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Vingt-Septième Conférence Régionale de la FAO pour le Proche-Orient

Doha (Qatar), 13 - 17 mars 2004

Cadre Politique pour l’Intégration de la Parité Hommes-Femmes dans le Développement Agricole et Rural dans la Région du Proche-Orient

TABLE DES MATIÈRES



I. INTRODUCTION

1. Ce document a pour objet de fournir des informations sur la démarche de la FAO et le soutien apporté à l’intégration des questions de parité hommes-femmes dans les programmes de développement agricole et rural des pays du Proche-Orient. Il donne un aperçu des mesures prises par la FAO dans le cadre de son Plan d’action – Parité hommes-femmes et développement (2002-2007) pour aider les États membres à incorporer la dimension hommes-femmes dans la formulation des programmes et projets de développement agricole et rural. Il propose également des moyens de consolider les efforts actuels.

II. HISTORIQUE

2. Depuis près d’une décennie, l’approche Parité hommes-femmes et développement est intégrée dans les programmes et projets de plusieurs pays du Proche-Orient qui ont adopté en 1995 la Plate-forme d’action pour les femmes de Beijing. Cette approche tient compte des rôles respectifs et des relations hommes-femmes, dans le contexte socioculturel propre à chaque pays, pour l’élaboration des politiques, programmes et projets. La FAO fait sienne cette démarche, qu’elle juge capitale pour aider ses membres à intégrer avec succès cette problématique. Il s’agit de s’assurer que la formulation des initiatives de développement repose sur une analyse des rôles, droits, besoins et priorités respectifs des femmes comme des hommes et que des mesures appropriées sont mises en œuvre pour corriger les disparités entre hommes et femmes.

III. INTÉGRATION DE LA DIMENSION HOMMES-FEMMES DANS LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL DE LA RÉGION: APERÇU


A. Répartition des Rôles des Hommes et des Femmes dans l’Agriculture

3. La répartition des rôles dans l’agriculture varie d’un pays à l’autre. La proportion de femmes actives dans le secteur agricole s’élève en moyenne à 30 pour cent. Mais leur participation est largement sous-estimée en raison de la définition de l’activité économique utilisée dans les recensements et les statistiques nationales. Par ailleurs, les données recueillies ne sont pas ventilées par sexe. En milieu rural, les femmes contribuent à la sécurité alimentaire au niveau du foyer et elles participent activement à la production agricole. Comme dans d’autres régions, elles jouent un rôle important dans la production vivrière destinée à nourrir leur foyer. La plupart d’entre elles exploitent de petites parcelles, situées principalement en zone montagneuse. Elles sont aussi employées dans le secteur agricole moderne où elles remplissent diverses fonctions. L’élevage et sa gestion sont le fait de près de 90 pour cent des femmes dans certains pays de la région. Parfois, elles dirigent des exploitations de taille moyenne; c’est le cas, notamment, en Algérie et en Égypte, où elles ont pu bénéficier des nouvelles terres remises en état.

B. Accès aux Ressources et aux Services

4. Dans la plupart des pays de la région, la législation garantit aux hommes et aux femmes les mêmes droits pour ce qui est de l’accès aux ressources et aux services. Comme indiqué précédemment, les femmes jouent un rôle actif dans le secteur agricole et assument diverses activités. Cependant, elles ne bénéficient pas de tout le soutien et des services connexes mis à la disposition des populations rurales pour améliorer leurs qualifications, leurs conditions de travail et leur productivité. Leur degré de participation aux activités de formation et de vulgarisation agricole reste limité du fait de leur charge totale de travail (tâches domestique et agricoles) qui est souvent incompatible avec les horaires des séances de vulgarisation. De surcroît, le personnel de vulgarisation reste très largement masculin, ce qui limite la communication pour des raisons culturelles. Les agents féminins de vulgarisation travaillent généralement dans les bureaux et s’occupent d’activités traditionnellement liées à l’économie domestique, telles que la broderie et la fabrication de tapis. L’accès des femmes rurales au crédit reste limité. Des mécanismes adaptés au contexte local (banques agricoles, coopératives et fonds sociaux pour le développement, notamment) sont encore en cours d’expérimentation dans la plupart des pays de la région.

5. La commercialisation de la production agricole demeure un problème majeur, dans la mesure où peu de femmes sont impliquées dans cette fonction, ce qui se traduit par des revenus faibles par rapport aux efforts engagés. En milieu rural, les femmes souffrent de taux d’analphabétisme relativement élevés par comparaison avec les femmes des zones urbaines; elles souffrent également du manque de services de santé. Les problèmes environnementaux touchent les femmes de manière particulièrement forte. Les phénomènes de déboisement et de désertification ont multiplié par quatre le temps que consacrent les femmes à la collecte de bois de feu. Pourtant, elles sont impliquées dans les projets de conservation et de gestion des ressources naturelles. La mise en œuvre des politiques d’ajustement structurel et la mondialisation ont un impact négatif sur les hommes et les femmes vivant en milieu rural, qui ne possèdent pas les ressources et les compétences nécessaires (en termes de technique et de gestion) pour affronter la concurrence dans le contexte d’une économie de marché. La « féminisation » du secteur agricole s’est accélérée en particulier entre 1990 et 2003, en raison des conflits armés, des catastrophes naturelles, des embargos et des migrations. Le nombre de foyers monoparentaux dirigés par une femme s’accroît; en Égypte, ils représentent près de 30 pour cent des foyers. Les migrants établis dans les zones périurbaines vivent dans de mauvaises conditions, généralement pires que dans les zones rurales, qui induisent des problèmes de nutrition et de sécurité alimentaire. La participation des femmes aux organisations locales, en particulier aux structures décisionnelles, reste très limitée en zone rurale.

