C 2003/4
 

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Mai 2003

Trente-deuxième session de la Conférence
29 novembre – 10 décembre 2003
 

Rapport d'évaluation du programme

2003


 

Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
Rome, 2003

 

 

Table des matières

Avant-propos du Directeur général

Introduction

Chapitre Un: Évaluation de la composante Santé animale du Programme 2.1.3

Chapitre Deux: Évaluation du programme EMPRES - criquet pèlerin

Chapitre Trois: Évaluation extérieure indépendante du Programme spécial pour la sécurité alimentaire

Chapitre Quatre: Évaluation thématique concernant la stratégie A3

Chapitre Cinq: Résumé du rapport d'évaluation du Codex et des autres activités FAO/OMS en matière de fixation de normes alimentaires

Chapitre Six: Évaluation du Programme 2.2.2 (Informations en matière d’alimentation et d’agriculture) – Activités relatives aux statistiques agricoles dans le cadre de FAOSTAT

Abréviations

 


 

Avant-propos du Directeur général

J’ai le plaisir de soumettre au Conseil et à la Conférence le sixième Rapport d’évaluation du Programme de la FAO. Il paraît à un moment où l’Organisation renforce ses systèmes d’évaluation, conformément à l’engagement qu’elle a pris de faire de la FAO une organisation intelligente et un centre d’excellence, comme formulé dans la stratégie transorganisationnelle Garantir l’excellence.

En novembre 2001, j’ai publié un Bulletin du Directeur général sur le renforcement du système d’évaluation de la FAO. Depuis, et conformément aux recommandations des organes directeurs, nous cherchons à améliorer le suivi et l’évaluation annuels assurés par les Directeurs de programme et à introduire l’autoévaluation systématique de toutes les entités de programmes. Les fonds extrabudgétaires, à l’appui des activités de terrain comme des programmes normatifs, font l’objet de procédures de suivi et d’évaluation également rigoureuses. Il s’agit de promouvoir une planification et une budgétisation des programmes fondées sur les résultats, conformément à la stratégie Continuer à améliorer le processus de gestion décrite dans le Cadre stratégique.

Selon l’usage désormais établi, j’ai sollicité et accepté l’avis du Comité du Programme pour sélectionner les domaines d’activité à évaluer pendant l’exercice biennal. De même, la pratique qui consiste à soumettre les rapports d’évaluation au Comité du Programme en même temps que la réaction de la direction aux conclusions et recommandations a été conservée et a permis un débat approfondi au sein du Comité du Programme sur ce qui est valable et faisable.

Toutes les évaluations ont été menées de manière rigoureuse et indépendante et axées sur les résultats obtenus, les bénéfices pour les membres et le rapport coût-efficacité. Elles ont englobé aussi bien la coopération technique que le travail normatif, selon une approche intégrée.

Deux grandes initiatives convenues avec la Conférence dès ma première prise de fonctions, à savoir le Programme spécial pour la sécurité alimentaire et EMPRES1 (tant la composante criquet pèlerin que la santé animale), ont été évaluées. Le moment était bien choisi, dans la mesure où les programmes ont atteint leur régime de croisière et jouent désormais un rôle important dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier. Les programmes ont évolué depuis leur mise en route en fonction de l’expérience acquise et des observations formulées lors des évaluations, qui ont largement contribué à renforcer encore leur utilité pour les pays bénéficiaires. Il est très encourageant pour nous que le Comité du Programme ait bien accueilli l’approche souple et centrée sur les personnes adoptée pour le PSSA.

Le Rapport d’évaluation du Programme 2003 reflète également un changement d’orientation approuvé par le Comité du Programme et qui consiste à évaluer de plus en plus nos activités par rapport aux objectifs stratégiques de l’Organisation tels que convenus dans le Cadre stratégique 2000-15. Le présent rapport présente un résumé de l’évaluation des activités menées au titre de l’objectif stratégique A3 «Plans d’intervention et action efficace et durable en cas de crises alimentaires ou agricoles». Malheureusement, la situation mondiale et l’insécurité alimentaire sont telles qu’aider les populations vulnérables à reprendre leurs activités agricoles après les crises occupe de plus en plus la FAO. L’évaluation nous a permis de tirer des leçons de l’expérience acquise afin d’agir plus efficacement dans ce domaine.

