CCP 03/11


COMITÉ DES PRODUITS

Soixante-quatrième session

Rome, 18 – 21 mars 2003

ACTIVITÉS RELATIVES À DES PRODUITS NE RELEVANT PAS DU MANDAT DES GROUPES INTERGOUVERNEMENTAUX

Table des matières



I. CONTEXTE

1. La Division des produits et du commerce international (ESC) procède régulièrement à la collecte et à l'analyse de la plus grande partie des informations sur les marchés et le commerce des produits du fait qu'elle assure le secrétariat de divers groupes intergouvernementaux de produits. Elle a cependant aussi effectué des études sur d'autres produits pour lesquels l'évolution des marchés nécessite une analyse, en particulier lorsque ces produits ne sont pas du ressort d'organisations internationales, ou lorsque les compétences complémentaires de la FAO peuvent apporter une contribution importante dans les analyses entreprises conjointement avec d'autres organes. Parfois, les études ont été entreprises à la demande des États Membres, mais ce n'était pas toujours le cas. Les résultats de ces analyses, qui ont été présentés de façon très diverses, ont suscité un intérêt considérable et le Secrétariat souhaite donc informer le Comité de ces activités qui contribuent à la coopération internationale et à la transparence des marchés des produits non couverts par des activités intergouvernementales officielles. Les produits ne relevant pas des groupes intergouvernementaux qui ont fait l'objet d'études conjointes, de conférences ou d'autres activités depuis la soixante-troisième session du Comité sont notamment les racines et tubercules, le sucre, le café, le coton, le tabac et les produits laitiers.

II. CONFÉRENCES ET CONSULTATIONS SUR DES PRODUITS NE RELEVANT PAS DU MANDAT DES GROUPES INTERGOUVERNEMENTAUX

2. L'Organisation de plusieurs réunions et conférences répond au besoin de mieux appréhender l'avenir des produits, en particulier, compte tenu de la baisse récente des prix et des modifications qui interviendront probablement dans les politiques à l'issue de la réunion de Doha. Ces initiatives ont le plus souvent été prises en charge par des bailleurs de fonds, ou financées au moins en partie par le paiement de droits d'inscription et n'ont donc entraîné que des frais minimes pour la FAO. Les résultats de ces travaux ont été mis à la disposition des membres de l'Organisation.

3. Au vu du succès de la Conférence internationale de la Chine sur le coton en 1999, le Gouvernement chinois a demandé à nouveau à la Division des produits et du commerce international de la FAO d'apporter son soutien technique à la Conférence organisée en 2001. L'Organisation mondiale du commerce, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, le Comité consultatif international du coton et le Département de l'agriculture des États-Unis ont envoyé des experts à cette Conférence dont les travaux ont été centrés sur les perspectives du secteur du coton en Chine et celles du marché mondial du coton, notamment à la lumière des accords du Cycle d'Uruguay sur l'agriculture et sur les textiles et les vêtements, de l'adhésion de la Chine à l'OMC et des nouvelles négociations de cette Organisation. Cette conférence, qui a réuni plus de 150 experts du secteur du textile (public et privé) des principaux pays producteurs et consommateurs de coton, ainsi que d'organisations internationales, a favorisé un échange de vues et un débat sur les politiques envisageables. Ses travaux ont été utiles tant pour le gouvernement hôte que pour les participants internationaux. En outre, le secteur privé a joué un rôle actif présentant des communications et assurant son parrainage.

4. La troisième Conférence internationale sur le sucre organisée par la FAO, intitulée Conférence internationale FAO/Mozambique sur le sucre: sucre et développement en Afrique et dans le monde, s'est tenue à Maputo en octobre 2002, avec la collaboration du Ministère de l'agriculture et de l'Institut national du sucre. Le thème de la Conférence était la durabilité, le commerce et les communications, et les débats ont porté sur les facteurs qui ont contribué ces dernières années à abaisser le prix du sucre et sur leurs répercussions sur la durabilité, la diversification et le commerce. La conférence a passé en revue le cadre international des politiques commerciales concernant le sucre ainsi que l'incidence des réformes des politiques en cours et des ajustements structurels sur le marché mondial du sucre. Elle a effectué un examen préliminaire des perspectives du marché à l'horizon 2010 et des répercussions sur les pays producteurs et consommateurs, elle a analysé la compétitivité et la durabilité du secteur par pays et par région et elle a évalué les possibilités de privatisation et de diversification. Les participants regroupaient 115 délégués provenant de 23 pays, ainsi que de nombreux représentants de différents ministères du Mozambique concernés par la production, la commercialisation et la recherche dans ce secteur. Les pays représentés étaient l'Angola, la Belgique, le Danemark, l'Équateur, Fidji, la France, l'Allemagne, le Guyana, l'Italie, le Kenya, le Malawi, la Mauritanie, l'Île Maurice, le Mozambique, l'Ouganda, les États-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni, l'Afrique du Sud, le Swaziland, la Suède, la Tanzanie et la Zambie.

