CL 124/LIM/2


Conseil

Cent vingt-quatrième session

Rome, 23-28 juin 2003

APPLICATION DU PLAN D’ACTION DU SOMMET MONDIAL DE L’ALIMENTATION:
RAPPORT SOUMIS PAR LE COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE AU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DES NATIONS UNIES PAR L’INTERMÉDIAIRE DU CONSEIL DE LA FAO

Table des matières



I. INTRODUCTION

1. Le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), lors de la reprise de la session d’organisation en mars 1999, a invité le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture à « transmettre au Conseil, tous les quatre ans, à compter de 1999, un rapport établi par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale sur les progrès accomplis dans la mise en oeuvre du Plan d’action du Sommet mondial de l’alimentation, mettant l’accent sur ses liens avec le suivi coordonné intégré des grandes conférences des Nations Unies et réunions au sommet assuré par le système des Nations Unies » (Décision 1999/212 du 25 mars 1999, Conseil économique et social des Nations Unies).

2. À sa vingt-cinquième session (Rome, 31 mai - 3 juin 1999), le Comité a examiné, puis approuvé un modèle de rapport défini pour rendre compte des progrès réalisés concernant l’application du Plan d’action. Sur la base de ce modèle, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, à sa vingt-sixième session (Rome, 18-22 septembre 2000), a examiné le premier groupe d’engagements relatifs à des objectifs « axés sur les personnes », soit les engagements 1, 2 et 5 et les parties pertinentes de l’engagement 7. À sa vingt-huitième session, tenue en septembre 2002, le Comité a procédé à l’analyse du second groupe, soit les engagements relatifs aux objectifs « axés sur le développement » : engagements 3, 4 et 6 et les parties pertinentes de l'engagement 7.

3. Le présent rapport fait état de la Déclaration du Sommet mondial de l’alimentation: cinq ans après et des décisions du Comité relatives aux deux séries d’analyse (2000 et 2002), telles que présentées dans le Rapport du Comité au Conseil, et des observations du Conseil y afférentes, telles que présentées dans les rapports du Conseil.

II. COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE

CL 119/14 - Rapport de la vingt-sixième session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (Rome, 18-22 septembre 2000)
(par. 19 à 30)

Rapports reçus

19. Quatre-vingt-onze pays et 9 organisations internationales ont présenté des rapports sur la mise en oeuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. Le Secrétariat a fait la synthèse des riches informations figurant dans ces rapports en les regroupant sous la forme de questions clés liées aux Engagements I, II et V et aux éléments pertinents de l'Engagement VII (engagements axés sur l'être humain). Les participants se sont félicités de la clarté et de la brièveté de cette synthèse, tout en signalant que certaines questions importantes, indiquées ci-après, avaient été omises. Des informations assez détaillées ont été fournies sur les mesures prises, mais on n'a pas analysé suffisamment les résultats de telles mesures.

20. Des rapports étaient également disponibles au sujet des débats importants qui ont eu lieu sur le suivi du Sommet mondial de l'alimentation lors de chacune des conférences régionales de la FAO.

Nature multidimensionnelle du suivi du Sommet mondial de l'alimentation

21. La nature multidimensionnelle du suivi du Sommet mondial de l'alimentation se réfère aux mesures prises aux niveaux national, intergouvernemental et interinstitutions par des organismes gouvernementaux, intergouvernementaux ou non gouvernementaux et par des acteurs de la société civile. Certains délégués ont réaffirmé que la communauté internationale et le système des Nations Unies, y compris la FAO, ainsi que d'autres organismes et institutions, selon leurs mandats respectifs, ont d'importantes contributions à apporter à la mise en œuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation et ils ont regretté la réduction du budget de la FAO et d'autres organismes internationaux. Plusieurs délégués ont souligné que la croissance zéro du budget de la FAO limite la capacité de l'Organisation à aider les pays en développement.

Mesures prises pour réduire la pauvreté et parvenir à la sécurité alimentaire

22. Plusieurs pays ont fourni des renseignements supplémentaires sur les mesures prises pour appliquer le Plan et réduire la pauvreté et le nombre de personnes sous-alimentées. Ils ont réaffirmé leur pleine adhésion au Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation.

23. Les organisations intergouvernementales qui ont pris la parole étaient toutes parfaitement au courant des objectifs du Sommet mondial de l'alimentation et tenaient dûment compte des problèmes de sécurité alimentaire dans leurs plans stratégiques. La lutte contre la faim est une entreprise commune pour tous les organismes. Le Comité a noté avec grande satisfaction que le Sommet du millénaire qui vient de s'achever a réaffirmé l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation, à savoir réduire de moitié pour 2015 au plus tard le nombre de personnes sous-alimentées, aux côtés de l'objectif consistant à réduire de moitié, pour cette même date, la pauvreté extrême.

24. Le Sommet mondial de l'alimentation a en fait encouragé de nombreux pays à mettre en place des programmes, politiques et institutions de sécurité alimentaire pour permettre d'atteindre l'objectif fixé en temps voulu. Les participants ont reconnu l'aide fournie par la FAO dans ce domaine, s'en sont félicités et ont mis en évidence son rôle de coordination en la matière.

Présentation de rapports sur l'utilisation de la nourriture comme instrument de pression politique et économique

25. Il a été rappelé que la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale affirme que la nourriture ne peut pas être utilisée comme un instrument de pression politique et économique et que ce concept a été répété lors de plusieurs réunions de la FAO, mais que le document n'aborde pas cette question. Le Comité a réaffirmé l'importance de la Déclaration de Rome et du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation en général et plus particulièrement par rapport à cette question.

Approche du suivi du Sommet fondée sur les droits

26. Rappelant que le Sommet avait réaffirmé le droit de chacun d'avoir accès à une nourriture saine et nutritive, conformément au droit à une nourriture adéquate et au droit fondamental de chacun d'être à l'abri de la faim, le Comité a réaffirmé qu'il importe de continuer à consolider ce concept important dans l'instance pertinente des Nations Unies, avec la participation active de la FAO.

