FAO Regional Office for Africa

Durabilité de la chasse villageoise et de l'approvisionnement en viandes sauvages en Afrique Centrale

Atelier sur la durabilité de la chasse villageoise et de l'approvisionnement en viandes sauvages en Afrique Centrale, 21-22 juin 2017, Libreville/lancement du livre, Communautés locales et utilisation durable de la faune en Afrique centrale

Éditeurs: Nathalie van Vliet, Jean-Claude Nguinguiri, Daniel Cornelis y Sébastien Le Bel

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Dans la sous-région, la gestion de la faune sauvage reste très centralisée et a, de longue date, été dominée par une idéologie protectionniste. Dans un contexte généralisé d’échec des formes de gouvernance centralisée, d’instabilité politique récurrente et de régimes fonciers complexes, la faune sauvage n’est pas gérée comme un bien collectif et les lois sur la chasse sont obsolètes et donc rarement appliquées. Bien que la chasse ne soit pas interdite, la grande majorité des pratiques de chasse en Afrique centrale sont donc illégales. Elles relèvent de facto de l’économie informelle, privant ainsi les Etats des impôts sur le revenu, minimisant la possibilité d’un financement adéquat de la gestion de la faune sauvage et exacerbant la non-viabilité des prélèvements.

A défaut d’alternatives efficaces et durables, et compte tenu de la non-pertinence et de l’impossibilité d’interdire la consommation de viandes sauvages, un consensus global émerge progressivement sur la nécessité de mettre en place en Afrique centrale les conditions d’une exploitation durable des espèces sauvages pour promouvoir simultanément la conservation de la biodiversité, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance locaux. Pour ce faire, l’exploitation des espèces les plus résilientes (ie non vulnérables) en dehors des aires protégées par et pour les communautés locales suivant une approche participative, et la promotion de leur commercialisation au sein de filières formelles pourraient être des options viables.

En s’appuyant sur cette hypothèse, le Gabon, la République Démocratique du Congo, la République du Congo et la République centrafricaine, ont sollicité l’assistance de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM)[1] pour conduire des tests pilotes de gestion participative de la faune et de la chasse et définir des modèles qui pourraient être répliqués à plus large échelle. Parallèlement, à travers la stratégie régionale pour l’utilisation durable de la faune sauvage par les communautés autochtones et locales des pays d’Afrique centrale de 2015, et les décisions des Ministres de la COMIFAC de novembre 2016[2], la COMIFAC promeut aussi cette approche participative, ainsi que la reconnaissance de droits d’usage économique offrant aux populations des possibilités étendues d’exploitation commerciale des ressources forestières à leur profit comme autant d’incitations à contribuer davantage aux efforts de gestion durable.

C’est dans ce contexte que le présent atelier est organisé pour susciter des échanges et réflexions entre parties prenantes de la problématique dans la sous-région sur la base des résultats et leçons apprises du projet FAO/FEM, et identifier ainsi les défis et opportunités qui devraient être les priorités de demain pour progresser vers la durabilité de la faune sauvage et de son exploitation, au bénéfice des populations les plus pauvres et de la préservation du capital naturel en Afrique centrale.



[1] Dans le cadre du projet « Gestion durable de la faune sauvage et de la filière de la viande de brousse en Afrique centrale » mis en œuvre par la FAO entre 2012 et 2017 et financé par le FEM.

[2] Cf. point 26 du Communiqué Final de la 9ème session ordinaire du Conseil des Ministres de la COMIFAC du 29 novembre 2016 à Kigali.