5. Une Conférence sur la diversification des exportations dans la région Caraïbes/Amérique latine par le développement de l'horticulture biologique s'est tenue à Trinitré-et-Tobago en octobre 2001. Les travaux ont porté principalement sur la situation et les perspectives du marché des fruits et légumes biologiques et sur la façon dont les pays de la région peuvent tirer parti de ces nouveaux débouchés. Ce marché offre aux pays la possibilité d'accroître leurs recettes d'exportation et de diversifier leur base de production agricole.

III. ANALYSES DE PRODUITS NE RELEVANT PAS DU MANDAT DES GROUPES INTERGOUVERNEMENTAUX

6. La FAO coopère de longue date avec d'autres organes pour la réalisation et la publication d'études sur la production et le commerce des produits. En particulier, nombre d'analyses ont été entreprises en coopération avec les diverses organisations internationales de produits. Ces études alliaient les compétences multidisciplinaires et ressources de la FAO et les connaissances et données relatives à ces produits dont disposent les organisations internationales de produits spécialisées. Parmi les études récentes, il faut citer l'établissement, en collaboration avec l'Organisation internationale du café (OIC) de projections du café à l'horizon 2010. À la demande du Conseil international du café, ESC a élaboré un modèle quantitatif et a projeté les volumes de la production et du commerce mondiaux, ainsi que des projections spécifiques pour les pays membres de l'Organisation internationale du café. La FAO et l'OIC ont également entrepris une étude sur l'incidence du commerce du café sur la sécurité alimentaire dans certains pays d'Afrique.

7. Une publication intitulée Les marchés mondiaux des fruits et légumes biologiques: débouchés offerts aux pays en développement dans la production et l'exportation de produits horticoles biologiques, a été produite conjointement par la Division, le Centre du commerce international CNUCED/OMC et le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) en 2001. Cette publication contient les conclusions d'une étude conjointe récente FAO/ITC/CTA sur le commerce international des fruits et légumes frais biologiques. Elle fournit des informations détaillées sur la demande dans les principaux marchés biologiques mondiaux (États-Unis, Japon et pays européens), notamment des données sur les ventes et les importations. Cette étude porte sur le marché actuel, ainsi que sur les perspectives de croissance des ventes à court et moyen termes. Elle contient en outre des études de cas portant sur sept pays en développement qui possèdent un secteur des exportations de produits biologiques. Elle formule des recommandations concernant les catégories de produits qui pourraient offrir des débouchés commerciaux aux pays en développement.

8. En collaboration avec le Comité consultatif international du coton, une série de projections commerciales à l'horizon 2010 sera établie en 2003, à partir des données de l'enquête sur la consommation mondiale actuelle de tissu d'habillement.

9. Dans le cadre de la coopération interinstitutions, et plus particulièrement au sein de l'Équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies sur la lutte contre le tabac, ESC a entrepris un projet qui regroupe plusieurs études portant sur divers aspects de l'économie mondiale du tabac. Ce travail a bénéficié du soutien de l'Agence suédoise gouvernementale, SIDA. Cette recherche visait en partie à déterminer les changements qui pourraient intervenir dans l'économie du tabac au cours de la décennie à partir d'un modèle de l'offre et de la demande mondiales, servant à établir des projections à l'horizon 2010. Cette de porte également sur l'incidence qu'une lutte efficace contre le tabac pourrait avoir sur l'économie du tabac dans les pays producteurs. Un petit nombre de pays producteurs ont été étudiés en détail, des rapports descriptifs ont été établis et, pour cinq pays, un modèle d'équilibre général quantitatif a été mis en place.

10. Les résultats de ces projections indiquent que, si les politiques actuelles, se poursuivent la production et la consommation mondiales de tabac devraient continuer à augmenter, sous l'effet de la croissance démographique et de l'amélioration du niveau de vie. Un autre scénario a également été envisagé, à partir de l'hypothèse d'une augmentation sensible des taxes à la consommation et d'une réduction du soutien aux producteurs de tabac. L'incidence de ces mesures serait modérée, car l'augmentation des taxes serait plus forte dans les pays développés où le niveau de consommation est déjà réduit. Dans les pays en développement, les taxes seraient moins élevées et la demande continuerait à augmenter sous l'effet de la croissance démographique et de l'accroissement des revenus. Par conséquent, les niveaux globaux de production et de consommation ne devraient pas baisser, même si, avec ce scénario, la consommation par habitant dans tous les pays, y compris les pays en développement, devrait reculer quelque peu. Si des mesures de lutte contre le tabac fermes et efficaces étaient introduites, les économies des pays producteurs de tabac en ressentiraient évidemment les effets.