Intégration des questions de parité et dévolution de pouvoirs aux femmes

27. Le Comité a souligné l'importance de la parité entre les hommes et les femmes pour la sécurité alimentaire, objectif crucial pour la réalisation de l'Engagement Un, qui n'avait pas été suffisamment mis en évidence dans le document.

Mesures prises par la FAO pour mettre en œuvre le Plan d'action du Sommet

28. Se référant au rôle de chef de file de la FAO parmi les institutions internationales pour la mise en œuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, plusieurs délégués ont regretté que le document ne donne pas assez de renseignements sur les actions de la FAO.

Autres aspects favorisant la réalisation des objectifs de sécurité alimentaire

29. La question de faciliter la réalisation des objectifs de sécurité alimentaire dans de nombreux pays en développement en améliorant l'accès de leurs exportations aux marchés mondiaux et en favorisant l'agriculture et le développement rural durables a été mentionnée lors de la session du Comité; elle fera l'objet de la seconde phase de l'examen du Plan d'action du Sommet.

B. RECOMMANDATIONS

30. Le Comité, sur la base des constatations et conclusions ci-dessus, a formulé les recommandations suivantes:

À l'intention des gouvernements

À l'intention de la communauté internationale

À l'intention du Secrétariat de la FAO

À l'intention des institutions internationales

CL/123/10 - RAPPORT DE LA VINGT-HUITIÈME SESSION DU COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE
(Rome, 6-9 juin 2002)
(paragraphes 12 à 27)

A. PRÉSENTATION DE RAPPORTS ET RÉSULTATS

12. Le Comité a passé en revue les progrès réalisés dans la mise en oeuvre des objectifs «axés sur le développement» (c'est-à-dire engagements III, IV, VI et sections pertinentes de l'Engagement VII) du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation sur la base du document CFS:2002/3. Il a félicité le Secrétariat pour la qualité de ce document, tout en regrettant que moins d'un tiers des pays Membres de la FAO aient soumis leur rapport à temps.

13. Le rapport aurait pu être plus informatif et plus pertinent si tous les rapports nationaux avaient fourni davantage de renseignements quantitatifs et d'analyses et avaient rendu compte des activités de la société civile. À l'avenir, les rapports nationaux devraient en particulier fournir des informations sur la priorité relative accordée aux programmes concernant l'agriculture et la sécurité alimentaire dans les budgets nationaux, ainsi que sur l'incidence de ces programmes sur la réduction de la faim.

14. Plusieurs délégués ont fourni des informations complémentaires sur les mesures adoptées par leur pays pour appliquer le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation et réduire la pauvreté et le nombre de personnes sous-alimentées. Ils ont réaffirmé l'engagement de leur pays à l'égard du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation.

B. NÉCESSITÉ D'INTÉGRER DE FAÇON EXPLICITE LA PROBLÉMATIQUE HOMMES-FEMMES

15. Les femmes jouent un rôle de premier plan dans la production vivrière des pays en développement, mais elles sont souvent exclues des prises de décision et de l'accès aux ressources. L'inégalité hommes-femmes est l'un des principaux obstacles à la sécurité alimentaire et il faudrait davantage faire état, dans les prochains rapports, des mesures prises pour surmonter ce problème.

C. FACTEURS ESSENTIELS POUR RÉALISER L'OBJECTIF DU SMA

16. La réduction de l'insécurité alimentaire exige: stabilité politique et économique; bonne gouvernance; état de droit; large participation; cadre politico-institutionnel approprié; priorité à l'agriculture et au développement rural durable dans la stratégie nationale de développement économique; production vivrière nationale suffisante; services efficaces de recherche, de vulgarisation, de commercialisation et de crédit en faveur des petits agriculteurs; décentralisation de la prise de décision et participation accrue du secteur privé, des ONG et des organisations de la société civile à la fourniture des services; développement de la gestion de l'eau selon des méthodes appropriées; bonne planification de l'occupation des sols et mise à profit des caractéristiques pédologiques et climatiques; amélioration des infrastructures et des communications.

17. La conservation des ressources phytogénétiques et l'accès à ces ressources jouent un rôle essentiel pour permettre une production agricole durable, soutenir les moyens d'existence des communautés rurales et assurer la sécurité alimentaire nationale. En ce sens, l'adoption du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture en novembre 2001 a été une étape décisive.

D. OBSTACLES À L'AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

18. Les guerres et les conflits, la propagation de la pandémie du VIH/SIDA et les catastrophes naturelles à répétition, y compris les épidémies de maladie des plantes et des animaux, outre qu'ils aggravent l'insécurité alimentaire et entraînent d'importantes souffrances humaines à court terme, perturbent, à plus long terme, les efforts de développement visant à éradiquer la pauvreté, entraînant souvent un recul de la sécurité alimentaire et du niveau de vie global des communautés.

E. IMPORTANCE DE LA PÊCHE DURABLE POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

19. La Conférence de Reykjavik sur la pêche responsable dans les écosystèmes marins, organisée conjointement par la FAO et l'Islande, a joué un rôle important dans le renforcement de la contribution des pêches à la sécurité alimentaire.

F. ÉCHANGES INTERNATIONAUX ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

20. Plusieurs délégués ont souligné que les progrès accomplis dans la réalisation de l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation, à savoir réduire la pauvreté et la faim, dépendent non seulement de l'adoption de politiques et de programmes d'action bien conçus au niveau national, mais également d'un système commercial international ouvert et équitable. À cet égard, ils ont souligné qu'il fallait encore s'employer à faire en sorte que les politiques se rapportant à l'alimentation, au commerce de produits agricoles et au commerce international en général soient plus cohérentes et plus favorables à la sécurité alimentaire.