Le Chapitre 5 du présent rapport résume l’évaluation du Codex Alimentarius et d’autres activités de la FAO et de l’OMS relatives aux normes alimentaires effectuée conjointement avec nos partenaires de l’OMS. Il s’agit depuis toujours d’un programme clé pour l’Organisation et important pour tous les pays, comme en témoignent tant l’évaluation elle-même que l’attention que lui ont portée tous nos membres, le rapport ayant été examiné à une session extraordinaire de la Commission du Codex Alimentarius. Comme vous le verrez en lisant la réponse de la direction, nous travaillons conjointement avec l’OMS pour mettre en œuvre nombre des recommandations, mais beaucoup dépendra également de l’empressement que mettront les membres du Codex à rationaliser leurs méthodes de travail et leurs priorités, tout en facilitant la participation des pays en développement et en tenant compte de leurs besoins.

L’évaluation des activités statistiques de la FAO (Chapitre 6 du présent rapport) porte sur l’une des fonctions principales de l’Organisation. Elle confirme l’importance et l’utilité des fonctions statistiques, mais met en lumière les difficultés rencontrées par beaucoup de pays en développement pour tenir à jour et améliorer leur système national, dont dépend la qualité des statistiques établies par la FAO. L’évaluation souligne également la nécessité de revoir les priorités afin de mieux répondre aux principaux besoins d’informations compte tenu de la diversité croissante des demandes. La direction a l’intention de se fonder sur les recommandations pour avancer dans ce travail normatif important.

J’ai noté que dans chaque cas, les évaluations ont permis de conclure que les résultats de la FAO devraient être plus largement diffusés. Ceci est très gratifiant et démontre la valeur de nos efforts. Nous travaillons avec vous, les Membres de l’Organisation, et avec nos autres partenaires pour surmonter les contraintes liées à la pénurie de ressources qui rendent ces recommandations difficiles à appliquer. Toutefois, dans la mesure où nous sommes toujours à la recherche d’un meilleur rapport coût-efficacité, j’ai aussi demandé au Service de l’évaluation de faire en sorte que les futures évaluations proposent diverses solutions applicables dans les limites des ressources existantes, outre les priorités nécessitant un financement supplémentaire.

Le rôle de l’évaluation à la FAO répond à mon souci de parvenir à une transparence et à une responsabilité maximales, non seulement en ce qui concerne l’utilisation des ressources mais aussi sur le plan des résultats. Le Comité du Programme a, à plusieurs reprises, accueilli avec satisfaction l’examen impartial et critique des impacts et des problèmes présenté dans les rapports d’évaluation. Je partage cette attitude, même si elle conduit parfois la direction à réfuter tout aussi franchement les observations et les recommandations que nous ne considérons pas viables. C’est pourquoi j’estime que le travail d’évaluation est de plus en plus précieux, tant pour animer le débat interne que pour promouvoir le dialogue avec les membres sur la meilleure façon d’améliorer la qualité des services rendus.

C’est dans cet esprit que j’attends avec intérêt les observations du Conseil et de la Conférence relatives aux conclusions formulées et aux questions soulevées dans le présent rapport

 

Jacques Diouf   
Directeur général

 

   


  

Introduction

1. Après leur approbation par le Comité du Programme à sa quatre-vingt-deuxième session (Septembre 1999), les politiques et principes qui sous-tendent le nouveau système d’évaluation ont été promulgués dans le Bulletin du Directeur général no 2001/33 (Renforcement du système d’évaluation de la FAO). Depuis lors, le nouveau système d’évaluation est appliqué afin d’améliorer la pertinence, l’efficacité et l’efficience du travail de l’Organisation dans le contexte du Cadre stratégique et de l’approche axée sur les résultats. Ceci a impliqué en particulier: a) la mise en place d’un nouveau système d’évaluation qui comprend des évaluations annuelles et des autoévaluations par les directeurs de programme et l’évaluation de l’ensemble du programme de l’Organisation par le Service de l’évaluation (PBEE); b) la poursuite de l’évaluation qualitative de l’évaluation et du retour d’informations aux fins de la planification et de l’exécution des programmes; c) la participation active des organes directeurs, et en particulier du Comité du Programme, au processus d’évaluation.

