CCP 03/INF/4


 

COMITÉ DES PRODUITS

Déclaration d’ouverture
prononcée à l’occasion de la
soixante-quatrième session du
Comité des produits
par
M. David Harcharik
Directeur général adjoint de la FAO

 

M. le Président, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les Délégués, Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite la bienvenue à la soixante-quatrième session du Comité des produits.

Je suis heureux de constater le grand nombre de gouvernements des États Membres de la FAO représentés aujourd’hui. J’aimerais tout particulièrement souhaiter la bienvenue aux représentants d’organisations internationales œuvrant dans le domaine des produits de base et d’autres organismes internationaux intéressés, venus si nombreux à cette réunion. Votre expérience directe des marchés des produits de base sera du plus grand intérêt lors des débats du Comité.

Je voudrais également souhaiter la bienvenue aux représentants des ONG et des OSC. Nous nous sommes efforcés d’encourager votre participation aux travaux du Comité des produits et avons organisé un événement parallèle sur la souveraineté alimentaire, auquel vous serez, je l'espère, nombreux à participer.

Le Comité des produits a pour rôle d’analyser les problèmes de nature internationale liés aux produits de base, de surveiller la situation des produits de base dans le monde et de formuler, à l’intention du Conseil de la FAO, des recommandations portant sur les politiques à mettre en œuvre. Le Comité des produits est la seule enceinte véritablement mondiale où peuvent être examinés les problèmes auxquels sont confrontés les producteurs, les exportateurs et les importateurs de produits de base et où sont identifiées des solutions appropriées.

Depuis la dernière session du Comité, les marchés des produits de base ont souvent fait l’actualité, même s'ils n’ont sans doute pas été sur le devant de la scène pour les bonnes raisons: à savoir, la forte chute des prix de la plupart des produits de base lors de la seconde moitié des années 90. Certes, dans certains cas, les prix se sont redressés ces derniers mois, mais les déséquilibres du marché sont encore nombreux et, en règle générale, les prix demeurent à des niveaux particulièrement faibles. La question a été traitée l’an passé lors d’une consultation spéciale sur les prix des produits de base et certains d’entre vous ont sans doute participé à l’événement organisé hier, à titre de suivi, en vue d’analyser plus en profondeur certaines des politiques et actions entreprises à l’échelle internationale dans le but de mettre en valeur les produits de base.

La faiblesse des cours mondiaux des denrées alimentaires de base, telles que les céréales et les oléagineux, devrait ralentir la croissance du coût des importations alimentaires dans les pays importateurs en développement, qui comptent un grand nombre de pays parmi les plus pauvres du monde. Comme on s’attend à une aggravation considérable du déficit des échanges de denrées alimentaires dans les pays en développement pris dans leur ensemble, la faiblesse du prix des importations pourrait être considérée comme un élément positif. Cependant, de toute évidence, le prix non rémunérateur des produits agricoles d’exportation inquiète les pays et les régions tributaires de ces produits pour leurs recettes d’exportation. Nombre d’entre eux sont des pays à faible revenu et à déficit vivrier, qui dépendent des recettes découlant des exportations d’au moins un produit pour financer leurs importations de denrées alimentaires et stimuler leur développement. En effet, le prix des produits de base est directement lié à la sécurité alimentaire des pays en développement, qu’ils soient importateurs de denrées alimentaires ou exportateurs de produits de base. Question récurrente s’il en est, les incidences de l’évolution des marchés internationaux des produits de base sur la sécurité alimentaire demeurent au cœur des préoccupations du Comité.

Celui-ci débattra également des dernières tendances des marchés et des facteurs sous-jacents, notamment de l’évolution de la structure des échanges, de la concentration accrue des marchés, des nouvelles technologies et des inquiétudes des consommateurs quant à la sécurité sanitaire des denrées alimentaires et aux répercussions environnementales et sociales des systèmes de production agricole. Afin d’aider le Comité à analyser l’évolution future des marchés des produits de base, nous avons effectué des projections à moyen terme pour chaque grand produit. Ces projections semblent indiquer une croissance soutenue de la production par habitant, mais un ralentissement de la croissance des échanges commerciaux. Elles indiquent également des progrès laborieux en matière de lutte contre la sous-alimentation dans les pays souffrant le plus d’insécurité alimentaire. Le Comité aura l’occasion d’exprimer son avis sur cette nouvelle analyse et d’affiner les méthodes la sous-tendant.

Comme lors des sessions précédentes, le Comité analysera les dernières évolutions des politiques commerciales, exercice particulièrement utile dans le contexte du Cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha, en cours. Seront également présentés deux documents traitant du protectionnisme dans le domaine du commerce des produits agricoles et d’autres évolutions récentes des politiques ayant des répercussions sur les exportations et les importations de produits agricoles des pays en développement.

Les exportateurs des pays en développement se trouvent confrontés à des obstacles complexes lorsqu'ils tentent de se diversifier et d'augmenter leurs recettes d'exportation. Ces difficultés découlent du fait que les pays développés continuent à mettre en œuvre des niveaux de protection élevés et à subventionner leur agriculture, mais également du fait qu’il est nécessaire de respecter les exigences sanitaires, phytosanitaires et techniques des pays importateurs. Dans le cas de certains produits, les exportateurs sont également confrontés au défi que représentent une concentration accrue des marchés et la position dominante de certaines entreprises de commercialisation et de distribution de denrées alimentaires.

Outre l’analyse de questions spécifiques aux politiques commerciales, la FAO poursuit, en les étoffant, ses activités de renforcement des capacités et de soutien aux gouvernements des États Membres en ce qui concerne les négociations en cours à l’OMC, ainsi que son assistance technique à des gouvernements quant aux politiques liées aux produits. Le Programme de renforcement des capacités liées au commerce dans le domaine de l’agriculture, des pêches et des forêts (programme-cadre II) vient d’être amorcé et présenté aux donateurs potentiels. Je saisis l’occasion pour vous inviter à appuyer ce programme, dont l’objectif est d’assurer une participation, sur un pied d’égalité et en toute connaissance de cause, des pays en développement aux négociations commerciales multilatérales.

Parmi les rapports dont le Comité a été saisi, celui du Sous-Comité consultatif de l’écoulement des excédents revêt une importance particulière. À la lecture de ce rapport, le Comité constatera que certains des principaux donateurs négligent de signaler officiellement au Sous-Comité certaines transactions d’aide alimentaire, manquement en raison duquel nous ne disposons que d’informations partielles sur l’aide alimentaire mondiale et sur ses répercussions sur les échanges commerciaux. Plusieurs aspects de la distribution d’aide alimentaire sont en cours d'analyse au sein de l’OMC, notamment la définition, la notification et la distinction entre l'aide alimentaire et la subvention des exportations. Chaque débat que tiendra le Comité des produits pendant cette session pourrait être bénéfique aux travaux de l’OMC dans ce domaine.

M. le Président, Mesdames et Messieurs,

Nous nous réjouissons de votre participation aux travaux du Comité des produits. Certes, l’ordre du jour est chargé, mais chacun de ses points traite d’une question de la plus haute importance pour le commerce des produits, pour leur mise en valeur et pour la participation sans réserve des pays en développement au système des échanges internationaux. Les débats du Comité apporteront une précieuse contribution au débat international et permettront d’orienter le programme de travail de la FAO dans le domaine des produits au cours du prochain exercice biennal et au-delà. Je vous souhaite une session fructueuse et constructive.