21. Certains participants ont dit qu'ils espéraient que les négociations commerciales en cours offriraient davantage de possibilités, à tous les pays, de tirer parti d'un système commercial mondial équitable, ouvert, fondé sur des règles et orienté vers le marché et à cet effet un appel a été lancé pour que les négociations entreprises dans le cadre du programme de développement de Doha aboutissent à une issue favorable.

G. DROIT À L'ALIMENTATION

22. De nombreux membres ont félicité la FAO et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme d'avoir _uvré en étroite collaboration, conformément à l'engagement 7.4 du Plan d'action du SMA relatif au droit à une nourriture suffisante. Plusieurs délégués ont déclaré qu'il faudrait ensuite élaborer un code international de conduite sur le droit à une nourriture suffisante, qui aiderait les pays à s'acquitter de leurs obligations dans le contexte des objectifs du SMA. D'autres pays s'y sont opposés, car à leur avis il serait peu probable qu'un tel code améliore sensiblement la sécurité alimentaire.

H. ALLIANCE MONDIALE CONTRE LA FAIM

23. Plusieurs délégués ont appuyé l'idée d'une coalition mondiale contre la faim. Ils ont souligné que, pour que des progrès importants soient faits en matière de réalisation de l'objectif du SMA, il fallait que tous les partenaires du développement redoublent d'efforts et s'unissent pour constituer une alliance contre la faim fondée sur des principes solides.

I. AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT

24. Plusieurs délégués ont fait part de leur préoccupation tenant au fait que la capacité limitée de leur pays de mobiliser des ressources financières était encore réduite par le fardeau de la dette et par la tendance à la baisse de l'APD en faveur de l'agriculture. La nécessité d'inverser la tendance à la baisse de l'APD est conforme au Consensus de Monterrey. À cet égard, certains délégués ont souligné que l'aide internationale ne constitue qu'un élément de la lutte contre la faim. Ils ont souligné qu'un environnement politique propice est l'élément primordial et principal qui permet de réaliser le potentiel de l'investissement privé et qui permet à l'aide de porter ses fruits.

J. BIOTECHNOLOGIES

25. Certains délégués ont fait remarquer qu'il est devenu nécessaire de suivre l'évolution de la situation dans le domaine des biotechnologies. Ils ont souligné la nécessité de renforcer les capacités nationales de gestion des risques pour les produits génétiquement modifiés et d'évaluer la biosécurité des OGM pour l'environnement. Certains délégués ont souligné l'importance de la recherche et de la technologie agricoles, y compris la biotechnologie, pour l'accroissement de la productivité de l'agriculture et la gestion durable des ressources naturelles, conditions essentielles de la sécurité alimentaire.

K. CHANGEMENTS CLIMATIQUES

26. Plusieurs délégués ont souligné les importants liens qui existent entre les changements climatiques et la sécurité alimentaire. À cet égard, une délégation a évoqué une étude consacrée à la sécurité alimentaire et aux changements climatiques réalisée par l'Institut international pour l'analyse des applications de systèmes de Laxenbourg (Autriche). Les effets des changements climatiques sont plus marqués sur les terres marginales.

L. RECOMMANDATIONS

27. Le Comité a adressé les recommandations suivantes à la FAO: 

III. EXTRAITS DES DOCUMENTS PORTANT LA COTE CL119/REP ET CL 123/REP-REV.

EXTRAITS DU DOCUMENT PORTANT LA COTE CL 119/REP

Rapport de la vingt-sixième session du
Comité de la sécurité alimentaire mondiale

(par. 9 à 17)

9. Le Conseil s’est déclaré satisfait de la présentation du rapport de la vingt-sixième session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, document bien ciblé, concis et mettant clairement en lumière les principales questions relatives à la sécurité alimentaire mondiale et à l’exécution du Plan d’action du Sommet mondial de l’alimentation. Le Conseil a approuvé le rapport du Comité, y compris ses conclusions et recommandations.

10. Le Conseil s’est déclaré préoccupé de ce que les progrès accomplis dans l’exécution du Plan d’action du Sommet mondial de l'alimentation (SMA) et la diminution du nombre de personnes sous-alimentées sont insuffisants pour que l’on puisse espérer atteindre l’objectif fixé par le SMA de réduire le nombre de personnes sous-alimentées de moitié d’ici 2015. Il a souligné que si les tendances actuelles se poursuivent, cet objectif risque de ne pas être atteint dans les délais prévus. Le Conseil a reconnu que, pour atteindre l’objectif du SMA, le nombre de personnes sous-alimentées devra diminuer en moyenne d’au moins 20 millions par an et a souligné qu’il convient d’intensifier les efforts à tous les niveaux pour améliorer la sécurité alimentaire et accélérer la diminution du nombre de personnes sous-alimentées.

11. À cet égard, le Conseil a pleinement approuvé les recommandations du Comité figurant au paragraphe 30 de son rapport et a demandé aux gouvernements, à la communauté internationale et au secrétariat de la FAO d’appliquer avec diligence ces recommandations. Le Conseil a souligné que le défi posé par la faim et la sous-alimentation exige des efforts combinés et coordonnés à tous les niveaux.

12. Le Conseil a noté que la multiplication et l’aggravation des crises alimentaires liées aux conflits armés et aux catastrophes naturelles, l’incidence du VIH/SIDA et le fardeau de la dette affectent la capacité de certains pays en développement d’appliquer le Plan d’action du SMA. Il s’est également inquiété de l’incidence croissante des maladies d'origine alimentaire et des zoonoses.

13. Le Conseil a pris note avec satisfaction de la Déclaration adoptée par l'Assemblée du Millénaire des Nations Unies et s'est félicité de ce que cette Assemblée a réaffirmé l’objectif du SMA de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d’ici 2015, aux côtés de l'objectif consistant à réduire de moitié, pour cette même date, la pauvreté extrême. Il a souligné que la Déclaration du Millénaire met l'accent sur une approche intégrée et coordonnée de la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Il a donc insisté pour que la FAO participe à son application et assume un rôle de chef de file en vue d’une mise en œuvre coordonnée des engagements du SMA. Le Conseil a demandé que le Directeur général lui fasse rapport, à sa prochaine session, sur la contribution de la FAO, au sein du système des Nations Unies, aux activités entreprises pour appliquer les dispositions de la Déclaration du Millénaire qui relèvent de son mandat.