11. La Division des produits et du commerce international a entrepris une étude du marché mondial des matières grasses transformées. Les produits dérivés des matières grasses, qui ont de nombreux usages alimentaires et industriels /non alimentaires, représentent une part importante, surtout en valeur, du marché mondial. Une meilleure connaissance de la production, de la consommation et du commerce de ces produits à forte valeur ajoutée pourrait aider les pays en développement à mieux adapter leurs industries à l'évolution du marché, et si possible, à accroître leur participation au marché mondial et à la production de matières grasses à valeur ajoutée.

12. Les travaux portant sur le Cadre stratégique et les politiques générales de remise en état et de développement du secteur du sucre dans la République dominicaine ont commencé en mars 2002 et devraient s'achever au cours du premier semestre 2003. Ce projet est financé dans le cadre du Programme de coopération technique et placé sous l'égide de ESC en tant que Division technique principale. Son objectif est de remettre en état et de rendre plus efficace et compétitif le secteur du sucre de la République dominicaine. L'équipe a été chargée d'analyser les obstacles techniques, financiers, juridiques et administratifs, en vue de formuler des recommandations visant une politique cohérente du secteur dans un cadre réglementaire approprié, pour la remise en état du secteur du sucre. Le renforcement des institutions et des capacités à tous les niveaux était également une composante importante de ce projet.

IV. TRIBUNES ÉLECTRONIQUES

13. Outre les systèmes électroniques d'échange d'informations mis au point pour certains des produits relevant du mandat des Groupes intergouvernementaux, ESC a organisé des tribunes de communication par courrier électronique pour la banane, les fibres naturelles, les graines oléagineuses, les matières grasses, le riz, les produits laitiers, la viande et les légumineuses. Ces systèmes permettent à des participants, dans le monde entier, d'échanger des informations et des opinions sur des questions relatives aux marchés nationaux et internationaux des produits concernés.

14. Si l'utilisation de ces moyens de communications électroniques permet une mise en commun très large des informations et des vues à un coût direct tout à fait minime, elle ne présente pas les avantages des contacts directs avec des personnes de divers pays. En outre, si le courrier électronique et Internet connaissent une grande diffusion, cette diffusion n'est pas universelle, en particulier dans les pays en développement. Ces formes de communications complètent donc les réunions et conférences classiques, mais ne sauraient s'y substituer.

V. ANALYSE RÉGULIÈRE DES PRODUITS

15. Outre les activités spécifiques consacrées aux questions et aux préoccupations nouvelles, les produits visés dans le présent document sont régulièrement examinés dans les évaluations de la situation et des perspectives publiéss chaque année par la Division dans le Rapport sur les marchés des produits mise à jour par voie électronique deux fois par an au moins sur le site Web de la division 1, et publiées deux fois par an dans les Perspectives de l'alimentation concernant le sucre, les légumineuses et les racines et tubercules. Des projections à mi-parcours sont également entreprises périodiquement (les projections à l'horizon 2010 ont été achevées en novembre 2002), et sont disponibles sur le site Web de la Division ainsi qu'un volume croissant d'informations sur les produits.

VI. INCIDENCE SUR LES RESSOURCES

16. Dans la plupart des activités susmentionnées, les frais sont répartis ou, souvent, pris en charge intégralement par d'autres organisations. Ces arrangements permettent la réalisation d'analyses des questions essentielles et la diffusion des résultats avec des incidences limitées, voire nulles, sur le Programme ordinaire. En effet, ces activités renforcent le Programme de la FAO, en particulier les Sous-Programme 224P4 "Coopération internationale concernant les produits de base et les échanges commerciaux" et 224P5 "Mesures visant à promouvoir le développement des produits de base et des échanges commerciaux".

VII. CONCLUSIONS

17. La Division des produits et du commerce international a entrepris diverses activités liées aux produits autres que ceux qui relèvent du mandat des groupes intergouvernementaux. Ces activités permettent généralement à l'Organisation de contribuer au fonctionnement du commerce international des produits, en particulier en faveur des pays en développement intéressés par ces produits. Souvent, elles ont aussi permis de mobiliser des ressources extrabudgétaires, renforçant ainsi le Programme ordinaire de l'Organisation en ce qui concerne les activités d'analyse et de perspectives du marché des produits et des politiques commerciales. Le Comité souhaitera peut-être prendre note des activités dont il est fait état dans ce document et formuler des recommandations concernant les approches à adopter pour les activités ultérieures dans ce domaine, et la teneur de celles-ci.

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1 Site Web de la Division des produits et du commerce international: http://www.fao.org/es/ESC/default.htm