travers la maîtrise des zoonoses d'origine alimentaire (santé vétérinaire publique), qu'une réorientation générale de la gestion publique vers un soutien à la croissance du secteur privé, dans le respect de la santé publique, des ressources naturelles et de l'environnement. Au cours de l'élaboration du Plan à moyen terme pour 2004-2009, il est prévu d'examiner à nouveau le lien entre les travaux du Groupe des services vétérinaires et ceux de la Sous-Division des politiques d'AGA, pour les questions de stratégie vétérinaire et les politiques d'élevage en faveur des pauvres, afin de renforcer le rôle du programme de la santé animale dans les domaines indiqués ci-dessus.

  3. Le rapport d'évaluation indique que "les travaux sur la résistance n'apparaissent pas clairement dans les documents de planification du programme de la FAO" et il précise à juste titre que les travaux en matière de parasitologie "ne sont pas mentionnés dans le Plan à moyen terme pour 2002-2007, et qu'on ne trouve qu'une brève référence générale dans le Programme de travail et budget pour 2002-03" (par. 77). AGAH s'efforce actuellement de renforcer les activités du Groupe sur les maladies parasitaires. Ce Groupe intervient d'une manière accrue dans le domaine de la santé vétérinaire publique, en particulier pour les zoonoses parasitaires. Les effets de ces changements d'orientation feront l'objet d'un examen attentif, à la fois au point de vue des priorités de programme comme indiqué ci-dessus et en ce qui concerne les allocations de ressources.

  4. Le rapport d'évaluation a indiqué un impact généralement satisfaisant des projets du PCT et des projets de terrain du Fonds fiduciaire en matière de santé animale, ce qui est accueilli favorablement. Il a toutefois remarqué que les projets du PCT non liés à des situations d'urgence recevaient en général une appréciation inférieure à ceux qui se rapportaient de façon plus directe à des situations d'urgence en cas de maladie animale et rentraient dans le cadre du mandat d'EMPRES. Le Service de la santé animale voit la possibilité de donner également plus d'impact à ces projets PCT élargis et mieux centrés sur le développement.

120. La Direction appuie la recommandation du Groupe d'experts quant à la nécessité de donner une meilleure focalisation au programme de la santé animale dans le Plan à moyen terme pour 2004-2009. Elle prend note de la recommandation du Groupe d'experts d'allouer des ressources supplémentaires, notamment en personnel, à la composante de la santé animale du Programme Élevage, pour répondre aux demandes sans cesse croissantes des pays membres. La mise en application de cette recommandation devra associer un élargissement progressif des ressources ordinaires de la composante santé animale et l'acquisition dynamique de ressources extrabudgétaires.

 

Sigles

AGA

Division de la production et de la santé animales

AGAH

Service de la santé animale

AGAP

Service de la production animale

AGE

Division mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l'alimentation et l'agriculture

AGPP

Service de la protection des plantes

AIEA

Agence internationale de l'énergie atomique

ANASE

Association des Nations de l'Asie du Sud-Est

APHCA

Commission régionale de la production et de la santé animales pour l'Asie et le Pacifique

CIRAD-EMVT

Département d'élevage et de médecine vétérinaire (Montpellier, France)

COMISA

Confédération mondiale de l'industrie de la santé animale

DFID

Department for International Development (Royaume-Uni)

ELISA

Dosage immunoenzymatique

EMPRES

Système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux et des plantes

ESB

Encéphalopathie spongiforme bovine

EUFMD

Commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse

FFU

Fonds fiduciaire unilatéral

FIDA

Fonds international de développement agricole

ILRI

Institution internationale de recherche zootechnique

OIE

Office international des épizooties

OMC

Organisation mondiale du commerce

OMS

Organisation mondiale de la santé

OUA-BIRA

Bureau interafricain pour les ressources animales de l'Organisation de l'unité africaine

PACE

Campagne panafricaine contre les épizooties

PANVAC

Centre panafricain de vaccins vétérinaires

PARC

Campagne panafricaine de lutte contre la peste bovine

PATTEC

Campagne panafricaine d'éradication des glossines et de la trypanosomose

PCB

Péripneumonie contagieuse bovine

PCR

Réaction en chaîne de la polymérase

PCT

Programme de coopération technique

PLTA

Programme de lutte contre la trypanosomose africaine

PMEPB

Programme mondial d'éradication de la peste bovine

PNUD

Programme des Nations Unies pour le développement

PPR

Peste des petits ruminants

PSSA

Programme spécial pour la sécurité alimentaire

RADISCON

Réseau régional de surveillance et de contrôle des maladies animales pour l'Afrique du Nord, le Proche-Orient et la Péninsule arabique

SADC

Communauté de développement de l'Afrique australe

SIG

Système d'information géographique

SPS

Mesures sanitaires et phytosanitaires

TADinfo

Système d'information sur les maladies transfrontières des animaux

TCOT

Unité du Programme de coopération technique

TIS

Technique de l'insecte stérile

UE

Union européenne

 

 


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