14. Le Conseil a noté avec satisfaction que des efforts louables ont été faits pour mettre en place les systèmes d’information et de cartographie sur l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV) et qu’un certain nombre de pays ont commencé à se doter de leur propre SICIAV. Il a reconnu toutefois que la mise en œuvre du SICIAV au niveau national est ralentie par le manque de ressources. Le Conseil a appuyé les recommandations visant à renforcer les SICIAV formulées par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) au paragraphe 39 de son rapport. Le Conseil a souligné en particulier la nécessité d’allouer davantage de ressources à la mise en place du système au niveau national, dans toutes les régions.

15. Plusieurs Membres ont souligné qu'ils appuient l'idée d'établir un Code de conduite sur le droit à une nourriture adéquate et ont rappelé que ce droit est inséparable des autres droits de l’homme. À cet égard, ils ont souligné l’importance du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que la nécessité pour les États Membres et la FAO de mieux faire rapport sur leurs activités respectives dans ce domaine. Le Conseil a également rappelé qu'à son avis, la nourriture ne doit pas servir d’instrument de pression à des fins politiques ou économiques, comme indiqué dans le rapport du CSA. Un certain nombre de pays ont instamment invité le Directeur général à prêter une attention appropriée aux consultations prévues dans la Résolution A/55/L.7.

16. Le Conseil a exprimé son soutien au Programme spécial de la FAO pour la sécurité alimentaire (PSSA). En même temps, il a rappelé qu'une évaluation du PSSA est prévue à la fin de la campagne agricole de 2001 et il a déclaré attendre avec intérêt les résultats de cette évaluation.

17. Plusieurs Membres ont déclaré apprécier le soutien que leur accorde la FAO pour améliorer leur sécurité alimentaire et ont demandé à l’Organisation de continuer à les aider à renforcer leur capacité et à leur fournir d’autres formes d’assistance technique. À cet égard, ils ont souligné la nécessité pour la FAO de disposer d’un budget plus élevé. Un certain nombre de Membres ont exprimé le souhait que la FAO contribue davantage à sensibiliser la communauté internationale au rôle essentiel de l'agriculture dans les stratégies de lutte contre la pauvreté, car l'agriculture est l'activité principale des pauvres qui vivent dans les zones rurales. Certains Membres ont aussi approuvé les efforts déployés par le CSA pour promouvoir une plus large participation de la société civile à ses travaux, comme indiqué dans le rapport de ce Comité.

EXTRAITS DU DOCUMENT PORTANT LA COTE CL 123/REPORT/REV

Rapport de la vingt-huitième session du
Comité de la sécurité alimentaire mondiale

(par. 17 à 19)

17. Le Conseil a regretté le faible taux de diminution du nombre des personnes sous-alimentées, jugé décevant. Reconnaissant qu’il était nécessaire de passer d’une phase de sensibilisation à des mesures plus concrètes, le Conseil a approuvé le rapport du CSA et a insisté sur le fait que les Gouvernements et la FAO devaient tout mettre en œuvre pour appliquer, tout particulièrement, les conclusions et recommandations des paragraphes 11 et 17 dudit rapport. Certains membres ont proposé que la FAO instaure un système de suivi de la mise en œuvre des recommandations.

18. Appuyant les recommandations du CSA, le Conseil a souligné qu’il convenait notamment d’accorder une importance particulière aux mesures visant à réduire la dégradation de l’environnement et à assurer la conservation des sols et des eaux. Le Conseil a insisté pour que la FAO continue à appuyer le renforcement des capacités en matière de normes internationales de sécurité sanitaire des aliments et de négociations sur le commerce international des produits agricoles. L’importance des systèmes d’information sur la sécurité alimentaire a, elle aussi, été mise en évidence et un appel a été lancé en faveur d’une coordination avec d’autres organisations du système des Nations Unies, notamment dans le cadre des objectifs de développement pour le Millénaire.

19. Le Conseil a rappelé que l’amélioration de la sécurité alimentaire incombait avant tout aux gouvernements nationaux. La responsabilité de la communauté internationale dans l’application du Plan d’action du SMA a également été soulignée. Le Conseil a en outre confirmé que l’aide alimentaire pouvait jouer un rôle positif à l’appui de la sécurité alimentaire, tout en soulignant qu’elle ne devait pas supplanter les mesures d’encouragement à la production nationale.

IV. DÉCLARATION DU SOMMET MONDIAL DE L’ALIMENTATION: cinq ans après1

ALLIANCE INTERNATIONALE CONTRE LA FAIM

Nous, les Chefs d'État et de gouvernement, 1 ou nos représentants, réunis à Rome pour le Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après (SMA: cinq ans après) à l'invitation de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO);

Rappelant le Sommet mondial de l'alimentation (SMA), tenu à Rome en novembre 1996, au cours duquel les Chefs d'État et de gouvernement, ou leurs représentants, ont adopté la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale et le Plan d'action du SMA et ont proclamé leur volonté politique et leur engagement commun et national de parvenir à la sécurité alimentaire pour tous et de déployer un effort constant afin d'éradiquer la faim dans tous les pays et, dans l'immédiat, de réduire de moitié le nombre des personnes sous-alimentées pour 2015 au plus tard;

Reconnaissant l'urgente nécessité d'intensifier les efforts de tous les partenaires concernés en une alliance internationale contre la faim, afin de réaliser les objectifs du Sommet de 1996;

Réaffirmant le droit de chacun d'avoir accès à une nourriture saine et nutritive;