C. Institutionnalisation de la Problématique Hommes-Femmes

6. Cette dernière décennie a été marquée par des progrès sensibles en matière d’intégration des questions de parité hommes-femmes dans l’élaboration des Plans nationaux d’action, des programmes de réduction de la pauvreté et des stratégies axées sur la parité hommes-femmes. Des femmes occupent aujourd’hui des postes de rang élevé dans les domaines politique, administratif et scientifique. Des associations de femmes ont vu le jour et des mécanismes propres à encourager la parité hommes-femmes sont institutionnalisés au niveau tant central que local, par le biais de la création de conseils, commissions, unités sur le rôle des femmes dans le développement et points de contact. Cependant, les efforts engagés par les pays sont visibles surtout au niveau macro, alors que les progrès sont moins sensibles sur le terrain et que des contraintes subsistent. Une des principales difficultés touche à l’accès des populations des zones reculées à l’information sur leurs droits, la législation et la réglementation, ainsi qu’aux ressources et services.

IV. ACTIVITÉS DE LA FAO DANS LA RÉGION

7. Les activités de la FAO prennent appui sur les engagements et les recommandations inscrits dans la Déclaration politique adoptée lors du Somment mondial de l’alimentation: cinq ans après, ainsi que dans les priorités régionales et le Plan d’action de la FAO – Parité hommes-femmes et développement, 2002-2007. Ce plan est le cadre dans lequel la FAO peut inscrire toute son action en faveur de la parité hommes-femmes et aider plus efficacement les pays à mettre en oeuvre un développement agricole et rural équitable et durable, grâce à l’intégration de la dimension hommes-femmes dans la formulation des politiques, programmes et projets de développement rural. Il a pour principal objectif d’aider les hommes et les femmes vivant en milieu rural à bénéficier d’un développement et d’une sécurité alimentaire durables en encourageant l’intégration de la problématique hommes-femmes dans la formulation des politiques, programmes et projets de développement rural. Les principales activités entreprises par le Bureau régional pour le Proche Orient dans ce contexte sont résumées ci-après.

A. Préparation et Diffusion des Informations sur la Parité Hommes-Femmes dans l’Agriculture et le Développement Rural

8. Des données sur la répartition des rôles dans le contexte des priorités de la région sont actuellement collectées en vue d’accroître la visibilité de la contribution féminine. Les principaux domaines concernés sont les réformes agraires, l’accès à la gestion des ressources naturelles , en particulier la terre, l’eau, les plantes médicinales et aromatiques, ainsi que le rôle des savoirs traditionnels dans la préservation de la biodiversité et la sécurité alimentaire.

B. Promotion de l’Intégration des Questions de la Parité Hommes-Femmes et de la Population dans les Politiques, les Législations et les Institutions Civiles et Appui à la Création des Mécanismes Propres à assurer cette Parité

9. Des guides et documents techniques concernant la problématique hommes-femmes et l’agriculture ont été publiés; des sessions régionales de formation de formateurs aux programmes d’analyse socio-économique des questions de parité hommes-femmes (SEAGA) ont été organisées. Les outils méthodologiques standard sont en cours d’adaptation aux caractéristiques socioculturelles de la région. La FAO s’efforce de publier ses outils pédagogiques et d’autres publications dans les langues officielles utilisées dans la région. Des ateliers régionaux sur les programmes de développement rural et de promotion de la parité hommes-femmes dans les pays du Proche-Orient ont été organisés.

V. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

10. Il importe que tous ceux qui s’occupent de politiques et de programmes de développement agricole et rural maîtrisent bien les concepts et les buts de l’approche fondée sur la parité hommes-femmes. Par ailleurs, la terminologie utilisée doit être adaptée au contexte socioculturel des pays. L’approche est axée sur les rôles respectifs des femmes et des hommes au sein de la famille. Les participants aux ateliers évoqués ci-dessus ont formulé les recommandations suivantes, à la lumière des priorités et de la situation de la région:

1) Les États membres ont été invités à:

2) La FAO a été invitée à:


Références

Plan d’action de la FAO – Parité hommes-femmes et développement: 2002-2007.

Siam, Gamal. 2003. The Impact of Immigration on Female-headed Household Livelihoods.

Ekaas, Sissel. 2002. Strengthening the Role of Women Farmers in Achieving Food Security.