FAO Regional Office for Africa

La FAO lance un appel pour le renouvellement d’un partenariat vers la transformation de l’agriculture africaine et l’élimination de la faim d’ici 2025

20 mars 2014, Addis-Abeba/Tunis - En 2003, au Sommet de l’Union africaine (UA) à Maputo, les dirigeants avaient tenu des engagements forts pour soutenir l’agriculture: promettant d’allouer au moins 10 pourcent des budgets nationaux à l’agriculture, pour adopter de bonnes politiques de développement agricole et pour réaliser au moins 6 pourcent de croissance économique. Dix ans plus tard, les progrès accomplis par rapport aux objectifs de Maputo ont connu des résultats mitigés.  

La célébration de l’Année de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire de l’UA en parallèle avec l’Année Internationale de l’agriculture familiale de l’ONU en 2014, apportera un nouvel élan aux efforts destinés à transformer les petits agriculteurs de subsistance en producteurs formés et efficaces, connectés aux marchés et qui contribuent à la réduction de la pauvreté et à l’éradication de la faim à travers le continent. 

“L’Année de l’agriculture vise à consolider les engagements pour de nouvelles priorités, stratégies, et de nouveaux objectifs afin d’obtenir des résultats et des impacts, avec une attention particulière pour une croissance soutenue dirigée par l’Afrique, poussée par des investissements plus forts venant du secteur privé et des partenariats public-privé”, a déclaré M. Modibo Traoré, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Est et Représentant en Ethiopie, auprès de l’UA et de la CEA.

Des progrès significatifs

38 pays à travers le monde - 11 en provenance d’Afrique - ont déjà réalisé l’Objectif du millénaire pour le développement visant l’éradication de la faim entre 1990 et 2015, trois ans avant la date butoir et la réduction de la pauvreté avant 2015. Il s’agit de l’Algérie, de l’Angola, du Bénin, du Cameroun, de  Djibouti, du Ghana, du Malawi, du Niger, du Nigeria, de Sao Tomé et Principe et du Togo.

Djibouti, le Ghana, et le Sao Tomé et Principe ont réalisé l’objectif le plus ambitieux du Sommet mondial de l’alimentation de 1996 visant à réduire de moitié le nombre total de personnes souffrant de la faim.

D’après M. Traoré, “la tendance qui émerge est que la plupart des pays qui ont atteint ou dépassé l’allocation des 10 pourcent de leur budget national au secteur agricole ont généralement connu une augmentation en matière de production agricole aussi bien qu’un progrès significatif par rapport à la réduction de la faim”.

Les Chefs d’Etats et de gouvernements africains réunis à Addis-Ababa, en Ethiopie, en juillet 2013 pour un «Partenariat renouvelé pour une approche unifiée destinée à éradiquer la Faim en Afrique en l’an 2025 dans le cadre du programme détaillé de développement de l’agriculture africaine, (PDDAA)» avaient adopté une déclaration et une feuille de route visant l’éradication de la faim à travers l’adoption de meilleures politiques, l’augmentation des ressources allouées à la lutte contre la faim et le renouvellement d’un partenariat inclusif avec un grand nombre d’acteurs étatiques et non étatiques.

Il est prévu que la Déclaration soit adopté au prochain Sommet de l’UA en juillet 2014.

“L’engagement de la Commission de l’Union africaine a été crucial dans la réalisation des objectifs de cette réunion. La FAO s’engage à soutenir l’UA et les nations africaines à atteindre l’objectif d’une Afrique libérée de la faim en 2025,” a affirmé M. Traoré.

Nécessité de solutions novatrices

“Les défis du continent doivent être réglés par une approche inclusive et multisectorielle” a déclaré M. Traoré.

“L’Afrique est en train de connaître une croissance économique d’envergure sans précédent, mais elle reste également le seul continent du monde où le nombre total de personnes souffrant de la faim a augmenté depuis 1990. Le défi aujourd’hui consiste à traduire la vision d’une Afrique ne connaissant pas l’insécurité alimentaire dans la réalité en abordant les causes multiples de la faim à travers des partenariats et des solutions financières novatrices,” a-t-il ajouté.

Les récentes découvertes de gisements de pétrole, de gaz et d’autres nouveaux minerais par un nombre de pays africains constituent une source de financement viable pour le développement de l’Afrique. S’ils sont bien gérés et bien canalisés, certains revenus provenant de ces ressources peuvent être investis dans le secteur agricole à travers des mécanismes novateurs. 

L’un de ces mécanismes est le Fonds fiduciaire de solidarité de l’Afrique pour la sécurité alimentaire, qui a été officiellement lancé lors de la 38ème Session de la Conférence de la FAO tenue en juin 2013. A ce jour, ce fonds dispose de 40 millions de dollars, destinés à soutenir des projets de développement rural en République Centrafricaine, en Ethiopie, au Malawi, au Mali et au Niger.  La Guinée Equatoriale et l’Angola font partie des principaux contributeurs.

Ce fonds constitue l’un des mécanismes novateurs africains de mobilisation de ressources de l’Afrique et pour l’Afrique, qui tend à renforcer la sécurité alimentaire à travers le continent en aidant les pays à éliminer la pauvreté rurale et à gérer les ressources naturelles à travers le continent de manière durable.

 

Tewodros Negash, [email protected] Communication, FAO-Ethiopia

Edward Ogolla, [email protected] Communication, FAO Sub-regional Office for Southern Africa

Liliane Kambirigi, [email protected] Communication, in Tunis