Réitérant que la nourriture ne doit pas être utilisée comme instrument de pression politique et économique et réaffirmant l'importance de la coopération et de la solidarité internationales ainsi que la nécessité de s'abstenir de mesures unilatérales qui ne seraient pas conformes au droit international et à la Charte des Nations Unies et mettraient en danger la sécurité alimentaire;

Réaffirmant les engagements pris dans la Déclaration de Rome et dans le Plan d'action, qui, compte tenu des nombreuses facettes de la sécurité alimentaire, incluent une action nationale et des efforts internationaux efficaces pour compléter et renforcer les mesures nationales;

Reconnaissant les efforts considérables faits dans de nombreux pays pour réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire et conscients de l'engagement pris par la communauté internationale de contribuer à cet effort, comme exprimé dans la Déclaration du Millénaire des Nations Unies;

Notant que le rythme annuel moyen de réduction du nombre des personnes sous-alimentées dans le monde est de huit millions et que si cette tendance se poursuit, l'objectif du SMA, réaffirmé dans la Déclaration du Millénaire, de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées pour 2015 au plus tard ne sera pas atteint;

Notant que la faim est à la fois la cause et l'effet de la pauvreté extrême et empêche les pauvres de tirer parti des possibilités de développement, que l'éradication de la faim est une étape indispensable pour réduire la pauvreté et l'inégalité et que la communauté internationale a réitéré sa volonté ferme de réduire la pauvreté. Constatant en outre que 70 pour cent des pauvres vivent dans des zones rurales et tirent l'essentiel de leurs moyens de subsistance de l'agriculture et du développement rural; et notant l'augmentation rapide du nombre total et de la proportion de citadins souffrant de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition;

Conscients des difficultés particulières rencontrées par tous les pays en développement et plus particulièrement par les pays les moins avancés (PMA), les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), les petits États insulaires en développement et les pays affectés par des conflits violents, des troubles civils, des mines terrestres et des munitions non explosées ou exposés à la désertification et aux catastrophes naturelles; notant en outre que le réchauffement de la planète et les changements climatiques peuvent avoir des incidences graves sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations, notamment dans ces pays;

Reconnaissant également les difficultés rencontrées par les pays en transition pour répondre à leurs besoins de sécurité alimentaire tout en appliquant des réformes orientées vers le marché;

Préoccupés par les estimations actuelles indiquant une tendance à la baisse des crédits alloués par les pays en développement au développement agricole et rural, facteur clé de la sécurité alimentaire, ainsi que de l'aide publique au développement (APD) et des prêts des institutions internationales de financement affectés à cet objectif.

Reconnaissant le rôle important de l'aide alimentaire dans les situations de crise humanitaire ainsi que comme pré-investissement propice au développement.

Réaffirmant l'Engagement Quatre du Plan d'action du SMA, qui part du principe que le commerce est un facteur clé de la sécurité alimentaire mondiale;

Réaffirmant l'importance fondamentale de la production et de la distribution des aliments au niveau national, ainsi que de l'agriculture et du développement rural durables, des pêches et des forêts, pour parvenir à la sécurité alimentaire;

Réitérant notre profonde préoccupation face à la dette des pays en développement et en particulier à celle des pays pauvres très endettés (PPTE), qui a une incidence négative sur les ressources disponibles pour la sécurité alimentaire, en dépit des progrès de la mise en oeuvre de l'Initiative des PPTE;

Reconnaissant que les crises économiques et financières internationales ont montré de façon dramatique la vulnérabilité des pays en développement;

Notant avec préoccupation la menace aiguë que représente la pandémie de VIH/SIDA et l'incidence du paludisme, de la tuberculose et d'autres maladies, en particulier celles causées par la contamination de l'eau dans les pays en développement, et leur impact catastrophique sur la sécurité alimentaire;

Réaffirmant notre volonté d'appliquer le Consensus de Monterrey, qui indiquait la nécessité de créer des partenariats efficaces entre pays développés et pays en développement fondés sur la reconnaissance du rôle de premier plan des autorités nationales dans l'élaboration et l'exécution de plans de développement qui intègrent des stratégies de réduction de la pauvreté et reconnaissant l'intérêt de rechercher de nouvelles sources de financement qui ne soient pas trop onéreuses pour les pays en développement, qui sont les clés d'une sécurité alimentaire durable;

Reconnaissant l'importance du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture à l'appui des objectifs de sécurité alimentaire;

Notant les conclusions des conférences mondiales, notamment de la Conférence internationale sur le financement du développement, des sessions extraordinaires de l'Assemblée générale des Nations Unies, sur le VIH/SIDA en 2001 et sur les enfants en 2002, et de la quatrième Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), tenue à Doha, et rappelant le prochain Sommet mondial sur le développement durable de 2002.

Volonté politique

1. Réaffirmons les engagements mondiaux pris dans la Déclaration de Rome du Sommet mondial de l'alimentation de 1996, en particulier celui de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde pour 2015 au plus tard, comme réaffirmé dans la Déclaration du Millénaire, et prenons la résolution d'accélérer l'application du Plan d'action du SMA;

2. Appelons toutes les parties (gouvernements, organisations internationales, organisations de la société civile et secteur privé) à intensifier leurs efforts pour agir en tant qu'alliance internationale contre la faim de façon à atteindre les objectifs du SMA en 2015 au plus tard. À cet effet, il convient que les parties encouragent une action coordonnée. Sans oublier la contribution d'aucune des parties, les pays doivent continuer de rendre compte des progrès accomplis au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), en tant qu'organe chargé d'assurer la coordination de la mise en œuvre du Plan d'action du SMA.

3. Reconnaissons que les progrès accomplis jusqu'à présent n'ont pas été suffisants pour atteindre l'objectif du SMA. Considérant que la responsabilité de la sécurité alimentaire nationale incombe aux gouvernements, en coopération avec la société civile et le secteur privé, et avec l'appui de la communauté internationale, nous sommes résolus à accélérer notre action de façon à réduire de moitié le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde d'ici à 2015 au plus tard. Pour que cet objectif puisse être atteint, il faudra que ce nombre diminue de plus de 22 millions par an en moyenne.