2. Le processus qui inclut le suivi préalable à l’évaluation, l’évaluation annuelle et l’autoévaluation périodique a démarré en 2003 avec une évaluation annuelle de l’exécution par les directeurs de programme et un premier groupe d’autoévaluations de certaines entités de programme relevant des programmes techniques et économiques. Ces activités sont appuyées par PBE pour l’évaluation annuelle et par PBEE pour l’autoévaluation, qui fournissent les outils méthodologiques et assurent une formation appropriée. Les évaluations annuelles devraient améliorer le suivi des produits et des résultats, tandis que le processus d’autoévaluation devrait aider les directeurs de programme à tirer des leçons de l’exécution pour améliorer la planification et la gestion. Le processus d’autoévaluation devrait aussi assurer une base solide aux évaluations de programme et donc les renforcer. Le premier rapport de synthèse sur les résultats de l’autoévaluation sera soumis aux organes directeurs par l’intermédiaire du Comité du Programme en 2005.

3. En ce qui concerne les évaluations de programme gérées par le PBEE, on s’est efforcé d’améliorer leur qualité et leur utilité aux fins de la gestion stratégique ainsi que leur crédibilité. Ces évaluations sont de plus en plus souvent conçues en fonction des objectifs et des approches spécifiques décrits dans le Cadre stratégique et le Plan à moyen terme. Leur but principal est d’évaluer la pertinence, la cohérence et l’efficacité des activités en cours par rapport aux objectifs stratégiques de façon à pouvoir améliorer la planification et la gestion de ces activités tant individuellement que collectivement. Cette approche, appliquée pour la première fois à l’évaluation thématique des activités à l’appui de l’objectif stratégique A3 (Plans d’intervention et action efficace et durable en cas de crises alimentaires ou agricoles) a été bien accueillie, tant par les directeurs de programme que par le Comité du programme et continuera à être affinée. En même temps, elle permet de mieux évaluer les résultats des programmes en fournissant un cadre et des critères plus clairs pour évaluer les progrès accomplis par rapport aux résultats prévus. De même, des visites sur le terrain plus systématiques dans des pays sélectionnés et des enquêtes par questionnaire auprès des partenaires permettent d’évaluer les résultats sur le terrain et le degré de satisfaction des principaux partenaires. Toutefois, pour obtenir des améliorations supplémentaires à cet égard, il faudra renforcer le suivi des résultats par les directeurs de programme, comme envisagé dans le nouveau système d’évaluations annuelles mentionné ci-dessus.

4. L’utilisation sélective de contributions externes au processus d’évaluation continue à s’amplifier pour compléter les compétences techniques disponibles aux fins de l’évaluation des programmes ou renforcer la crédibilité des résultats de l’évaluation. Un rôle spécial est attribué à l’examen par les pairs externes, qui enrichit la gamme de connaissances et la portée de l’expérience utiles au processus, fournit une validation indépendante du fond et de la qualité de l’évaluation et, en conséquence, renforce la crédibilité des résultats. On a également davantage recours à l’expertise externe, notamment à des équipes de consultants externes, pour conduire certaines évaluations. Ainsi, le Programme spécial pour la sécurité alimentaire a été évalué par une équipe de consultants externes et le Codex Alimentarius et d’autres activités de la FAO et de l’OMS relatives aux normes alimentaires ont été évalués par une équipe dirigée par un consultant de haut niveau et composée de consultants et de fonctionnaires de la FAO et de l’OMS chargés de l’évaluation. Cette formule, associée à une réponse distincte de la direction, a permis de renforcer la transparence, l’indépendance et la crédibilité des évaluations individuelles.

5. Le Comité du Programme continue à guider très activement le processus d’évaluation. Il conseille le Directeur général pour le choix des thèmes à inclure dans les plans biennaux continus établis pour les évaluations de programmes et en tant que premier destinataire des rapports d’évaluation, examine et commente de manière approfondie les évaluations individuelles. Il demande et reçoit des rapports intérimaires sur la suite donnée aux recommandations clés. Il s’agit d’un moyen efficace de promouvoir l’information en retour aux fins de la planification et de l’exécution des programmes, aspect assez souvent négligé dans les systèmes d’évaluation.

6. Comme indiqué dans l’avant-propos du Directeur général, le Rapport d’évaluation du Programme 2003 fait rapport sur les six évaluations examinées par le Comité du programme en 2002-03. La présentation du dernier rapport ayant été accueillie favorablement, elle a été réutilisée pour cette nouvelle édition: chaque chapitre contient un résumé du rapport d’évaluation, le rapport du groupe de pairs externes, la réaction de la direction et le rapport du Comité du programme.