4. Soulignons que les stratégies de réduction de la pauvreté et de promotion de la sécurité alimentaire devraient inclure des mesures visant à améliorer la productivité agricole ainsi que la production et la distribution des denrées alimentaires. Nous nous engageons à promouvoir l'accès des hommes et des femmes, sur un pied d'égalité, à l'alimentation, à l'eau, à la terre, au crédit et aux technologies, ce qui contribuera à créer des revenus et des emplois pour les pauvres et, de ce fait, à réduire la faim et la pauvreté.

5. Réaffirmons qu'il importe de renforcer le respect de tous les droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui incluent le droit au développement, la démocratie, l'état de droit, la bonne gouvernance, des politiques économiques saines, l'égalité des droits de tous, sans distinction de sexe, de race, de langue ou de religion, la résolution des conflits conformément à la Charte des Nations Unies et dans le respect du droit humanitaire international et la coopération internationale, de façon à résoudre les problèmes économiques, sociaux, culturels et humanitaires internationaux, comme condition essentielle à l'instauration de la sécurité alimentaire.

6. Appelons les partenaires du développement concernés à déployer tous les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs de développement international de la Déclaration du Millénaire, en particulier ceux qui portent sur la réduction de moitié de la faim et de la pauvreté pour 2015, pour améliorer et renforcer les indicateurs nécessaires et pour suivre les progrès réalisés dans le cadre de leur mandat; et à renouveler et renforcer leur engagement en faveur des systèmes nationaux et internationaux en place pour évaluer la sécurité alimentaire; nous réaffirmons le rôle de la FAO, avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'UNICEF, en ce qui concerne le suivi des progrès réalisés pour atteindre l'objectif de développement du Millénaire relatif à la faim et l'importance du Groupe de travail interinstitutions du Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV) en ce qui concerne le renforcement du suivi national et international de la sécurité alimentaire.

7. Constatons que l'immense majorité de ceux qui ont faim et qui vivent dans la pauvreté absolue vivent dans des zones rurales et considérons que pour atteindre l'objet de réduire de moitié le nombre de personnes qui souffrent de la faim, il faudra que les pays les plus exposés à l'insécurité alimentaire et les plus paupérisés, notamment en Afrique subsaharienne, donnent la priorité à la lutte contre la pauvreté rurale, en s'appuyant sur une croissance soutenue de la production agricole.

8. Réaffirmons que la FAO a un rôle de premier plan à jouer pour aider les pays à mettre en oeuvre les dispositions du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, dans le cadre de son mandat et en gardant présent à l'esprit que le SMA a confié au Comité de la sécurité alimentaire mondiale le soin de suivre ces progrès.

9. Convaincus que de larges partenariats internationaux sont d'une importance cruciale pour l'application du Plan d'action du SMA, invitons les gouvernements, les organisations internationales et les institutions financières à utiliser leurs ressources de manière rationnelle, à améliorer leur efficacité et à renforcer leur coopération, à harmoniser leurs efforts pour lutter contre la faim et à renforcer le rôle clé de l'agriculture et du développement durables dans la sécurité alimentaire.

10. Invitons le Conseil de la FAO à établir à sa cent vingt-troisième session un Groupe de travail intergouvernemental, auquel participeraient les parties prenantes, dans le contexte du suivi du SMA; ce Groupe serait chargé d'élaborer, dans un délai de deux ans, une série de directives volontaires visant à appuyer les efforts faits par les États Membres pour concrétiser progressivement le droit à une alimentation suffisante dans le cadre de la sécurité alimentaire nationale; demandons à la FAO, en étroite collaboration avec les organes créés en vertu d'un traité, les institutions et les programmes du système des Nations Unies compétents de seconder le Groupe de travail intergouvernemental qui fera rapport sur ses activités au Comité de la sécurité alimentaire mondiale.

11. Engageons expressément les gouvernements à examiner leurs politiques nationales en matière de sécurité alimentaire en vue d'en combler les lacunes, d'identifier de nouvelles initiatives, de supprimer les obstacles à leur application et de rationaliser les initiatives interministérielles et interdépartementales.

12. Réaffirmons le Consensus de Monterrey et exhortons tous les membres de l'OMC à tenir les engagements pris à la Conférence de Doha, en particulier ceux qui concernent la réforme du système commercial international des produits agricoles, et surtout ceux mentionnés aux paragraphes 13 et 14, étant donné que le commerce international des produits agricoles a, conformément à l'Engagement Quatre du Plan d'action du SMA, un rôle à jouer dans la promotion du développement économique, la lutte contre la pauvreté et la réalisation des objectifs du SMA, particulièrement dans les pays en développement.

Défis

13. Réaffirmons la nécessité d'assurer l'égalité des sexes et d'appuyer l'autonomisation des femmes, reconnaissons et apprécions le rôle permanent et vital des femmes dans l'agriculture, la nutrition et la sécurité alimentaire, ainsi que la nécessité d'intégrer ces considérations dans tous les aspects de la sécurité alimentaire; et reconnaissons la nécessité d'adopter des mesures visant à garantir que le travail des femmes rurales est reconnu et apprécié afin de renforcer la sécurité économique de ces femmes et leur accès aux ressources, au crédit, aux services et aux avantages, ainsi que leur maîtrise de ces ressources.

14. Soulignons la nécessité d'une alimentation sûre et équilibrée ainsi que l´importance des questions nutritionnelles, qui doivent faire partie intégrante de la sécurité alimentaire. Récemment, la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux enfants a examiné la nécessité d'investir dans l'infrastructure économique et sociale et les services sociaux ainsi que dans la protection sociale des personnes vulnérables et des groupes défavorisés. Il faut veiller à améliorer la qualité du régime alimentaire et l'accès à l'eau potable, aux soins de santé, à l'enseignement et aux services d'assainissement. Nous reconnaissons l'importance d'interventions efficientes et acceptables sur le plan local pour réduire les carences en micronutriments.

15. Réaffirmons notre engagement à lutter contre les pandémies mondiales et en particulier contre la propagation du VIH/SIDA, qui peut avoir un impact extraordinairement dévastateur sur tous les secteurs et niveaux de la société et, par conséquent, sur la sécurité alimentaire. Il faut pour cela offrir aux familles d'agriculteurs frappées par le VIH/SIDA et à court de main-d'oeuvre de nouvelles approches, technologies et productions végétales. À cet égard, nous nous félicitons de la création du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, qui facilitera considérablement l'action concertée à l'échelon des pays, ainsi que la mobilisation de ressources nouvelles et supplémentaires pour la prévention et le traitement de ces maladies.

16. Réaffirmons le rôle capital de la Commission du Codex Alimentarius, de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et de l'Office international des épizooties (OIE) qui fournissent des normes efficaces, reposant sur une base scientifique et acceptées sur le plan international, concernant la sécurité sanitaire des aliments et la santé des animaux et des plantes, et qui facilitent le commerce international des produits alimentaires et agricoles en tant qu'organismes de normalisation reconnus par l'Accord de l'OMC sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (Accord SPS).

17. Nous engageons à continuer à soutenir les initiatives visant à renforcer les capacités des pays en développement en matière de gestion de la sécurité sanitaire des aliments et de la santé des animaux et des plantes.

18. Devons renforcer l'action nationale et internationale pour nous préparer aux crises et aux situations d'urgence et améliorer l'efficacité des interventions, sous forme de secours alimentaires ou autres. Cette action doit être intégrée dans un effort de développement durable auquel doivent être associées toutes les parties prenantes, afin de parvenir à une sécurité alimentaire durable. Nous soulignons la nécessité d'étendre la portée et le champ d'application des mécanismes de protection sociale, et en particulier de filets de sécurité pour les ménages vulnérables et exposés à l'insécurité alimentaire. Nous sommes résolus à faire en sorte que la famine disparaisse à jamais, au moyen du développement économique, de systèmes d'alerte rapide et de secours d'urgence.

19. Reconnaissons l'utilité de l'alimentation scolaire comme programme de développement social. L'alimentation scolaire devrait reposer, chaque fois que possible, sur des achats locaux ou régionaux et être gérée de façon à respecter les coutumes alimentaires locales. À cet égard, nous encourageons l'élargissement des programmes d'alimentation scolaire du Programme alimentaire mondial (PAM), à condition qu'ils soient appliqués conformément aux priorités et aux programmes d'enseignement nationaux.

20. Sommes résolus à contribuer au Sommet mondial sur le développement durable, reconnaissant le rôle important des trois organisations internationales ayant leur siège à Rome (FAO, PAM et Fonds international de développement agricole (FIDA)) et à renforcer la coordination et la coopération entre organisations nationales et internationales, afin d'utiliser efficacement les ressources, en particulier dans les domaines de la coopération technique et financière, de la gestion durable des ressources naturelles, de la lutte contre les maladies transfrontières des animaux et des plantes et de la sécurité sanitaire des aliments.

21. Soulignons la nécessité de continuer de promouvoir la gestion durable des forêts et des pêches et notamment l'exploitation durable et la conservation des ressources aquatiques vivantes, compte tenu de la contribution de ces secteurs à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté.

22. Insistons sur la nécessité de promouvoir des activités de substitution permettant aux populations qui cultivent des plantes illicites de parvenir à une sécurité alimentaire durable et de vivre dans la dignité.

23. Conscients de l'étendue de la pauvreté dans les zones de montagne, soulignons le rôle essentiel de ces zones et la possibilité d'y réaliser un développement agricole et rural durable garantissant la sécurité alimentaire. Nous soulignons la nécessité d'édifier à cet effet des partenariats entre pays en développement et pays développés.

24. Nous engageons à travailler dans un esprit de coopération et de solidarité pour renforcer les activités de la FAO qui, dans le cadre de son mandat, permettent aux pays en développement et aux pays en transition de garantir la sécurité sanitaire des aliments, de faire un meilleur usage des résultats de la recherche et des technologies et de relever les défis de la mondialisation, tout en profitant des possibilités qu'elle offre, notamment en matière d'agriculture et de sécurité alimentaire. Nous nous engageons également à aider ces pays, et en particulier leurs producteurs alimentaires, à faire des choix judicieux et à accéder aux connaissances scientifiques et techniques nécessaires pour employer ces nouvelles technologies à l'appui de la lutte contre la pauvreté et la faim.

25. Invitons la FAO à promouvoir, avec le GCRAI et d'autres instituts de recherche internationaux, la recherche agronomique et les nouvelles technologies, y compris les biotechnologies. Il faut introduire de nouvelles technologies éprouvées, y compris des biotechnologies, de manière sûre et adaptée aux conditions locales, afin d'améliorer la productivité agricole des pays en développement. Nous nous engageons à étudier et à partager les biotechnologies et à faciliter leur utilisation responsable pour faire face aux besoins de développement.

26. Reconnaissons que les pays en développement et les pays en transition ont du mal à relever le défi de la mondialisation et à exploiter les possibilités qu'elle offre, particulièrement en ce qui concerne l'agriculture et la sécurité alimentaire, et convenons donc, dans un esprit de coopération et de solidarité, de renforcer les activités de la FAO pour aider ces pays à surmonter leurs difficultés et à tirer parti de la mondialisation.

Ressources

27. Invitons tous les pays membres, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, le secteur privé et tous les autres partenaires du développement à envisager de fournir des contributions volontaires au Fonds fiduciaire de la FAO pour la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments et aux autres instruments volontaires. Le Fonds fiduciaire devra servir de catalyseur pour accélérer la production alimentaire et améliorer l'accès à la nourriture dans les PMA, les PFRDV et les petits États insulaires en développement, ainsi que pour la prévention des infestations de ravageurs et des maladies transfrontières des animaux et des plantes, ainsi que leur éradication, et la préparation de projets d'investissement et d'initiatives de coopération Sud-Sud dans les domaines susmentionnés.