7. En ce qui concerne le fond, le Comité du programme a jugé que les activités évaluées correspondaient bien aux besoins des États membres de la FAO, à qui elles avaient rendu des services utiles. Il a examiné les faiblesses et les mesures correctives à prendre avec les directeurs concernés, à la lumière des recommandations de l’évaluation et des réactions de la direction. Le Comité s’est déclaré généralement satisfait de la façon dont la fonction d’évaluation avait évolué au sein de la FAO. En particulier, il a apprécié l’orientation stratégique et prospective de l’évaluation et est convenu que l’accent devrait être mis de plus en plus sur des évaluations thématiques dans le contexte du Cadre stratégique et du Plan à moyen terme. À ses récentes sessions, le Comité a également:

    1. apprécié le recours croissant à des experts externes et en particulier aux groupes d’examen par des pairs externes pour valider les évaluations;
    2. à propos de l’évaluation externe du PSSA, a suggéré que les coûts supplémentaires soient justifiés par la nécessité d’avoir recours à des compétences particulières ou de renforcer la crédibilité de l’évaluation;
    3. s’est félicité des réactions positives de la direction;
    4. s’est félicité de l’impartialité accrue des évaluations, de leur «franchise» et des «critiques constructives» qui les accompagnent;
    5. s’est félicité du caractère précis et opérationnel des recommandations, tout en mettant en garde contre une tendance à l’excès de détails et en regrettant l’absence de classement des recommandations par ordre de priorité;
    6. a souligné qu’il fallait donner suite aux évaluations, notamment agir en temps opportun dans le cas des recommandations acceptées par la direction;
    7. a apprécié les efforts faits pour diffuser les résultats de l’évaluation de façon à favoriser la confrontation des expériences et à accroître la transparence; et
    8. a reconnu les incidences financières d’évaluations complètes, tout en soulignant qu’il fallait privilégier la qualité et l’intégrité plutôt que la quantité dans ce domaine.

8. À propos du dernier rapport d’évaluation du Programme 2001, la Conférence « … s’est déclarée dans l’ensemble satisfaite des progrès accomplis pour mettre en œuvre un système d’évaluation approprié, dans le contexte d’une nouvelle approche plus stratégique de la planification, de la programmation et de la budgétisation et a noté qu’il serait indiqué d’envisager la création d’un service d’évaluation indépendant »2.

9. L’expression par le Comité du programme et par le Conseil d’une satisfaction générale constitue un important encouragement à tirer parti de l’élan acquis pour renforcer encore le nouveau système d’évaluation. Cet effort se poursuivra donc. Outre l’élaboration et l’affinement des méthodologies et approches utilisées, l’accent sera mis sur le renforcement du retour d’informations à l’appui du processus du programme ainsi que sur la promotion de l’amélioration interne de l’Organisation, grâce à diverses formes d’évaluation, y compris l’autoévaluation.

10. À propos de la création proposée d’un service d’évaluation indépendant, la Réunion conjointe du Comité du programme et du Comité financier a examiné cette question en mai 2003 et a conclu que l’indépendance de l’évaluation était une question à la fois importante et complexe qui serait réexaminée par la Réunion conjointe du Comité du programme et du Comité financier en septembre 2003.

11. Il convient, toutefois, de souligner un point important. Il s’agit du coût de l’évaluation envisagé sous deux points de vue. Le coût direct des évaluations augmente à cause, notamment, du recours plus fréquent à des contributions extérieures, tant pour la constitution des équipes d’évaluation que pour les groupes d’examen par des pairs externes. Les visites sur le terrain et les enquêtes par questionnaire gonflent encore les coûts. Plus indirectement, l’évaluation des résultats exige un suivi plus systématique de la part du personnel chargé du programme, notamment lorsqu’il s’agit d’évaluer les réalisations et l’impact des programmes grâce au processus d’autoévaluation. Les ressources du programme sont donc mises à contribution tant en ce qui concerne le temps de travail des fonctionnaires que les fonds nécessaires à la collecte et à l’analyse des preuves de ces résultats. Compte tenu des difficultés financières de l’Organisation, ceci constitue un véritable défi qui oblige à réfléchir au rapport coût-efficacité de l’évaluation en tant qu’outil de gestion.

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1 EMPRES Système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontières des maladies et des plantes.

2 Rapport de la Conférence de la FAO, C 2001/Rep, par. 82.

 


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