28. Soulignons que la réalisation des objectifs du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, réaffirmés dans la Déclaration du Millénaire des Nations Unies, dépend du niveau de l'allocation et de l'efficience des investissements dans la sécurité alimentaire, l'agriculture et le développement rural ainsi que dans la production, la transformation et la distribution des produits alimentaires. Comme convenu dans le Consensus de Monterrey, la mobilisation des ressources nationales et internationales nécessaires pour atteindre ces objectifs exige: i) un environnement porteur pour l'épargne et l'investissement en milieu rural dans le cadre d'un système macroéconomique national sain, ii) une stratégie nationale de réduction de la pauvreté à assises larges visant à améliorer l'accès à la nourriture, y compris par un accroissement de la production et de la distribution d'aliments, iii) la promotion des possibilités d'investissement privé interne et externe, iv) un commerce international loyal, v) l'affectation au développement social et économique de crédits suffisants dans les budgets nationaux, vi) une aide publique au développement, en complément des efforts nationaux, dans les domaines critiques des infrastructures sociales et du développement humain et vii) une gestion transparente et efficace des ressources publiques.

29. Lançons un appel aux pays développés pour qu'ils prennent des mesures concrètes, s'ils ne l'ont pas encore fait, afin de porter leur APD en faveur des pays en développement à 0,7 pour cent de leur produit national brut (PNB) et de réserver entre 0,15 et 0,20 pour cent de leur PNB aux pays les moins avancés, objectif réitéré par la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés; et encourageons les pays en développement à continuer de veiller à ce que l'APD soit utilisée de façon efficace à l'appui de ces objectifs de développement. Nous reconnaissons les efforts de tous les donateurs, félicitons ceux dont l'APD dépasse ou atteint l'objectif, ou tend à s'en rapprocher, et soulignons qu'il importe de planifier l'action nécessaire pour atteindre les niveaux souhaitables.

30. Nous félicitons de l'adoption du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) et de l'inclusion dans cette initiative d'un volet relatif à l'agriculture et à la sécurité alimentaire. Nous invitons la communauté internationale à répondre à cette initiative en finançant des programmes ou des projets, de la façon la plus appropriée, compte tenu des principes et engagements du NEPAD.

31. Encouragerons la communauté internationale à continuer à fournir une assistance technique et financière aux pays en transition, afin de promouvoir leur sécurité alimentaire. 32. Dans le but d'inverser la tendance au déclin de la part de l'agriculture et du développement rural dans les budgets nationaux des pays en développement, dans l'APD et dans l'ensemble des prêts des institutions internationales de financement, appelons à affecter à ces secteurs une part suffisante de l'APD bilatérale et multilatérale, des prêts des institutions internationales de financement et des budgets des pays en développement, dans l'esprit du Consensus de Monterrey.

32. Dans le but d'inverser la tendance au déclin de la part de l'agriculture et du développement rural dans les budgets nationaux des pays en développement, dans l'APD et dans l'ensemble des prêts des institutions internationales de financement, appelons à affecter à ces secteurs une part suffisante de l'APD bilatérale et multilatérale, des prêts des institutions internationales de financement et des budgets des pays en développement, dans l'esprit du Consensus de Monterrey.

33. Réaffirmons que l'Initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) offre une possibilité d'améliorer les perspectives économiques et d'appuyer les efforts de réduction de la pauvreté des pays bénéficiaires, renforçant ainsi la sécurité alimentaire. La mise en œuvre rapide, efficace et intégrale de l'Initiative renforcée, qui devra être entièrement financée par des ressources additionnelles, est d'une importance critique. Les pays pauvres très endettés devront prendre les mesures nécessaires pour être admis à bénéficier de cette initiative.

34. Réaffirmons également la nécessité d'explorer des solutions novatrices au problème de la dette des pays en développement, y compris les pays à revenu intermédiaire et les pays en transition, conformément au Consensus de Monterrey.

35. Lançons un appel à tous les pays pour qu'ils envisagent, s'ils ne l'ont pas encore fait, de signer et de ratifier le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, afin qu'il entre en vigueur dès que possible.

Conclusions

Les rapports nationaux indiquent que les pays ont mis en place des politiques et des programmes axés sur la mise en œuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. Cependant, les répercussions spécifiques de chaque politique sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et la réduction du nombre de personnes sous-alimentées sont rarement traduites en termes quantitatifs, ce qui rend difficile l’analyse des progrès réalisés.

Seuls quelques pays ont réussi à diminuer le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation. Dans de nombreux pays, ce nombre est même en expansion. Dans leur rapport, de nombreux pays soulignent un certain nombre de problèmes spécifiques ayant des répercussions sur leurs capacités à améliorer la sécurité alimentaire et à réduire le nombre de personnes sous-alimentées dans le cadre du Plan d'action du Sommet mondiale d'alimentation.

 

Note : Des notes explicatives sur les paragraphes 10 et 25 du dispositif ont été communiquées par la Norvège et une réserve au sujet du paragraphe 10 du dispositif a été émise par les États-Unis d'Amérique. Le texte intégral de ces notes explicatives et de cette réserve sont consignés dans le Rapport du Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après.

 

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1 Par « gouvernement », on entend également la Communauté européenne dans ses domaines de compétence. Sur les 180 pays participants (179 pays et la Communauté européenne) 34 étaient représentés par le chef de l'État, neuf par le vice-président, 17 par le chef du gouvernement, 12 par le vice-premier ministre, un par le prince héritier, 96 par un ministre et 11 par un ambassadeur ou une personnalité de rang équivalent. En outre, 191 représentants de haut niveau (dont 109 ministres et 82 vice-ministres et sous-secrétaires) ont participé au Sommet en tant que membres des délégations des pays participants.